[F-P] Tous les chemins mènent au rhum! (Mission Ienzo)

Dimanche, fin de matinée

"Ils étaient quinze sur le coffre du mort
Oh hisse et une bouteille de rhum
La boisson et le diable avaient réglé leur compte aux autres
Oh hisse et une bouteille de rhum

C’est à l’auberge qu’ils cherchaient tous la carte
Oh hisse et une bouteille de rhum
Et vraiment c’était pas de la tarte
Oh hisse et une bouteille de rhum"

Oui mais voilà, au quarante-cinquième couplet les matelots de l'Orage Sanglant se retrouvèrent sans alcools... Plus une goutte, une larme, un nuage, un soupçon de rhum à se mettre sur la langue. La crise était-elle arrivée jusque sur le pont du bâteau?

"Et bin, allez en voler tas de larves! Vous êtes des pirates quand même!"

Ah Cassandra, toujours aussi juste et directe. Toujours aussi poétique.
A la courte paille... Un, deux, trois.... Ienzo est sauvé!
Egalité... Papier... Caillou... Ciseaux!
Paf, dommage... La feuille enveloppe la pierre petit cuistot!

Ainsi donc, Ienzo se retrouva avec la mission périlleuse de voler des caisses de Rhums... Leurs renseignements leur avaient appris que le bateau d'à côté, le Titouanick, devait en recevoir une immense cargaison dans la journée... Alors, comment faire croire que ce chargement était destiné à L'Orage et pas à ce navire de marin d'eau douce? Qui aller voir? Voler, se battre, ou se faire passer pour un acheteur? Ou pour un matelot du Titouanick?
Une seule certitude... l'alcool vient du bar du Port!

Quoi de mieux pour des pirates qu’un dimanche passé à boire des tonneaux entiers de rhum et à chanter en boucle des vieilles chanson de fier boucaniers, et ce depuis le petit matin ? Quelques hommes, qui n‘avaient surement pas dessaoulé de la fête de la veille au soir s‘étaient remis à chanter peu de temps avant la levée du jour, pour que finalement, au cours de la matinée, tout l’équipage se joignent à eux . Presque tout l’équipage se trouvait sur le pont et avait donc poursuivis cette joyeuses fête, exceptés quelques un qui étaient déjà partis faire un tour en ville . La capitaine, elle se trouvait dans sa cabine depuis la veille et n’en n’avait pas bougé depuis lors (sans doute ne tenait elle pas l’alcool …). Quant à Ienzo, il était l’un de ceux qui cuvaient encore depuis la veille et qui s’étaient remis à chanter avant la levée du jour . Voila déjà des heures que le violoniste s’affairait à chanter et à vider des bouteilles avec ses nouveaux acolytes dans l’euphorie générale . Mais malheureusement pour le joyeux équipage, cette douce fête n’allait pas tarder à virer au cauchemar …

L’un des plus jeune pirates de la bande remonta soudainement de la cale avec un air horrifié . Au départ, quelque uns des joyeux fêtards crurent que les autorités du port allaient venir pour capturer l’équipage, mais l’annonce que le jeune homme allait leur apprendre était au combien plus dramatique . Plus de rhum ! Plus une seule gouttes de ce divin nectar ne restait dans les cales du navire ! La fête passât brusquement d’une ambiance joyeuse à une ambiance d’enterrement . Tous se turent, y comprit Ienzo et son violon sous l’effet du choc . Après de longues minutes à ne savoir que faire, ce fut avec la mort dans l’âme que les plus courageux et les plus sobres d’entre eux partirent demander conseil à leur bien-aimée mais néanmoins terrifiante capitaine . Mais à peine eurent-ils frappé à la porte qu’ils eurent la réponse .

"Et bin, allez en voler tas de larves ! Vous êtes des pirates quand même !"

Les membres de l’équipage restèrent figés devant la grâce et la douceur dont leur capitaine faisait preuve quand elle s’adressait à eux . A moins que se ne soit l’évidence de la réponse qu’il les clouât sur place . Avant d’élaborer un plan d’action, l’équipage récupérât des informations sur toutes les échoppes où on vendait du rhum dans cette ville . Malheureusement, en ce dimanche, jour du seigneur (ou de beuverie) pour les Astorgs, la plupart des bar se retrouvaient totalement bloquée par la populations d’ivrogne locale . Impossible donc d’aller acheter le doux breuvage . Mais ce fut au plus profond du désespoir que les quelques pirates qui étaient partit faire un tour en ville revinrent, avec la nouvelle qui allait redonner espoir à l’équipage . Le navire d'à coté s’apprêtait à recevoir une gigantesque livraison de rhum ! C’était à présent officiel : il était hors de question de laisser tout cet alcool à ces marins d’eau douce !

Maintenant que l’équipage savait quoi faire, on organisât rapidement un concours entre les hommes les robustes de l’équipage (et surtout ceux qui tenaient encore debout) pour savoir qui irait dérober la cargaison du navire voisin . Il ne faut pas oublier qu’en terre Astorg, quiconque avait le malheur d’oser voler de l’alcool, d’y penser même, voyait sa tête être mise à prix presque immédiatement . Le peu de participant au concours décidèrent de se départager à la courte paille . Notre ami au chapeau bleu se cru tiré d’affaire en tirant une paille assez longue . Mais un second tour dû avoir lieu lorsqu’un autre pirate tirât une paille de la même taille que celle de Ienzo, et, ironie du sort, ces deux la se trouvaient être les plus courtes ! L’égalité se régla sur le jeu Pierre, feuille, ciseau, que Ienzo perdit dans un élan de malchance . Il récupérât donc tout son équipement pour partir à ce qui semblait être une mission assez périlleuses . Mais au moment d’aller à terre, Ienzo se mit soudainement à quatre pattes, simulant une toux forte et parlant avec une voix plutôt fébrile .

"Les gars … Je vous l’ai peut-être pas dis, mais … Kof kof ... Je suis atteint de la maladie rare , la "je-ne-veux-pas-aller-dans-cette-ville" … Je suis en train de faire une crise grave … Kof kof … Je crois que vous allez devoir y aller à ma place les gars …"

Il resta quelques minutes à terre à feindre sa maladie imaginaire, puis se releva, l'air de rien, voyant bien que le mensonge ne prenait pas . Il refit mine de descendre vers le port, mais se retournât une dernière vers ses compagnons . Pendant qu'il feignait la maladie, Ienzo pensa un peu à sa mission . L'équipage présent sur le Titouanick ressemblait fort à un équipage pirate lui aussi . Il y a de grandes chances pour qu'ils se battent si jamais ils apprenaient qu'un des hommes de "l'Orage sanglant" comptait s'accaparer la cargaison de rhum qu'ils devaient récupérer . Et puis, si cette affaire arrivait aux oreilles de autorités locales, l'équipage passerait un très mauvais quart d'heure, et le pirate coupable de ce vol serait certainement tué par les Astorgs, si les pirate de l'autre équipage ne s'en était pas chargé avant . Point de vus assez pessimiste, je l'accorde . Ienzo, lui, y voyait plutôt un moyen pour faire augmenter la prime qui pesait déjà sur sa tête . Aprés tout, la mort elle aussi mérite d'être vécue ...

"Oï, vous êtes vraiment sûr que personne ne veux m'accompagner ? Cette ville est vachement grande après tout, j'aurais besoin d'un guide ..."

................. Et pour simple réponse, tu ne reçus qu'une gerbe d'eau venant d'un sceau renvoyé par tes camarades.... Ah que la vie était dure! Et puis, difficile de dire que tu avais bien décuvé par-dessus tout... La vie de pirates est vraiment faite d'aventure!
Alors alors... Le Titouanik était à quaie quelques dizaines de mètres plus loin, la taverne qui devait les livrer sur ta droite en direction du centre. Il faisait encore très frais avec ce petit vent Storghien dans les cheveux... Mieux vallait ne pas trainer. Alors, où aller?

Stoppé dans sa lente remontée à bord du navire par un jet d'eau en pleine poire, Ienzo égoutta un peu son fidel chapeau et dut finalement se résoudre à aller à terre pour trouver le divin nectar qui manquait déjà cruellement à chacun des membres de l'équipage . Au moins, le coup d'eau que les autres lui avait mis dans la tronche avait eu l'effet de le sortir complètement de sa gueule de bois, c'était déjà ça de gagner . Pendant qu'il quittait le quai où le navire était accosté, Ienzo voulut faire demi tour et simulé d'avoir oublié son sabre à bord, pour que quelqu'un d'autre s'occupe de voler le rhum, mais cette fois, il lui vint à l'esprit qu'il allait se faire lyncher, surtout que son sabre était accroché à sa ceinture . Enfin, c'est surtout l'idée de pouvoir profiter seul de les cargaison de rhum qui l'avait empêcher de faire machine arrière . A vrai dire, s'il rechignait tant à aller se balader dans une ville Astorg, et en particulier dans celle de Storghein, c'est à cause d'une vieille histoire qui lui est arrivé, il y a déjà quelques années, lorsque Ienzo était encore le second de son pirate de père adoptif . C'est d'ailleurs à ce moment que la légende le fit devenir "Ienzo au chapeau bleu" .

Cela faisait déjà de longs mois que les autorités navales d'Astorgs pourchassaient la flotte de six navires de Citeo Gryf, le fier boucanier qui sévissait il y a quelques années sur les mers d'Azthia . D'habitude, ces petites traques entre le pirate et la nation guerrière ne durait que quelques jours, en cause uniquement la forte prime qui pesait sur sa tête, mais cette fois ci, le crime du pirate se révéla être bien pire ... Peu de temps avant que cette traque commence, Citeo, dans son appât du gain sans réel limite, suivis de prés par le jeune Ienzo, qui avait encore une fois pris une des mauvaises habitudes de son père adoptif, s'était introduit discrètement avec une dizaine d'hommes dans une des places fortes où, d'après de multiples informations, une grande quantité d'or se trouvait cloitrée . Tout se passa pour le mieux jusqu'à la fin, même la fuite se déroula sans problème majeurs . Ce ne fut que le lendemain que la "chasse au pirate" débuta, lorsque les garde découvrirent le graffiti que les pirates avaient laissé à leurs intention dans la chambre forte . "Merci pour l'or, P.S : la porte grince un peu, pensez à la huiler" . Et bien sur, Citeo ne put s'empêcher de signer .

Une dizaine de navires Astorgs se mirent donc en chasse de la flotte de Gryf . Au cours d'une terrible bataille sur l'océan qui allait sonner le glas de la défaite pour l'équipage pirate, Ienzo se résolut de tirer de ce mauvais pas son estimé capitaine . Il lui déroba son célèbre chapeau bleu et pris à lui seul un des galions d'Astorg, puis tenta de prendre la fuite, seul à bord du navire . La tromperie marcha, et le reste de la flotte Astorg s'empressa de poursuivre le faux Citeo, laissant les autres pirates "sans intérêts" à leurs sorts . Bien sur, étant le seul homme à bord, le galion de Ienzo ne tarda pas à être rattrapé, et lui ait prisonnier . A vrai dire, vu qu'on ne connaissais de Citeo que son célèbre couvre-chef bleu et son gout assez prononcé pour la gente féminine, le subterfuge marcha à merveille et fut même renforcé lorsque Ienzo tenta de séduire plusieurs guerrières du groupe de soldat qui avait sa garde . Il fut finalement traduit en justice puis une fois de plus condamné à mourir sur la grande place de Storghein . Le jour J arriva enfin pour le jeune homme, et ce fut donc après avoir passé trois jours en prison, à partager sa cellule avec les rats, qu'il fut mener, avec un grand sourire aux lèvres, devant le bourreau et sa fameuse hache . La phrase qu'il prononça devint même célèbre dans les annales de la piraterie, tout comme sa fuite ... Mais j'ai bon, retournons à nos moutons, vous voulez bien ? Je vous raconterais peut être la suite plus tard, si vous êtes sage ...

Enfin bref, en marchant, Ienzo réfléchit au moyen qu'il avait de voler ce rhum . Tout d'abord, il eu l'idée d'accéder à l'endroit où la cargaison était stockée en creusant un long tunnel partant des égouts, mais tout bien réfléchit, le rhum aurait déjà été livré qu'il aurait à peine trouvé où et comme creuser . Seconde hypothèse, attendre que le type chargé de livrer la cargaison passe par là et lui sauter dessus, l'assommer et mettre les voiles avec le rhum . Seul bémol en vue, c'est que pour une race d'alcoolique comme les Astorgs, la cargaison aurait surement été placée sous bonne garde, et à moins d'être totalement inconscient ou stupide, mieux ne valait pas s'approcher du rhum . Dernier plan d'action imaginé par le pirate : s'introduire en toute discrétion à bord du Titouanick armé d'une masse, partir dans la cale et marteler le sol jusqu'à ce qu'une voie d'eau se forme et que le navire coule . Après ça il n'y aurait plus qu'à peindre le nom du navire coulé sur la coque de "l'Orage sanglant", et le tour aurait été joué ! Mais après mure réflexions, Ienzo laissa aussi tomber cette idée . Elle présentait trop de risque . Bien que ce fussent un équipage d'Astorgs qui le constituait, l'équipage du Titounick n'aurait pas eu la stupidité de laisser grimper un inconnu à l'intérieur de leurs navire avec une masse et de le laisser le couler comme bon lui semble . Quoique ... Tant bien même qu'il auraient laissés Ienzo rentrer et couler le navire, ce dernier aurait mis des heures à couler, et puis, le capitaine Cassandra n'aurait surement pas permis au pirate de rebaptiser le navire comme il voulait ...

Finalement, Ienzo optât pour une autre stratégie et ce n'est que quelques minutes plus tard qu'un homme portant de grosse lunette et une ample moustache, vêtu de bleu et portant un étrange chapeau de la même couleur que ses habits fit son entrée dans la taverne où se trouvait la cargaison . Il exhibât pendant un quart de seconde au gérant une fausse pièce d'identité, tout en expliquant qu'il faisait partit de la C.E.V.A.S, la commission d'enquête de vérification des alcools de Storghein et lui demandât gentiment s'il pouvait examiner les alcools de l'établissement, et en particulier la cargaison qui devait être faite à un certain navire du port ...

BAM !
Le gigantesque poing du tavernier s'abat avec brutalité sur le comptoir. N'as tu donc pas remarqué à qui tu t'adresse, pauvre petit Ienzo ? Regarde bien cet homme qui te fait face. Regarde bien cette carrure de brute épaisse. Cet homme là n'est pas un enfant de cœur, avec ses muscles d'acier et son bide rebondi et entretenu à coups de pintes de bière. Non, non ! Cet homme-là, c'est un Astorg ! Et sais tu de quoi les Astorg sont le plus fiers après leur virilité ?

« COMMENT ? »

Le tavernier rugi de colère et d'indignation. Ses yeux injectés de sang te foudroies, tandis que l'agréable odeur qui s'échappe de sa bouche te soulève l'estomac. Ta bêtise se trouve bien punie.

« ES-TU ENTRAIN D'INSINUER QUE MON ALCOOL N'EST PAS BON ? MON RHUM EST LE MEILLEUR DU PAYS ! POUR QUI TE PRENDS TU GRINGALET POUR TE PERMETTRE DE VENIR JUGER MES DIVINS NECTARS ? »

La brute tape une nouvelle fois le comptoir, juste devant toi. L'insulte suprême que celle de douter de la qualité de ses produits. Pas très malin tout ça, Ienzo.
Que vas-tu donc faire maintenant ? As-tu la langue assez bien pendue pour le convaincre de te laisser voir la cargaison ? Dans tous les cas, saches que tu es très, mais très mal partit.

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