J'étais exténuée, comme jamais je l'eus été avant. Gaya avait mis le paquet cette fois-ci, lors de l'entrainement des Lionnes, mais il fallait dire que ce n'était pas déplaisant, non. Mes muscles me brulait et je sentais encore le poids des pattes de ma capitaine sur mes reins. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus réussit à me mettre à terre en étant sous nos formes animales, bien qu'elle eut toujours été bien plus forte que moi. Jamais elle n'avait été aussi exigeante avec elle-même et avec celles qu'elle aimait appeler ses "filles". C'était comme si l'approche d'une future bataille avec les Erathiens la poussait à devenir de plus en plus violentes. Il faut dire qu'elle ne faisait pas rire quand nous fûmes allées sauver les cydiens. J'avais l'impression de la revoir aujourd'hui, comme elle avait été ce jour-là, et franchement, comment ne pas être admirative devant cette force de la nature.
Enfin, ce jour-là, elle ne fut pas la seule à m'impressionner. Kiera aussi avait été admirables et je la jalousais un peu du don qu'elle avait avec un arc à la main, bien que cette fois-ci, quasiment seuls ses traits avaient servi pour tuer les Erathiens, et ce, même au corps à corps. Elle avait été... en fait je n'avais pas les mots pour la décrire. Fascinante serait surement l'un des premiers adjectifs qu'il me viendrait à l'esprit.

Et d'ailleurs, alors que je marchais, ignorant mes muscles qui hurlaient le martyr, pour rentrer chez moi, je l'aperçus. Elle était là, assise sur un banc, seule. Elle semblait pensive. Je me demandais à quoi elle pouvait bien penser comme ça. Je ne la connaissait que très peu et souvent ce que je savais d'elle était issue des rumeurs colportées par les autres Sentinelles. Alors je me dis qu'il était peut-être temps de corriger le fait que je ne lui avait que très peu parler autrement que comme une subordonnée.
Je m'avançais alors d'elle, lui adressant un petit sourire timide avant de lui demander :

- Vous m'avez l'air bien pensive Capitaine.... puis-je vous tenir compagnie ?

Elle ne sembla pas refuser. C'est pourquoi je m'assis à côté d'elle, levant la tête vers le ciel d'Azthia qui commençait à se couvrir d'un voile bleu marine, parsemé de quelques points brillants. Pour un soir d'hiver, il faisait plutôt bon et le ciel était dégagé. Cela me changeait un peu du temps de chien auquel nous avions eu le droit cette dernière semaine.

- Il fait bon ce soir, vous ne trouvez pas ?

[hrp : désolé c'est un peu minable comme commencement. J'ai eu un peu de mal à trouver un truc pour justifier une discussion avec ton personnage... enfin faut dire que je n'en ai pas vraiment trouver d'ailleurs xD]

Apparemment, ma fatigue ne passa pas inaperçu auprès de la chef des Sentinelles. Sans doute parce qu'elle connaissait elle aussi les séance d'entrainement de Gaya. Je pensais que ce devait-être le cas vu qu'elle souriait après y avoir fait mention. Gaya était comme ma tante vu que c'était sa soeur qui m'avait recueilli, mais jamais elle ne m'avait parlé de Kiera. Sans-doute qu'elle ne voulait pas paraître orgueilleuse en se vantant d'avoir entraîner parfois la "réincarnation de Diane". J'aurais sans-doute fais la même chose.

- Acharnée est un adjectif encore trop faible ! J'ai bien cru qu'elle allait nous réduire en poussière tellement elle était hargneuse ce soir. Bref je suis lessivée !

Je laissai alors échapper un petit rire en imaginant une Gaya toute gentille, s'arrêtant brutalement de combattre pour la moindre perle de sang sur nos visage, s'affolant pour trouver de l'eau pour nettoyer la moindre petite blessure. Non vraiment, ça ne lui allait vraiment pas et j'étais bien contente qu'elle soit comme elle est, car sans ça, et ça pourrait paraitre égoïste, je ne serai jamais arrivé là où j'en suis désormais.

- On ne la changera pas n'est-ce pas ? lançais-je alors sur le ton de la plaisanterie.

Je me permis alors d'observer Kiera un peu plus en détail et je fus surprise de voir qu'elle était plus belle qu'elle ne paraissait aux premiers abords, mais surtout qu'elle était loin d'être dénuée de sentiments comme le laissaient entendre quelques mégères de Sentinelles qui la jalousaient. Il y avait cette petite pointe de tristesse et de solitude dans ses yeux. C'est alors que je me dis qu'il me serait difficile d'accepter les responsabilités qu'elle avait alors qu'elle était encore si jeune. Après tout, elle ne devait pas être bien plus âgée que moins. M'enfin, je n'étais pas délaissée moi non plus par ce genre de chose. Après tout, j'étais vice capitaine des Lionnes malgré mon jeune âge et je trouvais que c'était assez comparable. Sans doute avais-je moins de pression sur les épaules.
Et puis ça m'arrangeait bien pour mes plans. Qui irait suspecter une fille aussi haut-placée de complicité dans les évasions de Soumis ?

D'ailleurs, je me demandais bien qu'elle pouvait être la position de Kiera quant aux Soumis. Passé un temps, de nombreuses rumeurs courraient sur elle alors que des Sentinelles l'avaient vu rentrer avec l'un d'entre eux, assez tard, une fois. Mais bon, je ne pouvais pas lui demander comme ça au risque de me faire prendre. Il fallait que je sois plutôt subtile pour aborder le sujet.

- Gaya ne nous laissera décidément pas le temps de nous reproduire. Et même si on avait le temps, je pense que je n'arriverai pas à me décider pour choisir le père de mon enfant parmi les Soumis. Y en a qui sont tellement mignons ! Ça ne vous ai jamais arrivé d'être indécise pareillement ? A moins que ça ne vous intéresse pas ?

Je me tus un temps, histoire de voir quelle serait sa réaction. Après tout ma question était plutôt personnelle, et surement malvenue, mais j'étais vraiment curieuse de connaitre les sentiments de notre meneuse à ce sujet. Après tout, je n'étais peut-être pas la seule à me dire que ce que Muria n'avait pas le droit de réduire ces hommes au rang d'esclaves.

- Vous savez, je me demande si ce qu'on fait est bien parfois. Je veux dire que même si je suis amazone, j'ai d'abord été Nùa et esclave. Dominer des hommes... cette situation me paraitra toujours bizarre moi qui ait dû fuir pour avoir ma liberté.

Je prenais des risques à m'exposer ainsi, mais je m'étais toujours montrée loyale envers Muria, et même si mes paroles avaient un certains côté blasphématoire, ce n'était que des paroles. Cela ne m'engageait à rien après tout.

Je souriais à la première réaction de la Vice-Capitaine. Il était vrai que Gaya n'hésitait pas à maltraiter les nouvelles recrues ou même les anciennes ne serait-ce que pour leur apprendre à vivre et pour leur apprendre ce qu'elle estimait être la cruauté du combat. C'était sans doutes sa façon de leur témoigner une certaine forme d'affection. J'avais eut l'occasion de m'entrainer avec elle par le passé et à mon souvenir, pas une seule fois je n'étais pas ressortie avec un bleu ou une bosse. C'était un entrainement dur certes mais très pédagogue et la jeune femme n'était pas quelqu'un de cruel juste un entraineur exigeant et peu conscient des limites des autres. La seconde remarque me tira un petit rire qui compléta le sien.

« Oh non, je crains qu'il ne soit pas possible de la changer. J'imagine mal Gaya autrement que ce qu'elle est maintenant. Ses entrainements sont difficiles mais sur le champs de bataille, ils se révéleront bien vite comme une meilleure chance de survie ! » lançais-je avec conviction.

Je regrettais une nouvelle fois de ne plus avoir l'occasion de m'entrainer avec les Sentinelles. Apprendre à combattre aux côtés de certaines m'aurait été utile, ne serait-ce que parce que je n'avais pas la possibilité de me battre en combat rapproché ou encore, parce qu'il était important de connaître la personne aux côtés de qui on combattait. Sur un champs de bataille, la coordination était quelque chose de crucial et je savais que ce ne serait pas mon fort, moi qui avait tendance à ne jamais prendre le temps de me joindre à elles ...
La question suivante de mon interlocutrice me laissa perplexe. Elle avait sauté du coq à l'âne sans que je n'y prenne gare et sans que je m'y attende et sa question me laissait un arrière goût en bouche. Elle ignorait sans doutes mon désir d'avoir un enfant, comme la plupart des Sentinelles, à vrai dire, seule Gäelle était au courant de ce fait. Elle devait sans doutes également ignorer mon histoire avec Maximus. L'occasion était peut-être bonne pour alléger mon esprit d'un premier fardeau à savoir la mort de ce dernier.

« J'ai aimé une seule fois un Soumis et j'ai du le tuer de mes mains lorsqu'il décida de trahir notre cité pour fuir. J'aurais certes pu l'aider mais à quoi bon ? A ce moment là dans la forêt, le tuer m'est apparu comme la seule solution. C'était la seule solution. Je pense aujourd'hui ne plus être capable d'aimer un jour à un homme et enfanter nécessite un minimum de confiance que je n'accorderais plus. »

Ma réponse n'avait pas été agressive. Je ne lui en voulais pas d'avoir posé la question même si je ne comprenais pas vraiment son but. En réalité, j'estimais qu'il était normal qu'une Sentinelle, toute chef soit-elle, partage ce genre de choses avec ses soldates et le temps me manquait pour le faire d'ordinaire. Je poursuivais donc, sur le ton de la plaisanterie :

« Nous sommes soeurs toutes les deux, cesse donc de me considérer comme une supérieure que je ne suis que par le titre et tutoie-moi. Entre qui hésites-tu ? » poursuivais-je d'un ton léger.

Elle avait surement le même âge que moi et j'estimais qu'il n'était pas nécessaire qu'elle marque une prétendue hiérarchie. Je ne demandais pas un traitement de faveur et le respect passait simplement par le respect des ordres et de la personne, pas par une éventuelle marque de politesse dont tout le monde pouvait s'acquitter.
Sa dernière réplique me surprit. Etait-elle devenue folle ?

« J'ai déjà entendu cela de la bouche d'une fois, et sais-tu ce que je lui ai répondu ? Qu'il était bien dangereux de penser ce genre de choses, que si elle était libre de ses pensées, elle n'était pas libre pour autant de les exprimer. Ce conseil s'applique également à toi. »

J'avais employé malgré moi un ton dur. En réalité, il y avait bien longtemps que je partageais le point de vue de la princesse Jelenna et visiblement, celui de Lyvie, mais je savais également d'expérience que dire à voix haute ce genre de pensée n'attirait que des ennuis. Malgré tout, je me devais d'en savoir plus, si Lyvie était une traitresse, il me fallait le découvrir pour la dénoncer même si cette idée ne me plaisait guère. Elle était un bon élément et avait une place de choix derrière Gaya aussi, sa réaction me surprenait.

« Jelenna m'a dit un jour que nous avions tord de traiter les Soumis ainsi. Je pense qu'elle avait raison même si d'un autre côté, je préfère les voir ici sous nos ordres que dans la nature à violer une de nos soeurs. Je crois qu'il n'existe aucune société où l'un ne domine pas l'autre et si je ne partage pas leur sort, je ne peux rien pour eux. »

- A vrai dire.... j'hésite entre Searan et Ashrand. Searan est quelqu'un qui ferait tout pour servir Muria et puis c'est quelqu'un de très gentil au fond. C'est lui qui m'a soigné après la bataille à Cydonia. Quant à Ashrand, je ne lui ai pas encore parlé mais je l'ai beaucoup observé. Et puis il est beau comme un dieu.

C'était la réponse que je lui avais donné avant qu'elle ne me réponde d'un ton dur, mais sans reproches, sur ma position sur les Soumis. Elle continua à m'expliquer que notre petite princesse pensait elle aussi que la place des Soumis n'étaient pas dans des cages. Et elle partageait cette opinion elle aussi mais de manière nuancée :

- Je pense qu'elle avait raison même si d'un autre côté, je préfère les voir ici sous nos ordres que dans la nature à violer une de nos soeurs. Je crois qu'il n'existe aucune société où l'un ne domine pas l'autre et si je ne partage pas leur sort, je ne peux rien pour eux.

- Je conçois bien que certains méritent leur sort. Les assassins et les meurtriers ne devraient pas connaître la liberté car ils ne valent pas mieux que des esclavagistes almers. Mais d'un autre côté, il y a ceux qui ne nous veulent aucun mal et qui ne sont là que par le jeu du destin. Leur seul crime était d'être au mauvais endroit et au mauvais moment. Les hommes ne sont pas tous mauvais... enfin c'est ce que je crois.

Mais elle avait raison et mon être en était conscient, même si je me le refusais. Ici ou ailleurs, il y aurait toujours quelqu'un pour les assujettir, même si la façon de le faire serait sans doute moins extrême qu'ici. Les Soumis à Muria n'étaient traité que comme du bétail, obligé d'attendre qu'on leur donne à manger, qu'on leur donne à boire ou qu'on les sorte de leur cage pour les faire travailler ou copuler. N'avoir que le droit de se taire... c'était sans-doute ce qui me révoltait dans ce système que Philéa faisait perdurer.
Et moi je misais ma vie pour un jour les faire s'enfuir, mais ça je ne pouvais le partager avec personne, ni-même avec Kiera qui semblait compréhensive.

- Tu sais, j'aime cette cité de tout mon coeur. C'est le seul endroit où je me sente réellement chez moi, où je me sens à ma place. Mais je me dis parfois que cette cité pourrait-être encore plus belle si la haine des hommes n'était pas si importante dans la politique de Muria. Je ne remets pas en question l'autorité de Philéa, cela n'a jamais été le cas, mais je souhaite qu'un jour, elle prenne cette opinion en considération.

Je me relevai en m'étirant, faisant craquer mes articulations douloureuses avant d'ajouter :

- Quoiqu'il en soit, je continuerais à servir Muria et la volonté de ma reine. C'est à cette cité que je dois ma vie même si mes idéaux n'y ont pas leur place.

Ce n'était pas tout à fait vrai cela-dit. Un jour, j'espérais bien pouvoir faire s'échapper quelques Soumis. Mais il fallait que je couvre encore mes arrières, comme toujours. Tenter le diable n'était pas dans mon caractère et je connaissais bien la vertu de la patience.


[HRP : je suis pas très satisfait de ce poste et si tu ne t'en sors pas avec, je peux toujours le modifier (dur de faire quelque chose de bien dans la précipitation).]

Certaines questions ne devaient pas être posées, je venais de l'apprendre à mes dépends une nouvelle fois. La jeune femme hésitait donc entre Searan, que je n'avais que peu approché depuis son arrivée même si je le savais bon médecin, et Ashrand, avec qui je m'entendais relativement bien. Je pouvais même aller jusqu'à dire que j'appréciais sa présence même si je n'étais pas décidée à aller plus loin. Ce n'était pas le moment tout comme au fond, ce n'était surement pas intelligent. Pourtant, lorsque Lyvie avait parlé de lui en précisant qu'elle était intéressée, un drôle de frisson avait parcouru mon échine.

« Tu choisis dans les opposés ! » la taquinais-je pour éviter de répondre réellement à sa question.

Finalement, je n'avais plus envie d'en savoir plus sur la jeune amazone …

Le reste de la discussion tourna essentiellement sur la position des Soumis. Si je partageais plus ou moins son opinion, je ne pouvais pas me permettre de l'énoncer aussi directement. De toute façon, j'étais Chef des Sentinelles, je n'avais donc pas à avoir d'avis sur la question. Pourtant, je préférais écouter ce que la Vice-Capitaine avait à dire, de peur qu'elle ne soit en réalité une traitresse. Muria avait eut tendance à révéler bon nombre de mauvais visages ces dernières semaines aussi, je ne tenais pas à subir une nouvelle blessure comme avec la trahison de Gaëlle. Sa première tirade me fit sourire intérieurement. Lyvie avait visiblement une haute opinion des hommes et il était surement de mon devoir de lui ouvrir les yeux. Si elle avait tenu le même discours devant son Capitaine, il ne fallait pas être bien malin pour deviner que Gaya n'en aurait qu'une bouchée sans même réfléchir si elle plaisantait ou non.

« Crois-moi, la plupart des hommes présents sont des monstres. J'admets cependant que certains se sont peut-être trouvés au mauvais endroit au mauvais moment mais il en va de notre sécurité de les maintenir ici. Et puis, ils sont plus utiles ici qu'à fouiner dans la forêt pour signaler notre position ! »

La suite de son discours me rassura un peu d'autant qu'elle semblait sincère.

« Je pense que Philéa agit au mieux pour nous toutes. Nombres de nos sœurs ont été violées, violentées ou maltraitées par les hommes, si je comprends ta position, je te remets en garde. Mieux vaut pour toi que tu ne tiennes pas ce genre de discours à d'autres, beaucoup te tuerait sur place pour de tels propos. »

Lyvie était jeune, tout comme moi, je partageais sa vision des choses mais pas aussi radicalement, pour moi, il fallait d'abord assouplir le régime avant d'envisager de les laisser partir mais Philéa n'était pas si insensible que cela et ce projet faisait partie de ses priorités avant l'enlèvement de sa fille et la bataille qui se profilait. Seulement je ne pouvais pas le dire à la Lionne.

« Si Philéa devait prendre en considération ton point de vue, crois-tu qu'elle resterait reine bien longtemps ? Cette cité a été créée par les femmes meurtries, elles ne comprendraient pas que leur reine les trahisse. »

Après un silence j'ajoutais calmement :

« Les idéaux ont toujours leur place tant qu'ils restent des idéaux. Leur liberté nous conduirait à notre perte et puis, nous les libérons même si c'est au bout de sept ans, ce n'était pas le cas au début de notre histoire. Peut-être faudra-t-il plusieurs étapes mais je pense que leur liberté ne peut se faire aujourd'hui sans coup de force. Qu'aurais-tu à proposer en échange de leur liberté pour soulager la colère de tes sœurs ? »

J'étais curieuse de voir jusqu'où allait son allégeance.

- Les idéaux ont toujours leur place tant qu'ils restent des idéaux. Leur liberté nous conduirait à notre perte et puis, nous les libérons même si c'est au bout de sept ans, ce n'était pas le cas au début de notre histoire. Peut-être faudra-t-il plusieurs étapes mais je pense que leur liberté ne peut se faire aujourd'hui sans coup de force. Qu'aurais-tu à proposer en échange de leur liberté pour soulager la colère de tes sœurs ?

J'avais l'impression qu'elle cherchait à me faire avouer mes désirs secrets. Un coup de force ? Oui sans doute était-ce le meilleur moyen de libérer les Soumis, ou du moins celui qui était le plus rapide. Seulement, il était difficile de savoir quelles étaient les soeurs qui me rejoindraient et m'aideraient dans un projet d'évasion massive des soumis. Comme elle le disait si bien, si mes paroles tombaient dans des oreilles moins indulgentes et compréhensives, je risquais de me retrouver avec la gorge tranchée assez rapidement.
Quant à Kiera, il était évident qu'elle n'était pas celle qui trahirait sa reine et de toute manière, elle ne partageait pas entièrement mes idées. Inutile donc de lui proposer de m'aider ; cela pourrait même me conduire à ma perte.
Il fallait absolument que je fasse attention à ce que j'allais dire maintenant.

- Je n'aurais sans doute rien à leur proposer en échange j'imagine. Le seul moyen de ne pas les contrarier serait de les laisser dans l'ignorance et leur faire croire qu'ils se sont évadés de par leurs propres moyens. Leur rage s'exercerait alors sûr ceux qui se sont enfuit et pas sur leur dirigeant... ou quelque chose comme ça.

Pour détendre l'atmosphère et pour l'attirer loin des suspicions qu'elle pouvait éprouver à mon égard, j'essayai une petite réplique teinte d'humour :

- Mais j'imagine mal Philéa en train de mener un groupe de Soumis qui se laisseraient mener gentiment aux portes de la cité après avoir droguées les Sentinels de garde.

Je me mis à rire franchement de ma propre bêtise attendant la réaction de notre chef. Je me demandais si elle allait se joindre à la plaisanterie ou si elle allait encore me réprimander gentiment.
Alors que nous discutions, la nuit était tombé inexorablement, et bientôt la seules lumières qui les éclaireraient seraient celle des torches et celle des astres. Sur ce constat, je bâillai de fatigue me dégourdissant un peu les muscles en sautillant. Mais un brise fraiche souffla et me ragaillardi instantanément. Soudain, j'eus l'idée de proposer à Kiera quelque chose de bien déraisonnable vu ce que Gaya m'avait fait subir juste avant :

- Dis, ça te tente un petit concours de tir à l'arc ? Je sais que je suis loin de t'égaler, mais j'essayerai de te talonner de prêt. Après tout, ça me motivera pour m'améliorer. Gaya ne veut plus me donner de conseils de peur que je la surpasse. C'est qu'elle redoute déjà la vieillesse, dis-je en affichant un large sourire.

[HRP : désolé d'avoir été si long mais je me suis aperçu que ce matin que tu avais répondu :s]

J'avais besoin de savoir jusqu'à quel point je pouvais faire confiance à Lyvie et jusqu'à quel point elle se rendait compte de ce qu'elle disait, de ce qu'elle fomentait. Visiblement, elle était inconsciente de la teneur de ses paroles, si elle en comprenait le risque, à savoir celui de tout me révéler, mais elle n'avait pas l'air d'avoir réfléchi réellement à tout. La liberté des Soumis m'avait effleuré l'esprit plusieurs fois, d'autant plus lorsque j'avais parlé avec la jeune princesse Jelenna mais je n'avais pas encore trouvé le moyen de parvenir à quelque chose de probant permettant aux Soumis de vivre mieux tout en laissant en paix les amazones. La réponse de la vice Capitaine ne me convainc pas, comme si les amazones se laisseraient convaincre par cette excuse !

« Aucune amazone ne sera assez dupe pour croire qu'ils pourraient s'échapper sans aide. » lâchais-je avec appréhension.

Je me doutais qu'aucun stratagème ne suffirait à contenter mes sœurs, jamais leur colère ne serait apaisée si jamais l'une d'entre nous aidait les Soumis à s'enfuir. Nombreuses étaient les amazones qui avaient souffert du comportement des hommes et si l'une d'entre nous les aidaient, elles ne le comprendraient pas. Moi no plus car si pour l'instant je pensais que nous ne devrions pas traiter de cette façon les Soumis, il n'était pas encore question que je les aide. J'avais essayé d'aider Maximus mais j'avais eut tord, il m'avait trahi et tout s'était terminé dans un bain de sang et de larmes. La note d'humour de Lyvie ne me fit pas rire. Imaginer ma reine se ridiculiser à libérer d'elle-même des Soumis, comme s'ils avaient été les rois de notre cité me gênait.

« Tu sais Lyvie, si ce jour devait arriver, je serais la première à vouloir tuer ma propre reine, aussi honteux que ce soit. »

Je me rendais compte de la dureté de ma réponse et arborait donc un sourire quant à la proposition faites par la jeune femme. Un concours de tir à l'arc, pourquoi pas ? La dernière fois que j'avais fait ce genre de choses remontait du temps où la petite Jelenna était encore à Muria sous ma garde. Elle n'était pas la fille de notre souveraine pour rien car j'avais du remporter une manche de tir à l'arc sur cible pour la convaincre de rentrer ce jour là. D'ailleurs, l'enfant s'était révélée bien plus douée que je ne l'avais pensé ce jour-là, manquant de peu le centre de la cible alors qu'elle n'était pas si habituée que cela à tirer.

« Crois-moi, tu n'aurais pas de mal à battre Gaya au tir à l'arc, avec l'âge, ses réflexes ne sont plus ce qu'ils étaient ! »

J'espérais que ma pointe d'humour détendrait l'atmosphère mais finalement, j'allais moi-même faire l'inverse de l'effet escompté.

« Allez viens »

Je n'aimais pas que l'on me dise que j'étais la meilleure, la réincarnation même de Diane ou je ne sais quoi encore, à vrai dire, je préférais qu'on ignore mon don pour le tir à l'arc, qu'on ne cherche pas à l'égaler ou à le jalouser car j'étais fermement convaincue que chacun avait quelque chose dans lequel il devait exceller, peu importe quoi.

« Tu sais, je ne t'en veux pas pour les propos que tu as tenu. » vérifiant que personne ne regardait, je poursuivais, « parce que j'ai quelque part trahi les nôtres il n'y a pas si longtemps de cela. »

Prenant mon arc et mes flèches, je caressais du regard cette arme qui m'avait tant de fois sauvé la vie, qui avait tant de fois ôté la vie de mes ennemis et de ceux de ma cité. Etais-je prête à avouer l'inavouable ? Je n'avais rien à perdre ni même à gagner à le faire mais peu importait.

« Le Soumis que j'ai tué se nommait Maximus, il était mon amant et il ne s'est enfui que parce que je l'y ai aidé. Vouloir leur liberté ne t'apportera sans doutes que souffrance, tristesse et trahison. Outre trahir ta cité, tu seras trahie car ne te trompe pas, ces hommes ont tellement soifs de liberté qu'ils se serviront de tes failles pour l'obtenir, voilà pourquoi, si tu veux les libérer, tu devras faire plus que de chercher la simplicité. Les amazones ne te pardonneront jamais et les Soumis t'oublieront sitôt les portes passées, prêts à te tuer surtout si cela leur permets de partir. »

La jeune femme avait planté trois flèches au sol, signe donc que la partie ne se jouerait qu'en trois manches. Cela ne me dérangeait pas, à vrai dire, j'aimais un peu trop la sensation de liberté qu'offrait le tir à l'arc pour avoir voulu que la manche ne se dispute trop rapidement. Je n'étais pas certaine de gagner, mais je m'en moquais, le simple plaisir de sentir la corde de mon arc tendue sous mes doigts, de saisir la flèche qui lierait ma destinée et de la voir s'envoler vers la cible me suffisait. J'ignorais si j'avais eut raison de me confier à Lyvie au sujet de Maximus mais dans tous les cas, cette confession aussi sincère soit-elle, ne me porterait pas vraiment préjudice. J'avais prouvé ma bonne foi en exécutant le Soumis dans la forêt, j'avais prouvé mon allégeance en plantant ma flèche dans son cœur encore palpitant. Je ne craignais rien, je ne regrettais rien. La seule chose que je pouvais regretter était ma naïveté.

Alors que la Vice-Capitaine avais encoché sa première flèche et qu'elle avait tiré, je me préparais à en faire de même. J'aimais tirer à l'arc. J'aimais la sensation que pouvait apporter une flèche touchant sa cible. Depuis toute petite, j'avais toujours trouvé du réconfort en tirant des flèches sur des poupées de paille, pourquoi cela changerait-il avec les années ?
J'encochais une flèche tout en tirant à moi la corde de mon arc. Le crissement si particulier du bois sous l'effet de la force humaine qui s'exerçait sur la corde avait toujours le même effet sur moi. Fermant un œil pour mieux viser, je tentais de repérer le centre de la cible en face de moi. Inconsciemment, j'avais songé à donner un visage à la poupée de paille et bien évidemment, c'était celui de Maximus qui était apparu. Ce fut sans hésiter que je relâchais la pression sur la corde tandis que la flèche volait en direction de la cible. Elle n'atteignit pas la cible dessinée au niveau du cœur mais directement la tête. Ma colère ne s'était pas encore assez estompée visiblement.

« Il m'a trahi mais si j'avais été moins sotte je l'aurai vu venir. »

Sans être déçue puisqu'au fond je n'avais pas vraiment manqué ma cible autant qu'on pouvait le songer, je caressais d'une main la seconde flèche que j'avais également plantée dans le sol à l'image de Lyvie.

« Pour le moment si je me souviens bien, c'est toi qui dupe les hommes non ? » la taquinais-je.

Je n'aimais pas l'ambiance qui s'installait entre nous aussi j'avais préféré mettre une touche d'humour dans notre conversation mais bien malgré moi, je ne pouvais m'empêcher de mettre en garde la jeune femme.

« Est-ce-pour cela que tu veux les libérer, pour qu'ils ne puissent causer aucun mal à nos sœurs même entre ces murs ? Ou parce que tu penses qu'ils méritent une vie meilleure que celle que nous leur offrons auquel cas je serais presque d'accord ... A moins encore que tu ne songes au fait qu'ils avaient une vie avant de venir ici et qu'il est injuste que nous les privions de cette vie ? »

De nombreuses fois, je m'étais posée ce genre de questions.

[ Je crois que nous tournons en rond … je n'arrive pas à te proposer mon aide! ]

Je fus surprise quand je vis le trait de Kiera s'enfoncer dans la tête du mannequin. La flèche l'avait presque transpercé et s'il avait été portée sur une véritable personne, elle se saurait logée entre les deux yeux. De quoi me demander si elle avait réellement loupé la cible ou si elle avait voulu tirer à cet endroit.

- Depuis quand l'amour est considéré comme de la sottise ?

Cette question, c'était plutôt à moi-même que je me la posais. J'avais tendance à ne pas contrôler mes sentiment pour un homme si bien que je me demandais si ces sentiments n'étaient pas juste l'illusion du moment. Je me penchai tout comme elle pour saisir ma deuxième flèche que j'encochai sans vraiment y faire attention, préférant écouter Kiera se moquer gentiment de moi. Dans un rire, je répondis :

- Ils en profitent bien eux aussi, ne t'en fais pas pour eux. Je suis toute de caresses quand ils savent rester sages et quand ils obéissent à chacun de mes désirs charnels. Au final ils sont plutôt heureux que l'ensorceleuse que je suis les ait envoutés pour les piéger dans ses draps de soie.

Est-ce-pour cela que tu veux les libérer, pour qu'ils ne puissent causer aucun mal à nos sœurs même entre ces murs ? Ou parce que tu penses qu'ils méritent une vie meilleure que celle que nous leur offrons auquel cas je serais presque d'accord ... A moins encore que tu ne songes au fait qu'ils avaient une vie avant de venir ici et qu'il est injuste que nous les privions de cette vie ?

Je décochai de surprise et ma flèche se ficha en dehors du cercle extérieur de la cible. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle revienne sur le sujet de cette manière. Etait-ce une manière d'approuver les actes que j'ai pensé faire, une invitation à trahir Muria ? Ou bien était-ce un façon de me piéger ? Je repensais alors à sa révélation. Quel intérêt avait-elle à me confier ça si c'était pour me dénoncer à Philéa. Je pouvais très bien le révéler si elle venait à me trahir. Je ne savais plus vraiment quoi penser et c'est pourquoi je décidai de dire, hésitante :

- Je ne sais pas si une vie meilleure les attends. Je sais juste que certains ne méritent pas d'être là, et qu'ils auraient plus intérêt à être près de ceux qu'ils chérissent. Laissons leur chance à ceux-là.

J'étais folle de faire une telle proposition à Kiera. Tous le monde connaissait ici sa fidélité envers Philéa. Je prenais surement le risque de perdre la vie, ou pire, d'être bannie de Muria, de chez moi et subir le regard haineux de mes soeurs. Mais étrangement, mon instinct me disait de me faire confiance et de faire confiance à Kiera, car j'étais persuadé qu'elle ne m'enverrai pas à la tombe, tandis que je ramassais ma dernière flèche.

[Poste moyen mais comme tu le dis, on tourne en rond. Je pense que ce serait pas mal de clore bientôt]

Je ne pus m'empêcher de sourire sans pour autant répondre à sa première question. A mes yeux, l'amour était non pas une sottise mais une erreur que bon nombre des femmes de Muria commettait. Nous avions tendance à oublier qu'entre ces murs, les hommes étaient captifs et que de ce fait, ils ne percevaient peut-être pas l'amour de la même façon. Pour eux, cela consistait surement la plupart du temps en un moyen de se tirer d'un mauvais pas. Sa remarque suivante me fit d'autant plus sourire, visiblement, Lyvie était quelqu'un qui ne se vexait pas pour un rien et qui avait un certain humour vis à vis de ses conquêtes.

« Tu donnerais presque envie d'être un homme ! » la taquinais-je une nouvelle fois.

La Vice-capitaine était une personne agréable malgré son opinion relativement dangereuse vis à vis des Soumis. En parlant de cela, je remarquais que la jeune femme venait de manquer sa cible, sans doutes surprise par ma question. Ne lui laissant pas vraiment le temps de réagir, regrettant d'avoir agi de la sorte ou quelque chose du genre, j'ajoutais simplement, sur le ton de la plaisanterie, peut-être aussi pour lui prouver que je ne cherchais pas à la piéger :

« Serais-tu en train de me laisser gagner ? »

Tout en attendant sa réponse, je décidais d'encocher ma deuxième flèche comme si de rien n'était. Mes questions n'avaient pas eut pour but de la piéger, loin de là, je me demandais simplement si elle avait suffisamment réfléchi avant de prendre position ou encore, si elle avait trouvé des réponses là où j'en avais été plus ou moins incapable. Lyvie avait réfléchit et s'était surement posée les mêmes questions que moi par le passé. Certains selon elle méritaient de retrouver leur liberté, méritaient mieux et je ne pouvais que partager leur opinion. Je savais par exemple que l'un d'entre eux, Ashrand, avec qui j'avais discuté quelques temps auparavant, avait été sauvé plus ou moins par les Sentinelles dans la forêt toutefois, il m'avait avoué que sa famille lui manquait et il était loin d'être un mauvais bougre d'après ce que j'avais pu voir de lui. La vice-capitaine des Lionnes avait sans doutes raison, si la plupart méritaient ce qu'il leur arrivait, et auraient sans doutes mérité pire, certains étaient là par hasard, parce qu'ils s'étaient retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment. C'était à eux que je pensais lorsque j'avais voulu laisser partir Maximus, sans m'être rendu compte qu'il se jouait en réalité de moi et appartenait à la pire espèce. Le trait parti en direction de la poupée de paille et atterri en plein milieu de la cible. Malgré mon trouble, j'étais contente de voir que le tir à l'arc restait mon meilleur atout, ma façon la plus simple d'oublier l'espace d'une seconde mes problèmes.

« Certains méritent peut-être mieux, mais est-ce une raison de trahir notre cité ? » demandais-je à voix haute plus pour moi-même.

La réponse me sembla évidente bien qu'elle me fasse étrangement mal. Dans cette cité que j'aimais, dans cette cité qui m'avait vu grandir existaient des hommes qui n'avaient rien à faire là, et peut-être était-ce notre rôle de les aider. En tout cas, Lyvie n'y parviendrait pas seule. Sans savoir pourquoi, le regrettant déjà alors même que les mots traversaient mes lèvres, je lui proposais mon aide.

« Nous n'avons plus qu'à espérer qu'ils auront au moins une vie meilleure une fois dehors. »

[ Je pensais me désengager dans ce post, qu'en penses-tu? ]

Tu donnerais presque envie d'être un homme !

Je ne pus m'empêcher de rire de bon coeur à ce trait d'humour. Il me rappelait celui de Gaya que j'affectionne tant. Au moins Kiera n'était pas l'une de ses Sentinelles ultra coincées qui ne pense qu'à devenir la meilleure guerrière de Muria, avec leurs airs de "je ne serais jamais ton amie pauvre nase". Savoir qu'elle était ma supérieure me rassurait et me plaisait même.
Le résultat de mon dernier tir lui faisait croire que je la laissais gagner, question que je me posais aussi en fixant le trait qu'elle avait envoyé s'enfoncer dans la tête du mannequin. Je lui répondis alors en marchant dans le mécanisme de l'humour taquin :

- Je ne pense pas prendre trop de risques en loupant la cible. Après tout, tu n'as pas encore mis un seul point et si tu continues sur cette lancée, il se peut que je tire le prochain trait les yeux fermés pour vraiment te laisser une chance de me battre.

Sans attendre, je lui tirai la langue, légèrement de côté pour la narguer encore un peu avant d'éclater de rire. Et en réponse à cette gentille moquerie, la flèche de Kiera se planta au coeur de la cible suivit d'un sifflement flatteur qui se faufilait entre mes lèvres.

- Va falloir que j'apprenne à me taire, ajoutais-je en rigolant.

Je n'en étais pas vraiment surprise. En revanche, ce n'était pas le cas de ce qu'elle venait de dire après ça. Elle demanda d'abord si sauver ceux qui le méritaient valait vraiment qu'on trahisse Muria pour les libérer. Mon coeur se mit à battre comme jamais, car j'avais peur de la réponse. En fait j'avais surtout peur de ce mot là ; Trahison. J'aimais cette cité plus que tout, et chaque jour, je donnais le meilleur de moi même pour la servir. Ce que je souhaitais était-il véritablement une trahison ? J'essayai alors de m'en convaincre quand je répondis à Kiera en ces mots :

- Ce n'est pas comme si nous venions à tuer notre reine. Une poignée de Soumis qui disparait dans la nature n'est surement pas si préjudiciable que ça, surtout que nous avons tué pour protéger notre cité d'un véritable danger. Nous avons surement mérité le luxe de soulager notre conscience pour continuer à servir au mieux notre cité, car je sais que si je ne fais rien, je n'aurais bientôt plus l'envie de servir Muria. En un sens, par cette petite trahison, je me sauve d'une trahison encore plus grande et dont je ne veux pas.

Je ne pouvais m'empêcher de repenser à ma mère et à mon père mais aussi à tous ces Nùas qui ont étés si longtemps enchainé à la volonté des almers et de leur P'yra et j'aurais pu partager ce sort pendant longtemps si je n'avais pas été amené ici à Muria, qui reproduisait presque le même schéma que ces montres. J'avais fermé les yeux trop longtemps et il était temps de venir en aide à ceux qui ne méritaient pas cette vie d'esclave.
Je pris alors ma dernière flèche et je la tirai rapidement, atteignant le centre de la cible, juste à côté de la flèche de Kiera.

Nous n'avons plus qu'à espérer qu'ils auront au moins une vie meilleure une fois dehors.

- Tu n'es pas obligée de m'aider. Mais si c'est ta décision, alors je ne t'en empêcherai pas.

Quelle folie de se lancer dans un tel projet qui pourrait nous coûter la vie si nous ne prenions pas garde. Mais je préférais me savoir faire quelque chose contre quelque chose que j'ai toujours méprisé et détesté. Aucun homme bon ne devrais passer une partie de sa vie en cage.

[Je pense pouvoir dire qu'on est désengagés donc, sauf si tu veux tirer ta dernière flèche ?]
[Moi et Kiera sommes désengagés ^^]