[Ce sujet est privé. Seules sont autorisées à poster Gabrielle et Cersei.]

L'air frais printanier ébouriffait les cheveux multicolores de Gaëlle et décoiffait l'herbe alentours. Imperturbable, l'Amazone découvrit l'immense paquet qu'elle transportait péniblement de son tissu bleu marine et le déposa délicatement au sol. Il s'agissait d'une toile vierge de tout tracé qui n'attendait qu'à être déflorée. Le tableau blanc s'étala lamentablement par terre sans que Gaëlle ne parvienne à amortir sa chute. C'est ce qu'on peut appeler « déposer délicatement » pour quelqu'un doté d'une telle maladresse. Après s'être répandue en excuses auprès de son tableau – excuses qui glissèrent sur lui aussi sûrement qu'une peinture trop diluée – elle acheva de sortir son barda. Pas grand chose en réalité. Elle dégaina son bâton de craie rouge, s'agenouilla aux côtés de sa toile allongée et entama son oeuvre. Une sanguine.

A se demander comment quelqu'un possédant deux mains gauches pouvait manier le crayon avec une telle maestria. Si quelques instants auparavant Gaëlle paraissait fragile et maladroite, elle n'était dorénavant que concentration. Elle était Artiste. Tantôt accroupie, tantôt à genoux, parfois debout pour prendre du recul, elle se prenait sans cesse les pieds dans un chat qui traînait par là et pourtant ne lâchait pas son dessin des yeux. Ces bestioles l'avaient suivie bien au-delà des portes de Tamawa qu'elle avait laissée depuis plusieurs heures déjà, et poursuivait leur courageux périple jusque dans les pâtes de Gaëlle qui n'arrivait décidément pas à se débarrasser d'eux. Ils n'étaient que trois, et pourtant on aurait pu croire qu'ils étaient des dizaines, tant ils encombraient la dessinatrice. Les chats et sa cape de voyage vert foncé qui passait régulièrement par dessus sa tête pour venir effacer un trait à peine finit d'être esquissé.

Avec un soupir excédé elle jeta sa cape au sol, dévoilant une chemise et un pantalon de cuir simples et reprit son travail, non sans jeter un regard assassin au chat qui venait à nouveau de se frotter contre sa botte. Elle finit par l'ignorer, se consacrant corps et âme à son tableau qui prenait forme sous ses coups de craie sanguinolents. Les esquisses terminées elle s'attela aux détails, accentuant certains traits, en gommant d'autres, ajoutant quelques précisions s'attardant sur les ombres et les recoins. Le décor se précisait, se terminait. Lorsqu'une voix la fit sursauter, tout près d'elle. Et elle qui croyait être seule...

Dans la précipitation elle traça un trait violent écarlate au milieu de la toile qui n'avait rien à voir avec le reste, écrasa la queue d'un chat qui cracha avant de traverser le tableau, estompant au passage quelques détails sur lesquels Gaëlle s'était appliquée.

Trop tard pour cacher son oeuvre, voilà que la nouvelle arrivée jetait un coup d'oeil intéressé à la sanguine. Certainement qu'elle s'attendait à voir une réplique plus ou moins ressemblante de l'étendue d'herbe qui s'étalait à leurs pieds, au moins des vallées inspirées du paysage qui les entourait. Comment lui expliquer dans ce cas qu'en guise de campagne, Gaëlle avait dessiné une soute où des hamacs avaient été installés et où des bidons s'entassaient ?

Si c'était pas bizarre de peindre une cale au milieu de la campagne ? Qu'est-ce que Gaëlle pouvait bien répondre à ça ? Qu'il n'y avait justement pas de meilleur endroit pour représenter ce bateau puisque c'était perdu au milieu de nulle part et que personne, normalement, n'était sensé venir la déranger ?

« Non, bizarre, non je... je crois pas... Enfin, si, vous trouvez ? Ma foi non, je sais pas, mais, mais non je pense pas. Il me fallait être ici pour... enfin vous savez pour... »

Pourquoi ne pas s'être contentée d'un hochement d'épaule désabusé ? Ou pourquoi ne pas lui avoir rétorqué qu'une archère n'avait aucune connaissance suffisante pour critiquer le travail d'une artiste ? Parce que ce n'est pas ce qui lui était venu en premier lieu. Et que Gaëlle dit toujours ce qui lui passe par la tête. Quitte à en dire trop. Elle se mordit la lèvre, espérant que la prénommée Cersei ne relève pas sa maladresse et qu'elle mette ses mots de trop sur le compte de l'hésitation. Pour une fois, elle ne regrettait pas de ne pas savoir aligner deux mots sans bégayer, certainement que le fouillis de ses paroles embrouillerait la femme en armure et qu'elle reporterait son attention sur son heaume ou son arc plutôt que sur sa sanguine à elle. A son chien aussi par la même occasion. Il venait de faire fuir la bande de matous qui la harcelait.

Avant qu'elle n'ait pu ajouter quoi que ce soit – et s'enfoncer un peu plus par la même occasion – elle fut interrompue par l'arrivée d'une autre femme bien différente de la première. Alors que la blonde était droite et fière, celle-ci venait de s'étaler lamentablement en tombant de cheval. Oh ce n'est pas Gaëlle qui se serait moquée d'elle ! Les nombreux bleus qui parsemaient son corps étaient plus éloquents que n'importe quel discours sur la maladresse maladive de l'Amazone. Hésitante, elle lâcha un vague bonjour alors que la Templière s'était présentée avec un aplomb et une assurance qui n'avaient rien à voir avec les grognements de la nouvelle.

Certainement parce qu'elle pensait que cette fille-là lui ressemblait beaucoup, l'Almer accourut l'aider à se relever. Mauvaise idée. Elle se prit les pieds dans le tissu bleu marine qui avait abrité sa toile et s'étala à son tour. Décidément... Elle s'empressa de s'assoir et partit à rire sans aucune retenue.

« Je, je suis d'un piètre secours, vous, vous, vous ne trouvez pas ? »

Et elle continua de rire en se passant la main dans ses boucles colorées, vaguement gênée.

« Je, je suis Lise. Voi-voici Cersei, elle est Templière ! 'Fin ça se voit je su-suppose, non ? »

Et d'une...

« Nous, nous étions ju-justement en train de discuter de, de ma sanguine ! La ca-cale du ba-bateau sur lequel je vais me, me rendre. »

Et de deux...

« Euh je veux dire... Ou j'aimerais me, me rendre plu-plutôt. Enfin... comment dire... Enfin non, pourquoi je vou-voudrais me rendre sur un ba-bateau de pirates ? Non pas, pas de pirates... Enfin bon... »

Trop tard. Gaëlle, véritable catastrophe ambulante... Manquait plus qu'elle raconte qu'elle ne s'appelle pas Lise et qu'elle est recherchée par sa meilleure amie, le Capitaine des Sentinelles pour avoir déserté la cité Amazone !

Elle rougit. Baissa les yeux.

Qu’est-ce qu’elle lui baragouinait l’autre ? Le sourcil déjà arqué de Cersei s’éleva un peu plus au-dessus de son regard de glace alors que Gaëlle s’embourbait dans ses explications. Enfin vous savez pour quoi ? Trouver l’inspiration ? Être au calme ? Oh punaise c’était çà à coup sûr l’astorg dérangeait la jeune femme et celle-ci n’osait pas lui dire.

« Si je t'ai dérangé, n’hésite pas à me… »

Moment choisi par une elfe violette pour tomber de son cheval -en beauté s’il vous plaît- en lâchant des jurons nettement moins gracieux dans une langue qui l‘était pourtant puisqu’elle reconnue de l’elfique. Etrangement, son apprentissage du Cydien avait suffi à rayer cette langue insupportablement complexe de son esprit ainsi ne comprit-elle pas franchement les mots de l’elfe. Ce que la templière en armure vit du premier coup d’œil néanmoins c’est que si la demoiselle violette ne portait pas d’armes sa constitution était bien loin d’être celle des brindilles elfes qui passaient leur temps à prier ou à lancer des sorts quand ce n’était pas pour cueillir des fleurs. Ayant hériter du sens de l’humour des Astorgs (autant dire qu’elle n’en avait que peu), la jeune femme ne trouva pas de quoi détendre l’atmosphère suite à la chute de la jeune femme contrairement à la première almer qui ne trouva rien de mieux à faire que d’aller se prendre les pieds dans un drap bleu. Allons bon.

Cheveux multicolores choisit cet instant pour se présenter et la présenter par la même occasion. Cersei inclina la tête vers la nouvelle venue pour la saluer tout en intimant à Arnbjörn de rester à ses côtés alors que ce dernier semblait trouver Gabrielle sympathique. La première remarque de Line lui fit arquer encore une fois le sourcil –un coup à se choper des rides çà- : Comment çà çà se voyait qu’elle était templière ? Ce n’était pas comme si les Astorgs en armure étaient choses courantes mais presque en fait les femmes au foyer astorg devaient se compter sur le doigt de la main. Allez faire une blague sexiste à une astorg comme « Femme dans la cuisine », c’est un coup à perdre à jamais de quoi faire des blagues. Et oui c’est plus dur de parler sans langue.

« Nous, nous étions ju-justement en train de discuter de, de ma sanguine ! La ca-cale du ba-bateau sur lequel je vais me, me rendre. »

Sa sanguine ? Regard au tableau qui du coup n’avait plus du tout son attention. En effet, elles parlaient de la cale du bateau que l’almer était en train de peindre. Enfin pour ce qu’elle y connaissait en art Cersei n’allait pas jouer à critiquer l’œuvre de Line c’était un coup à se faire ridiculiser même si ce n’avait pas franchement l’air d’être le genre de la jeune femme. D’ailleurs en vue des bégaiements et des hésitations de cette dernière, il était bien difficile de définir un genre. Ou elle allait se rendre ? De l’impressionnisme ? Ceci expliquer cela. Elle avait vu cette pratique se multiplier à Tamawa avec la culture Jinmens mais ne s’y était pas franchement pencher (l’idée de traverser un tableau ne la branchant pas des masses). Mais la suite fut nettement plus intéressante puisque Line évoqua des … pirates ?

« Tu entends quoi par pirate Line ? »

Si cette gamine maigrichonne était une pirate sanguinaire il y avait vraiment de quoi remettre en cause la dangerosité de ces derniers. Non mais franchement elle était maladroite, ne savait visiblement pas tenir sa langue et s’était jetée à la rescousse de l’elfe violette donc avait un fond d’humanité. Et puis bon dieu pourquoi cette elfe était violette d’ailleurs c’était une nouvelle mode à Silmarie ?

« Sans indiscrétion qu’est-ce que tu peux bien vouloir faire sur un bâteau de pirate ? »

Un interlocuteur plus ragaillardi aurait pu l’envoyer paître mais Cersei avait le don d’être assez rassurante pour qu’aucune menace ne transparaisse dans sa voix et mettre les gens en confiance chose qu'elle avait appris au Temple nottament grâce à l'Esprit.

« Notre Oblat a été secourue par des pirates, la Capitaine Cassandra il me semble. Je n’en suis pas sûre mais je crois que depuis il y a une espèce de pacte de non-agression entre eux et Storghein. »

Des nouvelles qu’elle avait entendu dans une taverne pas très loin de la Capitale Astorg. Cersei avait trouvé cela relativement étrange de la part de Kriisten car même si Cassandra se contentait d’enquiquiner les Cydiens les pirates ne restaient tout de même pas des enfants de cœur et ce n’était pas franchement faire peur aux autres que d’en tolérer certains dans leur port. Enfin, de ce qu’elle en disait, Cersei était très loin d’être une politicienne.

« Je, je suis d'un piètre secours, vous, vous, vous ne trouvez pas ? »

Gaby éclata de rire, de ses rires nerveux et à la fois francs. Oui elle était d’un piètre secours mais au moins elle avait essayé de l’aider ! Mais en y pensant, cette demoiselle s’était exprimée en cydien alors l’elfette décida d’arrêter avec l’elfique et de reprendre sa langue maternelle.

-Ce ne dirait pas cela exactement mais cette façon mais en tout état de cause je vous remercie de vous être déplacée

Elle lui sourit à pleines dents montrant qu’elle était sincère, la blancheur de son sourire contrastant avec le bleu de sa peau.

« Je, je suis Lise. Voi-voici Cersei, elle est Templière ! 'Fin ça se voit je su-suppose, non ? »

Tiens donc l’autre femme était donc une templière ! Gabrielle ne savait pas vraiment quoi faire ni quoi dire. Elle ne savait pas non plus comment réagirait la templière si elle apprenait qu’elle était une zélote. Les personnes exerçant leur métier respectif ne s’étaient jamais vraiment appréciées puis le fait d’être si proche de Tamawa ne jouait pas en sa faveur. Gaby décida la carte de l'omission de certains détails .

-Enchantée je suis Gabrielle Awen.

Lisa lui expliqua qu’elle devait se rendre sur un bateau, celui dont elle avait dessiné la cale, enfin où elle aimerait se rendre. Après sa déclaration elle rougit baissant les yeux. Peut être qu’après tout Gaby n’était pas la seule à avoir ses petits secrets.

Puis Cersei parla des pirates, elle se demandait ce que voulait dire Lise exactement et aussi ce qu’elle voulait bien vouloir faire sur un de leur bateau. Donc les pirates avaient un accord de non-agression avec Storghein, tss quand elle pensait qu’ils s’amusaient à embêter les cydiens. De toute façon ils leur rendaient bien, car œil pour œil, dent pour dent.

En parlant de Storghein, en observant de plus près la jeune femme Gabrielle reconnue certains trais caractéristiques de ses habitants : très grande, élancée et surtout de longs cheveux blonds. La zélote n’aurait pas mis sa main à coupé qu’elle était astorg mais disons deux doigts.

Elle ne put s’empêcher de demander si ou non elle l’était :

-Excusez-moi, mais êtes-vous une astorg ?

La belle affaire si effectivement elle l’était, parce que si en plus d’être une templière, elle était une astorg, ce serait mauvais pour la zélote qu’était Gaby. Bon maintenant elle était obligée de jouer à la pure elfe jusqu’au bout.

-Au fait ! Je suis à la recherche de coquelicots mauves, peut être vous qui êtes plus habitué à la région que moi, vous en vus avez quelque part ?

En plus d’avoir une excuse en béton pour trainer dans ce coin, elle avait eu la brillante idée de ne pas mettre son armure et de ne pas non plus prendre d’arme. Et puis, fréquentant une elfe à part entière tous les jours, elle savait à peu près comment se comporter pour éviter que ses deux interlocutrices découvres le pot aux roses.

-C’est pour une apothicaire... Je lui rends ce service car elle ne peut se déplacer aussi loin.

Gabrielle offrit à Gaëlle la diversion qu'elle souhaitait. Comment aurait-elle pu sinon monter en bateau – justement – Cersei, alors que la Templière venait de mettre en plein dans le mille ? Evoquer l'Orage Sanglant était sûrement anodin, c'était un des navires pirates les plus connus. Mais l'Amazone était aussi nulle en mensonges qu'en sauvetages d'elfe bleue. S'aventurer sur le terrain glissant de l'Orage Sanglant s'était la gamelle assurée ! En revanche, papoter coquelicots mauves c'était dans ses cordes.

« Je ne suis pas, pas non plus de, de la région. Je, je ne vais pas non, non plus pou-pouvoir t'aider pour les coquelicots. »

Hum, un peu limité... A nouveau elle passa la main dans ses boucles colorées, plutôt gênée. Et maintenant ? Cassandra l'attendait pour repartir, elle n'allait pas pouvoir s'éterniser pour parler pâquerettes et marguerites ! Et même si elle était curieuse de savoir pourquoi une Astorg avait appris à parler Cydien, et pourquoi elle s'entêtait à l'appeler Line, elle ne tenait pas non plus à ce que Cersei relance la conversation. Il était temps de prendre la poudre d'escampette.

Mine de rien elle récupéra sa craie rouge, effaça l'énorme trait rouge qui lui avait échappé dans la précipitation et entreprit de préciser les détails qui s'étaient évanouis sous les pattes maladroites des chats, qui continuaient, inlassablement, de se frotter à ses jambes. La plaine, la Templière, l'Elfe bleue, tout disparut autour de l'artiste. Il n'y avait plus que les hamacs pendus au plafond bas, les planches de bois usées, même un rat entre deux barils de bière. Un escalier remontait à la lumière mais globalement tout était très sombre dans la cale, Gaëlle y allait franchement avec son bâton pourpre, accentuant les ombres et jouant avec les rares raies de lumière. Elle n'avait pourtant passé que très peu de temps dans cette partie du bateau, cependant sa vue acérée lui permettait de retenir des détails qui pour beaucoup seraient passés inaperçus. Et c'était ce genre de détails qui rendait son oeuvre si réaliste. On croirait y être. D'ailleurs, Gaëlle allait bientôt y être.

Elle se tourna vivement vers Cersei et Gabrielle, comme si elle était prise sur le fait. Ses yeux papillonnèrent, semblant se réveiller d'un lourd sommeil. Un sourire désolé se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle prenait congé...

« Je suis ravie, vrai-vraiment, d'avoir fait vos connaissances. Je, je dois ce-cependant vous quitter, je suis navrée ! »

Elle ramassa sa cape verte avant que l'une ou l'autre n'ait eu le temps d'intervenir. Décidément, d'un regard extérieur, elle devait vraiment avoir un comportement bizarre. Une fille aux cheveux multicolores qui s'arrête au milieu de nulle part pour dessiner, qui au milieu d'une conversation tient à terminer son tableau, avant d'annoncer qu'elle s'éclipse, là, sans aucune raison ni aucun moyen de locomotion apparents. Gaëlle fit un pas vers la sanguine s'accroupit, comme si elle aller plonger dans le tableau, suspendit son geste, se retourna.

« Eh au fait, Cersei ! Mo-moi c'est Gaëlle pas Lise ! Euuuh, non, c'est, c'est pas ça ! Mo-moi c'est Line pas Gaëlle... Non Lise ! Oh puis mince ! »

Un coucou de la main et elle sauta pieds joints dans la sanguine.

Ne restèrent derrière elle que la bande de chats et deux femmes interloquées.

[Désengagée. Désolée mais je suis pas trop dispo, Cersei non plus, j'ai préféré écourter ce RP. Merci en tous cas !]

La jeune elfe regarda Gaëlle partir dans une confusion orale la plus total, un bref coucou de sa part et hop elle avait disparue!

Mais Gabrielle, comme déconnectée, n'attendit pas de réponses de son interlocutrice restante pour foncer vers un bosquet. Elle venait effectivement de trouver le pourquoi elle était venue jusqu'ici. Enfin elle avaient en sa possession ces fameux coquelicots bleus ! C'est vrai qu'ils étaient rudement beaux : un bleu profond, tellement intense qu'ils nous hypnotisaient presque .. Mais Gaby se souvint tout de même qu'elle devait rentrer et rapidement. Elle ne désespérait pas de pouvoir dormir un peu !

-Je suis navrée mais on m'attend .. Peut être nous révérons nous un jour ? Qui sait ...

Elle monta comme elle pouvait sur son cheval et fila rapidement. Elle aussi partit après avoir adressé un sourire à la Templière. Certes elle n'aurait peut être jamais de réponse sur si oui ou non la jeune femme était astorg, mais certains traits physiques ne trompent pas. La quasi totalité des gens blonds étaient astorgs alors ... Gaby n'était d'ailleurs pas mécontente de partir, pas qu'elle ait peur d'elle (loin de là !) mais elle n'était pas venue ici dans une idée de se battre puis elle trouvait toutes ces gue-guerres incessantes stupides. On est tous de êtres vivants oui ou non ? Bref, elle ne pouvait pas changer cette tradition vieille depuis toujours (puis de toute façon c'est les zélotes les meilleurs).

Peut importe que le vent jouant avec ses cheveux, peut importe que la brise caressant son beau visage d'elfe, Gaby était torturée par une horrible douleur appelait le Mal de cheval. Souvent il se manifeste sur les bateaux, sous le nom de Mal de mer, mais il avait décidé de venir enquiquiner les pauvres cavalières bleues. Cela ne fit que enfoncer la Zélote dans son avis : le cheval c'est le mal.

Arrivée à Cydonia, elle rendit la (sale) bête à sa propriétaire, en la remerciant vivement, même si elle savait que plus jamais elle ne remonterait dessus (question de principe). Ensuite elle alla rejoindre sa mère. Elle lui remit ses fichues fleurs bleues, Leila la remercia gracieusement (à coup de bisous et de câlins, la belle affaire!), mais je peux vous assurer qu'elle n'avait pas fini de payer le remboursement de ce service !

[Désengagée. Désolée si j'ai répondu avec Cer mais je voulais me désengagée du rp sympathique quoique cours ^^]

Le temps passe et jamais ne s'arrête.

Le changement de saison s'annonce et bientôt, l'herbe grasse et aux timides rayons du soleil se feront champs de feu. Le silence cédera sa place au chant des oiseaux et le monde s'éveillera petit à petit, sortant lentement de son cocon de glace. Dans ce décor que le temps semblait avoir figé, le moment est venu de s'éclipser, de laisser la nature reprendre ses droits et le cours des choses se faire.

[Désengagée : Cersei ]