[Quelque part, dans une auberge d'Arcéra entre Tamawa et Silmarie]


La voie naturelle des choses.
Cause et effet, action et réaction.
La violence n'entraine que la violence, un porc rôti abaisse le nombre de porc sur Azthia.
Et celui qui boit trop a mal à la tête et finit par vomir. Causalité!
Pareil à Activia: actif à l'intérieur, et ça se voit à l'extérieur.

Lorsque Siobhan s'éveilla, un troupeau de murloc s'amusait à jouer sur des casseroles dans sa tête. Une soirée d'orgie cydienne semblait s'être déroulée dans cette chambre, où le verre brisé se disputait la vedette avec les vases remplis de vomi, les draps tâchés par on-ne-sait-quoi (et-on-ne-veut-pas-savoir), les rideaux déchirés et les trois épaves couchées par terre.
La jeune femme tenta d'enjamber un homme, mais peine perdue puisque vaseuse comme elle était, elle lui marcha sur une partie indiscrète. Cela en était trop pour Thingol, ayant déjà l'engin bien gonflé, qui se réveilla en hurlant.
Alertée par le bruit, Coralynn sursauta et se cogna au bord du lit.
Pendant qu'ils essaient tous d'émerger péniblement, attardons-nous sur leur état.

Siobhan était toujours aussi courtement vêtue, peut-être même plus que la veille. Son poignet la faisait souffrir et elle s'était bien entaillée le bras gauche. Elle marchait péniblement et avait des tâches rouge sur la jambe.
Coralynn, bien curieusement, était entièrement peinte en bleu, noir et blanc sur le corps. Partout. Et elle avait les yeux rouges qui lui piquaient et une partie de sa cape brûlée. Elle parlait d'une voix cassée, comme deux cordes de son instrument.Et pour bien finir, elle sentait une brûlure sur sa fesse gauche.
Outre les problèmes de tuyauterie abusivement gonflée, Thingol portait des scarifications et dessins étranges sur le corps, des traces de griffures et de morsures, des hématomes et des bleus.

Tous avaient en commun deux problèmes: le mal de crâne (avec l'envie de vomir qui va avec) et absolument aucun souvenir de la veille. Ni de cette chambre, ni de leur état, ni du pourquoi du comment du corps peint de Coralynn, ni de la présence d'un........ SANGLIER blanc dans leur chambre, un bête d'environ deux cents kilos de muscles avec des défenses grandes comme l'avant bras qui ronflait bruyamment à côté d'eux. Peut-être était-ce lui qui avait saccager la chambre? En tout cas le réveiller serait une grosse bêtise!

C'est ça, Sexe, Alcool et Sanglier!


[Règles: le MJ poste quand il veut, où il veut! Ordre de passage: Siobhan, Coralynn puis Thingol. Surveillez vos MP, chacun va avoir un souvenir à raconter aux autres]

Une demi-douzaine de murlocs peinturlurés de haut en bas dansait en ronde une danse tribale en psalmodiant des rwlement rauques. Au centre, le petit lapin tueur en tutu rose et haut de forme jonglait avec un marteau, un pinceau, une faucille et un, deux, trois pots de peinture… Vachement doué la bestiole n’empêche… Coralynn applaudit à pleine main et le petit lapin s’envola en un triple salto avant-arrière-piqué-vrillé-roulé-boulé, qui le fit atterrir dans un nuage de pop-corn fluo au milieu de trois autres volatiles nommé James, Jessie et Miaouss (C’était marqué sur leur front...) qui s’envolaient vers d’autre cieux moins pollués de confiserie sucrée, et qui embarquèrent par la même occasion le lapin costumé. C’est à ce moment là, je crois, que les lois de la gravité rappelèrent leur existence aux différents accessoires de jonglerie du rongeur meurtrier, notamment au marteau qui, après une parabole magnifiquement ajustée, atterri sur le crane de la conteuse en un « Schpaff ! » sonore violent et magnifiquement accordé à la poésie du lieu.

Coralynn sortie du néant en se massant vigoureusement le crane. Saleté de lapin qui visait diablement bien. La prochaine fois elle le ferait rôtir pour de bon. Son crane lui faisait aussi mal que si les Murlocs avaient dansé dessus et non pas autour du petit lapin tueur, et ses oreilles bourdonnaient comme si une abeille avait décidé d’y élire domicile. Elle tenta de l’en chasser d’un geste vague de la main, en vain. Se décidant à laisser l’insecte sqwatter son conduit auditif pour le moment, elle se frotta les yeux avant des les ouvrir.

Oh Reine… C’était atroce, ça la piquait terriblement, comme la fois ou un imbécile qui avait cuisiné du piment lui avait serré la main et qu’elle s’était ensuite frotté l’œil candidement. Puis en plus de piquer, ils étaient franchement déréglés là… Ou alors elle n’aurait jamais remarqué auparavant que sa peau était bleue ? Peu crédible… Elle cligna donc des yeux une fois pour faire la mise au point, puis devant l’inefficacité de cette manœuvre, une deuxième fois (qui a défaut de lui montrer un bras de couleur normal lui permis de constater l’état déplorable de la pièce dans laquelle elle se trouvait), puis une troisième fois, pour la forme, mais rien à faire, la balance couleur de ses rétines restait obstinément bloqué sur ces valeurs faussées, en tout cas pour sa peau. Elle tenta une autre manip qui consistait à vérifier qu’elle ne s’était pas endormi en laissant son pouvoir d’illusion en mode « veille » ce qui aurais pu avoir des conséquences fâcheuses. Mais non, rien de rien, le monde autour d’elle était bien ce qu’il semblait être c'est-à-dire, un bordel innommable dans lequel elle, Coralynn, était subitement devenue une créature bleue, blanche et noire… Serait-ce le lapin qui en jouant de ses pots et de son pinceau l’aurais costumé ainsi en un étrange avatar sorti d’une quelconque boite de Pandore ? Ksss… Faudrait vraiment qu’elle pense à lui roussir les oreilles un de ces quatre, entre deux ballades… Quand elle serait sortie de ce capharnaüm.

A cet instant, un courant d’air taquin porta à ses narines un fumet absolument immonde, provenant d’un vase proche, qui manqua de lui retourner son estomac déjà bien malmené. Elle se boucha le nez avec une grimace dégoutée et entrepris de se relever, doucement, sans geste brusque, en s’aidant du lit à coté.

La vision d’ensemble de la pièce n’était pas franchement plus réjouissante que ce qu’elle en voyait du sol. Comment diable avaient-ils pu finir dans cet état. Oui « ils », car maintenant elle pouvait voir ses compagnons de beuverie. Une charmante adolescente en tenue… de charme ? se tenait debout, vaille que vaille, auprès d’un homme encore avachi au sol qui semblait fortement remonté contre elle. Plissant les yeux (Outch… ça faisait mal) la conteuse parvint à faire le lien entre cet énergumène et le guide louche qui l’avait escorté à Storgeim il y a quelque mois de cela, ce qui leur avait valu nombre d’aventures. Mais un étrange changement avait eu lieu chez lui : outre le fait qu’il avait l’air de sortir d’une échauffourée, lui aussi était passé par la case « relooking », sauf que le designer avait préféré l’effet scarification tribales à la recoloration intégrale de l’épiderme. Un sanglier blanc complétait le tableau. C’était le petit déjeuner ?

Plus elle observait, moins elle comprenait. Et elle avait beau essayer d’écarter les ténèbres qui envahissait son esprit, elle ne parvenait pas à se rappeler de quoique ce soit. A part…

« Dites vous deux, elle est ou Bécassynn ? »

Wooh… C’était à elle cette voix éraillée ? Elle avait passé la nuit précédente à pousser des gueulantes ou quoi ? Enfin là n’était peut être pas la question la plus importante vu la tête hébétée que faisait les deux énergumènes.

« Bah oui, Becassynn, ma cousine… Peau satinée, cheveux platine, yeux violets et corps de rêve. Me dite pas que vous l’avez oublié, je ne vous croirais pas. Surtout toi… le guide »

Elle n’arrivait plus à se rappeler de son nom à lui. Ca avait un rapport avec Thinthin… Milou peut-être ? Enfin ce n’étais pas important. Elle pourrait toujours l’appeler Machin ou Truc si le besoin s’en faisait sentir. Elle reprit :

« On s’était croisé comme ça, par hasard, dans les rues d’Arcera. Et comme elle allait se marier, on avait décidé de fêter ça. Tous ensembles. Elle a pas pu partir sans me dire au revoir quand même…»

Il fallait avouer que c’était assez étrange qu’elle ait rencontré sa cousine en compagnie de ces deux là, qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam, enfin sauf le guide, mais sans grande différence. Elle en revenait à son éternelle question : Qu’est ce qu’ils faisaient là ?

Elle se laissa tomber sur le lit et se releva aussitôt sous l’effet de la douleur. Le côté gauche de son arrière train lui faisait un mal de chien. Pour être plus exact, il faudrait dire que ça la brûlait douloureusement. Elle palpa la partie concernée d’un air circonspect. Comment s’était-elle fait ça… Déesse ! Et sa cape était cramée aussi. Aurait-elle repris la veille l’hymne populaire du barde John Yalidé « Allumez le feu ! » et y aurait-il eu dans la salle un illuminé qui l’aurais prise au mot ? Encore un truc qu’elle ne comprenait pas et que son cerveau en grève ne parvenait pas à élucider.

C’est alors que son regard tomba sur son luth. Son préciieux luth ! Son ami de toujours… Abandonné dans un coin de cette pièce sale, sans soin aucun et saboté d’une manière atroce. Les deux cordes à remplacer allaient créer dans son budget un déficit certain. Furibonde, elle l’attrapa et se planta devant ses deux compagnons de chambre :

« Qui à fait ça !! » fit-elle en agitant l’objet du délit devant leurs yeux. « Allez, dénoncez-vous !! Qui est l'imbécile responsable de ce gâchis !! »

Nan mais oh… Elle ne laisserais pas passer un tel crime ! Puis une fois qu’il serait châtié, elle songerait peut-être à évoquer l’idée de résoudre le mystère du pourquoi du comment de cette chambre close…

Il est des lendemains matins plus difficiles que d’autre … Pour Thingol ce matin était certainement l’un des plus douloureux qui lui avait été donné de subir. Pourtant, se réveiller dans la même chambre que deux jolies jeunes femmes est généralement bon signe, malheureusement lorsque l’une d’elle décide de vous réveiller en foulant littéralement du pied votre virilité, forcement c’est tout de suite moins classe …

Ainsi donc le réveil de notre rôdeur s’accompagna d’une bordée d’injures qui aurait fait rougir Cassandra en personne. Outre la douleur récemment provoquée par la petite ingénue, notre homme semblait souffrir des restes de multiples traces de coups, griffures, morsures et même de … scarification ?? Qui donc avait bien pu s’amuser à lui graver ces dessins bizarres sur le torse ?! Passe encore si la liste de ses malheurs ne se limitait qu’à ça, mais il lui semblait, aussi que la douleur qu’il éprouvait dans le pantalon n’était pas uniquement l’œuvre d’un pas naïf … La situation ne se prêtant pas vraiment à une petite vérification technique, notre rôdeur laissa donc de coté les questions mécaniques.

Lorsque l’une des jeunes femmes se releva péniblement, Thingol s’aperçu qu’il la connaissait déjà … et qu’elle semblait avoir servi elle aussi de cobaye à un artiste amateur, même si pour elle il semblait avoir préféré le pinceau au couteau. En tournant la tête vers la seconde jeune fille, il pu apercevoir une adolescente presque nue aux formes avantageuses … La situation n’était peut-être pas si mauvaise en fin de compte … Le reste de la pièce semblait en piteux état et un sanglier blanc était affalé au milieu de la pièce… un sanglier ? Blanc ? Vivant ? Ici dans la chambre ?? Mais comment diable tout ceci était il arrivé ?

Malgré son esprit embrumé, le rôdeur chercha dans ses souvenirs les réponses à ses questions, mais rien ne semblait vouloir venir pour l’instant.

« Dites vous deux, elle est où Bécassynn ? »

Holà ! C’était à la conteuse cette voix affreuse ? Visiblement elle aussi avait dû avoir une soirée mouvementée. En dépit des évidentes difficultés de concentration dont il souffrait, Thingol tenta tant bien que mal de suivre le résumé que l’elfe faisait de sa cousine … hum oui effectivement le nom lui disait bien quelque chose … Un mariage ? Une fête ? Un corps de rêve ? Oui il lui semblait bien se souvenir de quelque chose dans ce genre …

« Je … je crois que je me souviens bien d’une fête … avec des danseuses … je crois … »

Effectivement il se souvenait vaguement d’être sorti d’une auberge … peut être bien accompagné par ces jeunes demoiselles … Mais il se souvenait surtout d’un jeune type arrogant et prétentieux à la sortie de cette même auberge … hum beaucoup moins agréable comme souvenir.

« Il me semble qu’il y avait un homme à la sortie de l’auberge … un petit jeune je crois ... à peu prêt 20ans avec un petit air supérieur et prétentieux, sûrement un fils de riche… je … je crois bien qu’on s’est battu. »

En fait il était presque sur de lui avoir planté une flèche dans le postérieur, à la main … Bah il l’avait certainement mérité. Ignorant les plaintes de la conteuse concernant son précieux instrument, il reporta son attention sur le sanglier toujours endormi … est ce qu’il ne ferait pas mieux de quitter l’auberge en douce avant que l’animal se réveille et aggrave la situation encore plus qu’elle ne l’était déjà ?

Dans la chambre décorée façon mille et une nuits après le passage d'une horde d'Astorgs, les trois compères découvraient peu à peu l'ampleur des dégâts. Sortir par la fenêtre ne sera pas difficile, compte tenu du fait qu'elle était à moitié défoncée! Certainement avait-elle subit le passage d'une des jumelles de ces bouteilles d'alcool étalées par terre? A moins que ce soit la propriétaire de cette robe en lin et de ce fouet sur le lit qui ait appris à voler après avoir laissé ses possessions dans la pièce? La fameuse cousine Becassynn? Si c'était le cas, elle ne devait pas être allée loin vêtu de rien!
Rassemblant leurs affaires, les fêtards hésitèrent à partir avec ces peaux de bêtes puantes qui ont dû leurs servir de vêtements: finalement, tant bien que mal, ils s'apprêtèrent à quitter la chambre de la manière la moins académique possible.

Accrochant des draps ensembles, ils descendirent en rappel depuis le premier étage jusqu'aux pavés de la rue. Les passants les regardèrent, intrigués, pendant qu'ils se lançaient leurs affaires depuis la fenêtre. Laissant sur place le sanglier bien sûr, ronflant de tout son poids. Enlever la botte de Coralynn de sous son ventre fut un grand moment.
Une fois tous à terre dans la rue, le show allait pouvoir continuer.

Coup de théâtre n°1.

"RAMENEZ-MOI LEURS TÊTES !!!"

Le regard des accusés tomba alors sur un jeune homme d'un vingtaine d'années, très bien habillé, le visage visiblement bien détruit et qui les pointe de sa rapière finement ouvragée en hurlant des appels aux meurtres en plusieurs langues, avec des insultes faisant rougir même Thingol. Un seul zigoto gigotant n'était pas un trop gros problème en temps normal, seulement les vingts gros-bras montrant des dents se jetant sur eux avaient de quoi les inciter à fuir....

[Hrp: il est possible que je réponde après le prochain post suivant la décision de Coralynn. Je vous préviendrai dans ce cas]

[C'est du n'importe quoi, mais dites moi si ça ne va pas.]

Cornebidiou de corneguidouille. C'était quoi ça ! C'était pas suffisamment drôle là haut pour les Dieux de les regarder galérer à descendre avec ces cordes de fortune, costumé en sauvages des premiers ages, il fallait en plus qu'ils leur imposent "ça".

Analyse de la bestiole : humanoïde gesticulant, visage glabre et caractère tête brulé de la jeunesse, fringues brodées du dernier chic et rapière ouvragée, langage à faire rougir un charretier mais dans plus de langue qu'aucun ne pourrait connaitre (mon dieu... Venait-il vraiment de la traiter de ******** du Benu en Almer Ancien ? ), et cerise sur le gâteau, un visage qui autre fois avait du faire parti des plus adorable, mais qui la ne ressemblait vraiment plus a rien entre le coup, les blessures et les traits déformés par la rage. Un bel énergumène quoi...

Il ne lui semblait pas l'avoir déjà vu, mais vu l'état de son cerveau... Les cellules archivistes devaient sans doute décuver dans un coin tranquillou en espérant qu'on les laisse en paix. Pas d'espoir du coté de la mémoire longe du coup... Mais par contre, ce qu'avait dit le Guide tatoué était encore frais...

Alors... Petit jeune ? On pouvait pas dire qu'il était vieux. Air supérieur et prétentieux? ça devait être plus visible sans les coups, mais c'était tout à fait le genre. Fils de riche? Vu les habits et la rapière, ça ne faisait aucun doute. Quand à se battre... Elle croirait difficilement que c'était une chute dans les escaliers qui lui avait offert ce si joli masque.
Une seule conclusion possible.

Soudainement furibonde au possible, Coralynn planta un regard incandescent dans les yeux du rôdeur. Un de ces regards silencieux mais si expressif, du genre: *Je sais que tout ceci est de ta faute, c'est toi qui nous a mis dans ce pétrin, tu vas payer, ou plutôt non, tu ne sera pas payé tout court, c'est plus simple.... Maintenant va, et laisse agir la professionnelle...*

Quelques mots adressés à ses compagnons de galère (Un truc comme " Je vais faire diversion, ne vous inquiétez pas pour moi et fuyez le plus loin possible" ou une autre stupidité pseudo héroïque du même genre. Avec les *flapflap* de cape héroïque en bruit de fond) Puis Coralynn s'avança, d'un pas aussi digne et franchement assuré que lui permettait sa tenue en fourrure, le regard brulant remplie d'une force étrange.

Elle se campa au milieu de la rue. Plus que quelques mètres avant que la meute enragée n'arrive jusqu'à elle. Il faut du courage pour rester sans ciller devant une telle horde de féroces gaillards. Surtout quand on est peinte en bleue, vêtue de fourrure et avec pour seule arme un luth auquel il manque deux cordes. Mais elle riait d'avance du spectacle auquel tous ici allaient assister. Luth en position. Il arrivaient à toute vitesse. Elle pouvait presque sentir l'odeur de leur colère. Encore quelques mètres...

* Désolés mes cocos, mais on fera amis-amis une prochaine fois *

Et vlam, un grand coup sur les cordes. Un accord dissonant et résonnant, le luth était désaccordé en plus d'être abimé, évidement, mais il faisait encore ce pourquoi il était fait : DU BRUIT ! Et il fallait avouer que le son était franchement atroce. Elle espérait que les gros-bras s'étaient arrêtés. Elle avait une annonce à faire avant qu'ils ne la piétinent.

"Medames mesdemoiselles, messieurs. Aujourd'hui, en exclusivité dans votre ville, votre servante, c'est à dire moi même, vous propose un petit concert improvisé.
Attention les oreilles !"

Et elle se mit à jouer. [Pour la musique qui m'a inspiré, veuillez taper "Avenged SevenFold Lost" dans google et remercier aussi fort que moi Elyncia qui a vraiment de très bonnes références <3]

Plaquer une série d'accord sur la cytare électique le luth, l'illusion qui se met en place. Le son devient étrange et inconnu. Répéter encore et toujours les mêmes accords, les faire se dédoubler, résonner l'un dans l'autre... Faire naître les percussions, le rythme qui se déchaine, le rythme qui entraine.
Et le regard médusés des gardes qui ne comprennent pas ce qu'il se passe.

Vous aviez cru que Coralynn avait décuvé ? Moi j'y mettrais pas ma main à bruler. Faut être plus qu'un peu déranger pour oser faire ce qu'elle fait. Elle sourit. Un sourire presque carnassiers. Et les hommes dansent, dansent devant elles, comme des pantins désarticulés, envoutées, ensorcelés. Même leur chef se met à se trémousser. Il est drôle maintenant le zigoto gigotant. Coralynn rit. Et se met à chanter.
La voix rauque elle aussi est déformée. C'est une voix d'homme qui chante, énergique, elle gueule la conteuse, elle déblaterre. Dans ce monde médiéval, c'est un vrai coup de tonnerre. Pourtant la voix sais se faire harmonieuse parfois, et laisser la part belle au luth. L'illusion est en place. Ceux qui sont en transe devant elles voient comme des lumières sortir de l'instrument. Étrange... et dérangeant. Enfin dérangeant quand on a toute sa tête. Ceux qui dansent devant elles n'y voient aucun problème. Ils s'en moquent, c'est visible, seul compte la musique qu'ils applaudissent et... Mon dieu ! Ne serait-ce pas gringalet qui là bas enlève sa tunique pour la jeter aux pieds de l'elfe, bientôt imité par d'autres hommes de sa troupe. Mmmmm... L'ambiance était chaude. La conteuse s'amusait beaucoup.

Si ses compagnons étaient intelligents et ne s'étaient pas déjà sauvés, peut-être auraient-ils la bonne idée de récupérer ces précieuses tenues, éléments d'armure et armes tombés en offrande à ses pieds et de les embarquer avant d'éventuellement plier bagage. Quand à elle, elle comptait finir sa chanson et se sauver très vite les rejoindre. Elle n'aurait que peu de temps, juste celui qu'ils mettrons à se remettre les idées d'aplomb.
Mais elle se disait que ça valait le coup d'essayer.

Boooooooooooooooorn to be wiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiilde!

Le public faisait des trucs étranges: le poing droit levé, seuls l'index et l'auriculaire étaient dressés comme des oreilles de lapin, dans un mouvement allant de l'avant vers l'arrière. Certains types gueulaient même "Azaeliiiiiiisme!" ou "Ni dieux ni maitre de jeu!!!" en exaltant la sueur.
Ce fut à ce moment que Thingol prit la décision de trahir à jamais le dieu Krom et de prendre la fuite (s'échapper, c'est comme ruse). Il agrippa le bras de Siobhan pour la tirer de sa stupeur, puis galopa à travers les rues. Derrière, il entendit la musique s'arrêter soudain, témoignant-l'espérait-il, que Coralynn venait de s'élancer à leur suite. Des bruits de chahut général, comme une grosse baston de village, leur parvenait également, et nul-doute que la milice serait là d'une seconde à l'autre. Traversant les marchés le long des voies, Thingol menait toujours la marche et manqua de glisser sur un pamplemousse. Chaque pas était comme si leur cerveau explosait, et la prochaine étape après leur fuite, se jura Siobhan, serait de trouver un alchimiste pour leur enlever cette gueule de bois.
Ils s'arrêtèrent un instant. Où étaient-ils à présent? Les rues semblaient plus mal fréquentées, comme une partie de la ville un peu abandonnée. De part son excellente vue, brouillée par l'alcool, Thingol devinait Coralynn courir dans leur direction... Poursuivie par une meute d'hard-rocker.

Donc, ils recommencèrent à courir. Au détour d'une ruelle, la providence et la chance vint cependant (et enfin) à eux: une jeune femme tout de noir vêtu leur fit un signe désespéré sur le palier d'un entrepôt. Attirés par ses courbes harmonieuses, Siobhan et Thingol n'hésitèrent pas plus d'une demie-seconde et acceptèrent son aide en s'engouffrant par la porte en bois. A peine Coralynn était-elle entrée que la jeune femme claqua la porte et intima le silence. La troupe de groupies passa bruyamment en beuglant, sans chercher derrière les portes. Sauvés, ils étaient sauvés!
Les compagnons, soulagés, laissèrent échapper un soupir. Au même moment, l'intrigante sauveur à la peau blanche, la bouche pulpeuse et aux cheveux d'ébènes agrippa fermement Siobhan par les fesses, puis lui roula un patin si indécent qu'il ferait rougir les jeunes files dans leurs chaumières.

Coup de théâtre numéro 2

"Mais où étais-tu donc passée ma chérie? On ne vous a pas vu revenir après que vous soyez partis chercher de nouvelles herbes pour la soirée! Allez rentrons vite au manoir avant que ces gens ne reviennent!"

Et, en tenant la main d'une Siobhan désabusée, elle emmena gaiement la troupe à l'arrière du bâtiment et d'une ruelle, direction son bien nommé "manoir". Le fil de la soirée se dénouait lentement, mais avez-vous vraiment envie de savoir ce qui s'est passé?


[Au tour de Thingol. Je pense répondre après Siobhan. Vous pouvez poser des questions à la jeune fille, respectez juste le fait qu'elle ne s'arrête jamais de marcher et qu'elle dévore Siob' du regard.
Avatar de la jeune femme:]

Spoiler:

Le manoir de Hécate était situé dans le quartier chic, extra chic de la ville, mais cependant bien isolé du reste des habitations luxueuses. Derrière le grillage, deux hommes en armure légère dressaient un mur imperturbable devant des marches entourées d'une végétation assez dense de pins, bruyères et peupliers. Des statues, de chaque côté, étaient dévorées par les ronces d'un parc particulier peu entretenu. Le manoir proprement dit était bien plus haut que l'entrée, surplombant cet étrange jardin d'où venait les visiteurs. Celui qui devait être le majordome, barbu taillé finement, semblait les attendre depuis quelques temps. Il exprima son soulagement à "dame Hécate" de la revoir enfin et salua poliment ses invités.
Hécate parlait énormément, de tout et de rien, surtout de rien. Cela partait dans tous les sens, ni queue ni tête (les deux étaient très douloureux chez Thingol rappelons-le), la pluie et le beau temps, ses projets avec Siobhan etc... Le véritable drame, c'était surtout à l'intérieur.

la demeure était gothique à souhait, décorée de toile d'araignées. Une vingtaine de jeunes gisaient un peu partout, se remettant mal d'une probable orgie de la nuit précédente à la vue du bazar environnant. Totalement énamourée, Hécate ne répondait que vaguement aux questions de Siobhan, préférant désigner un autel, dalle d'obsidienne, où elle avait selon ses dires "consacré ma défloraison à la déesse Raya". Notez également les vases où se consument encore des carcasses d'animaux.

Hécate répondit cependant à quelques questions, tout en reprochant à sa femme d'être partie si précipitamment hier soir. Proposant de l'absinthe, elle rappela combien elle était ravie de leur participation à la bacchanale de la veille et de sa défloraison en public avec Siobhan. Elle gloussa également en faisant remarquer à Coralynn que la peinture rituelle de Raya tenait encore bien sur sa peau: un jeune homme, passant derrière elle, se rappela à son bon souvenir en lui pinçant les fesses. Après avoir sacrifié de nombreux animaux et bu de multiples potions pour célébrer le mariage entre la templière et la noble, le groupe avait eu la fine idée de traverser le lac afin de se rendre sur l'île sacré pour demander la bénédiction des Prêtresses Vierges pour le mariage de Siobhan. Ils n'étaient jamais revenus, et Hécate s'était faite un sang d'encre.

Alors que l'envie de tabasser votre hôte hystérico-gothique commençait à vous monter à la tête (et autre chose dans la gorge à la simple vue de l'absinthe), la majordome entra précipitamment dans la pièce en gesticulant comme une marionnette. Il informa en catastrophe sa maitresse que le prévôt ainsi que cinquante hommes étaient devant la grille Entrainant son monde derrière elle, Hécate se présenta à lui derrière le portail. Le prévôt, placide et robuste d'une quarantaine d'années, la menaça de porter l'assaut si... et il désigna Coralynn, Thingol et Siobhan... ne se rendaient pas sur le champs!


[A qui vous voulez!]

L'amour était une notion si difficile à définir: tous se promettent amour éternel, beaucoup jurent pouvoir mourir pour leur amante. Dans le cas de Hécate, l'amour devait certainement s'arrêter aux limites de la loi.
En effet, lorsqu'elle apprit que ses hôtes, dont sa femme, étaient accusés d'avoir pillé et incendié une échoppe d'Alchimiste pour s'approvisionner en herbes et en potions, l'hysterico-gothique jeune femme accepta d'ouvrir ses portes, promettant d'aider Siobhan à s'en sortir en lui payant la meilleure justice possible. Et tant pis pour les autres, l'argent ne se trouvait pas sous les pierres non plus!

Voilà notre petit groupe bientôt sous les verrous, accompagnés pour compagnons de cellules d'un violeur récidiviste et d'un mercenaire accusé de meurtre. Après plusieurs heures d'attente, dans les odeurs d'excréments, les cris de souffrance et les rats, une vieille dame encapuchonnée tout de blanc vêtue passa devant la cellule. Elle regarda distinctement les prisonniers avant de désigner Thingol comme l'investigateur de la panique sur l'île des Prêtresses Vierges de la Lumière (débarquant nu dans un temple consacré). Puis, les yeux écarquillées, elle demanda ce que Soeur Coralynn faisait en prison. Elle renseigna le prévôt que cette nouvelle recrue était arrivée elle aussi sur l'île hier soir totalement perdue, égarée, et qu'elle avait été purifiée du mal en elle lorsqu'elles apposèrent sur sa fesse la marque et le tatouage des Vierges de la Lumière.
Cependant, les accusations contre Coralynn n'autorisèrent pas sa relaxe. D'autant plus que ses compagnons allaient avoir besoin d'elle.

Le lendemain, après une nuit encore une fois difficile, le prévôt lui-même fit sortir les trois comparses en aboyant les ordres. Il se planta devant eux, le regard dur et les cernes noires.

"Vous m'avez foutu un beau merdier mes salauds!" hurla-t-il.

Dehors, des cliquetis d'armures s'élevaient, des capitaines plaçaient des forces, des gens courraient dans la rue.

"De l'autre côté de la rivière se sont installés les anciens esclaves Nùas de Ptot Tàh. Apparemment, hier soir avait lieu les Jeux pour désigner l'époux de leur princesse. Et devinez quoi? Ils accusent trois personnes vous ressemblant trait pour trait, dont un serait le nouvel époux de la princesse, d'avoir volé leur sanglier sacré. Ces tarés sont sur les dents, ils menacent d'incendier la ville si on ne le ramène pas. Vous allez me réparer ce foutoir, sans quoi vous resterez dans cette piaule jusqu'à ce que la gangrène vous pourrisse -si nous survivons à cette nuit. Compris?"

[Je me vois à regret obligé de terminer cette mission. Cependant, par respect pour le travail sur le scénario, je la termine en manipulant vos personnages]

Dans une urgence couplée à l'effervescence, le feu, le souffre et le sang dans l'atmosphère, les trois compères se surprirent à courir comme des dératés en direction de leur auberge où, ils l'espéraient, le sanglier sacré de 300 kilos dormait toujours! Comment imaginer que cette bête qu'ils avaient fuit comme la peste était la clé d'une paix fragile avec le peuple des îles? Si le service d'étage était passé et avait récupéré le gros tas de viande pour la boucherie du soir, cela en était fini des soirées de la déesse Raya, des nuits à la belle-étoile ou des concerts de luths !
Fort heureusement, ils furent vite rassurés sur le sort de leur compagnon à quatre pattes lorsqu'en entrant au rez-de-chaussé, ils assistèrent à la plus belle séquence de "courage, fuyons" de l'histoire du forum Roleplay. Dans la salle de spectacle, et après avoir ravagé tout le premier étage à son réveil, le sanglier sacré avait chargé la répétition de danseuses et démoli les trois quarts du décors. Après une séance épique de corrida, la grosse bête s'assomma contre un mur en y creusant un trou béant. Savourant quelques secondes leur victoire, les trois compères et commères (...?) chargèrent le bestiaux sur la charrette de l'auberge qu'ils volèrent sans autre forme de procès, et sans la moindre hésitation.

(Mais au fait, depuis le début... Qu'est devenue Bécassyn, la cousine de Coralynn avec qui tout à commencé? Apparemment, et comme tout le monde à l'air de s'en tamponner le coquillard, passons son sort sous silence).

Escortés par des soldats fébriles qui abandonnèrent courageusement la charrette et leurs nouveaux propriétaires à l'entrée du camp, Thingol, Siobhan et Coralynn furent accueillis par des grimaces et des injures. Même sans parler la langue, les cris rauques et le ton vindicatif ne laissait aucun doute.
Le chef de la tribut accueilli ses anciens invités sans un mot et le regard dur. Il récupéra son sanglier et laissa sa fille, la princesse, revoir son mari.

Elle avait des seins énormes qui lui tombaient presque au nombril, de grosses lèvres et de magnifiques bourlets en double-menton. En souvenir de la nuit torride qu'elle avait passé avec Thingol....

*Oh ça y'est c'est parti, avec une belle séance de chipirons, y'a des marrons, y'a de tout et c'est pourtant pas la saison, voilà un vrai derby à l'ancienne, oula ça envoie sec là...*

Il est possible que de toute cette journée épique, voir Thingol se faire rouster par la femme qu'il avait engrossé, d'après les chamanes, de triplés, était comme le clou d'un spectacle qui ne se termina que par la fuite courageuse de nos héros pour éviter de payer toutes les réparations de l'auberge ravagée....


[Terminé]