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Damatit
Nombre de messages : 161 Race et âge : 47 ans - Almer Cité : Hoshizora Métier : Géographe & Guide Feuille de personnageCompétences: Survie / Agriculture et Pêche / Esprit (Empathie)Compétences bonus: Connaissance des Langues, Histoire et Religion / Cuisine (redonne des forces, apaise, aide à dormir... / Caractéristique améliorée (Vue)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: [F-A] Damatit la Fourmi fait les provisions pour l'hiver [PnJ][Fini] Jeu 14 Oct - 9:25 | |
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Les rues étaient bondées. Il n'était pas encore huit heures du matin, mais déjà la foule se pressait dans les rues larges et dallées de pierres blanches et régulières.
C'était jour de marché. Les femmes s'affairaient, un panier vide au bras: elles se penchaient d'étal en étal, à la recherche de quelque chose de frais, de croquant, de coloré pour le dîner. Les hommes, plus sérieux et moins nombreux, avançaient l'air décidé, sans daigner jeter un regard ni à gauche ni à droite. Ils allaient au travail, s'user à la tâche pour la plupart, pour que leurs compagnes puissent leur préparer un bon repas le soir venu. Un souper copieux, odorant, revigorant, pour leur donner le courage et la force de retourner s'échiner le lendemain. Les enfants, ces insouciants enfants, couraient dans les rues, zigzaguant entre les badauds. Ils criaient, riaient, tombaient, et menaient tout simplement leur prime jeunesse, sans se soucier du monde et de ses problèmes. Les marchands jactaient, ils hélaient les badauds, leur présentaient les "meilleurs produits" qu'on eût pu trouver dans tout Azthia. Crier était leur gagne-pain, et les marchands étaient zélés. Ils emplissaient la rue de leurs vociférations, comme si les clients afflueraient là où le niveau de décibel aurait été le plus élevé. Et puis, adossés contre les murs, il y avait les mendiants. Ceux à qui la vie n'avait pas souri, et qui s'étaient retrouvés sans le sous, contraints à tendre la main à des quidams généreux, ou pris de pitié.
Il y avait aussi Damatit le Bienheureux. On le repérait rapidement, même dans cette masse compacte, car c'était celui qui s'arrêtait à tous les stands en distribuant des sourires à qui le voulait. Irrésistiblement attiré par les vendeurs, Damatit écoutait attentivement leur discours, qui avait pour but de le persuader qu'il ne pourrait pas se passer de tel ou tel produit après qu'il en eût fait l'usage. Notre homme, très emballé, ne pouvait s'empêcher de rentrer dans la mascarade du commerçant, et ce n'était que lorsqu'il sortait son porte-monnaie pour donner le peu de Talents qu'il pouvait contenir, qu'il se rendait compte que le superbe balai pour lequel il avait fléchi ne lui servirait pas là où il se rendait. Il s'excusait alors d'un sourire, et s'éclipsait rapidement, dans le flot discontinu de curieux.
*Je suis venu me chercher de la nourriture, et des vêtements chauds* *Je suis venu me chercher de la nourriture, et des vêtements chauds*
Il fallait que l'Almer se le répétât pour qu'il ne l'oubliât pas. Il s'en allait. Loin. Il ignorait pour combien de temps, ni même ce qu'il trouverait sur le chemin. De ce fait, les balais, les casseroles, les sculptures pour lesquelles il avait manqué de craquer, toutes ces babioles lui étaient inutiles. Il emmenait pour unique bagage un sac à dos, dans lequel il aurait mis pulls, manteaux, écharpes et bottes, le tout molletonné. En fait, si Damatit avait besoin de tout cet apparat, c'était parce qu'il désirait partir vers les montagnes, repousser les limites connues du monde, et dessiner les contours de l'étranger. Rien que de penser à son expédition, à ces heures de marche dans le froid, avec sa jument Osana comme compagnon, Damatit le Bienheureux exultait. Rien ne lui faisait plus plaisir que cette recherche inespérée et inédite, qu'il avait toujours recherchée. Il ne voulait pas tarder, et échapper à son existence tranquille le plus vite possible.
Enfin, après une heure de recherche au moins, Damatit entrevit l'étal qui l'intéressait. Un peu en retrait par rapport aux autres, les clients ne s'arrêtaient pas devant, et se contentaient de jeter un regard bref à la marchande et à ses produits. La commerçante en question était une grosse et jolie dame d'une cinquantaine d'années peut-être. Elle avait des joues mafflues et rosées, des yeux pétillants et baladeurs, et un nez écrasé qui surmontait une bouche trop petite. Ses cheveux blonds ondulaient jusque sous ses épaules, et brillaient sous le soleil matinal. Une robe verte sans manches mais épaisse la couvrait, laissant ses bras replets à l'air libre, s'agiter sous les grands gestes qu'elle effectuait pour appâter les clients.
L'Almer approcha, la figure amusée et curieuse, et aborda sa marchande.
Bonjour gente dame ! Je vois que vous avez là tout ce dont j'ai besoin, ou presque!
Holà ! mon cher monsieur, répondit la grosse d'une voix étonnamment fluette, J'ai beaucoup de choses ici, vous le voyez! Et ce n'est pas cher, non non, pas cher du tout ! Vous ne trouverez pas mieux que mes produits, sur tout ce fichu marché. Et d'ailleurs, je suis la seule ici à vendre tout ce barda. Qu'est-ce qui vous ferez envie, mon brave ?
Eh bien, ma chère madame, j'aimerais ce manteau là. Il le touche Hoho! Oui que je le veux, c'est de la vraie peau de renne ça, de la vraie de vraie, ou je ne m'y connais pas! Ah, et rajoutez ces bottes, et ce pull de grosse laine, là, oui, le vert, oui ! Parfait. J'aimerais aussi ces chausses, cette écharpe, et puis ce truc-là, oui, ce bonnet, tout à fait. Hum... quoi d'autre ?
Plus Damatit parlait et gesticulait pour montrer tel, ou tel autre article, plus le sourire de la marchande s'élargissait. Pour elle qui n'avait pas vendu depuis plusieurs jours et désespérait de vendre à nouveau, Damatit était plus que bienvenu. Une fois que l'Almer en eût fini avec son énumération, la commerçante n'avait presque plus rien à proposer aux autres clients, mais peu lui importait : elle aurait gagné sa journée, et pourrait remballer plusieurs heures à l'avance.
Damatit paya, et après, il ne lui restait plus beaucoup de Talents dans sa bourse. Mais peu lui importaient les longues heures éreintantes qui lui avaient permis d'amasser son pécule : là où il allait, il aurait plus besoin de chaleur que d'argent.
Il remercia profondément la grosse dame, qui n'avait même pas pensé à lui demander ce qu'il ferait de tous ces vêtements. Damatit s'en alla, les bras chargés de paquets, s'arrêta quelques minutes chez un autre vendeur, et lui prit quelques fécules, pommes de terre et autres légumineuses, ainsi que de la viande séchée, fumée et salée.
Ainsi paré, nul doute que l'Almer était prêt à affronter les périls qui l'attendaient, enfin, l'espérait-il.
[HJ] : Je rajoute à Damatit des rations et des vêtements dans son inventaire.
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