[Terminé][F-A]Là haut (pv Kaenie)

[Suite de Te rencontrer une nouvelle fois, est ce le destin ? ]

Talphan avançait dans les rues sombres et très peu éclairées de la cité elfique, suivi de près par Kaenie. Elle ne risquait pas de le perdre, il la guidait en lui tenant la main. Lui seul savait où ils allaient. La faisant traverser des ruelles aux ombres inquiétantes. Le voleur n'avait pas peur des ombres, il vivait parmi elles chaque jour. Elles faisaient partie de sa vie comme l'air autour de lui. Parfois, une ombre bougeait, mais à aucun moment ils ne ralentirent, ni n'accélérèrent. Après dix minutes, il s'arrêta dans une petite rue parallèle à la rue Boisée. Derrière un magasin d'apothicaire qui servait les intérêts de la guilde. Au début, lorsque la jeune femme lui avait demandé où il pouvait se rendre, il n'en avait pas la moindre idée. Puis une idée lui vint, il connaissait un lieu où rien ni personne ne viendrait les déranger et où la beauté d'une partie de ce monde s'ouvrait à eux. Seulement pour cela, il fallait prendre un peu de hauteur. Talphan demanda à Kaenie de l'attendre un instant, puis il grimpa. L'escalade fut brève, le voleur grimpait aussi facilement au mur qu'à une échelle, comme s'il savait exactement où se trouvait chaque prise, chaque fissure. Le bâtiment n'était pas très haut et au toit plat, cela ne lui pris qu'un moment pour finir de monter. Une fois arrivée en haut, il fit tomber une échelle afin que Kaenie le rejoigne.

« J’espère que vous n’avez pas le veritge ! » Lui lança-t-il du toit.

Une fois qu'elle eut finie de grimpé il remonta l'échelle, si jamais quelqu'un passait par là et faisait tomber l'échelle, il doutait que la jeune femme soit en mesure de sauter d'une telle hauteur sans se faire mal. Bien sûr, il pouvait toujours la rattraper d'en bas, mais mieux valait joué la sureté. Leur périple n'était pas fini ici, il passa sur le toit voisin, enjambant simplement un petit rebord, puis, il prit un peu d'élan avant de sauter sur la maison de l'autre côté de la ruelle. Là encore, tout avait été prévu, une planche était là pour faire un pont en cas de besoin. Il la posa sur le rebord des deux toits, puis attendit qu'elle soit à son niveau. L'aidant à descendre de la planche, tel un gentleman, il retira ensuite la planche pour la remettre à sa place.

« Nous y sommes presque, lui indiqua t-il en souriant, juste un dernier effort et nous seront rendu. »

Talphan espérait que la jeune femme ne s'impatientait pas trop, il était vrai qu'il ne lui avait pas dit où il se rendait, comme si le simple fait qu'il ait eut une idée suffise seulement. Ce n'était pas le cas, c'est du moins ce qu'il se dit lorsqu'il se dirigea vers le bâtiment voisin, plus grand que celui sur lequel il se trouvait. L'écart n'était pas très important, un mètre vingt environ. D'un bon, il grimpa, se retourna et tendit la main afin d'aider la jeune femme à monter le rejoindre.

« Nous y voici, lui dit-il une fois qu'elle l'eut rejoint. Peu de gens viennent ici, au vu des difficultés pour l'atteindre, mais j'aime bien venir ici m'isoler un peu et regarder les étoiles. Je me suis dit que cela pourrait vous plaire aussi. »

L'endroit n'était qu'un toit où l'on avait aménagé un tas de paille pour pouvoir s'y coucher afin de regarder le ciel, il était vrai que ce n'était pas très reluisant. Cependant, l'almer avait toujours trouvé cet endroit reposant, il était seul à plusieurs mètres du sol, sans personne pour le juger avec pour seul compagnons le ciel étoilé. Et rien ne pouvait pas gâcher le ciel. Il suffisait de lever la tête pour voir toute l'immensité de la voie lactée. Il inspira profondément, s'il avait amené la druidesse en ce lieu pour rien, il le saurait tout de suite. Si elle trouvait sa démarche idiote, elle devrait se manifester maintenant. Cependant, il avait l'intime conviction qu'il n'avait pas fait cela inutilement.

Kaenie sentit la main du jeune homme se refermer sur la sienne et le périple commença alors. Elle aimait marcher, tous les jours dans la forêt elle ne faisait que cela. D’ailleurs même si elle n’était pas très habile en ce qui concernait les acrobaties, elle était assez souple de par ses différents entrainements au bâton. Elle le suivit donc sans rien dire. Ils traversèrent nombre de ruelles, la nuit ne l’avait jamais dérangé, et les ombres ne lui avait jamais fait réellement peur, mais ici avec lui, les quelques peurs qu’il lui restait s’envolèrent. Elle était pressée de savoir ou il l’emmenait ainsi. Lorsqu’il monta sur le toit et qu’il descendit une échelle, elle ne put s’empêcher de sourire, ainsi ils seraient en hauteur parfait.

« Non, je n’ai pas peur du vide » répondit-elle une fois arrivé en haut.

Elle le regarda récupérer l’échelle. Elle ne savait pas exactement ce qu’il connaissait d’elle en dehors de sa famille, mais même si elle n’était pas en mesure de sauter d’ici, elle avait assez de pouvoir pour descendre par elle-même. Elle le suivit encore pour passer sur un pont improvisé. Elle avait l’impression d’être dans un roman chevaleresque qu’Imeane lui avait dit de lire une fois. Elle ne put s’empêcher de sourire et de s’exclamer.

« J’ai l’impression d’avoir un chevalier servant en face de moi. »

Après cette petite remarque qui l’amusa, elle le suivit encore et le regarda sauter d’un bond sur un toit. Il lui tendit encore une fois galamment la main et grâce à lui, elle fut vite en haut du toit. D’après ses dires, il s’agissait du dernier toit à escalader. Ce n’était pas mal comme balade, elle aimait beaucoup les parcours d’obstacle dans ce genre. Elle allait lui faire remarquer lorsqu’elle se rendit compte qu’autour d’eux, il y avait peu d’arbre. Un tas de paille était posé sur le toit et Kae regarda en bas. Il n’était pas si haut que cela, mais elle se demandait bien pourquoi le jeune homme se mettait tellement à découvert. Elle leva la tête et fut impressionné. L’absence de la lune laissait entrevoir le ciel et la myriade d’étoile qui le parsemait. Elle avait l’impression d’être devant un joyau dont les pierres brillaient intensément. Elle se tourna vers le voleur et le regarda avec douceur.

« Ainsi, vous avez trouvé un joyaux que personne ne peut atteindre et voler. C’est impressionnant. »

Elle se dirigea doucement vers le bord du toit pour regarder de plus belle les étoiles cachées par les rares arbres qui s’étendaient dans cette partie. C’était magnifique, jamais elle n’avait vu cela. En réalité comme elle vivait caché, elle ne regardait jamais ce qu’il se passait dans le ciel et elle avait tord. C’était tellement magnifique qu’elle ne savait pas quoi dire.

« Comment pourrais-je vous remercier de partager ce trésor avec moi, c’est réellement magnifique et je peux comprendre que vous vous y sentiez bien. »

Elle avait dit cela avec la tête en l’air, si bien que sa voix partait étrangement dans le grave. Elle était impressionnée de cette étendue et elle rêvait de pouvoir rester ici, à la regarder avec lui indéfiniment.

A son grand soulagement, Kaenie n’était pas partie en riant à gorge déployer, ni quoi que ce soit de ce genre. Au contraire, elle semblait trouver l’endroit à son goût, elle le qualifia même de magnifique. Cela dit, elle comparait Talphan à un chevalier servant, alors que ce dernier ne se voyait pas vraiment de cette manière. Il ne la contredit cependant pas. Ce soir, il serait donc un chevalier en armure au service de sa dame, sans aucun dragon à terrasser. Restait seulement la princesse à protéger, ce qui était dans ses cordes vu la situation. Personne ne risquait de grimper pour venir les déranger, personne n’en aurait l’idée. Ils étaient au cœur de la nuit, rare étaient les badaud qui pouvaient les voir de toute manière. Comme l’avait dit la jeune femme, il avait trouvé un joyau que nul ne pouvait lui prendre et il le partageait avec elle. Elle voulait le remercier, ce qui fit quelque peu rire l’almer, on ne peut pas dire qu’il s’attendait à ce qu’on lui propose une récompense. De plus, la seule chose qu’il avait envie de lui demandait, il ne s’y hasarderait jamais. Aussi se contenta-t-il de répondre :

« Je ne peux vous demander quoi que ce en retour, ce n’est de toute façon pas dans mes habitudes de réclamer quoi que ce soit. Voyez cela comme de l’altruisme de ma part. »

Pour sûr, ce n’était pas dans ses habitudes de quémander, disons plutôt que lorsqu’il voulait quelque chose, il le volait. Mais ici, la situation était différente, il ne pouvait voler ce qu’il désirait, c’était contre sa morale et son étique. C’est pourquoi il décida de ne plus y penser et de faire ce pour quoi il était venu, il avança vers le lit de paille et se laissa tomber dedans les bras en croix. Devant lui s’étalait la plus belle peinture qu’il pouvait observait. Les étoiles scintillaient de mille feu devant ses yeux. Il ne s’y connaissait pas énormément en astronomie mais il distinguait certaine constellation, la Grande Ourse bien sûr, la constellation de Cassiopée, ces étoiles formant la lettre « W » de l’alphabet et aussi celle d’Orion, le Chasseur. Certains scientifique affirmait que les étoiles étaient à des centaines milliers de kilomètre de là, énorme boule de feu brulant jusqu’à disparaitre définitivement. Cette vision était peut être vraie, mais Talphan la trouvait beaucoup trop concrète. Pas assez romantique. Lui préférait croire à autre chose :

« Enfant, ma mère me racontait que les étoiles étaient l’âme de nos ancêtre, veillant sur nous chaque nuit. Si c’est bien le cas, alors elle nous observe depuis là-haut. »

Il leva la main au ciel comme pour toucher les étoiles. Talphan ne le dit pas, mais il espérait qu’elle était fière de lui, là où elle se trouvait maintenant. Même s’il était voleur, il gardait une certaine morale. Il gardait surtout en tête qu’il avait une chose à accomplir. Rien ne devait le détourner de son but. Sa main redescendit lentement, il la place derrière sa tête. Rien ne pourrait le détourner de son but, il retrouverait son père, coûte que coûte. Comme Kaenie ne se détournerait pas de sa vengeance. Inexorablement, ils en reviendraient à cela, car cela faisait maintenant partie de leur vie. Mais ce soir, ils oublieraient tout deux leur objectif personnel, le temps d’une nuit. Une si courte nuit…

Rien. C’était ce qu’il demandait en retour, pourtant elle voulait tant lui offrir pour ce moment là en particulier, mais aussi tous les autres. Elle se demandait comment elle pourrait faire pour lui rendre la pareille de telle sorte qu’il n’est pas l’impression de l’avoir demander. Des idées, elle en avait plein, mais pourtant elle ne laissa aucune sortir de sa tête. Elle secoua doucement sa tête et le regarda s’étaler sur le lit de paille, les bras en croix. Une bouffée de chaleur vint la cueillir lorsqu’elle le vit ainsi, son cœur accéléra un peu plus la cadence.

Il n’avait rien de commun avec les autres almer qui paraissait tailler dans la roche, mais son physique à lui, elle l’adorait. Plein d’autre idée lui passèrent dans la tête à ce moment là, des choses qu’elle n’aurait jamais pensé imaginer et elle tenta de les faire partir avec un mouvement léger de la main, cependant rien n’y faisait. Elle était non loin de quelqu’un qui ne la laissait pas indifférente. Alors que faisait-elle à resté là, figé comme une idiote sur le bord du toit. Pourquoi ne pas le rejoindre et s’assoir à côté de lui. Son cœur accéléra une nouvelle fois ses battements. Elle comprenait ce qu’il lui arrivait, sa mère lui avait parlé une fois de cela. Aussi ne s fit-elle pas l’affront de se dire qu’elle pouvait être malade, car ce n’était pas réellement le cas.

Oh bien sur, on pouvait peut être compté cela dans les maladies, mais si s’en était une, alors elle voulait le rester toute sa vie. Elle aimait cette sensation de chaleur qui se répandait dans son corps lorsqu’elle le regardait, elle aimait sentir son cœur battre un peu plus fort, oui, elle n’échangerait cela pour rien pour au monde. Cependant, s’il en était ainsi pour elle, il n’en était pas forcément ainsi pour celui qui était avec elle. Elle soupira doucement. Comment amener la chose, comment lui dire ce qu’elle pensait ce qu’elle ressentait. Il ne s’était vu que quelques fois et même si cela avait été bref, quelque chose se passait entre eux. Mais était-ce assez fort pour surpasser une certaine distance pour le moment ?

Elle avait des choses à mener de son côté et lui aussi en avait surement. Il devrait se séparé et qui dit qu’il se retrouverait ? Elle n’avait pas envie que cela se finisse, surement pas. Elle n’avait pas envie de le laisser s’en aller et de ne plus le revoir. Au moins si elle avait la perspective de le revoir, elle saurait que rien n’était perdu, et que il y aurait un peut être. Mais elle ne pouvait lui imposer cela. Et puis pourquoi pensait-elle à ça dans cette situation, elle devait profiter de l’instant présent, pourtant trop de gens l’avait quitté même si c’était contre leurs grés et elle ne voulait pas s’attacher, si c’était pour tout perdre. Elle se rapprocha néanmoins un peu de lui et lorsqu’il parla des étoiles, elle repensa à sa mère.

« Ma mère aussi disait cela. Je suis certaine que ma famille nous observe aussi de là haut. Je ne sais pas s’ils approuvent mon choix, mais lorsque j’aurais terminé, je pourrais commencer à vivre ma propre vie et puis pourquoi pas déménager. »

Elle sourit doucement tant de perspective de l’avenir qui lui faisait peur avant. Mais avec lui, elle n’avait peur de rien. C’était effrayant et en même temps tellement grisant. Elle aimait beaucoup se tenir près de lui-même si rien ne se passait entre eux, leur proximité la ravissait. La nuit était si courte, le temps ne cessait de filer entre leurs doigts, comme s’il n’était pas le moment encore. Pourquoi, pourquoi tout semblait aller trop vite dés qu’ils étaient réunis. Ce n’était pas juste. Et puis… Oserait-elle le faire ? Elle en mourrait d’envie depuis qu’il avait pris sa main tout à l’heure, cette main qui était encore chaude et se rappelait de la présence de la sienne. Elle se concentra et décida d’attendre, elle allait lui poser une question, juste une.

« Et.. hum… est ce que tu… »

Elle ne savait pas trop comment aborder la question et puis pourquoi ne pas y aller u tac o tac. Après tout, elle serait fixée comme cela.

« Est-ce que tu as déjà ressentit de fort sentiment envers une personne. Comme l’envie de rester près d’elle tant que tu le peux, l’envie de la toucher, de la prendre dans tes bras et de rester ainsi pendant des heures sans jamais penser à autre chose ? »

Son cœur allait bientôt sortir de sa poitrine si cela continuait. Elle avait dit ce dont elle avait envie, comme si c’était une simple question, mais de part sa réponse, elle saurait s’il elle avait un espoir ou non.

Talphan observait Kaenie du coin de l’œil. Elle semblait hésiter de la conduite à adopter, cela le rendit quelque peu perplexe. Certes, il ne la connaissait que depuis peu, pourtant elle n’était pas du genre à avoir des hésitations. La preuve en était qu’en ce qui concernait ses choix personnel, elle n’émettait aucun doute, elle comptait suivre ses décisions jusqu’au bout. Après, et seulement après, elle pourrait recommencer à vivre sa vie normalement. Cette perspective était très agréable, lui aussi pourrait peut-être partir, une fois qu’il aura retrouvé son père, s’installer définitivement quelque part et fonder un foyer. Trouver un travail honnête… Cette dernière partie, il en doutait. Que pouvait-il bien exercer comme métier ? Il n’avait jamais fait que voler toute sa vie, de plus il lui faudrait quelqu’un à ses côtés pour lui donner envie de sortir de cette vie. Quoi que, peut-être arrivera-t-il à trouver cette personne un jour… Oui, définitivement, partir vivre sa vie une fois que tout sera finit serait une très bonne idée.

« Je me demande où est-ce que j’irais une fois que... Je pourrais m’installer quelque part. Ce monde est vaste, il doit bien y avoir un endroit paisible où tous nos soucis ne seront plus qu’un lointain souvenir. »

C’était sorti tout seul, sans qu’il ne s’en rende compte. Les mots avaient traversé ses lèvres avant que son esprit ait eu le temps de faire quoi que ce soit. Non pas que cela ne le dérange, après tout il n’avait rien dit d’étrange. La question était de toute façon sans intérêt, lui se fichait bien de là où il irait. Il avait vécu dans le désert de sable de Ptot Tah, puis ensuite dans la cité du nord de Storghein. Maintenant il résidait principalement à Erathia. Que ce soit le climat ou la culture, il n’avait aucun soucis pour s’adapté. Tant qu’il trouvait un endroit qui lui convenait, l’almer ne se faisait aucun soucis pour le reste. Il se demanda un instant ce que cela faisait, d’avoir une vie calme et paisible… Il verrait bien le jour où ça lui arriverait.

Le voleur se redressa lentement sur ses coudes et regarda la jeune femme un instant. Une nouvelle hésitation, cette fois dans la voix. Elle avait quelque chose à lui dire, mais semblait avoir du mal à s’exprimer, il lui sourit gentiment. Que s’imaginait-elle ? Qu’il allait la mordre pour poser une question ? Il comprit lorsqu’elle se lança finalement ce qui la dérangeait. La jeune femme parlait de sentiment, d’amour pour être précis. Avait-il déjà éprouvé cette sensation ? Ce besoin d’être prêt de l’être aimé, sans que ce besoin semble logique ou contrôlé. La question n’était pas compliqué en soit, cependant la réponse n’était pas des plus aisé. Il lui sourit avant de se remettre dans sa position initiale. Cela risquait d’être compliqué de lui expliquer ses derniers déboires amoureux. Qu’à cela ne tienne. Talphan avait décidé de jouer la carte de l’honnête ce soir, cela s’appliquer aussi pour sa vie personnelle après tout.

« Et bien. En effet, cela m’ai déjà arrivé, cela remonte à quelque temps. C’est un sentiment très agréable et à la fois inquiétant. Incontrôlable et inattendue. Malheureusement, cette romance n’a pas duré longtemps. Ma… ‘situation’ à rendue les choses compliqués. Trop compliqué, cela n’a pas marché. »

Il soupira, il se souvenait parfaitement de la femme dont il parlait. Une forgeronne de talent, une guerrière émérite ayant foi en la justice. Grande, blonde, une astorg pure souche. C’était son exacte opposé. Elle était belle aussi. Bien sûr, maintenant, c’était du passé, mais le fait d’en reparler le rendait nostalgique. Secouant la tête, l’almer se reprit et sourit à Kaenie. Il venait de se rendre compte de quelque chose.

« J’y pense. Dois-je en conclure que nous avons dépassé l’étape du vouvoiement ? Je dois dire que je préfère cela. Cela fait moins impersonnelle, tu ne penses pas ? »

Le choix de tutoyer Talphan était-il conscient ? Ou était-ce simplement un oubli, dut à son hésitation ? Dans tous les cas, c’était fait. En vérité, l’almer préférait cela, il se sentait proche de la jeune femme, ce n’était plus une inconnue rencontrer devant les portes de la ville. Elle était devenue bien plus que cela sans même qu’il ne s’en rende compte.

Après sa question, elle vit Talphan se relever sur ses coudes et la regardait un instant. Ce qu’elle posait comme question était réellement délicat, elle le savait, pourtant elle voulait connaitre la réponse. Elle voulait savoir s’il lui avait déjà éprouvé cela car tel n’était pas son cas. Oh, bien sur elle avait aimé. Akaï, son frère, ses parents et quelques amis d’antan, pourtant ce n’était pas pour ce genre d’amour qu’elle se posait la question. Elle se rappela les différentes histoires que sa mère lui avait racontées. La fois ou elle avait rencontré son père sous un arbre, elle lui était littéralement tombé dessus, et les autres fois, rencontré prédestiné ou non. Ils s’étaient aimés dés le premier regard dans jamais pensé à personne d’autre. Elle s’était demandé si cela lui arriverait un jour, elle avait parlé déjà avec nombre de personne, pourtant aucun ne lui avait faire ressentir ce que sa mère lui avait décrit jusqu'à…

Le froid l’envahit lorsqu’elle entendit la réponse de Talphan. Ainsi, il avait déjà connu cela, elle aurait du s’en douter. C’était quelqu’un d’extrêmement gentil et elle était certaine que la jeune femme en question avait eu tord de se formaliser pour une quelconque situation qui pouvait paraitre étrange aux yeux des autres. Kae pensait que peu importait qui l’on était tant qu’on en faisait pas de mal aux gens qui n’avait rien fait de mal. Elle aurait du se douter que sa question recevrait ce genre de réponse, pourtant elle ne savait pourquoi, cela lui faisait plus mal qu’elle ne l’aurait pensé. Elle se leva alors et se tourna pour aller au bout du toit ou elle était tout à l’heure pour voir ces magnifiques étoiles qui constellait là haut.

La suite, elle ne sut pas comment cela était arrivé, au moment de se tourner, son pied se prit dans une aspérité du toit et elle trébucha. Elle n’avait rien à se raccroché et elle commença alors à tomber. Sa main se glaça, pourtant alors qu’elle chutait, le temps semblait s’arrêter dans sa conscience. Et si pour une fois elle laissait le destin décidé de ce qu’il avait envie de faire avec elle. Elle devait peut être mourir finalement. Entre ceux qui la pourchassait pour l’argent qu’elle avait et ceux qui la pourchassaient pour la tuer selon le contrat, ne serait-elle pas mieux décédé. Une pensée on ne peut plus agréable, elle pourrait enfin retrouver ses parents et son frère. Elle ne serait plus seule enfin.

Elle sentit une légère compression sur son épaule, Akaï. Mais qu’est ce qu’elle racontait à la fin. Elle avait déjà décidé de se battre. Elle avait passé ce genre d’épreuve deux ans auparavant. Pourquoi maintenant elle recommençait. Parce qu’il avait dit qu’il avait déjà aimé, et alors ? La douleur faisait aussi partit des maux qu’elle devait endurer pour mener à bien sa propre existence. Elle avait décidé de venger sa famille, de faire payer ceux qui prenait les autres pour jouer avec et les tuer par la suite. Elle devait le faire et cela pourrait peut être sauvé d’autre personne par la suite. Mourir, ridicule elle n’avait pas le droit, c’était interdit. Elle reverrait sa famille lorsque tout serait accompli, si jamais elle devait mourir ce serait à ce moment là. il lui était interdit de laisser tombé maintenant. Elle reprit rapidement ses esprits, sa main qui était déjà glacé se posa devant elle et un mur de glace se forma.

Le temps sembla enfin reprendre sa courses et Kaenie s’écrasa sur le mur de glace qui s’était formé. Elle soupira et se massa l’épaule et la cuisse, il était certains qu’elle allait encore avoir des bleus. Elle se tourna sur la glace de telle manière qu’elle pouvait voir les étoiles. C’était trop beau pour être vrai. Ce ciel était magnifique, pourquoi avait-elle pensé à la quitté. Son regard quitta un instant la voie lactée pour se posé sur l’homme qui était sur le toit. Elle avait peur de perdre encore quelqu’un, elle ne pourrait pas le supporter, mais alors pourquoi s’était –elle attaché ? Maintenant que cela était fait, elle n’allait pas fuir comme une lâche, hors de question. Si elle devait souffrir d’une autre séparation alors elle souffrirait, pour le moment elle allait profiter de cette soirée comme cela devait être normalement le cas.

Elle se redressa et fit disparaitre le mur de glace. Elle remonta ensuite la petite pente et finalement resta un instant debout sans bouger. Elle avait mal à la cuisse, la hanche et le bras. Demain l’entrainement allé être raide. Elle se tourna vers Talphan, fixa son regard dans le sien et s’excusa.

« Je suis désolé. Je peux être très gauche parfois. Mon pied s’est prit dans une aspérité et j’ai glissé, heureusement pour moi, je maitrise la glace et j’ai pu me rattraper. »

Elle ne laissa rien paraitre de son trouble et décida d’embrayer sur ce qu’il avait dit à propos du tutoiement.

« Désolé, pour le tutoiement, c’était inconscient, mais je préfère ainsi si cela ne te dérange pas. J’ai moins l’impression qu’on est des étrangers. »

Elle sourit doucement en se massant l’épaule. Elle ne cessait de fixer le jeune homme depuis tout à l’heure, il y avait des choses qu’elle ne pouvait comprendre et d’autre qu’elle apprendrait au fur et à mesure, elle en était certaine. Elle reporta ensuite son attention sur la voute étoilée, si elle restait à le fixer plus longtemps, elle ferait quelque chose qu’il regretterait peut être tous les deux, parce que depuis qu’elle avait lui avait raconté son but et qu’il avait fait ce chemin main dans la main, son esprit ne cessait de lui répété une rengaine, une rengaine à laquelle elle ne pouvait échapper et qui émanait d’un désir. Un désir qu’elle ne pouvait assouvir pour le moment, pourtant lorsqu’elle reposa trente seconde ses yeux sur lui, elle ne put s’empêcher d’y repenser. Depuis le début c’était cela, elle n’avait qu’une seule envie, se rapprocher de lui et poser ses lèvres sur les siennes. Pour une fois c’était elle qui voulait voler quelque chose, mais elle ne pouvait s’y résigner, même si son cœur hurlait, elle ne pourrait jamais faire une chose qui briserait ce qu’il y avait entre eux.

Le principe de la loi de Murphy est simple, si quelque chose doit tourner mal, cela arrivera invariablement. Peu importe les efforts fournis pour aller à l’encontre du mauvais sort, il y aura toujours un bosse pour vous faire trébucher. Cela ne s’applique cependant pas au pied de la lettre à chaque fois, même si ce soit, ce soit bien le cas. Talphan ne comprit pas vraiment la scène. Il ne la vit que du coin de l’œil. Kaenie était là, faisant quelque pas, perdu dans ses pensées, lorsque soudain elle trébucha. Le cœur de l’almer rata un battement et son sang se glaça, était-ce réellement ainsi que cela devait vraiment se finir ? Le destin allait lui enlever la dernière personne à qui il s’était confié et qu’il appréciait d’une manière si brutale et abrupte. Une simple chute mortelle d’un haut d’un toit, sans qu’il ne puisse faire quoi que ce soit à par la regarder tombé. Un sentiment d’impuissance le saisi, cette sensation il l’avait déjà connu auparavant, ce n’était pas la premier fois qu’un personne qui lui était chère mourrait devant lui. Cependant, il ne pouvait se résoudre à cela, pas encore, il ne le voulait pas. Il se releva d’un bond à peu près au même moment où la glace se matérialisa devant la jeune femme, stoppant sa chute aussi violement qu’elle avait commencé.

Cela arrêta le voleur dans la course qu’il n’avait même pas commencé, il n’avait aucune idée de ce qu’il venait de se passer exactement. Tout était arrivé trop vite, sans qu’il ait le temps pour réfléchir à quoi que ce soit. Seul subsistaient ce qu’il venait de ressentir, cette peur de voir encore la mort frappée, cette détermination de faire tout ce qui était en son pouvoir afin de la sauver. La résignation de savoir que jamais il ne serait là à temps pour elle. Tout cela mélangeait laissa Talphan le cœur battant à mille à l’heure. Même lorsqu’il vit la jeune femme se relever, non pas sans mal, le choc contre le mur lui ayant sûrement laissé quelques ecchymoses, il n’arriva pas à se calmer. L’adrénaline courait à travers son cœur, il sentait ses jambes tremblotantes qui supportaient son poids. Le sang battait dans ses oreilles, c’est pour cela qu’il ne distingua pas ce qu’elle lui dit en se relevant. Il ne l’écoutait pas surtout. C’était étrange, il n’arrivait pas à se reprendre, pourtant ce n’était pas lui qui était sur le point de faire une chute mortelle du haut d’un toit. Alors que Kaenie semblait ne pas s’en soucier outre mesure et il n’arrivait pas à donner une explication à cela. Lorsque son corps lui donna enfin l’autorisation de bouger, il avança vers elle. Rien ne pouvait expliquer pourquoi il se sentait aussi proche d’elle, pourquoi elle prenait tant d’importance dans sa vie alors qu’elle n’était qu’une inconnue il n’y a pas si longtemps. Certaines choses ne s’expliquent pas, il suffit simplement de les prendre comme elles viennent, de délaisser la raison et d’écouter son cœur.

Il la prit dans ses bras, la serrant contre son corps. Un bras enlaçant sa taille, l’autre caressant doucement sa chevelure. Elle était si proche qu’elle pouvait sans aucun doute sentir son cœur qui battait la chamade. Lui sentait l’odeur de sa peau. Il resta un moment comme cela, sans bouger, sans dire quoi que ce soit, la serrant simplement dans ses bras. Finalement, une fois que son rythme cardiaque redevint un tant soit peu normal, il put desserrer la mâchoire, sans pour autant desserrer son étreinte. Il lui dit doucement à l’oreille :

« Pendant un instant j’ai cru te perdre à tout jamais. Je ne peux supporter cette idée. »

Talphan ne dit rien d’autre, comme si cela suffisait à tout expliquer. Du moins, cela lui suffisait amplement à justifier son geste. Finalement, il libéra Kaenie, non pas sans regret, mais ne s’éloigna pas d’elle, sans doute de peur qu’elle ne puisse refaire une chute. C’était en partie sa faute si elle failli avoir un accident, c’était lui qui l’avait mené sur les toits. S’il n’avait pas été là, elle aurait été en sécurité. Le sentiment de culpabilité grandissait en lui ainsi que la peur qu’elle puisse avoir le même cheminement de pensé que lui. C’était peu probable certes, il était très certainement un tantinet paranoïaque sur le coup. Mais il ne pouvait se défaire de cette peur.

« Tout est ma faute, je n’aurais jamais dut… Je suis désolé, j’ai été imprudent. Je ferais en sorte que cela ne se reproduise plus.»

Et il le pensait, d’une manière un peu détourné, car il ne faisait pas que faire allusion à cette nuit, mais à tous les autres. Il ne savait pas cependant comment l’énoncer. Manier les mots peut s’avérer aussi dangereux que manier l’épée. Si ce n’est pas pire. Une allusion mal interprété peut s’avérer désastreuse. Restait à voir si Kaenie arriverait à lire entre les lignes. C’était une autre histoire…

Figée. C’était la position dans laquelle se trouvait l’homme en face d’elle. Il était vrai que sa chute avait du lui faire peur, cependant elle ne pensait pas que cela l’affecterait à ce point. Elle se frictionnait toujours le bras par intermittence, la douleur était plus diffuse maintenant et dans quelques minutes, ne resterait que les bleu qui commencerait à apparaitre sur sa peau blanche. Elle soupira, ce qu’elle pouvait être gourde parfois. Elle tourna son regard vers le bas, heureusement qu’elle maitrisait la glace, sinon elle aurait finit avec quelques fractures, voir bien plus. Elle se remit de ses émotions lorsqu’elle sentit que Talphan reprenait ses esprits et avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, elle se retrouver dans ses bras.

Il avait posé un bras autour de sa taille et elle sentait sa main parcourir ses cheveux. Surprise, elle n’avait pas réagit de suite puis lorsqu’elle avait sentit les effluves de sa peau et la douceur de son étreinte, elle s’était allé. Elle avait même posé sa tête sur son épaule. Depuis le début elle avait eu envie de cela, qu’il la prenne dans ses bras. Elle sentit son cœur qui battait encore la chamade, ainsi il avait eu aussi peur que cela. Un sourire naquit sur ses lèvres et lorsqu’elle sentit le cœur de Talphan ralentir la cadence, elle se rendit compte que le sien battait beaucoup plus vite, et ce n’était pas encore terminé.

« Pendant un instant j’ai cru te perdre à tout jamais. Je ne peux supporter cette idée. »

Des mots d’une douceur infinie filtrèrent dans son oreille, son cœur se mit instantanément à battre plus fort. Elle mit un certain temps à faire percuter les mots dans son esprit. Ainsi, il tenait vraiment à elle, à tel point qu’il n’aurait pas supporté l’idée de la perdre. Heureuse, c’était la seule chose dont elle pouvait dire d’elle à ce moment là. Sa chute avait finalement eu un effet bénéfique, elle avait enfin pu savoir ce qui pouvait trotter dans sa tête à lui, mais aussi dans son cœur à elle. Lorsqu’il s’éloigna un peu cassant leur étreinte, elle se sentit un peu seule en premier lieu, pourtant elle remarqua que même s’ils n’étaient plus dans les bras l’un de l’autre, ils étaient encore assez prêts pour se toucher. Son regard tomba invariablement vers celui de Talphan qui semblait un peu triste en cet instant et lorsqu’il prit la parole, elle sut pour quoi.

« Tout est ma faute, je n’aurais jamais dut… Je suis désolé, j’ai été imprudent. Je ferais en sorte que cela ne se reproduise plus.»

Que cela ne se reproduise plus ? Cela voulait dire qu’il était d’accord pour qu’ils se revoient. Enfin entre ce qu’il avait dit tout à l’heure et ce qu’il venait de dire, elle avait pu tirer des conclusions et espéré que c’était les bonnes. Enfin il ne fallait pas non plus être stupide. Elle était intelligente et même si elle n’avait pas encore expérimenté son côté sentimental, elle n’en était pas moins idiote pour comprendre ce qu’il disait tout en laissant planer le mystère. Son cœur ne cessa pas d’augmenter ses battements jusqu'à ce qu’elle se décide à parler.

« Ainsi nous allons avoir droit à d’autre fois ? »

Elle s’arrêta un instant, laissant planer un petit silence.

« Je suis désolé pour la chute, ne va pas croire que c’est ta faute. Je ne suis pas aussi gauche parfois, seulement quand je suis prêt de toi, je deviens un peu moins maligne et je ne fait pas attention à ce que je fais. Je n’aurais pas voulut partir pour le moins du monde, surtout que j’ai encore envie de te voir. »

Et voilà, une chose de dite. Elle en avait encore des tonnes à dire, mais elle ne voulait pas brusquer les choses pourtant… Elle ne pouvait se résoudre à faire cela. Aussi alors que son regard dérivait encore et toujours vers les lèvres du jeune homme en face d’elle, elle s’avança doucement pour ne plus trébucher et s’approchant de lui, elle l’embrassa doucement sur la joue. Ce n’était pas un baiser amical, loin de là. C’était quelque chose de plus personnel, un autre premier contact. Peut être que cette soirée réserverait finalement un vrai baiser. Qui savait ce qui allait encore se passer avant que la nuit ne s’achève.

Talphan voguant vers d'autres terres, le RP est terminé. Merci de votre compréhension.

Désengagés : Talphan, Kaenie

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