[DP]Un service en amène un autre [Privé Searan-Faelin] (terminé)

Ashelia se dirigeait vers Tamawa, mais n'étant pas d'un naturel voyageur, elle se perdit vite. Elle descendit de Pégase pour marcher un peu en espérant trouver quelqu'un qui pourrait bien la renseigner ... Au loin, elle vit une femme ni grande, ni petite, plutot belle, au long cheveux noir. Elle ne pouvait pas en dire plus de là où elle était, elle se mit à crier :

"- Hoooo Héééé , s'il vous plait !!! Aidez moi je suis perdue !!!!"

Le jeune femme se retourna, elle fixa Ashelia puis elle s'approcha.

"-Bonjour, je me présente Faelin. Que puis je pour vous ?

-Pourriez vous m'indiquer le chemin pour Tamawa ?

-Et bien il se trouve que je désirai m'y rendre, nous pourrions faire route ensemble !"

Les deux jeunes femmes prirent destination de Tamawa ...

Sur le chemin, elles eurent le temps de faire connaissance et bien que leur peuple puisse être en opposition, il s'avéra qu'elles s'entendaient à merveille ! L'on aurait crut qu'elle se connaissait depuis des années ...

S'approchant de la porte, Ashelia ne résista pas à l'envie de lire cette fameuse missive .

*"Bonjour à toi Searan,
Je suis Analina. J'espère que vous vous souvenez de moi, celle qui s'occupait des chevaux de votre maîtresse et dont vous veniez tous les mardi pour les promener. Mais là n'est pas le sujet, par cette présente missive, je vous serai gré de bien vouloir accompagné cette jeune femme du nom d'Ashelia à transporter les biens qu'ils lui restent. Ayant un souvenir d'un homme généreux et fort, j'espère que vous accéderez à ma demande.
Cordialement,
Analina
Ps: Votre penchant pour les jolies femmes risquent d'être satisfait avec cette jeune femme en détresse."*

Elles arrivèrent en face de la grande porte en reconstruction. Elles demandèrent aux gardes le chemin du temple. Ces gardes surement charmés par ces deux belles femmes les accompagnèrent jusqu'au temple, on aurait pu croire les gardes du temple réservés et sérieux mais quand elle vinrent demander Searan, ils avaient une attitude plutot décontracté ...

*J'espère qu'il va se magner car là j'en ai un peu ras le cul de toute cette marche !*

Searan était en train de flotter entre le monde physique et le monde des rêves lorsque le garde fit son entré dans la salle de méditation. Sans un mot il s'avança jusqu'au géant pour lui poser délicatement une main sur l'épaule, Searan ouvrit lentement les yeux, émergent petit à petit de sa transe catatonique. Le garde lui délivra son message, le colosse fronça les sourcils et déplia sa grande carcasse. On le faisait demander, aussi loin que sa mémoire pouvait remonter, c'était la première fois...
Rapidement il enfila sa tunique en laine grise, boucla sa ceinture et enfila son tabard bleue marine. Une fois correctement vêtu il prit la direction des portes de la ville, sur le chemin il se questionna sur l'identité de son mystérieux demandeur, ou plutôt sa mystérieuse car le garde lui avait dit qu'un joli brin de femme lui avait demandé de le trouver. Ce fut un Searan septique qui se présenta aux portes du temple. Il franchit donc l'entrée et arriva sur le parvis, il y avait une petite troupe de gens désireux pour les uns, de visiter le temple, pour les autres de soumettre leur requête aux officiants. Searan se découpait clairement au milieu de la foule, colosse de plus de deux mètres, battit tout ne puissance, vêtu de gris et de bleue marine il en imposait, ses cheveux mi-long couleur sable coiffés en arrière et retenu par un bandeau de cuir rouge ainsi que sa barbe qui mangeait ses joues renforçaient son côté sauvage. Pourtant au fond de ses yeux couvait un feu de gentillesse et d'altruisme. Le géant chercha du regard les jeunes femmes que lui avaient décrit le garde, il les repéra, enfaite elles-aussi tranchaient avec le décor ambiant, l'une, une femme mystérieuse aux cheveux d'ébène et l'autre affichant la crinière solaire des filles de Storghein. Searan sourit à l'idée que ces femmes avaient parcouru Azthia pour le chercher puis il s'avança vers elles, il se planta devant les deux femmes et exécuta une courte mais néanmoins impeccable révérence.

"Bien le bonjour mes nobles Dames, Searan Malhorn, templier de l'Aube, à votre service, j'ai cru comprendre que vous me cherchiez..."

On tendit une missive à Searan qui la lit attentivement. Il dévisagea un instant la femme aux cheveux blond. C'était une amazone, le doute n'était pas permis. Le templier se dit qu'elle prenait de gros risques en voyageant avec une lettre qui pouvait prouver son appartenance à Muria la fière. Mais le colosse avec une dette envers la cité et ses filles. Il adressa un franc sourire aux deux femmes, signe qu'il acceptait de les aider.

"Analina est une amie proche.... Je serais un être méprisant si je n'acceptais pas sa demande, considérez-moi comme votre plus humble serviteur pendant votre séjours à Tamawa bastion des Templiers de l'Aube. Je puis vous indiquer les établissements les plus confortables si vous souhaitez vous reposer et si une collation est à votre goût je connais quelques endroits forts sympathiques pour peu que l'on ne soit pas très regardant sur la pécule...humm"

Le colosse lissa sa barbe avec sa main et attendit la réponse des deux femmes. Aider une amazone à emballer ses affaires n'avaient rien de bien glorieux surtout qu'on l'avait dérangé pendant sa séance d'exercice méditatif mais que pouvait-il bien faire, il pouvait bien aider Analina.... Le souvenir des nuits passées en compagnie de la fille d'écurie fit naitre sur le visage du templier un petit sourire malicieux qui s'effaça tout aussi vite lorsqu'il s'aperçut qu'on le regardait.

*Haaa...parfois Muria me manque....*

[Si vous n'avez pas lu mon BG et mon dossier, vous allez rien comprendre à la première partie x) Pour résumer, Aerilia est la fiancée de mon frère Ymir, mort assassiné par mon autre frère Loki, à l'instar de tout le reste de ma famille. Moi, j'ai disparu y'a plusieurs années de ça, donc ça la surprend de me revoir soudainement.]

A peine revenue d'Erathia, l'esprit encore embrumé de cette rencontre inattendue, je n'avais qu'un seul désir : celui de prendre du recul sur tout ceci, pour me permettre de réfléchir à tout ce qui m'était arrivé ces dernière semaines. Peu après mon retour de Tamawa, où nous étions partis à la poursuite de deux membres de Sombre Présage, je frôlai la crise cardiaque en croisant Ashrand dans les rues de Cydonia. Peu après seulement, je rencontrai Agranos en forêt, où je le blessai à cause d'une méprise de ma part. Ces nombreux voyages m'avaient épuisée, et tout ce que à quoi j'aspirai désormais était un peu de repos que je jugeais bien mérité. Cette semaine était censée être ma semaine sabbatique, et pourtant, à peine revenue des territoires jinmens, je n'avais fait que me déplacer d'un bout à l'autre du continent.
Allongée sur mon lit, mon regard fixant mon plafond grinçant et craquelant, je prenais pour la première fois depuis plusieurs jours le temps de réduire mon rythme d'activité, de me reposer. Une pause était la bienvenue en ces temps chargés. Je repensais désormais à Zihark, à la visite de ma cité natale dont il m'avait gratifiée, à la passion qui enveloppait sa voix alors qu'il en parlait avec émotion, mentionnant tel monument, telle construction. Il semblait tellement ému de pouvoir me faire découvrir Cydonia que c'en était touchant ; jamais je n'avais vu pareil guide au cours de mes déplacements. Ces curieux souvenirs qui d'apparence pourraient sembler sans importance me revenaient petit à petit, et me donnaient envie de repartir sur nos traces. Je ne tergiversai pas longtemps, attrapai mes affaires, et sortis de chez moi ; une envie de courir me submergea, et je me laissai aller à cette envie.

Je ne savais depuis combien de temps je parcourais les rues de Cydonia, mais je sentais mes jambes fatiguer ; le crépuscule commençait à s'installer, diluant une chaleureuse rougeur dans le ciel printanier. Au détour d'une rue, j'entendis une voix qui me parut étrangement familière ; intriguée, je me dirigeai vers la ruelle d'où provenaient les voix, et mon cœur faillit rater un battement lorsque je La vis :

« Des cyclamens rouges ? Il m'en reste encore quelques pots, vous avez la chance ! Tenez ! Moitié prix, comme elles sont pour la tombe de votre femme. » dit la jeune femme en question avec un clin d'œil.

« Vous êtes vraiment très généreuse, mademoiselle Aerilia, Zéphyr vous bénisse ! » répondit avec un sourire le vieil homme face à elle.

Prenant ses pots de fleurs, il remercia encore la jeune femme et s'en alla, un sourire aux lèvres. La susnommée Aerilia, quant à elle, commença à réarranger les bouquets restants, et prenant quelques pots dans ses bras, se leva pour les ramener à l'intérieur. Seulement, m'apercevant, ses yeux s'écarquillèrent d'étonnement, et foudroyée par la surprise, en lâcha ses pots, qui vinrent s'affaisser au sol dans un fracas de céramique brisée.

« Faelin … Faelin ! »

Elle ne réfléchit pas un seul instant et courut à toute allure vers moi ; m'empoignant les mains et commençant à me secouer sous l'émotion, elle me cribla de questions :

« Où étais-tu passée ? »

« Tu vas bien ? »

« Que t'est-il arrivé ? »

Et celle qui me laboura le cœur :

« Où est Ymir ? »

Je n'avais pas le courage de lui répondre maintenant ; je ne me sentais pas la force de tout lui raconter. Malgré le fait qu'ils se soient produits il y a déjà plusieurs années, je n'avais ni l'envie ni le courage de tout lui avouer maintenant ; tout était encore beaucoup trop frais dans ma mémoire. Comment lui annoncer que son fiancé avait été assassiné de la pire des manières qui soient ?! Comment lui avouer que son propre beau-frère avait tué toute sa famille, et qu'il ne restait que moi ?! Je ne pouvais … Je n'étais pas assez endurante … Je n'aurais pu supporter de voir sa réaction … Je ne pouvais déjà pas accepter moi-même ce qui était arrivé, alors comment en parler à d'autres …
Pourtant, une autre part de moi ne pouvait se résoudre à lui mentir, ou à me laisser m'enfuir telle une lâche sans rien dire. Je lui devais des explications. C'était la moindre des choses. Toutefois, malgré ces résolutions et toute la bonne volonté que j'avais, la seule chose que je pus émettre comme sons intelligibles fut un bredouillement haché par l'émotion et l'appréhension :

« Ymir … Je … Il est … mort … » achevai-je finalement dans un hoquet de sanglots.

Le sourire angélique d'Aerilia ne s'effaça pas ; elle n'afficha aucune émotion, juste une expression figée telle un masque de chair. La douleur qui émanait cependant de son sourire figé me brisa le cœur ; je regrettai déjà d'avoir annoncé cette terrible nouvelle de but en blanc, sans prélude.

« Il … Il … ? »

Tout s'évapora en un instant ; les coins de ses lèvres s'affaissèrent, ses prunelles rieuses s'humidifièrent, ses bras retombèrent ballants le long de son corps. Ses jambes cédèrent, et elle s'affaissa au sol, secouée de sanglots. Ce spectacle de tristesse m'acheva ; je n'avais plus la force de lutter contre tout ceci, car j'avais atteint mes limites.
Je finis par m'enfuir, telle une lâche, laissant Aerilia agenouillée sur les pavés.

∞

Au final, moi qui désirait arrêter de voyager, prendre le temps de retrouver mes repères à Cydonia, j'étais déjà repartie sur les routes. A nouveau, j'éprouvais le désir de fuir cette cité ; je voulais m'y établir définitivement, sans problème, et pourtant ces derniers semblaient me poursuivre dès que je revenais dans cette cité maudite. Une fois de plus, j'avais sellé Lightning, et nous étions reparties sur les routes ; la pauvre semblait se fatiguer de tous ces longs voyages que je lui imposais régulièrement, par tous temps et sur toutes les distances possibles et imaginables. Rien ne m'étonnerait moins que de la voir attraper une tendinite qui l'immobiliserait plusieurs mois, et m'obligerait à affronter Cydonia.
Encore et toujours, je repartais pour Tamawa, une cité qui semblait devenir celle où je passais le plus de temps. Les rues commençaient à me devenir familières, et je me perdais de moins en moins dans ces ruelles tortueuses en reconstruction. Mes yeux semblaient se familiariser à tous ces chemins qui menaient à la cité, et je me perdais de moins en moins malgré mon sens de l'orientation laissant à désirer.
Soudain, j'entendis une voix me héler au loin :

« Hoooo héééé , s'il vous plait ! Aidez-moi, je suis perdue ! »

Intriguée, je stoppai Lightning, et faisant demi-tour, je vis une jeune femme galoper vers moi, l'air désespéré. Je mis Lightning au trot et m'approchai d'elle alors qu'elle me rejoignait et me présentai brièvement :

« Bonjour, je me présente, Faelin. Que puis-je faire pour vous ? »

« Pourriez-vous m'indiquer le chemin pour Tamawa ? »

« Eh bien, il se trouve que je désirais justement m'y rendre. Peut-être pourrions-nous faire la route ensemble ? »

La voyant acquiescer, je souris, et ce fut ainsi que nous continuâmes notre route ensemble jusqu'à Tamawa. Par chance, je me rappelai assez bien de la configuration des chemins, et nous arrivâmes sans encombre à la cité. Alors que nous approchions des lourdes portes, nous eûmes le temps de faire connaissance. Du coin de l'œil, je la vis lire une étrange missive avec un sourire en coin ; intriguée, je me demandai ce que pouvait bien conter de si amusant cette lettre. Arrivées devant les gardes, nous leur demandâmes le chemin pour aller au Temple, où ma compagne voulait aller ; je ne savais guère pourquoi je continuais de la suivre, mais n'ayant aucun but particulier et ne semblant pas la gêner, je décidai d'aller au Temple avec elle. Les soldats nous renseignèrent assez précisément, jetant malgré tout sur nous des regards bien trop peu innocents à mon goût.
Une fois devant les lourds battants de bois, les gardes entrèrent en mentionnant dans leur dialogue un certain Searan. Qui cela pouvait-il bien être ? Je n'eus guère longtemps à attendre avant de le découvrir : à peine quelques minutes après nous fussions arrivées, un colosse habillé de lourds vêtements bleus et gris passa les portes ; d'une taille d'au moins deux mètres, il dépassait la hauteur de ma jument qui en fut intimidée de surprise.

« Bien le bonjour mes nobles Dames, Searan Malhorn, templier de l'Aube, à votre service, j'ai cru comprendre que vous me cherchiez ... »

Ashelia tendit la missive qu'elle lisait avec attention quelques instants plus tôt, que le susnommé Searan saisit avec intérêt. Tout en lisant cette lettre, je le vis jeter quelques coups d'œil intrigués à la jeune femme rencontrée quelques instants plus tôt ; toutefois, ses regards étaient amplement différents des yeux vicieux de ces gardes. Lorsqu'il eut fini, il releva la tête et nous adresse un sourire des plus sincères.

« Analina est une amie proche.... Je serais un être méprisant si je n'acceptais pas sa demande, considérez-moi comme votre plus humble serviteur pendant votre séjours à Tamawa bastion des Templiers de l'Aube. Je puis vous indiquer les établissements les plus confortables si vous souhaitez vous reposer et si une collation est à votre goût je connais quelques endroits forts sympathiques pour peu que l'on ne soit pas très regardant sur la pécule...humm »

Analina ? Qui était-ce ? Relativement perdue parmi eux, je n'osai dire quoi que ce soit, ne voulant les déranger dans leur conversation, me contentant d'observer les alentours et les visages de mes compagnons. J'aperçus un sourire en coin percer l'expression du templier, mais il le cacha vivement lorsqu'il perçut mon regard interrogatif.

[Je vous laisse continuer, perso je suis pas trop au courant de ce que vous voulez faire, donc voilà, faites ! ^^
PS Sea : Tu écris super bien … o:]

Ashelia s'avança vers le grand homme. Il était grand mais elle ne se laissait pas impressionner par la taille... Elle lui fit l'un de ses sourires ravageurs qui apaisa de suite l'ambiance. Elle fit sa demande :

"- Ravie de faire votre connaissance Sieur Searan, je me présente Ashelia. J'ai ici quelques bagages à transporter, pourrai je compter sur vous ?"

Ashelia et ses compagnons sortirent du temple et passérent dans la grande ruelle. Une grande ruelle qui venait tout juste d'être reconstruite, les quelques commerces aux alentours étaient en pleine activité. L'on pouvait voir quelques touristes mais une grande partie de ces gens était des templiers. Quelques petites larmes tombées sur ces joues, elle les cacha mais la tristesse pouvait se lire sur son visage. La blonde vit alors une taverne, elle y rentra et offrit le repas à ses invités.

"-Je suis désolé de m'absenter mais j'aimerai aller préparer mes affaires seule, je vous rejoindrai ici quand j'en aurai fini ..."

Elle partit l'air abattu ... Mais si seulement ce n'était qu'aujourd'hui, depuis quelque temps la jeune femme était pris de sentiments de tristesse ... Elle était d'un naturel si joyeux mais cette tristesse, elle ne voulait pas en dévoiler la raison, surement trop fière pour recevoir de la pitié, surement trop habitué à ne jamais être abattue ...

Arrivé devant son ancienne demeure, elle y entra. Vida ses armoires, ses coffres et rangea ses quelques habits. Elle s'assit sur son lit et profita de ce moment de solitude pour pleurer, elle qui ne pleurait jamais ... Elle était effondrée sur son lit, les minutes passèrent et elle sécha ses larmes. Elle remplit ses malles et sortit du logement. Elle retrouva Faelin et Searan.

"- Me revoilà, il me faudrait une charrette et un peu d'aide pour déplacer mes biens, je repartirai demain et en guise de remerciement, je vous offrirai le repas de ce soir."

Ils mirent quelques heures à remplir la charrette, quand tout fut chargé, Ashelia retrouva une de ses belles robes, de celles que les jeunes nobles aiment porter pour se pavaner. Elle retint ses larmes mais elle ne se sentait pas bien ... Ce passé, ce malheureux passé qui lui rappelait tant de chose ...

La nuit tomba et pendant qu'ils mangeait à la taverne, Ashelia était sortit ... Elle se posa dans un coin, seule et elle regardait la lune, pensive et triste comme jamais ... Elle se pris le bras et se pinça, pour ne pas pleurer ...

*Si seulement ...*

Searan regarda tour à tour ses deux compagnes, un large sourire aux lèvres, ainsi la jeune femme devait emporter le reste de ses affaires et tout naturellement un gaillard comme lui était tout désigné lorsqu'il s'agissait de porter des objets lourds.... Le templier maudit mentalement Analia puis reporta son attention sur les deux jolies jeunes femmes. Ashelia pressa ensuite le départ, au grand damne du colosse qui aurait aimé faire un peu plus ample connaissance cependant il fut ravit de découvrir que l'amazone connaissait bien Tamawa, elle les guida avec expertise à travers le dédale de ruelles commerçantes. Tandis qu'ils pérégrinaient ainsi, Searan sentit une once de tristesse émaner de la blonde fauve. Ce fut très cours et la maîtrise de l'empathie était trop vague pour que le templier puisse en être sûr. Mais lorsqu'il la vit sécher discrètement ses larmes le colosse n'en doutait plus, sans doute Ashelia laissait derrière elle une part importante de sa vie. Finalement l'amazone les emmenèrent dans une taverne, ils prirent une table, Searan insista pour inviter les deux demoiselles mais Ashelia se fit plus convaincante, elle leur offrit alors le déjeuner. Le templier commanda une chope de bière ambré et un simple potage de légume dans lequel il mit à tremper quelques gros morceaux de pain. Sitôt les plats choisis Ashelia manifesta son empressement de les quitter afin de régler des affaires personnelles, sitôt la jolie amazone partie Searan prit une gorgée de bière et sourit poliment à Faelin. Un petit silence gêné s'installa, le templier se décida à le rompre.

"hahum... curieuse façon que d'aider quelqu'un à déménager en déjeunant dans une taverne n'est-ce pas...." il rit de bon coeur puis continua "Alors adorable dame comment avez-vous connue dame Ashelia ? Vous êtes en visite à Tamawa ?...hum....rassurez ce n'est pas un interrogatoire... "

Le colosse pencha son immense carcasse en avant d'un air inquiétant "Bien que cela pourrait le devenir...." Il éclata de rire satisfait de son petit numéro. "Loin de moi l'idée de vous incommoder ou de vous manquer de respect je cherche juste à établir le dialogue durant notre déjeuner...sans doute afin de vous épargner mes manières de table très peu convenable vous en conviendrez...."

Le colosse ponctua sa phrase d'une cuillère de son potage, il fit cas de manières très distinguées en comparaison de son apparence pour le moins sauvage. Searan attendit les réponses de Faelin, poussé par sa curiosité. Il souriait poliment à chaque fois que leurs regards se croisaient.
Après une nouvelle gorgée prélevée dans sa chope le colosse prit de nouveau la parole.

"Je crois que je pourrais commencer par me présenter... Cela serait sans doute plus commode, du moins une présentation un peu plus poussée que celle, très sommaire, que je fis lors de notre rencontre aux portes de la ville. Je suis templier de l'aube....mais également guérisseur...à vrais dire je suis plus le dernier que le premier....hahum....quoi qu'il en soit ravit de faire votre connaissance noble dame...."

Au cours de leur discution Ashelia revint subitement de son office, elle requit leur aide, Searan la lui donna sans aucun retour.

"Je vais m'occuper de la location de la charrette je connais un larron qui me doit un service après que j'ai soigné sa patte folle et lui avoir enseigné comment préparer un cataplasme de boue infaillible contre les ampoules ..."

Il leur décocha un autre sourire charmeur puis s'enfonça à vive allure dans les ruelles, il ne lui fallut pas plus d'une heure pour revenir devant la taverne avec un chariot en bon état attelé par un équidé qui en avait vu des meilleurs mais Searan leur assura qu'il ne connaissait pas de bête plus coriace que celle si, hormis une femme qu'il avait connue à Muria la douce mais cela il se le garda pour lui...
Le colosse se chargea de ce qui pesait le plus lourd, par galanterie, par besoin d'exercice mais aussi sans y faire vraiment attention. ils leurs falluent une bonne partie de la journée pour parvenir à tout remplir.

"Et bien Dame Ashelia je jurerais que vous transportez là toute votre coure ! Allons bon ! Allez-vous nous avouer que vous êtes une personnalité importante ou quelque chose s'en rapprochant...car si telle était le cas je ferais quérir immédiatement une escorte en arme afin d'assurer la protection de vos effets !"

Le colosse éclata de rire, un bruit semblable aux roches qui dévalent les flancs des montagnes enneigées bordant Astorg. L'affaire fut bientôt rondement menée Ashelia manifesta une nouvelle fois son envie de les inviter à dîner. Le géant passa une main dans son épaisse barbe.

"Par ma barbe nous passerons bientôt plus de temps à ripaille qu'à officier...c'est le genre d'aventure dans laquelle il me plait d'embarquer...m'enfin cette fois si c'est moi qui régale....dites-vous adorables dames que c'est là le présent de Tamawa qui voit l'une de ses filles la quitter."

Il gratifia Ashelia d'un clin d'oeil complice puis le petit groupe prit la direction de la taverne. Searan ne tenta pas d'entamer la conversation cette fois si, il en laissa le soin à ses deux compagnes. Pendant le repas Searan capta de nouveau quelque chose de triste flotter autour d'Ashelia, il mit cela sur le compte de son départ, mais une peine pareille lui faisait mal au coeur, ému par la détresse il voulut dire quelque chose pour la consoler mais avant qu'il puisse agir de la sorte, la jeune femme était sorti, il jeta un regard empli de compassion à Faelin.

"Je sens beaucoup de détresse et de tristesse dans son esprit...peut être la connaissez-vous mieux que moi... Cependant je pense que nous devrions lui venir en aide...ne me demandez pas comment....mais nous devrions....au moins ne pas la laisser seule dehors...."

Sur ses mots il se leva et invita la jeune femme aux cheveux d'ébènes à le suivre. Il sorti, cherchant du regard l'amazone il trouva une silhouette esseulée dans un coin.
Alors qu'il marchait vers elle il tenta de sonder son esprit, il ne parvint à rien de bien concluant, seulement une étrange impression de mélancolie mais là encore rien n'était certain. Arrivée au niveau de la jeune femme il se racla la gorge afin de signaler sa présence.

"Vous savez beaucoup de gens tristes prennent la Lune comme symbole de la mélancolie... un astre solitaire destinée à éclairer un monde endormie...mais on oublie souvent que lorsque la Lune se couche elle croise son frère le Soleil et qu'ils se disent bonne nuit...et lorsque la Lune remplace son frère dans le ciel ils se disent bonjour...au final tous deux ne sont jamais vraiment seuls...enfin ça c'est qu'une histoire que l'on racontait aux enfants avant qu'ils aillent se coucher....J'avoue ne rien avoir trouvé de mieux pour vous consoler, vous avez l'air si triste noble dame...s'il y quoi que ce soit que je puisse faire pour vous...hormis me demander de chanter.. Il en va de l'intégrité de vos oreilles..." Il continua en baissa d'un ton, prenant un air de conspirateur "Malgré toute ma science médicale je ne garantis pas de pouvoir les soigner après pareil traumatisme."

Le colosse lui adressa un doux sourire paternel, espérant que sa petite boutade avait fait mouche. Soudain la silhouette se retourna, un homme sale au visage ravagé par le temps lui décocha un sourire édenté

"z'etes bien gentil mon brave...vla longtemps qu'on m'avait pas parlé comme ça pour sûr ! z'auriez pas la pièce pour un pauvre vétéran..."

Searan grommela dans sa barbe et lui glisa une pièce dans la main avant de soupirer, Ashelia avait disparue.

Depuis le départ d'Ashelia, j'étais désormais seule face au Templier à la carrure plus qu'impressionnante. Un silence gêné s'était installé entre nous, et nul n'osait rompre le vide sonore, qui semblait bien à son aise dans l'atmosphère calme et tendue de la taverne. La jeune femme qui m'accompagnait avait éprouvé le désir fulgurant et pressant d'arranger ses affaires seule, et était partie presque immédiatement après avoir réglé notre repas. Sans plus de cérémonie, elle s'était levée, avait repoussé son tabouret contre la table, nous avait gratifiés d'un sourire, puis, claquant la porte tintante de l'auberge, s'était éloignée dans la ruelle où se trouvait la taverne. Je suivis du regard la jeune femme, à travers les carreaux poussiéreux, jusqu'à ce qu'elle disparût au coin d'une avenue.
N'apercevant plus Ashelia qui s'était éloignée à grands pas hâtés par l'urgence, je reportai mon regard sur l'homme qui tenait face à moi ; ce dernier, tranquillement, but une gorgée de sa bière ambrée, et m'adressa un léger sourire. Aucun de nous ne se risquait à entamer une conversation décente, et le silence bien installé dans l'atmosphère ne semblait guère vouloir céder sa place à des paroles ; cependant, les secondes s'égrenaient encore et toujours, telles des grains de sable s'écoulant à l'intérieur d'un sablier, telles des gouttes d'eau glissant le long des parois d'une clepsydre, marquant le cours continuel et invincible du temps, et nul son ne franchissait le seuil de nos lèvres. Gênée par ce silence ininterrompu, je baissai les yeux sur mon assiette, toujours impressionnée par le physique imposant de mon interlocuteur.
Enfin, alors que je n'espérais plus que le vide sonore se rompît, j'entendis une voix grave s'élever et investir la pièce, étrangement vide à cette heure ; nous étions seuls, et enfin une discussion était entamée :

« Hahum … Curieuse façon que d'aider une personne à déménager en déjeunant dans une taverne, n'est-ce pas … »

Riant de bon cœur, je vis le coin de ses lèvres se retrousser en un sourire éclatant, qui lui adoucit ses traits durcis par les temps actuels. Je lui découvrais là un côté bon vivant et jovial que je n'aurais pu lui deviner au premier regard. Ses prunelles grisées s'étaient ornées d'une lueur chaleureuse, comme emplies d'une douceur rassurante ; ma nervosité s'évanouit instantanément.

« Alors, adorable dame, comment avez-vous connu dame Ashelia ? Vous êtes en visite à Tamawa ? Hum … Rassurez-vous, ce n'est pas un interrogatoire … »

Le Templier avança alors ses épaules vers moi, affichant un air qui se voulait troublant, et poursuivit :

« Bien que cela pourrait le devenir … »

Il partit alors d'un rire éclatant, un air de satisfaction sur ses traits ; touillant sa soupe du bout de la cuillère, il continua :

« Loin de moi l'idée de vous incommoder ou de vous manquer de respect, je cherche juste à établir le dialogue durant notre déjeuner … Sans doute afin de vous épargner mes manières de table très peu convenables, vous en conviendrez … »

A ses paroles je ne pus réprimer un petit rire sincère, devant cet homme qui s'excusait pour une chose dont j'étais tout autant coupable. Je n'avais jamais été très bavarde durant ma vie, et les mots que les étrangers réussissaient à m'arracher n'étaient principalement que pure politesse de ma part. Ce fut pourquoi sa réplique me dérida et m'ôta un rire des plus sincères ; je m'empressai alors de lui répondre :

« Ne vous excusez donc pas, je suis tout aussi fautive quant à ce silence pesant. Je suis très peu loquace, comme je l'ai toujours été, veuillez m'en excusez. »

Ma voix avait franchi ma gorge avec difficulté, quelque peu rocailleuse, mais elle devenait plus naturelle au fil de mes mots ; je sentais également mes lèvres s'étirer en un sourire qui pour une fois n'était pas simulé, mais des plus sincères? Cet homme m'inspirait confiance malgré son apparence qui en dissuaderait plus d'un, et je sentais étrangement que je pouvais agir naturellement devant lui, sans jouer un rôle comme je le faisais pourtant habituellement lorsque je rencontrais un inconnu. Jusqu'alors très peu de personnes m'avaient inspiré une confiance presque immédiate.
Avalant une nouvelle once de bière, il poursuivit, sans se départir de son sourire :

« Je crois que je pourrais commencer par me présenter … Cela serait sans doute plus commode, du moins une présentation un peu plus poussée que celle, très sommaire, que je fis lors de notre rencontre aux portes de la ville. Je suis templier de l'Aube … Mais également guérisseur … A vrai dire je suis plus le dernier que le premier … Hahum … Quoi qu'il en soit ravi de faire votre connaissance noble dame … »

« De même ! Je m'appelle Faelin Galician, chasseresse de mon état. Je fis la connaissance d'Ashelia alors que nous nous dirigions toutes deux vers Tamawa et qu'elle s'était perdue. Une rencontre des plus fortuites, vous en conviendrez … »

Ainsi, nous entamâmes enfin une conversation décente, parlant de tout et de rien, ponctuant nos phrases de petits rires que nous ne pouvions réprimer ; enfin, nos langues s'étaient décidées à se délier. Cependant, avant que nous ayons pu rentrer dans le vif du sujet, Ashelia réapparut subitement, quémandant l'aide du colosse afin de déplacer ses effets.

« Je vais m'occuper de la location de la charrette ; je connais un larron qui me doit un service après que j'aie soigné sa patte folle et après lui avoir enseigné comment préparer un cataplasme de boue infaillible contre les ampoules … »

Une bonne heure nous fut nécessaire pour nous procurer cette fameuse charrette, à laquelle était harnaché un cheval robuste bien que légèrement affaibli. Le chargement de la carriole nous grignota la fin de notre journée ; le soleil arrivait déjà en son crépuscule, amenant avec lui la fraîche morsure du soir. Le ciel se teintait de carmin, ponctué de cotonneux nuages immaculés. Le paysage commençait à rejoindre la torpeur nocturne que l'obscurité lui offrait à bras ouverts. Une fois notre dur labeur achevé, nous nous offrîmes un repas amplement mérité ; Searan insista cependant pour payer nos assiettes, en guise de cadeau d'adieu de Tamawa qui voyait partir une de ses habitantes.
A nouveau, Ashelia exprima le désir de partir, et quitta précipitamment la salle, s'éloignant le pas rapide et agité dans la nuit. Les ténèbres étaient épaisses, et la lumière tamisée qui filtrait à travers les carreaux de verre abandonna rapidement sa lutte pour laisser la mince silhouette disparaître dans l'obscurité ; la chevelure blonde scintilla sous les rais de lumière, puis s'éteignit dans la pénombre nocturne. Ainsi donc, à nouveau, Searan et moi nous retrouvions seuls. Etonnamment, alors que mon regard était toujours fixé sur l'endroit où Ashelia avait disparu, le Templier glissa :

« Je sens beaucoup de détresse et de tristesse dans son esprit … Peut-être la connaissez vous mieux que moi … Cependant, je pense que nous devrions lui venir en aide … Ne me demandez pas comment, mais nous devrions … Au moins ne pas la laisser seule dehors … »

Alors, sans attendre, sans me laisser le temps de répliquer, il se leva et partit dans l'ombre à la poursuite de la jeune femme. Me laissant seule. La porte tinta, et se referma délicatement ; le battant se logea dans son lit de bois, et le silence réinstaura sa suprématie dans la salle vide. Dans la pièce, aucun client n'était resté ; même le tavernier s'était retiré dans l'arrière-boutique. Assise en travers de mon banc, je contemplais les rais qui striaient le bois terni ; sur son long, nerveuse, s'allongeait une grande rayure qui barrait le chêne, à la fois biscornue et droite. Ce fameux banc tenant plus ou moins stablement sur ses quatre pieds était accolé à une table massive, dont l'âge, à en juger par l'usure de sa surface, devait être tout aussi avancé que celui de son compagnon de misère. Un couple habituel, répété à l'identique dans la salle, témoins muets et passifs de l'agitation qui devait régner en maître telle une reine lors des jours les plus peuplés, où les gens se bousculaient au comptoir. Encastrées dans les murs, des fenêtres poussiéreuses me regardaient de leurs carreaux salis par le temps, portant des traces de mains et de poussière que personne ne prenait le temps d'effacer. Lors de ma conversation avec le Templier, la salle s'était parée d'une atmosphère joviale et chaleureuse ; mon gai interlocuteur parti, plus rien n'occultait ma vue, plus rien n'altérait mes sens, plus rien ne m'empêchait de voir la réalité de cette pièce : le silence pesant qui régnait au milieu de cette poussière me rappelait inlassablement le passé. Un sentiment pervers flottait par volutes, et s'insinuait dans mon esprit à mesure que l'eau coulait, que le sable glissait.
J'avais toujours été de ces gens qui ont besoin de la présence des autres pour survivre. Une fois que tous étaient partis, je me retrouvais seule avec mes pensées, seule avec mon passé, seule avec mes remords, seule avec tout ce qui me rongeait et que je ne parvenais à taire qu'en écoutant les autres et conversant avec eux. J'avais beau être hypocrite devant eux, user des meilleurs artifices pour paraître banale à leurs yeux, pour qu'aucun ne pût deviner le déchirement à l'intérieur de moi, j'avais besoin d'eux. Je ne pouvais vivre sans eux. J'eus un rire nerveux ; peut-être était-ce la raison pour laquelle je m'obstinais parfois à rester seule. Je me savais coupable, je reconnaissais mon crime jusqu'au plus profond de mon âme, au point de vouloir ne jamais avoir existé ; un remord brûlant me mordait le cœur, jusqu'au plus profond de moi, et je ne pouvais m'en défaire. Peut-être aurais-je dû me livrer, me confesser, raconter à quelqu'un tout ce que je pensais, tout ce que je ressentais, tout … Mais à quoi bon ? J'en étais persuadée, et ce depuis maintenant très longtemps : personne ne pourrait m'aider. Tous ces gens que je rencontrais, souriants, si biens dans leur vie, n'avaient guère besoin d'un élément perturbateur comme moi, qui susciterait de l'inquiétude et ternirait leur bonheur. Je les enviais, certes, mais je n'avais en aucun cas le droit de m'octroyer le plaisir de m'immiscer dans leur félicité.
Tout était de ma faute, et je ne pouvais m'en prendre qu'à mon existence. S'il était advenu que je mourusse à ma naissance, ma famille eut certainement été libérée d'un énorme fardeau qui causerait leur perte à tous ; un survivait dans la folie, trois s'effondraient de chagrin, et les autres reposaient sous un lit de marguerites immaculées. Sombre présage, je n'avais causé que malheur et désolation sur ma route ; mon existence était une erreur. Une erreur que l'on se devait de gommer. Il m'arrivait parfois de contempler mes lames, de les laisser courir sur mon doigt ; manquant d'attention, il arrivait qu'une goutte carmin perlât à sa surface, dévalant mes phalanges et venant terminer sa course dans ma paume tremblante. Mais je me devais de résister. Je devais payer ma dette, et tenter de réparer du mieux que je le pouvais le mal que j'avais semé, graines empoisonnées, derrière moi.
Je repensai à ma famille. A mes frères. Ymir, toujours souriant, faisant tourner les têtes sur son passage et n'ayant pour d'yeux que pour sa si chère Aerilia. Eldir, hautain comme toujours, si persuadé de sa suprématie dans la famille qu'il en devenait presque drôle. Fenrir, peignant tranquillement un lavis sous l'ombrage mouvant des feuillages. Je revoyais encore sa chevelure ébène scintiller sous les tâches de lumière qui franchissaient les feuilles, son pinceau donnant vie, mettant en scène un paysage somptueux, gorgé de couleurs vives ou pastel. Et Loki, si innocent avant que je le quittasse … Qu'avait-il bien pu advenir pour qu'il changeât tant à ce point, pour qu'il cédât à la folie ? Je n'osais l'imaginer …
Ressassant le passé, attrapant au vol les réminiscences qui remontaient doucereusement dans mon esprit, martelant ces vérités qui me faisaient tant mal et qui pourtant étaient vraies, je m'étais affalée sur la table. Mes cheveux éparpillés négligemment sur mon visage cachaient les larmes amères qui coulaient, rondes, sur mes joues, et venaient s'écraser sur le chêne abîmé. Je ne savais combien de temps que je restai là, pleurant toutes les larmes que mon corps pouvait contenir, m'épuisant ; je fatiguai, et me demandai combien de temps pourrait s'écouler avant le retour de la jeune femme et du Templier. Je songeai vaguement à sortir pour les rejoindre, mais la fatigue était comme un énorme poids sur mes épaules, qui m'empêchait de me mouvoir.
Je relevai avec difficulté la tête, alors que j'entendis la clochette de l'entrée tinter, et le battant de la porte être ouvert.

[Je suis vraiment désolée pour le retard, je suis pas mal occupée en ce moment ...]

Ashelia n'était pas partit très loin... In extremis, elle alla rapidement aux abords de la ville. Elle pénétra dans ce que l'on pouvait appeler une Clairière... Une petite Clairière entourée d'arbres, parsemée de fleurs et d'une herbe verte. En son centre reposait une tombe qui ne semblait pas très vieille, on pouvait y lire "Velénus Alban, Début Hiver 154".

Mais qui pouvait ce bien être ? C'était un templier Crépusculaire qui prit à sa charge Ashelia, il lui apprit tout ce qu'il savait et il la traitait comme sa fille. Et dieu sait ce que cela pouvait être important pour la jeune femme qui n'avait pas vraiment eu de présence paternel durant son enfance. Mais désormais il était mort, mort après avoir essayer de protéger Ashelia au péril de sa vie. En effet, un soir d'entrainement, des mercenaires envoyés par le Comte Armstrong vinrent attaquer la demoiselle mais épuisée par son entrainement elle ne put rien faire et Alban dû alors se battre seul mais il y perdit la vie...

Ashelia s'en voulait terriblement et cela lui pesait terriblement, peut être l'une des raisons de son départ de Tamawa. Mais elle alla prier à sa tombe, en tout cas à ce que l'on pouvait croire car elle ne priait pas... Elle pleurer, pleurer toutes les larmes de son corps pour l'être qui l'avait aimé et choyé...

Une voie dans sa tête la dérangeait...

"C'est de ta faute incapable. De ta faute ! Si tu n'existais pas rien de tout cela ne serait arriver ! N'as tu pas honte d'exister ?".

Elle s'en voulait tellement qu'elle était craintive et inquiète lorsqu'elle se rendait à Tamawa...

"Excuse... moi ..." se lamentait-elle des minutes durant sur la tombe de son maître...

Elle se leva, essuya ses larmes puis repris son souffle.

*Ce n'est que le passé, je ne pourrai jamais revenir en arrière. Je dois oublier tout ça...*

Mais comment pouvait-elle l'oublier... Pendant qu'elle était occupé à réfléchir et à se torturer à se poser de telles question, un homme pénétra, il l'avait suivi.

"Searan ?"

[ Suite au départ de Faelin, le topic est terminé.

Désengagés : Faelin, Ashelia, Searan ]

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