Le printemps renaissait des ses cendres sous les pas lourds des armées, déterminées, qui avançaient en masse vers la cité des ruines. Les dirigeants s'étaient mis d'accord puis il avait fallu convaincre les différents conseils et les soldats de l'intérêt de se regrouper sous une même bannière jusqu'au jour où tous avaient compris que c'était là leur ultime espoir de survie. Le 12 Tombeneige sonnait tel le glas et tous espéraient surement que ce ne soit pas leur requiem de fin. La marche entamée vers la cité du Dieu Fou fut longue pour certains, près de deux jours mais tous arrivèrent finalement à bon port dans la soirée du 13. Les camps furent établis suffisamment loin pour en devenir invisibles des yeux d'Azael et de son impressionnante armée mais sans nul doutes savait-il déjà ce qui se tramait. Ses éclaireurs avaient du le prévenir mais peu importait, il était bien trop fier pour attaquer le premier ou alors, il était bien trop occupé à organiser sa défense. A moins que tout simplement, il ai ignoré la présence des armées grâce à quelques flèches aiguisées. Tel que cela avait été prévu, l'attaque fut lancée le 14 à l'aube, tandis que les premiers rayons du soleil pointaient à l'horizon. Une lumière rougeâtre illumina la scène tandis que tous retenaient leur souffle. Prise en étau mais pourtant stoïque, l'armée Erathienne attendait, son nombre étouffant les rires des plus malins qui pensaient remporter facilement la victoire.

On entendit de l'est à l'ouest de magnifiques discours de motivation, certains préférant remotiver une dernière fois leur troupes. La veille déjà, on avait entendu un Capitaine donner du courage aux troupes de Cydonia, une Femme à ses Sentinelles, une Autre à son armée reconstituée avec peine, un Compagnon et sa Reine aux troupes Astorgs et un Templier à ses compagnons d'armes. Tandis que le soleil baignait d'une lumière qui n'augurait rien de bon le champs de bataille, les deux armées se faisaient face. Les Erathiens étaient stoïques, attendant l'ordre d'attaquer et de tuer. Leurs lourdes armures ne semblaient pas les gêner outre mesure et pourtant, elles paraissaient peu enclines aux mouvements, peu être était-ce là leur seule faille ? Leurs armes d'ancienne époque auraient pu faire sourire si elles n'avaient pas été capables de fendre un crâne d'un coup d'un seul. L'impression de malaise, de haine et de néant qui émanait d'eux était palpable même pour un non Sensible. Leur peau blanche comme la neige de l'hiver passé, relevée par leurs barbes brune presque noir de jais donnaient une impression d'avoir à faire à des cadavres. Cette dernière bataille serait décisive et nul doutes que le sang coulerait. Ces terres arides seraient bientôt abreuvées du sang des braves et de leurs ennemis … L'herbe qui avait poussé partout dans la plaine serait bientôt noyée sous un torrent de sang. Les cours d'eau qui jonchaient la plaine de part et d'autre seraient bientôt à leur tour rassasiés par le liquide poisseux mais pour l'heure, le silence régnait. Les ennemis se faisaient face sans un mot, leurs armées bien organisées, leurs rangs bien propres. Seuls les battements de cœur incessants des soldats résonnaient à présent dans ce lugubre décor. Lorsqu'il apparut, plein de force et jaugeant d'un regard satisfait les armées adverses, tous savaient que la bataille ne tarderait pas à débuter.

Guerre, tel était son nom, tel était celui qui sonna la bataille des rois.

La charge fut sonnée après que chaque capitaine, chaque général ou chaque roi ai donné ses ordres. Dans cette lutte pour la survie même du peuple des vivants, seul l'espoir et la détermination sauveraient les âmes de tous ces soldats. Divers chants se firent entendre, divers ordres fusèrent et les belles armées bien rangées se dispersèrent parmi leurs assaillants. Désormais, seule une chose comptait, survivre, protéger ce qu'il restait du peuple des vivants de la folie d'un Dieu sans cœur.

Là où le cœur vous en dit.
De là où se trouvait le petit groupe, ils pouvaient constater l'étendue et l'ampleur de la bataille. A l'arrière, les soigneurs, devant eux, en grande partie l'armée Amazone alliée aux Templiers et aux elfes, à l'ouest, les Astorgs ayant pris la décision de venir avec leur flotte, à l'est enfin, les Cydiens. En face, la tour qui scellait le destin des Erathiens, pris au piège. Pourtant, leur nombre était écrasant. Les élémentaires sur le fond du champs de bataille causaient des dommages importants aux armées Astorgs mais heureusement, les élémentaires de toutes races ne tardèrent pas à se dresser face à eux. Mais de là où vous étiez, sans doutes était-ce un spectacle plus qu'autre chose ... Croyez-vous vraiment ? Méfiez-vous, les Erathiens s'infiltrent partout !

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[ Bon jeu ! ]

Le monde était-il devenu fou?
Damatit le Bienheureux se le demandait bien.

Tout s'était passé très vite: en l'espace de quelques jours des groupes entiers d'hommes et de femmes armés avaient convergé vers Erathia et le géographe avait bien saisi qu'il devait suivre le mouvement, devenir témoin d'un présent dont on parlerait pendant des siècles.

Par un heureux hasard il avait croisé le chemin de Volesprit, son amie membre de La Cohorte. Lorsqu'il l'avait reconnue son coeur s'était serré dans sa poitrine et ses yeux s'étaient humectés de liquide lacrymal. Comme elle lui avait manqué lorsque l'Almer était de l'Autre Côté, tout seul et si triste! Tout d'un coup, rien que d'apercevoir ses traits fins et son regard perçant, le Bienheureux avait réussi à oublier tous les malheurs qui l'accablaient ces derniers temps...
Malheureusement les retrouvailles ne furent pas telles qu'il les aurait aimées. Le conflit qui se goupillait sous leurs yeux leur avait à peine laissé le temps de discuter que déjà il avait fallu trouver une retraite, un refuge dans lequel ils seraient à l'abri des combats.

C'est à quelques kilomètres du champ de bataille que le petit groupe élut domicile.
Leur abri était situé dans un breuil, sorte de petit bois clos, dans ce qui ressemblait étrangement à une maison de bûcheron (avez-vous vu la Belle au Bois Dormant? La chaumière est tout à fait semblable.)

Sans être capables de distinguer clairement la bataille, Coralynn, Volesprit et Damatit avaient une vue large de ce qu'il se passait: les mouvements de troupes, l'avancée des échelles, et même quelques bannières colorées; le trio observait tout par un énorme oeil-de-boeuf poussiéreux au grenier de l'habitation.
L'ambiance n'était pas vraiment au beau fixe... Chacun regardait l'Histoire en marche, dans la prostration la plus totale. Qu'auraient-ils pu faire d'autre de toute façon?

Damatit le Bienheureux avait l'air totalement abattu. C'est l'oeil vitreux qu'il considérait les affrontements, pris d'un abattement sans nom. Depuis qu'il avait perdu sa jument Osana, et qu'il avait dû traverser le Passage Gelé, le quadragénaire était rompu de fatigue et de tristesse, sans arriver à se remettre.
Peut-être aussi que la tour immense, menaçante et immobile, symbole de ténèbres et de souffrance, n'arrangeait-elle pas les choses..?
Grâce à sa vue améliorée qu'il avait acquise dans la Montagne, à force de scruter à travers la neige incessante, le géographe avait l'avantage considérable de réussir à embrasser toute l'étendue de la scène. Les soldats alliés étaient surexcités à l'idée de se battre, les chevaux trépignaient, les archers avaient leurs arcs bandés: la bataille était tout proche.

L'aurore pointait à l'horizon, éclairant progressivement le champ de bataille. L'air printanier était frais et vivifiant, mais aucun sifflement d'oiseau ne se faisait entendre... Peut-être avaient-ils pressenti le mal qui approchait?

Quoi qu'il en soit le combat serait rude, et le Bienheureux désespérait déjà de voir ce qui allait arriver.

[S'il y a quoi que ce soit que vous souhaitiez voir modifié, dites-le-moi!]

Le Mj est parfois un peu sadique, mais bien souvent, il n'ajoute que ce qu'il vous manque pour de meilleures aventures n'est-ce-pas ? N'est-ce-pas ? Hum pardon. En réalité, deux groupes de spectateurs faisaient longs sur une même fiche du coup on s'est dit que vous passer de l'un à l'autre pourrait être sympa. Ah je ne suis pas censée vous le dire ? Oh à quoi bon, il faut bien que je fasse les dix lignes quoi ! Brefle, pour être plus sérieuse, la bataille faisait toujours rage en contre-bas et les mouvements tantôt alliés tantôt adverses avaient poussés Kurt et Sora à se déplacer un peu plus haut en direction de la chanteuse, du guide et de la ministre elfique. Malheureusement, ils avaient perdus en chemin leur compagnon d'infortune, Eybor, ainsi que le jeune guide Astorg nommé Vyse. Le premier s'était jeté dans la bataille bien malgré lui pour leur permettre de prendre de l'avance et le second avait disparu en les suivant, sans laisser de trace ou se plaindre. Etait-il mort ? Impossible, il était bien trop malin pour mourir aussi bêtement pour quelque chose qui ne le concernait pas ou très peu, il avait surement trouvé une cachette plus sure de laquelle il pourrait observer sans être vu. Ainsi donc, Kurt et Sora étaient seuls, rejoignant le petit groupe qu'ils pouvaient apercevoir dans le lointain, à tout au plus trois mètres. Les trois compères observaient la scène de là où il se tenaient sans vraiment risquer grand chose pour l'heure. J'ai bien dit pour l'heure car malheureusement, comme je l'avais dit plus haut, les Erathiens avaient tendance à s'immiscer partout dans les failles parfois béantes laissées par les alliés. Quoi qu'il en soit, le groupe était enfin réunit et ce n'était pas plus mal, à cinq, ils auraient sans doutes plus de chances de survivre si un ennemi se pointait.

Seulement le destin ne semblait pas en avoir en décidé ainsi. Alors que l'un des alliés venait de tuer un Erathien non loin de vous, il n'avait sans doutes pas pensé à ce que la mort de ce dernier allait provoquer et sans doutes même ne l'avait-il pas vu. Sora et Kurt venaient tout juste de rejoindre le petit groupe quand le malheur se produisit. L'Erathien tué n'était autre qu'un archer et si l'elfe ou le Cydien peu importait, avait bien fait son travail en assassinant ce monstre assoiffé de sang, ce dernier avait tiré son ultime flèche. Il n'avait pas eut le temps de viser, en réalité, le trait était parti parce qu'il était mort, mais certaines personnes attiraient la malchance, inexorablement.
Kurt était de dos lorsque le malheur se produisit, cruel destin, cruelle destinée. La pointe de la flèche ressortit alors qu'il allait se présenter aux autres. Un centimètre sortit du haut de son torse tandis qu'un filet de sang jaillit des commissures de sa bouche. Il tenta d'esquisser un geste, de parler, mais rien ne sortit d'autre que du sang. Le corps du jeune Astorg s'effondra sur le sol dans un silence morbide. Kurt n'était plus.

[ Désolée, il était difficile de faire mieux pour vous changer de groupe >.<" ]
[ Cf, Kurt est décédé à sa demande. ]

Lorsqu'une flamme lumineuse s'éleva soudainement de l'arrière de l'armée d'Azthia, ce fut comme si la planète venait d'inspirer à nouveau. Sur le champs de bataille, un souffle, un murmure parcourut les rangs, chuchotant aux oreilles. Et peu à peu, civils comme soldats Erathiens, hommes comme femmes, vieillards comme enfants arrêtèrent de se battre.
Un sourire, un véritable sourire naquit sur leurs lèvres, transmis par le vent: pas un sourire mauvais ou un sourire idiot, non. Le sourire du bonheur, de la paix retrouvée.

Alors qu'Azael, apaisé, aimé et pardonné, quittait le monde des mortels et son enveloppe charnelle, la grâce des dieux, peu à peu, touchait ce peuple qui avait subit de plein fouet, pendant plus d'une centaine d'années, leur vengeance: jamais les civils Erathiens ne s'étaient battus pour conquérir ou pour le plaisir de tuer. Retrouver leurs âmes, redevenir entiers dans la mort, voilà quel était leur seul objectif. Ainsi, alors que chaque sentiment reprenait vie en eux, alors que la douleur de l'humanité arrachée s'éteignait jusqu'à la dernière flammèche, le sourire du soulagement les emporta pour de bon.

Le vent souffla, emportant leurs corps de cendres, répandant la poussière de leur vie sur chaque arbre, pierre et océan qu'ils avaient tant aimé durant leur vies. Sacrifiés, impuissants, sur l'autel de la guerre et la jalousie des dieux, les Erathiens purent enfin accéder au Paradis qu'ils méritaient tant.

[ Désengagés : Sora, Damatit, Volesprit, Coralynn ]
[ Si vous le souhaitez, vous pouvez répondre jusqu'au 31 juillet après ce post Mj pour vous désengager, sinon, ce post vous désengage. ]