Coucou par là. Étant en train de construire un univers pour un jeu de rôle papier, je viens partager ici le coté background, histoires, toussah !

Introduction

-"Attention, cela va piquer un peu!"

Tirios serra les dents. Il n'aimait pas les piqures. En plus, l'infirmière de la guilde des explorateurs avait plutôt des airs de gorille... Et la douceur qui va avec l'allure. S'il le faut, elle pourrait plaire à un Terrarïon... Berk. Pour lui, ses mutants à l'air de singes n'avaient que deux qualités : ils vivaient loin à la surface et n'étaient vraiment pas nombreux.

-"Merci monsieur, vous pouvez repasser dans une heure et vous aurez vos résultats."
-"Au plaisir, m'zelle..."

Il fila sans demander son reste. Cela n'avait pas fait si mal finalement. Et de toute manière, rien ne pouvait entacher sa bonne humeur aujourd'hui! Il était déjà tout excité. Si tout ce passait bien, il pourrait faire sa première véritable sortie à la surface l'après midi même. La guilde des explorateurs donnait sur la place du marché de Neptune. Mais il n'y avait pas grand monde, le calme plat dans la caverne principale. Car oui, comme toutes les autres cités de cette époque, Neptune avait été construite sous terre, dans un réseau de cavernes éclairé par de vulgaires lampes à graisse.

Il y a plus de trois siècles maintenant, la Catastrophe... Ou l'on devrait dire l'Apocalypse, était tombée sur terre sans prévenir. Mïlorion. Une vaste comète qui s'était écrasée sur la lune en 2017, provoquant une pluie de débris qui ravagea la planète. Et comme pour achever durablement l'humanité, la comète se détacha de la lune pour former un second satellite, bien plus petit mais terrible, à cause de ses radiations. Un véritable massacre, apparemment la population à cette époque là ce comptait en milliards d'habitants... Pas en centaines de millions comme aujourd'hui!
Pour couronner le tout, l'humanité avait en même temps perdu ce qui devait être son avancée technologique la plus précieuse : l'électricité. En effet, les radiations de Mïlorions perturbent et rendent instable cette énergie, si bien qu'il est quasi impossible de s'en servir... Les humains de cette époque comprirent rapidement qu'il valait mieux s'en passer totalement que de s'ennuyer à en produire pour faire fonctionner les rares engins pouvant fonctionner avec.

Mais 2017 était très loin derrière... Désormais, on était en 2375. De véritables villes souterraines étaient nées et les humains eux-mêmes avaient évolués, s'adaptant et assimilant les radiations de Mïlorion. Désormais, cette sinistre énergie se trouvait dans chaque cellule de chaque être vivant. De là étaient nés diverses sortes de "Mutants", des humains capables de manipuler les énergies de la "seconde lune" au sein de leur propre corps pour créer des effets surnaturels. Tirios avait tenté d'apprendre à manier ses pouvoirs surnaturels par le passé, mais il avait vite déchanté : le taux de Mïlori au sein de son corps n'était pas assez important pour cela.
Par contre, il pouvait prétendre devenir un Explorateur. Même pour les mutants, il n'était pas évidement de vivre à la surface, exposé directement aux radiations. Un individu n'étant pas assez fort et surtout doté d'un excès de Mïlori pouvait y mourir d'épuisement avant d'avoir atteint la cité la plus proche de Neptune, c'est à dire Andromède.

C'était l'heure. Il tâcha de regagner la guilde au plus vite. Explorateur... Un métier qui le faisait rêver :il consistait à mener à bien diverses missions à la surface. Livrer des colis d'une cité à l'autre, chasser les créatures cauchemardesques vivant en haut, chercher d'anciens trésors ou des ressources banales mais vitales, que les cités ne peuvent se procurer sous terre... Une vie d'aventurier, quoi!
Tirios s'entrainait à la Guilde depuis qu'il était tout petit... En fait, depuis que des tests avaient révélés qu'à huit ans, son taux de Mïlori dépassait déjà celui d'un adulte normal. Rien d’extraordinaire non plus : rien que sur sa génération, l'on comptait des dizaines de cas comme lui, pour un village d'environs trois mille habitants comme Neptune. Mais les Explorateurs étaient précieux (et leur espérance de vie courte aussi, il fallait l'avouer...), aussi, la Guilde était financée par la cité pour entraîner tout jeune assez fort pour faire des missions en surface.

Il entra dans la guilde et se dirigea aussitôt à l'infirmerie. Il était confiant : il était souvent allé à la surface avec ses camarades et leurs enseignants et avait toujours bien enduré cela.  Quelques formalités plus tard, il détenait enfin un objet dont il avait toujours rêvé : son insigne d'Explorateur! Avec cela, on lui avait remis un document lui indiquant avec quelle équipe il était affecté : la Neptune-75-B. Ils ne se foulaient pas : 75 pour l'année et B car ils devaient être la seconde équipe formée à Neptune cette année. Quand aux noms... Que des inconnus! D'un coté, il n'était pas surprit : les autres jeunes de sa promotion étaient encore en école.

Il entra dans la salle d’accueil de la guilde, assez petite, et ne tarda pas à trouver une partie de ses futurs camarades : en effet, deux autres personnes attendaient ensembles dans un coin, tenant un papier à la main. Un homme, devant avoir vingt cinq ans, imberbe et à la peau grisâtre... Tirios fronça les sourcils : un Agïris. Cette race de mutants était surtout connue pour ses voleurs, assassins et clans mafieux... Mais en tant qu'Explorateurs, ils étaient aussi des plus efficaces, notamment grâce à leur capacité innée à disparaitre purement et simplement.
L'autre était une femme plutôt menue, devant avoir deux ou trois ans de plus que Tirios... Elle pourrait passer pour une simple humaine, sans sa chevelure blanche aux curieux reflets bleutés. Le jeune homme se demanda s'il devait pleurer... Une Mensaltus! Le nom de ses mutants signifiait "esprit-haut" en latin, et ils le portaient bien : en effet, ils étaient tous d'une rare intelligence et n'avaient aucun égal concernant la maîtrise de la Télépathie.
Hors, il était connu que les Agïris et les Mensaltus ne pouvaient pas se voir... Les premiers, jurant que par les ombres et la discrétion, ne pouvant pas blairer des êtres capables de déjouer le meilleur déguisement d'une pensée... Et les seconds, capables de sonder les pensées, comprenaient plus rapidement que quiconque que les Agïris sont pour la plupart des gens pour le moins louches. Tirios soupira et vint se présenter :

-"Bonjour, je m'appelle Tirios, nouvel Explorateur. Je présume que vous êtes aussi de l'équipe 75-B?"
-"Tokuga." Fut la seule réponse de l'Agïris au visage fin (et complètement fermé...) et aux yeux verts.
-"Bonjour! Je suis Lucie-Marie Benaltaz. Appelez moi simplement Lucie!" Dit t'elle en forçant un sourire qu'elle voulait rassurant.

Manifestement, elle avait déjà capté les pensées de Tirios et avait comprise son désarroi en les voyant. Ou peut être pas... Il n'y avait pas besoin de télépathie pour comprendre, son air devait suffire! Bon, plus qu'à attendre le ou la quatrième personne de la liste. Tirios se retint de croiser les doigts. Il allait falloir un concentré de bonne humeur, pour ne pas dire un comique, pour remonter le niveau, là! Il s'efforça de lancer la conversation :

-"Vous êtes déjà sortis à la Surface? Je veux dire, vous êtes Explorateurs depuis longtemps?"
-"Je suis novice." Répondit l'Agïris dans la seconde. Encore une réponse brève. Au moins, il ne casserait pas les oreilles du groupe en étant trop bavard...
-"Je n'ai fait qu'une mission, mais avec un groupe si important que je n'ai rien eu à faire. Je viens de Nelfïs."

Elle parlait d'une autre cité de l'île. Cette île, Aldorïa, comptait quatre cités : au sud est, le village de Neptune ; la cité-minière d'Andromède, au pied des montagnes au centre de l'île ; Nelfïs, une cité comptant beaucoup d'ingénieurs et autres écoles, dominée par les Mensaltus et la plus grande cité, Lunarïa, au nord-ouest. La Guilde des Explorateurs était particulièrement puissante et influence à Nelfïs : si elle avait rejoint un groupe venant de là, le voyage avait en effet du être tranquille.

-"Salut! Ja être Ninia Boëlia. On y'varse?!" Annonça une voix féminine dans le dos de Tirios, le faisant sursauter. Il se retourna pour regarder sa propriétaire et en resta bouche bée. Une Nobïgnis! Ils ne pouvaient pas mieux tomber. En effet, les Nobïgnis font partie des rares mutants à carrément vivre à la surface, sous forme de tribus nomades. Un peu primitifs et sauvages sur les bords, ils n'en restent pas moins des gens forts sympathiques. Ils se démarquent par leur maîtrise du Métabolisme, un art opposé à la télépathie : en effet, cet art consiste à manipuler le Mïlori au sein du corps... Cela permet d'accomplir des prouesses physiques et même de régénérer les blessures en un clin d’œil. Les meilleurs dans cet art sont même capables d'utiliser leur propre Mïlori pour soigner les autres. Le nom Nobïgnis venait d'ailleurs des mots latins pour "Noblesse" et "feu". Noblesse, car ils n'hésitent pas un instant à assister leur prochain et soigner malades et blessés. Et Feu, pas pour leurs exploits pyrotechniques mais à cause de leur chevelure rousse aux reflets blonds, presque dorés, qui rappellent immanquablement les flammes.

Tirios avisa la jeune femme. Elle portait une épée en travers, dans le dos, une lame courte à sa hanche gauche et un fusil à pompe avec sa bandoulière porte-cartouches. Elle portait sinon une armure de cuir assez basique, exposant ses cuisses et laissant ses bras nus. Tirios ravala sa salive. Il était connu que les Nobïgnis utilisaient leurs dons durant leur adolescence pour sculpter leurs corps selon leurs désirs... Et il fallait bien avouer qu'en général, ils avaient du goût! Ninia présentait un visage un peu rond, mais très mignon et un corps aux courbures à faire tourner la tête.
Il regarda ses deux autres compagnons : Tokuga semblait lui aussi hypnotisé et Lucie-Marie les regardait d'un air absolument blasée, le regard plissé. Forcément, elle devait sentir qu'ils étaient sur le point de baver. Cette faculté qu'elle avait de ressentir les émotions allait être énervante... Aussi, Tirios s'amusa à rassembler tout un tas de pensées obscènes avec la jeune Mensaltus, qui n'était pas vilaine non plus. Elle écarquilla les yeux, se mit à rougir et détourna soudainement le regard. Puis il se tourna vers Ninia :

-"On y va, la surface nous attend!"

La suite au prochain épisode!