Nom: Inconnu
Prénom: Jalaad
Âge: 30 ans
Race:Almer
Cité/groupe d'appartenance: Ptot-Tàh, en théorie; mais Jalaad vient de beaucoup plus loin, et tout ce qui touche au rattachement, à l'union, au peuple dans son ensemble n'est pour elle qu'une suite de syllabes sans signification.
Métier:Chamane
Monture/engin:ses propres pieds, bien plus efficaces.
Arme:Elle porte à la ceinture un long couteau de chasse, tels que les fabriquent les pères des tribus reculées du désert, et son bâton de marche fait au besoin office de gourdin pour le moins efficace.
Armure:Aucune, elle ne porte que des hardes poudrées de sable
Compétences choisies:Rituel (obligatoire) - Transformation Animale (loup/corbeau/vipère) - Survie
Faiblesse:Bien que chamane, bien qu'ayant des accointances diverses avec les esprits, il n'en demeure pas moins que Jalaad est un petit bout de femme rabougri par les drogues et le soleil, et que par conséquent sa force physique hésite entre celle d'un grabataire et d'une moule de bouchot, à peu de choses près; elle évite les confrontations directes sous forme humaine, et c'est pour une bonne raison. En outre, à force de ne connaître que les immensités du désert, elle semble souffrir d'une claustrophobie galopante.
Main dominante:Gauche
But du personnage: Qu'on lui foute la paix, globalement.
Description physique:
Jalaad avait été belle, sans doute, en son jeune temps, avant que les années, l'errance, et la désolation ne fassent leur œuvre. Gracile, petite, elle s'est voûtée avec les ans; ses cheveux noirs, lourds et soyeux, se sont tressés de mèches rêches comme des cordages effilochés, chargés de colifichets d'os -parfois humain- et de perles. Elle avait été belle, elle s'est desséchée au feu des esprits, dans la danse folle du monde sous les masques de terre, et ses yeux d'ambre avaient perdu l'éclat déroutant qui avait envoûté tant d'hommes, son sourire s'était figé dans cette face que le vent avait rongé sans pitié, qui s'était couverte de signes piquetés à l'encre et au sang dans les traits durcis du visage de la femme-louve. Belle, Jalaad pourrait l'être encore, pour peu que l'on oublie le feu dément de ses yeux, ce secret tapi dans les prunelles ardentes, ce mur qui la sépare du monde des vivants et se lit dans le pli inflexible de sa bouche de fer, pourtant ourlée du plus doux des velours, mais qui jamais plus ne s'est posé sur la peau d'un homme. On pourrait la trouver attirante, sa silhouette frêle, délicate, gracile, si l'on ne regardait pas les épaules un peu voûtées, les bras secs et maigres comme des ronces, les tatouages sans nombre qui la couvrent de serpentins d'encre passée, ses flancs où brûlent de longues cicatrices rituelles, les loups qui s'entrelacent dans son dos, sur ses mains, partout, et les yeux tracés, plus vrais que nature, sur ses paumes. Loups, serpents et oiseaux s'entrelacent en figures mystiques sur elle, symboles pour qui sait les lire du savoir qui infuse sa chair.
Elle est sauvage, elle est étrange, elle est ce que l'on ne connaît pas. Regardez-la, citoyens, contemplez l'Origine. Celle qui vient du monde d'Avant, avant la ville, le commerce, les maisons, quand l'Homme dormait encore à même le sable, bercé par le chant funèbre des dunes. Elle nous rappelle, tous, par sa démarche de reine, par la lenteur obstinée de ses pas, par ces yeux qui regardent, mais ne voient pas, que chacun a en lui une part du monde sauvage que l'humanité a quitté des siècles plus tôt. Elle est un vestige. Est-elle seulement réelle? As-tu rêvé cette voix, quand elle est passée près de toi, dans un nuage d'odeurs de racines et de terre, d'encens et de sang séché? As-tu rêvé le murmure que tu ne comprenais pas, qui semblait dire "je te connais"...?
Caractère, qualités et défauts:
Le moins qu'on puisse dire, c'est que, hélas, Jalaad est loin d'avoir toute sa tête. A force d'aller fricoter avec les esprits, c'est le sien qui en a pâti, et elle a depuis longtemps dévissé de l'orbite terrestre, oscillant à mi-chemin entre deux mondes, sans que personne, même pas elle, ne sache de quel côté elle a réuni ses pieds. Jalaad n'est ni d'ici, ni d'ailleurs; elle appartient au désert, à l'immensité, au bleu du ciel et aux feux des dunes mouvantes, au silence, aux étendues qui vous dévorent la tête et le corps, qui vous absorbent, vous dessèchent, font de vous, à la toute fin, rien du tout. Un esquille dans le néant. Jalaad a réussi à apprivoiser tout cela, mais y a laissé une bonne partie de sa santé mentale; elle a ça dans le sang, autant de sable que d'hémoglobine, ce qui la rend à l'image de sa terre natale: muette, imprévisible, sauvage. Dangereuse. Elle ne connaît pas grand chose des rapports humains, semble avoir fait un grand ménage dans sa mémoire pour en évacuer tout ce qui se passait au temps d'Avant, avant la nuit de feu et de folie, avant le premier aiguillon sur sa peau d'adolescente, avant l'Initiation. Bien sûr, elle n'est pas sans âme et pas sans coeur, ceux-ci sont juste légèrement momifiés, desséchés, et son sens de la justice, de l'équité, son empathie, bref, tout ce qui fait qu'on peut être catalogués parmi la frange la plus fréquentable de l'humanité, tout ça doit être perdu quelque part dans les tortueux méandres de son esprit. Lequel tient plus du champ de ronces que du bouquet de roses, mais au fond, elle n'est pas une mauvaise femme, elle a tout simplement ses propres principes et ses propres lois, qui tiennent en une idée fondamentale: "foutez-moi la paix".
On peut dire qu'au fil des années, en effet, Jalaad a réussi à claquer la porte au nez du monde; elle semble morte, à l'image de ce désert qu'elle chérit. Mais tout comme ce dernier, une pluie suffit, pour que reverdisse le printemps... Encore faut-il réussir à se glisser dans cet esprit brisé, encore faut-il atteindre le sanctuaire, cette pierre froide et sèche qui n'est plus que le vestige d'un coeur, encore faut-il le faire refleurir à nouveau...
Biographie:
On a tous des secrets. Petits ou grands, il y a une part de nous-même que nous cachons à tout le monde, que nous enfermons au plus profond de nous-même, et que nous redoutons. Dans le cas de Jalaad, le contenu de sa boîte de Pandore personnelle, c'est sa propre histoire. Son propre passé.
Elle est née dans une tribu de chasseurs du désert, des nomades qui vivaient entre la mer et les dunes, parfois pillards, parfois marchands, toujours errants. Ces gens-là, fils et frères des fondateurs de Ptot-Tàh, avaient préféré l'exil dans les dunes à la soumission et à la misère. Ils étaient pauvres parmi les plus miséreux, alors ils avaient fui, dans l'immensité.
Jalaad avait été heureuse. Innocente, comme on l'est souvent à cet âge, ignorante des troubles qui déchiraient le monde autour d'elle, au-delà des frontières de son petit univers bleu et ocre. Elle était entrée en apprentissage auprès du chaman de la tribu, qui avait décelé en elle une prédisposition naturelle pour la communication avec les esprits, doublé de quelque chose dont il ignorait la nature mais qui semblait le fasciner autant que l'inquiéter. Dès son plus jeune âge, Jalaad, l'enfant des dunes, infusa son sang de songes et des rêves vaporeux de la nuit, et les voix des esprits se firent entendre pour elle. Elle était heureuse, à mi chemin entre les vivants et les morts, s'éloignant déjà de l'un, larguant les amarres vers un autre monde...
Jalaad oublia bien vite ce bonheur, ces instants vifs et clairs comme des lames, lorsque le soleil était plus beau, que le monde n'avait pas encore ôté son masque et révélé la cruelle sauvagerie de sa face sanglante; elle oublia bien vite, tout s'effaça, car c'était sans doute trop pénible pour elle de vivre avec le poids de tout ce qu'elle avait perdu. Pourtant la mémoire est traîtresse, et ô combien perfide; combien de fois, combien de rêves laissèrent Jalaad pleurer sur sa couche sommaire, versant des larmes sans nombre sur les souvenirs échappés, sur des fantômes de mains douces sur son visage, des spectres de chansons et de nuits étoilées, et le parfum d'une mère, noyé sous la fumée des grands feux.
S'il l'on pouvait fouiller la mémoire de Jalaad, on trouverait des moments heureux gravés dans son être, qui des années plus tard, tirant de leur cachette des ficelles invisibles, la font encore s'arrêter un instant, sans savoir d'où lui vient cette tristesse soudain, cette nostalgie de quelque chose qu'elle ne saisissait pas. Et puis si l'on fouillait encore plus profond, on trouverait d'autres choses, des choses qu'elle avait encore plus souhaité oublier que toutes les années de son enfance.
Car Jalaad était morte. Si l'on fouillait bien, on trouverait ces moments aussi clairement imprimés, aussi visibles, douloureux, aussi précis que s'ils dataient de la veille. Le sable du temps ne les a pas érodés. Le bonheur passe, la douleur reste.
Regardez. Un campement sous les étoiles. L'aube est proche, et toute la tribu dort encore sous les tentes éparpillées. Un frisson d'aurore court sur les crêtes, sur les ailes du vent. Ils ignorent encore que la mort est proche, que la désolation est en marche, et que nul n'en réchappera. Le Py'ra a besoin de troupes, a besoin d'hommes, quitte à aller chercher les nomades jusque dans leurs domaines de sable; les ordres sont clairs: ceux qui résistent sont exécutés, pour l'exemple.
Les quelques tribus qui évoluent entre la mer et les étendues à l'est de Ptot-Tàh sont difficiles à trouver, mobiles, discrètes et peu nombreuses; mais Kalen, l'homme qui est en charge du recrutement dans cette région, n'est pas un bleu. Il connaît le désert, il sait où les coincer, et tend une embuscade; les nomades résistent, se battent. Ça ne plaît pas du tout à Kalen qui, furieux et vexé par ce revers inattendu, doit rentrer bredouille. Il lui faut un exemple, quelque chose qui fera à coup sûr plier ces sauvages; quelque chose de si terrible et de si implacable que cela marquera les esprits et dissuadera quiconque de se rebeller.
Cela, Jalaad ne l'apprendra que plus tard; elle n'a jamais pu comprendre pourquoi l'aube s'était levée rouge et sanglante sur le monde, que ce jour-là tout avait basculé dans l'horreur, que ce jour-là, elle était morte.
Ils dorment encore, se croyant à l'abri; mais déjà au loin on entend le galop des chevaux qui martèle le sable, le chuintement des épées qui se glissent hors du fourreau. Un instant avant le choc. Tout est tellement silencieux... Un souffle, un murmure, le vent qui agite un ruban suspendu à un auvent, fait tinter un harnais couvert de perles, glisse ses doigts tièdes dans la parure d'une mariée qu'on a accrochée avec soin, recueille un nom sur les lèvres d'une jeune fille de quinze ans, y dépose le baiser de celui qui dort non loin et rêve à de doux lendemain. Le temps s'arrête, comme pour leur laisser le temps de savourer leurs derniers moments de paix.
Un souffle, un autre.
Et puis, le chaos. Les trompes déchirent l'air du matin, et les chevaux dévalent les dunes, encerclant le campement, coupant toute retraite, et dans un souffle de tempête, dans un grondement de fin du monde, les tentes s'embrasent. Des cris. Des hurlements, la terreur s'abat, les lames sifflent, se teignent d'un rouge encore sombre dans la lumière rare de l'aube, et l'incendie ronfle, s'étend, et c'est comme un funeste jour qui se lève, qui dévore et emporte tout. Jalaad, réveillée en sursaut. Elle entend les cris, elle voit les ombres terribles des chevaux qui se cabrent, et la mort qui s'abat, les femmes jetées à terre et les enfants égorgés. Jalaad a quinze ans. Elle va se marier. Et elle veut vivre.
Derrière les larmes d'effroi et d'horreur, elle relève le nez, ferme et résolue; ses mains tremblent, mais son esprit, son esprit fière de fille du désert lui dicte sa conduite: bas-toi.
Derrière le rideau d'ombre de la tente qui a par miracle échappé au feu, elle voit les hommes de sa tribu se ressaisir après la surprise, dégainer leurs couteaux, arracher leurs femmes et leurs enfants des mains de ces barbares, et tenter, sinon de résister, au moins de mourir dignement. Mais Jalaad n'a pas le temps de sortir qu'un soldat s'est approché d'elle, la saisit par les cheveux pour l'attirer à lui. Elle est belle, il la veut, et elle n'a que quinze ans, se débattre ne lui sert à rien. Elle sait qu'elle va mourir, qu'elle va mourir après qu'il ait tiré d'elle ce qu'il désirait, alors elle tente le tout pour le tout, et dans son coeur déchiré par la peur, dans son esprit troublé, s'éveille
quelque chose. La voix du Loup résonne, un long cri sauvage, et soudain, tout est plus clair, plus vif, et plus simple. Elle doit tuer. Le soldat qui la serrait étroitement a reculé, trébuche, tombe à terre. Elle se jette sur lui, et sa mâchoire se referme sur la gorge palpitante, parce que c'est lui, ou elle. Rien de plus. Un jappement s'échappe de sa bouche, elle ne comprend pas; tout se bouscule. Est-elle humaine, est-elle louve? Tout ressemble à un rêve, le feu, les ombres, les cris, et l'odeur du sang, affolante et tiède, qui n'a pas cette note métallique, désagréable, de cuivre chaud, mais qui est au contraire aussi alléchante que le plus appétissant des fumets. Jalaad a peur. Non seulement de ce qui se passe, mais d'elle-même.
Peu à peu, elle sait, sans comprendre. Tout s'efface. Elle coure à l'extérieur, blanche et grise dans le feu rouge de l'aube et des feux, et sait d'instinct où mordre; le cou, la gorge, la nuque, bien serrer, attendre que la bête ne bouge plus et cesse de hurler. Courir. Leurs griffes sont de fer glacé. Ils hurlent. Prudente, la louve ne s'attaque pas aux chevaux, mais il n'y a plus personne à sauver, les tentes ne sont que débris crépitants et braises chaudes, le sable est rouge sous ses pattes, son pelage est éclaboussé de sang. Des corps, des corps par dizaines, disloqués, brisés, tués de toutes les façons possibles, gisent sous le soleil pâle qui émerge de l'horizon. Il ne se voila pas la face, la lune solitaire ne noircit pas, ils avaient l'habitude. Le monde s'éveillait, indifférent. Déjà, un cercle continu de vautours survolait le massacre, et on entendait aux alentours les cris des chacals. Jalaad est au-delà de l'horreur. Ses yeux de louve ne voient que le sang, la viande au soleil, les cendres, le sable qui s'assèche.
Il avait fallu l'atrocité de cette aube funèbre pour voir éclore chez cette fille de quinze ans le don rare dont elle avait hérité, qui coulait dans ses veines depuis toujours; l'apprentie chamane était devenue femme-loup, mais tout était à présent à refaire. C'est son maître qui la trouva, à demi morte de faim et de folie, étendue dans le charnier où les chacals, les hyènes et les vautours avaient consciencieusement nettoyé les corps. Des traces de morsures se voyaient sur elle, et le sang avait séché sur son corps brûlé, sur ses lèvres craquelées et sa bouche noire d'où s'échappait le mince filet de voix d'une enfantine ritournelle qui tournait et retournait sans cesse dans l'obscurité de son esprit. Elle avait oublié. Tout, jusqu'à, semblait-il, sa propre humanité; et l'homme la prit avec lui, l'emmenant loin de l'horreur. Il fallu presque un an pour que la vie lui revienne, pour que sa mémoire fasse le tri, que ses nuits fissurées de cauchemars atroces s'apaisent enfin. Elle fut initiée dans le secret et dans l'ombre des grandes falaises sacrées, où les pères de leurs aïeux avaient peint leurs visions, des siècles avant l'ascension d'Erathia; dans sa chair furent scellés ses savoirs, par le feu et l'encre: l'esprit loup et le corbeau, la vipère des sables, et les yeux pour voir plus loin que les Hommes, et les signes qui la faisaient appartenir à un monde autre, qui faisaient appartenir son être aux esprits du monde et non plus à elle seule.
Dès ce jour, Jalaad put enfin renaître, faire table rase du passé, oublier l'horreur; mais elle était morte en dedans, on avait volé ce qui faisait sa vie, on avait tout volé, tout détruit, et son coeur était sec comme les ossements de ses pères sous le soleil du désert. La chamane aux yeux d'ambre était devenue aussi dure et froide que la pierre, et rien, ni haine ni amour, ne remuait plus la poussière des débris de son être. Elle vécut longuement dans le silence du désert, ne côtoyant que son vieux maître, fuyant tout contact, consacrant sa vie à courir les dunes avec les loups, à chanter les vieux rites dans l'ombre des pierres. Elle était libre, elle était seule, et son monde à elle n'était que le ciel, et la perspective interminable du sable ondulant, ocre et chantant, qui ondoyait comme des vagues, où elle se perdait, où elle n'était rien qu'un grain de poussière, qu'une esquisse vouée à la mort dans un écrin d'éternité.
Aujourd'hui encore c'est ainsi qu'elle vit, seule, isolée dans son silence; mais le monde s'agite sur les rives du désert, les hommes grondent et son univers est menacé. Les lambeaux de son peuple se sont éteints, son maître est mort. Elle est seule, plus que jamais, et sent au fil du temps qu'elle devra s'adapter...
Mon heure de gloire...Votre prénom:Marion, mais tu peux m'appeler comme tu veux, mon canard.
D'où venez vous?DTC... pardon... de la patrie du pinard, des bourgeois et des maires mafieux: Bordeaux.
Âge:20 piges, mon loulou!
Avez-vous lu et approuvé les règles?« Validé by Eléa ^^ » (grand peut être, mais toujours moins que Chuck Norris.)
Comment avez-vous connu le forum?par un topsite
Idées, remarques ou suggestions?heu... coincoin? j'espère que le rp et l'ambiance seront à la hauteur de mes espoirs en débarquant ici, c'est tout beau tout chouette tout organisé et tout et tout, donc j'ai rien à dire ^^
ah oui, aussi, la bande annonce JCVD elle désanusse un pangolin, et les podcasts aussi *_*
jvous aime. voilà, c'est dit.