| Âge : 24 ans
Race : Cydienne
Cité/groupe d'appartenance : Mercenaire
Métier : Saltimbanque
Position : Chef et meneuse de la troupe |
Arme : Un sabre de pirate, mais elle ne sait pas très bien le manier.
Armure : Des habits extravagants, mais pas très résistants.
Compétences choisies : Dressage d'une bête, représentation (spécialisation dans la confection de costumes et de décors), manipulation du vent, charisme (bonus).
Faiblesse : Combat rapproché
Main dominante : Droitière
But du personnage : Diriger, commander, crier sur les pauvres gens à son service. Mais surtout partager. C'est le principe d'un spectacle non ?
| Monture/engin : Le mot monture ou engin la ferait sûrement enrager... Mais considérons la comme telle ! |
Sam est globalement très impressionnante. Un subtil mélange de sauvagerie, d’élégance, d’aisance et de force. Un poil magnifiquement bien entretenu recouvre son incroyable musculature. Fauve et rayé. Doux et soyeux. Sauf peut-être la crinière, souvent emmêlée. Dur, dur à l’entretien (pire que les tresses naines !). Jillian est obligée de passer des heures à brosser cet enfer de nœuds, de brindilles et de bestioles. Les insectes et parasites sont d’ailleurs les rares êtres vivants qui osent s’approcher de la tigresse. Mais ce n’est pas seulement son corps musclé et entraîné, ou sa gueule effrayante qui les fait fuir. Bien que j’avoue, les longues canines qui dépassent de vingt bons centimètres de la gueule de la bête soient assez dissuasives. Non, je pense que ce sont les yeux qui incitent au respect. Ce doré profond et irréel qui reflète tant de colère et de frustration. Tant de férocité et de puissance.
Entre le tigre aux dents de sabre et le lion. Le roi des animaux. Ou plutôt la Reine... au sale caractère !
C'est une chaude après-midi d'automne. Comment aurait-il pu en être autrement au milieu du Désert ? Du sable, du sable à perte de vue. Et une chaleur écrasante, suffocante. Mais le soleil agressif n'arrive pourtant pas à dissuader un groupe de voyageurs, qui bravent l'horreur du Désert et laissent les rayons brûlants les malmener, sans réagir. La Troupe de Saltimbanques progresse tant bien que mal, tirée par un tigre colossal et menée par un feu follet coiffé d'un sombrero...« HANS !!! »La voix mélodieuse de la meneuse perce le silence du Désert. La bête s'arrête et la première roulotte pila net, à l'image de la ribambelle qui lui succéde. Mais le rugissement de protestation du tigre n'arrivera pas à couvrir les vociférations de Jillian Torrez...La meneuse sauta à terre dans un tourbillon de tissus colorés. Les petits grelots à ses chevilles tintèrent quand ses pieds nus touchèrent le sol brûlant. Après avoir poussé un nouveau cri et maudit la chaleur du désert, elle enfila une paire de babouches qui s'accordaient parfaitement avec ce qu'elle portait. Un pantalon ample descendait jusqu'au sol dans un dégradé de bleus, serré à la ceinture par un foulard plus sombre. Tous avaient l'habitude des tenues extravagantes de Jillian. Et son haut asymétrique n'intriguait plus personne. Par contre, en ce qui concernait le chapeau, beaucoup continuaient à avoir du mal... Ce nouveau, même s'il était tout à fait adapté à leur situation, était pour le moins étrange ! Rond, large d'un mètre, ses bordures remontaient, tandis qu'une frise d'arabesque cerclait le dessus. Si dans un autre monde, c'était le compagnon idéal pour faire la sieste dans oune hamac, il attirait des regards perplexes.
Mais c'est ainsi que Jillian s'habillait, avec un goût, certes pas ordinaire, mais certain ! Elle savait mettre en valeur sa féminité, sa jolie poitrine, n'ayons pas peur de le dire et coiffer ses cheveux prune avec soin. Si maintenant le chapeau ne les faisait guère ressortir, il lui arrivait de les parsemer de paillettes, de les nouer dans un foulard, de les remonter et, mais seulement pour les spectacles, d'exécuter des coiffures complexes qui semblent tenir sous le charme d'un sortilège. On la repèrait de loin la Jillian. Par ses couleurs vives, sa démarche assurée… et ses vociférations !
L'heure n'était pas aux effets de toilette ! Ils traversaient le lieu le plus éprouvant d'Azthia ! Et une roue venait de flancher ! Jillian s'agitait, faisant les cent pas autour de Hans, l'énorme tigre. Ses yeux émeraude assombris par ses sourcils froncés lançaient des éclairs et sa bouche fine n'était qu'une moue effrayante. Sam, avachie sur la place du cocher suivait d'un regard las les vas-et-vient de son amie.
Bientôt les techniciens de la Troupe accoururent. La Saltimbanque les attendait. Points sur les hanches. Ca allait chauffer !
« Je vous avez pas dit de vérifier toutes les roues des roulottes ? TOUTES ?! Ca fait à peine quelques heures qu'on est dans ce foutu désert, et paf, on en a déjà une qui lâche ! Comment vous l'expliquez hein ? Je vous écoute ! »
Agressive et autoritaire. Si l'autorité était une qualité appréciée chez une meneuse, l'agressivité, tous s'en passeraient bien... Les techniciens devaient être habitués, car aucun ne se risqua à maugréer une quelconque excuse. Jillian s'en moquait bien. Elle serait repartie au quart de tour, dénonçant leur « putain d'incompétence ». Oui, ils étaient aussi accoutumés au langage châtier et élégant de la Saltimbanque. On ne pourrait parler d'éloquence car ses mots sont maladroits, mais Jillian dégage une aura impressionnante, et lorsqu'elle parle tout le monde l'écoute. Vous me direz qu'on aurait du mal à faire autrement. Mais malgré ce que l'on pourrait croire, ce n'est pas forcément par crainte qu'on exécute les ordres de la meneuse. C'est parce que son charisme est écrasant.
D'ailleurs, déjà les techniciens s'affairaient sur la roue cassée. Voyant qu'à trois ils ne parvenaient pas à faire ce qu'ils désiraient elle se baissa à leur niveau avec une moue compréhensive qu'aucun ne put surprendre.
« Vous êtes vraiment une bande d'incapables ! »
Mais elle se mit tout de même au travail avec eux. Après avoir passé des années à construire des décors, la menuiserie n'avait plus beaucoup de secret pour elle. Et puis travailler, ça ne lui faisait pas peur. Jillian, même si elle délègue beaucoup, est une grosse travailleuse. Et aussi une grosse chipoteuse ! Le rafistolage fini, elle ne put s'empêcher quelques remarques acerbes. Jamais contente, toujours en train de râler. Aussi autoritaire que le tonnerre, aussi agressive que les rayons trop chauds du soleil, aussi cassante que la grêle, aussi bruyante qu’une tempête… et chiante comme la pluie !
Elle lança tout de même une tape amical sur l'épaule d'un technicien avant qu'ils ne repartent. Elle les sentait soulagés et pressés de retourner dans leur roulotte. Les marques d'affection étaient rares chez Jillian. Question de fierté. Dommage qu'elle ne fasse pas plus attention aux autres. Son sens de l'observation devenait presque de l'empathie lorsqu'elle s'intéressait un peu aux gens qui l'entouraient. Mais non, elle a bien trop d’orgueil et de fierté, pour se mettre au service des autres ! Même lors de ses prestations sur scène ça ne sera pas pour le public, mais pour sa propre expérience.
Lorsque tous furent prêts, la roulotte redémarra sous le cri de la meneuse. Ptot Tàh était encore loin. Elle savait qu'il y avait de grandes choses à faire là-bas.
L'ambition. C'était l'ambition qui guidait Jillian depuis qu'elle avait monté la troupe. Se faire connaître. Et jouer. Monter sur les planches encore et encore, recevoir les applaudissements comme autant de victoires la rapprochant du but qu'elle s'était fixé.
La vérité est que l’échec est sa plus grande hantise. Alors c’est bien facile de se cacher derrière tant d’assurance et de férocité. Il lui a fallu se fabriquer ce masque d’agressivité pour rendre les coups qu’elle a pu recevoir.
La nuit était tombée et Jillian, enveloppée dans ses couvertures, pensait au lendemain. Ils allaient arriver à Ptot Tàh, donner un spectacle, récolter des informations. En pensant à sa future prestation, l'image de ses tous premiers pas sur scène lui vint à l'esprit. Avec un sourire, elle se revit, à peine âgée de six ans, dans le quartier mal famé de Cydonia, dans lequel elle avait passé son enfance. Elle s'était aménagé un petit coin sur la place du marché, où les poissonniers exposaient le fruit de leur travail, plus ou moins frais. Sam et elle avaient monté un petit numéro. La tigresse devait sauter d'un plot à l'autre sous les ordres de sa maîtresse, passer dans des cerceaux, pousser quelques rugissements agressifs pour rappeler à quel point la dresser avait été difficile pour la gamine. Elle se rappelle des regards amusés, des rares pièces jetées. Du trac aussi. L'idée lui était venue, lors d'une de ses courantes échappées dans le quartier, lorsqu'elle quittait la forge familiale quand son père partait pêcher. Après avoir vu un homme amuser la foule avec des bulles d'eau multicolores.
Au fur et à mesure des spectacles, la troupe s'était agrandie. Et les cerceaux que Sam traversait s'étaient enflammés. Ses frères, bien que plus âgés étaient rentrés dans le jeu de la petite, et se retrouvèrent à ses côtés, à cracher du feu ou modeler des flammes, maladroitement, c'est vrai. Le succès fut tel que Jillian décida d'élargir leur public. De changer de décor. D'aller dans Cydonia. La vraie Cydonia, que tout le monde connaît, riche et artistique. N'est-ce pas la meilleure place pour un Saltimbanque ? Une ville d'artistes ?
Le choc fut terrible. Les premiers pas dans la cité chancelants. Comment ? Comment cette ville pouvait être aussi belle ? Aussi propre ? Pourquoi dans ce cas n'était-ce pas le cas dans toute la cité ? Dans son quartier aux maisons délabrées et aux rues sales et malodorantes ? Un noeud dans la gorge, Jillian commença malgré tout son spectacle. Ils avaient dégoté un emplacement sur une place aux passages incessants. Elle avait dix ans, ses frères treize et quinze.
C'était peut-être à cause de leur jeune âge. Ou de leurs figures sales. Ou de leurs vêtements déchirés. Quoi qu'il en soit les soldats débarquèrent. Et Jillian se retrouva au point de départ. Humiliée. En colère. Une colère douce et froide. Qui fera d'elle ce qu'elle est devenue. Car elle va tout faire pour s'affirmer. Gagner l'estime qu'elle mérite. Pour réparer cette injustice. Et c'est en jonglant avec agressivité, cris contestataires, remarques acerbes mais incroyablement justes, qu'elle revint quelques années plus tard sur les planches de Cydonia. Elle avait réussi à franchir cette barrière invisible, mais indestructible qui la séparait, elle et les habitants du vieux quartier de Cydonia, des autres Cydiens.
Ses yeux verts rivés sur le ciel étoilé du Désert Jillian comprit le tournant qu'avait pris sa vie à ce moment là. Son ambition l'avait poussée, alors qu'elle avait réussi à atteindre Cydonia, à aller dans d'autres cités. A parcourir Azthia, à se faire un nom. Si bien qu'aidée de ses frères, la Troupe quitta la ville. Et prit de l'ampleur. Les magiciens, les illusionnistes, les manipulateurs d'éléments les rejoignirent. Elle se souvint du départ de ses frères. Le plus gros du travail était accompli, et ils n'étaient pas faits pour cette vie de voyage. Ils rentrèrent à Cydonia, dans le dessein de reprendre la forge de leur mère.
Et de cité en cité Jillian découvrit différentes cultures et habitudes, ambiances et climats. Mais aussi quelques lourds secrets. C'est lorsqu'on lui demanda de faire porter un courrier à Storghein que l'idée lui était venue. Elle avait bien entendu envoyé baladé la personne en question, criant qu'elle n'avait rien d'un « con de pigeon voyageur ». Pourtant la Troupe devint bientôt une toile qui s'élargit sur tout Azthia. Une toile d'informations. Les secrets allaient et venaient, passant toujours par Jillian. Et c'est comme ça que la Troupe devint l'un des réseau de communication le plus important du pays.
Le ronronnement chaud et rassurant ramena la meneuse à la réalité. Les remparts de Ptot Tàh approchaient.
Avez-vous lu et approuvé les règles ? [ validé by Eléa ^^ ] Décidément, je m'y ferai jamais !
Comment avez-vous connu le forum ? C'est pas mon premier personnage.
Idées, remarques ou suggestions ? Attention à vos oreilles, Jillian est de retour !