Azthia Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs... |
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| [FE] Il n'est de vengeance divine que celle des hommes (pv Méléane)(fini) | |
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Philéa
Nombre de messages : 131 Âge : 42 Race et âge : Cydienne de 39 ans Cité : Muria, cité Amazone Métier : Politicienne et Sentinelle Feuille de personnageCompétences: Charisme // Archer // Manipulation du ventCompétences bonus: Tacticien // Chant // Dressage d'une bête (serpent)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: [FE] Il n'est de vengeance divine que celle des hommes (pv Méléane)(fini) Jeu 24 Mai - 12:37 | |
| Philéa avait instauré un règne sans partage, décidant de tout, certes, mais de façon juste et droite. Jamais la Cydienne ne se serait permis la partialité, jamais elle ne se serait permis de juger sans connaître les diverses versions, peu importe que cela choque qu'elle donne sa chance aux Soumis autant qu'aux Amazones. Certes les femmes étaient le pilier de cette cité mais jamais la Dame ne permettrait qu'elles en viennent à maltraiter injustement la main d'œuvre de la cité. Peu importaient les remarques tant que l'ordre et la justice régnaient en maitre sur sa cité. Philéa n'avait pas mis son règne au service de la cité pour permettre de tels écarts et de tels débordements.
La petite rébellion des Soumis avait couté cher à la cité mais plus encore à la famille royale elle-même car si Lùkhas était le seul enfant masculin né de la souveraine, elle avait toujours pris soin de le préserver, nourrisson déjà et l'accident qui l'avait privé de sa mobilité rendait aujourd'hui encore Philéa morose et suffisait à la faire entrer dans des colères aussi soudaines qu'inattendues. Chaque soir en allant embrasser ses enfants, la dame avait un petit pincement au cœur, se disant que quelque chose avait du clocher dans sa belle mécanique, que quelqu'un n'avait pas rempli son rôle. Sans mettre un nom précis, celui de Méléane lui revenait toutefois bien trop souvent en tête. Si la chargée des Soumis n'avait pas été punie pour son imprudence qui avait failli couter la vie à son chérubin, Philéa n'avait pas cessé pour autant de lui en vouloir. Les reines restaient malgré tout humaines …
La justice avait exigé un coupable et un procès et tandis que la souveraine pleurait l'état de son enfant, c'était sa fille ainée qui avait vengé l'attaque et rendu justice. Autant que faire se peut. Aussi, lorsque Philéa avait eu en main les tenants et les aboutissants, elle n'avait pas pu se résoudre à punir Méléane, car au final, l'amazone, si elle avait commis une erreur, n'en restait pas moins un être humain faillible comme tout le monde. Pour autant, l'ancienne Cydienne ne pouvait se résoudre à lui pardonner sa faute, si elle n'avait pas, en tant que reine, puni cette dernière, elle le faisait en tant que mère. Car il était bien connu que le point fort de la Dame était sa précieuse petite tribu. Tout à chacun savait qu'il valait mieux éviter de toucher à la famille royale sous peine de recevoir le courroux de la reine en personne et, si cela ne suffisait pas, de la princesse héritière !
« Entre »
La voix de l'Amazone était forte sans être pour autant chargée d'un quelconque reproche ou d'une quelconque autre émotion. Philéa avait convoqué Méléane pour s'entretenir du sort des Soumis, ni plus ni moins. Elle était la souveraine d'une cité forte et prospère, en ce sens, elle ne pouvait être que le bras de la justice et non la main armée d'une vengeance silencieuse et totalement futile.
« J'espère que tu pardonneras sa présence, j'ai pensé qu'il était important pour lui d'en apprendre plus sur le sort des hommes dans cette cité. »
Philéa avait parlé en montrant son fils du regard, assis sur ses genoux. L'enfant, paisible, souriait à la jeune femme sans oser dire un mot. Le bras gauche de sa mère entourait son bas ventre tandis que son bras droit était posé sur le siège qu'elle occupait. Elle était la justice certes, mais la vengeance, même sourde et futile, faisait du bien. Que Méléane se rende compte de ses crimes suffirait à apaiser sa peine.
« Nous avons beaucoup de points à soulever, allons à l'essentiel, je te laisse la parole. Je souhaiterais connaître les éventuels problèmes soulevés ces dernières semaines par les Soumis et savoir également ce qu'il en est des enfants masculins de ma cité. Assieds-toi, je t'en prie »
Dernière édition par Philéa le Ven 27 Juil - 8:37, édité 1 fois |
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Méléane
Nombre de messages : 110 Race et âge : Cydienne de 31 ans Cité : Muria Métier : Soldat - Bourreau Feuille de personnageCompétences: Spécialisation à la lance - Charisme - DressageCompétences bonus: Survie - Faveur Divine (Diane) - MahoRéputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [FE] Il n'est de vengeance divine que celle des hommes (pv Méléane)(fini) Sam 26 Mai - 9:10 | |
| Les bruits de pas rapides de Méléane résonnaient dans le couloir, comme qu'elle marchait vite. Elle savait où elle devait se rendre et ne traînait pas en route, ça ne le lui serait sans doute pas permis. Cela ne lui plaisait guère de voir une partie de son après-midi compromise quand elle avait encore tant de choses à faire mais elle ne pouvait pas non plus l'éviter : on ne refusait pas un entretien avec la Reine ! Philéa l'avait convoquée et il n'était pas nécessaire de préciser que c'était une obligation pour elle de s'y rendre, même si elle n'en avait pas spécialement envie. Le sujet sur lequel porterait l'entrevue ne laissait aucun doute, de quoi la dirigeante de Muria voudrait-elle discuter d'autre si ce n'est des hommes de la Cité, les Soumis ? Elle était après tout chargée d'eux et si quelque chose à leur sujet devait être dit, c'était à elle que Philéa s'adressait et si problème il y avait, c'était elle que l'on tenait pour responsable. La Cydienne salua la Sentinelle gardant la porte d'un mouvement de tête et, sans s'attarder, elle frappa sur le panneau de bois. La réponse ne se fit pas attendre. Forte, la voix de la Souveraine l'invitait à entrer, ce qu'elle fit.
Elle pénétra dans la vaste pièce et ne prenant pas la peine de jeter un œil au décor, aux tapisseries et multiples ornements, se dirigea vers la Reine. Même quand elle attendait, son rejeton sur les genoux, elle gardait encore toute sa prestance. D'ailleurs, qu'est-ce qu'il faisait là, le marmot ?
« Vous m'avez demandée, ma Reine ? » dit-elle sur un ton on ne peut plus neutre.
La brune accompagna sa question d'un geste, s'inclinant juste assez pour ne pas paraître discourtoise. Loin d'elle ces révérences exagérées et hypocrites que certains exécutaient à excès pour s'attirer les bonnes grâces de leur dirigeant... Si elle n'était pas partisane des manières excessive, la loyauté de la lancière envers Muria et sa Souveraine n'était pas à mettre en doute. Elle avait certes un avis différent de celui de Philéa sur certains points mais dans l'ensemble, elle était une excellente Reine. Elle gouvernait avec sagesse et pour le bien de son peuple, les Amazones pouvaient difficilement espérer mieux, mais cela ne l'empêchait pas d'avoir quelques-unes de ses méthodes désapprouvées par la Cydienne. Oh, bien sûr, il était hors de question de mentionner et encore moins de défendre ses convictions face à la Reine. Elle savait où se trouvait sa place et même si elle ne disait rien, elle n'en pensait pas moins !
Elle ne répondit rien quand Philéa mentionna l'importance de la présence de son fils. Allons bon, comme si elle avait le choix de refuser... La présence de Lukhàs ne la dérangeait pas à proprement parler, il n'était après tout qu'un gosse et ne comprendrait pas grand chose à la discussion, mais elle aurait préféré qu'il ne soit pas là. Voilà pourquoi elle demeura impassible et ne répondit que par un hochement de tête approbateur, bien qu'elle pensait tout le contraire.
La révélation quant à pourquoi elle avait été convoquée ici ne la surprit guère, avant même qu'elle ne pénètre dans le palais, la Chargée des Soumis savait déjà de quoi il allait en retourner. Il ne lui avait pas été demandé de venir ici pour discutailler de commodités, non, les hommes étaient l'unique raison pour laquelle elle avait dû se déplacer. Elle ne tarda pas à prendre un siège, face à la Reine. Méléane aussi avait un certain charisme et en dépit de sa tenue plus pratique que jolie, il n'était pas étrange de la voir ici. Contrairement aux gueuses, une couronne ou des bijoux lui siéraient à merveille et elle le savait. Fille d'un riche sénateur et appartenant à l'un des familles les plus nobles du Joyau, les manières et la bienséance lui avaient été inculquées dès son plus jeune âge. Elle avait passé la moitié de sa vie ainsi avant de s'enfuir et si elle avait appris tout cela malgré elle, ces enseignements se voyaient encore en elle, en témoigne sa façon de se tenir.
« Les Soumis sont calmes ces derniers temps. Mis à part que l'un d'eux a agressé une de nos Sœur la semaine dernière, il n'y a rien à dire à leur sujet »
Depuis, l'homme croupissait dans une cellule de la Cité afin qu'il puisse méditer sur ses actes. Il restait à espérer que cela lui mettrait un peu de plomb dans la tête. Les deux jeunes gens étaient amants jusqu'à ce que la Sentinelle décide qu'il valait mieux se séparer. L'homme l'avait mal pris, était devenu vert de rage, et s'en était pris physiquement à la demoiselle, l'histoire était aussi simple que cela. Quoiqu'il en soit, cela prouvait une nouvelle fois la bestialité de la gent masculine, des animaux qu'il ne fallait pas offenser, rien de plus... La Sentinelle aussi pourrait méditer sur la question. Si ce qui lui était arrivé était triste, elle se rendrait peut-être compte de l'erreur qu'elle avait faite en prenant un homme dans son lit.
« Quant aux garçons de Muria, vous savez fort bien qu'ils ont un traitement différents des autres Soumis. Ils n'ont aucun droit mais n'ont pas de prestation de travail à fournir, comme vous l'avez décidé »
Nés d'une Amazone, ces enfants vivaient avec leur mère et, s'ils avaient été capturés prêt de la Cité comme ce jeune Astorg qu'on avait tout récemment amené dans son bureau, ils étaient confiés à l'orphelinat où ils étaient éduqués de façon décente. Cela dit, peu importait le cas, ils étaient confrontés à un choix le jour de leur seizième anniversaire. Rester et demeurer un être sans autre droit que celui de vivre dignement, ou partir pour tenter sa chance à l'extérieur. Les deux cas existaient : certains partaient car il ne supportaient pas la vie en captivité tandis que d'autres restaient auprès d'une éventuelle famille ou pour quelque autre raison dont Méléane se fichait comme de sa première panade. Il fallait préciser que ce choix était également offert aux Soumis « communs » mais là, il ne fallait pas le dire deux fois pour que nombre d'entre eux sautent de joie à l'idée de quitter la Cité Forestière.
« Si ce sont d'eux dont vous souhaitez être informée, la directrice de l'orphelinat sera sans doute plus à même que moi pour vous répondre. Je m'occupe des Soumis, pas des enfants. »
Elle avait certes tous leurs noms consignés dans son bureau mais elle n'était pas chargée des gosses non plus, contrairement aux hommes qu'elles envoyait aux chantiers comme bon lui semblait.
« S'est-il passé quelque chose à ce sujet pour que vous me convoquiez ici ? D'habitude, les rapports que je vous envoie vous suffisent »
C'est vrai qu'elle trouvait étrange d'avoir été amenée au Palais alors qu'elle le faisait si rarement. Peut-être y avait-il une autre raison, qui sait ?
[J'espère que tu t'en sortiras avec ça ><]
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Philéa
Nombre de messages : 131 Âge : 42 Race et âge : Cydienne de 39 ans Cité : Muria, cité Amazone Métier : Politicienne et Sentinelle Feuille de personnageCompétences: Charisme // Archer // Manipulation du ventCompétences bonus: Tacticien // Chant // Dressage d'une bête (serpent)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [FE] Il n'est de vengeance divine que celle des hommes (pv Méléane)(fini) Jeu 7 Juin - 12:18 | |
| Philéa ne manqua pas de capter le regard étonné de sa Sentinelle et, sans même ouvrir la bouche, elle salua dignement son invitée sans pour autant lui faire l'honneur de plus d'efforts. Car si la vengeance lui était interdite, si elle savait que l'erreur était humaine, la Dame ne pouvait pas pour autant pardonner si facilement ses erreurs à la meneuse des Soumis. Sans sa bévue, son fils ne se tiendrait pas sur ses genoux, attendant patiemment que quelqu'un l'emmène dans sa chambre, ne l'habille, ou autres choses toutes aussi peu plaisantes pour un enfant de cet âge. Si l'attentat avait épargné Lùkhas, il serait sans doutes occupé à poursuivre ses sœurs en riant, comme tout enfant de son âge se devait de le faire un jour dans sa courte vie. Au lieu de ça, le sang de son sang se devait de demeurer là où le laissait ceux qui veillaient sur lui, incapable qu'il était de se déplacer seul et si Eléa avait spécialement dressé ce loup à la robe immaculé pour le protéger, Philéa craignait sincèrement pour l'avenir de sa progéniture. Frêle, faible, il serait une proie facile toute sa vie si les choses n'évoluaient pas dans un sens plus favorable à son égard. Si son ainée ou son père ne trouvaient pas la voie de la guérison, la reine craignait pour le devenir du petit garçon au sein d'une cité où les femmes dénigraient pour la plupart, et elle la première, la vie des hommes.
Il était évident sans doutes que la raison de sa convocation dans la salle du trône était toute autre mais pour autant, Philéa ne semblait pas encore disposée à lui avouer les réelles raisons de sa présence en ces lieux, si tant est qu'elle ne lui avoue un jour d'ailleurs. Pour l'heure, son intérêt tout entier se portait tout autant sur ce que lui répondait la jeune femme que sur les sentiments que la reine tentait de percevoir en elle. Se sentait-elle seulement coupable ? Eprouvait-elle ne serait-ce qu'une once de remord pour les vies qu'elle avait brisé par sa négligence ? Les dieux lui en soient témoins, si elle n'avait pas été à la tête d'une cité, jamais la Cydienne n'aurait pu laisser ce crime impuni mais en tant que souveraine, elle se devait de pardonner, de faire croire en tout cas à cette clémence et de passer au chapitre suivant, pour le bien du plus grand nombre, parce que ses propres désirs, sa propre histoire n'était rien à côté de celle d'une cité toute entière. Cependant, si Philéa avait toujours fait passer sa cité après ses propres ambitions, bien que ces dernières soient tout à fait compatibles avec le bien être de Muria, aujourd'hui, elle se sentait désolée de ce qui était arrivé à son propre enfant et il lui était bien difficile en tant que mère de pardonner ses erreurs à la responsable de son malheur bien qu'au fond, elle soit toute aussi fautive pour ne jamais avoir pris les mesures nécessaires pour faire taire ces noyaux de rébellions. Par le passé, elle avait toujours cru que la peur suffirait à maintenir tranquille les hommes sans se douter qu'ils avaient encore une once de folie et de courage. Eléa avait vengé les siens et avait apaisé sa souffrance et sa colère mais si ce trait de caractère était tout à fait logique avec l'image que donnait d'elle sa fille ainée, la jeune femme quant à elle se sentait incapable d'agir de la sorte. Qu'elle image renverrait-elle au monde si elle menait ses propres vendettas ?
« Quelle sanction a été prise à son égard ? » interrogea-t-elle d'un ton tout aussi neutre, son visage, s'il reflétait l'intérêt sincère qu'elle portait à l'Amazone victime de ce Soumis, ne faisait preuve en aucun cas de sa tristesse ou de son éventuelle colère, « Notre sœur se porte-t-elle bien ? »
Les Amazones avaient toujours été sa priorité, peu importait ses sentiments personnels, la seule idée que l'on s'en soit pris à l'une d'entre elle l'inquiétait bien qu'elle fasse confiance à la chargée des Soumis pour lui dire la vérité. Si elle minimisait la chose, c'est sans doutes qu'il n'y avait rien à craindre, quoi que, n'était-ce pas ce genre d'erreurs qui avaient conduit cet homme à mourir dans l'arène après avoir empoisonné son propre fils ?
« Me semble-t-il que c'est à moi de juger ce qu'il y a de bon à dire à leur sujet. »
Le ton était ferme, sans appel. Philéa avait compris ses erreurs et ne souhaitait pas les répéter, peu importait qui en était la victime, il fallait à tout prix éviter une nouvelle rébellion et, si elle espérait que Méléane savait ce qu'elle faisait, ses rapports, si complets soient-ils, n'avaient pas fait mention d'une telle attaque. Qu'ils se croient capables d'agresser une Amazone et les hommes se mettraient à fomenter des plans sur la comète pour s'échapper car tous ici voulaient les fuir. Depuis qu'elles avaient pris sous leur aile les malfrats de Cydonia, autant dire qu'elles n'avaient plus à faire à des enfants de cœur, si un jour ça avait été le cas si bien que leur laisser croire qu'ils aient une influence, si faible soit-elle, sur quelqu'un dans cette cité était dangereux.
La réflexion suivante de la jeune femme ne plut guère à sa supérieure. Si Philéa n'avait jamais usé de son titre de reine abusivement, il était sans doutes temps de rappeler à cette demoiselle à qui elle s'adressait avec autant de hargne et lui rappeler sans doutes qu'elle n'était pas ici celle qui gouvernait. Sans doutes fallait-il lui rafraichir la mémoire. Assurant sa prise sur son fils, elle se redressa imperceptiblement avant d'ajouter d'un ton tranchant mais pourtant si calme :
« N'oublie pas à qui tu t'adresses Méléane »
L'espace d'un instant, les traits de la Cydienne se firent plus durs pour finalement revenir à la normal, son fils se demandant ce qu'il se passait. Philéa ne tenait pas à envenimer la situation, si bien que lorsqu'elle reprit la parole, ce fut d'un ton calme :
« Tes rapports ne m'ont pas permis de comprendre ce qui t'as permis de recueillir cet enfant et de le confier à Ashelia Felidalia-Armstrong sans l'accord de la directrice de l'orphelinat. Comme tu le soulignes si justement, ton travail consiste à t'occuper des Soumis, non des enfants. »
Aucun reproche, simplement les faits. Philéa était la reine, elle savait tout, qu'on le lui dise ou non, qu'on le lui avoue en personne ou qu'elle l'obtienne de quelqu'un d'autre. Mais Méléane avait raison sur le fond, elle ne l'avait pas convoquée pour cette bévue, encore une, mais en raison du passé et sans doutes était-il temps de cesser de se voiler la face. Il était temps d'avouer la vérité, d'être la mère plutôt que la reine. D'être la femme blessée par l'accident et non la souveraine forte et courageuse que tous connaissaient. Si le masque de Philéa ne tomba pas une seule seconde, elle demanda néanmoins à celle qui n'avait jamais pris la peine de s'excuser pour ses tords :
« Aimes-tu cette cité Méléane ? »
La Dame marqua une pause, puis reprit, songeuse :
« J'aime cette cité autant que ma propre vie. Toute ma vie, je l'ai défendue, j'ai fait en sorte qu'elle soit le refuge des femmes en détresse, le rempart des enfants contre la violence du monde. J'aime cette cité suffisamment pour lui avoir forgé un avenir qui, je l'espère, traversera les âges à travers vous, mes fières et fidèles Sœurs. Alors qu'en est-il ma sœur, quand la mère que je suis sait que son propre sang, versé si souvent pour cette cité, ne permettra pas d'offrir le moindre avenir à sa progéniture ? », elle marqua une pause et reprit, « Aimes-tu cette cité Méléane ? » répéta-t-elle. |
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Méléane
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| Sujet: Re: [FE] Il n'est de vengeance divine que celle des hommes (pv Méléane)(fini) Jeu 14 Juin - 9:54 | |
| Bien évidemment, Philéa s'enquit de l'état de santé de cette Amazone, victime de la violence des hommes. Frappée à plusieurs reprises, la Sentinelle avait été amenée chez une médecin où lui avaient été prodigué les soins nécessaires.
« Elle va bien, il ne s'était pas encore écoulé deux jours qu'elle s'était déjà remise du choc et était retournée à son poste » rassura-t-elle la Souveraine, « Quant à cet homme, il croupit dans les cachots depuis ce jour »
Il aurait ainsi bien le temps de réfléchir sur ses actes et sa bêtise, au frais. Que cela lui serve de leçon pour qu'il ne lève plus jamais la main sur femme, sinon ce serait bien plus que quelques jours derrière les barreaux qui l'attendraient... Il comprendrait d'une façon ou d'une autre qu'ici plus qu'autre part, il avait tout intérêt à bien se comporter et à obéir aux règles de la Cité, sans quoi les sanctions tomberaient. Il était temps aujourd'hui plus que jamais qu'ils comprennent cela. Les hommes semblaient prédisposés à toujours vouloir outrepasser les règles et les lois instaurées, de même qu'ils tentaient toujours de les contourner ou des les tourner à leur avantages, d'autant plus qu'à présent, c'étaient des criminels qui vivaient dans l'enceinte de Muria. Les choses n'étaient déjà pas brillantes quand les Soumis étaient constitués d'hommes capturés et de fils d'Amazones, mais un nouveau stade était atteint maintenant que la Cité Forestière acceptait en plus les prisonniers venant de l'extérieur. Voleurs, brutes et violeurs, les hommes de la pire espèce se mélangeaient ici et si bien des limites leur avaient été imposées, il fallait sans cesse se méfier et prêter attention à leurs actes ; comment avoir l'esprit tranquille quand on sait que la mâle en face de soi battait sa femme et ses enfants pas plus tard qu'il y a quelques mois ? Si Méléane ne montrait rien de sa méfiance, elle savait néanmoins à quoi s'attendre avec ce genre de personnes.
« Naturellement »
Elle n'avait pas souhaité lui manquer de respect mais Philéa l'avait pris ainsi, comme elle s'était adressée à elle avec davantage de hargne qu'elle ne l'aurait voulu. Ah, la royauté... un mot de travers et ça s'emballait. Du grand n'importe quoi, d'après la Louve, on pouvait respecter quelqu'un, lui être loyale et dévouée sans se perdre en manière ! Enfin, là n'était pas l'important, la lancière savait que le temps de la Reine lui était précieux – tout autant que le sien – et voulait éviter de lui en faire perdre inutilement. Voilà pourquoi elle ne mentionnait pas les détails peu importants sur les Soumis – qui, de toute façon, étaient repris dans ses rapports – et la raison pour laquelle, si Philéa désirait s’entretenir des enfants de la ville, elle lui avait suggéré de s'adresser à la directrice de l'orphelinat plutôt qu'à elle.
Bien qu'elle n'en laissa rien paraître, la suite étonna la Cydienne, quand la Dame lui confia ne pas avoir saisi de quel droit elle avait pris la liberté de laisser le jeune Astorg trouvé récemment en forêt être adopté par Ashelia. Soit les rapports avaient été faussés, soit c'était elle qui n'avait rien compris. En effet, Méléane n'avait rien écrit à ce sujet et si la Reine était au courant, on l'avait bien mal informée : comme si c'était elle qui aurait confié ce gosse à l'Ambassadrice ! Cette dernière n'avait pas su se faire apprécier de la Vice-Capitaine et n'en aurait-il tenu qu'à elle, le garçonnet aurait filé droit à l'orphelinat et n'en aurait pas bougé jusqu'à ses seize ans, du moins n'aurait-elle jamais laissé Ashelia l'adopter. Une femme irrespectueuse, insolente et toute juste bonne à se pomponner, voilà ce qu'elle était !
« Cela ne s'est pas déroulé ainsi, ma Reine. Cet enfant à été conduit à tort dans mon bureau, suite à quoi je l'ai envoyé à l'orphelinat. L'adoption a été conclue entre la directrice et Ashelia. »
Tout ce qu'elle avait fait à ce gosse était de se renseigner sur lui afin d'épargner ce travail à d'autres, mais l'adoption en question n'avait en aucun cas un lien avec elle. Il n'y aurait même jamais eu d'adoption tout court si elle avait eu son mot à dire dans cette histoire. La brune n'appréciait pas beaucoup les enfants mâles, certes, mais elle ne les détestait pas assez pour leur offrir ce genre de ... mère ?
« Je n'ai pas mentionné cela dans mes rapports car les enfants ne me concernent pas » dit-elle calmement « À l'avenir, je tâcherai de consigner ce genre de fait afin que vous en soyez mieux informée »
C'était à la directrice de faire ça, pas à elle ! Voilà où ça la menait, de délaisser quelque chose à d'autre, elle avait l'air de quoi maintenant ? Décidément, rien ne valait le travail fait soi-même. D'un autre côté, cette affaire d'adoption ne la concernait que de loin et n'ayant strictement aucun lien avec les soumis, elle n'avait pas à faire mention de ce genre d'événement.
Philéa poursuivit sur un autre sujet, qui ne manqua pas d'intriguer son interlocutrice. Elle ne voyait pas vraiment où la Souveraine voulait en venir. Si elle aimait Muria ? Quelle question, évidemment qu'elle aimait cette ville, sinon elle n'occuperait ni un poste important dans son bon fonctionnement, ni la place de Vice-Capitaine au sein de son armée.
« Et Muria a été un refuge pour ma sœur comme pour moi, et en retour je donnerais ma vie pour la défendre et pour qu'elle puisse continuer à abriter celles qui ont besoin d'aide. J'aime cette cité plus que celle qui m'a vu naître. »
Il était certain que sa vie aurait été toute différente si le destin n'avait pas mis Médéa sur sa route. La lancière imaginait sans peine quelle aurait été son existence si sa sœur et elle n'avaient pu rejoindre Muria. Sans doute aurait-elle fini emportée par sa maladie avant même la naissance de son fils et Sélène, elle, n'aurait pas tardé à la suivre. Dans le meilleur des cas aurait-elle été accueillie par l'orphelinat de Tamawa mais au vu de la santé extrêmement fragile qu'elle avait à l'époque, elle n'aurait pas vécu beaucoup plus longtemps sans soins adaptés. Le hasard de cette rencontre leur avait été salutaire et pour cela, elle était prête à tout pour préserver la ville qui autrefois fut son refuge.
D'autre part, les dernières paroles de la Reine ne manquèrent pas de lui mettre la puce à l'oreille quant aux réelles raisons de cet entretien. Elle soupçonnait les Soumis de n'être qu'un prétexte pour amener ce dont Philéa souhaitait parler. Tenue responsable du vent de révolte qui avait soufflé sur la ville et d'un certain incident qui avait coûté au petit Prince sa faculté de déplacement, la mère de celui-ci lui en voulait et Méléane le savait. Un tas de réplique fusaient dans la tête de la Louve, comme « Il est toujours vivant, c'est le principal » ou « Peu importe, c'est un garçon, il n'a quand même aucun droit » mais elle savait quand se taire et garder ses réflexions pour elle.
« Il n'y a rien que je puisse faire pour rattraper cette lourde erreur, sinon veiller à ce que pareille chose ne se reproduise plus jamais. Je sais que cela ne consolera pas une mère éplorée ni plus que je ne cherche d'excuses auprès d'une Reine, mais je jure sur ma vie que ces troubles seront les derniers problèmes qu'auront causés les Soumis »
Bien qu'elle ne soit assurément pas la seule à devoir être blâmée pour cela, Méléane avait conscience de sa faute et de ses conséquences et entendait bien tuer la menace dans l’œuf au moindre signe avant-coureur de rébellion. Les Soumis n'avaient aucun droits et n'en auraient jamais, qu'il se le tienne pour dit et acceptent leur vie ainsi !
« Sauf le respect de la Princesse et ses capacités, avez-vous essayé de consulter des médecins extérieurs à Muria ? Des pratiques différentes amènent à considérer le problème autrement... » finit-elle par suggérer.
Non pas qu'elle doutait des compétences d'Eléa ni de celle des autres médecins Amazones mais dehors, des rumeurs couraient sur certains soigneurs capables de faire des miracles. Après, il n'était pas impossible que la Souveraine ait déjà tout essayé... |
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Philéa
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| Sujet: Re: [FE] Il n'est de vengeance divine que celle des hommes (pv Méléane)(fini) Sam 30 Juin - 15:47 | |
| Beaucoup qualifiés Philéa de « reine mère », autant pour ses qualités de dirigeante à l'égard de ses précieuses Amazones que pour ses innombrables bambins qui avaient eu tendance à se multiplier depuis ses retrouvailles avec leur père. Si la Cydienne ne supportait que très peu un tel surnom, elle s'en accommodait et en riait bien souvent pour ne rien paraître. Il était vrai que l'allusion était amusante et plutôt judicieuse car au final, la Dame considérait chacune des filles qui vivaient sous son règne comme sa propre enfant, qu'elle fusse plus âgée ou plus jeune qu'elle certes mais si le propos était bien trouvé, la mère de famille s'en trouvait vexée. Elle veillait sur chaque Amazone de cette cité avec l'amour que pouvait avoir une mère sur sa progéniture, les défendant bec et ongles, assurant à Muria l'hégémonie ou tout du moins, la vie et la prospérité aussi avait-elle été surnommée ainsi mais au fond, la vraie nature de la reine était d'être lasse. Lasse de penser au bien des autres quand personne ne se préoccupait du sien. Non qu'elle souhaita rendre son chapeau, bien loin de là de la femme ambitieuse qu'elle était cette idée, mais la dame se sentait fatiguée. Le poids des années avait eu raison de sa motivation et de son ardeur d'antan lorsqu'il s'agissait de défendre sa position auprès de son époux si bien qu'au final, il parvenait bien trop souvent à son goût à lui imposer ses sentiments et ses désirs.
Le fait d'apprendre qu'une de ses sœurs avait été attaqué par un Soumis ne manqua pas de faire regretter un instant à la jeune femme ses lois plus propices à ce genre d'exactions car, il était évident que si un régime laxiste engendrait les pires coups, un régime trop dur fomentait les révoltes et ce genre d'actes isolés. Pour l'heure, il lui était impossible d'établir un juste milieu et, si ce genre d'incidents restaient mineurs, elle aurait tout autant préféré qu'ils soient annihilés. Chaque Amazone blessée ou pire par un Soumis, c'était sa monarchie et son autorité qui étaient remises en question et, pire que tout, c'était son pouvoir qu'on remettait en cause en attaquant indirectement ses décisions. Les hommes étaient-ils donc si pleutres et bêtes ? Elle n'en avait jamais douté cependant, savoir qu'une des filles avait été blessée l'inquiétait au plus haut point, tant pour la santé de cette dernière que pour l'évolution qu'il faudrait donner à cet acte isolé.
« Dix coups de fouets, deux jours de travail sans boire ni manger, je veux qu'il soit un exemple. » lâcha-t-elle avec froideur.
Philéa avait compris depuis bien longtemps que les hommes qu'elle avait accepté d'accueillir dans sa cité était un danger, elle avait d'ailleurs limité les risques en n'acceptant pas certaines catégories de crimes entre ses murailles cependant, s'il fallait marquer les esprits à l'image de ce que sa propre fille aînée avait fait lors de l'attentat contre son jeune frère, alors elle était prête à recourir à de tels extrêmes. Muria était un havre de paix et de liberté pour les femmes qui venaient frapper à ses portes et elle ne tenait pas à ce que cela change. Surtout pas à cause d'un homme.
« Quant à notre Sœur, je veux qu'elle prenne deux jours pour se reposer. » ajouta-t-elle avec plus de douceur.
Philéa avait toujours agi ainsi, récompensant ceux qui le méritaient, aidant les plus nécessiteuses, mais assassinant d'un regard ou d'un geste ceux qui se permettaient le désordre. Cette affaire réglée, restait celle soulevée par la reine à savoir celle de savoir comment une jeune Ambassadrice de sa cité avait pu adopter un enfant. Philéa ne l'avait choisi que pour des raisons simples et évidentes. Elle était Astorg, ce qui, bien entendu, lui semblait un requis pour être l'ambassadrice auprès de Kriisten, mais surtout, elle était jeune dans cette cité ce qui assurait à Philéa au mieux de placer un bon élément, au pire, d'en perdre un non regrettable. Le fait que cette gourde ai pu adopter un enfant n'arrangeait en rien la souveraine car un enfant demeurait une entrave pour le poste qu'elle lui avait confié. Sans attache, Ashelia se serait sacrifiée à ses ordres mais avec un marmot dans les pattes, les femmes étaient prêtes à tout, y compris désobéir « pour le bien du petit ». Aussi, lui confier un enfant, du simple fait qu'elle l'ai demandé en tant qu'ambassadrice, usant du titre qu'elle lui avait gracieusement confié, était une erreur.
« Confier une enfant à une ambassadrice c'est entraver sa mission et l'affubler d'une chaine dont elle se serait bien passée. »
Le ton était neutre, comme si Philéa n'énonçait par là qu'une vérité première. Il y avait, bien caché derrière cela, un peu d'amertume de voir que certaines Amazones ne prenaient pas garde de s'enquérir de points si importants. Confier un enfant à quelqu'un d'aussi jeune et inexpérimenté sans même avoir effectué des tests ou savoir ce qu'il adviendrait du petit, voilà qui était totalement stupide et totalement irrespectueux pour l'enfant.
« Puisque mes informations semblent erronées, as-tu assisté à l'entretien avec la directrice ? Je souhaiterais savoir comment une Amazone digne de ce nom a pu confier un enfant à une gamine pas plus âgée que ma fille sans même chercher à savoir s'il serait en sécurité avec elle. Ashelia a-t-elle usé de son titre d'ambassadrice pour s'attirer les faveurs de la directrice ? » là encore, le ton était neutre bien que le regard de la meneuse soit dur.
Pour elle, il était évident qu'une erreur avait été commise mais peu importait au fond non ? Sans doutes beaucoup auraient-ils laissé passé cette bévue mais si Philéa ne comptait pas faire quoi que ce soit qui entraverait cette adoption, sauf à ce que l'enfant ne soit pas heureux et sain et sauf, elle souhaitait cependant avoir tous les tenants et aboutissants pour prendre sa décision et déterminer si un entretien avec la directrice de l'orphelinat se devait d'avoir lieu.
La discussion avait viré de bord, allant de l'ambassadrice quelque peu inconsciente au final du poids de ses responsabilités, à moins qu'elle ne soit juste trop sensible, vers la cité en elle-même. Philéa était sans doutes quelque hypocrite de reprocher ce comportement à la jeune Astorg car elle était à la tête d'une famille de quelque sept enfants. Certes. Mais elle était reine, leur avenir était assuré par sa position et par sa protection, sans parler du fait que si Eléa avait été voulu, Jelenna et les autres n'étaient autres que des accidents. Si la Cydienne n'en regrettait que les grossesses trop longues et les accouchements trop douloureux, elle aimait ses enfants mais jamais n'avait-elle mit la cité en péril pour eux. Lorsque Jelenna avait été enlevée, Eléa avait sombré dans la folie mais pas un seul instant Philéa n'avait mis sa cité en jeu pour elles. Certes avait-elle tout fait pour récupérer l'enfant mais chaque cou était calculé d'avance, chaque pièce était là, au bon moment, au bon endroit. Tel un échiquier, jamais la reine n'avait fait peser le moindre risque sur Muria car tel était l'héritage de la couronne. Ashelia était jeune et sans doutes n'aurait-elle pas la même jugeote, le même poids de l'âge et de l'expérience pour faire taire ses sentiments. Peu importait de toute façon désormais.
La réplique de son interlocutrice la rassura bien qu'elle soit tout à fait sensible au fait que jamais Méléane n'avait trahi la cité. Certes son erreur avait été préjudiciable mais jamais n'avait-elle failli à sa tâche depuis ou même avant. Elle était de celle sur qui la Dame pouvait compter sans ciller et cela, Philéa en était parfaitement consciente mais pour que leur relation retrouve son calme d'antan, il fallait que la mère s'exprime et qu'enfin, sa colère se dissolve.
Le temps était aux explications, au pardon ou au reste, le temps était aux sentiments. Pour la première fois de sa vie, Philéa s'accordait le droit d'être une femme avant d'être une reine. L'enfant qui s'était endormi sur ses genoux à présent, était le sien, le fruit de ses entrailles, le sang de son sang, sa vie coulait dans ses veines si bien qu'elle se sentait le droit de faire valoir ses droits de mère. Pour la première fois depuis le jour où elle avait quitté Jacen, lui ôtant sa propre fille, manquant de le tuer par pure ambition, la Cydienne se permettait enfin d'être comme toutes ses Sœurs. Elle était une Amazone au même titre que les autres, femme, épouse, mère, elle avait à ce titre, droit aux mêmes égards, juste une fois.
« Et je crois en toi. » des mots qui ne furent au final que peu difficile à dire car Philéa les avaient toujours cru.
Malgré son erreur, malgré sa bévue, bien que l'avenir de son fils en soit brisé, la Reine n'avait jamais oublié les années de bons et loyaux services de la Sentinelle si bien qu'au final, elle n'attendait pas plus que ce qu'elle avait obtenu. Des excuses à demi mot, peu importait qu'elles ne soient pas explicites, la Dame en avait compris le sens était c'était tout ce qui comptait.
« Le fil de nos épées seront toujours là pour le leur rappeler. » ajouta-t-elle non sans ironie.
La suite du discours de la jeune femme la surprit. Au fond, Philéa l'avait fait venir pour obtenir des excuses, pour apaiser sa souffrance de Mère, mais maintenant qu'elle les avait obtenu, elle se rendait compte de la stupidité de son comportement. Des excuses n'effaçaient pas le mal. Méléane n'était pas la seule à blâmer, bien loin de là, mais il était certainement plus facile de la tenir pour responsable que d'assumer sa part de culpabilité. Désormais, l'Amazone avait conscience qu'elle avait prit part à l'état de son fils actuellement. La Louve n'avait pas tord au final, c'était à l'ensemble des Amazones de faire en sorte que rien de tout cela ne se reproduise et non à elle de blâmer sans savoir, de juger sans autre forme de procès. Elle avait voulu être une mère et non une Reine mais au final, ce comportement était totalement puérile. Que faire d'excuses alors qu'elle savait parfaitement que la jeune femme s'en voulait déjà ?
« Je ne souhaitais pas m'entretenir avec toi du sort des Soumis mais t'extorquer des excuses et une culpabilité que je savais acquises. Il semblerait que nous ayons toutes à nous reprocher cet incident et si l'avenir de mon fils s'en trouve brisé, tu es toute aussi responsable que moi. Nous aimons cette cité, alors il est de notre devoir de la protéger. »
Telle était la façon pour Philéa de tirer un trait sur le passé. L'enfant qui dormait sur ses genoux avait subi les méandres de mauvaises décisions, rien ne pourrait changer ce point, elle ne pouvait qu'améliorer le futur, espérant ainsi offrir un avenir sain à sa progéniture mais surtout, à ses fidèles Amazones. Ensemble, elles pouvaient créer et maintenir ce havre de paix. La hache de guerre se devait de mourir avant même d'avoir pu être brandie. Les choses étaient dites, désormais, rien ne pourrait plus altérer leur relation aux yeux de la souveraine. La mère se taisait au profit de la reine, ses sentiments non pas spoliés, mais apaisés. Si la réflexion de Méléane aurait pu paraître injurieuse, ce ne fut pas ainsi que la prit Philéa.
« Le meilleur soigneur du Temple s'est penché sur l'état de mon fils sans parvenir à trouver son mal et je crains que ma fille lui en tienne rigueur et qu'elle cherche à trouver la solution seule. Pour l'heure, mon fils ne semble guère souffrir de sa différence et son aînée estime sa maladie être son fardeau. Si je tolère ce comportement faute de mieux, je crains que personne ne puisse soigner l'enfant au jour d'aujourd'hui. Aurais-tu connaissance d'une alternative pour soumettre cette hypothèse ? » questionna-t-elle d'un ton qu'elle voulait neutre. |
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Méléane
Nombre de messages : 110 Race et âge : Cydienne de 31 ans Cité : Muria Métier : Soldat - Bourreau Feuille de personnageCompétences: Spécialisation à la lance - Charisme - DressageCompétences bonus: Survie - Faveur Divine (Diane) - MahoRéputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [FE] Il n'est de vengeance divine que celle des hommes (pv Méléane)(fini) Dim 8 Juil - 9:13 | |
| Méléane était loin d'être connue comme une femme douce et amicale, surtout par la gent masculine. Il était vrai qu'elle était une personne intransigeante quand il s'agissait des Soumis, faisant passer son devoir avant elle, comme le prouvait parfois son rythme de vie. Elle ne cajolait ni ne chouchoutait les hommes de Muria, leur imposant les règles telles qu'elles avaient été fixées par Philéa mais en retour elle s'en occupait plutôt bien, même si ces derniers y trouveraient toujours quelque chose à redire. Ceci dit, qu'un homme ose seulement commettre un écart, outrepasser les limites ne fut-ce que d'un pas, et il goûterait au courroux de la Cydienne qui le punirait sans une once de pitié. À ses yeux, les hommes étaient des rebuts, des criminels-nés. Tourner le dos à l'un deux signifiait s'exposer à sa sournoiserie, à sa lâcheté de ne pouvoir frapper de face. Les éduquer décemment était tout ce que l'on pouvait faire pour tenter d'inhiber cet instinct. Faire des hommes des animaux correctement dressés était la seule solution pour s'en préserver un tant soit peu, comme s'y employait l'orphelinat avec les jeunes garçons. Malgré tout, une bête sauvage restait une bête sauvage et cet instinct meurtrier resterait toujours présent aussi profond soit-il enfoui. Lùkhas n'échappait pas à la règle et qu'il soit de sang bleu n'y changeait rien : il était né avec la tare d'être un homme. Son comportement finirait tôt ou tard par le trahir, restait à espérer que l'éducation apportée par la Souveraine porte ses fruits et en fasse un homme sachant contenir sa violence. Trop d'entre eux n'en étaient pas capable et se servaient du moindre prétexte pour en venir aux mains, en témoigne le Soumis tout récemment jeté au cachot. Celui-là même pour lequel la Reine venait de demander dix coups de fouet ainsi que deux jours de travail sans nourriture.
« Ce sera fait »
La louve avait eu du mal à réprimer un sourire quand elle entendit la sanction que recevrait cet homme afin de servir d'exemple. C'était dans ces situations-là qu'elle aimait les exemples, il faudrait en faire plus souvent... Non pas qu'elle réclamait le billot – ce n'était qu'en cas de fautes très graves – mais il fallait durcir les punitions de temps à autre afin de montre qu'ici, c'étaient les Amazones qui faisaient la loi. En compensation à cette peine pouvant pouvant paraître exagérée, Philéa ordonna à ce que la victime de cette histoire, une femme blessée par son amant, ait droit à deux jours de repos pour se remettre du choc. Elle s'était déjà remise au travail peu après son agression, aussi paraissait-il étrange à la Louve d'aller lui dire de se reposer. Soit, il s'agissait d'un ordre de la Reine elle-même et ce n'était pas à Méléane de les discuter, en témoigne son hochement de tête en signe d'assentiment. Le sort du Soumis réglé, il n'était plus utile d'en discuter. Le point de vue de la Cydienne concernant les Soumis risquait fort de paraître injurieux à la Reine. Son avis était trop divergent du sien et Méléane avait des idées un peu... extrêmes au goût de certains et puis, son avis n'avait guère d'importance auprès de la Souveraine. Elle gouvernait comme elle l'entendait, de la façon qu'elle jugeait la meilleure, et tant que cela fonctionnait, la Louve ne s'en plaindrait pas.
Si leurs avis respectifs concernant les Soumis étaient différents, Méléane ne pouvait qu'être d'accord avec la Souveraine lorsque celle-ci déclara que confier un enfant à cette femme à peine adulte était irresponsable et cela pour de nombreuses raisons. Tout d'abord parce qu'elle devait s'acquitter de ses devoirs d'Ambassadrice et, avec un bambin dans les pattes, cela ne pouvait que lui causer du tort et puis parce qu'elle était trop immature aux yeux de Méléane. Irrespectueuse, insolente, tout dans son comportement montrait qu'elle n'était pas prête à s'occuper d'un enfant, loin de là ! Si la décision n'en aurait tenu qu'à elle, la Vice-Capitaine aurait tout bonnement renvoyé Ashelia chez elle et sans l'enfant. Oui, Méléane ne pouvait supporter cette cruche et encore, c'était une belle façon de le dire !
« Je n'y ai malheureusement pas assisté. Comprenez que j'avais des obligations à remplir et que quand bien même j'aurais pu me libérer, je n'ai pas mon mot à dire quant aux adoptions. »
D'ailleurs, vu la décision finale de la directrice, à savoir laisser le marmot à Ashelia, la discussion entre elle et la Louve aurait été plutôt mouvementée...
« J'ignore donc si elle a usé ou non de son titre pour avoir cet enfant. Le mieux serait que vous vous adressiez directement à la directrice »
Aux yeux de la brune, il n'était pas impossible qu'Ashelia ait agit ainsi, utilisant son poste d'Ambassadrice pour avoir ce qu'elle voulait. Vu le toupet de cette Astorg, cela ne l'aurait même pas étonnée. Cette simple idée énervait la lancière, qui ne pouvait tout simplement pas accepter que de jeunes filles se comportent ainsi, plus encore lorsqu'elle occupaient des fonctions importantes pour Muria. Se conduisait-elle ainsi au Palais des Neiges ? Elle espérait que non, car une telle cruche effrontée n'était bonne qu'à nuire à sa Cité. Sur ce point, Méléane ne put s'empêcher de se demander si la Reine avait correctement placé ses pions mais une fois encore, elle tut son avis : Philéa savait sans doute ce qu'elle faisait en nommant une gamine à ce poste.
Philéa ne la surprit guère quand elle reprit la parole. Oui, elle avait fini par se douter que les Soumis n'était qu'un prétexte pour cacher ses véritables intentions. Depuis l'attentat contre le petit prince, les relations entre la Chargée des Soumis et la Souveraine n'étaient pas aussi bonnes qu'elle auraient pu l'être, étant donné que cette dernière en voulait terriblement à sa subordonnée pour cela. Tenue responsable à cause de ses fonctions de tous les maux venant des homme de la ville, la Vice-Capitaine n'avait su étouffer ce vent de révolte et si elle avait lutté contre les Soumis qui commençaient à s'agiter, elle n'avait pas pu le plus audacieux d'entre eux, l'être qui avait porté atteinte à Lùkhas. Certes, la mort du bambin n'aurait pas été une grosse perte mais il était inutile de préciser que Méléane aurait eu à essuyer une colère bien plus affirmée de la part de Philéa, sans compter qu'elle aurait assurément pu dire adieu à son poste. Ceci dit, le handicap du gamin l'indifférait, le principal étant qu'il soit encore vivant.
« Je ne trahirai pas votre confiance une seconde fois » répondit-elle simplement.
Au moins la Reine admettait porter sa part de responsabilité dans cette affaire. Il était vrai que c'était aussi en partie de sa faute si les choses avaient tourné au vinaigre mais Philéa était également une femme et de ce fait, faillible. Nulle ne pouvait prévoir que la situation dégénérerait à ce point mais, fort heureusement, l'exécution de ce Soumis par Eléa – un spectacle pour les yeux – avait fait en sorte que les choses rentrent dans l'ordre. Depuis, la vie avait repris son cours normal à Muria et la cité continuait à prospérer, là était le plus important, que ces chiens galeux n'aient pu mettre à mal la stabilité de la ville. Or, peu importait si tous ces problèmes avaient été réglés, la Reine ne lui en avait pas voulu moins pour autant, aussi espérait-elle qu'en ayant pu faire sortir la colère bouillant en elle aujourd'hui, Philéa puisse tirer un trait sur les erreurs du passé et porter son regard vers l'avenir. En gage de cette allégeance nouvelle mais non moins vraie que la première, Méléane s'était permise de soulever l'hypothèse d'un traitement pour son rejeton. Certes, il était fort probable qu'elle ait déjà essayé moult méthodes afin que Lùkhas recouvre l'usage de ses jambes et si cela n'avait pas fonctionné jusqu'à présent, il ne lui coûtait rien d'écouter ce que la Louve avait à proposer, leur relation ne pourrait se détériorer plus qu'elle ne l'était déjà. Car oui, en disant cela, elle avait bien une idée derrière la tête, bien qu'elle ne soit nullement convaincue que cela pouvait marcher.
« Je ne m'aventure plus souvent au-delà de la forêt mais je me tiens néanmoins informée de ce qu'il se passe dehors et lorsque j'y vais moi-même, il arrive que certaines informations me parviennent » commença-t-elle, « Il paraît que la fille du Consul Clari, en plus d'exceller en soin, le pratique en plongeant ses patients dans l'eau et que cela fonctionne plutôt bien »
Voilà ce qu'elle entendait par « pratiques différentes » puisque le soin traditionnel ne nécessitait pas d'eau pour guérir. Ce n'étaient certes que des rumeurs, Méléane n'ayant pas vu cela de ses propres yeux, mais elle ne doutait pas de la véracité de celles-ci. C'était possible que cela ne mène à rien et même si ça s'avérait infructueux, la Dame ne perdait rien à explorer cette voie.
[Désengagée] |
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Philéa
Nombre de messages : 131 Âge : 42 Race et âge : Cydienne de 39 ans Cité : Muria, cité Amazone Métier : Politicienne et Sentinelle Feuille de personnageCompétences: Charisme // Archer // Manipulation du ventCompétences bonus: Tacticien // Chant // Dressage d'une bête (serpent)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [FE] Il n'est de vengeance divine que celle des hommes (pv Méléane)(fini) Ven 27 Juil - 8:37 | |
| La cité était une horloge. Chaque rouage, chaque élément permettait le bon fonctionnement de son système, si le moindre élément était retiré, elle se détraquait et adieu la belle cité des femmes libres. Dans ce rouage bien rôdé, les hommes étaient généralement l'élément perturbateur si bien que le moindre écart, d'autant plus aujourd'hui avec ce fameux accord avec Cydonia, se devait d'être aussitôt puni. Il en allait de la sûreté de la cité comme de la sécurité de chacune de ses habitantes. Muria était née du dur labeur des femmes, avait prospéré grâce aux Soumis et à la volonté farouche des Amazones de vivre libres, aujourd'hui, si la cité était prospère et sereine, il ne fallait surtout pas oublier le passé. Avancer était le secret mais tant que faire se peut, mieux valait avancer en sécurité sur un chemin bien pavé que sur des galets prêt à vous rompre le cou au moindre faux pas. Les Soumis cherchaient la moindre faille, la moindre brèche par laquelle ils pourraient s'enfiler et détruire le peu de bien-être que ces femmes meurtries avaient su trouver. Philéa n'était pas de ces reines laxistes, bien au contraire, et si les Amazones avaient foi en elle, force était de constater qu'elle avait et ferait toujours tout pour les protéger autant qu'elle le pouvait du monde extérieur et de ses dangers. De toutes les femmes vivant derrière les murailles épaisses de la cité forestière, la reine Amazone était certainement celle qui craignait le plus les hommes, non qu'ils lui fassent particulièrement peur, bien au contraire, mais seul Jacen et son fils avaient sa confiance. Le reste du monde masculin n'était à ses yeux qu'un ramassis d'idiots, de psychopathes tout juste bon à obéir. Pour la Dame, il était évident que les hommes, aussi dangereux soient-ils, pouvaient être matés et devaient l'être.
L'incident n'en était sans doutes pas aussi dramatique que Philéa voulait bien le laisser croire mais il fallait à tout prix marquer les esprits. Parfois, la peur était beaucoup plus novatrice que la sympathie ou l'amitié. Si beaucoup comprenaient la douceur et agissaient en conséquence sans porter préjudice à qui que ce soit, force était de constater que certains avaient besoin de comprendre où ils étaient et surtout, pourquoi ils y étaient. Les geôles du Joyau n'étaient pas réputées pour être les plus douces néanmoins, Muria était sans doutes à des lieues du « confort » qu'ils pouvaient y avoir. Nombre d'entre eux par exemple n'avaient jamais travaillé durant leur incarcération, une honte aux yeux de la souveraine. Le fils de la Cydienne se réveilla, visiblement emprunt de son sommeil, il se frottait les yeux péniblement pour tenter de s'en extirper. Nombreuses auraient été les mères qui auraient apprécié ce spectacle mais Philéa n'était pas au nombre de celles qui s'extasiaient devant le moindre geste de leur progéniture. Certes le petit bonhomme avait-il ses faveurs, au même titre que Jelenna même si la reine essayait autant que possible de ne pas faire différence entre eux, mais elle n'en oubliait pas pour autant son statut et son état. Il était né homme et si elle ne pouvait changer cet état de fait, elle était cependant à même de lui offrir un avenir sain et sécurisé. Auprès de ses sœurs, si l'enfant ne disait ou ne faisait rien qui allait à l'encontre du bien de la cité ou de ses Amazones, il ne risquerait jamais rien. Considéré comme un moins que rien, il n'en restait pas moins le petit prince de la cité et si ce titre ne lui offrirait jamais rien de plus que ce qu'il n'avait déjà, il lui prodiguerait néanmoins un sauf conduit jusqu'à sa mort au sein de cette cité de femmes tant que ses sœurs et leurs descendantes y régneraient. Eléa avait juré sur son nom et sa cité de le protéger et la Dame connaissait fort bien sa fille aînée pour savoir qu'elle n'hésiterait jamais entre sa vie et celle du gamin. Le dernier ayant voulu tester ce fait avait péri, ni plus ni moins.
La réponse de la Louve la satisfit, il était évident que si Méléane avait son caractère, elle n'en restait pas moins fidèle à cette cité et c'était justement ce que Philéa appréciait chez elle, sa fidélité sans faille. Etait-ce la raison pour laquelle elle ne l'avait pas fait exécuter lors de l'attentat ? Sans nul doutes ce point avait-il joué en sa faveur mais la Dame avait également pris en compte d'autres points et notamment sa propre part de responsabilité. A trop vouloir suivre le Conseil en allégeant la souffrance des Soumis comme elles se plaisaient à le dire, Lùkhas avait été victime de la folie des hommes. Tous avaient leur part de responsabilité si bien qu'elle n'avait pas cherché plus loin et aujourd'hui, sa rancœur se sentait quelque peu apaisée par le comportement de l'Amazone. Il était évident que les deux femmes avaient beaucoup de choses en commun, sans nul doutes, aussi sans doutes était-ce la raison pour laquelle elles avaient parfois du mal à communiquer toutes les deux. Philéa remarqua le sourire de la jeune femme mais n'en fut pas le moins du monde offusquée ou choquer, bien au contraire, elle savait parfaitement que Méléane faisait, tout comme elle dans une moindre mesure, partie de celles qui n'appréciaient guère les hommes et n'hésitaient pas à les rabrouer quand cela était nécessaire.
L'histoire de ce Soumis et de cette agression enfin close, la souveraine remarqua le regard étonné de sa subordonnée mais pour autant, elle ne dit rien, préférant éviter de jeter de l'huile sur le feu là où leur relation et leur discussion s'était apaisée. De plus, maintenant que le petit garçon était éveillé, la jeune femme préférait éviter les sujets sensibles ou à tout le moins, s'éviter des soucis inutiles. En parlant de soucis inutiles, il y avait cette histoire d'adoption à régler. Que l'on ai pu confier un enfant à cette jeune fille sans même prendre la peine de vérifier qu'elle soit capable de s'en occuper paraissait improbable pour la souveraine et pourtant, les preuves étaient belles et bien là. Ashelia avait reçu de la directrice de l'orphelinat en personne l'autorisation pour garder le petit. L'incompréhension régnait chez l'élémentaire si bien qu'elle se demandait pourquoi l'Amazone qui avait confié ce gamin à la demoiselle ne s'était pas posée les mêmes questions qu'elle. Ashelia était une gamine gentille, fiable visiblement mais totalement immature aux yeux de la reine si bien qu'elle ne comprenait pas cette décision et que, si son pouvoir de reine lui permettait de revenir en arrière, elle ne comptait pas le faire pour autant, pour le bien être de l'enfant …
« Ce qui me semble fort regrettable, tu me sembles plus à même de savoir à qui confier un enfant que notre directrice visiblement. »
Il n'y avait aucune haine, pas même le semblant d'un reproche dans la voix de Philéa pourtant, il était évident qu'elle affichait clairement ce qu'elle pensait dans cette simple phrase. Méléane avait ses défauts, comme tout à chacun, cependant, l'ancienne Sentinelle restait persuadée que jamais elle n'aurait pris le risque de confier quelqu'un à une Amazone si elle n'avait pas été certaine que ni l'un ni l'autre ne couraient un quelconque danger.
« Ce que je ferais, il est impensable qu'une de nos sœurs obtiennent des avantages de par son poste. Je te remercie de ces renseignements. »
Là encore, le ton était neutre pour finir sur une touche d'amabilité lorsqu'elle l'avait remerciée. Il était évident qu'elle convoquerait sous peu la directrice de cet orphelinat pour connaître le fin mot de cette affaire. Si Ashelia s'était servi de son titre d'ambassadrice, Philéa n'hésiterait pas une seule seconde à sévir en lui retirant son titre voire même l'enfant si besoin était cependant, si la directrice avait agi seule, de son propre chef espérant elle-ne-savait-quoi, dans ce cas, la souveraine sévirait auprès d'elle, n'hésitant là encore pas à la remplacer si besoin était. Elle préférait ne pas en arriver jusque là et savait la femme suffisamment intelligente pour que l'histoire ne dégénère pas. Ce fut à cette pensée que Philéa se rendit compte à quel point elle avait bien fait de nommer la jeune Astorg à un poste tout à fait honorifique. Encore jeune, Ashelia n'était pas suffisamment costaud pour avoir des responsabilités et quand bien même son rôle d’ambassadrice lui en donnait-il, la souveraine était suffisamment présente et avait suffisamment de relations avec Kriisten en privé pour faire ce qu'il fallait. Si les choses venaient à dégénérer, l'ambassadrice serait la première cible et c'était pour cela que la Cydienne y avait mis quelqu'un qu'elle ne connaissait que peu. Perdre ses précieux pions aurait été une tragédie à ses yeux.
La voix de la jeune femme fit sortir la Dame de ses pensées si bien qu'elle se contenta de lui répondre d'un signe de tête entendu. Elle avait confiance en elle et savait que ces mots n'étaient pas prononcés à la légère, c'était tout ce dont elle avait besoin.
La suite étonna la reine, il fallait bien l'avouer. Elle connaissait la petite Clari, Thémis si ses souvenirs étaient exacts et connaissait pour l'avoir subi elle-même ses dons de soigneuse mais jamais n'avait-elle eu l'idée de faire appel à la jeune femme. Sans doutes que son propre père refuserait quoique … il lui avait semblé que la demoiselle était suffisamment têtue pour envoyer balader son père lorsque ce dernier lui ordonnait des choses inutiles, non sans rappeler à la mère de famille sa propre aînée. Il était étrange de ne pas avoir songé une seconde à cette option, d'autant plus depuis que les relations avec Cydonia s'étaient apaisées.
« J'ai rencontré Thémis Clari lors de ma visite à Cydonia, il y a cinq ans de cela, déjà à l'époque, cette petite était douée pour le soin mais le temps m'avait fait oublié jusqu'à son existence. Il serait sans doutes judicieux que de quérir une nouvelle fois ses services. Je ferais bon usage de cette information, merci. »
Le ton était plus doux, plus ténu. Méléane avait attisé les foudres d'une reine mais récoltait finalement les remerciements d'une mère. Voilà qui était bien étrange quand on voyait comment cela avait commencé n'est-ce-pas ?
« Je ferais envoyer un oiseau pour demander audience à cette jeune femme. » commença la jeune femme avant d'ajouter, « Sans doutes Eléa prendra-t-elle mal cette nouvelle, cependant, si cette Clari peut remédier à l'état de mon fils, il est temps que ma fille apprenne à mettre de côté sa rancœur personnelle. Ce n'est qu'à ce titre qu'elle sera à même de régner un jour sur cette cité et d'en protéger ses sœurs. », elle marqua une pause avant de reprendre d'un ton plus calme, le sourire aux lèvres, « Tu peux te retirer, merci. »
Les remerciements d'une reine avait sans doutes de la valeur, mais ceux d'une mère d'autant plus.
[Désengagée, merci pour le rp ! ^^ ]
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| | | | [FE] Il n'est de vengeance divine que celle des hommes (pv Méléane)(fini) | |
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