[ Philéa n'est pas encore enceinte mwouah ah ah ah ah XD ]

Les Sentinelles faisaient tellement bien leur travail … que Philéa se demandait parfois ce qu'elle ferait sans elles. Une reine n'était rien sans une population derrière elle qui la soutenait et la Cydienne espérait qu'il en soit toujours ainsi, que jamais elle ne décevrait ses sœurs. Pour le moment, la victoire sur les armées Erathiennes, quelques années auparavant, ainsi que sa politique envers les hommes comme en général avait suffit à la reine amazone à rester en place et à assurer à sa descendance une place forte agréable au sein de leur cité. Depuis qu'elle avait accédé au trône quelques années déjà auparavant, les choses avaient rudement évoluées dans la cité des femmes libres. Les libertés accordées aux jeunes enfants de la cité, le Tribunat, les alliances, les Soumis … tout avait beaucoup changé même dans sa vie personnelle. Philéa ne se serait jamais vu enfanter étant plus jeune et certainement pas cinq enfants ! Elle avait en effet bien trop souffert de l'absence de sa mère dans son adolescence pour se sentir prête à donner la vie à son tour. N'ayant eut qu'un faible modèle de ce qu'était une mère, la Cydienne s'était dit que mieux valait éviter de réitérer les mêmes erreurs et pourtant, le destin avait mis Jacen sur sa route. Le templier avait su faire oublier ses appréhensions à la belle et ensemble, ils avaient eut cinq merveilleux marmots, tous aussi différents les uns que les autres. Eléa n'avait pas eut la chance de connaître son père, ne voulant pas reproduire le même schéma familial dans lequel elle avait vécu en l'absence de Jenaa, la souveraine avait finalement fait les mêmes erreurs que sa mère. Elle avait sans doutes fait pire en privant son ainée comme sa précieuse Jelenna de leur père et plus encore, de la vérité. Mais les choses étaient telles qu'elles devaient l'être, aujourd'hui, la vie familiale de la reine amazone avait repris son cours. Tout n'était pas « normal » et « rose » comme dans n'importe quelle famille mais peu importait, le temps avait pansé bon nombre de vieilles blessures.

Quoi qu'il en soit, sans s'éloigner du sujet de base, Philéa jouissait d'une position agréable au sein de sa cité. Elle respectait ses sœurs autant que ces dernières pouvaient la respecter et faisait en sorte de ne jamais les décevoir et ce, même dans le cadre des décisions les plus cruciales pour Muria. Une troupe de Sentinelles était venue lui faire son rapport, lui précisant qu'un homme étrange et plutôt louche avait été arrêté dans la forêt ainsi qu'une fillette aux origines elfiques. La gamine avait demandé une audience tandis que l'homme, reconnu par l'une des Sentinelles, était de ceux qui se permettaient de piller les ressources de la forêt amazone. Intriguée par la petite fille plus que par le sort réservé à l'autre individu, elle demanda néanmoins que les deux entrent dans la salle du trône. Et que ne fut sa surprise lorsque la gamine se révéla être la Grande Prêtresse de Silmarie qu'elle n'avait certes vu qu'une seule fois sur le champs de bataille trois ans plus tôt, mais qu'elle reconnaitrait entre mille.

« Ma chère enfant, sois la bienvenue » annonça Philéa avec un sourire accueillant.

Elle fit signe à une Sentinelle d'approcher, une belle rousse aux longs cheveux tombant jusqu'aux épaules, et lui murmura à l'oreille quelque chose que les deux comparses ne purent pas entendre. Lorsque cette dernière ce fut éclipsée, Philéa s'adressa une nouvelle fois à Eloween :

« Mon enfant, ta présence en ma cité est des plus agréables, j'espère que la compagnie de ma fille, Jelenna, te sera tout aussi plaisante que la tienne ne l'est pour moi. Je dois malheureusement m'entretenir avec ton … protecteur, pourquoi ne pas aller discuter avec ma fille en attendant et visiter la cité ? »

Le sourire de Philéa était sincère. Eloween était un cadeau des dieux ! Cela faisait maintenant près de trois ans que l'alliance avec les Elfes était rompue du fait de la passation de pouvoir aussi, la souveraine ne comptait-elle pas laisser filer une telle occasion de réitérer cette dernière ! Jelenna était du même âge que la Grande Prêtresse et supportait également le poids d'être une réincarnation aussi la Cydienne espérait-elle que les deux petite sauraient s'entendre. Enfin pour le moment, le point positif était sans doutes de voir que la petite Elfe avait accepté son offre sans rechigner ! Jelenna lui fit signe de la suivre, interrogeant sa mère du regard avant de comprendre ce qu'elle avait en tête et de pousser un soupir. La petite princesse bis ne serait sans doutes jamais reine ou tout du moins n'en avait-elle pas du tout l'intention mais peu importait, elle savait se sacrifier pour sa cité le moment venu et avait prouvé qu'elle avait bien d'autres qualités en dehors de la politique. Philéa était tellement fière d'elle …
La reine reposa son regard sur le dernier convive qui n'avait pas encore ouvert la bouche, d'ailleurs, elle ne lui en laissa pas l'occasion.

« Messire Thingol, vos exactions dans notre forêt sont si longues que cette liste me fatigue d'avance. Pouvez-vous me dire pourquoi vous vous entêtez à voler notre gibier et passer sur notre territoire ? Sans doutes sommes-nous trop clémentes avec vous … à moins que de voyager avec la Grande Prêtresse ne vous protège plus que vous ne devriez l'être. »

[ Je participerais avec Jel' et Elo' plus tard, vers la fin du topic ]

Surtout ne pas se faire remarquer … Avec un peu chance Eloween occuperait toute l’attention de la reine et lui, pauvre petit rôdeur sans importance passerait inaperçu.

Thingol frotta énergiquement sa manche pour tenter de faire disparaître, hélas sans succès, une tache sur celle-ci alors que la sentinelle ouvrait les portes de la salle du trône. Bon pour la présentation on repassera, après tout il n’était qu’un humble guide sans le sou, quelques tâches sur ses vêtements ne faisaient que le rendre plus crédible.

Comme prévu la reine l’ignora complètement au profit de la petite prêtresse, du moins jusqu'à ce qu’elle n’envoit la fillette auprès de la jeune princesse. Peste voilà que la reine venait de lui retirer ses uniques soutiens au sein de la cité d’une seule phrase. Alors que les deux jeunes filles quittaient la pièce, sans sembler se soucier de lui un seul instant, Thingol se senti soudain très seul …

Il tenta bien de se faire le plus discret et le plus insignifiant possible, mais les yeux perçants de Philea se posèrent sur lui, tel un ceux d’un faucon sur sa proie.

Et ce qu’il redoutait arriva, tout en restant très polie, la reine lui reprocha de : « voler notre gibier et passer sur notre territoire ». Roh l’autre hey ! Les routes sont à tout le monde et les proies à ceux qui les attrapent non mais ho ! Quant à la « clémence » dont les amazones avaient fait preuve avec lui jusque là … il pourrait bien lui en toucher quelques mots, mais ça n’aurait rien de très poli.

Cependant, vu sa situation il n’était pas question de répondre de cette façon, pas s’il voulait pouvoir sortir de cette cité avant quelques années. Il se contenta donc d’adopter le ton le plus humble et le plus respectueux qu’il pouvait avant de répondre :

« Pardonnez-moi Mad ... Majesté, mais je ne suis qu’un pauvre homme à peine capable de subvenir à ses besoins, je puis vous assurez que mes modestes prises ne causent aucun mal à la population de cette forêt.

Par ailleurs je peux vous jurer que j’ai toujours veillé à ce que mes humbles déplacements soient les plus discret possible afin, bien entendu, de ne vous causer aucun désagrément ! »

Certes ces humbles déplacements n’étaient pas spécifiquement discrets pour cette raison et les proies qu’il chassait n’avait souvent rien de modestes, au contraire, mais mieux valait ne pas s’en vanter devant la souveraine qui lui faisait face.

Philéa était lasse de ce petit jeu, d'autant que le temps passait et lui filait entre les doigts sans que l'un des deux protagonistes ne souhaitent baisser sa garde. Ni lui ni elle ne laisserait l'autre agripper un morceau de terrain. Ni l'un ni l'autre ne céderait mais fort heureusement pour la souveraine, elle était devenue maître dans l'art de profiter de ses privilèges et de manipuler les gens. L'homme semblait conscient de prendre des pincettes avec elle, voilà qui était déjà quelque chose de bien, mais peu importait, à bafouer les règles pourtant basiques de la cité Amazone, ce Thingol devait être puni. Seule la présence de la Grande Prêtresse empêchait Philéa de le mettre aux fers pendant six mois pour apprendre à se tenir tranquille et à ne pas se faufiler sur leur terres mais Eloween était fragile et la priver de son protecteur ne permettrait pas l'Amazone de s'assurer le soutient de Silmarie. Mieux valait faire attention, les enfants pouvaient être très capricieux, elle était bien placée pour le savoir …

Moquerie de bas étage … Philéa siégeait parmi les puissants, dînait parmi les géants de ce monde alors ce petit guide opportuniste n'allait pas rire bien longtemps de ses plaisanteries. Calme, son visage impeccable n'exprimant aucune émotion, la belle attendait que son interlocuteur eut fini. Il était loin le temps où les Amazones jetaient les hommes au fond de leur cachots sans scrupules et sans forme de procès, aujourd'hui, Philéa se battait pour faire taire cette image de son peuple alors ce n'était pas ce mécréant qui allait fiche en l'air son travail. Avec calme, sa voix ne démontrant ni son agacement, ni sa colère grondante, la souveraine répondit :

« Nourrir la Grande Prêtresse à ma table sera ma plus grande fierté, en revanche, je m'étonne que cette enfant, si jeune soit-elle, tolère de votre part toute forme de vol. Voler la nourriture d'un peuple pour en nourrir un autre … voilà qui me semble bien loin de l'éducation à donner à une jeune enfant telle qu'Eloween. »

Autant mettre les choses au clair. Si Philéa avait employé le ton de la plaisanterie à son tour concernant sa dernière réplique, son allure comme ses manières ne trompaient pas, elle n'était pas prête à céder. Même d'un pouce.
La nouvelle réplique la fit sourire. Ainsi se croyait-il tout permis sous prétexte d'être guide et de veiller sur une enfant aussi précieuse que la petite Prêtresse ? Sans doutes son rôle lui était-il monté à la tête car si l'existence même d'Eloween était des plus précieuses, la sienne en revanche ne valait rien de plus que l'affection que cette enfant lui portait. Sans cela, voilà bien longtemps qu'une flèche l'aurait abattu.

« Le sang de générations d'Amazones a coulé pour préserver les terres que vous foulez sans vergogne, si votre éducation vous empêche de comprendre un tel esprit de sacrifice, j'ose espérer que vous comprendrez mieux les menaces. »

Un ton froid, perçant, prêt à trancher comme le couteau tranche le lard.
Philéa n'était pas du genre à rigoler, loin de là. Ces terres, les Amazones avaient sué sang et eau pour les obtenir et les garder en leur possession. Les hommes dont il parlait n'avaient eut de cesse d'essayer de les récupérer, des les anéantir. Aujourd'hui qu'ils les respectaient, il était hors de question de céder sur quelque point que ce soit concernant leur terre ou leur cité.
La Cydienne s'amusa de le voir si présomptueux, sans doutes ne la connaissait-il pas assez pour savoir qu'elle se faisait un plaisir de détruire les hommes comme lui. Que serait un homme sans une femme à ses côtés pour le ramener sur terre ? Un homme comme lui. Ni plus ni moins. Elle sourit à ses demandes successives, se redressa pour le toiser de toute sa hauteur et répondit :

« Mon cher ami, votre rôle semble vous être monté à la tête. Devenir le protecteur de la petite Prêtresse ne vous donne guère le droit d'exiger quoi que ce soit dans cette cité. Vous souhaitez dormir à l'extérieur ? Je vais exaucer votre souhait en vous offrant les geôles les plus fraîches de Muria, sans doutes cela vous aidera-t-il à recouvrer vos esprits et faire preuve d'un peu plus de respect et de prudence. »

La jeune femme se leva, tout sourire ayant définitivement disparu de ses traits. Ce fut à cet instant que la petite princesse entra, alors que Philéa allait faire appeler Kiera. Reconnaissant le guide, elle le salua poliment avant de chuchoter à l'oreille de sa mère quelque chose. Celle-ci sembla contrariée mais se contenta de la renvoyer auprès, sans doutes, de la Prêtresse.

« Estimez-vous heureux que ma jeune fille semble autant vous apprécier, elle vient de vous éviter une mésaventure. Vous serez reconduit en dehors de nos murs dès l'instant. Je vous ferais mener la Grande Prêtresse lorsque l'envie lui en prendra de quitter notre compagnie, en attendant, je vous interdis formellement de vous approcher de nos murs. Je vous interdis également de parler à qui que ce soit en cette cité. »

Sur ce, Philéa quitta la pièce, faisant signe à la Chef des Sentinelles de prendre la suite. Elle se sentait fatiguée, comme si quelque chose la tracassait et la rongeait de l'intérieur …

[ Désengagés ]