[DA] Conflit de mémoire (PV Tintallë) [Terminé]

Tristesse
C’était le sentiment qui émanait de la jeune femme marchand tranquillement vers Silmarie. Ces derniers temps, elle n’était pas très en forme, même si le boulot affluait et qu’elle avait toujours plein de commande, elle se sentait un peu trop éloigné de ses parents d’adoption. Elle avait besoin d’un bon retour aux sources. Elle avait donc décidé de faire une escale de quelques semaines à Silmarie. Elle avait bien sur terminé toutes les commandes qu’on lui avait demandé et une fois qu’’elle avait mit l’écriteau sur la porte de la forge où il y avait écrit « En vacances », elle s’était sentit mieux, mais pas encore assez pour effacer toute cette tristesse qu’elle ressentait.

Elle avait pensé au départ qu’il ne s’agissait pas de la sienne, pourtant elle avait du vite se résigner au faite que c’était bien sa tristesse et non celle d’une autre personne qu’elle ressentait. Elle avait fouillé dans sa mémoire et se souvenais de quel période de l’année ont été. La période où elle cherchait toujours désespérément pourquoi on lui avait ôté ses souvenirs. Elle revenait souvent à Silmarie à cette période, pas seulement parce que l’endroit où son père l’avait trouvé lui permettrait peut être de se souvenir, mais aussi parce que passer cette période avec eux étaient bien plus facile. De plus elle devait montrer ses dernières créations à son père.

Elle était tellement dans ses pensées qu’elle ne vit pas qu’elle était déjà arrivée à la porte de Silmarie et que les gardes en faction la saluaient. Retrouver des confrères elfes lui mettait le cœur en joie. A chaque qu’elle revenait ici, elle avait l’impression de revivre, comme s’il lui fallait recharger ses batteries pour pouvoir repartir de plus belle. Elle se sentait tellement bien dans la forêt qu’elle se demandait presque si elle n’allait pas revenir à Silmarie finalement. Elle secoua la tête, elle s’était éloigné d’ici pour éviter que son père ne soit toujours après elle, ce qui ne lui aurait pas permit de vivre sa vie. Maintenant qu’elle était à Cydonia, son père pouvait vivre avec Elyenna et Lunielle était tellement heureuse comme ça, et puis elle rencontrait pas mal de monde a Cydonia, c’était une ville encore pleine de mystère, elle était certaine qu’elle n’avait pas encore tout vu.

Elle leva la tête vers le ciel, et vers les merveilles que recelait cette cité. On avait l’impression d’être constamment dans une sorte de brume qui vous berçait et qui vous redonnait votre énergie à chaque pas que vous faisiez. Plus elle s’avançait vers la forge de son père, plus elle sentait sa tristesse se dissiper. Etait-ce du à la magnificence de la ville en elle-même ou alors au faite qu’elle allait se retrouver en famille pendant un certains temps. Elle ne savait pas trop, cependant lorsqu’elle poussa la porte de la forge, un nouvel élan s’était emparé d’elle et c’était avec plus de gaieté que de tristesse qu’elle engagea la conversation avec le gérant.

« Que puis-je pour votre service humble client ? »

« Toujours la même rengaine à ce que je vois. »

Elle n’eut pas le temps de bouger que déjà deux bras venaient l’enlacer avec tendresse. Pour la première fois de sa vie, elle ne se fit pas prier et rendit d’ailleurs son étreinte à son père. Elle était tellement contente d’être là, avec lui.

« Maman n’est pas là ? »

Elle savait très bien que ce n’était pas ses parents biologique, mais peu importait. Ils l’avaient élevés et s’occupaient encore d’elle aujourd’hui, pour elle s’était ses parents, biologique ou non.

« Oh elle est dans la cuisine entrain de faire le dîner, tu devrais aller là voir. Ohhh mais attends je vois que tu as de nombreuses choses à me montrer. »

« Oui mais on verra après. Je vais dire bonjour à maman et je reviens. »

La forgeronne se dirigea vers la cuisine ou elle trouva effectivement sa mère qui attendait de sortir la tarte du four. Elle sentait les différents effluves et parfum émanant de cette tarte, mais elle sentait également autre chose, cette fois ci pas avec son nez, mais avec son esprit. Sa mère se retourna subitement et comme son père, elle l’enlaça doucement.

« Ma chérie, comment tu vas ? Est-ce que tout va bien pour toi ? »

« Bien sur que je vais bien. Regarde je suis en pleine forme et toi tu as l’air préoccupé, non ? »

« Oh juste un souci avec la boutique. C’est un peu le bazar ces derniers temps et je n’arrive pas à me mettre à jour, j’ai plein de chose à ranger etc… La routine finalement. »

« Je te donnerais un coup de main si tu veux, je vais rester la pour deux semaines au minimum donc j’aurais le temps. Par contre je retourne voir papa, je l’ai laissé avec mes nouvelles créations mais je suis certaine qu’il ne va pas attendre que je revienne pour les regarder. »

Elyenna partit d’un rire franc.

« Ah ça, tu devrais te dépêcher, il attendait avec tellement d’impatience ta venue. Cela fait trop longtemps que tu n’étais pas passé d’après lui, allez file, je finis de préparer le diner. »

L’elfe déposa un bisou sur la joue de sa mère et partie rejoindre son père. Pas manquer, il avait déjà commencé à regarder ce qu’elle avait apporté.

« Tu es d’une curiosité maladive dit donc. »

«La façon dont tu forge est tel qu’on dirais un talent venu d’ailleurs. J’admire le travail de ma fille unique et je suis tellement fier de toi ma chérie. »

« Merci »

Elle sentit une autre partie de sa tristesse s’envoler, se retrouver ici était un bonheur de chaque jour en réalité. Elle ne voulait pas les déranger mais elle se sentait tellement bien ici qu’elle n’avait généralement plus envie de s’en aller. Elle allait sortir toutes ses armes lorsqu’ils entendirent la sonnette de la porte. Lunielle se tourna doucement vers son père, rangea ce qu’elle avait amené et fit face à l’arrivant.

« Bonjour, que pouvons nous faire pour vous ? »

Elle se sentait tellement comme chez elle, qu’elle s’était autoproclamée aide de camp de son père. Il vint au comptoir et posa sa main sur l’épaule de Lunielle. Tous les deux attendait la réponse du jeune arrivant.

Dans la rue boisée de la capitale, un jeune elfe marche tranquillement, ses pieds foulent le sol pavé de la rue, recouverte par les feuilles, qui tombent en une fine pluie depuis le haut des arbres longeant la rue principale. La plupart de ces colosses sont centenaires, et dépassent les vingts mètres. Leurs ombres se projettent sur la ville, plongeant celle-ci dans une obscurité quasi permanente. Quelques rayons percent néanmoins les feuillages, comme des épées de lumières, et donnent à la ville une ambiance calme, chaleureuse, et protectrice. Les maisons en bois, dispersées le long de la rue, puis entre les arbres, sont en grande partie recouverte de lierre, et se fondent ainsi dans le paysage, à leurs fenêtres on voit quelques des citadins, discutant avec des amis, ou bien vendant leurs biens, et faisant ainsi vivre leurs petites familles. Il y a en effet de nombreuses échoppes, et l'on trouve dans cette ville de quoi satisfaire tous nos besoins. L'elfe venant d'arriver observe avec curiosité cette ville nouvelle, et ses yeux couleurs noisettes naviguent entre chaque maisons, chaque habitants. Il remarque notamment le présence de quelques gardes, qui circulent dans la ville par groupe de deux, leurs armures dorées brillent à la lueur des quelques rayons, de même que leurs épées, sur laquelle la main de ces gardes repose constamment. Voyant une pancarte indiquant la présence de l'auberge, il se dirige vars celle-ci, espérant y trouver une chambre pouvant l'accueillir, ainsi que quelques renseignements, sur son passé, dont la belle capitale des elfes qu'est Silmarie doit regorger, de part son ancienneté, et de part la quantité d'elfe vivant ici.

C'est ainsi que Tintallë, notre jeune arrivant, entre dans l'auberge, c'est une belle bâtisse s'élevant sur cinq ou six étages, la façade en bois est décorée de gravures, montrant des paysages, des animaux, ces derniers sont présents autour des fenêtres, et de la porte, une large porte à double battants, renforcée par des arceaux en métal, elle comporte aussi deux petites fenêtres, une sur chaque battant, donnant un peu de légèreté à cette lourde porte, que Tintallë a bien du mal à ouvrir. À l'intérieur, une grande salle se dessine à la lueur des nombreuses bougies composants les deux lustres suspendus au plafond, de merveilleux ouvrages, que Tintallë suppose être en argent. Cette pièce comporte quatre ou cinq tables, occupé par quelques habitués, dont les voix résonnent dans toute la salle. Il y a aussi, évidemment, un comptoir, derrière lequel est installé l'aubergiste, un elfe d'une cinquantaine d'année, il a des yeux gris, qui s'accordent avec les quelques mèches grisonnantes de ses cheveux, recouvrant sa tête jusqu'aux épaules. Celui-ci salue le jeune arrivant, et lui donne, suite à sa demande, la clé de sa chambre, puis, il répond aux quelques questions de Tintallë qui veut savoir où se situe la forge. Le propriétaire, aimable, lui montre l'emplacement d'une forge de bonne réputation, celle d'Azma Kaldear, sur une carte de la ville, qu'il tend au jeune elfe.

Ne pouvant plus se perdre, Tintallë se rend donc à la forge, afin de s'y faire forger une épée, son arc n'étant pas adapté a certaines situations. Parcourant rues et ruelles, l'elfe atteint enfin la forge qu'on lui a indiqué, une sonnette est visible sur le mur, et incitée à être employée, l'elfe s'exécute, et attend alors l'arrivée du propriétaire, qui, d'après l'aubergiste, a environ le même âge. La porte s'ouvre, et une jeune elfe se présente à lui, surpris par cette apparition, qui ne correspondait pas du tout à ce à quoi il s'attendait, Tintallë reste néanmoins planté devant l'entrée, et observe attentivement la jeune elfe. Ses yeux gris lui donne un air triste, malgré un corps qui doit rendre jaloux de nombreuse autres elfes. Ses lèvres pulpeuse s'entre ouvrent alors, et Tintallë met quelques secondes réagir:

« Bonjour, que pouvons nous faire pour vous ? »

« Euh... oui bonjour, je cherche la forge d'Azma Kaldear, c'est ici ?»

Lunielle regarda le jeune homme. Il semblait quelque peu perdu. Elle porta son regard sur son père qui lui sourit gentiment et elle comprit de suite. Les elfes de Silmarie avait du lui dire que la forge était tenu par Azma et non par une jeune femme. Elle secoua la tête se rendant compte que lorsqu’elle était ici, elle ne pouvait pas agir comme si elle était dans sa forge. Elle détailla un instant l’elfe qui était entré. Il semblait un peu perdu et étrangement elle ressentit un grand vide en lui, comme si l’avait vidé de tout sentiment pour qu’il en absorbe d’autre. Cela paraissait étrange, cependant elle lui dit juste avant de se retirer.

« Excusez moi, il s’agit là de la forge de mon père, lorsque je viens j’ai pris l’habitude de réagir comme s’il s’agissait de ma forge, je vous laisse avec lui, je m’en vais battre le fer. »

Elle désigna son père qui passa tendrement une main dans les cheveux de sa fille. Pendant qu’elle avait parlé, elle n’avait pas émit un seul sourire, pas une partie de son visage n’avait bougé, comme d’habitude. Même si elle apprenait les sentiments, elle n’était toujours qu’une débutante et elle ne savait jamais réellement comment se comporter face à d’autre personne, c’était réellement affligeant. Elle se retourna une autre fois vers le jeune homme avant de se mettre à l’ouvrage.

« Vous pouvez lui demander ce que vous voulez. Il est extrêmement doué. »

« Ça Suffit Lunielle, retourne à ton travail ou sinon va avec ta mère. »

Elle esquissa un sourire vers son père.

« A vos ordres chef, je me remets au travail. »

Elle commença alors à battre le fer, elle avait eu envie de lui montrer l’épée qu’elle avait imaginé. Une épée étrange mais qui imitait les outils qu’utilisaient certaines personnes. Elle avait déjà vu une ébauche de ce genre d’épée et elle avait envie de le montrer à son père, cependant elle ne perdait pas une miette de ce que son père allait pouvoir dire au jeune homme. Elle était intrigué par celui-ci. Il lui ressemblait un peu, une partie d’elle était vide et elle ressentait chez lui le même vide que cette partie d’elle-même qu’on lui avait dérobé. Elle observa alors la conversation en biais toujours en manipulant le fer qu’elle avait dans les mains pour en faire un magnifique cimeterre.

« Je suis Azma Kaldear et cette jeune femme est ma fille Lunielle. »

Lunielle lui fit un signe de tête en guise de bonjour, ses yeux gris plongé dans les yeux de l’inconnu en face d’elle.

« Donc que pouvons nous faire pour vous cher client ? »

La forgeronne venait remettre la barre dans le feu, attendant que celle-ci ramollisse. Elle aurait pu la faire ramollir de suite, cependant elle était tellement curieuse qu’elle voulait savoir ce qui amenait le jeune homme. Une arme surement, mais elle voulait aussi savoir qui il était, mais pour cela elle allait surement devoir attendre encore un peu.

Les yeux de Tintallë étaient encore fixés sur la jeune elfe, et observait son visage dans les moindres détails, elle tourna alors la tête, regardant derrière elle, Tintallë suivi de ses yeux le regard de son accueillante, et vit un elfe, qui correspondait bien à la description qu'on lui avait faite du forgeron. Quelque peu rassuré, le jeune elfe pu se détendre un peu, il était à la bonne porte. Après un sourire du forgeron, la jeune femme s'adressa à Tintallë, lui expliquant qu'elle était la fille du forgeron, et que, exerçant elle-même ce métier, elle avait tendance a être... possessive. D'après elle, son père était capable de forger tout, et n'importe quoi, Tintallë allait en avoir bientôt le cœur net.
Comme l'avait remarqué l'elfe, cette femme avait l'air constamment renfermé sur elle-même, dégageant une impression de tristesse, car elle ne laisser paraitre aucune expressions sur son visage, comme si on ne lui l'avait pas appris. Ce trait de caractère lui faisait penser à lui même, qui, ayant perdu la mémoire, n'avait aucun souvenir de ce qu'on lui avait enseigné, si ce n'est un "instinct" de manière de vivre, et donc avait du mal à exprimer ce qu'il ressentait.
Continuant d'observer la jeune elfe, Tintallë mémorisa son visage, sa silhouette, et encra dans sa mémoire tout ce qu'il savait, c'est à dire pas grand chose, de cette personne, bien décidé à la connaitre un peu plus. Elle le regarda aussi, puis retourna à son travail, suite à l'ordre de son père, qui avait tout de même l'air soucieux de son client, mais avait aussi remarqué l'intérêt que les deux jeunes s'étaient porté, aussi il renseigna à Tintallë le nom de sa fille, Lunielle.

« Enchanté, je suis rassuré, je croyais m'être trompé de porte. Je me nomme Tintallë. Je souhaiterai vous demander de me forger une épée: une fine lame, facilement maniable, à une ou deux mains. Vivant seul, et n'ayant aucune famille, ou ami connu, je suis contraint de voyager, et donc, comme vous pouvez vous en douter, les dangers que l'on peut rencontrer sont nombreux, et un arc ne suffit pas à s'en protéger. J'ai pour l'instant survécu, mais c'est grâce à l'aide de mon compagnon, et aussi de beaucoup de chance, il faut l'avouer. Donc voilà, je m'en fie à votre savoir-faire, en espérant avoir fait le bon choix. Enfin pour ça, j'ai l'air d'être tombé à la bonne porte, à en voir avec quelle passion votre fille exerce votre métier, vous devez être excellent.»

*Qu'est-ce qui m'arrive ? je ne suis pas si bavard d'habitude... Et pourquoi est-ce que je me justifie autant ? C'est son boulot, il n'a pas à savoir ma vie*

Le forgeron non, surement, mais cela avait l'air d'intéresser la forgeronne, qui travaillait lentement et avait l'air de suivre leur conversation.
Tintallë, ayant fait sa commande, et attendant la réponse du maitre forgeron, en profita pour observer la pièce, et pu s'en rendre compte en voyant Lunielle, qui s'affairait devant son œuvre, ses mouvements étaient plutôt lent, et elle observait l'entrevue des deux homme constamment, croisant d'ailleurs à un moment le regard de Tintallë. Ce dernier tenta de faire durer le moment, en essayant de sourire un peu, n'ayant pas vraiment l'habitude, cela devait plus ressembler à une grimace qu'autre chose, mais, me diriez-vous, c'est l'intention qui compte. Il la regardait avec insistance, l'observant dans les moindres détails, plongeant son regard dans celui de Lunielle, essayant, sans véritable succès, de percer se brouillard épais. Azma lui répondit alors, ce qui le sortit de ce moment de légère intimité, Tintallë détourna le regard de la belle elfe, encore quasiment inconnue, et pris attention aux paroles du forgeron.

Lunielle écouta attentivement les paroles de l’elfe en face de son père. Le voilà rassuré ? Quoi, elle ne ressemblait pas à un forgeron. Sur le coup, elle n’appréciait guère la remarque, même s’il était vrai qu’elle n’avait pas forcément la carrure d’un forgeron, elle en était un. Elle détourna son regard du jeune homme, écoutant moins la conversation. Elle battait encore et toujours le fer qu’elle avait été recherché et qu’elle était entrain de mettre en forme. Après quelques instant, sa lame fut faite, elle n’était pas encore jolie, mais elle avait la forme parfaite. Son père arriva et siffla devant la lame courbé qu’elle venait de créer puis il se mit à parler.

« Ce jeune homme à une requête des plus facile, Il souhaite que je lui forge une épée fine. Pourras-tu aller me chercher les différents pommeaux que nous avons en stock et demander à ta mère de préparer quelque chose à boire. J’en aurais pour une petite heure et pendant ce temps là, tu auras le temps de parler avec le jeune homme, hein ! »

Elle lui lança un regard furibond, mais il s’imaginait quoi à la fin. Elle regarda la lame qu’elle forgeait quelques temps auparavant, puis avec un soupir, elle tourna la tête et s’adressa directement au jeune homme.

« Je vous en prie, installer vous je reviens dans quelques minutes. »

Elle partit pour la cuisine ou elle appela sa mère. Celle-ci ne semblait pas être présente et lorsque Luni regarda l’horloge, elle remarqua qu’il était l’heure pour elle d’ouvrir sa boutique. Elle tourna un moment dans la cuisine pour récupéré tout ce dont elle avait besoin et finalement lorsqu’elle eut tut trouver, elle ramena le tout dans la forge. Elle posa les deux plateaux sur la table et s’adressa de nouveau au jeune homme.

« Bien que désirez vous ? Thé, café, chocolat ? Il y a aussi des biscuits à l’orange, à la vanille et les autres je ne sais pas vraiment. La mère fait toutes sortes de gâteaux si bien qu’on découvre le goût quand on croque dedans. »

Elle esquissa doucement un sourire puis se détourna. Elle ouvrit la grande armoire qui se tenait dans un coin sombre de la forge. Dans cette armoire, tout était rangé par gabarit. Elle ne prit pas longtemps pour trouver ce qu’elle cherchait. Elle sortit du placard avec une grande caisse qu’elle posa sur une chaise à côté de leur hôte.

« Voici tous les pommeaux pouvant aller à l’épée que vous voulez. Servez vous, je vous en prie. Et pour les gâteaux, vous pouvez aussi vous servir. »

Elle s’assit juste en face du jeune homme. Inutile de retourner forger sa lame pour le moment, son père avait été très clair, elle devait rester avec le client.

Qu'entendais-t-il par une requête des plus facile ? Forger une épée n'est en aucun cas une chose aisée selon l'elfe, était-il un génie comme je me l'étais imaginé au début, ou baclait-t-il son travail ? Tintallë espérait que la première solution soit la bonne... Mais bon, il pourrait toujours aller voir ailleurs si ce que lui proposait ce forgeron ne lui plaisait pas, ce n'était, comme il venait de le dire, qu'une petite heure d'occupation. Heure pendant laquelle il devait choisir un pommeau pour son épée, et discuter avec la jeune elfe, bavard comme l'était Tintallë, l'attente risquait de paraître longue.

Lunielle le pria de s'assoir, ce qu'il fis sans plus attendre, la route avait été longue, et ses jambes commençait à en avoir marre de le porter. Prenant alors une chaise, Tintallë s'installa, posant son sac à coté de lui. Il vit partir son hôte dans une salle à coté, où elle s'absenta quelques instants.
La jeune elfe lui proposa alors à boire, ainsi qu'à manger, ça tombait bien, il venais juste d'arriver et bien qu'il se soit arrêté à l'auberge, il n'avait pas pris le temps de manger, ni de boire un petit quelque chose, il accepta donc de bon cœur ce qu'on lui offrait:

"Pourquoi pas oui, un café s'il vous plaît. Merci."

Il pris alors l'un des gâteaux, au hasard, et l'entamait, c'en était un à la vanille. Apparemment, la jeune elfe ne tenait pas en place, car elle repartit aussitôt vers une grande armoire, d’où elle sortit une boite imposante, contenant, comme Tintallë pu le remarquer, des pommeaux d'épée. Il y en avait de toute les formes, et aucun n'étaient identiques. Comme le lui proposait l'elfe, il en sortit quelques uns, et les examina. Ils étaient de bonne facture, certains, un peu plus travaillés, comportait des décorations, ou des gemmes incrusté, ou même les deux. Ne sachant pas encore lequel choisir, il se redressa sur son siège, et fis face à Lunielle:

"La lame que vous étiez en train de forger, c'est une commande ? Ou est-ce juste un défi personnel ? J'aimerais bien la voir, si c'est possible, bien entendu."

Il n'avait vu son début d'œuvre que de loin, mais le peu qu'il avait vu avait attiré sa curiosité. Ou plutôt étais-ce l'elfe qui avait attiré sa curiosité. Tintallë avait envie de la connaitre un peu plus, car il avait l'impression de se reconnaitre un peu dans le caractère de cette elfe, mais malheureusement, timide comme il l'étais, ses questions allaient vite s’arrêter... Il fallait espérer qu'elle soit un peu plus bavarde que lui, sinon ils allaient s'ennuyer tout les deux.

Lunielle regardait le jeune homme qui piochait dans la caisse des pommeaux. Avec son père, ils en avaient créé pas mal, parfois suivant l’inspiration du moment, d’autre fois suivant certaines demande de client. Ils en créaient toujours plusieurs, ainsi si jamais l’un ne plaisait pas, peut être l’autre créé d’une autre façon plairait plus. Elle ne savait pas réellement ce qui motivait parfois à la création d’une chose ou d’une autre, mais c’était ainsi. Elle aimait d’ailleurs ce travail de minutie qui pouvait être effectué sur les pommeaux, encore plus que pour les lames finalement. Une fois sortit de sa rêverie, elle lui servit son café et se servit elle-même un chocolat. Elle s’assit tranquillement à la table et lorsqu’il parla de la lame qu’elle avait commencé à forger, elle leva un sourcil.

C’était bien la première fois que quelqu’un s’intéressait à son travail de la sorte. Les gens ne regardait que si cela pouvait leur servir ou alors si cela n’était pas trop cher, cependant créer une arme demandait du temps, beaucoup de temps et coutait rarement peu cher. Les armes qu’elle créer ainsi étaient des armes d’ornement. Il y avait moins de travail, enfin cela dépendait comment on le voyait finalement. Il y avait plus de travail niveau visu et moins niveau efficacité. Elle regarda en direction de son père. Lui ne faisait que rarement ce genre de chose, ici à Silmarie peu de gens aimait avoir des armes ornemental alors qu’a Cydonia, beaucoup de noble aimait cela. A croire que ça leur donnait du pouvoir.

Son père avait l’air totalement concentré sur son travail, la lame n’était pas posée bien loin et elle ne le dérangerait pas en allant la chercher. Elle se leva alors et alla la chercher. Son père leva la tête et la regarda. Luni lui montra la lame et lui sourit doucement. Il reprit son travail et elle repartit vers le jeune homme. Elle posa alors la lame sur la table qui n’était pas encombré par les biscuits et les boissons et décida de la présenté quelque peux.

« C’est une de mes compositions. Elle n’est pas censée servir pour se battre, enfin pour le moment. Je fais beaucoup de modèle d’exposition pour montrer aux gens le travail qui peut être effectué ainsi que les différentes armes qui existe. Beaucoup ne se rende pas compte que l’épée courte et l’épée longue ne sont pas les seuls épées qui existent. »

Elle sourit à cette idée se rappelant la fois ou elle avait forgé la lame éclair. L’homme qui était venu avait hallucine et lui avait dit qu’il ne connaissait que deux types d’arme. Les deux épées droites, l’une longue et l’une courte. Lorsque la forgeronne lui avait montré un peu tous les types d’arme qui existait il en était tombé de haut et avait prit au moins deux heures pour se choisir une arme digne de ce nom.

« Cette arme et un mélange de serpe et de cimeterre. Un peu plus courbé qu’un cimeterre et un peu moins qu’une serpe. C’est une bonne arme pour les gens de petites tailles avec une force moyenne. Elle n’est pas trop grande et la courbure permet des mouvements amples malgré la petite taille. »

Elle aimait tellement ce métier qu’elle ne s’était pas rendu compte qu’elle s’était mise à parler de lame et autre.

« Vous savez, chaque fois que l’on crée une lame, sans que les gens ne s’en rende compte, le forgeron regarde la carrure et les mains de la personne. Car chaque lame est unique et doit parfaitement s’adapter à son propriétaire, sinon ce ne serait pas pratique pour lui de la manier avec aisance. »

Elle s’arrêta finalement se rendant compte qu’elle commençait à parler de chose et d’autre qui n’avait rien à voir avec la lame qu’elle était entrain de montrer.

« Excusez moi, je suis trop passionnée parfois, j’en oublie l’essentiel. Vous pouvez la prendre et la regarder. Elle ne coupe pas du tout et même si elle n’est pas terminée, elle a déjà la forme désiré pour ce genre de lame. »

L’elfe lui sourit doucement. C’était étrange car malgré la douceur et la mélodie de sa voix et de ses gestes, ce regard restait froid. Elle espérait seulement ne pas faire peur au jeune homme.

Tintallë continua de regarder les pommeaux, pendant que Lunielle était allée chercher sa lame. Il opta finalement pour un très simple, sans fioritures. Mieux ne valait pas en prendre un trop voyant, qui pourrait attirer la convoitise de certain, et puis il n'était pas sur d'avoir assez de talents pour se l'offrir, déjà fallait-il qu'il en ai assez pour ce qu'il voulait. La question lui traversa d'ailleurs la tête: comment paierait-il son épée ? Il doutait fortement d'avoir suffisamment... Peut être le forgeron accepterais qu'il vende ses services... Tintallë l'esperait.

Lunielle revint, sa lame en main, elle se mit à raconter au jeune elfe ce qu'était cette lame, dès le début, tintallë esquissa un sourire, il faisait en effet partie de ceux qui croyait que les épées étaient soit longues, soit courtes. Mais bon, il avait une excuse, avec seulement huit ans d'expérience de vie, dont trois a l'état sauvage et les cinq autres dans une école élémentaire, il n'avait pas eu l'occasion de voir beaucoup d'armes. Bien qu'elle s'égara un peu dans les détails de son métier, et que certains termes lui étaient étrangers, tout ce qu'elle raconta fut très enrichissant pour l'elfe, qui buvait presque les paroles de son interlocutrice, qui sonnaient à ses oreilles comme une douce mélodie. Il avait bien fait de venir ici.

"Votre père doit être un excellent maître pour que vous soyez à ce point passionnée par votre metier. Merci pour les explications, pour quelqu'un comme moi, qui ne connaît presque plus rien à la vie, c'est très intéressant. "

Lui rendant son sourire, Tintallë pris la lame entre ses mains, elle était légère comme une plume, il l'observa pendant quelques instants, se demandant comment elle parvenait à courber la lame ainsi. Il la reposa sur la table, devant Lunielle. Elle devait s'être entraîné durant de longues années pour arriver à faire cela en si peu de temps. Elle y avait peu être même passé trop de temps, car ses yeux gris gardaient toujours la même froideur, comme le métal avec lequel elle travaillait.

"Vous avez un vrai talent, j'aurais aimé être passé le jour où vous là finissait, je vais être obligé de revenir dans ce cas.
Aufait, je ne sais pas si vous avez entendue mon prénom, je me nomme Tintallë, cela vous rappelle une ancienne connaissance ? Non pas que ce devrait être le cas, mais c'est que je ne me souviens pas de ma vie au-delà d'il y a huit ans, du coup...j'espère trouver quelqu'un qui me connaît ici... Ça doit vous paraître bizarre comme histoire, je me trompe ?"

*Et voilà c'est dit, alors, suis-je vraiment chanceux pour que la première personne à qui je le demande dans la ville soit la bonne ? Au moins, je ne peut pas être déçu...*

Le jeune elfe appréhendais la réponse qui allait venir. Il n'était finalement pas près à passer la ville au peigne fin pour trouver l'un de ses proches, non pas qu'il n'en avait pas envie, mais plutôt qu'il commençais déjà à avoir peur de la réponse, et puis sa recherche risquait d'être le fruit de commérages dans la ville. Pour quelqu'un qui veut rester discret, c'était sûrement pas la bonne solution. Mais il n'y en avait malheureusement pas d'autres, enfin, ceci selon Tintallë. Il restait donc assis, regardant les yeux froid de Lunielle, ses mains à lui étaient par contre loin d'être froide, il sentait qu'elles devenaient moites, et tiède, c'était bien la première fois que cela lui arrivait d'être si stressé de ce qui allait se dérouler.

"Votre père doit être un excellent maître pour que vous soyez à ce point passionnée par votre métier. Merci pour les explications, pour quelqu'un comme moi, qui ne connaît presque plus rien à la vie, c'est très intéressant. "

Lunielle leva la tête et le regarda fixement. C’était bien la première fois qu’on ne se moquait pas d’elle parce qu’elle avait déblatéré tout ce qui lui était passé par la tête. Lorsqu’on lui parlait d’arme, elle avait toujours tendance à partir dans ses explications complexe pas pour perdre ses interlocuteurs, loin de là, mais elle aimait tellement ce métier qu’elle voulait le faire découvrir aux autres. Hélas, tout le monde n’était pas intéressé parce qu’elle disait et elle se faisait souvent envoyer sur les roses parce qu’elle n’était pas intéressante comme les autres elfes toujours à parler d’arme et pas d’autre chose. D’un côté c’était vexant, de l’autre elle s’en fichait royalement. Alors entendre quelqu’un dire que son père était un maitre excellent parce qu’elle était passionnée l’avait pour une fois laissé sans voix.

« Oui, quand je vous disait tout à l’heure qu’il était extrêmement doué, je ne mentais pas. D’ailleurs je ne mens jamais et je dis souvent ce qu’il me passe par la tête. Je suis ainsi depuis … »

Elle s’était arrêté un instant, depuis quand d’ailleurs ? Elle n’en savait fichtrement rien. Depuis quand disait-elle tout ce qui lui passait par la tête, ce qu’elle pensait, ce qu’il en était. Elle ne savait pas vraiment, elle savait juste qu’elle n’aimait pas mentir et que si parfois elle détournait la vérité, c’était surtout parce qu’elle ne voulait pas causer d’ennui aux personnes proches d’elle. Elle secoua la tête, il n’était pas temps de penser à cela, il fallait qu’elle se ressaisisse. Elle cessa donc de fixer le jeune homme et écouta ce qu’il avait à dire par la suite.

Un talent, elle espérait que c’était réellement le cas, après tout elle s’entrainait depuis assez longtemps pour devenir un grand nom de la forge Azthienne. Elle ne savait pas si cela marcherait un jour, mais elle espérait que chaque arme qu’elle avait forgé pour le moment, chaque armure qu’elle avait pu sortir de son établit avait pu la faire connaitre en tant que forgeronne de talent. Elle redescendit sur terre lorsqu’elle entendit sa requête. Tintallë, cela ne lui disait rien, par contre son père peut être. Après tout, elle aussi avait perdu une partie de sa mémoire et elle ne savait pas réellement quand elle pourrait la récupéré, si elle la récupérait un jour.

« Navré, cela ne me rappel rien. Et puis je ne pourrais rien vous dire d’avant mes dix ans, j’ai moi-même perdu une partie de ma mémoire. Je me suis reconstruit grâce à l’aide de mon père qui est là et qui m’a trouvé endormit dans la forêt. Donc non votre histoire ne me semble pas bizarre. Nous sommes des perdus de mémoire. Si jamais je peux vous aider dans vos recherche n’hésitez pas à demander. Et pour l’épée, je vais rester quelques jours encore ici, donc si ça vous dit de repasser, elle devrait être terminée d’ici demain ou après demain. »

Elle s’arrêta un instant. Aucune méchanceté, cependant une pointe de chagrin l’avait un peu envahit. Pourquoi avait-il perdu la mémoire ? Est-ce que c’était la même chose pour elle ? Etait-il parent ? Tant de chose qui lui trottait dans la tête et dont elle ne savait rien. Elle ne voulait pas poser la question. Après tout, elle ne connaissait pas plus son passé et elle ne pouvait pas dire si cela était lié. Il fallait vraiment qu’elle arrête de repensé au passé, cela ne faisait que lui miner le moral et ce n’était pas bon car à cause de ça, son père et sa mère s’inquiétait. Elle repassa donc en mode forgeronne et se tourna une nouvelle fois vers le jeune homme.

« L’un des pommeaux de cette boite vous plait ? Où dois-je ne fabriquer un autre ? Je peux en créer un en partant de l’empreinte de votre main si vous voulez. »

Elle le regarda, attendant une réponse.

Entendant la remarque de Lunielle, Tintallë regretta ce qu'il s'était dis un peu plus tôt. Finalement, il avait eu tord de penser que le forgeron puisse bâcler son travail, mais pour ce qui est du génie, c'était sûrement vrai, ou du moins il s'en rapprochait. Comme quoi, l'aubergiste l'avait bien renseigné lorsqu'il lui avait dit où trouver un forgeron, et ne s'était pas limité au plus proche, mais au meilleur. Son séjour à Silmarie promettait d'être agréable, en même temps, au milieu d'elfes, il ne pouvait que bien se passer.

Tintallë soutenait le regard de la jeune femme, cherchant à comprendre ce qu'elle s'apprêtait à dire. Il n'avait jamais réussi à lire les pensées de qui que ce soit, et était loin d'en être capable, mais dans des cas comme celui-ci, où il cherchait à connaître cette elfe, Tintallë aurait bien aimé avoir ce don... Dommage, peut-être dans une autre vie ?

Ainsi, son nom ne lui disait rien, tempis, de toute façon, cela aurait été trop facile si il avait trouvé quelqu'un le connaissant lors de la première rencontre. Tout de même, il avait eu un peu de chance, elle aussi avait perdue une partie de son passé, peut-être qu'en tant que perdus de mémoire, comme elle les avait surnommés, avait-ils un passé commun ?

"Pour ma part, je me suis réveillé il y a huit ans, seul, dans les bois. Je me souvenais de mon nom grâce à un rêve que j'ai fais le jour de mon réveil, mais à part ça, cetait le vide complet. Je le refais des fois, et j'essaye de distinguer le visage de celui qui me parle, mais je n'ai pour l'instant rien réussir à voir... Depuis je me suis reconstruit, avec ce dont mon corps se souvenait.
D'ailleurs, faites vous vous aussi des rêves en rapport avec votre perte de mémoire ? "

Elle le regardais fixement, ses yeux gris paraissait toujours aussi froid, Tintallë la trouvait à ce moment un peu triste, surement à cause de ce passé qu'elle évoquait. Il continuait de soutenir son regard, et voulais ainsi lui montrer qu'elle n'était pas seule, qu'elle n'avait pas besoin d'être aussi renfermée, ou de le paraître autant. C'est vrai que Tintallë n'était pas forcément le bon exemple de cordialité, vivant reclus de la société, ou presque, alors qu'elle avait une famille, et avait réussi à se reconstruire, elle y était même plutôt bien parvenue à en juger sa situation. Après, est-ce que son père était son père biologique, le jeune elfe n'en savait rien, mais qu'elle importance ? Si on le considère comme tel, cela revient au même...
Perdu dans ses pensées,Tintallë réagis en retard à la question de Lunielle, et mis quelques instant à saisir le sens de ses paroles:

"Oh, excusez-moi, et bien, cela dépendra de votre père: je ne roule pas sur l'or, bien loin de là, et j'ai même des doutes quant à ma capacité à le payer. Du coup, si je peux payer autrement qu'en talents, en lui louant mes services par exemple, je souhaiterait que vous m'en fassiez un. Par contre, si je n'ai pas cette possibilité, et bien... Je serais sûrement obligé de payer plus tard, et donc... Je souhaiterais quand même que vous m'en fassiez un."

*Eh ben... Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Je ne me suis jamais entendu parler autant, et encore moins pour en dire si peu... *

Tintallë se leva alors, avec un peu de mal ses jambes n'ayant pas l'habitude de rester aussi longtemps dans cette posture, et aussi car il allait s'endormir si il restait plus longtemps comme cela. Il ne trouvait pas la conversation lassante, bien loin de la, mais si il restait trop longtemps inactif, il s'endormait, c'était comme ça, il n'y pouvait rien.

"J'imagine qu'il vous faut prendre la forme de ma main ?"

Il la regarda alors, attendant une réaction de sa part.

Lorsqu’il parla de sa perte de mémoire, elle le regarda et compatit. Elle savait ce que cela faisait, elle-même avait passé des moments assez durs après cette perte de mémoire. Devoir tout réapprendre, se demander qui on était et pourquoi on nous a fait perdre ainsi la mémoire. Elle ne le saurait peut être jamais d’ailleurs, et lui cherchait-il sa mémoire ou a se construire une nouvelle vie ? Elle avait eu de la chance de croiser le chemin d’Azma finalement. Son regard se tourna vers son père. Un homme bon en tout point, c’était réellement quelqu’un de bien, oui elle avait eu beaucoup de chance ce jour là qu’il la trouve et qu’il la ramène pour s’occuper. Que ce serait-il passé si cela n’avait pas été le cas ? Comment se serait-elle débrouillée ? Et qu’elle vit mènerait elle maintenant ? Elle ne voulait pas réellement y pense, se réveillé dans un monde dont on ne comprend rien sans personne pour vous expliquer devait être une véritable horreur.

Elle se retourna pour regarder le jeune homme qui maintenant parlait de sa piètre fortune. Elle ne put s’empêcher de sourire, non pas pour se moquer, ce n’était pas son genre, mais on avait l’impression qu’il s’emmêlait dans ses paroles, qu’il ne savait pas réellement ou la phrase allait le mener et ça lui rappelait elle parfois lorsqu’elle commençait à expliquer quelque chose et qu’elle n’avait pas pensé à la finalité de son raisonnement. En ce qui concernait l’argent, elle était certaine que ce ne serait pas un souci, son père faisait non seulement des prix abordable, mais s’il le voulait il pouvait régler autrement, un forgeron avait toujours besoin de main d’œuvre de toute façon et sa mère aussi. Lorsqu’elle commençait a préparer des gâteaux, il valait mieux aller l’aider parce que même s’ils étaient délicieux, elle avait tendance à s’emporter un peu et la cuisine devenait un vrai champs de bataille.

« En ce qui concerne la mémoire, je peux vous dire que je comprends ce que vous ressentez, sans mon père qui m’a guider et aidé je me demande comment j’aurais fait. Ensuite pour la lame, ne vous en faites pas, si vous ne pouvez pas payer, il y a toujours besoin d’un peu de main d’œuvre ici et cela vous permettrez de rester un peu. Je crois qu’on a une chambre de libre hein papa ? »

Son père leva la tête et la regarda.

« Oui on en a encore quelques une si vous voulez rester et ainsi évitez de payer une fortune à l’auberge, ce sera avec joie. Elyenna fait tellement à manger qu’on n’est pas assez de trois pour finir et de plus si vous voulez mener des investigations, en tant qu’aide forgeron ce sera plus simple. »

Il lui sourit et recommença son travail. Son père aidait toujours les gens qui en avaient besoin et puis se retrouver avec une autre personne pourrait être sympa après tout. Elle se tourna vers le jeune homme qui finalement s’était levé. Elle se leva alors à son tour et lorsqu’il parla de prendre la forme de sa main, elle sourit. Elle adorait créer des pommeaux. Elle alla chercher un moule. Il s’agissait d’un pommeau fait dans une matière qui permettait de conserver l’empreinte de la main. Elle ne savait pas trop comment cela était fait, mais c’était drôlement utile. Cela évitait à l’utilisateur de rester quinze mille plombes debout à attendre que l’autre est terminé. Elle prit l’empreinte de sa main et lui demandant de serré celle-ci autour du pommeau comme s’il tenait une épée. Avec cette empreinte elle commença son travail. D’abord le bois, ensuite ce serait le tissu. Elle se rassit et regarda Tintallë.

« Alors, est ce que la proposition vous intéresse ? »

Comme elle l'avait si bien dit, elle avait eu de la chance, lui avait été exempté de cela, et avait du, non pas réapprendre à vivre, mais apprendre à survivre. Que pouvait ils avoir fait pour qu'on leur enlève leur mémoire ? Détenaient-ils des informations censées tenues secrète, ou était-ce la folie d'un homme qui éprouvait de la haine pour lui, ou sa famille ? Ou quelque autres raison tout aussi loufoque ? Tintallë ne cessait de se le demander, mais il se demandais aussi si il ne fallait pas mieux pour lui abandonner l'espoir de retrouver sa mémoire. Non seulement car ce n'était peut-être pas possible, mais aussi parce que, même si il y parvenais, sa vie d'antan était peut-être moins que celle actuelle, qu'il devrait aussi réapprendre à vivre cette nouvelle vie, autour de personnes lui étant inconnues, et qu'il n'apprécierait pas forcément. Et puis aussi parce que cela pourrait lui apporter un désir de vengeance, chose inutile, Azhia connaissait déjà suffisamment de guerre, d’après ce que l'elfe avait pu voir et entendre, pour y rajouter un épisode de vengeance personnelle. Tintallë avait donc peur de ce que son passe pourrait lui révéler, et pour l'instant, il préférait profiter de cette nouvelle vie, qui en soit n'était pas si mal. Il était donc presque soulagé que ces personnes ne le connaisse pas. Lunielle n'avait par contre réagis qu'à une partie des ses paroles, sûrement que la dernière question était un peu trop personnelle.

Vivre quelques temps ici ? Tintallë fut surpris de l'offre, il avait l'impression qu'il leur serait encore plus redevable après être resté quelques temps chez eux. Mais l'idée était alléchante, et était si bien proposée que Tintallë ne se voyait pas la refuser. Par contre, cela ne plairait sûrement pas à Ajairu, devoir vivre dans un territoire qui n'est pas le sien allait pouvoir être dangereux pour le loup. Mais bon, pour l'instant, de ce que Tintallë pouvait ressentir, son ami se portait bien. Ou en tout cas, n'était pas en danger. Il lui expliquerait cela plus tard, après avoir remercié les forgerons, et après avoir redonné la clé de sa chambre à l'aubergiste.

"Eh bien, je n'en espérait pas autant, vous êtes trop aimables."

"Il faudra juste que je me désiste de ma réservation à l'auberge, et que j'aille...prévenir un ami, et après je serais tout disposé à vous aider, le temps qu'il le faudra."

L'elfe préféra ne pas leur parler d'Ajairu, il était inquiet de sa sécurité, et ne voulait pas que sa présence soit trop connue, quoiqu'il devrait peut-être prévenir les gardes, afin qu'il ne le tuent pas par mégarde.mais bon, il s'occuperait de ça plus tard, pour l'instant, il devait obtenir son épée, et donc faire ce que Lunielle lui demandait. Plusieurs fois la forgeronne sourit, elle était visiblement heureuse de ce qu'elle faisait, heureusement d'ailleurs, et Tintallë ne put s'empêcher d'éprouver une pointe de jalousie pour cette elfe qui avait eu la chance de se trouver une famille malgré sa perte de mémoire. Mais malgré son expression joyeuse, ses yeux, avaient toujours la même expression, froide.

"C'est une excellente idée, j'espère juste être suffisamment utile, et ne pas vous en devoir plus que maintenant, mais oui, votre proposition m'intéresse !

Encore une fois, il avait bien fait d'écouter les conseils de l'aubergiste, car ces deux forgerons était fort sympathiques, et grâce à eux, il venait de trouver un toit, un couvert, et le plus important, il l'espérait en tout cas, une potentielle amie. Cette rencontre apportait une touche de gaieté dans la vie de Tintallë, qui pour l'instant était bien calme, et monotone.

*Décidément, cette journée se passe merveilleusement bien, je suis bavard avec de parfait inconnus, qui sont d'autant plus charmants qu'ils m'offrent presque un chez moi, et je n'ai pour l'instant fait aucune maladresse, ce qui d'habitude m'arrive bien plus fréquemment lorsque je suis en ville. Espérons que ça puisse continuer.*

« Pas de soucis pour la réservation nous connaissons particulièrement l’aubergiste c’est quelqu’un de sympa et pour votre ami s’il y a besoin il peut aussi venir ici. S’il préfère la forêt, j’ai une amie qui y habite, elle a largement assez de place pour contenir une armée de griffon. »

Elle sourit à cette idée, elle ne voyait pas Kaenie avec une armée de griffon, déjà qu’avec un seul elle aurait du mal à le nourrir convenablement. Elle se souvenait de la fois ou elle lui avait rendu visite et ou elles avaient été attaqué par un ours sauvage. L’odeur de sang lui rappelait avec bien trop d’insistance les évènements de sa vie douloureux qu’elle tentait d’oublier. Elle continua doucement son travail lorsqu’elle entendit ses paroles.

« Ne vous en faites pas, on est toujours utile partout. Il m’a fallut beaucoup de temps pour tout assimiler et tout retenir. Même encore maintenant parfois je fais de belle bourde et mon père ne m’en tient pas rigueur pour autant. Je vous l’accorde c’est mon père, cependant il est intraitable même avec moi. Et puis maman et bien… c’est maman s’il y a un souci elle le dira aussi mais chacun d’entre eux feront tout pour vous montrer ce qui ne va pas et ce qu’il faudra faire pour vous améliorer et vous dépasser, ils sont ainsi. »

Elle le regarda, elle avait beau sourire, elle savait que son regard restait froid, tout comme son cœur d’ailleurs. Elle comprenait mieux les émotions du faite de son esprit, mais elle ne comprenait pas réellement ce que cela donner de les ressentir. Elle avait bien accaparé le sentiment d’amitié, mais le reste elle ne comprenait pas vraiment. Elle savait que pour qu’un client revienne mieux valait lui sourire, mais que ressentait t’on réellement ? Si seulement elle avait pu se mettre dans la peau de quelqu’un pour comprendre elle aurait adoré. Elle se ressaisit et mis la dernière touche au pommeau du jeune homme.

Il était étonnement léger et couvert d’un cuir fin. De fine lanière tenait le fil le tout harmonieusement mis en valeur par une teinture couleur marron clair. Elle avait aussi graissé le cuir de tel sorte qu’il ne se fendille pas à la première utilisation. Elle lui tendit d’ailleurs le pommeau et en même temps la crème à cuir.

« Voilà, j’espère qu’il vous plait. Je vous donne ce pot pour un entretient correct. Il faut graisser votre cuir au moins une fois par semaine si vous n’utiliser que très peu votre épée, deux à trois fois par semaine si vous vous en servez plus. Graisser va permettre de détendre le cuir et de préserver sa forme initiale, ainsi il ne se fendillera pas et vous pourrez alors le conserver plus longtemps. »

Elle se leva doucement et commença à ramasser les boissons qui refroidissaient doucement.

« Désirez-vous autre chose à boire ? Je vais ne rechercher, je vois que mon père à bientôt finis la lame. Je reviens de suite, vous pourrez vous servir si vous en voulez plus. »

Elle repartit vers la cuisine avec les boissons. Elle réchauffa le lait pour refaire du chocolat, puis elle alla chercher de l’eau au robinet. Elle resta un instant la main en suspension au dessus de l’évier en repensant à la question qu’il lui avait posé un peu plus tôt. Des rêves. Oui, elle en faisait souvent, trop souvent d’ailleurs et toujours le même. Elle n’avait pas réussit à savoir ce que cela signifiait. Etait-ce le seul souvenir de son passé ou alors une partie de son imagination qui essayait de former une réponse à sa perte de mémoire ? Elle ne savait pas réellement, mais elle ne doutait pas qu’elle aurait surement une réponse à un moment ou à un autre car elle était persuadé que le jeune homme du rêve existait réellement. Elle ne saurait dire pourquoi, mais elle était certaine qu’il ne lui était pas inconnu.

Devait-elle en parler avec le jeune homme ? Elle ne savait pas, parler de son passé la mettait mal à l’aise surtout ce rêve qui se répétait continuellement sans jamais changé. C’était toujours la même scène, elle courait à perdre haleine pour échapper à quelqu’un ou quelque chose et étrangement elle chutait. Un jeune homme arrivait alors en courant derrière elle et lui mettait la main sur les yeux, lui disant qu’il fallait mieux qu’elle oublie et puis le noir total. Pourquoi fallait-elle qu’elle oublie ? Avait-elle fait quelque chose de si répréhensible ou vu quelque chose qu’il ne fallait pas ? Devait-elle se protégé et protégé actuellement sa famille ? Elle ne voulait pas les mettre en danger, c’était pourquoi elle avait décidé de retrouver sa mémoire à tout prix. Elle sentit de l’eau couler le long de sa main et elle sortit subitement de ses pensées.

Lui dire n’était pas une mauvaise idée, cela lui permettrait peut être de mettre de l’ordre dans sa tête à lui et puis, ils avaient des expériences similaires, autant les partager. Elle s’essuya la main sur le bout de tissus présent à cet effet et posa le tout sur le plateau. Inutile de faire chauffer l’eau, elle la chaufferait à la main, elle avait assez trainé dans la cuisine. Elle se dirigea donc de nouveau vers la table et posa son plateau. Elle prit une grande tasse de chocolat et s’assit en face du jeune homme. Elle avait décidé de lui parler.

« Vous m’avez demandé tout à l’heure si je faisait des rêves en rapport avec ma perte de mémoire, la réponse et oui et non. Oui, je rêve, mais non ce n’est pas des rêves, mais un seul. Toujours le même, presque toutes les nuits d’ailleurs comme si mon subconscient me montrait le chemin pour retrouver ce que j’ai perdu. »

Elle s’arrêta un instant et reprit.

« Je suppose que si vous m’avez demandé cela c’est qu’il vous arrive de rêver de votre perte de mémoire je me trompe ? »

Une armée de griffons ? Ce serait merveilleux que cela puisse exister. Enfin, seulement les premières secondes, ensuite ce serait terriblement douloureux... Il en avait vu voler au loin, lorsque qu'il était à Storghein, et avait aussi pu en contempler un de près. Un homme orgueilleux, qui se vantait auprès de tous d'en "posséder" un. Comme si il était possible de posséder un griffon. Ces créatures ne faisaient qu'accepter la compagnie des autres, mais elles étaient bien trop nobles pour pouvoir appartenir à quelqu'un.

"J'irais bientôt la voir dans ce cas, je suis curieux de voir si elle a autant de talent à garder des griffons que de place pour les accueillir !" répondis Tintallë avec un sourire moqueur.

Un père stricte mais sympathique, une mère au caractère digne d'une enseignante attentionnée, tout deux perfectionnistes, et bien, voilà qui annonçait un séjour agréable, mais pas de tout repos, il fallait bien qu'il paye sa dette tout de même. Et puis si il restait trop longtemps, il risquait de faire une autre commande, et ainsi de prolonger son séjour ici... Il allait devoir se trouver un moins de se faire de l'argent, et au plus vite. Non pas qu'il n'avait pas envie de rester ici, mais plutôt que finalement, il se sentait un peu gêné de venir habiter quelques temps chez eux, et de leur faire supporter la présence d'un parfais inconnu, même si il fallait bien se le rappeler, c'était leur proposition, et cela l'arrangeait bien. Malheureusement pour lui, bien qu'il se disait druide, ce métier ne lui rapportait pas des masses, même pas grand chose du tout.

"Et bien ce séjour risque d'être enrichissant, finalement, je ne regrette pas d'être pauvre."

Il accompagna ses paroles d'un léger sourire, alors qu'il regardait dans le vide. Tintallë commençait à se sentir à l'aise, ils avaient un point commun certes, mais au delà de ça, il avait l'impression que Lunielle faisait vraiment des efforts pour être expressive, et cela le rassurait: il n'était pas si distant que ce qu'il croyait avec les autres. Peut-être n'étais-ce qu'une impression, mais pour lui, c'était suffisant pour se sentir à l'aise, et ne plus se ressentir comme un étranger.

Écoutant ce que lui disait la forgeronne, il la regarda, et prit le pot de graisse et le pommeau que lui tendait la jeune femme, soupesant son bien, il constata qu'il était vraiment léger, les couleurs, bien que sobres, rendait le résultat plutôt élégant, la prise en main était confortable, bref, c'était idéal.
Alors qu'il allait la remercier, elle se leva, et pris les boissons, qui depuis le temps quelles étaient posées là, devaient être bien froide. La suivant du regard, il écouta une nouvelle fois ses dires, et cette fois pu prendre la parole:

"Et bien merci beaucoup, c'est... parfait !

Hum, je voudrais bien un thé s'il vous plaît."

La regardant s'en aller vers la cuisine, puis disparaitre de sa vue, il reporta son regard la table, et se reposa l'esprit, et les yeux durant quelques instants, il ne pensait plus à grand chose, sa journée avait été sportive, et il commençait à ressentir les effets de la fatigue. Décidément, il faudrait qu'il arrête d'essayer de suivre le rythme d'Ajairu, il n'y arriverait jamais...

Lunielle revint, les bras chargées du plateau portant les boissons, qu'elle posa sur la table. Le jeune elfe en profita pour se servir, et bu une gorgée de son thé, il était brulant, aussi le rafraichit-il un peu avec un courant d'air frai. Lunielle se décida finalement à lui répondre, un peu en décalage, à ce dont il avait fait mention quelques minutes plus tôt. Ainsi, elle aussi faisait le même rêve continuellement, soit c'était une conséquence normale du à une perte de mémoire, soit c'était qu'ils avaient perdu la mémoire dans les mêmes circonstances, ce qui était alors troublant. Comme elle lui demandait si c'était la même chose pour lui, Tintallë décida de lui expliquer son rêve.

"Bizarrement, c'est la même chose pour moi, je refais régulièrement le même rêve: un homme, dont je ne vois pas le visage me dit, en m'appelant, de m'enfuir, ce que je fais, et alors je trébuche et dévale une pente enneigée, et chaque fois je me réveille à se moment. Si l'on m'avait retrouvé, et que je n'avais pas entendu cette voix au début, j'aurais pu penser que ma perte de mémoire était du à un choc, mais avec ces éléments en plus, j'en doute..."

Une fois de plus, et comme à chaque fois qu'il parlais de cela, il restait songeur, et ressassait le passé. Pourquoi ? Et surtout, comment ? qu'avait-il bien pu se passer ? Tintallë n'en avait strictement aucune idée, et ses quelques recherches n'avaient jamais abouties à rien... Combien de temps encore allait-il rester ignorant par rapport à son passé ? Longtemps surement, si comme il l'avait constaté aujourd'hui, il avait finalement peur des réponses qui pouvait surgir. Il s'y était pourtant préparé, pendant huit ans il n'avait fais presque aucune recherches, et maintenant que, enfin, il s'y décidait, il se demandait si il faisait le bon choix... Si il ne valait mieux ne pas continuer cette vie.

*Je dois le faire, ce ne peut être que bénéfique de toute façon !*

"Vous avez trouvée des pistes par rapport à votre passé ? Ou est-ce que, pour vous aussi, c'est encore le vide complet ? Dans tout les cas, je serais ravi de pouvoir vous aider, je vous doit bien ça. "

[HRP: Désolé de répondre en retard, j'étais pas vraiment dedans cette semaine: Épreuves de bac blanc. -_-']

« Attention, elle ne garde pas les griffons, elle a juste la place pour en élevé si elle le voulait. »

Lunielle balança sa phrase lorsqu’elle revint les mains chargé de ses plateaux. Elle le regarda un instant et se demanda ce qu’il se passerait durant son séjour ici. Elle-même n’allais pas partir de suite, elle avait prévenu de son absence de quelques semaines, elle avait besoin de revenir aux sources. C’était rare pour elle de vivre avec des gens, surtout depuis qu’elle n’était plus chez ses parents. Elle avait l’habitude de ne voir personne le matin et de ne rendre de compte à personne. Ici, c’était ce qui était le plus dur, ça et voir ses parents s’inquiété quand à sa mémoire. Elle secoua la tête et tendit le thé au jeune homme. Elle avait bien fait attention de ne pas le rendre trop brûlant, cependant elle n’avait surement pas fait très attention car elle sentit une petite brise passait près d’eux.

Un manipulateur d’élément, tient donc cela semblait intéressant. Elle aimait beaucoup les gens qui manipulaient les éléments. C’était tellement grisant et chacun pouvait se rendre compte de ce que les autres savaient faire. Personne ne maitrisait son pouvoir de la même façon, c’était cela qui était le plus magique selon elle. Elle repensa ensuite à ce qu’il avait dit. Ainsi, lui aussi faisait ce genre de rêve étrange. A croire que c’était une particularité propre à ceux qui perdait la mémoire de se souvenir d’un infime fragment ou alors de reproduire un possible fragment de mémoire. Elle ne savait pas réellement et lorsqu’il lui posa la question sur les pistes de sa mémoire, elle sentit son père se raidit non loin de là.

Elle savait qu’il avait peur, tout comme sa mère. Que ce passerait-il si jamais elle recouvrait la mémoire. Partirait-elle à la recherche de son ancienne famille pour la retrouver et vivre avec eux ? Où bien resterait-elle avec eux ? Tant de question qu’ils se posaient tous les deux, elle le savait très bien. Elle leur avait assuré qu’elle resterait avec eux, mais elle sentait l’angoisse croissante et toujours présente lorsqu’il s’agissait de sa mémoire. Elle savait que ça les faisait souffrir et pourtant c’était eux qui la poussaient à retrouver la mémoire. Parfois, elle se demandait pourquoi il faisait cela. Il n’avait rien à gagner et plus à perdre. Mais elle était certaine de rester avec eux. Sa vrai famille c’était Azma et Elyenna, pas d’hypothétique personne dont elle ne connaissait ni le nom, ni la probable vie. Elle se décida quand même à répondre a Tintallë.

« Je n’ai pas de piste pour l’instant à part ce rêve. Lorsque je reviens ici, j’essaye de me rendre là ou mon père m’a trouvé pour tenter de retrouver quelque bribe ou quelque chose de ma mémoire, cependant je n’ai à ce jour rien retrouvé. »

Elle s’arrêta un instant et regarda le jeune homme en face d’elle. Il avait bien plus perdu qu’elle et il était là à vouloir l’aider. Elle secoua doucement la tête.

« Je vous remercie de votre proposition, cependant je vais la décliner. Rechercher sa mémoire est quelque chose que l’on doit effectuer seul. Si je la recherche aujourd’hui ce n’est pas parce qu’elle me manque. Même si parfois je me sens déprimé d’avoir perdu une partie de moi-même, je me dis que je l’ai remplacé par ce que j’ai vécu ici et c’est amplement suffisant. Je chercher seulement cette mémoire pour être certaine que ce ne soit pas moi qui ai fait quelque chose de mal. »

Oui, elle voulait savoir si cela venait d’elle ou non. Qu’est ce qu’elle avait pu faire pour qu’on lui fasse oublié cette mémoire. Qu’est ce qui s’était réellement passé. Son regard se tourna vers son père qui la fixa. Elle ne leur avait jamais parlé de cela, elle n’avait jamais pu. La forgeronne ne voulait blesser personne et c’est pour cela qu’elle avait décidé de retrouver sa mémoire quoi que cela puisse lui coûter. Azma s’avança alors vers eux et se fut à son tour de parler.

« Bien, j’ai finis la lame, il ne me reste plus qu’a y appliquer le pommeau et ce sera parfait. Elle est fine et légère, cela vous permettra de bien la manier. Je vous montrerais quelque passe si vous le voulez. »

Il posa ensuite la main sur la tête de sa fille et lui ébouriffa gentiment les cheveux. Il n’avait pas besoin de parler, elle savait déjà ce qu’il pensait. Peur, joie et peine. Peine de la voir toujours frustré de ne pas avoir récupéré une seule bribe de mémoire. Le forgeron repartit avec le pommeau et dix minutes plus tard, l’arme était prête. Il la posa devant Tintallë et attendit son verdict.

[HRP] T'inquiète y'a pas de mal les études avant quand même ^^[/HRP]

Les paroles de Tintallë avaient étés ambigües apparemment... Il était évident qu'il ne s’imaginait pas trouver un griffon dans les bois de Silmarie. Mais il ne releva pas la remarque de Lunielle, il était un peu fatigué, rester assis si longtemps l'avait épuisé, il n'avait pas l'habitude.
Ainsi, elle n'était pas plus avancée que lui dans ses recherches, et en était restée bloqué à chercher une signification à son rêve. Pour ce qui est de la quête personnelle, Tintallë respecta le désir de la jeune femme, et n'ajouta rien d'autre la dessus, c'est vrai que c'était sa mémoire, sa mission de la retrouver. Mais un jour ou l'autre, elle aurait peut-être besoin de quelqu'un qui l'aide à supporter se lourd passé que pouvait être le sien. C'était d'ailleurs une des raisons pour lesquelles Tintallë appréhendais un peu le jour où il retrouverai la mémoire, il se demandais si il arriverai à supporter l'existence de cette vie, si ce qu'il était avant n'allait pas le choquer, et détruire tous ce qu'il avait fait jusqu'à maintenant, tout ce qu'il avait réussi à faire pour redevenir quelqu'un comme maintenant, et non pas le fantôme qu'il se souvenait d'être à son réveil. Aussi, se demandait-il si Lunielle était prête à cela, et si elle ne voulait pas le soutien de quelqu'un qui comme elle avait perdu la mémoire, et qui comme elle, était apte à comprendre, ses surement fréquents moments de solitude et d'égarement dans soi même. Aussi répondit-il quand même, au cas où:

"Je comprends ton choix, mais, si jamais, un jour tu changes d'avis et tu cherches quelqu'un qui puisse t'aider à supporter le fardeau de ton passé, tu saura où chercher. Et puis, le soutien peut-être réciproque aussi, non ?
Euh, tu permet qu'on se tutoie ? Je ne me sentais plus très à l'aise avec ces " Ajouta Tintallë, qui encore une fois en cette journée, se montrait audacieux, et bavard, deux qualités, ou défauts cela dépend du point de vue, qui ne lui correspondait d'habitude pas.

Il espérait que l'elfe n'allait pas lui répondre quelque chose de cinglant, lui montrant qu'il en espérait trop, beaucoup trop. Surtout maintenant, alors qu'il allait emménagé ici durant quelques temps. Il faut l'avouer, sa remarque n'était peut-être pas très judicieuse, mais tempi, c'était trop tard désormais.

Voyant Azma approcher, il lui prêta attention, et écouta ses paroles, lui apprenant que dans quelques minutes, il aurait son épée. L'idée que le forgeron puisse lui montrer quelques mouvement l'amusa, car, la seule fois où il avait pris une épée; qui au passage était celle d'un brigand qui essayait de chasser, par pur plaisir, et dont il avait ôter la vie; il s'était senti tout de suite à l'aise, et avait réussi à venir a bout de l'autre abruti, sans avoir l'impression d'éprouver une quelconque difficulté. Certes, les premières passes avaient été rudes, mais très vite il s'était adapté, et avait pris le dessus. Enfin, il verrait bien si c'était la chance du débutant, ou l'adrénaline du combat, et de la colère.

"Et bien oui, pourquoi pas, j'en serai ravi. Cela fait quelques temps que je n'ai plus touché une épée, et c'est vrai que je ne sais peut-être plus m'en servir. "

Il le regarda alors repartir avec le pommeau, et revenir après de courts instants. Tintallë prit l'épée entre ses mains et la soupesa, le poids était correct, bien répartit. Ne manquait plus qu'à l'essayer.

"Je vous dirais ce que j'en pense après un petit duel, si vous le souhaitez toujours. Ou, si Lunielle sait se servir d'une arme, et qu'elle n'est pas contre quelques passes, m'y autorisez vous ?"

Tintallë était ravi, il possédait enfin une bonne arme, et ce duel allait le réveiller un peu, il ne le dirait jamais assez, mais resté assis une heure à papoter, c'était épuisant... La discussion avait était intéressante, et il osait espérer pouvoir bien s'entendre avec Lunielle au fil des quelques jours, voire semaine, qui suivrais. Celles-ci promettaient d'être intéressantes, observer, et qui sait, peut-être l'apprendrait-il, l'art du forgeron n'est pas donné à tout le monde.

« Va pour le tutoiement ça me va. »

Se tutoyer, vu qu’ils allaient passer une partie de leur temps ensemble, la solution semblait judicieuse et cela ne l’embêtait pas outre mesure. En réalité, tutoyer les gens était bien plus simple finalement. Elle avait l’impression de moins faire d’impair et de moins marcher sur des œufs lorsque la situation l’exigeait. Lorsque son père revint avec l’épée, elle la regarda du coin de l’œil. Son travail était toujours posé et stable. La lame semblait équilibré avec le pommeau ainsi on pouvait presque sentir une arme à double lame dans sa main, sans se rendre compte qu’on avait une seule lame. Cela permettait à l’utilisateur de frapper non seulement avec la lame, mais aussi avec le pommeau. Elle aimait bien ce genre d’arme, cependant elle n’était pas spécialiste.

Elle préférait forger des lames solides et fine, avec un équilibre parfait entre lame et pommeau de telle sorte que l’utilisateur ait l’impression d’avoir une extension de son bras. Certes avec ce genre de lame, il valait bien mieux maitriser car une seule erreur et votre bras ne vous servait plus à rien ainsi que la lame par ailleurs. Lorsqu’il parla de toucher une épée, elle se rappela celle qu’elle avait fait fondre. Ce jour là, pour la première fois de sa vie elle avait prit la vie d’innocent. Certes, ils l’auraient probablement tué si elle ne l’avait pas fait, mais elle ne pouvait s’empêcher de se rappeler de ce moment et surtout de l’arme qui avait remplacé son épée. Cette épée qu’elle avait mit tant de temps à forger et qu’elle avait forgé avec son père par ailleurs.

Elle ne lui avait pas parlé de ce qu’il s’était passé dans ce petit village d’ailleurs. Elle n’avait pas voulu l’inquiété, mais quand Tintallë proposa que ce soit elle qui prenne les armes, elle se dit qu’elle n’avait plus le choix. Elle se leva donc et alla dans sa chambre. Sous son lit, elle ouvrit le sac qu’elle avait emporté et sortit l’épée. Elle enleva le tissu qui l’enveloppait et la regarda. C’était une arme magnifique, forgé par des mains habiles. Elle n’avait pas touché à l’arme, elle était certaine qu’elle contenait encore un peu de l’âme de son ancien propriétaire et elle ne voulait pas perdre ce petit lien qui existait encore avec la personne qui avait donné sa vie pour tout un village. Lorsqu’elle redescendit l’épée en main, son père interloqué l’interrogea.

« Mais d’ou tu sors une épée pareil et où est passé l’épée que nous avons forgé ensemble ? »

Ce n’était pas un reproche, mais on pouvait entendre dans sa voix, sentir dans ses gestes qu’il avait peur de la réponse. Elle ressentait d’ailleurs ses sentiments. Il avait peur qu’il lui soit arrivé quelque chose et qu’elle n’en ait pas parlé parce qu’elle ne voulait pas les inquiéter. Oui, c’est de cela qu’il avait peur. Elle tourna son regard vers son père un sourire doux se dessina sur son visage effaçant par la même une partie de la peur que ressentait son père.

« Ne t’inquiète pas comme ça. Je suis allé dans un village après mon excursion dans me désert et j’ai trouvé un groupe de mercenaire qui venait régler un problème dans ce village. Je les ais aidé du mieux que j’ai pu, mais durant la bataille finale j’ai du faire fondre l’autre arme pour que mon ennemi ne puisse l’utiliser contre moi. »

Elle s’arrêta un instant, ce n’était qu’un résumé mais elle se souvenait encore parfaitement des détails. Ce jour là, elle aurait tué quiconque l’aurait empêché de tuer cette folle qui se prenait pour on ne savait qui.

« L’homme a qui appartenait cette épée à sacrifier sa vie pour sauver celle du village et comme il avait flashé sur moi, ses collègues m’ont fait don de cette épée. J’ai commencé à m’entrainer avec et il s’avère qu’en réalité elle me va beaucoup mieux qu’une épée droite. »

Son père s’avança alors posa une main sur son épaule. Il avait compris que cette bataille n’avait pas été de tout repos et que la perte du jeune homme mort ce jour là l’avait affecté.

« Ce cimeterre est magnifique. »

Ce fut tout ce qu’il lui dit, puis il alla se poser sur le côté et la regarda. Il ne lui avait jamais appris à combattre, cependant elle savait le faire, elle avait appris elle-même et elle envisageait même d’apprendre avec quelqu’un histoire de ne plus se faire avoir. On ne savait jamais.

« Bien, je suis prête, allons y. »

Elle attendit que l’elfe se mette en place et donne le premier coup.

Lunielle acceptait donc un duel amical, tant mieux cela lui permettrai de la connaître un peu mieux, il avait entendu dire que la manière de combattre reflétait le comportement et les sentiments de l'escrimeur, Tintallë allait vite s'en rendre compte, si tel était le cas.
Ainsi Lunielle serait déjà battue, et à entendre ce qu'elle disait, elle avait l'air d'avoir déjà ôter la vie d'êtres humains, et avait aussi connuee malheur de perdre quelqu'un qui apparemment devait lui être proche, plus que ce qu'elle ne le fit paraitre. Son niveau devait donc sûrement être meilleur que le sien, ce n'était pas non plus très dur... Il ne devrait pas se ménager, et ne pas mon plus la sous-estimer.
Tintallë resta légèrement distant à la conversation entre le père et la fille, il trouvait cela indiscret, et déplacé d'oser donner un avis sur cela, ce n'était pas ses affaires, loin de là... Et puis il n'avait pas vraiment d'expérience de ce qu'elle avait vécu pour pour se permettre d'approuver ou non ses faits passés. Et puis, qui était-il pour faire cela ? Seulement un client abusant de la charité de l'artisan. Il attendait donc, contemplant sa lame, et essayant de se remémorer ce qu'il avait appliqué lors de son dernier combat. Quelle posture adopter, de quelle manière était-il mieux de combattre lorsqu'on souhaitait adopter une posture défensive ? et offensive ? C'était un combat amical, aucune de ces deux postures ne convenait vraiment, si il était défensif ce serait ennuyant pour Lunielle, et à l'inverse, si il était trop offensif, et lancerait des attaques violentes et rapide, ce qui ne correspondait pas pour engager un combat tel que celui-ci. il ne savait pas de quelle manière l'elfe allait pouvoir réagir.
Tintallë décida donc qu'il opterais pour un compromis: une posture portée vers légèrement l'arrière, pour pouvoir encaisser les coups sans trop de difficultés, et une prise d'épée souple afin de lancer des attaques rapides, sans pour autant y porter trop de force. Il modifierait cela en fonction de Lunielle au cours du combat.
Il salua donc son adversaire, inclinant légèrement sa tête.

"Prête ? N'hésite pas à y aller avec force, au pire tu me blessera, et au mieux cela va éprouver la qualité de la lame."
Ses propos étaient presque puériles, il semble rendit compte mais son esprit n'était pas suffisamment fonctionnel pour lui permettre plus. Ce combat risquait même de le ridiculiser, peut-être aurait-il du demander à faire cela le lendemain, ce n'était pas très raisonnable de le faire aujourd'hui, alors qu'il avait marché toute la matinée, et un partie de l'après midi, s'obligeant à rester aux aguets. Il avait même tester les capacités d'Ajairu, ce qui l'avait un peu épuisé, son compagnon était désormais en pleine forme, et avait gagné en taille, et en puissance. Non, cette petite joute n'était décidément pas raisonnable pour l'elfe, mais il ne se voyait plus renoncer maintenant, alors que Lunielle avait pris la peine de sortir son arme, un élégant cimeterre, et s'était déjà mise en garde.
Voyant qu'elle attendait qu'il se lance, et l'attaque, Tintallë porta le premier coup et commença ainsi le duel: son épée portée en avant vers la poitrine de Lunielle, qu'il retira rapidement afin de feinter et de porter un coup sur son flanc droit. Le geste manquait de finesse, de souplesse, et rapidité, et lui faisait ouvrir sa garde, aussi se décala-t-il en même temps qu'il exécutait son geste afin de rester le plus près possible de sa lame.
Le duel commença ainsi par ce coup ridicule, Tintallë avait du en effet avoir de la chance la première fois, car il se sentait bien faible face à Lunielle, et penait à se défendre, et à riposter.

[HRP: Désolé, c'est un peu court, sur celui la je voyais pas trop comment partir. x)]

Ne pas hésité à y aller avec force ? Mais il était fou furieux ma parole. Lunielle secoua doucement sa tête. Elle s’attaché les cheveux avant de commencer. Une longue queue de cheval descendait désormais à la moitié de son dos. Pour bien apprendre à manier une épée, il ne fallait pas se laisser aller, et surtout ne jamais rester sur ses acquis. Hors c’est ce que faisait notre cher Tintallë en ce moment même. Il avait peut être eut de la chance une fois et finalement il s’était dit qu’il pourrait le refaire, pourtant Lunielle savait que cela ne marchait pas ainsi. Son père était un spécialiste dans la manipulation d’épée, mais ce n’était pas son cas. Si elle connaissait quelques trucs, elle savait qu’elle avait encore énormément de chose à apprendre et que jamais elle ne pourrait tout connaitre sans un exercice régulier et ponctuel.

Quand il commença à avancer pour ensuite feinter, elle se dit qu’il y avait des choses qui ne changeraient jamais. Tout le monde faisait cela, à croire que chacun pensait que l’adversaire en face de lui était un idiot et qu’il ne verrait pas ce qu’il se passait. Cependant, Lunielle avait trois avantages non négligeables par rapport à l’elfe en face d’elle. D’une elle était certaine de ses capacités même si elle n’excellait pas encore dans le domaine, de deux, elle n’était pas fatiguer, ce qui semblait être son cas, et de trois elle possédait l’esprit qui lui permettait de ressentir son entourage d’une manière que nul autre épéiste à part les templiers et ceux qui le possédait en dehors ne pouvait avoir. Elle le laissa donc attaquer et para facilement. Le reste du combat se termina en attaque et parade. Un coup par ici, un coup par là, rien de très méchant cependant, Tintallë avait du mal à se défendre et riposter en même temps. Lorsque Lunielle effectua une passe qui lui permettait de passer sa lame près du poignet du jeune homme pour faire tomber l’épée et qu’elle réussit, elle se dit que durant le temps qu’il serait là, son père allait devoir lui donner quelque leçon. D’ailleurs, il s’avançait déjà pour récupérer la lame et la tendre à l’elfe amnésique.

« Vos coups ne sont pas assez rapide et précis. J’ai l’impression que vous êtes fatigué, mais vous savez, même en état de fatigue il faut savoir se défendre. Si on n’a pas le choix c’est ainsi. Tout comme ma fille, vous n’êtes pas des combattants émérites, vous connaissez certaines choses mais pas assez pour vous occuper d’une personne qui serait spécialisé. »

Il s’arrêta un instant regardant Lunielle qui reprit la parole.

« Lors d’un combat, il faut que tu concentre en premier sur l’environnement qui t’entoure et ensuite sur la personne qui te défie. Si je ne m’abuse, tu maitrise un élément, il faut que tu arrive à utiliser cette élément avait de savoir utiliser ta lame. Car dans un combat ou l’autre est spécialiste, tu n’auras pas le choix, seule la maitrise de tes autres compétences te permettra de rester en vie. »

Elle s’arrêta un instant et reprit.

« Je maitrise le feu et pour moi le combat est bien plus simple je dois l’avouer. En cas de besoin je peux toujours faire fondre l’arme de l’adversaire. Par contre si je tombe contre un templier qui invoque son arme, il faudra que j’utilise mes compétences d’une autre manière. Il faut aussi que tu pense que l’épée n’est pas un outil mais une extension de ton bras. Ainsi il faut la bouger comme si c’était ton bras qui bougeait. Cela te permettra d’acquérir plus de vitesse et de précision. Mon père t’enseignera les bases lorsque tu seras ainsi, ça peut toujours servir. »

Lunielle laissa donc son père avec Tintallë. Celui-ci commença à lui apprendre comment bien manier une épée que ce soit en défense ou en attaque. Il lui apprendrait par la suite quelques feintes et quelques passes. N’était pas encore qualifié dans le domaine, on ne pouvait pas dire qu’elle était doué. Elle repartit à la forge, tenant son épée horizontalement. Elle n’avait pas retouché à cette épée depuis ce funeste jour. Les morts, le sang, elle se demandait si un jour elle oublierait la perte de Drenys. Ou pouvait-il bien être en ce moment ? Qui avait-il après la mort. Elle espérait qu’il reposait dans un endroit doux et calme, il le méritait bien. Elle reprit alors la lame courbe du cimeterre qu’elle était entrain de forgé. Elle voulait en faire une arme d’apparat et pour le moment elle avait besoin de défouler. Aussi ne se fit-elle pas prié et utilisant son pouvoir et sa science, elle reprit sa forge, laissant à son père le soin d’instruire leur hôte.

Comme il s'en était douté, son choix n'avait pas été raisonnable, il aurait mieux fallu pour Tintallë qu'il aille se coucher et reporte ce presque sympathique duel au lendemain. Mais les dés avaient été lancés et Tintallë se fit mener par le bout de la lame tout au long de l'échange. Il essayait tant bien que mal de retrouver cette chaleur qui l'avait envahit la dernière fois, mais la seule chaleur qu'il ressentait fut celle de ces muscles endoloris qui se plaignaient cette autant sollicités en une même journée. Au bout de quelques minutes, sa lame s'envola, quittant vivement sa main pour se retrouver sur le qu'il, émettant par la même occasion un bruit aigu, du à la lame qui résonnait, le son meurtri les oreilles de Tintallë, qui s'étaient habituées à entendre le monde bruissement de feuilles ou craquement de brindille. C'était d'ailleurs pour cela qu'il ne se rendait pas très souvent en ville.

Il écouta alors avec attention les paroles d'Azma, puis celles de Lunielle. Son orgueil en pris un coup, plutôt rude, et il comptait bien que ce soit les seules personnes avec qui il pourrait se le permettre. Il savait être un élève assidu, il l'avait déjà prouvé lors de ses cinq années où il avait appris à manipuler l'air, aussi réadoptait-il la même attitude qu'autrefois et mit sa frustration de côté, se tournant vers Azma pour récupérer son épée, que celui-ci lui tendait. Il répondit alors, essayant de paraître le plus subjectif possible, afin d'aider Azma à comprendre ses tares dans la maîtrise l'épée:

" Vous avez bien raison sur ce point, la fatigue est traitresse, mais je la ressent depuis déjà quelques temps maintenant oui. Cela doit influencer sur ma vitesse, car je suis habituellement assez vif. Mais je vous le concède, je ne suis qu'un novice, et de loin..."

Puis, se retournant vers Lunielle, qui lui prodiguait elle aussi quelques conseils.

" Lorsque la fatigue se fait ressentir,et que tu n'es plus apte à utiliser ton élément, le duel traditionnel s'impose. Mais c'est vrai que je maitrise suffisamment l'air pour ne pas avoir à me défendre avec une lame lors du corps-à-corps, et je me m'embrouille fort bien avec un arc. L'épée n'est qu'un plus. Pour l'idée d'extension du bras, je l'ai assimilée mais je ne parvient pas à l'appliquer. Je serais donc ravis de profiter de vos connaissances, je ne peut que m'améliorer de toute façon. Mais ce sera un autre jour, ce serai stupide de le faire maintenant."

Tintallë bailla, trahissant ainsi sa grande fatigue, il était tant qu'il aille dormir... Sa nuit risquais de durer de durer longtemps, pourvu qu'il n'y ai pas de coq que se mette à chanter le matin, ni d'enfants trop matinaux dans cette maison. Il voulait dormir et c'était pour l'instant la seule et unique chose à laquelle il aspirait, un bon sommeil dans un vrai lit, comme il n'en avait pas vu depuis longtemps. Voyant Lunielle retourner à son travail, Tintallë s'adressa à Azma, lui faisant face:

"Excusez-moi, je pense que je vais aller dormir, j'ai l'impression que je vais s'écrouler ici... Vous voulez bien me conduire jusqu'à ma chambre ?"

Suivant son guide, Tintallë se rendit donc jusqu'à la pièce qui lui fut attribué, il ne prit pas le temps d'observerce à quoi resseblait le logis, et ne retint même pas le chemin qu'ils avaient pris pour parvenir jusqu'à sa chambre, qu'il je se donna pas non plus la peine d'observer.

"Merci beaucoup, et à demain, je risque par contre de mettre de longues heures à récupérer, la journée à été éprouvante..."

[DÉSANGAGÉ]

Elle l’entendit dire ce qu’il avait à dire. Effectivement il y avait une possibilité à ne plus pouvoir utiliser son élément, mais ça c’était souvent quand on ne le maitrisait pas. Même en étant extrêmement fatigué, Lunielle parvenait à utiliser le feu. Peut être était-ce du au faite qu’elle le manipulait constamment dans son travail, mais pour elle cet élément était une partie entière de sa vie, il était donc hors de question même fatigué de le laisser de côté. Elle recommença à forger consciencieusement sa lame. Laissant à son père de soin de s’occuper de leur hôte, après tout ils étaient chez lui et non chez elle. Elle se contenta alors de les regarder monter les marches qui menaient à la maison.

Azma emmenait le jeune homme. Effectivement, il avait bel et bien l’air de galéré à rester éveillé. Ils ne mirent pas longtemps à arriver à l’endroit de la maison qui renfermait les précieuses chambres. Azma désigna celle du jeune homme et celui le remercia en lui disant qu’il allait surement dormir énormément. Le forgeron hocha la tête et sourit, cela lui rappelait lui quand il avait travailler tout une nuit et qu’il était fatigué à l’extrême, pouvant à peine parler.

« Pas de soucis, nous ne serez pas dérangé ici. Il n’y a pas d’enfants en bas âge et pas d’animaux pour chanter et réveillé les gens. Nous ne faisons que peu de bruit et Lunielle ben… elle est rarement là me matin de toute façon. »

Il laissa le soin au jeune homme de se familiariser ou pas avec la chambre et redescendit vers la forge ou il trouva sa fille en plein travail. C’était impressionnant comment elle avait grandit, et prit en sagesse depuis qu’il l’avait vu. C’était aussi impressionnant de la voir forger des armes qui étaient au-delà du magnifique et pouvait rapidement devenir fonctionnel. Ce qui l’inquiétait en revanche c’était qu’elle n’avait pas encore retrouvé la mémoire et qu’elle semblait ne pas encore être à l’aise avec les sentiments environnant. Il la regarda doucement. Il l’aimait sa fille et avait peu de la perdre. Même si elle avait dit qu’il n’y avait pas de risque, il avait quand même très peur.

« Tu peux venir ici tu sais, je ne mords pas encore. »

Il sourit, croire qu’elle n’allait pas remarquer sa présence était idiot. Depuis qu’elle avait un minimum développer son donc d’esprit, elle était devenue quelqu’un d’autre, elle avait évolué. Lui ne savait pas ce que cela faisait mais il était heureux pour elle.

« Alors cette lame elle avance. »

« Je l’aurais finit dans un petite dizaine de minute, je la poserais ensuite sur le pommeau et hop tu pourras voir à quel point c’est cool. »

« Et cette histoire avec de Drenys. »

Lunielle posa les yeux sur l’épée qui était posé non loin de là. Elle en prenait énormément soin car elle ne voulait pas oublié.

« Je vais te raconté toute l’histoire. »

Et elle se mit à lui raconter tout ce qu’il s’était passé.

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