[FH] La richesse d'une rencontre (PV Ryu)

*Bon. Il serait peut-être temps de sortir.*

Cela va faire maintenant trois jours que la jeune fille est enfermée dans sa chambre, dans le noir. L'échec de sa dernière mission l'a plongé dans un profond cafard et le remord la taraude. Elle pensait que rentrer à Muria pour se reposer lui permettrai de reprendre de la vigueur, mais la ville sans sa Reine, Eléa, lui semble bien triste.

*Ma Reine... Quand aurais je le courage et la force suffisante pour venir vous chercher?*

Un long soupir sort de ses lèvres. Elle se lève, nue dans le noir de sa chambre, et ses doigts saisissent la première robe qui passe à leur portée. Elle la revêt, glisse ses pieds dans de simples sandales de cuir et sort de son nid. Dans la salle, elle se saisit de ses poignard, jetant un coup d'oeil à leur état.

*Il faut que je passe chez le forgeron. C'est bien, cela me fera quelque chose à faire.*

Elle passe un fourreau sous sa robe, attaché à sa cuisse, et prend l'autre dans sa main. Elle se dirige vers la porte, et jette en passant un regard dans la grande glace qui occupe le mur. L'image d'une fille mince est frêle, vêtue d'une simple robe blanche épousant ses formes attirantes, que le miroir lui renvoi lui plaît, et elle laisse échapper un petit sourire. Elle passe sa main dans ses cheveux de lune, pensant un instant à les nouer, puis se ravise et passe la porte. Elle s'arrête à l'extérieur, plissant les yeux. Après trois jours dans le noir, la lumière du jour blesse ses iris de jais. Puis le froid vient mordre sa peau peu couverte.

*Ah oui, c'est vrai, nous sommes en hiver...*

Le temps de rentrer se changer, et la revoilà dehors, cette fois vêtue d'un pantalon de cuir noir, d'une ample chemise blanche et d'un manteau chaud. Elle enfouie ses mains dans ses gants et se dirige vers le centre de la ville, observant les alentours. La beauté de Muria ne cessait de l'émerveiller à chacun de ses retours. Alors qu'elle avait le nez en l'air, contemplant la lumière dans les branches décharnées des arbres nus, elle senti quelqu'un approcher à une grande vitesse. Elle réagi, cependant pas assez vite pour éviter l'arrivant, qui la percuta de plein fouet. La jeune fille fut projetée à terre, atterrissant assez douloureusement sur le postérieur.

" Eh! Vous ne pouvez pas regarder devant vous?"

Datant maintenant de quelques jours, je vis désormais chez une femme prénommée Nessah, une soit disant couturière amazone. La raison; elle avait besoin de moi pour compléter une «liste» de têtes misent à prix pour venger un être cher à ses yeux… Je croyais qu’il s’agissait d’une simple petite liste, mais elle s’avérait beaucoup plus longue que je le croyais. Je ne sais pas si je vais pouvoir l’aidée à tous les tuer avant ma mise en liberté… Mais bon, je ne sais pas encore combien de temps je vais passer ici. Je commence tout juste ma peine alors ce qui est sûr, c’est que je suis prisonnier pour encore un moment… Et comme nous n’avions toujours pas commencé la chasse à l’homme, je suppose que nous avons suffisamment de temps devant nous.

Cohabitation rime bien avec le partage des tâches évidemment. Même si je vis complètement à ses frais selon notre contrat, je ne suis pas pour ne rien faire pendant ses longues journées de détention. Elle me dit quoi faire et je le fais de mon mieux. Bien sûr, comme je n’ai jamais fait ça auparavant, les tâches ménagères sont encore loin d’être ma spécialité. Mais bon, l’important pour le moment est que je me débrouille plutôt bien. J’aime bien me sentir utile, car je déteste cette sensation d’être paresseux.

Ma tâche du moment est de « faire les courses »….. Habituellement, j’aurais complétement refusé, mais comme je n’ai aucun droit ici, je n’osai rien dire et acceptai avec un doux sourire. Ainsi donc je me retrouvais au marché, achetant diverse produit, faisait bien attention aux conditions de Nessah. Elle compte sur moi et je ne veux pas jeter un nouveau froid entre nous deux….Déjà qu’il y ait son horrible condition à propos du feu….Et moi qui déteste le froid. Heureusement que j’ai la capacité de me réchauffer, sinon, je serais probablement déjà mort d’hypothermie avec seulement mon kimono sur le dos…

Courses terminées, il est temps de rentrer. Profitant d’être à l’extérieur de la maison, je sortis une cigarette de ma poche intérieure et l’allumai doucement avec mon index, tout en protégeant la petite flamme du courant d’air froid. J’inspirai et expirai la douce fumée blanche. Comment ferais-je pour survivre sans elles? J’adore fumer et je ne vais pas le cacher. C’est une sensation si agréable… Quand je pense qu’elle me tombe toujours sur le dos moindrement que j’en allume une…

À peine j’eus allumé ma cigarette qu’une adolescente me bouscula rapidement, me volant un aliment du panier de Nessah au passage. Non mais! Si elle croit que je vais la laisser filer comme ça! J’ai beau être un homme sans droit ici, mais me voler est tout de même interdit non!? Je me mis donc à sa poursuite, essayant de contourner du mieux possible les citoyens. Je ne suis pas aussi petit que cette jeune fille… Je ne me faufile pas aussi bien qu’elle malheureusement. Puis, incontestablement, je heurtai une jeune femme et évitai par justesse de trébucher avec elle.

- Eh! Vous ne pouvez pas regarder devant vous?

Je fis volte-face vers ma victime. Il s’agissait d’une jeune femme … ravissante. Elle était très jolie. Félicitation mon Ryu… Il fallait que tu tombes sur une beauté! Je jetai un coup d’œil en direction de la petite voleuse qui était à présent ; volatilisée. Comme je n’ai pas vu son visage, je ne sais pas si je vais pouvoir la reconnaître un jour ou l’autre… Je n’ai pas le choix de laisser tomber pour cette fois.

Je me reconcentrai donc sur la jeune femme que j’ai accidentellement bousculée lors de ma course. Ses cheveux étaient légèrement semblables à ceux de Nessah, mais, contrairement à ma contractante, ses yeux étaient d’un magnifique noir.

Sans plus attendre, je lui tendis gentiment ma main afin qu’elle puisse se lever. Doux sourire aux lèvres, je ne tardai mes plus sincères excuses auprès de la mademoiselle.

- Pardon, je pourchassais cette jeune fille et je vous ai malencontreusement bousculée lors de ma course….Est-ce que vous allez bien?

*Bon sang mais c'est pas vrai!*

Le dur choc de ses fesses contre le sol glacé met la jeune fille hors d'elle. Voilà pourquoi elle était restée chez elle... Comme si elle avait le moral de jouer à éviter les gens. Un simple aller retour chez le forgeron aurai été bien trop simple. Elle regarde le chemin sur lequel elle est encore assise. Cette route de terre et de pavé où elle avait l'habitude de s'asseoir pendant des heures pour dessiner dans la poussière le visage de sa mère, pensant à la vengeance... Elle secoue la tête. Cette époque est loin, et le passé est lourd à ressasser. Pourtant, une boule commence à se former dans sa gorge. Elle revoit l'image de sa mère dessinée au sol, tracé par ses petits doigts fins et pâles. Elle regarde ses mains. Autrefois sa mère lui apprenait à coudre. Manipulation des aiguilles, manipulation des lames. La laine écarlate des unes contre le rubis du sang des autres. Déjà ses pensées repartent vers sa dernière mission. Un terrible échec. Ses mains tremblent.

* Ressaisit toi, c'est pas le moment...*

- Pardon, je pourchassais cette jeune fille et je vous ai malencontreusement bousculée lors de ma course... Est ce que vous allez bien?

Une voix d'homme, qui lui fait lever la tête. Un jeune homme, au physique Jinmen, mais cependant bien plus grand que ceux de sa race. Les cheveux d'un noir bleuté, les yeux rouges sangs, hypnotiques. Un beau garçon. En temps normal, la jeune fille aurait apprécié la beauté fascinante du Soumis, mais à cet instant, les mains tremblantes, les souvenirs à l'assaut de son esprit pour la hanter, elle ne pus que le dévisager longuement. Elle n'avait jamais rencontré un homme comme lui, et même les autres Soumis de Muria ne se comportaient pas de cette façon. Il semblait... Différent. Puis le regard de Thaëlle se posa sur le sourire de ce garçon. D'une douceur inexprimable. La dernière personne qui lui avait sourit ainsi était sa mère. Avant de l'emporter à Muria. Un nouveau souvenir, encore inexplorer, jaillit en elle. Après les coups de son père, elle sombrait lentement dans les bras de sa mère qui courrait. "-Maman... -Chut ma chérie. Ne t'en fait pas, tout ira bien." Les yeux perdus dans le vague, ce souvenir revenu fit perdre toute contenance à la jeune fille qui fondit en larme. Sans prêter attention à la main tendue du jeune homme, les larmes coulaient sur son visage, toutes ces larmes qui étaient restées prisonnière durant toute ces années.

*Mais... Qu'est ce qu'il m'arrive...*

Un sentiment de faiblesse s'empara d'elle. Qui était ce garçon, et pourquoi son simple sourire avait cet effet terrible? Elle ne se reconnaissait plus. Elle leva la tête vers les yeux du jeune homme, et planta son regard plein de larme dans celui écarlate du Soumis.

- Qui... Qui es tu?

La jeune femme leva la tête vers moi, quelque peu perdue. Elle va bien? J’espère qu’elle ne s’est pas cognée la tête au sol par ma faute… Je m’en voudrais terriblement. Jamais je n’oserais blesser une femme excepté si je le juge, évidemment, nécessaire pour ma survie dans ce bas-monde. Car après tout, il ne faut jamais sous-estimer les femmes : Elles sont jolies, fraiches, gracieuse, mais elles peuvent aussi bien être plus dangereuses que n’importe quel homme. Mais en ce qui concerne le cas présent, je l’ai accidentellement fait tomber au sol alors que je pourchassais cette petite voleuse…Rentrer sera plus long que prévu…et dire que cette gamine a gâché une de mes précieuses cigarettes…La galère… Une cigarette et une femme au sol…Ce n’est pas mon jour de chance on dirait.

Paisible sourire au visage, je plongeai mes yeux dans les siens qui me dévisageaient, lui tendant toujours aussi gentiment la main. Je préfère lui laisser reprendre tranquillement ses esprits et ne pas trop la brusquer…Je viens de suffisamment le faire après tout. Du coup, je profitai pour la regarder d’avantage. Je suis définitivement tombé sur une bien jolie femme. Sa peau était pâle et semblait douce, ses cheveux argentés étaient parsemés de fines mèches noires, parfaitement harmonieuses à ses yeux de jais. Ses lèvres vermeilles, ses traits… tout était joli. Non…elle n’est pas jolie…Elle est magnifique je dirais. Elle me fait légèrement penser aux femmes de mon pays. Ses cheveux seraient noirs et elle passerait sans trop de difficulté pour une Jinmen. Je me demande bien de quoi elle aurait l’air avec le vêtement traditionnel de mon pays sur le dos…Non!! Je ne dois penser à ça! Ce n’est point le temps à mes désirs en tant qu’homme de prendre le dessus dans une telle situation… J’aurais l’air pervers…. Bon peut-être je le suis déjà un peu après tout … Enfin Bref!! Ce n’est pas le moment mon Ryu…Je dois me concentrer sur l’état de la jeune femme devant moi…pas à ces petites folies de la bonne vielle époque…

De silencieuses larmes se mirent à rouler sur les joues de la demoiselle, me faisant rapidement revenir à la réalité. Merde! Non seulement je l’ai fait tomber mais en plus, je l’ai fait pleurer!! Ah Bravo! Je fais quoi maintenant? Je me trouve tellement idiot en ce moment!! Je le savais … Il était plus qu’évident que j’étais pour accrocher quelqu’un lors de ma course! Mais bon! Je dois cesser de me morfondre à ce sujet et je dois aider la jeune femme. Je l’ai probablement blessée et si c’est le cas, je dois rapidement l’amener à l’infirmerie la plus proche.

- Qui… Qui es-tu?

Aurait-elle peur de moi? Après tout, je suis un étranger sans droit ici… Certaines personnes ont du mal à supporter les étrangers… Je le sais car une grande partie de mon peuple l’est… Moi aussi j’ai eu un peu du mal au début de mon évasion, mais bon…comme je ne compte pas retourner dans mon clan de sitôt, je devais bien m’y faire non? De plus…je suis coincé ici pour un bon moment.

Je m’accroupis tranquillement pour être le plus possible à sa hauteur et pour ne pas l’intimider d’avantage avec ma grandeur. Je ne vais pas le cacher, il est vrai que je suis drôlement grand comparativement à la majorité de mon peuple d’origine et comme je ne sais toujours pas si elle a peur de moi ou a mal, je préfère prendre des précautions. Je gardai ma douce expression au visage afin de ne pas lui faire peur et la regardai avec une once d’inquiétude.

- N’ayez pas peur…. Je me nomme Ryu…

Je lui fis un grand sourire et avançai tranquillement ma main vers son visage. Avec douceur, j’essuyai une larme de sa joue avec mon pouce.

- Vous savez…Je n’aime pas voir une aussi jolie jeune femme telle que vous, pleurer par ma faute… Est-ce que vous avez mal quelque part? Rien de cassé??

-N'ayez pas peur... Je me nomme Ryu...

Une voie si douce. Une gentillesse inexprimable. Le géant s'est mis à sa hauteur. Thaëlle le regarde se pencher, sans le voir, les pensées occupées par les souvenirs mélés d'égarement. Elle se croyait plus forte, et voilà que le simple sourire d'un Soumis lui fait perdre ses moyens.

*Reprend toi bon sang!*

Ryu... Un vrai prénom Jinmen. Il résonne dans sa tête. Son esprit commence à repartir, perdu dans les iris rouges du jeune homme. Tout à coup, il lève la main, et la pose sur la joue de la jeune femme. son pouce décrit une arabesque dans l'air, pour venir sous son oeil, ou il essuie lentement les larmes salées qui coulent sur son visage. Ce geste, ce simple geste emplie de douceur et de gentillesse, la fait revenir à elle. Le brouillard de douleur qui enveloppait sa raison disparait sous le pouce de Ryu, de la même manière que la larme est emportée par sa peau. Son regard redevient lucide, droit et attentif. Une étincelle de vie s'allume dans ses iris noirs. Elle regarde le visage du jeune homme, recevant alors sa beauté exotique de plein fouet. Ses yeux parcourent le visage du Soumis, profitant de chaque miettes de la gentillesse et de la douceur figée sur lui. Au fond de ses yeux si sanglants, elle vois une lueur étrange. Est ce de l'inquiétude? On dirait bien oui...

- Vous savez…Je n’aime pas voir une aussi jolie jeune femme telle que vous, pleurer par ma faute… Est-ce que vous avez mal quelque part? Rien de cassé??

Un compliment, de l'inquiétude et une véritable gentillesse... Ce garçon est une perle rare. Au cour de sa jeune vie, Thaëlle avait rencontré beaucoup d'hommes, dont un certain nombre furent ses amant, mais jamais elle n'avait vu visage si attentif à elle. Elle sentait que cet homme, qui ne la connaissait pas, la regardait vraiment, justement grace à cet inconnaissance, et ce, peu importe ce qu'il pensait. Elle appréciait vraiment son inquiétude. Un sentiment de bien être nouveau l'enveloppa, chassant définitivement les peurs et les douleurs de son enfance. Elle lui sourit, et au travers de son sourire, une sorte de reconnaissance s'échappait. Elle le regarda droit dans les yeux. Son regard est franc. Droit. Reconnaissant. Ses lèvres écarlates, fendues en un sourire, font de son visage un masque empli d'une douceur nouvelle. Elle appuie sa tête contre la main du jeune homme, fermant les yeux, se laissant aller dans la paume chaude contre sa peau.

- Non... Ne vous en faite pas. Ce n'est pas la douleur de la chute qui a eu raison de ma maîtrise de mes sentiments. C'est seulement que. Vous avez un sourire qui contient, pour moi, beaucoup de souvenirs. Je... Je tiens à vous dire merci... Ryu. Je me nomme Thaëlle.

Lorsque j’eus terminé de sécher l’une de ses larmes, la jeune femme cessa ses pleures peu après. Ouf… J’ai réussi à la consoler… du moins, je l’espère bien. Je suis peut-être doué avec les femmes, mais je suis très loin du niveau de mon grand frère… Malgré qu’il ne sortait que très peu souvent, ses dons de beau-parleur font de lui un parfait courtisan. Je lui ai souvent répéter qu’il était excellent pour conquérir le cœur des femmes, mais il me répondait sans cesse que ces « activités nocturnes » ne l’intéressaient pas. Dommage…

Le regard de la jeune fille parcourra mon visage, pouvant maintenant m’observer de plus près. L’eau qui remplissait ses yeux noirs de larmes s’était peu à peu transformée en un petit scintillement, comme si la vie avait reconquis sa place au sein de son doux visage. Dans ses yeux, je pouvais y voir que la douleur s’estompait de plus en plus, jusqu’à ne plus y être. De plus, un magnifique sourire d’ange se dessina doucement sur ses lèvres pourpres, me faisant sourire d’avantage. Il semblerait que j’ai trouvé les bons mots à adresser à cette belle inconnue.

Paisible et souriante, la dame ferma les yeux de bien-être et appuya sa joue contre ma chaude main. La peau de son visage était si délicate et suave, bien le contraire de ma propre main. Parsemée de cicatrices diverses, l’entrainement au katana et mes nombreux combat l’ont bien rendue ferme et rugueuse. Lorsque nous choisissons la voie du guerrier, il ne faut pas s’attendre à avoir les mains douces, oh ça non… Leur état est le résultat de ce choix que j’ai adopté il y a maintenant des années.

- Non... Ne vous en faite pas. Ce n'est pas la douleur de la chute qui a eu raison de ma maîtrise de mes sentiments. C'est seulement que. Vous avez un sourire qui contient, pour moi, beaucoup de souvenirs. Je... Je tiens à vous dire merci... Ryu. Je me nomme Thaëlle.

Les mots de cette jeune femme prénommée « Thaëlle» me surprirent. Je ne savais point que mon sourire était aussi… ravageur? Mon sourire peut provoquer autant d’effets? Même jusqu’à faire pleurer une demoiselle? Eh bien…je ne m’y attendais pas du tout à celle-là…Mais bon… Je ne vais pas commencer à m’interroger sur ce à quoi mon sourire est capable de faire. Par contre, je me demande bien quel genre de souvenir peut la tracasser de la sorte. Que lui est-il arrivé pour qu’un simple sourire de ma part lui fasse perdre tous ses moyens d’un seul coup?

Sourire aux lèvres, je la regardai longuement se réconforter au creux de ma main, caressant délicatement sa joue avec mon pouce. Elle allait définitivement beaucoup mieux qu’il y a quelques instants à peine. J’aimerais bien lui demander ce qui peut bien la tracasser de la sorte, mais je n’ai pas envie que ce visage angélique se regorge à nouveau de tristesse et de larmes. Aussi, il y a le fait qu’elle connait uniquement mon nom. Excepté cela, je suis un parfait inconnu qui l’a malencontreusement bousculé. Je ne suis tout de même pas pour l’obliger de se confier à moi, un simple esclave de cette société.

Sans brusquerie, je lui pris les deux mains et me levai tranquillement, aidant Thaëlle à se relever également. Avec une grandeur comme la mienne, resté accroupi à basse hauteur un peu trop longtemps peut me causer un de ces mal de dos… J’ai beau être athlétique, mais je ne vais pas faire exprès non plus. De plus, être au sol en plein milieu de la rue n’est pas des plus recommandables. Je gardai ses mains dans les miennes et plongeai mon regard dans le sien.

- Je suis soulagé que je ne vous aie pas blessé lors de ma course… Par contre, je suis triste de ne pas avoir le pouvoir de vous guérir ce qui vous tracasse de l’intérieur…

La tête posée contre la paume chaude de Ryu, Thaëlle, pour la première fois depuis longtemps, se sent bien. L'immense main posée contre sa joue lui procure un sentiment de sécurité qu'elle pensait ne plus jamais ressentir. La peau du jeune Soumis, bien que rugueuse, ne manque pas d'une certaine douceur, et la jeune femme prend beaucoup de plaisir à s'y laisser aller. Elle regarde, sur le bras du jeune homme, le kimono écarlate découvrant la êau de son avant bras, les cicatrices qui forment comme un dessin sur la chair de Ryu. Quel fut son passé, pour laisser autant de marques sur un être? Un guerrier sans doute. Elle lève les yeux vers les siens, détaillant toute la lumière de ses iris de sang. Elle y voit gentillesse, inquiétude et... Intérêt? Elle sourit un peu plus. Elle sent bien le regard de ce garçon qui détaille son visage, mais elle se laisse regarder, et va jusqu'à faire de même pour lui. Lorsqu'elle lui avoue la raison de ses larmes, elle le sent perplexe. C'est compréhensible, créer des larmes de douleur en un sourire n'est pas à la portée de tout le monde...
Il lui prend les mains avec une grande douceur et l'aide à se relever, sans la lâcher. Leurs yeux sont toujours accrochés, leurs mains nouées. Un sentiment étrange envahit la jeune femme, quelque chose qu'elle n'avait jamais ressenti; la possessivité.

*Maintenant que je t'ai trouvé, Ryu, ne me laisse pas partir.

Cette pensée l'étonne elle même. Elle n'a pourtant pas l'habitude de s'attacher, encore moins à un homme, de plus, Soumis, qu'elle ne connait que depuis quelques minutes à peine. Elle fronce discrètement les sourcils, et secoue la tête, faisant voler sa crinière blanche.

-Je suis soulagé que je ne vous ai pas blessé lors de ma course... Par contre, je suis triste de ne pas avoir le pouvoir de vous guérir de ce qui vous tracasse de l'intérieur...

Sa voix est si douce. Est il vraiment inquiet pour elle? La jeune femme ne demande qu'à y croire, mais surtout, qu'à rester prêt de lui. Elle doit comprendre pourquoi cet homme l'attire autant. Son instinct de chasseuse d'homme se met à briller en elle, ravivant sur son visage et dans ses yeux la flamme de la femme fatale. Elle lui lance un beau sourire.

- Le passé est lourd à ressasser, encore plus lorsque vous pensez qu'il est loin derrière vous. Mais lorsque la douleur vient d'un tel sourire, elle ne peut qu'être passagère, non? Encore une fois, merci.

Elle baisse la tête, légèrement rougissante. Il n'est pas dans son habitude d'être timide, mais elle ne sait comment s'y prendre. Elle le détaille. Il est vraiment grand pour un Jinmen, même si ses traits ne trompent pas. Et son kimono entre-ouvert laisse apercevoir son torse, glabre et finement musclé. Son visage est si fin, mais pourtant assuré et rieur.

*Je suis vraiment tombée sur une perle rare moi. J'ai peut-être bien fait de sortir de ma chambre au final...

Voyant la flamme se raviver dans ses yeux, je ne pus m’empêcher de sourire d’avantage. Son regard, ses lèvres… tout d’elle exprimait ce qui semblait être une nouvelle forme de désir. Même ses mains, toujours dans les miennes, dégageaient une toute nouvelle chaleur. Je suis content, très content. Non seulement j’ai réussi à la consoler, mais le plus important est que je n’ai pas perdu mon charme malgré mon exil. Une femme reste une femme, Jinmen ou Amazone. Mon frère est peut-être talentueux, mais la différence entre lui et moi est que je n’ai pas peur d’aborder une femme et celle-ci est très loin d’être la première que je courtise. Il est vrai que je n’aime pas voir une femme pleurer, mais les mots sont une arme. Lorsque l’on sait les utiliser, pas besoin de porter une arme sur soi pour être dangereux. Mais bon, je ne vais pas aller jusqu’au bout avec Thaëlle car je ne suis point venu pour ça…sauf si elle le désire évidemment…

Mes yeux sanglants admirèrent paisiblement son visage, examinant chacun de ses moindres traits avant de se reconcentrer une fois de plus dans les siens. Son sourire était à la fois charmeur et sexy. Elle avait tout d’une croqueuse d’homme... J’aime ça… Mais le plus amusant là-dedans, c’est qu’elle ne sait probablement pas qu’elle est tombée dans mes filets bien avant. Malgré qu’elles m’aient enlevé mon arme, je reste un homme possiblement redoutable et dangereux dans ce peuple composé de femmes. Un petit tour de langue et elles tombent sous mon charme…

- Le passé est lourd à ressasser, encore plus lorsque vous pensez qu'il est loin derrière vous. Mais lorsque la douleur vient d'un tel sourire, elle ne peut qu'être passagère, non? Encore une fois, merci.

Timide, elle baissa la tête. J’ai eu cependant le temps d’apercevoir ses joues se teinté d’un joli petit rose. C’était mignon. J’ai toujours aimé admirer cette douce petite couleur apparaitre si naturellement sur les pommettes d’une magnifique femme. Une femme timide est la plus belle chose à regarder, du moins, c’est mon avis personnel. Contrairement aux hommes, les femmes sont beaucoup plus expressive et c’est ainsi que je peux facilement lire en elles. Il suffit d’analyser leurs moindres faits et gestes et je peux deviner à ce quoi elles pensent. Bien sûr, il y a quelques femmes plus renfermées et dures à cerner, mais je finis bien par y arriver un jour ou l’autre…

D’un pas, je diminuai la distance entre elle et moi avant de tranquillement approché mon visage du sien et apporter l’une de ses mains à mes lèvres. Yeux fermés, je déposai un long et brulant baiser sur le revers de sa main, puis, plongeant à nouveau mon regard dans le sien, mit fin au contact entre mes lèvres et sa fine main. Je me redressai, baissant la tête, sourire toujours ancré sur mon visage. Je lâchai sans précipitation ses mains et reculai d’un petit pas.

- Je suppose oui… Je tiens toutefois à m’excuser de vous avoir évoqué de douloureux souvenirs et de ne pouvoir vous consoler comme il se doit…. J’aimerais tant pouvoir passer, serait-ce que quelques secondes, un peu plus de temps en votre précieuse compagnie. Cependant, l’une de vos consœurs m’a chargé de lui faire quelques courses et… Vous voyez? Je ne sais quel châtiment peut m’attendre si je me tarde …. Je viens tout juste d’arriver ici et …. Je ne comprends pas encore exactement votre façon de faire héhé….

Ses joues rougies, Thaëlle observait par dessous sa mèche blanche la réaction du jeune homme. La timidité était habituellement une de ses techniques de séductions qui fonctionnaient le mieux, mais cette fois ci elle ressentait vraiment cette timidité, bien qu'elle la poussait un peu. Ryu était le premier homme a créer chez elle cet effet, et en même temps elle ne pouvait laisser passer une telle occasion. Ses mains se réchauffaient doucement dans celles du Soumis, tandis que son regard de sang brûlait sa peau. Elle se laisse charmer, coulant lentement dans ses filets, consciente qu'un séducteur se trouve face à elle. Mutuellement, ils tentent tous deux de se séduire l'un l'autre.

Thaëlle se sent bien, ainsi regardée par un homme. Son dernier amant remonte maintenant à plusieurs semaine, peut être même mois. Mais elle ressentait le besoin de s'écarter des hommes. Peut être même que se poser avec l'un d'eux lui ferai du bien... Elle secoue la tête. Elle refuse de reproduire l'erreur de sa mère. Vivre avec un homme n'apporte que l'épuisement des passions et le mépris de l'autre. Le quotidien, la lassitude. Ces mots qui sont la cause de la mort de sa mère. Sa mère dont les mains si chaudes et si douces donnaient vie à n'importe quelle plante, la voilà maintenant entre les racines de la terre. La jeune femme secoue la tête. Il est hors de question qu'elle se remette à pleurer.

Soudainement, Ryu s'approcha encore un plus d'elle et, portant sa main à ses lèvres, fermant les yeux, il y déposa un long baiser. La jeune fille ouvrit de grands yeux, à la fois surprise et satisfaite de cette action. Ces joues s'enflammèrent encore davantage, mais en son fort intérieur elle jubilait d'avoir réussi à l’intéresser. Les lèvres du garçon étaient si douces et si chaudes... Thaëlle ne pu réprimer un frisson. Le jeune homme se redressa, recula d'un pas en lâchant lentement ses mains.

- Je suppose oui… Je tiens toutefois à m’excuser de vous avoir évoqué de douloureux souvenirs et de ne pouvoir vous consoler comme il se doit…. J’aimerais tant pouvoir passer, serait-ce que quelques secondes, un peu plus de temps en votre précieuse compagnie. Cependant, l’une de vos consœurs m’a chargé de lui faire quelques courses et… Vous voyez? Je ne sais quel châtiment peut m’attendre si je me tarde …. Je viens tout juste d’arriver ici et …. Je ne comprends pas encore exactement votre façon de faire héhé….

Il devait partir. Pour une autre femme. A ces mots la jeune fille releva brusquement la tête. Un creux étrange se creusa en elle à cette idée. Elle fronça les sourcils, puis, secouant la tête, elle lui lança un superbe sourire.

- Vous me voyez triste de votre départ. Mais il est vrai que remplir un devoir donné par une de mes sœurs est d'une grande importance pour votre bien être dans cette cité. Et je m'en voudrais beaucoup si...

Elle leva doucement la main vers le visage du Jinmen, ses doigts fins et blancs venant tracer ses traits d'une douceur sensuelle. Elle laissa courir sa mains sur la joue de Ryu, descendant dans son cou. Arrivant au torse, elle posa sa paume a plat sur la peau chaude et couturée du Soumis, en le fixant dans les yeux de son regard d'encre, son sourire toujours plus charmeur aux lèvres. Elle repris, d'une voix toujours plus enjouée.

- Si vous en veniez par ma faute à être puni. Cependant, je ne peux vous laisser vous en tirer comme cela. Après tout, vous m'avez bousculé et faite tomber, non? Alors. Je vous donne rendez vous, dès que votre contractante vous laissera libre. Et vous viendrez. Réparer votre erreur. Cela te convient-il, Ruy?

À cette nouvelle, la jeune femme fronça les sourcils. Je comprends son mécontentement, mais il est vrai que je ne devrais pas tarder à retrouver Nessah. Je lui ai promis de me dépêcher alors…. Si je prends des heures à revenir, elle va me tomber dessus, encore une fois… Et puis, j’ai un engagement avec elle non? Comme j’y trouve mon avantage, vaut mieux ne pas créer de problème avec elle dès le départ.

- Vous me voyez triste de votre départ. Mais il est vrai que remplir un devoir donné par une de mes sœurs est d'une grande importance pour votre bien être dans cette cité. Et je m'en voudrais beaucoup si...

Elle interrompit sa phrase avant de doucement lever sa main vers mon visage, caressant de ses longs doigts délicats ma joue. Tranquillement, les doigts de la jeune femme descendirent leur sensuelle caresse jusqu’à mon torse, réveillant du même coup mon envie. Pas besoin de se faire un dessin. Elle me désirait et ne voulait pas que je prenne la fuite. Ce jeu commence à devenir de plus en plus intéressant. Je crois que je n’ai non plus besoin de préciser qu’en temps normal, je serais directement allé jusqu’au bout… Dommage de n’avoir aucun droit ici. Soyons honnête, je serais loin d’en avoir finis avec elle, particulièrement suite à cette délicieuse provocation.

- Si vous en veniez par ma faute à être puni. Cependant, je ne peux vous laisser vous en tirer comme cela. Après tout, vous m'avez bousculée et faite tombée, non? Alors. Je vous donne rendez-vous, dès que votre contractante vous laissera libre. Et vous viendrez. Réparer votre erreur. Cela te convient-il, Ryu?

Son sourire et son regard étaient ravageur, sans compter qu’elle me tente maintenant avec sa voix et ses paroles. Réparer mon erreur hein? J’aimais bien ce sous-entendu, qui, était clairement une invitation à passer plus loin. Oui, je veux bien la laisser me punir pour l’avoir bousculée au départ. C’est tout de même une proposition qui ne s’offre pas deux fois hein? De plus, je dois également la punir pour avoir réveillé mes envies. Qui aurait cru qu’une bousculade irait si loin? Peut-être qu’au final, c’est une bonne chose que cette petite garce m’ait volée tout à l’heure. Autrement, je serais simplement rentré chez ma contractante, suite d’avoir fumé tranquillement ma cigarette sur le chemin du retour.

Un large sourire provocateur se dessina sur mes lèvres, répondant à celui de Thaëlle. Un simple coup d’œil au corps de la jeune femme pour comprendre que celui-ci était également rempli d’envies. J’adore ce type de situation. Cette sensation de faire trembler une femme avec ce genre de tentation m’avait drôlement manqué depuis que j’ai quitté mon clan. Même si j’aurais clairement pu me dégourdir dans un des nombreux bordels que j’ai croisé sur ma route, je n’avais pas les moyens et l’envie n’y était pas à ces moments-là. Mais aujourd’hui, c’est différent. L’envie avait refait son entrée et même si je ne suis qu’un simple esclave, c’est ce que désir l’une de mes supérieures. Je ne vais tout de même pas la décevoir. Pas mon genre.

Avec tendresse, je capturai son menton entre mon pouce et mon index, approchant doucement mon visage du sien. D’une voix séductrice, j’acceptai sa proposition.

- C’est avec joie que je me vois accepter cette invitation… Et puis, je ne suis qu’un esclave… Donnez-moi l’ordre de vous rejoindre à l’endroit que vous voulez ainsi que l’heure que vous désirez et j’y serais sans faute… De plus, comment pourrais-je refuser à une si jolie femme telle que vous…?

La peau chaude du jeune Jinmen réchauffait doucement la paume glacée par le froid de la jeune femme. Sa main épousait les contours du torse finement musclé de Ryu, à qui cette sensuelle caresse ne semblait pas déplaire. Elle fixait ses yeux, qu'elle vit soudainement pétiller, et le sourire du Soumis s'élargit d'une provocation qui fit frissonner Thaëlle. Elle sentait entre leurs deux corps une tension étrange, fourmillante. Cela plaisait à la jeune femme. Au final, elle avait peut être bien fait de sortir de sa tanière. Cette charmante rencontre se promettait riche en amusement, et rien de tel pour lui remonter le moral. Le jeune homme parviendrait peut être à lui faire oublier son récent échec...
Il se pencha soudain et ses longs doigts saisirent délicatement le menton frêle de la jeune fille. Son visage se rapprocha lentement du sien, jusqu'à ce qu'elle sente son doux souffle sur ses lèvres.

- C’est avec joie que je me vois accepter cette invitation… Et puis, je ne suis qu’un esclave… Donnez-moi l’ordre de vous rejoindre à l’endroit que vous voulez ainsi que l’heure que vous désirez et j’y serais sans faute… De plus, comment pourrais-je refuser à une si jolie femme telle que vous…?

Sa voix était douce et chaude. Il semblait totalement intéressé par la proposition et se disait prêt à se soumettre à elle, en se nommant de lui même esclave. Pourtant, Thaëlle voyait dans son regard de sang une sorte d'amusement, de fierté. Un éclair de mâle dominant. Elle sourit, amusée. Elle se doutait bien que ce jeune homme, une fois entre ses mains, ne se laisserait pas faire, et qu'elle aurait fort à faire pour rester supérieure, même avec le statut de Soumis qui lui était imposé. Les doigts de Ryu sur son menton exerçaient, même en restant très doux, une pression qui la forçait sans violence à le regarder dans les yeux. Elle pris quelques seconde pour détailler encore une fois ces fascinantes prunelles écarlates, puis, prenant une voix malicieuse, elle répondit.

- Tu m'as tout l'air d'un beau parleur... Pense tu que tes compliments répareront ton erreur? Dès que tu auras du temps de libre, demande Thaëlle. A n'importe laquelle de mes sœurs. Elles te diront où me trouver.

Se hissant sur le pointe des pieds, main toujours contre son torse, elle posa sa joue contre celle du Jinmen et murmura

- J'attendrais ta visite avec impatience Ryu.

Elle recula lentement, laissant ses lèvres frôler celles du Soumis, puis, se dégageant de son emprise, recula de quelques pas avant de lui lancer un sourire séducteur . Puis, ramassant son poignard tombé au sol, elle tourna les talons, et, après lui avoir jeté un dernier regard provoquant, elle s’éloignât lentement pour pénétrer dans le cœur de la ville.

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