Description physique:

Comme tous les fils de Storghein, Drüsdan est grand, avoisinant la toise. Son corps a une charpente discrète mais particulièrement ciselée. Des muscles bien galbés, nervurés, témoignant de son éducation militaire et de sa force peu commune. Cette allure impressionnante soutient un visage carré, partant d'un menton volontaire, soulignant des lèvres ténues, à un nez mutin. Généralement mal rasé, gardant une barbe de plusieurs jour, ce Baroudeur possède un atout plus dissuasif que sa haute stature. Ses yeux. D'un gris anthracite, luisants, ces iris délavés, d'une froideur hivernale sont rarement soutenus par les œillades défiantes.
Sur cette frimousse coule généralement une crinière sauvage, d'un blond cendré, bardée ci et là de longueurs tressées et annelées. Sa carnation elle, est d'une pâleur lunaire, presque maladive, on distingue sur les rares parties visibles de son corps, quelques souvenirs 'd'étude martiale', notamment une balafre ravinant le bord de son arcade sourcilière droite. Une estafilade qui semble avoir épargné son œil ... De quelques précieux centimètres. Entre quelques cicatrices arpentant son avant-bras gauche.
Cet Astorg s'affuble rarement de 'toilettes civiles', mais en ces rares occasions, il privilégie la sobriété et la discrétion. Des chemises de lin bleu outremer ou noires, un gilet ou un pourpoint sombre, une ceinture, des braies cuirassées et des bottes, font généralement son bonheur.


Caractère, qualités et défauts:

Comme le serait tout bon élément de 'Meute', Drüsdan semble "Loyal et Discipliné". Plus que les affres de la guerre, l'analyse du comportement et de la psyché, changent radicalement la perception et la façon de penser d'un homme. Confronté au front, aux horreurs les plus indicibles, maculé par le sang et empuanti par la mort, le Dernier fils d'Eïorth est marqué par un stigmate que de nombreux soldats se partagent, quelque soit leurs terres ou idéaux. La culpabilité nourrissant le plus insidieux des parasites. Le doute. Hanté par le visage brisé et exsangue de ses ennemis, comme de ses frères, il trouve le repos et la sérénité dans les plaisirs futiles. Écumant dans l'ivresse, des océans d'alcool. Voguant de couches en couches, goutant les plaisirs de la chair et s'imbibant tant d'eau de feu que de l'odeur de ses 'conquêtes éphémères', il parvient à oublier.
Plus affranchi que nombre de soldats, il s'est volontairement orienté vers les garnisons les plus 'indépendantes' de l'Armée. Comptant les éclaireurs et les équipes de reconnaissance, quand il ne fait pas de Mercenariat.
Soulevé, donc, par plus de Nihilisme destructeur que de 'Fanatisme patriotique', il est un élément assez difficile à brider et à dompter.
Il n'en reste pas moins doué pour feindre l'obédience militaire, comme le souligne son premier trait. Que nombre de manipulateurs se le disent, il se pose beaucoup trop de questions pour un simple 'chien de fosse' et n'hésitera pas à se retourner contre ses employeurs, pour une cause à laquelle il n'adhère guère. Doué d'une vivacité d'esprit marquée, il est capable de déceler dans les verbiages 'Politiques', les nombreux propos sous-jacents et les non-dits, qui permettent généralement aux 'bons meneurs', d'être en accord avec leur faible conscience. Il n'est pas doué de talents d'orateur hors du commun, mais il n'en est pas moins rusé et 'distrait' quand il s'agit d'écouter aux portes. Il œuvre pour le plus grand bien de son peuple, même si les intérêts sont maigres pour lui. Il maintient un code moral et une ligne de conduite que 'le denier' ne peut altérer.
Plus que loyaliste et idéaliste, Drüsdan est un courant alternatif, la membrane entre sa raison et ses instincts primaires, est large, il est d'une constance et d'une patience olympienne, mais si le voile est percé entre ces deux parties de sa personnalité, il peut très rapidement devenir un prédateur. Un élément exultant une barbarie presque inhumaine et une ténacité inébranlable, somme toute ? A moins d'être sur que son cœur ne bat plus, mieux vaut-il s'exiler dans le plus lointain continent, ou frapper, à ne plus pouvoir en respirer.


Biographie:

Il était inutile d'aborder le passé. Surtout en cette journée de Soufflefroid.
Drüsdan avait occulté le nom de sa lignée désavouée et déshonorée pour être inscrit sur les Registres du Corps d'Armée des "Cours Hivernales". Sous le Patronyme de Fridrörn, sans titre et sans lignée prestigieuse, il avait suivi les enseignements de Klothâr et mérité ses recommandations. Son cheminement pour ronger la chair de la pomme, en bon ver, avait été long. Commençant par l'unité de reconnaissance, pour enfin adhérer à une élite officielle 'd'éclaireurs' ... Officieusement, il arrivait bien qu'on lui confie des missions d'infiltration et d'assainissement, notamment pour traquer les éclaireurs adverses, mais aussi pour opérer en groupe. Les Missions effectuées en équipe demandaient généralement des interventions d'extraction de prisonniers de guerre ou d'assassinats de garnison, pour 'que les dieux soient favorables' aux rangs de l'Oblat. Aujourd'hui, il avait atteint son but, il ne lui manquait plus qu'à faire de même, pour sa cible.

Il expirait lentement, flèche artisanale entre les doigts pour feindre une attaque d'insurgés. Il dardait de sa pointe grossièrement taillée, le Seigneur Dràsd, autrefois capitaine de garnison pour l'Armée des Terres Astorg ... Aujourd'hui, petit hobereau d'un bourg et de plusieurs hectares de terre. Comment cet homme famélique en était arrivé là ? En monnayant des faits d'armes fictifs, grâce à des commerces parallèles. Notamment de la contrebande d'armes et la vente d'informations stratégiques aux plus généreux mécènes ... Et c'est ce porc qui avait couvert ses forfanteries, en souillant les Armoiries de la Lignée d'Eïorth. Forçant les siens à l'exil sous peine d'être exécutés, alors que leur dévotion avait forgé des éons de guerriers. Il était là, en train de rire grassement aux boutades de ses petits sujets, prêt à recevoir son juste châtiment.
Aujourd'hui, il était là avec ses hommes, pour nourrir ses rangs de jeunes recrues, il s'était vu confié la tâche de parlementer avec les villages les plus sauvages et indépendants, pour négocier un 'Quota minimal de volontaires'. Seuls deux groupements avaient accepté, le groupe restant refusait quand à lui, de se soumettre. Il avait ouvertement menacé, de surcroit, l'Armée de l'Oblat.
Drüsdan lui, avait eu pour mission d'aller 'évaluer les risques' représentés par ce groupe de rebelles. Mais jamais il n'était allé épier cet attroupement, non, il avait attendu une demi journée peut-être plus. Que se manifestent les membres de l'insurrection pour mettre son plan à exécution.

Il aura fallu bien une douzaine d'heures, pour que résonne le cor. Celui annonçant l'invasion ou l'attaque de cette tribu autonome des Terres Astorg.
Un second souffle échappa au Traqueur, un mélange de frustration et d'exaspération ; sa cible avait bougé. Il se releva, débarrassant son ample houppelande, de la strate de neige, qui l'avait alors recouverte. Vouté comme un prédateur, il se faufila entre les sylves dépouillées et dégarnies pour s'approcher des palissades du camp et là, il vit un front. Celui d'une pauvre poignée d'hommes, à peine vêtus. Munis de pierres ... De brise crâne archaïques et de frondes, tous soulevés par la colère, enhardis par on ne sait quelle force. Des hommes qui ne voulaient s'offrir qu'un luxe, celui de la liberté.
Il était difficile d'en vouloir à ces petites coteries, mais leur loyauté était à mettre en doute et en cas de guerre, ils deviendraient vite des menaces pour les Terres de nacre. Alors pourquoi le Vengeur de la lignée d'Eïorth hésitait-il ? Sa punition était inéluctable et intemporelle, il avait l'occasion de laver l'affront n'importe quand, il risquait de perdre son rang martial. A bien y réfléchir, il y avait une réponse évidente à ce questionnement : La notion d'exemple, versé dans cet acte barbare. La notion d'absolutisme et de tyrannie qui en découlait.
Est ce que l'Oblat était réellement aux faits des agissements de ses hommes ? Était-il l'ordonnateur de ce pathétique massacre ? Impossible de le savoir, mais ... Peu importe. Drüsdan avait fait son choix. Il n'avait déjà plus d'honneur sous son véritable nom, alors un peu plus, ou un peu moins.

Le premier trait émit un sifflement, fendant l'air, les anneaux rivetés et la chair de Dràsd. Mordant son épine dorsale, le rendant prisonnier de son propre corps.
Les premiers ordres furent aboyés par le suivant et le vassal du Seigneur, mais sa bouche entrouverte s'auréola d'une nimbe sanglante alors que la pointe d'une autre flèche, venait de se figer dans son palais. Désynchronisée et terrorisée, la quinzaine d'hommes restants fut balayée par les Barbares, sans trop d'efforts ... Poussant leurs cris de guerre, brandissant leurs armes, les rebelles s'en étaient allé en brûlant le poste avancé. Laissant se répandre dans l'air glacé, l'odeur du bois consumé et les encense de chardon argenté, qui crachaient alors des gerbes d'étincelles bleuâtres. Jamais ils ne s'étaient demandé d'où provenaient les flèches 'providentielles' qui avaient permis à leur caste de survivre, peut-être, un hiver de plus.
L'Archer lui, venait d’émerger de sa cachette, franchissant les palissades flambantes.
Allongé sur le ventre, joue écrasée dans la poudreuse, Dràsd laissait échapper de faibles gémissements. Du bout de sa cuissarde, Drüsdan le repoussa sur le dos, avant d'ancrer ses iris mercurés dans ceux de sa victime. Déjà bien torves.
Il avait suffit d'un seul regard pour que l'Usurpateur comprenne, pour qu'il sache. La lueur dans ses yeux, se figea alors que la dernière flèche tirée à bout portant par l'Astorg, venait de transpercer son front, constellant les landes neigeuses, de gouttes carmines. C'était tout, ce passage de sa vie, occultait tous ses souvenirs, de sa naissance à cette journée, car il ne semblait avoir vécu que pour cela. Justice avait été faite, mais son honneur lui, restait souillé, il lui fallait donc approcher l'Oblat, pour enfin pouvoir fièrement arborer, les Armoiries de la Maison d'Eïorth. Étant considéré comme mort, ou en pleine désertion, il siège principalement a Erathia, il lui arrive de traîner du coté de Storghein, mais il tache en cas, de dissimuler son identité une fois passé les murs de la cité, il n'y dort jamais et favorise les comtés alentours, il mène en somme, une vie de Baroudeur. Le chemin risque d'être long et escarpé ...