[ D-E ] Petite princesse cherche ... (libre)(fini)

Je n'avais pas grand chose à faire ces temps-ci.
Le mariage annoncé et précipité avec le Capitaine de la garde elfique ne me donnait guère envie de rester à Muria, où ma mère tentait vainement de savoir mes réelles intentions, bien que je fus certaine qu'elle les connaisse. Du moins devait-elle s'en douter. Jelenna n'avait que peu de temps à m'accorder, toute occupée qu'elle était, et c'était normal, par son éducation et sa maitrise ardue du tir-à-l'arc, art où je ne pouvais qu'observer l'habileté naturelle de ma sœur, n'étant moi-même pas gâtée par la nature dans ce domaine. De plus, je ne pouvais pas lui reprocher de ne passer que peu de temps avec moi, bientôt, il nous faudrait partir pour Tamawa et ce, dans le but de la protéger. Je préférais donc qu'elle se consacre toute entière à son éducation, comme si de rien n'était, mais aussi éventuellement parce qu'elle ne reverrait pas la cité avant bien longtemps. De ce fait, puisque Haiiro, la belle louve cendrée que j'avais dressée pour protéger ma cadette, ne pouvait pas non plus se joindre à moi, toute fidèle qu'elle était à sa mission, je me retrouvais seule, à vouloir échapper aux questions de ma mère et aux multiples préparatifs. Sans parler de cette guerre qui troublait les esprits de ceux qui étaient au courant.
Voilà ce qui me poussa à partir de Muria.
Direction ...
Silmarie.
Quoi de mieux que la cité elfique pour m'éloigner de tout ce chamboulement ? En réalité, peut-être voulais-je simplement épier Feanaro, je n'en savais rien, quoi qu'il en soit, ma route ne se termina pas comme prévue dans la cité elfe où la Grande Prêtresse vivait, même si l'on disait qu'elle était en ce moment même en voyage d'affaires, mais dans les collines brumeuses où le calme me ferait le plus grand bien. D'autant plus qu'il me fallait des plantes, car après tout, j'étais fleuriste, alors autant dire que la visite des collines, si elle n'était pas nécessaire, le devenait de ce fait.

Pour l'heure, je sautais pied-à-terre, délaissant Tsuki qui aurait bien tout le temps de brouter plus loin. Connaissance la jument, je savais pertinemment que je ne risquais rien à la laisser aller et venir à sa guise. Au moindre geste de ma part, au moindre coup de sifflet, l'animal reviendrait vers sa maitresse. Du coup, je laissais la bête paisser tranquillement, vérifiant rapidement si aucun danger de guettait puis m'éloignais un peu. La brume n'était pas encore trop épaisse et le soleil arrivait même à pointer le bout de son nez au milieu des nuages. En somme, la journée était idéale pour ce que je comptais entreprendre. Pour l'heure, la recherche attendrait, j'avais besoin de me poser, de réfléchir et bien sur, de me calmer. Évacuer ce stress intérieur, ces questions qui me mangeaient et me torturaient l'esprit. J'avais tout simplement besoin de silence.
Le vent jouait tranquillement dans mes cheveux lorsque je découvris ce qu'il me fallait. Un endroit herbeux où je décidais de m'allonger. L'herbe fraiche et mouillée me fit frissoner ... habillée d'un simple pantalon de cuir noir et de mes éternels hauts noirs en cuir, le contact, sans être déplaisant, était ... refroidissant ! Mais qu'à cela ne tienne, j'avais trouver pour quelques heures du moins, mon coin de paradis.
Fermant les yeux, je me décidais à laisser mon esprit divaguer de gauche à droite. Peu m'importait les pensées qui le traversaient, j'étais totalement détendue.

Combien de temps ?
Quelques minutes ?
Une heure ?
Peu importait, j'étais bien.
Jusqu'à ce qu'un bruissement se fasse entendre au loin. D'instinct, je relevais la tête pour demander :

" Qui va là ? "

Le son des pas sur le sol, la vibration de ce dernier ... tout me laisser penser que ce n'était pas Tsuki qui revenait sur ses pas.

Ilian leva durement les bras tout en sortant d'une torpeur maladive , de plus une douleur à l'estomac lui rappela que ces derniers contrats n'étaient pas trés onéreux , en effet c'est la faim au ventre qu'il quitta durement son lit scrutant d'un regard vide l'unique piéce qui lui servait de domicile , qui était d'ailleurs trés peu ordonné .
Il se rinça le visage tout en se persuadant que cette journée serait bonne , il est vrai que depuis quelques temps Ilian est plutot pessimiste même si la positivité ne faisait jamais bon ménage chez lui , là c'était pire !
Il reproduisit machinalement tout ces petits gestes matinaux , se laver , essayer de manger , s'habiller . . . tout cela l'encrait dans une monotonie qui le rendait de plus en plus mélancolique . C'est pour cette raison qu'il décida de se changer les idées en allant loin de ces quartiers bruyants et agaçants qui l'insupportaient , c'est pourquoi il décida de s'aventurer là ou tout avait commencé pour lui . . .

***

C'était il y a quelques années , le jeune Nua sortait tout juste des sombres forêts de son enfance et ne connaissait que trés peu de choses dans le monde qui l'entourait , et il fut particuliérement émerveillé lorsqu'il apperçut pour la premiére fois ces fameuses collines avec leurs écharpes de brume blanchâtre , il décida alors de s'y aventurer pour en découvrir les subtilitées . En arrivant au sommet de l'une de ces collines il put comtempler avec jubilation la vue qui s'offrait a lui . C'est alors qu'un cri de douleur , porté par la brise , vint interrompre cette émerveillement , Ilian se précipita alors dans la direction d'où provenait ce bruit , se dissimulant non loin de là , il put apercevoir un corp ensanglanté gisant au sol et deux autres individus s'affrontant bruyament , lorsque soudain l'un deux se fit trancher la gorge par son opposant dont le visage était dissimulé par un étrange masque de renard . Ilian resta bouche bée face a ce spectacle stupéfiant , l'art avec lequel cet homme masqué manier ces étranges lames reliées a ses poignets qui remontaient jusqu'à son coude l'impressionnait plus que tout au monde . Tout ce qui l'entourait avait alors disparu même ce magnifique paysage , le sang restait pour lui la plus belle chose .
Ilian eut l'audace de s'avancer vers cet homme , qui avertit par les pas légers du jeune Nua se retourna avec un air menaçant , mais le jeunot ne se soucia guére du regard assassin que lui lança l'homme et s'approcha de lui en effleurant de ses doigts blanchatre la lame encore souillée du sang de sa victime , ses yeux s'emplissant d'une noirceur méconnaissable , il annonça :
"-Apprenez moi a me battre ainsi . . . avec cette arme !"dit il de sa voix cristalinne .

Suite à cela , l'homme , appelé Léonard ou plus communément le Renard , lui apprit l'art de tuer et prit le jeune Nua sous son aîle protectrice pendant trois ans avant de le laisser lui même trouver sa voie . . . C'est ainsi qu'est né l'assassin qui sommeillait en Ilian . . .

***

Ilian se trouvait là où , lui et le Renard , c'était rencontré . Avec nostalgie il caressait les fleurs qui tapissaient le sols de milles et unes couleurs tout en se remémorant ses premiers échanges avec lui .
*"-Où peut il donc se trouver à présent ?! "* Pensa le Nua qui avançait sereinement .
Il se rappela aussi que son mentor lui avait nommé quelques plantes qui pourrait lui servir pour concocter des poisons mais son esprit avait du mal a se remémorer lesquelles exactement , il tenta de plonger dans ses souvenirs enfouis lorsqu'une voix féminine l'interpella , complétement absobé par ses pensées il n'avait même pas prit le temps de scrutter les environs , était ce une erreur ?

Il s'approcha de la jeune femme qui était plutot plaisante a regarder mais Ilian avaient beaucoup de réticences vis a vis des femmes pour en avoir connu que trés peu , comment allait il donc se débrouiller avec cette femme ci .
"-Veu. . .Veuillez m'excuser . . . Je ne voulais guére troubler vo. . .votre repos jeune demoiselle . . ." Dit il tout en begayant honteusement devant la jeune femme .
"-Je. . . je me nomme Ilian "fit il en feignant une grotesque révérence pour tenter de combler son manque de tact .

Au moins me restait-il encore mon instinct et ce don merveilleux qui consistait à manipuler l'élément terrestre dans toute sa splendeur. Sans sa précieuse aide, sans doutes n'aurais-je pas perçu les vibrations délicates mais pourtant marquées du sol sous les pieds du jeune homme qui s'avançait dans ma direction. Finalement, les collines avaient beau être brumeuses, quoi qu'aujourd'hui, cette précision était un peu présomptueuse, cela n'empêchait en rien les rencontres. Pas que j'étais contre ces dernières, mais j'aspirais à un peu de repos, fatiguée de tous ces évènements qui me tombaient dessus sans que je n'y sois préparée. Un mariage, une fuite loin de ce qui faisait ma vie depuis la nuit des temps du moins, autant que je m'en souvienne et tout ça pour quoi ? Par vengeance dans le premier cas, et sans doutes aussi par orgueil et dans le second cas, dans l'espoir d'offrir meilleur abri à ma cadette ... à moins que ce ne soit surtout pour rencontrer ce père hypothétique qui avait osé fuir notre présence à ma mère et moi. Dans tous les cas, trop de choses et beaucoup trop de questions flottaient dans ma tête pour être d'humeur aimable devant ce trouble-fête.
A l'observer, il devait être plus grand que moi et son allure neutre m'aurais sans doutes empêcher de l'apercevoir si je n'avais pas ressentie sa présence via mon don naturel. Les cheveux en broussaille, il m'apparaissait plutôt comme quelqu'un se négligeant et éventuellement, comme une personne voyageant, du moins se déplaçant assez pour ne pas faire attention à elle, à son choix vestimentaire etc.

Sans que je ne lui ai adressé la parole, ma première réplique avait surtout eu pour but de savoir si c'était mon imagination où si quelqu'un avait réellement l'intention de troubler mon repos mérité, il se mit à me parler, s'approchant un peu plus de moi.
Troublé.
C'était le moins que l'on puisse dire vu comment il bégayait. Amusée par l'effet que j'avais sur lui, un sourire furtif passa sur mes lèvres tandis que mes yeux continuaient de le scruter, à la recherche d'indices, de quelque chose de particulier qui aurait pu me mettre sur la voie pour savoir qui il était. Mais une chose était certaine, je n'étais pas douée pour ce jeu, découvrir l'identité des gens et tout ça n'était pas mon fort aussi abandonnais-je rapidement pour l'écouter parler. Quitte à être déranger, autant que ce soit utile.
Petite révérence, présentation.
J'aimais ça.
Loin de ce rustre de Feanaro que j'allais épouser ou encore de cet idiot de comte qui m'avait enfermé, croyant à juste titre que je voulais le tuer. Cet Ilian relevait mon estime en la gente masculine. Pour autant, je ne comptais pas faire abstraction de mes doutes ou de mes réticences à parler aux hommes parce qu'il se montrait poli. C'était tout naturel non de l'être ? Encore plus s'il avait su que j'étais la princesse amazone en personne mais ceci serait passé sous silence.

D'un mouvement calme pour ne pas l'effrayer plus qu'il ne semblait l'être, je me relevais, lui faisant face. Maintenant situé à deux ou trois mètres de moi maximum, je pouvais clairement voir mon interlocuteur. Un sourire neutre apparu sur mes lèvres tandis que je lui répondais d'un ton calme et tout aussi neutre :

" Enchantée, je me nomme Eléa. "

Tiens, pour une fois que je ne mentais pas sur mon prénom, c'était presque à noter dans les annales. Mais j'étais lasse de toujours cacher cette identité si lourde à mes épaules. Pour une fois, je me disais que ça n'engageais en rien que de donner son nom, dotant plus qu'en dehors de Muria, je n'étais connue sans doutes que de mon père et de sa pét... enfin de la blonde quoi.
Jetant un coup d'oeil au jeune homme se prénommant Ilian, je poursuivais :

" Ne t'en fais pas, je ne dormais pas mais ... ferais-je si peur que ça pour que tu n'oses pas m'approcher davantage ? "

Un sourire amusé s'arrêta un instant sur mes lèvres.
N'ayant ni envie de cesser la conversation, ni envie de la poursuivre, j'attendais de voir simplement comment allaient évoluer les évènements. Une rencontre n'est jamais due au hasard ...

Une légére brise soufflait dans les cheveux en pagailles , du jeune Nua , ce qui découvrit lentement son visage d'une teinte opaline , il les laissa caresser doucement sa peau tout en observant la séduisante femme qui était encore assise sur l'herbe fraiche . Mais il ne put s'empécher de baisser les yeux , confus , face au petit sourire de la jeune femme au vu de sa façon de parler . Il est vrai qu'Ilian n'avait pas trés souvent l'occasion de rencontrer des femmes et en génèral il essayait plutot de les fuir puisque leurs présences le rendait nerveux et mal à l'aise , peut être que cela venait de cette attirance naturelle qu'ont les hommes et les femmes entre eux et cette derniére brouillerait l'instinct , pourtant sanguinnaire du jeune Nua . L'assassin aurait-il donc trouver une faiblesse à laquelle il ne pourrait se soustraire ?!

Quand elle se leva , son esprit fut boulversé par la vue de ce corp si "parfait" pensa Ilian tout en mimant ce mot du bout de ses lévres . En effet cette jeune femme n'avait rien à envier à personne , sa finesse faisait légérement ressortir sa musculature qui lui apporter un charisme non négligeable , de plus sa peau était presque aussi pâle que celle du jeune Nua , qui ne put s'empécher de la regarder de la tête au pied comme s'il découvait pour la premiére fois une femme . De plus ses cheveux noirs de jais tombant dans son dos affinaient avec douceur son beau visage . A côté de cela la jeune femme portait des vétements qui valorisaient avec souplesse ses formes dont elle devait être fiére au vue du moyen avec lesquelles elles les mettaient en avant .

*"-Une armée de moine prendrait fuite devant cette silhouette provocante ! Pensa Ilian tout en souriant bêtement de sa réflexion intérieur .

C'est alors que retentit dans les oreilles d'Ilian le nom de cette femme , Eléa , ce nom lui semblait familier mais parmis tout un continent , peut être existait il des centaines d'Eléa et la confondait il avec une autre .
Ilian fut alors soulagé d'apprendre qu'il n'avait aucunement intterompu le sommeil de la ravissante jeune femme , mais il faillit s'ettoufer en entendant la suite :

"-Heu. . . heu . . . non bien sur que non ! ! ! Je ne voulais pas que vous interprétiez cela de cette façon ...Heu . . . Je suis désolé que mes propos aient pu vous faire croire une telle chose . . . Jamais je n'aurais osé penser de telles choses . . . Heuuu . . ."Annonça t'il avant de se rendre compte du sourire sur les lévres de la jeune femme , il se sentit alors un peu idiot et baissa légèrement la tête en fixant l'herbe qui voletait dans les brise .

*"-Bravo Ilian ! ! ! Elle doit maintenant te prendre pour le dernier des imbéciles ! "Pensa t'il tout en tentant un regard dans celui de la jeune femme pour mesurer sa pensée .

J'étais amusée par la réaction du jeune homme. Le regard qu'il me lançait était plutôt étonnant, à croire qu'il n'avait jamais vu une femme jusqu'alors mais pour autant, je ne lui en voulait pas, aussi étrange que cela puisse paraitre. Après tout, ce n'était pas désagréable de se sentir belle et de voir que ses formes étaient appréciées, par quelque homme que ce soit. Et ce d'autant plus lorsqu'on savait que j'allais me marier et donc, bien que je l'ai choisi par vengeance, j'allais être emprisonnée dans un monde où seul mon mari, officiellement du moins, allait compter à mes yeux. De ce fait, se sentir appréciée pour ce que l'on est était agréable ... et puis, ce n'était pas Feanaro qui allait me dévisager de la sorte. Non seulement il ne m'aimait pas, et c'était bien réciproque, mais en prime, il avait peur de moi alors question compliment ... on était mal parti.
Revenons-en à Ilian.

Le pauvre garçon m'observait toujours, cherchant visiblement à ne pas se trahir devant moi. Les yeux successivement baissés ou relevés dans ma direction, il semblait hésiter à rester en ma présence et encore mieux, ou pire, à me parler. Peut-être avais-je exagérer en lui demandant si je le mettais mal à l'aise ou plutôt, si je lui faisais peur. J'allais intervenir lorsqu'il me devança. Enfin devancer ... il semblait totalement perturbé par ma présence. Bon ok, je faisais de l'effet mais peut-être pas à ce point non ? Enfin jusque là, personne n'avait jamais réagi de la sorte en ma présence, même pas les Soumis malheureux que Philéa avait envoyé dans mon lit ... alors il fallait m'expliquer ... à moins que ... Devant le bégayement du jeune homme, au vu de son comportement, je ne pouvais qu'en venir à la conclusion qu'il n'avait soit jamais rencontré de femme, soit qu'il les évitait du fait d'un complexe ou d'une difficulté à pouvoir rester en leur présence. Voyant cela, il me fallait agir sans quoi la discussion tournerait court.

Le manteau sur lequel je m'étais allongée semblait me tendre les bras. Le saisissant, je le mettais sur mes épaules, l'attachant devant pour qu'on ne puisse plus voir mes formes. De toute façon, il faisait un peu frais à cause du vent alors ce n'était peut-être pas le moment d'attraper la crève. Ceci fait, je lançais un regard timide au jeune homme avant de reprendre la parole et de briser le lourd silence qui s'était installé entre nous.

" Ne t'en fais pas, je te taquinais. "

Ce furent les seules paroles qui me vinrent à l'esprit sur le moment. Etrangement, la scène me rappellait ma petite soeur, Jelenna, qui avait souvent tendance à se montrer timide sur certains domaines de notre vie. Il me fallait alors jouer des pieds et des mains pour savoir ce qui la tracassait. Pour autant, je n'avais peut-être pas le droit de comparer cet inconnu avec ma cadette, c'était à la fois amusant, déroutant et mal poli. Mais plus que tout, il fallait que je reprennes le dialogue, sans quoi nous allions nous transformer en bâton de glace avant même d'avoir pu en savoir un peu plus. C'était d'ailleurs étrange cette envie soudaine de vouloir parler à cet inconnu car après tout, il m'avait déranger dans mon petit moment privilégié de solitude. En réalité, j'avais peut-être tout simplement envie de parler et, en l'absence de Jelenna trop occupée à ses études, je devais me contenter de ce parfait inconnu ...

" Je suis désolée de t'avoir mis mal à l'aise, je n'aurais pas du te poser cette question. " déclarais-je avec un sourire désolé.
" Que ... que faisais-tu ici ? " demandais-je alors pour tenter de le mettre en confiance.

J'avais bien envie de lui assurer que je ne mordais pas, ou encore, que j'avais déjà mangé, mais je me doutais que cela n'aurais pas l'effet escompté de le mettre en confiance. Pour l'heure, seul le manteau que je portais pouvais aider à mettre en place une discussion ... J'espérais que je ne lui faisais pas peur ... parce qu'après tout, j'étais bien contente qu'il ai croisé ma route. Je me sentais seule certes en avais-je besoin, mais j'avais surtout envie de parler, peut-être pas de me lier à quelqu'un en particulier, mais d'échanger, de partager un instant de vie avec quelqu'un. Il se trouvait qu'Ilian devait être cette personne ...

Cette rencontre promptue rendait le jeune Ilian trés mal à l'aise , mais le fait de rencontrer une jeune femme et de s'en approcher le rendrait peut être plus confiant dans de multiples rencontres futures qui l'attendainet surement .
C'est pourquoi il se dissuada de garder son calme et de faire face à cet être si mystérieux à ses yeux mais cette derniére comme par instinct comprit ce besoin et dissimula son corps comme pour rassurer le jeune homme , était ce dans la nature des femmes de ressentir cela ?

Cette attitude si compréhensive lui rappela celle de son maître qui arrivait toujours à comprendre le jeune Nua pourtant trés différent des autres gens peuplant le monde d'Azthya , en effet le jeune Nua avait vécu dans un endroit isolé de tout autres races et dogmatiques , c'est pour cela qu'il avait beaucoup de mal à comprendre certaines personnes et certains principes de la nouvelle vie qu'il a découvert a la vingtaine . Mais Léonard avait parfaitement cerné le personnage qu'était Ilian et lui à permis d'améliorer sa façon de percevoir et de ressentir les choses , exepté dans le cas des femmes .
"-Il te faudra régler ce probléme par toi même petit !"Lui avait il dit peu de temps avant que leurs routes ne se séparent .

Eléa rassura Ilian en lui disant qu'il ne s'agissait tout simplement que d'une boutade dont le sens , et l'intérêt lui échappa . Le Nua avait également de gros problémes d'assimilation du au fait qu'il fut élevé dans une tribu ou joie et toute autres sentiments manifestant la bonne humeur étaients prohibés .
Ilian accepta ses excuses d'un geste de la tête même s'il ne semblait pas trés sur de lui voir même géné , tel une vierge découvrant les traits d'un homme pour la premiére fois . C'est alors qu'il tenta de chasser toutes peurs de son esprit et esseya de lui répondre en prenant une profonde inspiration .

"-Hey bien , lorsque j'ai l'impression de perdre les quelques repéres qui me rattachent à ce monde je reviens ici avec espoir de revoir l'une des seules personnes qui ait sut me comprendre , cela me permet de me remémorer de bons souvenirs et de reprendre mon aplomb . dit il en perdant ses yeux dans la brume qui commençait doucement a s'épaicir autour d'eux . Puis ramenant son regard dans les yeux céruléens d'Eléa il continua .

"-De plus j'ai besoin de fleurs puisque je suis . . ."
"*-Assassin ! Non , il ne faudrait pas que je l'effrais , hum il faut que j'avises et vite ! *Pensa t'il soudainement un peu angoissé , avant de reprendre plus calmement .

"-. . . Fleuriste , c'est pour une commande mais malheuresement je n'ai plus les fleurs en tête . . ."
"*-J'éspére qu'elle me croira . *"Se dit il en pinçant ses lévres .

"-Et vous , que fait une aussi jolie jeune femme que vous dans un tel endroit , qui plus est seul ?"
Dit il le visage une peu inquiet .

Ilian aurait aimé être plus franc avec cette premiére rencontre féminine mais il ne pouvait pas se permettre de la faire fuir sans qu'il est apprit a ne plus les craindre , si ce qu'il ressentait en leur présence était vraiment de la crainte . . .

J'attendais.
Étrangement, je n'avais pas envie que l'échange se termine et en même temps, peut-être valait-il mieux que ce soit le cas. Après tout, si je ne faisais que le mettre mal à l'aise, ce n'était pas vraiment ce dont on pouvait rêver ... surtout pour une première rencontre ! Mais visiblement, mon attention, aussi désuète soit-elle, toucha le garçon au point qu'il ouvrit enfin la bouche. Il avait apparemment accepté mes excuses, si j'avais bien compris le petit signe de tête qu'il m'avait envoyé mais pour autant, accepterait-il de poursuivre notre semblant de conversation ?
Oui.
Ilian prit la parole non pas pour trouver une excuse et s'éclipser, mais pour répondre à ma dernière question. Preuve sans doutes que si je l'effrayais, il ne l'était toutefois pas assez pour me rejeter au point de filer et prendre la poudre d'escampette. Pour une réponse c'était ... étonnant ! En fait, je ne m'attendais pas vraiment à ça ... généralement, les gens éludaient la question par une simple réponse évasive dans le style " je viens souvent ici pour me reposer ... " ou encore mieux, " je passais par hasard " ... au beau milieu de collines brumeuses, mais bien sur ! Mais pour ce qu'il en était de la scène présente, le jeune homme ne me mentait pas, ne cherchait pas à esquiver mon interrogatoire. Perdre les quelques repères qui faisaient son monde, chercher souvenirs et réconfort ... comme je le comprenais ! Moi-même j'avais quitté Muria pour me détendre loin des folies guerrières, de la diplomatie, de mon futur mari et de tout le reste ... Aussi, quelque chose me poussa à ajouter, un peu plus bas que lorsque je lui posais ma première question :

" Tu ne me sembles pas vraiment égaré ... je veux dire, si je peux me permettre, tu n'as pas l'air abattu. Mais changeons de sujet, tu dis chercher quelqu'un ... je le connais peut-être, veux-tu que je t'aides ? "

La question était idiote mais simplement posée dans le but de détourner l'attention. A vrai dire, je me doutais qu'il cherchait ou plutôt espérait que ce quelqu'un vienne à chaque fois mais qu'au final, il repartait toujours bredouille. De plus, faibles étaient les chances que je le connaisse mais je ne sais pas, j'avais envie de détourner la conversation et c'était la seule idée qui m'étais venue en tête. Mais en fait, Ilian détourna de lui-même mon attention : fleuriste ? Qu'ouïs-je ?
Relevant la tête d'un geste vif pour le scruter, je regrettais aussitôt mon comportement. Mais qu'importe, c'était bien la première fois que je croisais un fleuriste ... qui ... avais oublié le nom des plantes qu'il devait chercher ? Euh c'était soit un canular, soit une mauvais blague. Un fleuriste digne de ce nom ne se trompait pas, jamais, ou alors, il n'était pas fleuriste. J'étais bien placée pour le savoir, défendant l'honneur de Muria en tant qu'agent du métier, je ne pouvais pas laisser passer ça. Et puis, il était étrange de voir cet arrêt qu'il avait marqué avant de m'avouer son métier ... mhm ... Non pas que je ne lui fasse pas confiance, mais cette histoire me rappelait vaguement la rencontre avec un soit-disant vieux guide bien menteur qui n'était autre, je l'avais appris plus tard en feuilletant un livre d'histoire dans ma cité amazone, Lymion. Tu parles d'un guide, un homme haut placé oui ? Est-ce-que tous les hommes se moquaient des femmes ? En général, j'avais tendance à dire oui, même si ce Jacen, ce soit disant père, contredisait tous mes acquis. Mais je n'avais pas l'intention de me prendre la tête à son sujet, il me fallait revenir à mon interlocuteur qui d'ailleurs, me posait une question. Changement de sujet ? Pourquoi pas ... allez, la politesse et ensuite ...

" J'avais besoin de me sentir vivre. Disons que les problèmes s'accumulent en ce moment dans mon petit monde aussi, j'ai préféré rechercher le calme des collines pour m'apaiser un peu. Et je voyages toujours seule, j'ai l'habitude. "

En tant que princesse.
Mais ça, mieux valait éviter qu'il le sache. Bon maintenant que j'avais répondu à sa question... Mwouah ah ah ah, il était temps de voir s'il se payait ma tête ou non. D'un ton inchangé, je précisais :

" Et puis, je cherchais des violettes ... "

Cette jeune femme semblait comprendre les méandres du coeur du jeune Nua , cette façon qu'elle avait eut de le regarder n'échappa a ce dernier qui en déduit qu'elle devait certainement éprouver les même tourments que lui . La solitude était une des choses qui assombrissait fortement le coeur du jeune Nua , même si avant sa venue dans ce monde plein de mystéres , il se souciait bien peu d'être seul ou accompagné mais la rencontre avec Léonard avait boulversé sa vie et tout ce qui en suivit , c'est pour cela que cette présence auprés de lui , presque comme un pére , lui n'ayant pas connu le sien , le réconfortait fortement et c'est aussi grace a lui qu'une partie de l'ombre qui sommeillait en lui s'était plus ou moins assoupis . Mais ces derniers temps cette partie obscure de son âme lui revenait dans d'effrayant cauchemars , il éspérait plus que tout qu'il arriverait a la dominer et qu'il ne finirait pas comme certaines personne de son ancien village , devenu des êtres informes et lugubres rongés par la haine et l'envie de tuer , ces derniers ont duent être sacrifier en l'honneur de leur Dieu , Obscurat .

Puis soudain il sembla percevoir un doute sur le visage de son interlocutrice , qui suite a ces dires au sujet du métier qu'il éxerçait , resta plutot perplexe . Lui même craigna être découvert mais elle n'en releva pas le mot ce qui le soulagea grandement .
Au fond de lui Ilian éprouvé une certaine fierté de pouvoir parler ainsi à une femme sans que ses jambes ne flanchent et qu'il décide de rompre toutes conversations et de fuir comme il l'avait si souvent fait , qu'avait elle donc de plus pour qu'Ilian réussisse a combattre cette peur , lui même se posa la question mais n'y trouva guére de réponse . Peut être que leur destins serait liés dans le futur et que cette rencontre avait été prédite par les Dieux eux mêmes ?
De plus elle semblait forte pour une femme , puisqu'en effet ce n'est pas tout les jours qu'on rencontre une personne aux traits si bien dessiné qui se proméne seule et qui n'éprouve aucune crainte face a la solitude , le Nua devait tirer de cette femme cette force qu'il ne possédait pas . Il était d'ailleurs bien étonné de se voir ainsi inférieur à une femme qui lui avait été élevé dans un monde de machistes ou les femmes n'avaient pas de droits , elles ne servaient qu'à continuer la chaîne de l'évolution .
Ilian l'écoutait parler avec attention et lui répondit calmement aprés avoir eut confirmation des similitudes de leurs présences ici , destin ou hasard pensa t'il encore .

"-Bien si vous aussi vous ressentez ce besoin de vivre , vivons , si vous me le permetez , ces quelques instants de calme a deux . . . "Lui annonça t'il beaucoup plus confiant cette fois .

Il s'approcha d'elle et se posa sur l'herbe humidifiée tout en l'incitant a venir le rejoindre . Il la regarda presque avec admiration , une lueur de l'astre divin venant caresser son beau visage pâle , il ne put s'empécher d'esquisser un sourire ravi face à ce beau spectacle .
Puis elle lui annonça qu'elle était également là pour des fleurs , des violletes plus précisément , il sentit son coeur battre la chamade puisque bien qu'il est eut un enseignement sur les fleurs et le poison , il préférait de loin l'action et ne s'était pas souvent préter a la concoction du poison et donc n'avait que trés peu de souvenirs de tout cela . Il tenta alors de se rattraper avant qu'elle ne décide de l'abandonner , le laissant dans la sollitude .
Il fallait qu'il lui dise la vérité , il n'avait pas le choix , sinon sa seule chance que sa peur des femmes s'envole lui fillera entre les doigts . . .

"-Euh . . . Je dois t'avouer quelque chose , je ne suis pas vraiment fleuriste . . . je ne suis qu'un petit voyou qui vit de ses petits larsins . . . Je m'excuse de vous avoir menti mais je ne voulais pas que vous me fuyez , j'ai bien trop besoin d'une présence à mes côtés . . ."

Il baissa la tête en toute soumission prêt à recevoir les repproches de cette belle jeune femme , même s'il n'avait toujours pas dit l'entiére vérité elle lui semblait quand même plus approprié . . .

Ce jeune homme n'était pas banal.
En réalité, je me faisais ce genre de réflexions lorsque, au petit bonheur des rencontres, ma route croisait celle de quelqu'un que je ne connaissais pas. Il était toujours amusant de comparer les premières impressions sur une personne avec celles qui suivaient la première discussion. Personnellement, j'étais rarement étonnée de voir que les gens, dans leur gestes et leur comportements généraux, donnaient une impression quasi linéaire de ce qu'ils étaient au fond d'eux. Ainsi, il semblait écrit sur la tête du voleur ou du menteur qu'il en était un, il semblait écrit sur la tête de l'assassin qu'il venait pour vous tuer mais dans le cas d'Ilian, il était beaucoup plus délicat de deviner s'il avait dit vrai ou s'il me mentait. La tournure de ses phrases montrait qu'il était poli, peut-être impressionné certes, mais extrêmement poli et surtout, qu'il prenait garde de ne pas me froisser, comme si, au fond de lui, sa peur de se trouver seule surpassait sa crainte des femmes. C'était à la fois amusant et totalement hypothétique de ma part.
Mon regard le suivit lorsqu'il vint s'assoir à mes côtés, me faisant signe de l'imiter. Je ne pus réprimer un mouvement de recul en le voyant si près de moi ... ce n'était pas que je n'aimais pas les hommes mais presque ! Même si j'apprenais petit à petit à les comprendre, les connaitre, il y avaient trop de blessures ancrées en moi pour pouvoir apprécier leur compagnie. Même si pour l'heure, Ilian ne m'agaçait pas, loin de là. Non, en réalité, il y avaient trop de mal et de souffrances pour que je puisse faire confiance à un homme, d'où ma réaction. Mais il ne fallait pas, si je voulais devenir une reine à la hauteur de Philéa, il me fallait apprendre de mes erreurs passées et surmonter les peurs qui me hantaient. Et puis, maintenant que j'allais me marier, ce genre de craintes étaient complètement idiotes !

Ainsi, je me décidais à m'approcher de lui pour finir par m'accroupir à ses côtés. Pas trop près mais pas non plus trop loin, je ne tenais ni à être trop proche, ni à paraitre impolie aux yeux de ce jeune homme. Si je réussissais à garder mon calme, à être aussi naturelle qu'avec les amazones de Muria ou la pétas** blonde, dans ce cas, il ne devrait plus y avoir de problèmes pour la suite, pour le jour où, faute d'être devenue reine à la suite de la grande Philéa, je serais devenue une princesse convenable à qui on confierait des tâches plus importantes que des missions du style courrir après un fugitif ou encore libérer une elfe de son donjon. Mais ce jour n'était pas encore arrivé, loin d'être une amazone de haut rang, si ce n'était que mon titre m'accordait cette qualité, loin d'être une princesse digne de ce nom, je n'étais encore sans doutes qu'une enfant mal élevée qui s'amusait à se jouer des autres, plus précisément des hommes, à défendre sa cité tant bien que mal au fil des jours qui passaient ... une enfant menée par ses sentiments et ceux des autres, menée par ses envies et par ses éternelles questions sans réponses. Pour l'heure, il fallait bien m'en rendre compte, je n'étais pas encore prête à égaler notre souveraine ou les grands de ce monde. Il m'avait fallu ces quelques heures dans ces collines brumeuses pour m'en rendre compte, comme quoi, le temps des réflexions, aussi court soit-il, était bien utile parfois. Mais revenons-en à nos moutons, ou plus précisément, à Ilian qui devait attendre que je réagisse plutôt que je me perde dans mes propres pensées.

" Excuse-moi, je me suis perdue dans mes pensées. "

Je me tournais à présent vers lui, malgré le mètre qui nous séparait encore et souriait timidement. J'espérais qu'il ne m'en veuille pas d'être aussi distante, aussi étrange que cela puisse paraitre pour moi qui n'aimais pas les hommes. Mais bon passons, après tout, il continuait à me parler, cela devait donc signifier qu'il ne me tenait pas rigueur de mes petites interludes. J'écoutais avec attention ce qu'il avait à me dire, me demandant toujours s'il était un de mes confrères fleuristes, ce dont je doutais, ou s'il était seulement un plaisantin. Et devant ma petite devinette, qu'il esquiva à merveille, il finit par m'avouer qu'il n'était qu'un simple voleur. Étrange, mais, sans pour autant me douter qu'il était un pilleur de larcins, j'étais persuadée qu'il n'avait pas l'âme d'un fleuriste. Aurais-je du avoir peur de lui qui m'annonçait qu'il volait les gens pour vivre ? Même pas, je ne ressentais aucune mauvaise intention émanant de lui, comme quoi, sans pour autant maitriser mon don naturel qu'était l'Esprit, j'arrivais tout de même à déceler certaines choses grâce à lui. Non, sa déclaration me fit simplement rire, non pas d'un rire moqueur mais d'un rire simple, qui faisait du bien tant il emplissait mes poumons d'air frais.

'' Ne t'en fais pas, j'avais bien compris que tu n'étais pas un fleuriste, un fleuriste digne de ce nom aurait tout de suite tiqué que les violettes ne poussent pas par ici. ''

Je le regardais avec mon sourire toujours ancré sur mes lèvres tandis que je poursuivais, sur le même ton de la plaisanterie :

'' Que craignais-tu à me cacher la vérité ? Je ne suis pas ce genre de femmes qui craignent d'être victime de je-ne-sais quel vice, je ne crains ni d'être volé ni autre chose. Qu'un imprudent essaye et il aura à faire à ma rapière. ''

Comme pour appuyer mes propos, je lui montrais d'un geste vif l'arme qui pendant le long de mes hanches. Je n'étais pas présomptueuse et surement pas une aussi excellente combattante que Kiera ou Asora, mais une chose était certaine, si j'avais à défendre quoi que ce soit, mes biens, ma vie, ma cité, n'importe quoi en somme, je le ferais jusqu'à ma mort ou celle de mon adversaire. Qu'un crétin essaye de me voler, et il verrait ce qu'est une jeune princesse amazone en colère ! Pour l'heure, mon sourire n'avait toujours pas disparu de mon visage, poursuivant mon monologue, je reprenais :

'' Je me doutes que tu veuilles me voler, tu ne m'as pas l'air si … ''

Je laissais ma phrase en suspens, ne trouvant aucun adjectif pour qualifier ce que je captais de lui au travers de ses sentiments. Mais finalement, ce qui comptais était sans doutes la confiance relative que je lui accordais en lui avouant tout ça et également le fait que je n'avais pas peur de lui. C'était le principal. Pour l'heure, maintenant que nous avions éclairci le problème de sa réelle nature, peut-être en attendait-il plus de ma part ? Je ne savais quoi dire, en réalité, les dialogues avec le sexe opposé comme avec mes sœurs n'avait jamais été mon fort. Parler pour ne rien dire ne m'avait jamais intéressé et je préférais parler quand il le fallait. Alors comment meubler une conversation dans ce genre de situation ? J'avais beau me creuser la tête, je ne voyais rien à dire … Avouer que j'étais une amazone ne me semblait pas bien malin, avouer que j'étais la princesse n'était pas mieux … dire que j'étais fleuriste peut-être ? Bof, quel intérêt ?

'' Sans te porter de jugement, tu ne trouves pas que voler les gens est une bien basse besogne ? ''

Ce n'était certes pas un jugement, après tout, en tant qu'amazone, j'avais fait bien pire. Tuer les gens faisait partie du quotidien de ceux qui défendaient une cité perdue aux yeux de tous. Encore plus lorsque la plupart des gens peuplant leur terre voulaient leur mort … alors voler … finalement ce n'était qu'un moindre mal par rapport à ce que j'avais fait dans ma vie, aussi courte soit-elle. Mais j'aimais comprendre les choses, et autant que je me souviennes, je m'étais toujours demandé comment faisaient les voleurs, les assassins même pour se regarder chaque jours qui passaient dans le miroir, aussi, sa réponse m'intéressait-elle.

'' Tu sais, je ne te reproches rien, j'ai fait dans ma courte vie plus de choses qui me mènerons en enfer que quiconque sur cette terre … je cherches simplement à comprendre les choses de ce monde, et quel autre endroit qu'ici peut mieux m'aider à les comprendre ?

Je ne t'obliges pas à me répondre, sache-le. En parlant de ça, pourquoi m'avoir dit être fleuriste ? Tu t'intéresses à ce métier ? ''

Si tel était le cas, ne serait-ce pas une bonne chose que de vouloir se reconvertir en un fleuriste respectable plutôt que de rester voleur ? Si c'était son souhait, alors je pouvais tout aussi bien lui enseigner quelques petites choses … juste de quoi commencer, après, il irait voir un vrai fleuriste, digne de ce nom, quelqu'un d'expérience par exemple, ce que je n'avais pas. Mon sourire timide demeura tandis que j'attendais sa réponse, au fond, peut-être cette rencontre m'en apprendrait plus que jamais sur la nature humaine …

[hrp=Désolé pour le retard , avec les vacances , le nouvel an . . . pas eut le temps ]

Les deux interlocuteurs éprouvaient , tout deux , une étrange géne l'un envers l'autre ce qui rendait la conversation plutot lente et emplit d'absence . Pour Ilian cette géne venait de son apréhension des femmes mais pour cette fameuse Eléa le mystére restait encore entier . Ilian d'abord démonstratif de ses faiblesses se renda ensuite vite compte qu'il n'était pas le seul dans ce cas , puisqu'il remarqua la retenue et la distance qu'instaura Eléa entre eux , ce qui l'arrangea également . Il garda ses remarques pour lui , se concentrant plutot sur les paroles de la jeune femme aux allures de princesse .
Il fut aussitot rassuré d'entendre que cette derniére ne tenait pas rigueur de ses mensonges précédent .
*"-Les femmes sont elles toutes aussi compréhensible qu'elle ? "*Pensa Ilian en arquant un sourcil d'un air interrogateur . ¨
Puis il tenta de se remémorer le peu de souvenirs qu'il avait de lui en présence de la gente féminine , il se rappela des femmes soumises et trés peu présentes dans son ancien village , vivant comme des ombres . Puis d'autres rencontres plus étranges comme par exemple une fois dans un bar de Storghein ou une femme au regard de braise avait tenté d'assouvir ses pulsions sur le jeune Nua qui, crispé s'enfuit sous les regards moqueurs des gens qui les observaient , et encore bien d'autres mésaventures démontraient qu'Ilian et les femmes n'étaient pas fait pour vivre ensemble ! Exepté aujourd'hui, dans ces collines brumeuses , où en une rencontre hasardeuse Ilian pensait a revoir toute sa conception des femmes .

Perdut dans ses pensées il fut ramener sur terre par les douces paroles de son interlocutrice qui clamait vaillament son courage , ce qui n'étonna pas le jeune Nua ayant déja remarquer l'arme qu'elle portée . Il est vrai que le métier de voleur est une bien basse besogne mais Ilian ne sut quoi répondre sur l'instant puisque même s'il est vrai qu'il avait déja volé dans son plus jeune temps , a présent il ne s'abaisser plus a ce genre de larcins mais aprés mûre réflexion il lui rétorqua tout de même .

"-Ce que je vais vous dire va vous sembler étrange mais je suis une personne trés fiére et vu que je ne posséde aucune qualité requise pour un poste qui me permettrait de gagner mon pain par mes propres labeures , je préfére subtiliser ce pain a ceux qui ne savent qu'en faire ainsi ma fierté n'est pas sali par l'aumône et ceux que je vole ne s'en porte pas plus mal . annonça le Nua d'un ton fier et assuré .
En effet même si Ilian n'agissait pas exactement comme cela , les crimes qu'il commettait délivraient des peuples ou encore sauver des familles , il faut voir ce métier sous deux aspects : le premier le crime et le deuxiéme la délivrance des contribuables . Bien sur tout les contrats ne consistaient pas à égayer la vie des gens certains étaient plus sinistres . . .
Reprenant son souffle il reprit calmement la parole :

"-Je ne crains pas la mort , pas plus que l'enfer , dans mon enfance j'ai gouté aux pires souffrances que l'on puisse imaginer à coté de cela plus rien ne m'effrai . . . Peut être est ce de là que je tiens mon sang froid face au danger je ne sais pas . Il expira un grand coup comme pour effacer les images horribles qui lui revenaient en mémoire , puis il repprit doucement :
"-Vous savez je ne suis peut être pas un philosophe ou un grand penseur mais je pense que chaque personne est une piéce d'un grand puzzle appelé la vie , tout le monde essai de le comprendre , certains pensent y être arriver mais il manquera toujours une piéces . . . J'éspére que ce que je vous ai dit vous permettra de compléter votre propre puzzle ! Il finissa sa phrase en riant ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemp .

Par la suite , elle lui demanda son avis sur le métier de fleuriste . Il est vrai qu'Ilian préfére de loin l'action mais peut être que l'enseignement des fleurs pourrait adoucir son âme et appaiser l'antité maléfique qui sommeil en lui c'est pour cela qu'il lui répondit :

"-Pourquoi pas , cela pourrait être intéressant mais j'éspére que vos yeux ne troubleront pas mas concentration . "Dit il innocement sans se rendre compte qu'elle pourrait croire que le jeune Nua lui faisait le cour .

Je me demandais si mes questions n'étaient pas déplacées.
Au final, la discussion tournait principalement autour de mes interrogations et Ilian ne participait que peu. Ayant bien compris qu'il craignait les femmes, je faisais pourtant de mon mieux pour le mettre à l'aise mais étant moi-même assez frileuse quant à parler à un homme, je ne devais pas employer les bons moyens ou les bonnes méthodes. J'étais quelque peu déçue de ce que je considérais pour l'instant comme un échec personnel ... ne pas arriver à être une princesse digne de ce nom, même si la plupart du temps je cherchais à échapper à ce lourd fardeau, ce n'était pas bien glorieux. Ne pas être capable de ressembler à Philéa n'était pas non plus terrible ... il fallait donc que je réagisse sans quoi, il allait bientôt prendre ses jambes à son cou. Quoi que, si ça se trouvait, je l'avais tout simplement embarrassé par ma franchise et il suffisait de se montrer plus souple, moins curieuse et plus distante. Mais tandis que je me posais ce genre de questions à moi-même, le voleur reprit la conversation comme si elle ne s'était jamais arrêtée, ce qui eut tendance je l'avoue à me rassurer. Ne serait-ce qu'un minimum en tout cas.
Ainsi, il se présenta comme un bon voleur, fier de ses larcins. Voler aux riches pour donner aux pauvres, je connaissais, et personnellement, dans ce cas, la faim justifiait les moyens, en d'autres termes, ce que la morale réprouvait, la nécessité le permettait et l'excusait. Mais dans son cas, c'était ... disons ... spécial. Voler aux riches, si je comprenais bien, mais garder pour soi, pour vivre à défaut de pouvoir faire quelque chose de ses mains. Finalement, ce jeune homme n'était pas si différent de moi. Qu'avais-je fais dans ma vie à part profiter du statut que ma mère m'offrait ? Qu'avais-je accompli par moi-même si ce n'était ôter la vie de ceux qui s'approchaient de Muria d'un peu trop près ? Au final, en dehors de mon titre de princesse, je n'étais rien de plus qu'une voleuse, d'identité comme d'autres méfaits, mais dans tous les cas, je ne valais pas mieux que lui. Autant dire que je n'avais aucun jugement à lui porter ! Mais pour autant, son explication me fit sourire ... voler aux riches pour survivre, seul et solitaire. C'était décalé, logique pour un voleur, quoi que souvent ces derniers ne cherchaient pas à savoir l'identité de leur victime, riche ou pauvre. Pour moi, c'était risible dans le sens amusant.

J'aurais voulu lui expliquer pourquoi je souriais, ne serait-ce que pour lui affirmer que je ne me moquais pas de lui mais apparemment, il n'y pris pas garde et continua son monologue que je n'osais interrompre. En réalité, tous souffraient sur cette bonne vieille terre d'Azthia. Princesse ou voleur, enfant ou adulte, le bonheur n'existait que pour une poignée d'entre nous ici-bas et visiblement, Ilian et moi n'en faisions pas partie. Certes Ilian avait des excuses que je n'avais pas, mais je ne pouvais m'empêcher que nous avions partagés des horreurs qui, sans être communes, devaient peu sans faux être similaires. Ainsi, le jeune homme ne craignait plus la mort, pas plus que l'enfer vers lequel il serait jeté, et moi avec ... c'était plutôt courageux de sa part. De mon point de vue, la vie était déjà un petit enfer sur terre, ponctuée ici et là de douceurs et de touche de joie sincère, mais la plupart du temps, le monde tournait autour de trahisons, de traitrise et autres choses du genre. Ne pas craindre la mort comme si elle était délivrance, c'était ce que j'avais longtemps cru ... devant l'absence de figure paternelle, l'absence de mère attentive, le besoin de me montrer, d'être vivante aux yeux des autres, d'être Eléa et non la princesse du grand peuple amazone, au final, je m'étais imposée un enfer à moi-même et en prime, j'avais compris que la mort n'était ni plus ni moins que le commencement d'autre chose.

" Je ne pense pas pouvoir affirmer que la mort me fait peur ou non, le jour venu, je verrais bien. La perte des êtres chers me fait beaucoup plus peur, comme à tout le monde je suppose mais ceci relève d'un tout autre domaine que je ne tiens pas à aborder. " finis-je par annoncer à contre-cœur.

Qui me disait que bientôt, plus que ma mort, je n'aurais pas à regretter celles de ma mère ou pire, de ma sœur cadette ? Personne ne pouvait m'assurer de leur survie pour l'éternité ou du moins, tant que je respirerais et ceci était sans doutes ma plus grande peur. Je préférais réfléchir à ce qu'il avait ensuite dit plutôt que de m'attarder sur ma propre réflexion que je trouvais stupide à posteriori. Un puzzle à compléter ... quel était le mien ?

" Je ne cherche pas à comprendre la vie. La mienne est simple et se résume en un mot : protéger. Mais il est vrai que je me demande souvent si elle ne pourrait être autre ... ce puzzle dont tu parles, je crois que le mien est en mille morceaux. Mais peu importe, que je la comprennes ou non, ma vie est ponctuée d'obligations auxquelles je ne peux déroger alors sans doutes est-ce pour cela qu'il m'est impossible de contribuer moi aussi au puzzle ... "

Je m'arrêtais un instant dans la réflexion.
Qu'étais-je en train de faire ? Des obligations, tuer ... un peu plus et je lui sortais que j'étais princesse et le tutti quanti ! ll fallait se reprendre, je n'étais pas là pour me morfondre ou autre, non non et non. Mieux valait chercher un moyen de détourner la conversation ... mais ... je rêvais où il venait de me faire un compliment aussi inconvenant qu'imprévu ? Mes yeux ? Se quoi ?
Et pourquoi je rougissais moi ?
En réalité, je m'attendais à tout sauf à ça mais bon ... je laissais mes joues rosirent sans y prendre gare, du moins en apparence et me levais aussitôt. Sans plus attendre je lui faisais signe de me suivre, et lui montrais une petite pousse au loin, à deux mètres de nous.

" Je crains que tu trouves l'enfer dans mes yeux. Regarde plutôt là-bas, je crois que tu viens de trouver ta première plante en tant que fleuriste, c'est un Lilas. Mais ce que je préfère dans ces collines, ce sont les fleurs des Sages. On en trouve peu mais elles sont magnifiques ... "

Et je cherchais à l'horizon s'il y en avait une.
Toutefois, la saison n'était peut-être pas la meilleure pour cueillir ce que je considérais comme ma fleur préférée.

Ilian remarqua avec plaisir que la jeune femme écoutait attentivement ses paroles , en effet il n'était pas très habitué à s'ouvrir ainsi et a raconter de telles théories c'est pour cela qu'il se mit à repenser au lien qu'il avait tissé avec Léonard et à cette aisance avec laquelle il lui parler , tout comme à cette parfaite inconnue d'ailleurs . Mais que possédait elle de plus que les autres femme pour que peu à peu il puisse se sentir aussi a l'aise ? Lui avait elle jeté un sort ? Ou peut être était il en train de rêver ? Ces questions n'effleurèrent son esprit que quelques secondes avant que la fraicheur de la brise qui soufflait sur sa peau blanchâtre les contredise .
Il remua alors vivement la tête pour éloigner ses cheveux qui troublait sa vue , puis tout aussi attentif qu'elle , il se désola de ne pas pouvoir , comme elle , éprouver de la tristesse et de l'appréhension face a la mort de personne proche puisque lui à son plus grand désarroi était seul . Il avait bien une famille mais il l'avait oublié depuis bien longtemps et le peu de souvenirs qu'il en gardait lui revenaient très souvent en cauchemars . Dans son enfance il avait eut quelques ami mais après l'éducation qu'il avait suivi auprès des précepteurs d'Obscurat , il avait rompu tout liens avec eux , une chose qu'a présent il regrettait amèrement surtout à cet instant . Ses seules pensées allèrent finalement vers Léonard , lui qui l'avait prit sous son aile et protégé presque comme un père l'aurait fait . C'est suite a ces pensées , qu'il lui répondit , la voix emplit d'une tristesse qu'il croyait pourtant avoir oublié depuis longtemps .

"-Nos vies ne furent peut être pas les mieux remplis au monde , mais vous , vous pouvez au moins vous estimer heureuse de pouvoir compter sur des gens autour de vous , ce que je n'ai presque jamais connu . . . Excepté cet homme que je recherche désespérément . . . " Dit il tout en plongeant ses yeux sombres de tristesse dans ceux de son interlocutrice .

Par la suite un mot interpella le jeune Nua "protéger" , n'était elle pas fleuriste ?
*"- Les fleuristes ne sont certainement pas des cibles particulièrement visées donc pourquoi ce verbe protéger ??? "* Pensa t'il l'air songeur . Lui cachait elle , elle aussi , sa véritable identité ? De nature curieuse il n'attendit pas plus temps pour relever le mot d'une voix basse et hésitante .

"-Protéger ,? . . . . Que vous faut il protéger en tant que fleuriste ? "Lui rétorqua t'il , le visage marqué par l'incompréhension .

Elle lui fit ensuite part de sa propre vision de la vie bien qu'elle ne fut pas très objective sur ce sujet , Ilian comprit parfaitement qu'elle ne recherchait pas le moins du monde à délayer ce mystère contrairement au jeune Nua qui se torturait souvent l'esprit à tenter de comprendre le pourquoi du comment .

C'est alors qu'il remarqua un phénomène étrange sur le visage de la jeune femme aux allures de princesse, ses joues étaient devenues légèrement rouge . Il se rappela alors que Léonard lui avait enseigné que cela voulait exprimer le gène ou la timidité chez certaine personne , mais à cet instant Ilian ne comprit pas pourquoi Eléa se sentit gênée , lui avait il dit quelque chose de mal ? Peut être était ce , ce qu'il lui avait dit au sujet de ses yeux , qu'ils trouvaient particulièrement hypnotisant . Le regard dans le vide il ne remarqua que quelques secondes plus tard que la jeune fleuriste s'était levée , il l'imita sans hésiter et tout en se rapprochant d'elle il fut parcouru d'un frisson lorsque la brise lui rapporta à ses narines la douce odeur de son interlocutrice , il l'huma avec une étrange sensation de plaisir qu'il ne comprit pas lui même .
*"-Mais que m'arrive t'il !!!! "*S'écria t'il dans son fort intérieur .
En effet l'innocence d'Ilian face aux femmes rendait cette rencontre de plus en plus étrange pour lui , bien qu'il en apprenait beaucoup , de nouvelles zones d'ombres apparaissaient également dans son esprit .
Comme déboussolé il lui fallut quelques secondes pour trouver ses mots et continuer la conversation :

"-L'enfer pourquoi donc ? Vous ai je mis mal a l'aise d'une quelconque manière ? "Dit il en se remémorant la teinte anormale de ses joues .
"-Lilas vous dites ?! Bien , possèdent elles des vertus dont je dois apprendre l'exitence ?
Et pour ce qu'il en est de ces fleurs des Sages je veux bien vous aider à en trouver !Annonça t'il comme sur de lui .

Beaucoup de question avait été posé suite au discours de Eléa comment cette derniére allait elle donc réagir face a toutes les interrogations que lui opposait l'innocent Nua .

Le jeune homme était intriguant, je ne pouvais m'empêcher de le penser. Mais le plus intéressant ou mystérieux, comme vous préférerez, était sans doutes le discours qu'il me tenait, à la fois teinté de mélancolie, de tristesse, d'admiration et de toutes sortes d'autres sentiments entremêlés. Les sentiments qui émanaient de lui étaient si complexes que pour une novice comme moi en terme de manipulation de l'Esprit, il était impossible de déceler correctement les choses. Mais quelque chose était certain dans mon esprit, ce jeune homme souffrait. De quoi ? Nul élément ne me permettait de répondre à cette question ... pas encore du moins.
Le jeune homme poursuivit son monologue et quelque part, si sa présence ne me gênait pas, tout aussi étrange que cela puisse paraitre chez moi, je ne cessais de me demander ce que ça faisait de perdre quelqu'un de cher. Non pas qu'il ai perdu quelqu'un non, mais il était clair qu'il n'était pas habitué aux femmes et aux contacts humains d'après ce que je pouvais entrevoir de lui alors sans doutes que cet homme qu'il cherchait lui était cher et que du coup, la disparition de celui-ci le rendait triste et mélancolique, ce que je ressentais en majorité chez lui pour l'instant. Qu'est-ce-que ça faisait de ne plus se trouver aux côtés de l'être cher ? Cela revenait-il à le perdre comme s'il était mort ou porté disparu ? La douleur était-elle la même ou était-ce encore pire puisqu'on le savait vivant mais loin de nous ? Toutes ces questions trottèrent encore dans ma tête tandis que je lui montrais le Lilas.

C'est alors que je me souvenais d'une question qu'il avait formulé quelques minutes auparavant et à laquelle je n'avais pas répondu, perdue que j'étais entre mes propres questions et les sentiments qui émanaient de lui. Protéger ... mince, je n'avais pas réfléchi que ce simple mot impliquait beaucoup de choses. Comme par exemple, le fait que je ne sois pas une simple fleuriste, comme il venait si justement de le souligner ! Finalement, ce n'était peut-être pas plus mal de ma part d'avoir éludé la question ... quoi qu'à bien y réfléchir, c'était sans doutes pire, cela mettait en doutes ma crédibilité et sans doutes se posait-il des questions maintenant. Mieux valait brouiller les pistes que le laisser les chercher.

" J'ai une petite sœur. Toute mignonne, haute comme trois pommes, rayonnante de vie. Pour rien au monde je n'aimerais qu'il lui arrive malheur ... "

Euh ... là c'était pas vraiment une issue de secours que je venais de choisir ! Je venais plutôt de lui servir ma vie ou une partie sur un plateau et ce que je venais de dire soulevais bien plus de questions ! Après tout, qu'avait à craindre une gamine de six ou sept ans normale dans ce monde ? Tomber d'un muret ou se faire chahuter par ses camarades de classe ? Qui aurait imaginé que la sœur dont je parlais était princesse et qu'une guerre se préparait dans l'ombre ... non, c'était une erreur !

" Enfin, je suis du genre à m'en faire pour rien, après tout, que risque-t-elle ? Perdre son sac d'école dans la rue ? " ajoutais-je en riant.

Malgré tout, l'appréhension était là, comme à chaque fois que j'associais les termes "avenir" et "Jelenna". Quel futur étions-nous en train d'offrir à ma cadette si ce n'était la fin de toutes choses ? Après tout, le futur existait-il seulement ou n'était-ce qu'une illusion de plus de ce monde d'adultes pourris jusqu'à l'os qui ne pensaient qu'à leur bien-être. Mais la question n'était pas là, je ne devais pas me perdre à nouveau dans ces tourments et surtout pas devant l'inconnu qu'était Ilian. Heureusement que le jeune homme enchaina sur d'autres questions pour me sauver la mise ! Euh ... il faisait fausse route là non ...

" Ne t'en fais pas, je ne suis pas mal à l'aise, disons que je n'ai pas l'habitude des compliments alors j'ai été quelque peu surprise par ce que tu as dit. Quant à l'enfer, je pense en effet que mes yeux ne doivent pas refletter grand chose de plus que tristesse, inquiétude et autre sentiments désagréables du genre. Mais ne t'inquiète pas, ta présence ne me gêne pas. " précisais-je dans un sourire.

" Ah si, ce qui me gênes, c'est que tu me vouvoyes. Nous avons sensiblement le même âge alors cesse ces politesses inutiles veux-tu ? "

Après tout, j'avais droit à "mademoiselle" par ci "vous" par là à Muria, ce n'était peut-être pas la peine d'en rajouter une couche ici aussi alors même que le but de ma balade à la base était d'échapper à toute la pression qu'occasionnait mon titre de princesse amazone.

" Ah oui, le Lilas. Et bien seul, il n'a que peu de vertus, du moins ne sont-elles pas intéressantes, la Fleur des Sages l'est beaucoup plus je trouve ! Disons qu'associé à d'autres plantes, le Lilas peut être utile. "

Je ne savais pas trop quoi dire de plus, en réalité, ce n'était que la vérité ...
Mais loin de mon rôle de professeur d'un jour, je me posais énormément de questions sur le jeune homme et l'une d'entre elles me brûlait les lèvres :

" Qu'est-ce-que ça fait d'être libre ? Je veux dire, de partir où tu veux, quand tu veux ? "

[ Pour la plante, je changerais peut-être jeudi, on est en train de refaire le système de poisons avec Jacen ^^" ]

Le dialogue continua tranquillement entre les deux personnages qui apprenaient tout deux a mieux se connaître , en effet même si leurs passés ne se ressemblaient pas ils partageaient tout de même de nombreuses souffrances similaires . Cela expliquerait peut être cet intérêt particulier que lui portait le jeune et innocent Nua , même si innocent est un bien grand mot pour cet assassin . Les questions que lui avait posé ce dernier semblèrent la déstabiliser et ses réponses ne parurent pas toutes cohérentes , surtout celle au sujet du terme "protéger" , en effet il est tout a fait normal de vouloir protéger un être cher , comme sa petite sœur , mais le ton sur lequel elle avait tout d'abord traiter de ce sujet ne collait pas exactement , il est vrai qu'elle semblait beaucoup plus solennel et pourquoi imaginerait elle sa vie d'une autre manière ? Si elle aime vraiment sa sœur . Pour Ilian il était bien difficile de cerner ce qu'il se passait puisque dans des sujets comme cela il n'avait aucune expérience , se méprenait il donc peut être sur son interprétation mais quoi qu'il en soit il allait tout de même relever le mot sur cette interrogation , tout en respectant son choix sur le fait qu'il devait la tutoyer .

"-Je suis biens heureux que ma présence ne vous gène pas et je suis sur que dans vos yeux se cache bien plus de choses que vous ne le pensez . . . OOps . . .Il est vrai que nous semblons avoir le même âge donc si vous . . . euh . . . tu me demandes de te tutoyer il en sera ainsi .
Pour en revenir sur ce mot "protéger" , je ne comprend pas le rapport avec ce discours beaucoup plus solennel et celui-i plus émotif , il est vrai que vouloir protéger sa sœur est une très belle chose , enfin je pense , mais je n'imagine pas que cela doit te prendre toute ta vie et je ne comprend pas pourquoi tu ais voulu t'imaginer autrement , moi par exemple j'aurais adoré avoir des frères et sœurs mais là d'où je viens . . . " Il mordit ses lèvres en fixant son interlocutrice avec un regard bien nostalgique .

Il se remémora alors que dans son petit village les enfants étaient triés sur le volet , en effet seul les bébés ayant été approuvé par les prophètes d'Obscurat on le droit de vivre . Les garçons sont alors envoyés auprès de leur père avec qui ils resteront jusqu'à ce qu'ils aient l'âge de commencer leurs apprentissages religieux tandis que les filles sont mises a l'écart du village dans une sorte de petite résidence ou les hommes font des va et viens pour choisir qui , parmi les femmes mûres , perpétuera la descendance . En repensant a cela le Nua se rendit vite compte que cette société dans laquelle il avait vécu était arriéré et barbare , c'est avec un tel recul que , maintenant , il ne regrette plus d'avoir quitté ce monde qui était le sien .

Puis la jeune femme extirpa le jeune Nua de ses pensées avec une question qui semblait lui bruler les lèvres , "Qu'est cela faisait il d'être libre ? " Ilian formula sa réponse dans sa tête pendant quelques secondes puis lui répondit :

"-Disons que c'est assez plaisant de savoir que l'on est le maître de soit même et que l'on a d'ordre a recevoir de personne , on se sent comme un enfant dans un immense terrain de jeu sans personne pour lui dicter sa conduite . Je suis cet enfant et le terrain de jeu représenterait ce monde . Mais il n'y a pas que des bons cotés en effet il y a aussi ses longues journées d'ennui solitaires , à errer sans vraiment savoir où aller et c'est dans ces moments si qu'on aimerait avoir une famille . . . Dit il en plongeant son regard ténébreux dans celui de son interlocutrice .
Puis reprenant doucement son souffle il reprit :
"-De quelles façon peut elle être intéressante alors ? Et quelles sont ces autres plantes ? "Dit il en se doutant qu'il s'agissait certainement de poison .

Malgré toute l'appréhension qu'il avait vis à vis des femmes il se sentait de plus en plus a l'aise dans cette conversation peut être qu'en faite toutes ses craintes n'avait aucun réel fondement et qu'il lui fallait juste les ignorer . . .

La discussion prenait une tournure quelque peu étrange. Plus nous parlions, plus les choses m'échappaient et c'était à la fois étrange et effrayant. Il ne fallait surtout pas que la conversation dérape vers un terrain incontrôlé, je devais rester maitresse de la situation. Pour autant, je laissais le jeune homme parler sans rien ajouter de plus. En réalité, je trouvais sa présence apaisante et tout à la fois déconcertante. Il me menait vers des sujets que je n'aimais pas d'ordinaire aborder et pourtant, avec lui, j'osais dire les choses. Ne pas mettre de voile sur certaines choses, sur certains points. C'était agréable même si éphémère.
Ilian parla de ma sœur, à vrai dire, c'était ma faute, j'avais moi-même lancé ce sujet bien qu'inconsciemment alors je ne pouvais pas lui en vouloir de me poser des questions à son sujet. Toutefois, son petit air nostalgique ne m'échappa pas et je comptais bien lui poser à mon tour quelques questions à son sujet. Je n'étais pourtant pas curieuse de nature, mais son silence et ses expressions me poussaient à aller plus loin, à demander toujours plus de choses que d'ordinaire, je n'aurais même pas demander à une amie. En fait, avais-je seulement déjà eut des amies ?

Mais revenons-en à nos moutons.

" Ma sœur est tout ce que j'ai, si je la perds, je n'aurais plus rien à protéger. J'ai passé tellement de temps à veiller sur elle qu'aujourd'hui, je ne pense pas pouvoir dire que je saurais quoi faire le jour où elle n'aura plus besoin de moi. C'est étrange, mais de là d'où je viens, ça ne l'est pas tellement. Le jour où elle partira, peut-être trouverais-je une autre utilité à ma vie. "

Une fois encore, j'étais trop honnête. Il fallait que j'arrête avant de vraiment faire un vrai pas de travers.

" De là où tu viens ? " demandais-je pour changer de sujet mais aussi parce que sa phrase laissée en suspension m'avait laissé sur ma faim.

Puis je me taisais.
A vrai dire, je l'assommais de questions et le pauvre me répondait tant bien que mal. Je ne me savais pas si bavarde, si curieuse et si sereine en présence d'un homme. C'était étrange. Me sentais-je trop sure de moi ou au contraire, étais-je tellement stressée que je préférais meubler le silence plutôt que d'avouer mes propres craintes ? Je ne savais pas et je ne préférais pas me poser la question. Je passais un bon moment, point final. Finalement, la compagnie, même d'inconnu, avait parfois du bon. Encore plus quand on ne s'y attendait pas.
Ilian semblait réfléchir à ma question pendant que je tergiversais moi-même sur des questions toutes autres. Être libre, c'était un concept que je connaissais pour l'avoir effleurer du bout de doigts mais que j'ignorais pour ne jamais avoir pu en profiter pleinement.

La façon de voir la liberté d'Ilian me rappelait vaguement celle que j'avais à l'époque où j'étais plus ou moins libre de mes mouvements. Gladiateur offrait de sacrés moments de libertés mine de rien ... mais pour autant dans ces moments-là, ma famille ne m'avait jamais manqué. Même pas Jelenna ... peut-être que je n'en avais pas assez profité pour ressentir ce manque après tout. Ilian quant à lui semblait réellement souffrir de la solitude.

" N'as-tu pas de famille en ce bas-monde ? " demandais-je distraitement.

Le temps s'écoulait rapidement, comme si la notion de ce dernier m'échappait totalement. Au final, je n'avais toujours pas répondu à l'une de ses premières questions, à savoir les propriétés du Lilas. Bien, alors ...

" Le Lilas est intéressant lorsqu'il est combiné à d'autres plantes. Par exemple, accompagné d'Eglantines ou de roses, il peut rendre maladroit ou il a aussi parfois certaines propriétés curatives en le mélangeant avec d'autres plantes comme les perce-neige. " commençais-je à expliquer.

" En lui-même, le Lilas, lorsqu'il est finement préparé, entraine une forte fièvre, mais en général, on le couple avec d'autres fleurs pour en faire des poisons ... "

Ma voix se perdit quelque peu sur la fin tandis que je commençais à comprendre. A ce moment là, une idée me vint en tête. Pourquoi me posait-il toutes ces questions si ce n'était pas par simple curiosité ? Était-il ... En fait, tout semblait concorder, ce manque d'aisance envers les femmes, l'absence de famille, son mensonge quant à son métier ... Non, je me faisais surement des idées. Pourquoi se serait-il risquer à me parler sinon ? En même temps, je n'avais pas tellement envie de jouer ma vie si mes pensées se révélait exactes. Tout était si compliqué ? Et puis quoi, s'il me disait qu'il était réellement assassin je ferais quoi ? Et puis, peut-être qu'il n'avait pas envie de me faire du mal, qu'il avait caché sa nature pour pouvoir me parler normalement ... Raaaaah, ça m'énervait même si je n'en montrais rien extérieurement. Même si j'appréciais notre conversation telle qu'elle était, je préférais en avoir le cœur net.

" Pourquoi me poses-tu ces questions au fait ? "

Cela faisait déjà un bon moment qu'Ilian affrontait avec succès ce qu'il avait toujours fuit , et intérieurement il en était plus que fier . La conversation qu'ils tenaient se faisait intéressante bien qu'Ilian se laissait de plus en plus aller . Ces questions se faisait également de plus en plus direct , aurait il oublier que ce qu'il était pourrait transparaître a l'esprit de son interlocutrice ? Peut être bien mais le moment était si intense pour lui qu'il ne pensa pas judicieux de craindre des soupçons de la part de cette dernière . En réalité le jeune assassin trouvait dans la présence de cette jeune femme ce qu'il n'avait jamais trouvé auparavant , calme , sérénité et confiance aussi faible soit elle pour l'instant , elle semblait bien plus que ce qu'il avait déjà connu lors de son enfance . Peut être avait il rencontré une personne qui pourrait être son ami , ami un terme tout aussi nouveau pour le jeune Nua qui bien qu'il ait tissé des liens assez proche avec ce mystérieux Léonard il ne le considérait pas comme un ami mais plus comme l'un des précepteurs de son enfance . Mais cette femme était bien différente aux yeux d'Ilian et cela il le sentait vibrer jusqu'aux plus profonds de ses fibres .

Ilian remarqua dans les paroles d'Eléa qu'elle était franche mais elle semblait continuer de lui cacher quelque chose . Après tout ils ne se connaissaient que depuis quelques instants il ne pouvait pas espérer qu'elle lui raconte sa vie dans les moindres détails et sans garder ses propres secrets pour elle , de plus lui même avait garder secret sa véritable identité .
Puis elle sembla être en suspend suite au regards nostalgique d'Ilian , elle ne manqua donc pas de continuer la conversation en s'interrogeant sur les sombres origines d'Ilian . Il hésita quelques secondes puis il décida tout de même de lui faire part de ses origines , puisque selon lui ce passé ne lui donnerait aucun indices sur ce qu'il est devenu à présent .

"-Tu dois certainement connaître les îles Nuas n'est ce pas ? Hé bien c'est là-bas que j'ai grandi . Mais ne te méprend pas sur moi je n'ai pas vécu avec ces petits peuples accueillants et simples d'esprits , j'ai été élevé a l'écart de cette société dans les tréfonds d'une forêt tropicale et avec des mœurs bien différents . . . "Acheva t'il avec une voix rauque .

En effet les Nuas avec lesquels Ilian a était élevé étaient bien différent de ceux qui sont connus sur Azthya . Puis comme si de rien n'était le Nua reprit son souffle et continua pour répondre a la deuxième question d'Eléa .

"-Une famille ? Ma mère est morte en me mettant au monde et mon père . . . disons qu'il me considérait plutôt comme un boulet , c'est cela qui m'as poussé a persévérer dans mon apprentissage , pour qu'il soit fier de moi mais dans la société où j'ai vécu la démonstration des sentiments était prohibé et il m'as fallu du temps pour devenir aussi terne et associable que le reste de mon village . Un jour mon père me défia sur la place du village pour lui avoir manqué de respect , et selon nos traditions lorsqu'un homme en défi un autre c'est un duel a mort qui les attend . Nous nous sommes donc battu sous les rayons opalins de la pleine lune , comme l'exigeaient nos ancêtres , le combat sembla durer une éternité pour moi mais la haine que je lui vouais depuis ma tendre enfance transperça son cœur . . . Après cela j'ai fuit mon village . . . vide et désemparé . . . "

Ces derniers mots étaient tombés comme une chute d'eau dans la conversation , les souvenirs l'accablèrent alors , il posa donc délicatement sa main sur son front comme pour chasser les images qui l'assaillaient . Puis il se raccrocha à la conversation qui revenait sur une des questions précédentes qu'avait posé le jeune Nua sur les lilas .
Reprenant son aplomb et son sang froid , il se dit qu'il lui fallait se procurer plusieurs pousses de ses plantes pour en cultiver dans la petite cour derrière chez lui qu'il aménagerait à cet effet .

Puis la belle Eléa s'interrogea sur le pourquoi de ces questions , l'aurait elle démasqué ? Non , Ilian prenaient toujours beaucoup de précautions , mais se remémorant rapidement leur conversation il ne put remarquer que dans ce cas ci il avait peut être trop parler , ce qui ne lui était jamais arrivé auparavant , alors pourquoi maintenant , pourquoi elle ?
Il resta silencieux quelques secondes , il lui fallait répondre quelque chose de crédible et peut être qu'elle était juste curieuse et non suspicieuse . . .

"-Disons que j'aime m'instruire et de plus j'aime voir les gens passionnés parler de ce qu'ils font , surtout toi . . ." finit il avec un petit sourire en coin .

Bien qu'il n'est jamais été familiè avec toutes ces techniques de dragues et d'accouplement il avait à de nombreuses reprises étudié le comportement de nombreuses de ses cibles et il se croyait capable d'en faire de même , tel un jeu de mime . Il espérait également que cette façon d'agir ferait taire les supposés soupçons d'Eléa .

Je me posais énormément de questions, pourtant, même si Ilian y répondait, que pourrais-je faire d'autre que ce que je faisais déjà maintenant ? M'enfuir comme une voleuse ou pire, comme une gamine apeurée ? Si mes doutes se révélaient exacts, que me restait-il comme option que celle de continuer comme si de rien n'était ? De toute façon, ce n'était pas comme s'il avait cherché à me mettre en danger depuis le début de notre conversation, sans doutes me faisais-je des idées, même si les apparences jouaient contre lui. Mais avant de parler de l'instant présent, revenons-en au passé, plus précisément, à ce qui s'était passé quelques minutes plus tôt, tandis que mon interlocuteur répondait à mes questions. J'étais trop franche, je le sentais, pourtant, la curiosité qui d'ordinaire n'était pas spécialement une de mes caractéristiques, me poussais à aller plus loin, à demander toujours plus, à découvrir chaque fois de nouveaux petits détails qui, en dehors de notre conversation actuelle, étaient totalement dénués de sens et d'intérêts. Après tout, qu'est-ce-que ça pouvait faire que j'en apprennes plus sur son enfance ? Nos chemins n'étaient sans doutes pas amenés à se recroiser, bien que je le regrette, au fond, j'appréciais la présence du voleur. Mais même, les choses prenaient une tournure qui échappait totalement à mon contrôle et, sans m'en rendre compte, c'était ma faute si les choses m'échappaient ! Revenons-en à nos moutons, il fallait que je reprennes quelque peu le dessus sur tout ça, sur la situation comme sur moi-même.

Ilian entama son récit.
Les Nùa, si je n'en avais jamais rencontré jusque là, je savais qu'ils étaient un peuple escale par les livres d'histoire. Je déplorais leur situation sans pour autant pouvoir y faire quelque chose et je savais également que Ptot Tàh était l'une des responsables de leur esclavagisme, raison pour laquelle Muria ne tenait pas tellement à entretenir des relations amicales avec la cité. Nous, femmes esclaves du passé, étions aujourd'hui émancipées, nous ne pouvions donc pas décemment apprécier et cautionner l'action de Tutnesi. Mais tout ceci, je ne pouvais le confier à Ilian sans risquer de me compromettre ou pire, de mettre à mal ma cité. Pour autant, même si je réfléchissais à tout ça, j'écoutais mon interlocuteur me parler de son enfance, du moins, de sa famille. Son histoire était ... étrange. Horrible. Dénuée de sens à mes yeux et pourtant semblable à la mienne. Chacun sur cette terre portait son propre fardeau familial, mais certains étaient plus affublés que d'autres. C'était son cas, indéniablement.

" Je suis désolée de t'avoir posé des questions aussi embarrassantes. " commençais-je par dire.

Après tout, j'avais l'impression d'avoir grossièrement "mis les pieds dans le plat". Je le voyais, la main sur son front, tentant surement de faire s'éloigner quelques souvenirs inopportuns de sa mémoire. Fixant mon visage sur le paysage lointain, je lui disais d'une voix monotone, comme affectée par ce que j'allais dire, ce qui, quelque part, était vrai :

" Chacun porte son fardeau n'est-ce-pas ? Je ne peux que te comprendre, si finalement tu n'as pas vécu esclave comme le peuple Nùa dans sa plus grande majorité, tu as été en tout cas esclave de ton père et de ton éducation. Mais je pense que les expériences du passé nous font grandir, au fond, si tu n'avais pas vécu tout cela, tu ne seras pas là ici à me parler, je suppose. Chaque enfance, aussi cruelle soit-elle, forge le caractère des gens. Dans ton malheur, c'est une chance pour moi que tu ai vécu cela, je ne t'aurais pas rencontré sans cela. "

Un sourire accompagna ma tirade.
Que c'était bizarre d'être sincère, loin du protocole, du rôle de princesse. Que la situation en elle-même était étrange. Moi, sur ces collines brumeuses, avec lui, un homme et inconnu de surcroit. Parfois, l'inconnu avait du bon, parfois, le hasard faisait bien les choses. Je n'étais pas effrayée, pas énervée, juste moi. Sa présence avait du bon, calmait mon caractère rebelle et faisait ressortir ce que Jelenna appelait "la meilleure partie de mon être", celle que, selon elle, je ne montrais que trop rarement et qu'en sa présence.

" Quand j'étais enfant, mon père a abandonné ma mère. Si je n'avais pas su qu'il était vivant et que j'allais le revoir, je ne serais pas venue ici aujourd'hui. " précisais-je dans un sourire gêné comme pour étayer ma théorie tirée par les cheveux.

Mais revenons-en à nos moutons maintenant.
La question qui demeurait dans ma tête pour l'heure était loin de mes précédentes préoccupations. Peu importait que les choses m'échappent, il fallait que je saches qui était Ilian. Il me cachait des choses, moi aussi d'ailleurs, mais ce qu'il me cachait me semblait plus ... je ne savais pas expliquer ce pressentiment mais je préférais en avoir le coeur net. La réplique d'Ilian ne fit que me conforter dans l'idée. Notre rencontre si chaleureuse soit-elle prenait-elle fin pour devenir ce que j'appelais "les banalités d'adultes" ? Me mentait-il ? Pire ... me flattait-il uniquement pour changer de sujet ? Pour éloigner mes soupçons ?

J'étais lasse de ces questions.
Lasse de voir que le monde n'était que sous-entendus, mensonges et autres.
Je préférais abandonner la partie.

" C'est tout à ton honneur mais je ne suis pas passionnée autant que tu sembles le croire. Je n'ai choisi ce métier de fleuriste que parce que ma mère l'était. Je crois qu'au fond, je cherchais à lui ressembler autant qu'à être différente d'elle. Peut-être aussi que je voulais attirer son attention, un peu comme toi avec ton père par le passé ... au fond, j'ai fini par aimer les plantes, les fleurs. Sentir leur vie couler en toi est quelque chose de particulier, d'étrange et de magique. Et puis, je préfère les plantes aux humains je crois. " finis-je par lâcher dans un rire.

Les plantes ne mentent pas. Dans un monde comme le mien où manigances et embrouilles sont reines, les plantes avaient su me sauver, m'offrir un havre de paix dans lequel je pouvais être moi-même. Loin du monde où la princesse agissait, les plantes et mon don avaient été salvateurs bien plus des fois ...

Le temps passe et jamais ne s'arrête.

Le changement de saison s'annonce et bientôt, les feuilles aux couleurs d'or remplaceront la verdure des champs, le chant joyeux des oiseaux cédera sa place au silence et le monde s'endormira petit à petit. Dans ce décor en mouvement, il est temps de s'éclipser, de laisser la nature reprendre ses droits et le cours des choses se faire.

Désengagés : Eléa, Ilian.

[ Merci pour ce RP, j'espère que nous aurons l'occasion d'en refaire un Wink

]

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