Il y a des choses qu'on ne comprends pas réellement au début. Des choses dont on se dit qu'elles ne sont pas réellement normal. Parfois, on a l'impression d'être seulement un jouet a travers les mains des dieux, et d'autre fois on se dit qu'être insignifiant vous permet d'être plus tranquille. Athénaïs ce matin là se disait qu'elle aurait bien aimé être insignifiante. Certes, personne ici ne savait qui elle était et s'en était tout aussi bien en vérité. Seulement voilà, elle était encore perdu. Dans cette ville qu'était Cydonia, elle avait encore prit le mauvais côté et ne s'en était rendu compte qu'après quelques heures de marches intensives. Elle s'était promis de ne pas recommencer ses gaffes. À peine arrivé, elle était entré dans un jeune homme bien étrange qui n'avait visiblement pas eu envie de la frapper et qui finalement était partit en lui disant qu'il n'y avait pas de problème. Sauf qu'il y avait un sérieux problème. Outre son incommensurable don pour la gaffe, elle venait tout juste de remarquer qu'elle n'était pas plus doué avec l'orientation. Elle était bien en veine tiens. Finalement, elle avait finit par s'asseoir sous le regard intriguer des passants. Évidemment, une jeune fille brune au yeux marrons qui se promenait dans la ville avec un air idiot ça ne passait pas inaperçus.

Elle soupira intérieurement. Plus le temps passait et plus elle se posait des questions. Son frère était quelqu'un de bien, quelqu'un de doué, pourquoi ne pouvait-elle pas être comme lui ? À croire que sa vie à elle se bornait constamment à une seconde place, une place non importante qui pouvait lui permettre d'être un minimum boulet. Sauf que voilà, si elle n'aspirait pas à de grande espérance, elle avait envie de changement. Le métier de sellier avait été une très bonne idée pour se rapprocher de Thétis, seulement, maintenant qu'ils était proche et même si elle aimait les chevaux, elle avait envie de tout autre chose. Comme si une nouvelle vie lui ferait du bien. Elle se demandait si Erwan serait d'accord de la laisser s'en aller ? Elle se demandait s'il ne serait pas fâché de son choix et tout en se posant ce genre de question, elle restait là, comme une idiote. Il y avait tellement de question qui se bousculait dans sa tête. Elle avait vécu des aventures toutes plus différentes les unes des autres, mais voilà, elle avait besoin de changé d'air, besoin de changer d'idée, besoin de changer tout corps de s'éloigner et de ne plus penser à rien d'autre que cela, pour que les questions quitte enfin sa tête, pour que le silence reviennent un minimum.

La jeune almer se leva tranquillement. Dix ans déjà, dix ans que tout s'était passé, dix ans qui avaient passés à une vitesse ahurissante. Elle n'avait même pas vu défilé les jours, sauf que voilà, maintenant elle les voyait défilé. N'était-ce pas la fin d'une aventure et le début d'une autre ? Son regard se porta vers le ciel, comme si la haut, quelqu'un avait une réponse sauf que voilà, la réponse, il n'y avait qu'elle qu'il l'avait. Hors pour le moment elle n'avait qu'une seule réponse : elle était perdu et bien perdue. Elle regarda une fois de plus autour d'elle pour se rendre compte qu'elle s'était encore perdu sans espoir de s'en tirer. Bon sang mais pourquoi était-elle aussi étourdit ? Il serait probablement temps qu'elle arrête un peu de réfléchir et qu'elle se décide à faire attention, sinon cela lui jouerait des tours. Elle se regonfla donc et regarda autour d'elle. Le souci dans ce genre de situation c'était qu'on était toujours perdu même si on tentait de s'en sortir. Elle finit par râler et taper dans un caillou qui passait par là. Sauf que le caillou ricocha et toucha un jeune homme qui la regardait étrangement. Elle s'avança toute pantelante.

« Je suis vraiment navré, vous allez bien ? »

Elle ne cessait de le regarder et finalement reprit.

« Je suis réellement désolé, je suis perdue et j'ai tendance à m'énerver dans ce genre de situation. Je ne vous ai pas blessé au moins ? »

Elle était réellement inquiète.

J'étais étrange tranquille. Je ne savais que dire, que faire, mais j'étais en quelque sorte fatigué. Fatigué de me battre pour des choses que je ne comprenais pas toujours, fatigué de tenter de comprendre les autres et surtout fatigué de ne jamais être satisfait de ce que j'apprenais. Avec le temps j'avais développé un étrange comportement. Plus j'apprenais, plus je m'obligeais à apprendre pour être meilleur et venir en aide au plus de gens possible. Sauf que j'en venais à oublier une chose, une chose importante, je n'étais encore qu'un adolescent, j'avais une bonne partie de ma vie devant moi, mais voilà, je n'arrivais à rien d'autre que m'énerver. À croire que je cherchais les ennuis de santé. À croire que je ne pensais plus à rien d'autre. Ma tête me faisait mal alors que je cherchais désespérément à fuir tout ce qui se trouvait autour de moi. J'avais besoin de tranquillité et heureusement pour moi mon père l'avait bien compris. J'étais content de l'avoir. J'avais réellement l'impression qu'il ne nous fallait rien pour nous comprendre. S'était tellement reposant que parfois j'en oubliais une chose, me justifier et lui dire ou j'allais et ce que je faisais.

L'histoire avec Erys m'avait donné envie de tout lâcher en vérité. J'avais peur, peur de la perdre, peur de ne plus jamais la revoir, j'avais seulement peur. Je grandissais à vue d’œil et ce que je comprenais en grandissant ne m'enchantais guère. Le monde des adultes était un monde pavé de mensonges, de violences, de corruption et de tout un tas d'autres choses qui n'étaient pas réellement bonne à voir. Il n'y avait pas que cela, bien entendu, seulement, ce genre de chose étaient monnaie courante et je le voyais tous les jours dans les rues de Cydonia. Je me demandais bien ce que le monde allait nous réserver de plus. Ma main se porta sur ma joue, l'endroit ou le bleu avait prit forme quelques semaines auparavant. Les séquelles étaient partit depuis, cependant je gardais en mémoire la violence de ces hommes. La colère qui m'avait envahi. Je ne voulais plus jamais ressentir ce genre de colère. Je ne voulais plus m'énerver pour ce genre de chose. Je ne devais plus le faire.

Ce voyage m'avait appris de nombreuses choses, les événements qui s'y était produit m'avait changé et si je gardais toujours cette horrible appréhension, je n'en étais pas moins différent. De plus, plus le temps passait et plus je faisais des rencontres. Toutes plus diverses et variées. D'abord le sieur Marcus, directeur de l'école élémentaire et puis Sesthia, la templière qui allait probablement changer de vie. Sesthia. Je me souvenais encore de son visage et de son sourire comme si cela s'était passé hier. Je l'aimais déjà énormément, comme la sœur qu'elle était pour moi et pour être tout à fait honnête, elle me manquait. J'avais déjà commencé à travailler sur son problème de toucher, mais sans elle non loin, je trouvais cela assez dur. Après tout, elle était un cobaye, celle qui pouvait me dire si cela fonctionnait ou non. Ne pas avoir de nouvelle immédiate était terriblement angoissant et en même temps, j'espérais qu'elle allait bien. Tout à mes pensées, je ne remarqua pas au départ la jeune fille étrange qui semblait faire des aller-retour.

Mes pas m'avaient mener vers le port et en la regardant j'eus la vague impression de revoir ma mère qui me disait de ne pas devenir un esclave. Une almer. C'était donc une almer. Loin de moi l'idée de la juger. En vérité, tant que je ne connaissais pas les gens, je ne me permettais pas de les juger, ce n'était pas très gentil de ma part alors qu'elle semblait réellement perdu. J'étais prêt à l'aidé lorsqu'elle frappa rageusement dans un cailloux qui par ricocher atterit sur mon front. La douleur s'insinua alors dans mon cerveau, de mes yeux perlèrent des larmes et je l'entendis approcher en s'excusant. Évidemment qu'elle ne l'avait pas fait exprès, je l'avais bien remarqué, mais cela faisait tout de même un mal de chien. Je me relevais tranquillement avec la main sur le front, je ne saignais pas abondamment, mais je pris tout de même le temps de désinfecté ma plaie. Heureusement que je me promenais toujours avec mon sac d'herboriste.

« Il n'y a pas de problème, j'ai aussi tendance à m'énerver quand je me perds et comme je suis tête en l'air parfois ça m'arrive souvent. »

Je lui souriait gentiment et puis finalement après quelques seconde, le crâne soigner, je repris la parole.

« Je peux vous aider peut être. Je connais Cydonia par cœur, je pourrais vous guider et vous emmener ou vous voulez, qu'en pensez vous ? »

Athénaïs regardait le jeune homme pour être certaine qu'il ne lui était rien arrivé de grave. Lorsqu'elle le vit sortir de son sac de quoi se blesser, elle se dit que s'était bien sa veine. Elle venait tout juste de blesser un médecin. Sérieusement jusqu'où allait son manque de chance ? Elle soupira intérieurement, lui laissant le temps de se soigner. Ce qu'elle pouvait être gourde quand elle s'y mettait tout de même. À croire qu'elle était totalement stupide ces derniers temps. Non seulement elle était rentré dans un type bizarre mais en plus elle s'était perdue, totalement perdue et voilà qu'elle frappait par mégarde un jeune homme qui semblait réellement sympathique. Jusqu'où allait-elle être aussi peu doué ? Lorsqu'il parla, la jeune almer fut soulager. Il n'avait pas l'air de méchante humeur, il n'avait pas l'air de vouloir la frapper, c'était mieux que rien n'est-ce pas ? Et puis alors qu'elle allait s'asseoir en se disant intérieurement que jamais elle ne retrouverait son chemin dans ce dédale de rue de partout, il lui proposa de l'aider. Non, ce n'était pas possible. N'avait-il pas vu qu'elle était Almer ? Généralement les Nùa n'aimait pas réellement les almers. Après tout, son peuple les avait fait devenir des esclaves. Pourtant ce jeune homme ne semblait pas en prendre conscience.

« C'est très aimable de votre part, mais je ne voudrais pas vous embêter. En vérité, je suis un peu tête en l'air trop parfois et j'ai souvent tendance à ne pas regarder ou je vais. On dit toujours quand on a pas de tête, on a des jambes, mais parfois j'ai l'impression de n'avoir ni l'un, ni l'autre. »

Un sourire apparut sur les lèvres de la jeune fille. Il était vrai que lorsqu'elle était partit dans ses réflexions, peu de chose pouvaient l'arrêter et d'ailleurs elle se perdait souvent, même dans Erathia. Seulement, Erathia, elle connaissait par cœur, ici à Cydonia, elle n'était qu'une étrangère de plus au tableau des étrangers venant visiter la ville ou faire des courses particulières. Finalement elle était comme eux, venue pour chercher du cuir et du tissus pour le sellier qu'était Erwan. Elle n'était rien de plus qu'une touriste qui faisait ses courses. La sellière se demandait bien quand même comment faisait ce jeune homme pour habiter une ville aussi bruyante où il n'était pas possible de faire deux pas sans se faire tomber dessus. A Erathia au moins, elle avait l'impression de pouvoir faire deux pas sans que quelqu'un ne lui rentre dedans parce qu'il n'avait pas fait attention. Certes, elle n'était pas très grande, mais tout de même, il ne fallait pas pousser non plus. Elle revint tranquillement dans le présent pour remarquer le visage du jeune homme. Quoi ? Elle n'avait pas dit tout ce qu'il avait demandé. Et puis elle se souvint rapidement.

« Désolé, j'étais encore partit dans mes pensées. Je cherche à retourner à l'agora marchande. Je suis venue chercher du cuir et du tissus. En fait, je suis sellière à Erathia. »

Voilà qu'elle commençait à déballer sa vie. Nan mais et puis quoi encore. Ce qu'elle pouvait être naïve parfois. Pauvre fille, c'est ainsi qu'on la nommait par moment. Sauf qu'en vérité, elle n'était plus cette petite fille. Celle qui avait toujours besoin de l'assentiment d'un adulte. Elle était une adulte désormais. Elle faisait ses propres choix et ses choix la menaient parfois dans des endroits incongrue, mais peu importait en vérité. Alors qu'il prenait la route, elle sourit tranquillement. Pour une fois, quelqu'un l'aidait et ce n'était pas le contraire, ça la changeait d'habitude, même si elle aimait beaucoup aider les gens parfois ce n'était pas facile de tout gérer. Elle reprit une nouvelle fois la parole pour remercier le jeune homme.

« Je vous remercie de votre aide, je ne sais pas comment j'aurais fait sans vous. Au fait que faites vous Cydonia ? Malgré votre jeune âge vous avez l'air de déjà pas mal travailler. Serait-ce indiscret de vous demander ce que vous faites dans la vie ? »

Et elle attendit la réponse en espérant ne pas avoir été trop indiscrète.

Cette jeune fille, elle était étrange et en même temps attendrissante. Plus vieille que moi, cela se voyait, seulement, je ne savais pas pourquoi on aurait pu la prendre de mon âge. Un visage si jeune malgré les années. Je ne savais pas réellement quel âge elle avait, mais je savais une chose, elle n'était pas très vieille et en même temps pas trop jeune. Peut être est-ce ma taille qui me fait cette effet, parce que nous avons à peu près tous les deux la même. Loin de l'adolescent que je devrais être, je suis en vérité comme un jeune homme. Grand, carré, possédant une maîtrise de son environnement assez avancé. Elle, elle semble fragile bien que forte. Étrangement elle me donne envie de la protéger tel une sœur. À croire que j'ai réellement besoin d'agrandir ma famille. Après Sesthia que j'ai prit comme une sœur, voilà maintenant que je faisais pareil avec elle. D'ailleurs quel était son nom ? Voilà encore une fois une chose bien paradoxal. Moi l'idiot, je ne lui avais même pas demandé comment elle s'appelait et je ne m'étais pas plus présenté. Il serait probablement temps que je le fasse histoire de ne pas devoir l'appeler elle tout le temps ou bien l'almer. J'allais donc prendre la parole quand ce fut elle qui la prit pour m'expliquer la raison de son égarement. Effectivement, être tête en l'air dans une ville qu'on  connaissait n'était déjà pas très malin, mais être tête en l'air dans une ville qu'on ne connaissait pas du tout, relevait franchement de l'hérésie et pourtant, cela me fit rire parce que je connaissais une autre personne tête en l'air.

Je la laissais donc parler et m'expliquer, puis reprendre la parole une fois qu'elle ne fut plus plonger dans ses pensées. Après tout, même si je ne lui avais pas demandé explicitement ou elle allait, ce serait bien de le savoir sachant que si je voulais la guider dans Cydonia, je devais évidemment savoir ou se situait son point de chute. Ainsi donc, elle voulait se rendre à l'agora marchande. Rien de bien compliqué en somme, même s'il était vrai qu'elle avait fait un énorme détour, surtout si elle y était dés le début. D'ailleurs qu'avait-elle voulu faire ? Le port n'était pas réellement un endroit fréquentable par moment, surtout lorsque des bateaux mouillaient l'ancre. De plus, elle n'avait pas l'air de savoir particulièrement se battre et donc je ne voyais pas réellement l’intérêt de venir dans ce genre d'endroit seule. Si ses pas l'avaient mener ici, c'est qu'elle était bien plus tête en l'air que je ne le pensais. U sourire vint naturellement se ficher sur mes lèvres. Elle n'est pas idiote loin de là, mais il faudrait franchement qu'elle sorte plus et qu'elle voit du monde. Peut être devrait-elle se lier à quelqu'un pour comprendre la vie. Elle avait l'air seule, je pouvais nettement le voir sur son visage et pourtant quelque chose me disait qu'elle était loin de l'être.

Et puis, alors que je venais de prendre la route pour l'inciter à me suivre, elle me posa d'autre questions comme seule les gens curieux savent le faire. Un nouveau sourire se fiche sur mes lèvre. Elle est bien étrange cette fille, bien étrange mais tellement gentille. J'ai bien envie d'en faire une amie, peut m'importe nos races, peut m'importe ce que son peuple à fait au mien il y a un temps, ce temps n'existe plus. Je suis une nouvelle génération de Nùa et elle est une nouvelle génération d'Almer. Alors avec ma douceur et mon calme naturel, je me mets à lui répondre.

« En fait, je suis encore jeune effectivement. Je n'ai que quinze ans. Je suis apprenti médecin. Si je vous racontais ma vie, vous comprendriez que je n'étais pas réellement prédestiné à tout cela, mais je ne vais pas vous embêter avec ça. Au fait, je m'appelle Kelt et toi ? »

Je l'avais tutoyé, comme lorsqu'on tutoie une amie.

« Excuse moi, ça ne te dérange pas que je te tutoie ? »

« Me déranger, oulala non, il n'y a pas de souci. »

Elle lui sourit tranquillement et finalement après quelques secondes se rendit compte qu'elle avait encore fait une boulette.

« Oulala, excuse moi, tu t'es présenté et moi je n'ai même pas pris la peine de faire de même. Pardon. Je me nomme Athénaïs. »

Un nouveau sourire s'afficha sur le visage de l'almer. Étrangement, elle se sentait bien avec ce jeune homme même si elle était toujours aussi idiote quand elle s'y mettait. Au delà de sa maturité se cachait une jeune fille qui avait bien grandit trop vite. Une jeune fille qui avait porté beaucoup de chose sur ses épaules. Elle avait tellement passé d'épreuve que ça en venait limite difficile au fur et à mesure que le temps passait. Son regard vagabonda à droite et à gauche alors qu'ils marchaient tranquillement. La jeune fille avait bien entendu ce qu'il lui avait dit. Quinze ans. Elle se souvint alors de ce qu'elle était à quinze ans. Rien de très glorieux en vérité. Cette année là, elle avait perdue sa mère, elle avait chercher à prendre contact avec son frère. Encore apprentie sellière, elle ne réalisait pas réellement le monde autour d'elle. Peu habitué des bonnes manières, enfin en y réfléchissant, elle n'avait pas changer sur ce point là. Si son langage s'était amélioré, elle n'était pas pour autant plus doué avec les bonnes manières. Ne cherchant pas non plus réellement à s'améliorer. Elle avait grandit ainsi, dans un milieu pauvre et sans aucune forme de bonne manière. Si on lui avait apprit à dire bonjour, merci, aurevoir etc.. elle n'avait jamais réellement chercher à parler correctement avec un langage correcte comme son frère était capable de le faire.

Elle soupira intérieurement. Elle avait beau avoir prit dix ans, parfois elle se disait quand même qu'il lui manquait encore beaucoup de chose pour comprendre le monde qui l'entourait. Apprenti médecin, elle se demandait si ce n'était pas trop dur quand même pour un jeune homme tel que lui. Si jeune et il devait déjà porter le poids de la douleur des autres. Elle connaissait le soin, elle savait ce que cela pouvait donné, elle savait parfaitement que ce n'était pas facile tous les jours. Soigner était encore plus contraignant que de manipuler un élément. Il fallait non seulement accusé la fatigue, mais aussi accusé la douleur que cela faisait. Car oui, on prenait la douleur des autres. Ressentir tant de chose en une seule fois était réellement compliqué et en même temps, elle se demandait bien s'il soignait depuis longtemps, mais n'était-ce pas une question indiscrète ? Après tout, on ne savait jamais réellement depuis combien de temps on manipuler tel ou tel don. C'était un peu compliqué. Il n'y avait qu'à voir elle avec sa glace. Même si récemment elle maîtrisait bien plus cet élément, s'étant mis à l'utiliser plus régulièrement, elle ne gérait pas encore très bien la perte d'énergie engendré par son utilisation. Elle soupira une nouvelle fois.

« Désolé, je suis souvent dans mes pensées. En fait, je suis venu ici pour une commande de cuir, mais plus le temps passe et plus je me dis que dans peu de temps je ne ferais plus ce travail. Il y a une promesse que je dois tenir, seulement je ne sais pas si j'en suis réellement capable. Enfin je vais pas t'embêter avec ça. »

Elle sourit de nouveau et puis repensa à sa phrase d'avant.

« Dit moi, pourquoi dis-tu que tu n'étais pas prédestiné à devenir médecin ? »

Elle vit le regard perplexe de Kelt et finalement reprit.

« Je t'assure que ça m'intéresse. »

Et elle avait raison. Ça l'intéressait réellement de savoir pourquoi il pensait cela.

Elle était étrange et en même temps tellement gentille. Contrairement à tous ceux que j'avais vu récemment dans la cabinet de consultation de mon père, je la trouvais étrangement aimable. Un peu sotte peut être. Non, ce n'était pas cela, en vérité elle était bien loin d'être idiote juste un peu trop distraite. Je comprenais ce trait de sa personnalité parce que moi aussi j'étais un peu dans ce genre là. La tête dans les nuages. Je pouvais aussi comprendre que ses pensées retenaient une attention particulière de la part sa part. Après tout, même moi, j'étais souvent dans mes pensées surtout ces derniers temps donc pourquoi lui ne vouloir ? J'attendais donc patiemment qu'elle me parle, qu'elle me dise si le fait de la tutoyer la dérangeait et peut être qu'elle me dise son prénom. Parce que la nommé toi ou tu, ou même l'almer ce n'était pas vraiment poli.seulement ce ne fut que quelques seconde plus tard qu'elle se rendit compte qu'elle ne s'était pas présenté et elle s'excusa de nouveau. Un sourire vint sur mes lèvres et je faillit même en rire tellement tout cela était risible. Cette fille était étrange, tellement étrange et en même temps tellement attachante. Je ne comprenais pas qu'on puisse la laisser seule ici. N'avait-elle donc pas une famille ? Des amis ? Visiblement, elle avait l'air perdu de nouveau dans ses pensées, alors je la laissais faire. Je la laissais tranquille tout en marchand dans la direction de l'agora marchande. Je me demandais bien ce qu'elle pensait alors que nous marchions tranquillement.

Oh bien entendu, je n'avais pas envie de m’immiscer dans sa vie, dans ses pensées, je me demandai juste ce qui pouvait bien retenir autant son attention. Après tout, je n'avais encore rien révélé sur moi, je n'avais rien dit de particulier et pire que ça, je n'avais même pas parlé réellement de moi.est-ce que mes mots l'avaient mise mal à l'aise ? Est-ce que je l'avais blessé d'une quelconque manière ? Je ne savais pas trop et j'espérais que ce n'était pas ça. Parfois, je pouvais me montrer assez particulier dans mes paroles, sans réellement être méchant u violent, mais tout de même. J'attendais donc, regardant à droite et à gauche de peur qu'elle ne se prenne un obstacle, mais tout à ses réflexions, elle avait l'air de voir son environnement. Je souris tranquillement, oui, elle était très particulière, mais plutôt doué finalement. C'est sur cette pensée qu'elle reprit la parole en s'excusant de nouveau. J'aurais pu éclaté de rire à ce moment tant cela était étrange. S'excuser pour de tel choses n'était pas réellement monnaie courante. Et puis elle me parla de son travail, de ce qu'elle venait faire ici et alors qu'elle me disait qu'elle n'allait pas m'embêter, je me dis qu'elle n'avait pas grand monde à qui parler. J'allais justement lui poser dans questions quand elle m'en posa une. Ah donc elle avait remarqué mes mots de tout à l'heure. Mon air devait être bien perplexe pour que la suite arrive et finalement, je me dis que comme j'avais commencé à parlé je lui devais au moins une réponse plausible.

« En fait, mes parents m'ont abandonné dans Cydonia. Je n'avais alors que huit ans. Tout jeune, je ne comprenais que le Nùa et je ne connaissais pas du tout le Cydien. J'ai dû grandir rapidement et c'est pour ça que malgré mes quinze ans, je parle comme un adulte les trois quarts du temps. J'ai vécu pendant deux ans dans la rue jusqu'à ce que je me décide à accepter la proposition d'Elm qui est aujourd'hui mon père et qui était médecin. Je crois que mon don pour le soin l'a fait tilter alors que je l'utilisais pour les gens de la rue. Je n'avais rien eu alors j'essayais un maximum d'être utile aux autres. Le problème c'est que les promesses d'adulte je n'y croyais pas. Mes parents m'avaient la promesse de ne jamais me quitté et pourtant ils m'avaient bien abandonné comme une vieille chaussette sale. Enfin bref. C'est la rencontre avec une jeune fille qui m'a décidé et si encore aujourd'hui sur certains mots j'ai un accent assez particulier, en sept ans, je me dis que j'ai pas mal avancé. Je n'étais pas prédestiné à devenir médecin ou alors si peut être. Je ne sais pas comment fonctionne le destin. Mais voilà, c'est l'histoire de ma vie enfin une partie tout du moins. »

Je la regardais tranquillement et remarquais que nous étions arrivé sauf que je n'avais pas réellement envie de la quitter maintenant alors, reprenant la parole, je fit une petit suggestion.

« Il y a une taverne là, si ça te dit j'aimerais bien qu'on boive quelque chose pendant que tu me raconte pour ta promesse. »

Un sourire investit mon visage.

« Et moi aussi ça m'intéresse. »

J'attendais sa réponse avec impatience.

Elle écoutait son histoire et plus celle-ci défilait plus la jeune femme se rendit compte qu'elle avait eu de la chance. Certes, elle avait perdu sa mère à quinze ans, son père était un idiot finis qui l'aurait fait tuer si elle avait été un garçon, mais elle avait eu un père de substitution plus qu'aimant. Elle avait un frère qu'elle adorait et autour d'elle pendant un moment, elle avait eu des amis qu'elle avait profondément aimé, comme une famille. Peu importe leur race, peu importe ce qu'ils étaient elle avait créer avec eux une sorte de communauté ressemblant beaucoup à la famille. Certes, elle les avait perdu aujourd'hui, mais quand elle repensait au jeune garçon à côté d'elle qui avait été abandonné, elle ne pouvait pas croire que cela fusse possible. Pourquoi avoir fait un enfant si c'était pour l'abandonner à son sort, espérant qu'il allait mourir ? L'almer n'avait pas la réponse, mais elle savait une chose, le jour où elle aurait des enfants, elle les chérirait plus que tout, plus même que sa propre vie. Athénaïs tourna son regard vers le jeune homme. Elle le trouvais très fort, très très fort d'avoir pu survivre aussi longtemps sans que personne ne soit à ses côtés. Elle même se demandait bien si elle y serait arrivée. Oh, bien entendu, elle était tout de même assez doué dans certains domaines, elle savait se débrouillé avec des tas de chose, mais survivre ainsi, elle n'était pas certaine qu'elle y serait arrivée.

Surtout depuis la mort de ses amis en fait. Elle avait remarqué à quel point elle était dépendante des autres. Dépendante de leur approbation, dépendante de leur soutien. Et pourtant désormais, elle était seule. Tant d'année avait passé, combien cela faisait déjà ? Huit, neuf ans ? Elle n'en savait plus rien désormais, mais voilà. Elle était encore touché par l'absence des seules personnes qui avaient comptés dans sa vie. Elle espérait en voir revenir une : Engeel. Le guerrier dont elle devait prendre soin. Elle l'avait promis à Ime. Dans son fort intérieur, la jeune fille avait fortement espéré qu'Ime revienne pour que ce soit elle qui s'occupe de lui. Elle n'en était pas réellement capable, elle ne s'en était jamais sentit capable, mais quand le corps de son amie fut rapatrier, elle se dit que cela lui incombait désormais. Elle avait grandit avec l'idée qu'elle allait bientôt devoir s'occuper de lui, qu'elle allait bientôt devoir prendre soin de lui. Oh bien entendu, il n'était toujours pas revenu et l'angoisse suintait dans son être, seulement elle se devait d'être forte. Si son mental avait prit dix ans ainsi que son corps, il lui restait encore à s'améliorer pour de nombreuses choses.

Elle sortit finalement de ses pensées lorsqu'il termina son récit. Et lorsqu'il proposa d'aller boire un verre, elle en fut ravie. Elle l'aimait bien ce petit gars en fait. Seulement la suite n'était pas forcément pour lui faire plaisir. Parler de sa promesse, elle n'était pas certaine que... enfin elle ne savait pas trop comment dire, elle ne savait pas trop comment faire, en gros, elle n'était certaine de rien du tout. Malgré le fait que dix ans soit passé, elle était encore un peu l'enfant peu sûre d'elle qui ne savait pas réellement comment réagir face aux autres. Elle n'avait jamais eu trop de responsabilité, elle n'avait jamais eu à faire des choix trop dur, parce qu'on lui avait toujours évité de le faire. Elle se rendait compte à présent que ses amis avaient fait en sorte de lui éviter le plus de souci. Il était vrai qu'à cette chacun d'entre eux avait tenter de la préserver parce que contrairement à eux, elle était encore toute jeune. Une ado un peu mal dans sa peau qui ne savait pas trop comment réagir face aux autres. Seulement voilà, elle était une femme aujourd'hui, elle avait vingt-cinq ans et avait entièrement grandit. Elle se sentait prête à tout affronté. Alors avec un air résolu, elle sourit au fait qu'il lui disait qu'il était intéressé et prit la parole.

« D'accord pas de souci, même si en parler parfois me donne envie de pleurer il y a des moments. »

Ils s'installèrent tranquillement à une table et finalement après un temps ou leur commande arrivèrent, Athénaïs prit la parole.

« En fait, il y a de cela dix ans j'ai fais une promesse à une amie. Je devais avoir ton âge et je n'étais pas très courageuse. Enfin je ne sais pas trop comment te dire. Je suis quelqu'un d'assez peureux par nature. Je viens seulement de me rendre compte qu'on m'a toujours apporter du soutien et que j'en avait toujours besoin. Mon amie, Imeane possédait une bibliothèque. C'était ce qu'elle avait de plus chère dans la vie et lorsqu'elle est partit pour aider les templiers à récupérer le temple vu que son père était lui même templier, elle m'a demandé de lui faire une promesse. »

Elle reprit doucement son souffle et finalement reprit la conversation avec une voix différente, comme si elle imitait quelqu'un.

« Si jamais je ne revenais pas, quoi qu'il arrive, je t'en prie, prends soin de la bibliothèque. C'est le seul endroit à Erathia où il reviendrait probablement. Tu dois prendre soin de la bibliothèque mais de lui aussi. Tu trouveras toutes les instructions à l'intérieur. »

Elle baissa la tête et finalement reprit.

« Je n'ai pas encore pu y aller, c'est trop compliqué. Je n'étais pas encore assez forte, pas assez moi même et puis je lui en voulais de m'avoir quitté comme ça. Elle était devenue ma seule famille avec Kieran et Lunielle mais tous, ils sont tous partit le même jour et je ne peux même pas aller voir Lunielle et Kieran. Enfin voilà, c'est cela ma promesse. »

Alors que son regard se perdait dans son chocolat, des tas de choses lui passaient dans la tête. Elle allait avoir besoin de pardonner, de se pardonner, il lui restait encore du chemin.

Je la regardais tranquillement alors qu'elle acceptait ma demande. Je devais avouer que je n'avais pas penser qu'elle le ferait. Après tout, nous ne nous connaissions que depuis quelques minutes tout au plus donc pourquoi accepterait-elle ? Seulement, elle le fit, avec le sourire même si dans se sourire, on pouvait distinguer nettement de la tristesse. Beaucoup de tristesse en fait. J'en vint rapidement à me demander ce qui pouvait lui causer dans de chagrin. Une jeune femme si gentille et sympathique avec les autres qu'est ce qui pouvait bien lui arriver ? Qu'est ce qui avait bien pu lui arriver pour qu'elle en arrive là ? Je ne savais pas trop, en vérité je n'en savais surtout rien, mais j'étais content qu'elle veuille bien me l'expliquer, qu'elle veuille bien se confier à moi qui était un inconnu. Cela voulait-il dire qu'elle faisait un pas en avant ? Je ne savais pas trop pour cela aussi mais j'espérais bien que je pourrais lui être d'une quelconque aide. Nous nous sommes donc assis tranquillement et alors qu'elle commandait un chocolat j'en fit de même. Si le temps s'adoucissait, il ne faisait pas encore si chaud que cela et puis bon, un chocolat ne se refuse pas. J'attendis donc que le serveur revienne avec nos commandes, bu plusieurs gorgées de ce chocolat que j'adorais. Ici le chocolat était réellement bon et alors que je ne m'y attendais pas, elle commença son récit. Cette promesse qu'elle avait faite il y avait de cela plusieurs années maintenant à en juger par ses dires.

Dix ans, j'étais encore un gamin il y avait de cela dix ans. Je n'avais que cinq ans. Dix années qu'elle a somme toute passée avec des regrets, passée avec des incertitudes. Elle se disait peureuse, mais je la trouvais plutôt distraite et puis lorsqu'on est un adolescent, on ne peut pas toujours être courageux. Je l'avais bien remarqué avec ma balade en forêt près d'Erys. On pouvait se rendre de compte de chose qu'on n'avait pas réellement conscience. La peur fait partie de la vie. La peur ce n'est pas tout ce qu'il y a dans la vie. Sans peur, il n'y a pas de courage. Je ne pensais pas qu'être peureuse était une partie d'elle au contraire. Elle semblait tellement forte que ça m'étais impossible de la croire sur ce point, je ne savais pas trop comment dire cela, mais je ne pensais honnêtement pas qu'elle puisse avoir été peureuse un jour. Un sourire naquit sur mes lèvres. J'avais remarqué il y avait de cela quelques temps que moi aussi j'étais sujet à la peur. Pas la peur de mourir, oh non, j'avais dépassé ce stade il y avait de cela bien longtemps, mais la peur de perdre ceux qui m'était chers. Elm, Erys, Sesthia je ne pouvais imaginer les perdre alors je pouvais comprendre que cette promesse lui fasse peur parce que j'avais l'impression que la suite ne serait pas très gaie.

Je la laissais donc dire la suite, sans parler, sans montrer le moindre signe d'impatience, il était hors de question de la brusquer. Lorsqu'elle reprit la parole, j'avais l'impression que les mots qu'elle prononçait n'était pas d'elle et visiblement je ne m'étais pas trompé. Ainsi donc, elle devait s'occuper du bien de son amie, mais ce que je n'avais pas comprit c'était ce que désignait ce Il. Qui était-il et que venait-il faire là dedans ? Reprendre une entreprise qui n'était pas à soit était déjà assez compliqué alors avoir deux responsabilité au lieu d'une était quelque chose d'assez complexe. Perdu dans mes pensées, je faillis manquer la suite des événements. Et puis je compris pourquoi cette promesse était complexe, je compris pourquoi tout cela lui paraissait dure. Elle était tellement fragile alors qu'elle se voulait forte. Je connaissais une autre personne dans ce genre : Erys. Je la regardais tranquillement alors que finalement elle plongeait dans son chocolat. Qu'est ce que je pouvais dire ? Théoriquement, je n'avais rien à dire. Je n'avais jamais connu une perte pareil. Perdre toute la famille qu'on s'était construit d'un coup, ça ne devait pas être simple du tout. Mais vivre dix ans en ressassant cela ne devait pas être plus simple pour autant.

« Je pense qu'il serait temps de pardonner. Je ne pense pas que cela soit de ta faute, ce qui est arrivé. Perdre des amis qu'on considère comme sa famille est compliqué, très compliqué. Mais cela fait dix ans que tu te torture avec cela. Peut être serait-il temps de lâcher un peu de lest non ? »

Je m'arrêtais un instant et repris.

« Je ne dis pas qu'il faut les oublier, mais il serait temps que tu arrête de te dire que c'est de ta faute ou de la leur. Cela ne fera pas avancer les choses et puis franchement je ne te trouve pas peureuse. »

Un sourire vint s'accrocher sur mes lèvres.

« C'est toujours compliqué de vivre ses rêves, mais devoir vivre ceux des autres ça l'est encore plus. En vérité, je ne sais pas trop comment te dire ce que je ressens. Je pense que si tu en ressens l'envie, il est tant pour toi de rouvrir la bibliothèque et de la faire à ton image en gardant l'image de ton amie. Je pense que cela lui ferait plaisir que tu vives ta vie comme tu l'entends et que tu reprenne tranquillement son affaire sans te prendre la tête, en y ajoutant un peu plus de toi. Qu'en pense tu ? »

J'étais toujours souriant et finalement je repris sur le point qui me dérangeait depuis tout à l'heure.

« Par contre qui est ce Il dont elle a parlé ? Enfin si c'est compliqué, tu n'as pas à me le raconter. »

Je la regardais tranquillement espérant qu'elle sortirais enfin la tête de son bol de chocolat.

Elle était concentré, tellement concentré qu'elle ne savait même plus réellement où elle en était. Tant de chose s'était passé toute ces années, mais voilà, elle n'était parfois encore que la petite fille qui ne savait pas réellement mettre des mots sur ses sentiments. La petite fille qui n'arrivait pas à se faire entendre, la petite fille qui n'était pas toujours assez intelligente pour comprendre ce qu'on lui disait et surtout la petite fille encore bien trop peureuse. Seulement tout cela allait changer, tout cela allait finir, elle devait évoluer, elle devait avancer. Cette promesse, il était temps pour elle de la tenir. Lorsqu'elle reviendrait à Erathia, elle mettrait à terme ses projets, elle mettrait à terme tout ce qu'elle devait faire. C'était limite une obligation qu'elle se faisait, parce que le temps du changement était venue. Il était hors de question de redevenir la petite fille peureuse, il était hors de question de ne pas avancer. Athé avait trop reculé dans la vie, maintenant elle devait aller de l'avant, elle savait ce qu'elle avait à faire seulement, elle ne savait pas réellement quand elle le ferait. Il allait lui falloir encore du temps. Il y avait encore des choses à changer, pas mal de chose et puis elle allait avoir des personnes à prévenir. Oh oui, chaque changement entraînait toujours des conséquences pour tout le monde, elle, elle allait mettre le bazar dans sa vie, mais peu importait, mettre du bazar permettait de remettre les choses à plat et donc de revenir sur de bonne base et ça, elle devait le faire.

Toujours perdu dans ses pensées, elle ne l'entendit pas au départ. Ce n'est que lorsqu'il prononça le nom pardonné qu'elle comprit. Il avait raison en réalité, il serait temps de se pardonner. Se pardonner pour la peur, pardonné pour le départ, pardonné pour la perte. Ce n'est qu'en pardonnant qu'elle arriverait à faire quelque chose, autre chose que ce qui était prévu d'origine, autre chose que ce qu'elle avait prévu depuis toute jeune. Il n'y avait jamais eu que son frère au départ pourtant, elle avait sympathiser avec temps de personne. Toutes, elles méritaient toute le pardon surtout Ime, Lunielle et Kieran. Elle n'avait pas le droit de leur en vouloir d'être mort, alors qu'elle même était parfaitement en vie. S'était égoïste de sa part, tellement égoïste. À mesure qu'il parlait, elle se rendait compte que jusqu'ici elle n'avait pas tant grandit que cela. Étrange que de voir un jeune homme trop jeune de corps et trop vieux d'esprit la ramener dans le présent. Elle le savait à présent, il était temps de prendre des dispositions et surtout temps de grandir. Avec un sourire, elle releva doucement la tête et puis la dernière question vint, celle qu'elle redoutait au départ, mais tout cela était bien terminé désormais.

« Tu as raison, il est temps que je me pardonne et que je pardonne aux autres. Tout cela n'était pas de leur faute, j'ai juste agit par égoïsme. Je voulais les avoir auprès de moi, parce que tout était plus simple avec eux. Je pouvais me comporter comme l'enfant que j'étais encore. Seulement j'ai grandis. Dix ans sont passés et il est temps pour moi de laisser tomber les vieille rancœur pour me tourner vers le présent. »

Elle leva totalement la tête et sourit tranquillement.

« En ce qui concerne ce Il. Il s'agit d'un jeune homme, différent de tout ce qu'on pourrait croire. Je l'ai connu juste après Ime. Je pense que j'étais jalouse de leur relation parce que je n'avais pas de relation de genre. Peut être était-ce aussi cela qui m'a fait attendre pour la promesse. En tout cas, c'est un gladiateur. J'ai perdu sa trace avec le temps, je ne sais pas ce qu'il est devenu, mais quoi qu'il arrive je dois le protéger. Sous ses airs de fort, il est quelqu'un d'assez faible sentimentalement parlant. Je me dois de le protéger. Et grâce à toi, tout cela sera possible désormais. »

Un sourire encore et finalement elle reprit consciente de quelque chose.

« Dit moi, si tu comprends tout ça alors que tu n'es encore qu'un adolescent, c'est parce que tu veux protéger quelqu'un n'est ce pas ? »

Nouveau sourire et puis elle attendit une quelconque réponse de sa part.

Je souriais tranquillement alors qu'elle venait de me dire que j'avais raison. Je ne pouvais pas faire mieux que ce que je venais de faire mais, si finalement cela lui avait fait prendre conscience de sa bêtise à s'en vouloir alors ce n'était pas plus mal. J'étais heureux que quelqu'un ait besoin de moi, de ma présence et de mes pauvres conseils. Depuis la ballade avec Erys, j'avais tendance à trop cogité sur ce qui m'entourait, sur la vie en général et surtout sur les sentiments que les autres ou moi même éprouvaient. Le gamin laissait de plus en plus de place à l'adulte et si cela me faisait un peu peur, je n'en était pas moins content. Si je grandissais encore je pourrais alors prendre soin de ceux qui m'était cher et je pourrais aussi améliorer mes compétences. Je ne savais pas trop si tout cela allait me prendre du temps, mais j'étais persuadé d'une chose, peut importait le temps que j'y passerais, peut importait le temps que cela me demanderait, mais j'arriverais à devenir celui que je devais devenir. Et puis la conversation s'enchaîna et je compris alors ce qui lui incombait de faire. La promesse qu'elle avait faite ne comportait pas que la partie reprendre mon entreprise, elle comportait aussi la partie prends soin de l'homme que j'ai aimé et si j'avais bien compris s'était plutôt prends soin de l'homme que nous avons aimé.

« Jalouse de leur relation ? Parce que tu n'avais pas toi aussi quelqu'un à aimé ou simplement parce que toi aussi tu l'aimais ? Désolé, mais en t'entendant j'ai réellement l'impression que c'est cela, que toi aussi tu l'aimais et que tu étais jalouse du fait que ton amie l'ai aimé avant toi. »

Je baissais un peu la tête. Au vu de son visage, je l'entendais presque dire trop perspicace le gamin et je ne pouvais m'empêcher de me demander si je n'avais pas été un peu trop loin. Je souris cependant lorsqu'elle reprit la parole et sa phrase juste après la mienne me fit encore plus sourire. Comment expliquer à une jeune femme que contrairement aux apparences je n'étais plus l'adolescent qui était devant elle. Je me suis finalement dit que je devrais tout simplement lui dire.

« En fait, en ce moment je me pose beaucoup de question. Je suis revenu récemment d'un voyage on peut dire ça comme ça avec une amie qui m'est très cher. En vérité, je me suis toujours dit que je ne pourrais jamais vivre ma vie sans elle et je le pense encore aujourd'hui en fait. Seulement les événements sont un peu particuliers. Nous nous sommes rencontré alors que j'étais dans la rue. Je n'ai pas de nom, pas de titre, pas de richesse, en vérité je n'ai que mon talent et rien de plus. Elle, elle possède un nom, un nom bien connu dans cette ville.Lors de ce voyage nous avons été confronté à de nombreuse chose dont notre peur commune. Pour être tout à fait franc, sa mère à été enlevé et nous avons essayé de la retrouver, sauf que mes angoisses concernant notre avenir sont venu se mêler à ce voyage et finalement je demande de plus en plus si notre destin sera de rester ensemble. »

Je m'arrêtais un instant, repenser à cela me mettait assez mal à l'aise en vérité. Je ne pensais pas que ça m'aurait autant toucher, pourtant c'était bien le cas et le problème était simple en vérité. Soit nous aurions la chance de rester ensemble, soit nous n'allions pas pouvoir. Je savais parfaitement qu'il y avait une grande chance que nous soyons séparé et pourtant je priais intérieurement pour que ce ne soit pas le cas. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que la vie soit si compliqué ? Pourquoi fallait-il qu'un enfant comme moi soit obligé de faire ce genre de choix, qu'il soit obligé de penser rien qu'à ce genre de choix ? Je n'avais encore que quinze ans, mais finalement je devenais petit à petit un peu plus adulte, un peu trop adulte en vérité. J'étais même parfois fatigué de la tournure que pouvait prendre les choses. Ce n'était pas que je ne voulais pas avancer, au contraire, je comprenais nettement plus de chose désormais mais parfois j'aurais aimé moins en comprendre et être un peu plus comme les adolescents. Blagueur, pensant à l'amour et ne pensant pas que demain tout serait terminé. Je crois qu'en réalité c'était cela qui me faisait le plus mal.

« En fait, contrairement à tous les jeunes de mon âge, je suis persuadé d'avoir trouvé l'amour, le vrai, celui qu'on attend toute sa vie, sauf que je ne suis pas certain de le garder. »

C'était cela qui m'angoissait au plus au point devoir un jour être séparé d'elle. Je baissais doucement la tête incapable de faire plus longtemps face. Je ne parlais jamais de mes sentiments et voilà que je venais de tout déballer, quelle maturité !

Il avait vu juste et elle ne put s'empêcher de rougir quelque peu. Effectivement, Athé était jalouse de leur relation parce que même si leur rencontre avait été brève, elle était tombé amoureuse du guerrier. Comme cela était évident comme si tout cela était normale. Seulement voilà, Ime l'avait rencontré avant, il s'était tout de suite apprécié et même aimé en vérité et elle, elle n'avait que son cœur meurtri. Pourtant, elle s'était fait une raison de cela, elle avait choisit cet état de fait et donc avait choisis de laisser tomber. Serait-ce réellement cela qui l'avait poussé à ne pas honorer sa promesse ? Elle n'en savait trop rien finalement et ce fut elle qui reprit la parole.

« C'est vrai, j'ai été jalouse parce que moi aussi je suis tombé amoureuse de lui, seulement voilà, aujourd'hui j'ai tourné la page depuis un moment, quand elle m'a raconté, quand elle m'a dit qui elle aimait. Je lui en ai voulu au départ, mais par la suite, j'ai rapidement laisser tombé, je m'en fichais tant qu'elle était heureuse. »

Oui, c'était cela en vérité. Au fur et à mesure, elle avait accepté et voyant qu'Ime était heureuse, elle ne pouvait que lui souhaiter tout le bonheur du monde. Elle avait changer et maintenant qu'elle avait évoluer, elle se rendait compte à quel point elle avait changé toute ces années. A quel point elle avait évolué dans tout ce qui faisait d'elle la femme qu'elle était aujourd'hui. Alors pourquoi tardait-elle tant à honorer cette promesse ? Pour une chose toute simple. Elle avait peur, peur de ce que cela l'obligeait à faire. Son travail, elle le connaissait par cœur, elle savait exactement ce qu'il fallait faire, jamais elle ne se trompait. Mais voilà, elle ne connaissait pas le travail d'Ime et si jamais elle se plantait ? Et si elle n'était pas à la hauteur ? En vérité, c'était cela qui l'effrayait au plus haut point. Ne pas être à la hauteur des attentes de son amie et ne pas pouvoir reprendre son affaire correctement. Elle était tellement plongé dans ses pensées qu'elle faillit en oublier Kelt devant elle. Elle revint donc dans le présent souriant tranquillement alors qu'il reprenait la parole.

Ainsi donc lui aussi pensait à ce genre de chose. Il était tellement jeune et pourtant tellement grand. A bien y regarder il se ressemblait un peu. Elle aussi avait dû faire face à ce genre de questionnement, à ce genre de situation. Elle aussi était passé par ce stade. Devoir retrouver sa place alors qu'elle n'avait plus rien. Seulement pour lui cela était un peu plus compliqué en vérité. C'était tout jeune qu'il avait dû se débrouiller, n'ayant pas envie de faire confiance et finalement il s'était retrouvé à faire confiance à quelqu'un. Quelqu'un qui lui tenait à cœur aujourd'hui mais avec qui tout semblait bien compliqué. L'almer comprenait ce genre de chose parce que pour elle aussi tout était assez compliqué. Mais après la vie était ainsi faite. Il y avait toujours des hauts et des bas, il y avait toujours des choses plus facile que d'autre, seulement l'amour n'était pas facile. Elle se demandait même si ce n'était pas la chose la plus compliqué de la vie.

« Tu sais, il y aura toujours des moments de doutes. Des moments où les questions vont affluer pour te perturber. Je pense qu'il n'y a qu'une chose de vrai dans la vie, si vous désirez passer votre vie ensemble, alors faites en sorte que ce soit le cas. Il ne faut pas laisser les événements vous séparer. Tu dis être persuadé d'avoir trouver le grand amour alors bois toi pour cela. Bas toi et si jamais tu perds alors tu pourrais te dire que tu as fait ton maximum. Dans le cas contraire tu le regrettera toute ta vie. Lui as tu demandé ce qu'elle en pensait ? T'a-t-elle donné des moyens de penser que cela ne serait pas possible ? Après vous êtes encore jeune et c'est assez compliqué. Il y a les parents qui entre en ligne de mire, mais je ne pense pas que ce soit important d'avoir un nom ou non. Le plus important c'est ce que tu ressens au fond de toi. Le plus important c'est de savoir ce que l'on veut et de l'obtenir quoi qu'il arrive. »

Elle s'arrêta un instant puis reprit.

« Si tu doute, demande lui. Il n'y aura qu'en lui demandant que tu seras réellement ce qu'il en est. Je ne peux que te donner ce conseil. »

Elle sourit tranquillement en le regardant. Elle savait que bientôt il devrait repartir faire ce qu'il avait à faire, tout comme elle en fait, mais pour le moment parler lui faisait du bien.