DA 1 km à pieeed..... [terminé]

Cela faisait déjà quelques heures que les trois compagnons s'étaient lancés en direction de Ptot Tah. Ils n'avaient toujours pas quitté les étendues vertes qui n'en finissaient plus. Leur guide les menait par des petits sentiers qui longeaient les immenses champs de céréales ou autres cultures cydoniennes, les faisaient traverser des petits cours d'eau au milieu de magnifiques bois de conifères, couper à travers des plaines verdoyantes qui se perdaient dans l'horizon, ou l'arôme délicat des fleurs multicolores parsemant le sol remplissait le nez des trois voyageurs, qui s'en déléctait avec bonheur. L'ambiance était plutôt calme, discrete même. Quelques fois, Volesprit lâchaient quelques explications au sujet des fleurs ou des animaux qu'ils rencontraient sur leur chemin et Ithilion, se prétant au jeu, lui posait pleins de questions, certaines complètement incongru, voyant qu'elle était ravie de partager son savoir. Même si parfois, la question étant tellement espiègle ou stupide, les joues de la jeune elfe se teintaient de roses causés par son incapacité à pouvoir répondre. A la hauteur de son ami, Elionne secouait la tête, navrée, devant l'attitude puérile de son compagnon. Bien que les rires qui s'échappaient de sa bouche en prouvait long sur ce qu'elle pensait réellement de lui.
Pour Ithilion, le rire crystalline de son amie, était un véritable trésor. Léger, rayonnant de gaité, il avait le don de rechauffer le coeur refroidit de ceux qui broyaient du noir. N'importe quel homme tomberait rapidement sous son charme en tant normal mais lorsqu'elle revetait cette aura respirante de bonheur, elle devenait plus irrésistible encore que le chant des sirènes. Heureusement qu'elle ne regardait pas dans sa direction lorsqu'il avait posé sur elle ses yeux chargés d'admirations et d'affections. Elle tourna alors la tête et leurs regards se croisèrent. Il lui adressa un clin d'oeil accompagné d'un sourire d'ange. Puis, il pressa doucement les flancs de sa monture à l'aide de ses talons afin de se mettre à hauteur de Volesprit. Bien que cela ne l'inquietait le moins du monde, et que le temps ne leur manquait pas, il préférait connaitre leurs itinéraires avant d'arriver à Ptot Tah.

-Dis-moi. Bien que je ne mette en doute tes capacités de guide. J'aimerais tout de fois savoir ou tu comptes nous faire passer. Juste histoire de ne pas être ignorant. Et aussi...pouvoir le marquer afin de m'en souvenir pour la prochaine fois. rajouta-t-il, la mine piteuse, en sortant de sa poche un petit carnet marron aux pages reliées par un petit fil dorée.

Bien qu'elle n'avait encore rien dit. Ithilion lisait dans ses yeux ce rire qu'elle hésitait à laisser sortir. Alors, histoire de la mettre à l'aise, il lui dit :

-Tu sais, à partir du moment ou on peut se tutoyer, on peut aussi se moquer les uns des autres.

Des indications sur le chemin qu'il allait emprunter ? Il ne savait pas qu'un vrai guide ne révélait jamais ses petits secrets ? Car retenir un itinéraire qui ne suivait pas les grands routes demandaient une excellente mémoire. Néanmoins elle se devait de lui montrer sur une carte le trajet qu'il prendrait pour ne pas qu'ils s'inquiètent. De toute manière, le sens de l'orientation de l'homme laissait sans doute à désirer pour qu'ils se soient perdu si près d'une grande ville. Le souvenir des deux voyageurs bloqués à moins d'un lieu de Cydonia la fit rire intérieurement.

"Tu sais, à partir du moment ou on peut se tutoyer, on peut aussi se moquer les uns des autres.

Le sourire de Volesprit s'effaça net. Il fallait fixer des limites à ne pas franchir immédiatement pour éviter une dispute qui finirait par une séparation en de mauvais termes.

_Je t'arrête de suite ! Je t'interdit de me faire le moindre reproche ou même de te moquer de moi. Je ferais en sorte d'être respectueux envers vos habitudes mais je ne peux vous garantir une meilleure compagnie que mon caractère me le permet. Toute fois, si tu ne peux te passer de plaisanter au sujet d'une personne, je serais ravis que tu m'apprennes tout sur toi de cette manière... et j'aimerais en savoir plus sur toi aussi Elionne, je ne t'entends guère bien que ton compagnon suffise largement à faire la conversation pour nous trois..."

Elle ne savait trop que penser d'Elionne. Elle voyait bien, car il aurait fallut être aveugle pour ne pas le remarquer, qu'elle aimait beaucoup son compagnon de voyage. Elle rougissait à presque tous les regards d'Ithilion, elle riait à tous ses remarques même si elle le cachait la plupart du temps. Cependant, elle ne disait presque rien, et le si peu que Volesprit savait sur elle, elle l'avait appris de la bouche d'Ithilion. Soit elle était timide, soit elle n'aimait pas se faire remarquer. Mais qu'importe... le temps déliait toutes les langues, et Volesprit le savait bien. Elle leur fit un jolie sourire interrogateur en attendant que l'un deux veuillent bien s'épancher. Elle agita la carte d'Azthia, symbole de la récompense qu'elle leur fournirait en échange.

-Pardonnes Ithilion. demanda Elionne tout en restant en retrait.

Etrangement, ce n'était pas Volesprit le centre de son attention. Ses yeux se perdaient en effet dans le paysage commençant à changer de forme. Moins de colline. L'herbe luxuriante diminuait peu à peu, devenait plus basse, plus sec pour laisser place à un térrain plutôt rocailleux. S'appercevant que la conversation ne reprenait pas, elle continua :

- Il commence à avoir cette faculté horrible de lire nos expressions, que ce soit sur nos visages ou nos corps. A force de jouer sur scène, de regarder les personnes qui l'entourent, etc...Je n'ai pas dit qu'il lisait dans les pensées. signala t-elle en voyant l air étonnée de la jeune elfe. Déjà qu'il est assez invivable comme ça....

Ithilion fit une moue de contrariété en plantant ses deux mains sur ses hanches. Comment ça invivable ? Lui l'as de la plaisanterie ? la fine fleur de l'esprit ? Le romantique dans toute sa splendeur quand la blonde lune était ronde dans un ciel étoilé ? Vraiment, il était incompris. Comme tout grands génies de l'art dans leur début d'ailleurs. Le menestrel boudant et son amie n'ayant plus envie de rajouter quelquechose, trop subjugué par le panorama entourant, Volesprit soupira de désespération. Une voix grave, au ton grognon rompit le silence qui s'était installé :

-De toute façon, tout comme toi je pense, nos passés ne regarde que nous. Personnellement, cela fait longtemps que j'ai mit le miens de côté. Sauf à une exception. Ce pourquoi Ptot Tah est notre destination. Ne m'en demande pas plus, je n'ai pas vraiment envie de te dire de te mêler de tes affaires d'une autre façon.

Elionne avait discerné la frustration brulant dans les yeux de son ami à l'enoncé de son passé et de Ptot Tah. Elle avait même crû le voir sérrer des poings. Geste de colère qu'elle n'avait qu'une seule fois depuis qu'elle voyageait avec lui. Lorsqu'un bandit de grand chemin les avait prit dans son traquenard et l'avait menacé, elle, de son épée pour obtenir une rançon.

Il fallait admettre que la tension dans l'air régnait en maître. Ainsi donc il pouvait se mettre en colère si on lui parlait de son passé. L'information était à garder soigneusement... au cas où il lui reprendrait l'envie de plaisanter de nouveau à son encontre. Préférant ne rien dire pour ne pas risquer de paraître déplacée ou même d'envenimer les choses, Volesprit se mit à admirer le panorama que lui offrait leur trajet. Cette route était vraiment plus agréable que celle plus au sud. De plus, la chance ne l'avait pas abandonné puisque les nuages qui menaçait jusqu' à furent balayé par une brise venue du nord. L'automne apportait son lot de contrariété en général mais pour Volesprit cela restait une très belle saison. La vue d'une nature morte qui ne perdait pourtant rien de sa splendeur. Le soleil couchant qui donnait un éclat plus sombre et orangé que jamais. Et bien sûr, le vent frais qui rejetait son capuchon en arrière et laissait ses cheveux ondulés au grès de la brise. Remarquant que ses deux compagnons n'appréciaient pas autant la fraicheur nocturne qu'elle, elle leur fit signe de s'arrêter sous le couvert de trois grands arbres dont les feuilles tombées formaient un tapis doré.

"C'est ici que nous passeront la nuit. Je vais chercher du bois sec pour faire un feu... Je vous serais grès de bien vouloir préparer un foyer avec les pierres environnantes. Pour le couchage, je vous conseil vivement de vous mettre à l'abri du vent mais vous faites comme vous le voulez. Pour la nourriture... et bien j'espère que vous avez la votre sinon nous partagerons la mienne. Vous pouvez faire autant de bruit que vous le souhaitez. Je me suis débrouillé pour que nous soyons loin de toute civilisation pour cette nuit. Les bandits ne viennent pas sur des routes aussi peu fréquenté. Ce sera tout...

Sur ce, elle partit chercher du bois mort. La tache n'avait rien de difficile. Il suffisait de se baisser pour en trouver. Quand elle revint tout était prêt. Au moins ils étaient prompte à exécuter les taches qu'on leur confiait. Un point positif. Le ciel était étonnamment dégagé constata-t-elle. Preuve en était que la lune émettait une lumière suffisante pour qu'on y vois correctement. Une fois que Volesprit eut allumé un feu suffisant et mit à grillé un morceau de viande salé, elle se mit à contempler les étoiles. Une belle soirée s'annonçait.

Le feu crépitait tranquillement, tandis qu'Elionne posa ses mains devant pour gagner un peu de chaleur. La douceur de la nuit promettait une fraiche rosée au reveille. Tout le monde était rassasié après un copieux repas constitué principalement de viandes cuites et de quelques lègumes ou fruits qu'avaient emporté les deux conteurs de Cydonia. Evidemment pour un noble habitué aux tables démesurés remplie à ras bord de plats alléchants, cela se comparerait à une diete.
Ithilion allait se laisser emporter par les bras de morphée lorsque quelquechose percuta dans sa tête. Pas physiquement, seulemen une idée, un souvenir flou qu'il savait important mais dont il ne se souvenait plus le contenu. Le bard laissa échapper un grognement de mécontentement et fronça les sourcils de concentration. Qu'avait-il de si important à se rappeler...Un bal ? Une fête ? un anniversaire ? Soudain tout s'éclaira d'un seul coup dans son esprit.

-Bon sang ! jura t-il se levant en sursaut. Le rendez vous à Storghein avec la troupe Aristocréa.

C'était l'ancienne famille d'Elionne, ainsi que leurs mentors en terme de spectacles. Quelle galère ! Si près du but. Mais il ne pouvait mettre de côté ce jour spécial pour ça. Un soupire de résignation attira l'attention de Volesprit, qui semblait de plus en plus intrigué par l'attitude du barde. Ithilion réprima un rire, elle ne serait surement pas contente de se changement de destination. Cependant, ils ne pouvaient faire autrement.

-Ecoute Vol'. commença le menestrel gêné. Cela ne vas pas te plaire du tout, c'est de ma faute, je suis fort désolé. Seulement, nous devons nous rendre d'urgence à Storghein. Cela change pas grand chose, nous ne sommes pas encore sortie des régions de Cydonia. Et puis ca permettrait de prendre un peu plus de temps pour nous connaitre non?

Le petit clin d'oeil cajoleur nepesera surement pas lourd dans le donne. Mais être sympatique et rester polie ne coûtait pas plus cher. Contrairement au prix du voyage qui risquait de s'allonger si volesprit se revelait incomprehensible et irraisonnable.

C'était une blague ? Il voulait bifurquer pour finalement se rendre chez les nordistes ? Elle ne dit rien tant elle était furieuse qu'on la prenne au dépourvus et au dernier moment en plus de cela... Elle hocha juste la tête en grognant. Une chose était sûr : l'addition allait être salée pour eux. Elle sortit ses cartes, et chercha celle qui correspondait aux chemins de la cité du nord. Elle n'appréciait guère la population locale mais c'était un détail. Il lui fallait tout de même prendre sur elle pour ne pas exploser de rage. *Ecoute, Volesprit, on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie, les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaiterait et il faut savoir accepter en gardant le côté positive de chaque choses.* Voilà ce que son subconscient lui disait. Voilà ce qu'elle pensait vraiment : *...Étriper... Pendre... Égorger... y a aucun côté positif à devoir se rendre là bas. Qu'est ce que j'en ai à faire de leur spectacle... rien du tout. Je devrais les abandonner là, il ne mérite pas mieux.*

"C'est d'accord mais vous allez devoir écrire et composer un chanson sur moi. Selon que je l'apprécie ou non, j'accepterais ou pas de vous mener à votre nouvelle destination.

Il fallait bien qu'ils fassent son éloge s'ils souhaitaient véritablement obtenir ses faveurs. S'il voulait prendre le risque de se moquer d'elle une fois de plus, et bien il n'aurait qu'à en payer les conséquences. Mais ceux deux là avaient un talent fou. Peut être seraient ils capable de la rendre de nouveau de bonne humeur. Elle le souhaitait pour eux. Car pour le moment elle n'avait absolument pas l'intention de les amener où que ce soit tant qu'elle serait en colère contre eux.

-Non.

Telle fût la réponse d'Ithilion. Directe. Inébranlable. Sentant la colère noir émaner du corps de Volesprit, il se justifia avec un léger sourire presque insolent.

-D'une,cela ne rendrait pas service que d'accéder à la requête basée sur une simple caprice. Tu risquerais d'en prendre l'habitude et oublier que le client est normalement roi. Ce qui ne faciliteront pas tes affaires, qui m'ont l'air guère fructueuses ces temps ci. La cartographie devient plus précise, la boussole, les chemins deviennent plus accessible. Bref, un guide est de moins en moins indispensable. Maintenant que j'ai remit la hierarchie en place, je peux aussi me permettre de te rappeler que je ne t ai pas encore payer. Chantage pour chantage, si tu nous amenes pas la ou je le souhaite, je ne te payerais pas.

On pouvait presque voir l'aura de rage qui brûlait ardemment autour de la guide. Tentant toujours de rester calme, elle serrait néanmoins ses poings, si fort que ses phalanges étaient devenues tout blanc. Ne se demontant pas, le bard enchaîna, toujours d'un ton tranquil :

-Nul besoin d'être devin pour déceler l'envie de m'étriper qui ronge ton esprit en ce moment. Ne te gène pas, jette toi sur moi,si ça te défoule. insita t-il avec un hochement de tête.

Un pied devant l'autre, mains au niveau de la hanche, Ithilion s'était tout de même mit dans une posture discrête de combat de sa composition. Le corps à corps ou le duel à la lame, il s' y était entrainé. Tout de fois, être autodidacte dans ce genre de discipline ne donnait jamais un résultat satisfaisant contre celui qui à réçu le savoir d un instructeur. Parcontre, son agilité exercé au maximum au cours d' heures arrassantes d'entrainements lui permirent de developper une technique d'esquive et de fuite hors du commun. En bondissant dans tout les sens et en s'aidant de ce qu'il entourait, il fallait avoir la lame bien précise pour ne pas fendre l'air. Certain qualifierait ça de lacheté. Ithilion s'en moquait eperdument, lui était toujours en vie et en un seul morceau.
En attendant, il guettait toujours le moins mouvement de l'elfe. Quant à sa réaction, la colère qui sillonnait à traverson corps ne s'était toujours pas apaisé. Oserait-elle ? Surtout avec la maledresse dont elle était pourvue? Quoi que...l'eau qui dort reste toujours un danger.

*Plop* La bulle de rage qu'était l'aura de Volesprit venait d'éclater... Laissant place à un éclat de rire joyeux et cristallin d'une pureté sans précédent. L'espace temps fut lui même chamboulé. Un tel passage d'état à un autre frôlait le paroxysme à contrario de l'humeur. Le bonheur et la gaité venaient de gagner la jeune elfe comme la foudre s'abat sur un arbre : instantané, puissant, inévitable. Ce grand éclat de joie surpris ses deux compagnons de voyage qui la regardèrent stupéfaits. Pour comprendre ce qui venait de se passer, il fallait analyser la situation du point de vue de la jeune femme. Premièrement son état de colère irrépressible après l'annonce d'un bouleversement du programme. Deuxièmement un refus net de ses exigences. Troisièmement un passage par un état hystérique, la folie d'un sentiment inexprimable. Et pour finir, une compensation du corps par instinct de survie. Le phénomène bien qu'assez rare avait de quoi vous déstabiliser. Pour réprimer ensuite cette vague de bonheur qui la submergeait, Volesprit dut rire pendant une bonne minute. Des larmes lui en venait aux yeux. Quand enfin ce mini-bigbang intérieur fut canalisé, elle sécha ses larmes et un sourire radieux apparut sur son visage, un vrai sourire qui n'apparaissait que rarement. Celui où l'oublie de tout autre chose que l'instant présent faisait naitre la magie et le merveilleux.

"Allons Ithilion, Elionne... La nuit est belle quand les étoiles sont pareillement visible. Demain nous serons à Storghein alors profitons ! Peut être n'aurons nous plus jamais la chance de partager une soirée ensemble aussi serait il dommage de la gâcher. La vie devant nous mes chers compagnons ! Aussi croquons la à pleine dent.

Sur ce, elle se mit à chantonner sa chanson favorite. Celle qui la faisait encore rêver malgré les incessantes fois où elle l'avait fredonné. La lune éclairait d'une douce lueur son visage. L'émotion la submergea et une larme coula le long de sa joue.

[HRP : Musique => The Lonely Shepherd, Zamfir]

Heureux. La tension sur le visage d'Ithilion se relâcha d'un coup. Cela aurait été dommage que ce fabuleux voyage se termine si mal. Volesprit était une jeune femme charmante, une fois qu'on la connaissait un peu plus précisément. Elle n'était évidemment pas à l'abri de quelques défauts, mais qui pouvait se vanter d'être parfait? Hormis lui même, naturellement.
Assis autour du feu qui se consumant paisiblement, Ithilion et Elionne écoutèrent avec attention la mélodie que fredonnait la guide. La magnifique voix clair de l'elfe envoûta les deux musiciens n'osant esquisser le moindre geste avant la fin. Une perle de cristal, reluisant sous le reflet de la lune, s'écoula tristement le long de sa joue blanche lorsque sa voix s'éteignit dans la nuit devenue silencieuse. Seul le crépitement des flammes rappelait à la réalité. D'un oeil attendri par la scène, Ithilion jaugea Volesprit, dans un état qu'il n aurait jamais pensé voir. La sentant gênée, sans doute d'avoir laisser ses émotions prendre le dessus, le ménestrel joignit ses deux mains pour applaudir vigoureusement avec un sourire de baleine et un clin d'oeil complice :

- Tu n'as jamais pensé à faire carrière chez les artistes-chanteurs dit moi? Évidemment, les elfes sont reconnus pour leurs voix ensorcelantes. Mais toi, tu as un énorme potentiel. Tu voulais que je t'apprenne quelque chose. Et si c'était l'art de partager ses émotions que je t'enseignais ? L'art d'imaginer à l'infini pour satisfaire la joie de ton cœur et celui des autres ? L'art de la musique ?

Les applaudissements lui firent plaisir. Les compliments qui suivirent eurent eux le don de la faire rougir. Elle n'était guère habituée à ce qu'on lui fasse remarquer autre chose que sa beauté.

" Tu n'as jamais pensé à faire carrière chez les
artistes-chanteurs dit moi? Évidemment, les elfes sont reconnus pour
leurs voix ensorcelantes. Mais toi, tu as un énorme potentiel. Tu
voulais que je t'apprenne quelque chose. Et si c'était l'art de partager
ses émotions que je t'enseignais ? L'art d'imaginer à l'infini pour
satisfaire la joie de ton cœur et celui des autres ? L'art de la musique
?

Elle n'y avait jamais songé... Cela donnait des perspectives d'avenir intéressante... Mais non, sa voix restait celle de la connaissance et même si ce qu'il disait était vrai, elle n'atteindrait pas son but de cette manière. Elle remit un mèche blonde derrière son oreille en fixant Ithilion et lui répondit :

_Je te remercie très sincèrement de ta proposition mais je doute que tu puisses réussir l'impossible et d'ailleurs je n'ai pas vraiment l'envie de changer de carrière tout de suite.

Elle n'en ajouta pas plus. Le jeune homme avait compris et n'insista pas. La soirée se poursuivit, dans la joie et la bonne humeur. Le lendemain, bien que fatigué, ils purent repartir sans s'arrêter jusqu'à la cité Astorg. La route ne fut pas aussi longue qu'elle l'avait estimé aux premiers abords. Volesprit n'avait aucun intérêt à s'attarder chez les nordistes. Ils firent donc leurs adieux mutuels devant les portes de la cité. Cependant, Volesprit prit quand même notes des grandes représentations prévus dans l'année au cas où elle souhaiterait les voir en spectacle. Elle reprit ensuite la route vers sa terre natale. Ils avaient été plus que généreux dans leur rémunération, lui permettant de jouir d'une certaine autonomie durant l'automne qui s'annonçait frais.

(désengagé)

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