Description physique
Il serait pertinent de noter la grande taille de l’Astorg. Des sourcils d’ébènes fins surmontent des yeux vairons, l’un bruns mordorés et l’autre azur aux nuances argentées, des astres aux reflets miroitants, agrandis par des cils longs et noir, en amande et légèrement bridé conférant à la Déesse une aura envoûtante… qui sait se faire assassine tant son visage peut se faire dur.
Ce dernier est encadré par des cheveux iridescents de la jeune femme cascadent légèrement ondulé le long de son dos jusqu’à sa taille aiguisée. Légers, ces derniers entourent avec douceur le visage céleste de la Réincarnation et accompagnent chacun de ses gestes. Ce voile d’opale soyeux semble capter les moindres nuances de lumière qui lui offre en retour des reflets complexes et chatoyants. Cette crinière platine s’accorde avec charme avec sa peau d’albâtre, ce teint neigeux qui rappelle tant la Lune. Ses lèvres, sont figées dans une expression … inexpressive, on croirait que rien ne pourrait la contraindre à adopter une autre attitude que celle glaciale qu’elle arbore inconsciemment mais l’Astorg est complexe et comme la lune, possède des faces changeantes.
Ses jambes, ses interminables jambes sont fines, tout en muscles déliés et si elles semblent légères, elles n’en sont pas moins robustes. Les bras d’Astrée se terminent par des mains aux doigts gracieux et adroits qui savent manier avec aisances l’arc et le poignard.
Mince, affûtée de là réside sans doute l’absence de courbe de la templière. Loin de la complexer, cela l’aide dans le port de son armure. Des bottes à talons remontent le long de ses fines jambes jusqu’au-dessus de ses genoux et un pantalon en tissus est rattaché à sa svelte taille par une ceinture munie de nombreuses lanières de cuir. Son buste lui supporte un corselet de métal qui recouvre une solide cotte de maille.
Caractère, qualité et défauts :
Une porte de prison, un iceberg, un glaçon enfin bref tous les synonymes imaginables de quelque chose de peu aimable et de froid pourrait lui convenir. Elle n’est pas mauvaise ou hautaine juste taciturne et n’a de ce fait jamais eu l’occasion de tisser de vrai liens d’amitiés avec d’autres personnes que sa famille ou les jeunes qu’elle fréquentait quand elle était enfant ce qui n’aide donc pas à la sociabiliser aujourd’hui. Pour être honnête, sa solitude peut parfois être pesante mais depuis que Sòlveig s’est installée dans sa vie cette dernière est quelque part devenue toute relative.
L’interêt de cette apparence froide et rude est qu’elle impose directement le respect aux apprentis et aux templiers de sa division. L’ayant déjà vu à l’œuvre, ces derniers s’accorde pour dire que le sang froid de la templière son un atout non négligeable et si elle n’a pas le charisme d’un meneur elle compense toutefois par sa fine stratégie et sa facilité à transmettre ceux dans quoi elle excelle : l’Archerie. Ce qui est plus difficile à croire c’est qu’elle a toujours été une tête brûlée enfant, s’échappant du château Fenn a n’importe quelle heure du jour et de la nuit pour aller s’évader dans les bois alentour avec pour seule compagnie Arnbjörn et ce n’est qu’en rejoignant le temple qu’elle s’est responsabilisée. Ayant comme tous les apprentis le mal du pays, elle se replia sur elle-même, s’isolant des autres à cause de sa mauvaise maîtrise de l’Esprit qui lui donnait des migraines épouvantables. Puis vint Elorine et son apprentissage l’aida a s’endurcir, à forger sa maîtrise de l’Esprit.
De la défunte Capitaine, elle a gardé une recherche constante de perfection et une rigueur qu’elle applique au quotidien mais aussi et surtout un idéal pour lequel Cersei se battra jusqu’à la fin. Pacifiste certes, mais ce n’est pas pour autant qu’elle est végétarienne ou passe son temps à compter les pâquerettes dans les collines de Silmarie car comme tout Astorg qui se respecte Cersei excelle dans l’art de la bagarre, capable en un seul coup d’œil de dire quand une situation va tourner au vinaigre –bien utile quand on est accompagné de non combattant ou au contraire… quand on veut se jeter dans le tas-. Si elle aime autant se battre, il est pourtant très difficile voir impossible de la faire sortir de ses gonds. Non pas qu’elle est incapable de se mettre en colère, mais Cersei ne le laisse pas transparaître et se contente d’ignorer la personne en question tout simplement.
Les flocons effleurèrent ses doigts, se posant délicatement avant de s’estomper dans la paume recouverte de cuir. En contrebas de la falaise, les champs étaient recouverts d’une neige épaisse que le soleil blanc rendait aveuglant. Un sourire étira les lèvres gercées de la Templière alors que le vent glacial agitait les mèches platine qui s’étaient échappées de sa longue natte : Elle était de retour à la maison._______________________________________
Cersei Fenn est née en l’An 131 cadette d’un frère répondant au nom de Dag de la maison Fenn, lui-même héritier du titre de Lord. D’une noblesse plus que mineure qui avait gagné sa renommée il y a des décennies de cela pendant une bataille quelconque, il ne restait plus que la bâtisse fortifiée et un blason dans une contrée très éloignée du reste du territoire Astorg. Une chance pour Cersei puisque ses parents, sachant pertinemment qu’ils ne gagneraient rien à la marier, lui permirent de s’adonner aux occupations qui lui plaisaient. S’ils se montrèrent intransigeants sur les connaissances qu’elle devait avoir pour son propre bien et lui imposèrent une préceptrice, ils n’émirent aucune objection à ce qu’elle suive son frère lorsque ce dernier se lança dans l’apprentissage des armes. Bien meilleur dans le second domaine que dans le premier –il suffit de voir ce qu’elle a retenu de son apprentissage de la langue elfique-, la petite se prit de passion pour le tir à l’arc et le Lord son père la laissa entre les mains du Maître d’armes du domaine pour que ce dernier lui apprenne les bases de cet art quand Dag avait terminé ses entraînements. C’était les meilleurs moments de sa journée, bien loin de l’encre et des plumes, de cette chaleur étouffante que lui paraissait être la forteresse alors que dehors elle revivait au rythme du vent, libre et insaisissable, qui fouettait le visage.
Cersei grandit jusqu’à attendre ses onze ans au rythme paisible des Montagnes de Storghein jusqu’à qu’Il se révèle : l’Esprit. Sachant pertinemment ce que cela signifiait, elle tenta du mieux qu’elle put de refouler ce don mais malgré tous ses efforts il lui arrivait de fondre en larmes sans raison ou alors d’être atteinte de migraines insoutenables : Le diagnostic fut vite établi. Devant leur incapacité à éduquer leur enfant, ses parents durent se résoudre à la confier à un émissaire que le Temple avait envoyé à Storghein et qu’ils avaient par la suite contacté.
Envoyée à Tamawa où elle ne connaissait personne, où le climat était étranger ou la culture même l’était sans parler de la langue, Cersei crut que le reste de sa vie ne serait que peine et mélancolie. Le sentiment le plus douloureux restait celui d’avoir perdu ses montagnes, ici où il faisait chaud et où la neige semblait si rare et bien sur le réconfort de sa famille.
Cersei était loin d’être un cas isolé et les Maîtres-Templiers savaient faire face et aider les jeunes Sensibles… à l’image d’Elorine. Elle utilisa ce qui réconfortait le plus Cersei, le tir-à-l ’arc pour tisser un lien avec elle, la valorisant en lui faisant faire des progrès considérables étant déjà à l’époque bien placée dans la division des Pluies. L’élève trouva en la personne de son Maître le réconfort qui lui était nécessaire mais à cela s’ajouta la rencontre avec Astrée. Très peu croyant, ses parents s’étaient contentés de lui parler vaguement du panthéon nordique mais la découverte de la légende de cette déesse astorg et de son lien avec les templiers la passionna. Rapidement elle s’identifia à cette rousse guerrière férue de tir à l’arc et déesse des astres et dès lors le chemin vers le Temple se fit tout naturellement.
Par la suite la vie au Temple fut relativement paisible. L’elfique laissa place au Cydien, le statut d’apprenti à celui de maître puis bien des années plus tard à celui de Vice-Capitaine de la Division des Pluies. A son tour, alors qu’elle revenait voir ses parents et Dag, Cersei prit en charge une rousse élève Astorg et la boucle fut bouclée. Le temps s’écoula doucement jusqu’à l’année 150 et les éléments qui s’ensuivirent.
Elorine périt dans la bataille ce fut le plus grand déchirement que Cersei n’eut jamais connu. Perdue dans sa souffrance, elle se jeta corps et âme dans ce qui lui avait toujours permis de faire le vide et ce qu’elle avait partagé avec Elorine : le Tir-à-l’Arc. Ne voulant pas faire endurer sa douleur à Solvejg, elle ferma son esprit jusqu’à ce que la peine s’apaise mais inutile de dire que cela ne se fit pas en un jour. Entre temps, l’arrivée d’Almers infectés par la Souillure et sa propagation au sein du Temple conduisit au sacrifice d’Astrée qui choisit d’en faire sa Réincarnation.
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Aujourd’hui, Storghein n’avait pas changé. Interrompant sa contemplation, Cersei jeta un coup d’œil aux apprentis et son regard croisa le regard de Solvejg où se mêlait excitation et émotion. Ce soir, l’Obat donnait un bal.