Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini)

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Capitaine des Faucons
Lilith
Lilith
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[DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini)
   [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini) EmptyLun 17 Déc - 14:34

Les rayons du soleil d'automne doraient la cité des Amazones et illuminaient d'or et de carmin la forêt dans laquelle elle avait élu résidence. En ce jour sans nuage, l'air était étonnement doux en ce début d'automne et les Amazone profitaient de ce beau temps de diverses manières. Les unes déambulaient paisiblement dans les rues, les autres faisaient les grand ménage avant l'hiver, celles-ci encore partaient à la pêche ou à la chasse. Lilith, quant à elle, se refaisait un stock de flèches après avoir aéré sa parcelle de la maison qu'elle partageait avec une consœur. Pour ce faire elle s'était installée contre le mur dans la rue.

La jeune femme avait posé sur un tabouret bas un panier rempli de plumes préalablement teintes en rouge, posées par terre à sa droite, se trouvaient une dizaine de branches taillées en frêne et dans un petit sac de toile ouvert dépassaient des embouts de flèches en fer. Les embouts étaient de deux sortes : pointues et rondes. Les rondes servaient à chasser les oiseaux, bien que ce ne soit pas la spécialité de la Sentinelle, et parfois à assommer quelqu'un sans le tuer.

Tranquillement Lilith polissait une branche pour limiter les bosselures et accrocs qui pourraient ralentir la flèche tout en regardant la rue et ses passantes. Certaines la saluaient et elle leurs répondaient avec un grand sourire heureux. La coquetterie était de mise chez les femmes libres, non pas celle de séduction répondant aux désirs masculins, mais celle qui se voulait embellir pour le plaisir de son propre ego. Lilith ne dérogeait pas à la tendance, la Sentinelle avait revêtu pour la journée une belle robe de coton doublée verte aux broderies ocres et noué son épaisse chevelure d'un foulard à la teinte rouille.

À quelques pas d'elle, un fleuriste présentait ses fleurs qui répandaient dans la rue leurs parfums grisants.


« Qu'elle belle journée » Dit Lilith pour elle-même.
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Reine Amazone
Philéa
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Re: [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini)
   [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini) EmptyJeu 20 Déc - 5:26

De tout temps, bien avant que son destin ne l'appelle à devenir reine de la fière cité Amazone, la jeune femme avait toujours aimé l'automne. Certes appréciait-elle toutes les saisons en général, pour leurs particularités appréciables tant en été qu'en hiver, mais elle aimait par dessus tout l'automne. C'était en automne qu'elle avait pour la première fois rencontré Jacen, et en automne encore qu'elle avait donné la vie à ses triplés. Beaucoup de choses avaient changé sa vie durant cette saison et si certaines lui étaient pesantes, elle ne regrettait rien ou presque. Les rayons du soleil donnait à sa cité un aspect divin. Illuminée de milles couleurs, le soleil dorait les murs des demeures Amazones et le sol se couvrait d'un aspect vermeil qui lui sied si bien. Philéa se leva ce jour-là avec l'envie irrépressible de faire un tour dans sa cité. Cela faisait bien longtemps que les affaires du royaume avait grappillées tout son temps libre si bien qu'elle avait envie de voir ses sœurs, de savoir comment elles se portaient plutôt que de rester derrière son bureau de travail à remplir diverses papiers, certes importants mais barbants.

La Cydienne sortit de la salle du trône après avoir signifié à Kiera, sa chef des Sentinelles, qu'elle ne souhaitait pas être accompagnée. Inquiète, cette dernière avait tenté de protester mais Philéa avait objecté, comme toujours, qu'elle ne courrait aucun danger dans sa cité et que si tel devenait le cas un jour, alors elle ne méritait plus d'être reine. La jeune Astorg sembla vexée mais elle ne s'en préoccupa pas, à ses yeux, voir si ses sœurs allaient bien était plus important que sa propre sécurité et elle se savait de toute façon bien gardée au sein même de la cité. Qui oserait la toucher ? Ses sœurs ? Les soumis peut-être mais dans ce cas, ils tâteraient de son fouet avant d'avoir pu dire un mot.
Retournant dans sa chambre, la mère de famille prit le temps d'aller embrasser ses enfants. Sans être une mère poule, Philéa prenait soin d'eux et veillaient à ce qu'ils ne manquent de rien certes, à l'image de tous les enfants de Muria, mais aussi à ce qu'ils jouissent d'une éducation parfaite qui les lanceraient dans la vie du bon pied. Si Eléa et un jour lointain Aedan monteraient sur le trône à sa mort, ce ne serait jamais le cas, sauf malheur qu'elle préférait éviter, des suivants. Jelenna semblait avoir trouvé sa voix dans la religion et l'art Templier, si cela ne plaisait guère à Philéa, elle savait que le jour venu, Eléa la choisirait pour Chef des Sentinelles. L'enfant, réincarnation de Diane, ne pouvait échapper à ce destin et s'y préparait de son mieux et quelque part, sa mère pensait qu'elle serait la plus à même de mener à bien les batailles et de conseiller son aînée. Elana et Denea étaient encore trop jeunes pour prétendre à un avenir quelconque mais Philéa comptait bien leur offrir un avenir brillant. Il faudrait succéder à bon nombre de poste et vu la vivacité d'esprit de ses filles, elle les savait bien parties dans la vie. Leur complicité serait un atout formidable et sans doutes seraient-elles soient de grandes guerrières soient de grandes diplomates quand on voyait l'influence qu'elles avaient tant sur leur frère que sur les autres. Luckhàs était sans doutes le plus mal loti, né homme dans une cité de femmes, il n'aurait droit à rien de plus qu'au respect de son rang, et encore. Mais fort heureusement, si Philéa se sentait parfois désemparée, Eléa prenait les bonnes décisions à son égard. Elle faisait de lui un véritable petit prince et l'ancienne Sentinelle savait qu'elle lui réservait une place de choix auprès d'elle. Sans doutes serait-il scribe royal, ce qui suffirait amplement à lui offrir une vie digne d'un prince dans cette cité. Sansa et Lyanna auraient à leur tour leur chance, c'était certain. Philéa y veillait et leur père également de son côté.

Saisissant des vêtements propres et beaucoup moins généreux que ceux qu'elle portait d'ordinaire pour les séances officielles, la souveraine enfila une robe relativement simple ayant pour seule extravagance la fourrure qui la cerclait au bas de l'habit. De l'hermine immaculée mouchetée de noir qui s'accordait à merveille avec le rouge sombre de la robe en question. Son bracelet-serpent le long du bras droit, elle laissa ses cheveux libres de leurs mouvements rouler jusqu'au creux de ses reins. Enfilant ensuite des bottes noires, elle sortit, couvrant ses épaules d'une cape légère doublée à l'intérieur d'une fiche couche de fourrure. Elle accrocha enfin à sa ceinture son fidèle fouet et signifia au Pâtre d'une caresse sur la tête de rester coucher dans son panier, à veiller sur sa dernière née et sortit sans attendre.
La cité recelait toujours de milles parfums, de milles senteurs qu'elle appréciait tant. Elle aimait d'autant plus la sincérité de ses habitantes, qui ne la jugeaient pas pour reine et ne la toisait pas comme telle. Elles restaient elles-mêmes, la saluant quand elles en avaient l'occasion ou passant leur chemin les bras chargés et l'esprit ailleurs. Philéa aimait cela et n'aurait pas voulu du contraire, pour rien au monde. Elle savait ses Amazones tranquilles, en paix et prospères et elle les savait heureuses. Tant que son peuple était heureux, elle demeurerait reine. La Cydienne vogua de rue en rue sans but précis, se contentant de profiter de ce temps si appréciable où elle n'était qu'une Amazone parmi les autres. Tandis qu'elle marchait au hasard des rues, elle buta et manqua de trébucher sur un panier rempli de morceaux de bois, posé à même le sol. Reprenant contenance, elle posa son regard sur la propriétaire de ce panier et remarqua son activité. Amusée plus qu'autre chose, Philéa s'exclama tout de même :


« Je n'avais pas vu ton panier, j'espère ne pas avoir endommagé tes flèches. »

Une façon quelque peu étrange de s'excuser mais l'ancienne Sentinelle n'avait jamais été douée pour cela de toute façon, bien avant d'être reine d'ailleurs. Colérique, elle envoyait parfois balader Jacen (rarement d'accord, leurs disputes étaient peu fréquentes) juste pour ne pas s'excuser. Quoi qu'il en soit, elle décida de converser un peu avec la jeune femme et la détailla en conséquence. Son visage lui rappelait quelque chose, sans doutes parce qu'elle était Sentinelle et qu'elle l'avait croisé lors des dernières inspections de l'armée mais elle ne parvint pas à mettre un nom sur ce visage et en fut contrariée. Elle qui apprenait les noms de ses Capitaines, et tentait de retenir au mieux celles de toutes ses Amazones ne parvenait pas à mettre un nom sur cette personne. Sans se décontenancer pour autant, elle demanda simplement :

« Quel est ton nom ? »


Plutôt que de chercher, mieux valait demander à ceux qui savaient.
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Capitaine des Faucons
Lilith
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Re: [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini)
   [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini) EmptySam 22 Déc - 2:55

Une fois toutes ses baguettes soigneusement inspectées, Lilith en saisit une et lia une pointe. Elle prenait tout son temps, relevant la tête par intermittence sous saluer un autre sœur Amazone ou pour laisser son regard flâner sur la rue. Plus loins, une femme d'âge mûr balayait les feuilles mortes devant sa porte. Des petites filles s'amusaient à en ramasser les plus belles, celles qui étaient mieux conservées et plus colorées, afin de les ajouter précieusement dans leur collection entre deux pages d'un livre vierge dans lequel les feuilles sècheront sans se décomposer. Au printemps, les mêmes fillettes avaient ramassé les fleurs sauvages et Lilith leur en avait apportées provenant de l'extérieur de la forêt.
La vie était belle à Muria. Rude de temps à autre bien sûr en hiver par exemple et cinq ans plus tôt les Amazones avaient suivi avec angoisse l'invasion erathienne qui avait bouleversé tout Azthia, inquiètes que les sbires d'Azael viennent détruire la cité cachée à l'instar de Ptot Tàh. Autrement les habitants, soumis compris, étaient en paix et c'était pour protéger cette paix que la jeune Cydienne s'était engagée parmi les Sentinelles. Cela et aussi par reconnaissance envers la cité qui les avait accueillie sa mère et elle huit ans plus tôt.
Si Lilith se languissait parfois de sa ville natale et de son père et ses frères qu'elle n'avait plus revus depuis elle n'envisageait pas de quitter Muria pour s'installer ailleurs. Il faurdait l'y forcer !
La Sentinelle revint à sa flèche en devenir et s'assura que la pointe y était bien liée avant de tailler les encoches qui accueilleraient les plumes. La partie était ardue et précise, l'entaille devant faire la taille et la largeur exacte pour que la plume entre sans pouvoir s'ôter toute seule. Concentrée à sa tâche Lilith ne fit pas attention à l'Amazone qui passait près d'elle d'elle et fut surprise en entendant le bruit de ses baguettes se répandre sur le sol. Son premier réflexe fut de tourner la tête vers le panier et de voir qu'il avait été renversé par une personne. Elle releva la tête en l'entendant parler et fut surprise de voir devant elle la reine des Amazones.


« Je n'avais pas vu ton panier, j'espère ne pas avoir endommagé tes flèches. » 

Elle ne répondit pas de suite à sa phrase, un peu interdite car elle ne s'attendait pas à voir la reine dans le quartier rose. Cela aussi c'était Muria : la reine venait se promener seule dans la cité sans crainte ni mépris.

« Quel est ton nom ? »

Lilith esquissa un sourire, elle avait été présentée à Philéa lors d'une de ses inspection des Sentinelles, mais elle aurait été étonnée que la reine ait retenu son nom parmi tous ceux qu'elle avait du entendre ce jour-là.

« Je m'appelle Lilith Grandvin, je suis Sentinelle dans la section des faucons et pour les baguettes… »

Lilith les ramassa pour les remettre dans le panier, les inspectant rapidement au passage.

« Aucune n'est cassée, vous n'avez pas de soucis à vous faire. »

La sentinelle releva la tête avec un grand sourire, puis se dit qu'il était peut-être impoli de rester accropie pour lui parler et se leva.

« Profitez-vous aussi du beau temps ? Pour ma part je trouve que le meilleur moyen de profiter de la beauté d'un site est de s'y retrouver. »

Lilith regarda Philéa dans les yeux. Avant de jeter un coup d'œil dans la rue.

« Je suis tout de même étonnée que Kiera vous ait laissée vous promener seule. »Dit Lilith amusée.
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Philéa
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Re: [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini)
   [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini) EmptyLun 24 Déc - 14:46

S'il y avait bien une chose que la souveraine n'aimait pas, c'était l'ignorance. Plus exactement, sa propre ignorance car elle tolérait tout à fait que quelqu'un ignore quelque chose, c'était le propre de l'homme. La concernant, elle ne supportait pas de ne pas savoir ce qu'il se passait dans sa cité et encore moins d'ignorer les problèmes de ses précieuses Amazones. Plus encore, la Cydienne ne tolérait que rarement sa propre ignorance concernant ses sœurs. Elle connaissait son prénom, elle en était certaine et pourtant, ce dernier ne lui revenait pas en mémoire. Agacée et contrariée, Philéa avait préféré poser la question plutôt que de se fourvoyer. S'il y avait bien quelque chose qu'elle supportait encore moins que sa propre ignorance, c'était de se couvrir de honte. Fière et têtue en tout temps et en toute heure, Julian n'aimait pas que l'on découvre ses propres faiblesses. En somme, elle aurait préféré que sa mémoire ne lui fasse pas défaut mais depuis la naissance de sa petite dernière, son corps souffrait et sa mémoire comme ses capacités physiques s'en ressentaient et ce, même si elle le cachait aux autres. Seul Jacen était au courant et cela l'amusait beaucoup de voir sa femme en proie à la vieillesse. Philéa demeurait toujours belle malgré son âge et ses grossesses répétées et si son corps commençait à montrer les premiers signes de faiblesses, elle n'en demeurait pas moins pleine de vie et en bonne santé mais son inquiétude quant à sa vieillesse annoncée la perturbait une fois seule avec lui. Plus elle s'inquiétait, plus il souriait et la taquinait mais il soulageait avec douceur ses articulations douloureuses.

Philéa sourit en voyant à quel point ses pensées pouvaient s'égarer parfois. De tout temps, ses proches n'avaient eu de cesse de lui dire qu'elle avait trop tendance à se perdre dans ses pensées mais tous louaient ses talents de stratège, de tacticienne et de politicienne aussi, elle ne prêtait que peu attention à ce genre de remarques. C'était ce caractère un peu prétentieux et rêveur qui lui avait permis de faire ce qu'aucune reine Amazone n'avait su entreprendre jusque là. Sa mère avait par le passé était une grande souveraine à son tour cependant, sa volonté farouche de fermer la cité aux autres l'avait rendue fragile et forte tout à la fois. Nessa avait mis la cité à feu et à sang et plus aucune Amazone ne se souvenait d'elle en dehors des anciennes de la cité, ce n'était pas pour rien. Muria avait besoin d'un chef et Philéa avait eu la chance d'être la personne qui suffirait à la faire briller, le reste revenait uniquement au mérite de ses sœurs ! De tous les souverains de ces contrées, la Cydienne était la plus à même de comprendre qu'elle ne devait sa place qu'à ses bons choix et à la fierté de ses protégées.

La jeune femme reporta son attention sur la demoiselle et ses flèches. Combien de temps avaient duré ses élucubrations internes ? Philéa l'ignorait mais peu de temps visiblement car son interlocutrice n'avait toujours pas répondu. Elle esquissait un sourire léger que Philéa lui rendit avec la plus grande simplicité. Pour rien au monde la reine n'aurait voulu être dans une autre cité, elle aimait Muria, elle aimait ce lien entre chacune des femmes qui y vivaient.


« Lilith, je ne parvenais plus à mettre un prénom sur ton visage. » là encore, il s'agissait d'une excuse à la Philéa.

Sans doutes que le mauvais caractère d'Eléa venait de là, de ce que sa mère avait toujours ou presque été incapable de s'excuser quoi que cela ne valait pas les disputes avec son père où elle était incapable de reconnaître ses tords. Quoi qu'il en soit, elle avait parlé d'une voix calme et sereine, et ses yeux trahissaient aisément son mécontentement. Il lui était peu supportable de ne pas s'être souvenue de son prénom et maintenant qu'elle le savait, elle se souvenait parfaitement de la scène où, tandis qu'elle inspectait les rangs de la section en compagnie de leur Capitaine, Kiera, la jeune femme s'était présentée à elle.

D'un geste souple, Philéa aida la jeune femme à ramasser les dernières baguettes qui jonchaient le sol pour les déposer dans le panier. Un rapide coup d'oeil lui assura qu'elle ne les avait pas endommagée mais mieux valait l'assentiment de leur propriétaire pour en être sure. Le temps où elle était une Sentinelle parmi les autres était révolu depuis des années et sans doutes avait-elle perdu l'habitude même si elle veillait sur ses armes seules.


« Tant mieux » répondit-elle dans un premier temps avant d'ajouter, « Il m'aurait été difficile de remplacer des flèches d'aussi bonne qualité. Je suis ravie qu'elles soient entre tes mains plutôt qu'entre celles de nos ennemis ! » plaisanta-t-elle.

Elle observa avec calme la jeune Sentinelle sans se départir de son sourire serein. La jeune femme était agréable, elle parlait sans retenue, ce qui était appréciable et, si elle se sentait obligée de se redresser par politesse, elle n'en demeurait pas moins naturelle avec sa supérieure. Peu importait les titres dans la tête de Philéa, au sein de Muria, chaque Amazone était sœur avec la voisine, qu'elle soit reine, acrobate, fermière, élémentaire, érudit ou forgeron.


« Le temps est clément aujourd'hui et j'étais lasse de la paperasse. Cela faisait bien longtemps que je n'étais pas sortie du palais. J'ai toujours aimé parcourir la cité et je la trouve particulièrement belle en automne, lorsque les rayons du soleil viennent lécher les façades et offrir à la terre des couleurs vermeilles. »


Elle avait parlé sans retenue aucune, emportée par sa sincérité. Habituée au jeu de la politique, elle n'en restait pas moins humaine et adorait partager la simplicité de ses émotions. Il y avaient eu tellement d'événements qui avaient secoué Azthia ces dernières années et ces derniers mois que profiter de la vie quelques heures comme tout à chacun était devenu vital pour Philéa.

« Tu sembles beaucoup tenir à cette cité pourtant, dans mes souvenirs, tu es née dans le Joyau. »

Ce n'était pas un reproche, uniquement une constatation. Philéa était habituée aux politiciens, pas au commun des mortels et encore moins aux femmes de l'âge de Lilith. Elle traitait avec ses filles et son mari et en dehors, seul le Conseil et Kiera avaient en général son temps. Pourtant, elle aimait parler avec ses sœurs et regrettait de n'avoir pas le temps de le faire plus souvent et plus longtemps.
La remarque de la jeune femme la fit sourire de plus belle et elle ne put s'empêcher de rire le temps d'un instant.


« Je crains que cela ne la rende malade la pauvre, mais que craignais-je à sortir seule ici ? Une reine qui craint ses sœurs ne devrait pas être reine. » répondit-elle amusée à son tour, « Je suis sure qu'elle me surveillerait si elle le pouvait et qu'elle m'enchaînerait au trône pour que rien ne m'arrive mais j'ai besoin de liberté et elle a doit pouvoir profiter de sa fille, quoi qu'elle en dise. Ils grandissent trop vite à son âge et je pourrais bien lui rappeler à quel point elle-même a vite grandi. » ajouta-t-elle d'une voix tout autant amusée, « Tu verras quand tu en auras, à moins que tu n'en ai déjà »

A bien la regarder, la demoiselle ne devait pas avoir plus de vingt ans mais si elle-même n'en avait que dix huit quand Eléa était née et sa propre fille n'en avait pas plus lorsqu'elle avait eu sa petite Aedan. L'âge n'entrait pas en ligne de mire mais la Sentinelle ne lui paraissait pas spécialement préoccupée, signe distinctif d'une jeune mère. Quoi qu'il en soit, elle était libre de faire ce qu'elle voulait, quand bien même aurait-elle un enfant.


« Tu te prépares à chasser ? » conclut-elle en désignant les flèches, doutant qu'elles soient toutes destinées à la chasse.
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Lilith
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   [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini) EmptyMer 26 Déc - 4:22


Lilith rit en entendant le commentaire sur Kiera, oui c'était bien son genre d'attacher la reine pour l'empêcher de se mettre en danger et dû se retenir d'imaginer la capitaine des Sentinelles enfant. À ce propos, Philéa lui demanda si elle en avait. Elle secoua la tête pensive. Comme toutes les filles elle avait grandit en jouant à la mère avec ses poupées, adolescente et privée de sa propre mère elle s'était imaginé un enfant pour combler ce manque affectif offrant à sa poupée les mots de réconforts et d'amour qu'elle n'entendrait plus de la part de sa mère. Oh bien sûr il aurait été injuste de prétendre que la jeune fille avait manqué d'affection de la part des Amazones, mais aucune de ces femmes n'avait pris la place maternelle se cantonnant aux rôles de tantes et grandes sœurs. Cependant si Lilith avait fantasmé la maternité elle n'avait jamais envisagé dans la réalité d'avoir un enfant.

Pensive elle ne réalisa pas de suite à la question de la reine. Elle baissa les yeux sur les pointes de flèches diverses. Philéa était une ancienne Sentinelle, bien que Lilith n'ait jamais eut l'occasion de la voir à l'œuvre, le travail des flèches devait lui rappeler des vieux souvenirs.


« Je n'envisage pas d'aller chasser aujourd'hui, non, bien que le temps soit clément. Je renfloue mon stock qui se vide rapidement, une archère sans flèches ne vaut guère mieux qu'un épéiste qui néglige de dérouiller son épée. »

Sentant une pointe de nostalgie dans le regard d Philéa, elle lui proposa de se joindre à elle pour concours amical de tir-à-l'arc un de ces jours.

« Je vous aurais bien proposé de m'accompagner à la chasse, mais je sens que Kiera me l'aurais fait regretter. »

Ajouta-t-elle les yeux pétillants de malice. Et la capitaine des Faucons aurait eut raison, comment asssurer la sécurité de la reine dans la forêt dans laquelle parvenaient des hommes ? La chasse était le moyen le plus sûr de tuer quelqu'un discrètement selon Lilith.

« Il me semble ne pas vous avoir répondu au sujet des enfants, non je n'en ai pas. Et ma foi, j'ai du mal à m'imaginer en avoir… J'ai été élevée avec des contes où les enfants étaient le fruit de l'amour des protagonistes, immanquablement hommes et femmes, alors malgré toutes les mères seules de Muria, je ne peux envisager d'avoir un enfant sans un homme que j'aimerais. Si j'en rencontrais un, peut-être qu'à ce moment-là l'envie d'en avoir se réveillerait, mais cela s'anonce dur : aucun soumis ne m'attire et les hommes libres qui osent s'approcher de la cité n'ont pas le temps de se me charmer avant d'être capturés ou tués! »Conclu-t-elle en riant.

Lilith offrit un regard complice à la reine en masquant la pointe de tristesse qui arrivait de ses souvenirs. Il y avait un homme auquel elle tenait particulièrement. Son frère Galien. Lors de certains soirs où la Sentinelle était seule et atteinte de nostalgie elle en venait à craindre que le jeune homme parvienne aux abords de Muria en tentant de la retrouver et se fasse arrêter ou pire tuer. Elle était persuadée au fond d'elle que Galien ne méritait pas le sort des soumis comme certains autres hommes à la onsidération dégradante envers les femmes.

Les traits typiquements cydiens de Philéa et sa sincère affection pour ses sœurs l'encouragèrent à se confier.


« Vous êtes originaire vous-même de Cydonia, pourquoi l'avez-vous quitté ? À vrai dire, je n'avais que douze ans quand je suis arrivée ici. C'est beaucoup mais même temps je m'aperçois que c'est peu. Plus je m'assagit et plus je réalise que je ne connais de ma cité natale que le quartier noble dont je suis issue qui ne représente qu'un pan de la ville et ma mère est morte sans me dévoiler les raisons de son départ, je ne peux qu'imaginer ce qui l'a fait fuir avec moi et tout ce à quoi je pense m'effraient car ils me font voir mon père sous un visage que je ne peux me représenter. Vous m'aviez demandé pourquoi j'aimais Muria ? Je l'aime parce qu'ici je peux tirer à l'arc sans me cacher, parce que les Amazones m'ont non seulement accueillis mais intégrées à elles. Je l'aime parce que la paix qui y réside n'est pas hypocrisie, parce que la reine de cette cité vient se promener seule au milieu des siennes et se soucie de leurs flèches quand elle les renverse. Voilà, j'aimes Muria et même si un jour je l'a quitterais pour revoir Cydonnia je sais que j'y reviendrais dussè-je ramper! »

Lilith se tut. Parce qu'en dire plus ne serait que se répéter. Parce que sa diatribe avait gonflé sa gorge d'émotion. En parlant elle réalisait à quel point sa fuite de Cydonia huit ans plus tôt l'avait marqué et que sans l'amitié des Amazones elle ne se sentirait pas aussi bien aujourd'hui. Elle craint un peu de laisser trop ses angoisses transparaître devant Philéa, après tout elle était une Sentinelle et se devait de protéger la reine et non pas lui montrer sa faiblesse.
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Il était une chose à laquelle Philéa tenait par dessus tout, c'était le bien être de celles qui l'avaient mises sur le trône. La cité pouvait être des plus prospères qu'elle en aurait été malade si les Amazones étaient malheureuses ! La Cydienne aimait ses fidèles Sentinelles comme les autres à l'image de sœurs, de filles, de mères. Toutes ensemble, elles formaient une seule et unique famille unie sous la bannière de la liberté. C'était ensemble qu'elles étaient devenues libres et ensemble seulement qu'elles étaient en mesure de le demeurer. Nul ne jugeait dans la cité des femmes libres et la souveraine s'inquiétait du sort de chacune d'entre elles avec sincérité. A l'image de ses enfants, elle espérait que chaque femme trouve sa place au sein de Muria. En entendant la jeune femme rire si sincèrement, la dame ne put douter un seul instant de plus qu'elle était heureuse et que, visiblement, rien ne lui manquait. Parfois, la reine éprouvait le regret de ne pas posséder le don de l'Esprit comme son mari ou ses filles aînées car ces derniers n'avaient aucun mal à la rassurer lorsqu'elle les questionnaient à ce sujet. Cependant, ne possédant pas ce don naturel, la belle se décidait à faire confiance aux femmes qui l'entouraient. Elle prenait leurs sourires pour les plus précieux des présents et leurs larmes comme le plus terrible des affronts.

La demoiselle était plutôt pensive concernant les questions posées par sa supérieure hiérarchique ce qui intrigua Philéa. D'ordinaire, les gens répondaient franchement à ce genre de questions et ceux qui mentaient étaient facilement repérables. Ceux qui parlaient d'enfants sans en avoir en dressaient un portrait soit trop idéaliste soit trop horrible pour qu'il s'avère vrai. Lilith quant à elle était plutôt pensive, comme si cette question avait secoué en elle quelque chose qui n'aurait pas du être réveillé. Là encore, l'ancienne Sentinelle regrettait de ne pas avoir le don de l'Esprit pour lire les pensées de ses Amazones et les comprendre au mieux. Il était tellement difficile de communiquer avec quelqu'un lorsqu'il ne le souhaitait pas … Les secrets, tout le monde en possédait certes, et sans doutes elle la première cependant, elle n'aimait pas ne pas comprendre quelque chose et l'âme humaine était en cela trop perverse à ses yeux, lui cachant mille et uns secrets.
Souvent, Philéa se questionnait sur la maternité. Les Amazones vivaient en général leur vie libre sans enfant et ne concevait pas spécialement d'en avoir à elles. Certes plus de la moitié en avait tout de même sinon, comment expliquer leur croissance, mais pour les plus jeunes, la maternité était quelque chose de peu intéressant et de peu attirant. Elle les comprenait. Si Philéa n'avait jamais regretté d'avoir eu Eléa, elle avait cependant regretté toute sa vie de l'avoir eu aussi tôt. A peine adulte, elle avait eu cette vie entre les mains, vie qu'elle devait protéger et chérir plus que tout, plus que la sienne. Encore un peu adolescente et privée de mère, la Cydienne s'était sentie démunie et sans doutes cela expliquait-il beaucoup de ses mauvais choix passés. Ce qu'elle avait estimé bon à l'époque l'aurait-il été dans d'autres circonstances ? Si Jenaa était restée à ses côtés par exemple. La jeune femme n'aurait malheureusement pas la réponse à cette question et il était certainement étrange de la part d'une reine que de poser des questions aussi personnelles à ses « sujets », quand bien même les « sujets » en question étaient les femmes les plus libres d'Azthia !

La suite de la conversation poussa l'élémentaire à se concentrer sur l'art qu'elles partageaient. L'art de la chasse, du tir à l'arc, c'était quelque chose que Philéa n'avait jamais oublié, quand bien même les années depuis ses débuts de Sentinelle étaient passées à vitesse folle. Même lorsqu'elle ne vivait pas à Muria, enfant, elle admirait les archers de l'armée qui s'entraînaient non loin de la boutique de fleurs familiale. Lorsqu'elle avait tenu un arc entre ses mains la première fois, elle s'était sentie fière, forte et extrêmement vivante, comme si le monde tenait entre ses mains frêles. Lorsqu'elle avait tiré sa première flèche, elle avait senti le vent de la liberté couler dans ses veines. L'arc demeurait son arme favorite même si le fouet était beaucoup plus efficace, lui offrant la portée nécessaire en combat et lui évitant les désagréments du combat rapproché que pouvait présenter l'arc.


« En effet » répondit-elle avec le sourire, amusée par la réflexion.

Adolescente, Philéa n'était pas le genre à se soucier de ces détails. Qu'il manque une fleur dans un bouquet, qu'il manque une boucle d'oreille, un Talent dans sa bourse, un lacet à ses chaussures ou encore, tout pleins de détails du genre, la demoiselle s'en moquait. Elle vivait la vie comme elle venait et sortait tellement peu en dehors des livraisons qu'elle effectuait dans la cité pour son père que cela n'avait pas grande importance. Aujourd'hui, mieux valait qu'elle évite d'apparaître si négligée …


« Quand je suis arrivée ici, j'étais à peine plus âgée que toi je pense aujourd'hui, et je ne me souciais pas vraiment de ce genre de détails. C'est parce qu'on m'a sauvée la vie sur un champs de bataille que j'ai compris l'importance de ces petits détails »
lâcha-t-elle avec un clin d’œil complice.

Il lui était difficile de se sentir si vieille, elle avait certainement le double de l'âge de la gamine qui au final, aurait pu être la sienne mais étrangement, elle aimait ce moment en sa compagnie. Lilith ne faisait pas attention au titre, pas plus qu'elle ne faisait attention à son ascendance, c'était appréciable ! De plus, la jeune femme était amusée par les remarques de Philéa et si cela lui faisait mal quelque part de se sentir si vieille, si pleine de souvenirs, elle appréciait néanmoins la compagnie de la Sentinelle.


« J'accepte le défi avec plaisir, si le cœur t'en dit » répondit-elle à l'évocation d'un concours de flèches.

La réplique suivante ne manqua pas de la faire rire. Oui, il y avait fort à parier que Kiera prenne très mal une petite escapade en forêt sans Sentinelle, ou presque, pour la surveiller et veiller à sa sécurité. Comme si les lapins et les écureuils pouvaient la mordre ! Quoi qu'il en soit, mieux valait se montrer prudente et raisonnable pour une fois et éviter de rendre chèvre sa pauvre chef des Sentinelles.


« Chaque enfant dans cette cité est le fruit de l'amour, peu importe les circonstances, peu importe que certains préfèrent quitter la cité une fois leur peine purgée, chacun est libre d'aimer. Tu as cependant raison sur un point, il est difficile pour les hommes de nous aimer mais ce ne sont pas les murs de notre cité qui les en empêchent, sois-en certaine. »

Philéa n'avait jamais eu confiance en eux. Elle avait inculqué cette crainte à ses filles. Plus encore, elle pensait que les hommes ne pouvaient aimer que s'ils le désiraient vraiment. Beaucoup considéraient que les femmes n'étaient que des objets, c'était la raison pour laquelle beaucoup de femmes venaient peupler Muria et beaucoup d'hommes la quittaient. En réalité, vivre ici ou ailleurs ne changeait rien aux yeux de la reine, seule changeait l'envie d'un homme de cesser d'être une bête et de se montrer raisonnable et aimant. Les enceintes de la cité n'étaient pas une entrave pour elle, c'était le cœur même des hommes le problème.

« Le jour où tu seras prête, tu le sauras bien vite » ajouta-t-elle en souriant.

Elle avait vraiment l'impression d'être une mère pour le coup en s'entendant parler mais elle écarta cette remarque de son esprit.

La suite de la conversation ému Philéa plus qu'elle n'aurait pu s'en douter. Il était rare que l'on se confie à elle et d'autant plus avec autant de sincérité. Elle eut du mal à cacher son émotion mais décida tout de même de se montrer honnête envers Lilith. Que son histoire soit connue ou non, peu importait aux yeux de la dame.


« Je suis née à Cydonia, j'avais vingt-cinq ans quand je l'ai quitté. Ce jour-là, j'ai tourné le dos à tout ce qui avait fait jusque là ma vie. J'ai oublié mon père qui m'avait protégée après le départ de ma mère, j'ai trahi mon époux en lui volant son unique fille et je suis venue me réfugier à Muria. J'ai trouvé ici la liberté que je cherchais depuis tant d'années. J'ai également trouvé des réponses auprès de ma mère mais toute ma vie, j'ai regretté d'avoir caché la vérité. » la dame marqua une pause et reprit, « Je crois que je l'ai quittée parce que je rêvais d'aventures, je rêvais de gloire et d'illusions. On grandit vite ma chère Lilith et on se rend compte des erreurs passées sans pouvoir rien y faire en sachant pertinemment qu'on refera les même le lendemain. »

Elle marqua une pause avant de reprendre :

« Cydonia est une magnifique cité, elle n'a pas usurpée son surnom. Quand j'étais enfant, j'adorais vagabonder dans les rues marchandes. Les couleurs, les odeurs, les gens, dans mes souvenirs, tout me semble heureux et bon. Qui aurait cru qu'une simple marchande de fleurs ferait un jour trembler les murs du Joyau ? » ajouta-t-elle amusée par le tournant qu'avait pris sa vie, puis, plus sérieuse, elle poursuivit, « Les parents mentent souvent à leurs enfants pour les protéger, ton père n'est peut-être pas aussi mauvais qu'il le laisse paraître. »

La souveraine doutait de ces paroles mais elle espérait que cela suffirait à calmer la jeune femme, peut être à la rassurer. Elle faisait partie de ceux qui mentaient à leurs enfants pour les protéger. Toute son enfance durant, elle avait menti à Eléa puis à Jelenna. Sur leur père, sur les raisons qui l'avaient poussée à venir vivre dans la cité, sur tout ou presque. Pourtant, elle ne l'avait pas fait à mal, peut être avait-elle agi égoïstement mais dans le fond, elle n'avait toujours souhaité qu'une chose, que ses enfants soient protégées.

« Chacun expie ses fautes à sa manière, si un jour une Amazone venait à prendre ma vie parce qu'elle l'estime nécessaire, alors je me battrais pour vivre certes, mais j'abandonnerais toute revendication sur le trône. Je ne suis rien de plus que vous, une sœur parmi les autres. » fut sa seule réponse concernant le reste, ne sachant pas comment exprimer mieux son émotion, « La plupart des femmes qui vivent ici ont connu un destin tragique et cherchent une famille qu'elles n'ont jamais pu avoir au dehors. Elles veulent la paix, la liberté, ce que j'essaye de leur offrir de mon mieux mais une chose est sure, sans vous, rien ne serait possible. Je comprends que ta cité natale te manque, c'est normal. Y as-tu quelques sœurs ou … frères ? »

La reine était saisit par les sentiments de la jeune femme mais ne savait pas comment le lui faire comprendre. Elle avait beau se creuser la tête, rien ne lui venait pour la remercier, tout simplement, pour lui exprimer sa gratitude … Jusqu'à ce qu'elle repense à quelque chose que son interlocutrice avait dit.

« Si je comprends bien, c'est ta mère qui t'as menée ici, comment s'appelait-elle ? »

[ Je me suis permis pour la mère de ton personnage de poser la question. Je me suis dit que si tu voulais connaître la réponse (sur les raisons de son départ), tu pouvais me les donner par MP et Philéa les diraient à ton personnage. Sinon, pas de soucis, je dirais que Philéa ne la connaissait pas ! Je suis désolée, j'ai eu beaucoup d'idées au fil de ma réponse ... ]
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   [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini) EmptyMar 22 Jan - 14:05

Lilith écoutait attentivement Philéa, elle fut d'abord flattée d'entendre que la reine des Amazones ne faisait pas spontanément attention aux détails comme prendre soin des flèches quand elle-même le faisait, mais en fin de compte, c'était plus dû à sa passion pour l'archierie et sa minutie que sa maturité… et de savoir que Philéa relevait son défi de tir-à-l'arc la rendait vraiment heureuse : si cela se faisait elle n'avait pas l'intention de laisser gagner la reine, pas à son activité préférée !

L'Amazone avait écouté presque religieusement quand Philéa lui répondit au sujet de l'amour et des sentiments et de son passé. Ses yeux brillèrent quand elle l'écoutait parler de Cydonia et eut un pincement au cœur en entendant la reine parler de son père. Philéa se méfiait visiblement des hommes, mais en quoi était-ce étonnant de la reines des Amazones ? Quant à Lilith elle se refusait à penser à mal des hommes en général, bien qu'elle ait conscience que sa représentation était un poil trop utopique au vu des exemples masculins qu'elle avait. Elle comprenait cependant la position de la reine, celle-ci avait vécu des choses que la jeune femme qui avait grandit dans des environnements fermés ne pouvait qu'imaginer. Les parents devaient mentir aux enfants… ça elle le comprenait bien cela n'en apaisait pas sa tristesse de ne jamais savoir ce que lui aura caché sa mère. Elle entendit à peine la phrase de Philéa.


« Y as-tu quelques sœurs ou … frères ? »

Des frères… Lilith sourit en repensant à eux.

« J'ai trois frères, tous plus âgés que moi. Mais à bien y repenser aujourd'hui je ne connais vraiment que le plus jeune qui m'a appris à tirer-à-l'arc quand mon père me le refusait. Il me manque terriblement et je rêve du jour où je le retrouverais. Je n'ai qu'une crainte, c'est qu'entre-temps il soit devenu un homme digne de figurer parmis nos soumis. »

Cela dit, Lilith en doutait fortement et tentait de se convaincre à chaque fois. Son frère n'avait rien dit pour empêcher sa mère de partir alors qu'il avait sans nul doute compris qu'il ne la reverrait plus jamais.

« Si je comprends bien, c'est ta mère qui t'as menée ici, comment s'appelait-elle ? »

« Ma mère ? Elle s'appelait Lucinda. Elle est morte peu de temps après notre arrivée à Muria. »

La jeune femme pouvait en parler sans trop de difficulté, malgré la souffrance et le vide qu'avait laissé son absence elle avait fait son deuil.

[ce rp étant placé avant celui de Cydonia je pars sur le principe que Lilith ne savait rien encore des raisons de départ de sa mère. Donc soit Philéa ne la connait pas, soit elle ne sait pas grand chose. Merci pour la proposition ^^]
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   [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini) EmptyDim 3 Fév - 11:19

[ Je vais partir du principe qu'elle la connaît de nom, comme la plupart des Amazones mais sans plus. C'était histoire de relancer un peu, désolée. ^^' ]

Philéa avait remarqué la manière dont la jeune femme l'écoutait, comme si elle prononçait des paroles saintes. La Cydienne avait bien souvent remarqué cet effet sur ses auditoires et si elle n'estimait pas parler mieux que les autres, elle n'avait jamais fait de commentaires à cet égard de peur de blesser ses interlocuteurs. Elle devait bien avouer que c'était un mystère à ses yeux mais après tout, cela ne l'avait jamais vraiment desservie, bien au contraire. C'était grâce à ce « talent » d'orateur qu'elle avait convaincu les plus têtus chefs de cité de s'allier contre l'armée d'Azael, ce qui, entre autres, lui avait permis de sauver sa cadette.

Curieuse, la reine Amazone avait eu tendance à transmettre ce défaut à ses enfants mais en l'occurrence, elle était surtout avide d'en savoir plus sur son interlocutrice, non pour un quelconque aspect malsain de sa personnalité mais pour satisfaire son envie naturelle d'en savoir plus sur celles qui peuplaient sa cité. De toutes les reines qu'avait connu Muria, elle était présentée comme la meilleure et, si elle estimait tout à la fois le mériter et ne pas le mériter, Philéa trouvait également que la moindre des choses était d'en apprendre plus sur les Amazones pour les aider au mieux mais également parce que c'était une question de respect à ses yeux. Avec patience, la souveraine attendit que la jeune femme réponde. Ainsi, elle apprit que Lilith avait trois frères et qu'elle craignait, à l'image de la plupart des femmes de cette cité, de les revoir de peur qu'ils n'aient changés en mal. L'image lui revint en mémoire de sa propre expérience, alors qu'elle craignait de revoir Jacen. Sans doutes n'était-ce pas le même contexte, elle craignait en réalité que son ancien compagnon lui « vole » ses filles …


« S'il n'est pas parmi nos Soumis, c'est qu'il n'a rien à faire parmi eux, tu devrais te raccrocher à cette idée » répondit-elle pour essayer de la rassurer.

Il était peu évident pour elle de la rassurer, ne connaissant que peu son passé et ses expériences mais elle comprenait la crainte de la jeune fille et ne pouvait pas s'empêcher de se sentir proche d'elle. Elle espéra que sa remarque allait la rassurer, il était vrai de toute façon avec l'accord conclu avec Anatoli Clari que si son frère ne faisait pas partie des Soumis présents dans la cité, c'était qu'il n'avait rien à y faire.

Une fois encore, la reine cherchait à aider la Sentinelle sans pour autant savoir pourquoi elle agissait de la sorte. Sans doutes que la Cydienne lui rappelait quelque peu sa fille aînée, en moins impétueuse et en beaucoup plus douce. Le prénom de sa mère lui disait quelque chose mais elle avait du mal à se souvenir de plus. Elle prit la peine de se concentrer quelques minutes avant de répondre calmement :


« Ce prénom me dit quelque chose mais, pour être honnête, je ne me souviens pas d'autres détails. Cependant, chaque Amazone vivant ici laisse une trace. »

L'Amazone ne pouvait pas lui avouer ouvertement que chaque femme vivant dans la cité libre faisait l'objet d'un « rapport » conservé précieusement dans les archives personnelles des souveraines et de leur Conseil. Peu importait de toute façon, si ces documents pouvaient l'aider, autant qu'ils servent.

« Veux-tu retourner à Cydonia ? Je veux dire, pour les retrouver ? » demanda la Cydienne avec patience en prenant le parti de ne pas la juger, après tout, elle même voulait y retourner pour prier sur la tombe de son père mais les relations tendues avec le Joyau l'en empêchait.

[ Désolée, je ne savais pas comment relancer la discussion. Si tu ne trouves pas d'idées non plus, je te propose de nous désengager, qu'en penses-tu ? ]
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   [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini) EmptyMar 12 Fév - 6:20

Lilith acquiesça quand la reine la rassura au sujet de son frère. Elle n'était pas sotte ou naïve au point de croire que tous les mauvais hommes étaient soumis à Muria, mais Philéa avait raison en sous-entendant qu'il fallait être positif. Craindre qu'une chose soit uniquement parce que l'on n'a aucun moyen de vérifier le contraire était néfaste. La jeune femme devait se raccrocher à l'idée qu'un adolescent gentil et prévenant qui regrettait le départ de sa mère ne pouvait devenir un monstre criminel. Galien avait tout ce qui lui fallait pour devenir un grand homme, il n'avait aucune raison de commettre un crime. Et quant à penser qu'il serait devenu un homme odieux avec les femmes, c'était un peu risible : n'avait-il pas bravé l'interdit paternel pour apprendre à sa petite soeur le maniement d'une arme ?

La jeune Amazone eut une pointe de déception quand Philéa lui dit qu'elle ne savait pas grand chose de sa mère. Elle avait un peu espéré que la reine pourrait lever le voile du mystère, mais ce n'était pas le cas, comment s'en étonner ? La cité cachée recelait de femmes de toutes sortes et il était impossible que la souveraine les connaisse tous. C'était déjà un plaisir de déouvrir qu'elle se souvenait du nom de sa mère. Le mot "traces" fit germer une idée à Lilith : sa mère était morte à cause de la faiblesse que lui avait procuré le voyage, mais si elle avait déperrit trop rapidement au goût de l'enfant qu'elle était, la Cydienne s'était éteinte en quelques jours et elle aavit peut-être eut le temps de raconter son histoire à quelqu'un avant.


« Veux-tu retourner à Cydonia ? Je veux dire, pour les retrouver ? »

La question de Philéa la tira de ses réflexions. Elle se sentit frissoner en entendant ces mots qui exprimaient à voix haute l'envie qui lui trottait dans la tête depuis quelques mois.

« Oui, je veux y retourner. J'aimerais revoir mon père pour lui poser quelques questions et mes frères par curiosité. Quant au plus jeune, il nous a vu partir ma mère et moi il y a huit ans et m'a fait promettre à cette occasion que l'on se reverrait tout les deux. Je tiens à tenir cette promesse. »

Elle se tut un peu rêveuse et reprit avec un sourire confiant, teinté de malice.

« Rassurez-vous, vous ne perdrez pas une fidèle Sentinelle, car ainsi que je vous l'ai dit plus tôt, je n'envisage pas de vivre ailleurs qu'à Muria. Ce n'est qu'un voyage d'une à deux semaines tout au plus, mais qu'est-ce que cette ville me paraït loin ! Je ne peux m'empêcher de craindre la réaction de mon père tout en souhaitant le revoir. »

Elle redevint sérieuse et reprit.

« Pour ce qui est de ma mère, vous parliez de traces, Si vous deviez obtenir des informations à son sujet, pourriez-vous me les transmettre ? »

Lilith était un peu gênée de demander cela à Philéa, qui avait d'autres chats à fouetter, mais la reine avait peut-être des informations que ne disposaient pas les autres Amazones. Elle attendit sa réponse en jettant un coup d'oeil dans la rue. Elle reconnu au loin la solhouette de la capitaine des Sentinelles, Kiera, qui s'approchait.

« Hola, rit-elle, on dirait que l'on vous cherche ! J'ai été heureuse de vous parler et je n'oublies pas que vous m'avez promis un concours d'archierie. »

Elle salua la reine et entreprit suite à son départ de ramasser ses affaires pour reprendre son oeuvre. Décidement c'était une belle journée.

[désengagée. Merci pour ce rp, un peu de bavardage fait du bien ^^]
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   [DA] Détente et doux soleil, que demander de plus ? (libre) (fini) EmptySam 16 Fév - 14:45

Philéa n'avait jamais hésité à confier ses convictions les plus profondes à ses sœurs Amazones et si elle cachait bien entendu des secrets et si elle se permettait de garder pour elle bon nombre de réflexions et de secrets d'Etat, la Cydienne n'en restait pas moins particulièrement accessible et plus encore, elle appréciait grandement les moments passés en compagnies de celles qui peuplaient sa chère cité. Si le destin lui avait offert de reprendre sa vie à zéro, sans doutes aurait-elle fait les mêmes erreurs car c'étaient elles qui l'avaient propulsées ici, au sommet de ses aspirations et à la tête de l'une des plus puissantes cités. Certes la Ryran avait commis des erreurs et plus encore, elle regrettait d'avoir caché la vérité à ses filles, de les avoir élevée dans le mensonge des années durant sans parvenir à faire éclater la vérité. Elle regrettait parfois d'être partie comme une voleuse ce soir-là, blessant la chair et le cœur de son époux mais au fond, elle ne regrettait pas assez pour se promettre de ne pas recommencer si on lui en laissait l'occasion. Elle était reine de Muria et ce destin, jamais Philéa ne se prêterait à le repousser.

La vie avait toujours été paisible à Cydonia et le Joyau offrait des merveilles pour l'âme artiste mais la dirigeante n'avait jamais eu l'âme artiste, elle était une guerrière et une diplomate dont la belle cité portuaire était devenue le tombeau. Sa soif de liberté et son goût de la puissance avaient toujours dirigés sa vie et jamais elle n'aurait souhaité meilleur destin que celui qu'elle assurait à ses propres enfants. Jenaa lui avait laissé une cité non loin de la perdition à laquelle elle avait su rendre sa beauté et sa douceur initiale. Il faisait bon vivre à Muria pour les femmes en quête de liberté ou de vengeance. L'homme n'avait pas sa place à moins d'être bon et aimant et tel était le rêve inassouvi de celles qui peuplaient la cité. Lilith était encore parmi celles que la jeunesse berçaient d'illusions mais contrairement aux femmes de son âge, elle semblait consciente tout de même de la nature profonde des hommes. Chaque être possédait en lui le bien et le mal, il ne tenait qu'à lui de faire la part des choses et de choisir la bonne voie.

La souveraine se reprocha de ne pas pouvoir offrir plus d'informations à sa cadette et se promit en silence de vérifier dans les archives de la cité et auprès des plus vieilles de son conseil pour en savoir plus. Ces vieilles harpies connaissaient la cité sur le bout des ongles et elle ne doutait pas un seul instant qu'elles sauraient lui dire qui était cette femme et sauraient lui conter l'histoire de son passage dans la cité des femmes libres. Il n'était rien qui leur échappe.


« Alors tu dois tenir ta promesse » répondit tout simplement Philéa, consciente de la valeur des promesses en ce bas-monde, « Mais je suis rassurée de savoir que ta fidélité restera à Muria, nous avons besoin de femmes comme toi. »

La reine marqua une pause avant de poser un regard des plus sérieux sur son interlocutrice. Bien entendu, elle se devait d'être honnête, suivant ce qu'elle apprendrait sur la mère de cette dernière, elle se garderait le droit de lui révéler ou non la vérité mais pouvait-elle réellement le lui avouer ainsi ? Devait-elle toujours avoir ce rôle de méchante ?

« Je puis t'assurer que tu obtiendras toutes les informations à ma disposition, dans la mesure du possible » se contenta-t-elle de répondre.

Ce n'était ni mensonge ni vérité mais certaines choses devaient parfois restées tues. Il était normal pour la jeune femme de chercher des réponses et l'espace d'un instant, Philéa vit dans le regard de la jeune femme celui de sa fille aînée, à l'époque où tant de questions se bousculaient dans sa tête sur son géniteur, sur ce père qui « l'avait abandonnée ».


« Philéa » appela alors une voix que la reine ne connaissait que trop.

« Il me semble que je vais devoir te laisser, et je n'oublie pas non plus ce concours ! » ria-t-elle de bonne humeur avant de se retourner vers la Capitaine des Sentinelles. Son rôle de souveraine ne tardait jamais à se rappeler à elle.


[ Désengagée, merci pour ce rp ! ]
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