Le soleil entamait la fin de sa longue course quand les sentinelles de la ville Cydonienne virent un spectacle comme ils en virent rarement…Un ost elfique en ordre de marche. Des armures noirs tels l’abysse, des chevaux puissants dont les sabots faisaient trembler la terre, des armes rutilantes captant la foudre des derniers rayons de soleil. Bien qu’ils ne soient qu’un nombre limité ne dépassant pas la trentaine d’elfe, la froide étreinte de la terreur enserrait les cœurs les plus fragiles des soldats cydoniens…

L’officier en charge des portes fit soudainement son apparition, se rhabillant à la va vite, jetant son regard sur la plaine, plissant les yeux pour mieux détailler cette menace dont il ne savait rien. Ce n’est que lorsque l’oriflamme du Capitaine de La Garde se fit visible qu’il commença a se détendre. La missive qu’il avait reçue la veille annonçait bien la venu du Capitaine Galathil pour des raisons qui lui était personnelles. Alors que les portes de la ville s’ouvrirent pour laisser entrer la garde personnelle de Feanaro, l’officier se jetait quatre à quatre dans les escaliers pour détailler cette unité dont il avait si vaguement entendu parler.

Des êtres irréels cachés sous leurs armures si frêles…Mais d’une redoutable efficacité. Leurs chevaux puissants piaffèrent d’impatience, insatisfait de la cavalcade depuis Silmarie…Mais parmi toute cette noirceur, deux êtres se distinguaient. L’un était une jeune femme, la seule à avoir la tête découverte et portant une redoutable faux…Une beauté féline aux cheveux de feu qui donnait calmement ses ordres avec la froidure de l’hiver. L’autre semblait être un homme de lumière. Son armure aux tons si clairs imposait un charisme certain autour de lui. L’elfe retira finalement son casque pour mieux regarder l’officier.

- Nous n’en n’auront pas pour longtemps Lieutenant. Veuillez adresser mon ambassade au Tribun Anatoli pour son obligeance envers moi. Dite lui bien que je le remercie sincèrement et que je veillerais à lui rendre visite sous peu.

Jamais le Cydonnien ne vit Elfe si impressionnant. Peut être était ce du au fait que Feanaro subissait encore les effets de la perte d’une partie de son âme. Il se sentait encore si détaché, si tourmenté par cette douleur vide au fond de lui…Une chose contre laquelle il ne pouvait rien faire. Il devait parfois se forcer à rire ou sourire pour ne pas inquiéter inutilement ses proches pour qu’on ne remarque rien…Mais ce faisant, cela ne faisait que renforcer son regard ou sa voix devant plus grave, puissante et profonde.

L’officier hocha la tête, laissant tomber le pantalon qu’il essayait d’ajuster depuis son réveil précipité pour donner un semblant de salut militaire. Le capitaine n’y vit pas un signe de faiblesse…Encore moins de laissez aller…Simplement d’insouciance. Cydonia n’était pas encore sur le pied de guerre et ignorait certainement ce qui se passait sous ses portes. Comment lui en vouloir alors que lui-même avait l’impression qui lui manquait encore bien des éléments ? Azeal… Les cavaliers de l’apocalypse…La maladie…Le retour des erathiens…Oh, il était certain qu’il y avait encore nombre d’ennemi immortel et invincible qui l’attendait. Ce n’était qu’un commencement. Il ne pouvait rien dire…

L’elfe passa donc les portes avec ses hommes qui se séparèrent petit à petit. Feanaro avait apprit à être prudent et avoir toujours plusieurs solutions de replis. Si bien que lorsqu’il arriva devant la boutique de Sora, il avait déjà quadrillé la zone au cas où la contrebandière veuille s’enfuir…Ou si quelqu’un de l’extérieur voulait intervenir dans son entretient. Il descendit de cheval, confiant les rênes à l’un de ses hommes et entra avec quatre d’entre eux dans la boutique. Il frappa à la porte, passant la porte de bois…Il regarda autour de lui avant de voir celle qu’il cherchait. Il s’inclina légèrement

- Mademoiselle Sora je présume ?

Il se releva, essayant de lui offrir un beau sourire.

- Je suis Capitaine Galathil…Capitaine De la Garde de Silmarie…Vassal de la Grande Prêtresse Nalween. Vous pouvez m’appeler Feanaro si vous le souhaitez.[/i]

S’il l’avait pu, Fea aurait volontiers ironiser entre la débauche de moyen qui donnait un aspect solennel à l’entretien devant son attitude pour le moins nonchalante.

- [color=blue]Je suis venu demander votre concours et votre aide dans une affaire…Je sais de source certaine que vous êtes entré en possession d’un livre très intéressant traitant certainement de….Légende certainement. Du genre créatures immortelles, Dieux Erathiens…Et surtout sur les moyens de les vaincre. Pourriez vous, je vous prie, me céder ces secrets ?

Bien entendu, il s’attendait à quelques menu difficulté…Dont le prix...

Feanaro papillonna des yeux…En moins d’une seconde, cette femme faisant fi de rang, du nombre de soldats ou du danger…Commençait à dicter sa loi à grand renfort de hurlement…C’était a n’en pas douter une grande marque de confiance en soit. Elle établissait déjà un équilibre dans un rapport de force qui pouvait paraitre en sa défaveur. En terme de force, Feanaro pouvait s’emparer sans soucis du livre en retournant le magasin…Cependant, il ne voulait pas qu’une chose lui échappe. Dans une lutte contre des créatures immortelles, mieux valait ne rien omettre. Pas question cependant de suivre les règles d’une personne et lui laisser entendre qu’elle pouvait avoir l’ascendant sur lui. Le Capitaine de la Garde prit donc un air faussement ennuyé et passablement surjoué.

- Ahhhh quel dommage…Voyez vous Mademoiselle Sora…Je n’avais nullement l’intention de m’arrêter dans une auberge. Pensant rentrer directement après cela, je n’ai prévu aucune somme pour un arrêt dans une auberge. Mais peut être pourrions nous aller chez vous ?

Il regarda la pièce d’un œil perçant, analysant chaque détail qu’il pouvait entrevoir. L’endroit était plutôt…Chaotique…Devait il prendre cela pour un signe d’instabilité ou d’un manque de rigueur ? L’aspect commercial d’une telle boutique ne laissait pas entendre qu’on pouvait se balader et chercher son bonheur…Cela voulait donc dire que les clients potentiels savaient ce qu’ils voulaient en venant ici…Ou que Sora les débauchait chez eux. Quoiqu’il en soit, il parraissait certain a l’elfe que la jeune femme avait bien ce qu’il désirait. Peut être difficile a trouver dans ce fatras…Mais il mettrait sa main à couper qu’elle savait où était ce livre. Ayaween ne pouvait mentir…

Donc soit Sora mentait, soit elle ne savait effectivement pas de quoi il parlait. Mais quand on parle d’un livre qui fait l’objet de tant de convoitise…Impossible que son aspect commercial lui est échappé…Ce qui voulait dire que le prix serait bien plus élevé qu’il ne l’avait escompté. Le capitaine soupira intérieurement…Autrefois, il aurait mandaté un assassin mais ce n’était plus le genre de la maison. Il devait trouver un moyen de mettre la main sur ces informations à un prix raisonnable…Et garder le secret sur sa mission.

- En tout cas, je suis désolé de ne pas avoir fait attention à vous durant votre séjour a Silmarie. Ma jeunesse m’a valut quelques désagrément et durant ce laps de temps j’ai du faire étalage de quelques talents pour calmer les mécontents. Bien sûr, cela ne devrait pas excuser ma conduite indigne de mon ignorance…Veuillez me pardonner ma grossièreté…Je veillerais à trouver une manière de me racheter. A moins que vous n’ayez une idée à me soumettre ?

Le moyen le plus certain d’arriver à ses fins était encore d’essayer d’attirer la jeune femme en terrain découvert. Lui faire avouer ce qu’elle désirait le plus et tenter de la destabiliser…Pourquoi pas l’alcool ? Un bon repas ? Quelques vers inspirés ? Quand elle serait plus détendue…Il pourrait commencer à négocier d’égal à égal…Oui…Il valait mieux prendre son temps. Sans être mielleux, Feanaro se fit beaucoup plus souriant. On aurait pu croire qu’il faisait contre mauvaise fortune bon cœur et qu’il avait abandonné l’idée du livre.

Sora s'appuya sur le dossier de sa chaise, bu une gorgée de vin et reposa son verre. Bien, son interlocuteur semblait enfin un peu plus ouvert. A croire que tout était possible en ce bas monde. Elle savait très bien de quel livre il parlait bien entendu, et l'avait bien évidemment à disposition. Seulement, laisser un livre si rare entre les mains du capitaine et alors qu'elle en avait à peine déchiffré la moitié ne la satisfaisait pas, mais alors pas du tout. Pas question de laisser partir une telle mine d'information sur Erathia alors qu'elle avait cherché un tel livre quasiment toute sa vie ! S'il voulait vraiment ce livre, ce cher Capitaine allait devoir se plier à quelques unes de ses exigences.
Aden avait finit de manger (oui il est rapide) et avait déjà débarrassé son couvert pendant la discussion. Il faut dire qu'il n'avait pas beaucoup être dans le coin quand sa patronne faisait des "affaires". Dans ces moments là elle pouvait être dangereuse... Sans en avoir conscience bien entendu. Si on prenait par exemple le fait qu'elle provoque délibérément le Capitaine de la garde elfique alors que celui-ci était venu avec une trentaine d'elfes armés jusqu'au dents, oui elle était dangereuse. Et pas que pour elle. Enfin bon, pour l'instant l'elfe semblait garder son calme. Une chance pour lui : il savait qu'il n'aurait absolument aucune chance contre des soldats surentraînés et même si Sora se croyait intouchable, Aden lui, était poursuivit pas la vision de deux corps en charpie. Joyeux n'est-ce pas ?
Pour se changer les idées, il se remis au ménage. Il récupéra le tas de parchemins qu'il avait laissé avant le dîner et entreprit de les remettre sur les étagères. De temps en temps il s'intéressait plus ou moins à la conversation mais se déconnectait bien vite. De toute façon, il n'y comprenait rien à tout ce charabia elfique. Aaaah... Ce que ça serait pratique si tout le monde pouvait parler cydien ! Sora avait bien essayé de lui apprendre d'autres langues mais rien à faire, aucune ne voulait rentrer. A croire qu'il était un idiot finit. Aden soupira discrètement et s'attaqua au second tas de parchemins.
Sora, elle s'amusait à entortiller le ruban doré qui attachait ses cheveux autour de son index gauche tout en regardant le Capitaine droit dans ses yeux couleur de ciel. Elle se demanda vaguement s'il comptait rentrer à Silmarie directement après avoir obtenu ce qu'il voulait, en pleine nuit, ou s'il allait patienter jusqu'au lendemain matin. La seconde solution lui serait plus profitable, vu les conditions qu'elle allait poser mais cela voudrait aussi dire qu'il aurait eu largement de quoi lui payer un dîner à l'auberge du coin au lieu de venir squatter Son rôti.

"Je peux vous trouver le livre que vous cherchez. A vrai dire, je peux TOUT trouver, mais bon, je ne suis pas ici pour me vanter. Seulement, comme nous l'avons relevé, le livre en question sera très certainement en almer ancien, et donc indéchiffrable pour la plupart des gens d'Azthia. Bien sûr, il y aura certainement plusieurs de vos vieux croûtons radoteur de la bibliothèque qui pourront vous aider mais vous m'avez l'air pressé et prêt à partir pour je ne sais qu'elle aventure. Aussi, les anciens ne feront que vous ralentir. Je vous propose donc de vous accompagner dans cette aventure. Ainsi, je pourrais déchiffrer le livre petit à petit tout en préservant un trésor de civilisation. Bien sur, je serais rémunérée pour le déplacement et le service de traduction. Mais cela ne doit pas poser beaucoup de problèmes au Capitaine de la Garde de la Prêtresse."

Sora se garda bien de préciser que Nalween lui avait donné un crédit illimité pour tout ce qui concernait les recherches sur Erathia. Il ne lui avait pas fallut grand chose avec le "retour d'Erathia" évoqué dans le livre pour comprendre qu'une guerre se préparait et que celle-ci ne serait pas de tout repos. Et visiblement, notre cher Capitaine s'armait un maximum pour faire face à l'antique empire. Le suivre était donc tout naturel pour ses recherches.

Le Capitaine Elfe écouta d’un air distrait la jeune femme tenter de le manœuvrer…Pourquoi désirait elle autant le suivre dans une enquête où elle n’aurait rien à y gagner sauf se mettre en danger inutilement ? Que pensait elle trouver ? Si le livre parlait d’Erathia et des suppôts d’Azael…Dire que des créatures mythologiques possédaient des trésors cachés étaient plus que probable. Cependant rien ne disait aussi qu’il n’y aurait pas des armes ou des sorts dangereux. Encore que Sora ne semblait pas du genre a trafiquer ce genre de chose mais Feanaro sentait que ce n’était pas pour rien qu’elle demandait cela…Elle cachait quelque chose mais quoi…

Inviter une personne dont il ne connaissait pas les motivations pourrait s’avérer plus que dangereux. Le délai était il important dans cette situation ? A vrai dire, il ne savait pas quand cela surviendrait…C’était juste histoire que la maladie ne progresse pas et que le moral soit au plus haut. Mais cela pouvait être relégué en une tâche secondaire…Il pourrait donner le livre aux anciens pour traduction. L’elfe continua de peser rapidement le pour et le contre de cette opération…Il avait bien envie d’accepter tel quelle les conditions de la jeune femme. En la faisant surveiller de près par Isil, il prenait ainsi une garantie qu’il n’arrive rien de fâcheux…Bien que l’idée de faire venir une « civile » pourrait apporter son lot de problème. Obéir aux ordres n’entrait pas dans la nature de Sora et pourrait entrainer des complications majeures. Voila qui était bien embarrassant…

Il se gratta le menton avant d’arriver à un compromis avec lui-même. Mais d’abord, il devait s’assurer de quelque chose.

-Vous proposez donc d’interférer avec une opération de la Garde ? Pas que je mette vos compétences en doute mais…Et je dis bien mais…J’envisageais d’accéder à votre demande, il faudra que nous soyons bien d’accord sur quelques points.

Il roula des yeux, faisant une rapide liste.

-Tout d’abord, je ne pourrais assure entièrement votre sécurité. Je ne pars par faire une sortie pique nique…Deuxièmement, si vous nous accompagnez, vous devrez vous mettre sous mon autorité tant que la mission n’est pas terminée. Quand je dis on campe, vous plantez votre tente. Quand je dis qu’on tourne a droite, vous tournez a droite…Si je vous demande de vous mettre à l’abris, j’entend bien que vous le fassiez…Et cette condition là n’est pas négociable.

Il prit une inspiration…C’était maintenant qu’on entrait dans le cœur du sujet.

-Maintenant…Une fois le livre en votre…Possession…Je désire en avoir deux copies. La copie du manuscrit original…Et la copie de la traduction. Si vous vous faite payer le déplacement, vous vous débrouillerez pour la nourriture, le logement et votre équipement…Cependant je rajouterais un bonus pour les copies.

Il ne fallait pas non plus le prendre pour un idiot…Feanaro n’était pas commerçant, mais il avait toujours été un négociateur acerbe. Elle cachait déjà bien assez de chose pour tenter en plus de l’arnaquer. Enfin…Maintenant parlons un peu du prix…Plus en détails. Il reposa sa joue sur son poing et croisa les jambes

- Avez-vous une somme en tête ? Nous pouvons trouver un accord mutuellement avantageux…Je suis ouvert d’esprit et je peux vous proposer un service à moins qu’un paiement en nature ne vous plairait ? Peut être une somme accompagné d’une chose qui vous intéresserait ?

Sora balaya les paroles de l'elfe d'un geste ample du bras. Tout cela était évident, même si le chapitre sur ses "obligations" une fois sous les ordres du capitaine lui déplaisait un peu. Beaucoup même. Enfin bon, il allait falloir qu'elle accepte ces conditions si elle voulait avoir le temps de découvrir tout ce que son livre pouvait dévoiler. Elle ne pu néanmoins s'empêcher de pianoter d'un air agacé sur le bois abîmé par l'usure de la table tout en réfléchissant à sa réponse. De quoi nettement agacer son interlocuteur mais elle avait déjà quitté le monde réel pour celui de ses profondes pensées.
Aden lui sentait que ça tournait mal pour lui. Sora réfléchissait, et quand elle réfléchissait, ça tournait toujours mal pour lui. A tous les coups, ils allaient partir pour il ne savait quelle expédition et il devrait protéger Sora contre toute sorte d'ennemis assoiffé de sang. Ou alors elle allait criser, l'elfe n'allait pas supporter et sa garde allait débarquer. Dans les deux cas, même résultat. Génial. Il avait hâte de savoir ce qui l'attendait. Au cas où, il se dépêcha de ranger sa pile de parchemins et la paire de mocassin qu'il venait de ramasser avant de s'accouder au mur pour mieux observer la scène.
Sora avait enfin finit de pianoter la table au profit d'une nouvelle gorgée de vin puis se remis bien en face de l'elfe. Clairement décidée, elle se leva, les mains posées sur la table et exposa un généreux décolleté à Féanaro.

"Bon, pour la protection, j'ai déjà Aden qui devrait me suffire pour ma protection personnel."

Elle pointa le cydien roux de l'index droit pour préciser de qui elle parlait, au cas ou l'elfe aurait un doute sur la véritable nature du cuisinier/homme de ménage.

"Quand à faire des copies, je vous donne mon accord pour faire des copies du livre. Seulement faire la copie d'un manuscrit prend énormément de temps et j'ai comme l'impression que nous n'en avons pas. Je vous propose donc de faire les copies qu'une fois que j'aurais entièrement traduit le livre. Comme cela vous aurez les deux versions à dispositions et les copier sera donc plus fatigue. Ensuite, je ne pourrais pas m'en charger moi-même mais je suis sûre que pas mal des croûtons de la Grande bibliothèque de Silmarie seront partant. De quoi réduire un travail de... Disons deux ans à six petits mois. Qu'en dîtes vous ?"

Féanaro lui fit signe qu'il acceptait et Sora se rassit sur son fauteuil. Elle croisa ses jambes bronzées en séductrice aguerrie et sourit avec une touche de sadisme sur ses lèvres. Ses yeux pétillèrent de curiosité tandis que ses dents blanches se découvraient une par une.

"Pour le prix, je vous fait un prix d'ami. Disons deux cents talents la journée et vous me fournissez les repas et de quoi dormir : tente, auberge, etc. Ensuite, dites m'en un peu plus sur ce dans quoi je m'embarque, histoire que je ne sois pas surprise le jour où je me retrouverais face à une armée jusqu'au dent avec ma paire de lunette comme seule arme. Merci d'avance mon cher."

Elle voulu reprendre un verre de vin mais fut déçue de constater que son verre était désespérément vide. Elle lança un regard plein d'espoir verre la bouteille mais celle-ci n'avait pas l'air de vouloir se déplacer toute seule jusqu'à sa main. Tant pis. Elle tendit le bras et l'attrapa avant de la présenter à Féanaro.

"Encore un peu de vin monsieur le Capitaine ?"

La jeune femme…tentait clairement de jouer de son charme naturel pour tenter de l’escroquer….Et elle y serait presque arrivée la bougresse ! Feanaro avait du mal à se concentrer…Encore que le prix de deux cents talents n’arrêtait pas de faire une boucle dans son esprit. Son budget n’était pas extensible à souhait. Cet argent devait servir a la défense de Silmarie, pas a remplir le décolletée déjà assez bien re…Euh…Les poches…Il voulait penser les poches. C’était les poches qui étaient déjà bien remplit…Ou alors il était content de la voir…A moins que cela ne soit ses clés…

*Bon sang, j’en étais où déjà ?*

Ah oui…Le décolleté bien remplit mais les poches l’étaient aussi…Bien entendu, on parlait toujours de Sora bien qu’il se sentait serré dans son pantalon mais ce n’était pas parce que ses poches étaient remplis. Bon alors…En y réfléchissant, si l’expédition ne durait qu’une dizaine de jours, cela serait raisonnable. Mais si elle faisait trainer les choses et que cela prenait un mois…Là, les choses se corsaient…Bon, il pourrait éventuellement accepter. Mais si cela prenait deux mois de traduction…Il la ferrait payer pour le retard !

Le Capitaine hocha la tête à la négative.

Je bois uniquement quand je suis d’humeur lyrique…Ou quand je vais me détendre avec des femmes…Mais jamais pendant que je travaille.

Il pencha la tête légèrement sur le côté.

Je vous propose plutôt une base fixe de 2000 talents puis d’une indemnité de 50 talents par jour. J’offrirais un bonus si vous réussissez a me donner toutes les informations que je désire avant la fin du mois. Je veux bien m’occuper de la nourriture…Voir d’une tente à vous louer…Mais pour les auberges, ce sera a vous de vous débrouiller.

Le capitaine jeta un regard sur le jeune homme non loin…Comme cela, c’était lui qui allait s’occuper de protéger Sora des griffes des cavaliers de l’apocalypse ? Cela le fit vaguement sourire…Il roula des yeux puis se re-concentra sur la poitrine de…Euh…Sur Sora.

Maintenant, si cela vous convient…Mon objectif est simple…Je traque un groupe qui se fait nommer les cavaliers de l’apocalypse. Ils génèrent une sorte de maladie mystique qui capture les âmes entre notre monde et le monde Astral…Ils tentent ainsi de propager une épidémie…Je veux les voir mort, cependant je sais qu’ils sont immortels…Votre livre sait comment les tuer…Oh, je voudrais aussi des informations sur un certain Auh Biwaan…Et si vous pouviez au passage trouver des informations sur les ennemis des Erathiens…Un Esprit puissant qui leur en voudrait…Voir peut être un artefact…Ou une arme capable de tuer un Dieu…Je suis sur qu’il y a des légendes qui en parlent…

Il eut un sourire quiet

Je vous en saurais très reconnaissant

Il hocha la tête

Quand à savoir quand nous partions…Ce sera quand vous aurez terminé vos préparatifs. Bien entendu, le décompte des jours commencera à ce moment là et non a partir d’aujourd’hui

Oui…Pour ceux qui ne le savait pas encore…Feanaro était aussi un requin dès qu’il s’agissait d’argent et de négociation..

[ Je m'incruste puisque Feanaro me l'a demandé ^^ Désolée du bazar créé XD ]

Et bien ... les hommes sont tous pareils !
Voilà qu'il me promettait un mariage et qu'il me cachait des choses ... même pas mariés et déjà il me mentait ? J'avais bien fait de le suivre tiens ! Le sala... le ... le ... me tromper moi ? Sa future femme ? Non mais pour qui se prenait-il ? Que croyait-il ? Comment pouvait-il seulement m'être infidèle, alors même que nous n'étions que promis l'un à l'autre ? Je ne pouvais pas y croire, c'était ... ignoble, infâme ! Dégueulasse ! Mon cœur allait se briser, non, il était déjà en mille morceaux ... mon esprit allait se perdre dans mille et unes dépressions ... J'étais humiliée, salie ... je ...

En fait, j'en avais rien à faire.
Le jeu était simplement d'embêter Feanaro et pour l'heure, il m'offrait sur un plateau d'argent une bonne occasion de le faire. Que demande le peuple ? Il allait voir une femme, et en prime, il la draguait ! Mais c'était une aubaine pour moi ! Avec ces deux détails, c'était une merveilleuse crise de jalousie qu'il m'offrait ! Ah quelle joie, c'était génial, brillant même ! Non franchement, c'était à croire si Feanaro ne faisait pas exprès à agir de la sorte, mais en même temps, qu'est-ce-que ça pouvait me faire ? C'était une occasion de me venger, une nouvelle au vue de notre situation, alors pourquoi chercher plus loin et cracher dessus ? Allez, c'était le moment pour la petite princesse amazone de rentrer en scène. Mon chéri, il était temps d'apprendre ce qu'était qu'une amazone en action devant un mari infidèle !

C'est ainsi que je débarquais dans la boutique de la mystérieuse Sora, enfin me semblait-il car je n'étais pas sure d'avoir bien entendu son nom. Encapuchonnée, je retenais un fou rire lorsque la porte vola en éclat en frappant le mur de derrière. Belle entrée en scène hein ? Surtout pour quelqu'un qui n'était pas invitée à la fête. Mais une femme jalouse a tous les droits. Et là, j'entrais vraiment en scène, le jeu commençait.

Premier acte, première scène.
La capuche tomba et un visage furieux mêlée d'une tristesse profonde fit face aux deux personnes en présence. Les cheveux quelque peu ébouriffés par le geste, rendant mon regard encore plus noir, je m'élançais vers Feanaro, les larmes aux yeux. Intérieurement, je riais de me voir si bonne comédienne.

Premier acte, deuxième scène.
Ma main se dirigea vers la joue de mon fiancé. Un énorme " sbaf " se fit entendre tandis que cette fois-ci, de grosses larmes coulaient le long de mes joues. Je venais de gâcher quelque chose apparemment ... peut-être même allaient-ils couch... beurk, dans ce cas, je venais de sauver l'humanité et la pauvre jeune femme en face de moi ! Mais je m'en foutais complètement, de toute façon, seule comptait ma satisfaction personnelle et le pouvoir que j'avais sur le Capitaine elfe. Ainsi, une foi la claque donnée, je lui disais :

" Comment ... comment peux-tu me faire ça ? A moi ???? Ta future femme ? N'as-tu pas honte ? Comment oses-tu me salir ainsi ? Pleutre ! Manant ! Escroc ! Sala... "

Un flot d'insultes, qui intérieurement me contentait plus que de mesure, jaillit sans pour autant que je n'élève la voix. Au contraire, même si la colère perçait clairement ma voix, je restais à peu près calme, du moins était-ce l'impression que je voulais donner. Les larmes coulaient ... le jeu était tellement jouissif !

" Et vous ... vous osez le laisser me tromper ... "

Déçue, Sora reposa la bouteille après s'être servie. Il n'y avait rien de tel pour se détendre pendant qu'on faisait affaire et elle ne manquait jamais d'emporter une bonne bouteille de vin quand elle allait à la rencontre d'un client. C'était une des choses bien avec les cydiens : ils faisaient les meilleurs vins de tout Azthia.
Elle n'eut pas le temps de contester la moindre des paroles de Féanaro car une folle furieuse en tenue de combat en cuir enfonça sa porte et débarqua dans sa boutique. Une amazone, à n'en pas douter. Sora savait les reconnaître entre mille vu qu'elle faisait régulièrement affaires avec elle. Mais surtout, elle avait vécu avec elles pendant trois merveilleuses années quand elle n'était encore qu'une gamine. Elle n'avait bien sûr pas encore rencontré Eléa même si elle en avait beaucoup entendu parlé lors de ses voyages. Par contre, elle connaissait sa mère, Philéa, qui régnait déjà quand elle était citoyenne de Muria et faisait encore périodiquement affaire avec elle. Vu l'air de ressemblance qu'il y avait entre ces deux là, elle ne pouvait être que sa fille et si la fille avait autant de punch que la mère, il fallait qu'elle la fasse tout de suite sortir d'ici.
Sora fixait avec désespoir les bottes de la jeune femme qui écrasaient sans pitié ses précieux papiers sûrement plus vieux qu'elles deux réunies. Pourquoi le monde s'acharnait-il contre ces pauvres parchemins innocents ? Les gens ne savaient-ils pas lire ? Pourtant le panneau "fermé" était écrit le plus lisiblement possible ! C'était trop horrible... L'amazone fit encore un pas vers eux, écrasant un portrait datant de plus de cinq siècle, une aquarelle sur feuille parcheminée. Une oeuvre inestimable.
Sora n'y tint plus elle se leva d'un bond, esquiva adroitement le bras qu'Aden avait tendu pour retenir sa patronne. Il avait vu le drame se profiler à la minute même où les gonds de la porte avait sautés. Il regarda l'almer avancer les yeux fixés vers sont objectifs, moitié zombi moitié arme de guerre. Enfin, arme de guerre, c'était un peu exagéré vu que Sora était la personne la plus pacifiste qu'il ait jamais vu. Il ne se souvenait pas de l'avoir déjà vu utilisé une arme et ce, même en prenant en compte le poignard qu'elle gardait toujours sur elle "au cas où". Par rapport à la jeune femme armée jusqu'au dent qui venait de débarquer de façon si... cavalière, il était évident qu'elle se ferait pas le poids, et Aden était sûr qu'elle le savait également. Mais cela ne l'arrêterait pas. Elle aimait trop l'histoire et ses précieux parchemins pour laisser passer le "massacre" qui se déroulait sous ses yeux.
Sora se planta devant l'amazone qui la dépassait de cinq voir six bon centimètres et plongea ses yeux dorés dans ceux bleus foncés d'Eléa. On eu dit qu'elle allait finir manger toute crue mais l'almer n'en avait cure, elle devait sauver ses précieux parchemins. Ce fut d'une voix calme (quoi que légèrement sifflante vers la fin) qu'elle s'attaqua à la guerrière.

"Veuillez sortir TOUT DE SUITE de chez moi. Vous êtes en train de détruire des trésors inestimables que même en travaillant toute une vie vous ne pourriez rembourser. PERSONNE ne trompe PERSONNE ! Nous faisons juste des AFFAIRES. Quand à vos histoires de couple, merci de les régler DEHORS !"

Cette dernière phrase s'adressait autant à la princesse qu'à Féanaro à qui elle fit clairement comprendre d'aller régler ses histoire de coeur loin de son magasin et de ne plus ramener de folles hystériques dans le coin sous peine de rupture de leur contrat. Le tout dans un regard furieux qui aurait dû le réduire en cendre (le problème c'est que ça marche jamais). Quand il passa devant elle, ellel'arrêta une seconde.

"2000 talents c'est bien trop peu. Je n'aurait jamais tout traduit en dix jours. 3500 est mon dernier mot. C'est déjà bien moins que ce que j'avais prévu après c'est à vous de voir. Maintenant, si vous le voulez bien, je vais préparer mes affaires."

Sur ce, elle fit demi tour et interpella Aden d'un geste de la main.

"Va chercher de quoi réparer la porte. Pas question de laisser mon magasin en libre accès pour tous les fou furieux du coin."

[Désengagée]

Alors là, je tombais des nues.
C'était quoi leur problème ? Bon ok, j'avais réagit excessivement, mais même si ça correspondait à mon habitude et plus exactement, au jeu auquel je me prêtais avec Feanaro, je ne voyais pas pourquoi on arrivait encore à me manquer de respect. Oui mais en même temps ... je n'étais pas censée être une princesse ici, à Cydonia, les murs avaient des oreilles et autant dire qu'une amazone en ville n'était guère de bonne augure. Aussi, je pouvais à la limite, et je dis bien à la limite comprendre la réaction de la marchande que je venais d'agresser injustement. Mouais, à la limite hein ... mais comptez-pas sur moi pour les excuses non plus. Mais dans tout ce que m'appris la demoiselle en face de moi, le plus intéressant était sans doutes ce prix qu'elle évoquait. De quoi parlait-elle ? Que comptait-elle lui vendre puisque ce n'était, et ça ne m'avais jamais traversé l'esprit, pas son corps ?
Mon regard se reporta sur Feanaro, qui étrangement ne pipait mot. Bon, qu'y avait-il ENCORE ? Attendant visiblement une réaction de ma part, la cydienne qui me faisait face ne semblait pas très heureuse de ma présence et, malgré l'outrage subit, je constatais qu'elle avait raison de réagir ainsi ... ce n'était pas que j'avais abimé sa porte mais presque - pour ce qui était des bouts de papier, je n'en avais cure -

" Je rembourserais les frais pour la porte si vous le souhaitez. "

Nan mais ne rêvez pas, je n'allais pas m'excuser non plus. Je vous l'avais bien dit ! Bon et l'autre là, mon soit-disant futur mari, qu'est-ce-qu'il attendait pour m'expliquer que je cesse de passer pour une folle furieuse et une idiote.

" Bon, explique-moi ce qui se passe ici sinon ... "

Je préférais seulement le menacer, c'était bien plus drôle et, en réalité, je préférais savoir de quoi il en retournait pour le moment et décider ensuite si je devais continuer à juste titre ma crise de jalousie ou non. Oui sauf que dans mon idée, je n'avais pas prévu le regard désolée et déprimé de ce qui semblait être mon fiancé. Et là ... disons que toutes mes envies de vengeances retombèrent, surtout au vue de ce que je percevais de ses sentiments dans ma tête. Non, il me fallait l'écouter, il était on ne peut plus sérieux et ne semblait pas vouloir se prêter à mon jeu ...
Bam.
Première nouvelle, la menace de la Prêtresse n'était autre que les Erathiens ... quelle joie ! Il se moquait de moi hein ? Dans les livres, tous craignaient le retour de ce peuple oubliait, retour que l'on jugeait d'impossible, comme quoi, rien n'est impossible et il ne faut jamais dire jamais. Mais une seconde, il était sérieux. Mon sourire vainqueur et ma moue soit-disant jalouse disparurent pour laisser place simplement à un visage assez dévasté. Non, plutôt ... indescriptible. Mais il était vraiment sérieux là ? En fait, au vue des informations qu'il m'octroyait, au vue de sa mine déconfite, il n'y avait pas à en douter. Il avait même été jusqu'à fonder une confrérie pour lutter contre ce qui se révélait être la fin d'Azthia. D'où ces alliances avec Muria ... mais où Philéa nous avait-elle entrainé ? La mort n'était que douce à côté de ce que le Capitaine promettait en ce moment ... Ayant complètement oublié Sora, je me concentrais sur ce que me disais mon mari, ou presque.
Si je comprenais bien, Jelenna allait périr à cause de Cavaliers débiles sortis d'outre tombe ? Et Feanaro tentait d'empêcher ça ? Enfin pas exactement, lui voulait sauver tout le monde, pour moi, seule ma cadette comptait mais nos objectifs étaient communs en somme ...
Cette confrérie dont il parlait ... et si ...

Sa dernière phrase me fit un drôle d'effet. Non pas qu'elle me fasse plaisir, mais quelque chose quand même. De tout son monologue, je n'avais retenu que les informations vitales et le risque qu'elles comportaient. Sans parler de son air triste dont je me sentais plus ou moins coupable et enfin, son allusion finale qui me laissait un drôle d'arrière gout.
Qu'attendait-il de moi à me regarder ainsi ? Avais-je raison d'agir ainsi envers lui alors que le monde sombrait vers sa propre perte ? Décidément, je passais toujours à côté des choses importantes quand je jouais aux princesses vaniteuses ... Non, il ne fallait pas tomber si bas, prouver que je pouvais protéger les gens que j'aimais, surtout Jelenna, et Feanaro se battait pour cet objectif, cet avenir.
M'approchant de lui, et, ayant totalement oublié la marchande, j'annonçais :

" Je serais à tes côtés, quoi qu'il arrive. Tu pourras compter sur moi pour ta confrérie, je me battrais à tes côtés. "

Bon ok, je ne le faisais pas vraiment pour lui mais sa mine triste et déprimée me rendait coupable et je n'aimais pas ce sentiment. Et puis, j'avais tout intérêt à rejoindre sa confrérie pour sauver ma citée et ma cadette. Tout était bénéfique et il me resterait encore l'option de l'embêter et ce d'autant plus facilement si j'entrais dans la même confrérie que lui. Parfait parfait, même si l'avenir qu'il me promettait ne m'enchantait guère ... Mais bon, il fallait bien que quelque chose bouge sur cette terre non ?
Un sourire timide se peint sur mes lèvres tandis que je me baissais à son niveau pour être bien en face de lui et, posant ma main sur la sienne, je lui demandais :

" Si tu veux bien de moi bien sur. "

Il avait intérêt téh ! Manquait plus que ça. Il chamboulait mon avenir, ma citée, ma vie et me promettait la mort ou .. la mort. Alors il avait intérêt à vouloir de moi ! Ah et d'ailleurs ... me relevant d'un bond et me retournant vers la marchande.

" Je payerais la somme pour le livre. " répondis-je à l'attention de Sora d'un ton ferme qui n'omettait aucune objection.

N'allez pas croire que j'étais gentille, j'y avais seulement mon intérêt. Manipuler Feanaro, le tourner en bourrique pour me venger faisait toujours partie de mes pensées et mes envies. Pour finir, l'avenir qui s'annonçait nécessitait tout cela, bref, je ne me répèterais qu'en un point : j'avais un intérêt personnel à agir ainsi, ni plus ni moins.


[ Sora ... rien ne dit que je suis amazone dans mes gestes je pense ... et je ne suis pas armée vraiment plus que de mesure vu que je suis amazone à Cydonia ... xD ]

Feanaro…Disons que dans l’esprit de l’elfe, ce dernier exultait

Spoiler:

Il avait certainement réussi à lui faire avoir un sentiment de culpabilité vu qu’elle acceptait non seulement de se mettre A SES ORDRES dans la confrérie qu’il avait crée…Ce n’était pas rien quand on était une amazone et que les hommes n’étaient que des Soumis…Oh oui, Feanaro n’était pas un soumis mais un véritable manipulateur quand il le voulait et aujourd’hui…Ses leçons en politique et en diplomatie venait de faire un véritable bon en avant. Oh oui il s’aimait bien aujourd’hui ! Et en plus, il venait d’économiser 3500 talents…Pas qu’il était près de ses sous mais c’était quand même un beau coup !

Bien sûr que j’aimerais que tu sois avec moi…Enfin dans la confrérie…

Rougissant légèrement, il détourna la tête en exultant ! S’il était rouge, c’est qu’il n’en pouvait plus de rire intérieurement. Enfin ! Il avait fait une bonne transaction et maintenant, il avait toutes les cartes en mains pour passer à l’étape supérieur…Trouver ce fameux Auh Biwaan…Il espérait vraiment que ce type possédait quelque chose capable de détruire ces cavaliers. Etrangement, que le capitaine n’ai jamais entendu parler de cette menace l’inquiétait. S’ils étaient tellement destructeur, pourquoi ne voyait il pas de trace d’épidémie ?

Quelque part, c’était rassurant. Tant qu’il n’y avait pas de mort, c’était toujours une bonne chose…Mais cela voulait peut être dire que la menace était plus insidieuse qu’il ne le pensait de prime abord. Cela l’inquiétait vraiment et cela pouvait vraiment se voir sur son visage. Il essaya de mettre cela de côté

Très bien…Sora, j’attends de tes nouvelles …J’ai besoin de retrouver Auh Biwaan et de ces informations le plus rapidement possible. Dès que tu trouveras quelque chose, prévient moi. Nous nous mettrons en route immédiatement après. En attendant, j’irais à l’auberge…

Il se tourna vers sa..Fiancée

Vous devriez rentrer a Muria pour vous préparer…Je ne sais pas où nous allons aller ni pour combien de temps nous partirons. A moins que vous ne vouliez pas partir avec nous. Dans ce cas je comprendrais. Pour le moment, il n’y a aucun combat de prévu. Juste de la recherche d’information.

[Bon je crois qu’on peut encore faire un post chacun et on passe a la mission ? ]

Etrange ...
Ah non, n'allez pas croire que je puisse tomber amoureuse d'un elfe mal léché et capable de pleurer devant n'importe qui parce qu'on le bouscule un peu, je disais étrange simplement parce que je n'arrivais pas à comprendre la réaction de Feanaro. Comment pouvait-il accepter si facilement que j'entre dans sa confrérie, moi, la femme qui le martyrisait avec un plaisir évident et sans prendre de pincettes, trouvant chaque prétexte pour le faire souffrir un peu plus et accomplir ma vengeance sans peine. Non, c'était inconcevable qu'il puisse me vouloir à ses côtés dans sa confrérie, et pourtant, il me le disait clairement, utilisant même un joli "tu" qui manquais encore bien trop souvent à son vocabulaire. Quoi que cette marque d'affection ne me plaisais pas plus que ça, mais au moins, nous faisions un peu plus couple et un peu moins tarte. De mon point de vue ... Mais pour en revenir à nos moutons, je pense sincèrement que c'était impossible. Il devait avoir une idée derrière la tête pour m'accepter mais peu m'importe, tant que je pouvais tirer profit de cette situation. Et en réalité, que pouvait-il espérer de moi ? Je n'avais rien à offrir, encore moins à lui, espérait-il quelque chose en échange ? Ma sympathie ? Ou pire, mon obéissance ? Alors si c'était le cas, il pouvait se fourrer le doigt dans l'œil jusqu'au coude ! Une princesse n'en fait qu'à sa tête, c'est bien connu, et d'autant plus lorsque la princesse c'est moi et que le supérieur est un homme, tout elfe qu'il soit. Ne rêve pas Feanaro, celui qui me contrôlera n'est pas encore né. Mais pour l'heure, seule comptait ma petite victoire du jour : un espoir de sauver Jelenna.

Par la suite, je regardais tranquillement les choses se dérouler. Le Capitaine donnait ses ordres, ses instructions, à la traductrice tandis que j'étais en train de me rendre compte que cette semi-folle m'extorquait énormément d'argent pour pas grand chose. Enfin bon, tant pis ... si c'était pour Jel, tout allait bien. De ce fait, j'attendis patiemment et sans mot dire la fin de leur échange, jusqu'à ce que la parole me revienne à qui de droit. Se débarasser de moi aussi facilement ? Ne rêve pas voyons, je t'accompagnerais, à moins que ma mère ai d'autres desseins pour moi, auquel cas, je m'arrangerais toujours à ma sauce. Le petit sourire qui naquit sur mes lèvres laissait sans doutes voir mes pensées, tant pis, je m'en amusais parfaitement. Pour une fois que je pouvais partir à l'aventure de mon plein gré ... Mais il y avait le problème de ma cadette. Des jours durant, j'avais tourné la question dans ma tête encore et encore. La meilleure idée qui était sortie du lot était d'emmener ma chère soeur loin de Muria, au détriment de ma fidélité envers la ville ... et ma mère. Je ne pouvais laisser la folie et les ambitions personnelles de la souveraine amazone me prendre ce que j'avais de plus précieux. Tamawa et mon soit-disant père était alors apparus comme la meilleure protection pour la petite faute de pouvoir trouver mieux pour le moment. Mais devais-je mettre au courant Feanaro de mes projets pour autant ? Non, trop risqué, et il ne manquerait sans doutes pas de m'en empêcher. Par honneur, par loyauté, par vengeance que sais-je.

" Je vais rentrer ... chez moi, j'ai des affaires à régler. Je me rendrais ensuite à Tamawa. Si tu as besoin de moi, tu sauras où me trouver, peu importe le manque d'action, je serais toujours être utile. "

Feanaro était un crétin fini d'avoir préciser que je venais de Muria. Non mais quoi ? Il voulait que je sois arrêtée ou quoi ? Dire ça à Cydonia ! Enfin, pas grave. Et inutile de préciser que ma sœur serait là elle aussi et que On verrait en temps et en heure, pour le moment, je devais filer et vaquer à mes occupations. J'avais tellement de choses à régler ... mais déjà, en parlant de règle, il fallait éponger la note de mon fiancé. Délassant une de mes bottes, je retirais une bourse bien remplie, petit cadeau royal de ma mère, et la posait sur la première table à ma portée. Avec un air princier, j'annonçais :

" Voilà ton argent. "

Sur ce, je me dirigeais sans plus attendre vers la sortie. Un petit rapport à ma mère, emballer mes affaires, prendre Jelenna et direction Tamawa, pour la suite, la déesse Diane elle seule pourrait me le dire. A peine l'embrasure de la porte passée, je me retournais vers Feanaro, ayant tout bonnement oublié Sora et ses affaires :

" Et la prochaine fois, tutoies-moi si tu veux rester ce que tu es. Je ne suis pas n'importe qui. "

Sur ce, je quittais définitivement ma ville natale.

[ Désengagée m'sieurs dames ! ]