Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)

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Méchant, cruel...
MJ
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[DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyLun 14 Mar - 16:24

[ce topic se déroule quelques heures après "soumission aux portes de Cydonia". Tous les Cydiens, Templiers et Amazones voulant prendre part à cette bataille sont autorisés. Évitez seulement de faire dans le grosbillisme! Je me réserve le droit, comme prévenu, de manipuler vos personnages comme je le fais dans ce post]

De tout, passer à rien.
Disciplinés, les cydiens s'étaient retranchés bien au-delà du mur bombardé. Depuis plusieurs dizaines de minutes déjà, les boulets ne pleuvaient plus sur Cydonia. La brèche était monumentale, et vomirait bientôt les armées du Dieu des Erathiens.
La première ligne était bien en place à présent. Elle était protégée faiblement par les archers sur les remparts qui tenaient les Erathiens à bonne distance, mais les flèches viendraient bientôt à manquer.
Soren savait que l'heure arrivait. Ils avaient eu du sursis, ils avaient sauvé autant de monde que possible. Ils avaient gagné du temps pour permettre aux alliés de venir. Ils n'étaient pas venus.

"Cydonia fera face seul".

Les hommes à côté de lui se retournèrent sur ces paroles. Nul autre que lui, dans cette cité qui allait tomber, ne pourrait relever ses troupes.

"Chaque homme, et chaque femme ici sait ce que la liberté demande comme tribut. Chaque homme et chaque femme ici a aimé sa liberté, non pas parce qu'elle a été offerte, mais parce qu'elle a été remportée, et protégée. Êtes-vous prêts à abandonner jusqu'à votre nature de Cydien? Êtes-vous prêts à abandonner votre humanité? JE NE LE SUIS PAS!"

Il se déplaça devant ses hommes, parcourant les rangs sur son cheval évitant les gravas poussiéreux.

"SOLDATS! Citoyens libres! Le courage est un luxe qu'on ne peut se permettre. Le courage ne sauve pas des vies, ne nourrit pas nos enfants, ne protègent pas nos femmes. Levez-vous, Citoyens Libres! Le courage ne nous sauvera pas, mais notre bras le peut! Il peut abattre nos ennemis, il peut porter le bouclier qui protège nos enfants, il peut étreindre nos femmes."

Il leva alors son arme, effectuant un moulinet. Il n'avait aucune compétence à manier une épée, mais aujourd'hui n'était pas un jour commun.

"Cydonia n'est pas notre mère. C'est notre enfant, à tous! Levez vos bras, Citoyens! Protégez votre enfant, Défendez sa vie!"

La clameur s'éleva. Plus pour se donner mutuellement courage, pour commencer quelque chose, ensemble. Donner naissance à leur histoire, un sens à leur vie. Un sens à leur mort.

"A moooooooooooooort!!"

Sans attendre leur adversaire, ils s'engouffrèrent dans la faille, sans savoir ce qui les attendait dehors.
Une première ligne de reconnaissance Erathienne s'y trouvait. Elle fut massacrée par l'ardeur des soldats Cydiens. Les boules de feu fusèrent. Voyant la deuxième ligne à bonne distance, Soren sortit son arc. Il visa au plus loin, loin vers le soleil naissant.

Puis il fut aveuglé par un reflet doré.


_____________________________________________________________________________

La cavalerie Amazone arrêta son trot. D'un geste vif et précis, Philéa sortit de son repos et se mit au niveau de Jiven, en première ligne.

"Cela ne m'avait pas manqué, depuis la dernière fois" souffla le Templier.

Devant eux, en contrebas, une armée de plus de 3000 lances imposait forcément le respect.

"Depuis quand un nombre t'effraie, mon ami?" glissa malicieusement la reine Amazone, dont le ventre arrondi n'entachait pas la prestance.

"Je ne crains pas les épées et les boucliers, ma Dame. Je crains plus la réaction de ton époux lorsqu'il apprendra ta présence ici."

Les lignes Templières et Amazones s'alignèrent parfaitement. Tous de races et d'appartenance différentes qu'ils étaient, leur formation militaire leur donner un socle commun, une base solide sur laquelle s'appuyer.

"Veuilles à ce que mon plan soit exécuté sans fantaisie, et crois moi, il n'aura pas de quoi se plaindre."

Ils étaient, encore une fois, au bord de la mort. Depuis qu'ils avaient quitté respectivement leur cité pour répondre à l'appel des Cydiens, chaque homme et chaque femme s'étaient imaginés ce moment à chaque minute. Mais, même pour ceux qui avaient vécu l'horreur de Tamawa, ou les embuscades mortelles dans la forêt amazonienne, trop loin de la réalité était encore leur imagination.
Ils n'avaient pas le nombre avec eux, loin de là. Mais ils comptaient sur l'effet de surprise, leur dévouement... Et le plan minutieux de la reine Amazone.
Et aussi, un peu de chance.

Alors que s'élevaient déjà les clameurs d'encouragement, Jiven perçut la voix mélodieuse d'Asora. Puis, comme une réponse, un énorme vacarme s'échappa de Cydonia. Une vague furieuse sortit de la cité et s'écrasa sur le premier rang Erathien. Cela, ce n'était pas prévu.
Ils avaient l'occasion de prendre l'ennemi à revers. Et ce n'était pas le genre d'occasion qu'il fallait laisser à cette alliance.

Philéa tenait toujours ses promesses. Ses archers s'étaient silencieusement placés, comme des lionnes entourant leurs proies.
La division des Pilleurs et des Piliers Templiers chargea, alors que les flèches meurtrières commencèrent à pleuvoir.
Devant eux, les cydiens portaient par la rage du désespoir.
Derrière eux, les Sentinelles prenaient à revers les bases défensives, les templiers chargeant arme runique au poing.

Pour la première fois, Erathia se trouvait encerclée. Les lances se brisèrent avec fracas, les boucliers volèrent et bientôt, les premiers corps se répandirent sur le sol.
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Aziril
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyMar 15 Mar - 13:22

"Laisse glisser la peur sur toi, comme une brise insipide ou revigorante - ainsi que cela peut t'agréer. Ouvre tes yeux à chaque éclat d'acier, à chaque morceau de haine, et empare-t'en comme s'il était tien. La bataille se joue autant avec le corps que l'esprit, et si tu veux survivre à tes combats, il vaut mieux être un fauve qu'une femme."

Combien de fois m'étais-je seulement demandée ce que je faisais ici ? J'avais beau chercher des raisons, je n'en trouvais pas. Pas une seule ! Bon, en revanche, des motivations, j'en avais. Et la différence est cruciale. Je n'appartenais pas à ce peuple cydien, je ne lui devais rien. Au contraire ! Il m'avait tout pris ; mon enfance, mon innocence, et j'irai même jusqu'à dire qu'il m'avait pervertie. Je ne comptais jamais oublier ces hideuses nuits passées entre les mains de mon tourmenteur candide, candide oui et pourtant tellement... odieux. Aveuglément naïf. Ainsi qu'une petite fille peut torturer un insecte en s'imaginant l'embellir, par exemple en lui ôtant ses ailes, on m'avait retiré ma pureté. La fibre intrinsèque à chaque individu qui porte l'estime de lui-même, cette concentration de son amour-propre... non pas celui qui nait d'une petite réussite, ou même de ce qu'il a réussi à devenir, mais bien celle formatrice que même le plus jeune enfant ressent, celle qui est porteuse de ce qu'il est et sera toujours, s'était brisée depuis longtemps. Avait lâché sous la pression de la perversion, de la corruption, et tout ceci, dans la plus étrange et la plus ignoble des candeurs adultes.
Non, Cydonia me devait tellement.

Mais ce qui m'avait poussée à me rendre ici, c'était cette détestable incandescence dans mon esprit. Je m'étais promenée le long des avenues des haut-quartiers, quand j'avais cru qu'un coup de tonnerre venait de frapper mon crâne, y imprimant une vision tracée sur fond de brasier. Mon récent don de mysticisme, cette malédiction abominable, s'était rarement manifesté avec autant de violence. Mais je n'avais pas pu l'ignorer, pour haïssable qu'il soit. Pas alors qu'il avait souffler un tel vent non pas de panique, mais d'urgence, en moi. J'avais fait de bien terribles cauchemars au cours de mon existence, mais aucun ne m'avait insufflé une telle trépidation désespérée. Maintenant que je m'étais plus ou moins discrètement faufilée jusqu'à ce bout de rempart, j'avais pu contempler l'effroyable armée Erathienne rassemblée au-devant des murs, alors que je n'avais pu jusque là que l'imaginer suite aux nouvelles qui nous étaient parvenues. Tout ce que cette annonce avait changé pour moi, c'était un changement d'habitation - plus éloignée du cercle extérieur, partagée avec un vieux couple aux propos patriotiques amusants mais touchants - ainsi que l'intempestif craquement des rocs sur les toits des demeures abandonnées. En bref, je n'avais pas pu me sentir menacée par cette horde qui semblait apparue du fond des âges pour remonter à sa vengeance longtemps ruminée.

Mais là... Là, avec ces rangs soigneusement ordonnés, ces sinistres bannières flottant si impavides au vent soudain forci, et ce terrible émissaire qui se disait envoyé d'Azael lui-même... Je frissonnais. J'avais peur de ceci, parce que je me doutais bien des ravages que pouvaient causer ces quelques milliers de lugubres soldats dans la ville. Mais mon poing s'était serré, aussi. Certes, mon échine avait tremblé ; mais elle ne s'était pas courbée sous le fardeau de la terreur. J'avais déglutis difficilement face à ces trois milles promesses de mort, mais j'en avais fait une, moi aussi. Cette armée puait l'arrogance, puait la destinée, puait tout ce qu'une femme qui entretient soigneusement une minuscule étincelle d'espoir au fond des ténèbres de son âme peut haïr et abhorrer. Et je haïssais et abhorrais chacun de ces guerriers, chacun de ces bouchers qui venaient tuer au nom de la domination.
En tant que gladiatrice, mieux que quiconque peut-être je savais à quel point tuer pouvait s'avérer futile. Dénué de tout bon sens. Alors, venir faire la guerre pour une rétribution si abstraite et surtout, si éloignée de tout impératif que la gloire ou la seule conquête ! C'était d'une imbécillité crasse. Indigne d'un être humain. Encore plus d'un dieu.
Ces combattants-là avaient abandonné toute noblesse d'esprit.

Plusieurs heures auparavant, je m'étais dit que je pourrai, au maximum, me mettre au service de Cydonia en tant que douée de magie de soins, pour inexpérimentée que j'étais. Mais maintenant, je savais que comme tous les autres citoyens qui avaient accepté l'idée de mourir pour leur cité, j'allais aller réclamer une lame et rejoindre les conscrits du jour.
Je descendis les escaliers quatre à quatre. Mon coeur s'était lancé dans une chamade insensée, mais je n'écoutais pas ses suppliques douloureuses. Aujourd'hui, qu'il aille se faire foutre avec tous ceux qui avaient emporté les autres loin d'ici. Ce n'était pas lui qui commandait.

Je repérais le visage hâve de l'homme qui s'était chargé, plus tôt dans la journée, de confier les dernières épées et lances aux volontaires. Je lui attrapais l'épaule au passage, et il se retourna nerveusement, le front plissé.


- Quoi ? lâcha-t-il rapidement.

La tension qui l'habitait était manifeste.


- Conduisez-moi à votre armurerie. Mon glaive est beaucoup trop usé, et je ne compte pas sortir avec juste ce couteau.

Je m'étais efforcée d'adopter un ton badin, mais le résultat ne devait pas être très convaincant. Ce fut toutefois l'ombre d'un sourire qu'il me dédia avant d'hocher de la tête, tournant aussitôt les talons pour m'emmener au pas de course trois rues plus loin. Il s'engouffra derrière une porte close et je n'eus le temps que d'apercevoir quelques râteliers trop chargés. Il ressortit aussitôt en tenant une hallebarde d'une main et une épée de l'autre.

- Vous choisissez l'hast ou cette lame ? Elle est assez bien équilibrée. Il n'y a pas eu assez d'enrôlements pour qu'on soit obligé d'aller chercher les plus mauvaises, même si je l'aurai préféré, ajouta-t-il la mine sombre.

Je pris l'arme sans un mot, regrettant seulement sa longueur. Je n'avais strictement aucune expérience militaire, et tout ce que je pouvais avoir tiré de l'arène, c'était certes un bon mental, mais essentiellement un savoir de duelliste. La bataille au milieu de centaines de combattants, très peu pour moi... Je savais que je n'avais ni l'endurance, ni la discipline nécessaire pour une telle épreuve. Mais aujourd'hui, il faudrait bien que ça suffise.
J'allais repartir lorsqu'il me retint par le poignet. De la main, il me tendait déjà un gilet de cuir.


- Ce n'est pas grand-chose, mais c'est mieux que rien, et ça vous évitera peut-être de mourir au premier coup mal placé, grimaça-t-il comme je le remerciais du regard. Et faites-moi le plaisir de survivre, parce que si jamais vous ne rendez pas ça à la fin des combats, vous allez en prendre pour votre matricule... soldat.

A la base, je considère les cydiens avec un certain... mépris. C'est comme ça, et à défaut d'avoir raison, j'estime avoir mes justifications à fournir. Pourtant, je ne peux que difficilement décrire la chaleur que ses mots firent infuser dans ma poitrine. L'espace d'une seconde, je m'étais sentie proche de lui. Je m'étais sentie appartenir au même ordre que lui... non pas celui de la population de Cydonia, mais de celle de ses défenseurs.

- Survivez pour que je puisse vous les rendre en mains propres, soufflai-je.

Je finis de boucler le gilet et la boucle de la ceinture qui maintenait son épée à mon flanc, puis reparti en direction des remparts, le laissant revenir d'un pas beaucoup plus lent. Il devait penser à ce qui l'attendait là-bas : à savoir la responsabilité de ceux qu'il aurait sous ses ordres. J'espérais fugitivement en faire partie, avant d'étouffer impitoyablement cette pensée. Ce n'était que le fait d'être soudain acculée qui m'avait rapproché de lui, rien d'autre. Bon sang, rien d'autre que la peur et le désir de survivre.
Une fois de retour, je réalisais que des régiments s'étaient déjà organisés. Il y en avait deux qui détonnaient légèrement, dans le mauvais sens du terme, à cause de leur apparence hétéroclite et comme si ceux qui les composaient s'étonnaient de leur présence ici. Les enrôlés du jour. Ceux qui s'étaient dits qu'ils pouvaient aussi bien mourir plutôt que de rejoindre leur famille, ricanai-je intérieurement.

Je m'immisçais dans les rangs du premier que je rejoignis, ignorant les murmures sur mon passage. Je n'étais peut-être pas une militaire, mais je savais tenir une lame. Et grâce à moi, il y aurait peut-être plus de rescapés que prévus... pour peu qu'il y en ai.


"Cydonia n'est pas notre mère. C'est notre enfant, à tous! Levez vos bras, Citoyens! Protégez votre enfant, Défendez sa vie!"

Je me surpris à crier avec les autres. Un frisson électrique me parcourut, libérant une corde sauvage et atavique que je reconnus comme étant celle qui vibrait à chaque fois que je devais me battre sous les hurlements surexcités de spectateurs avides de sang et d'adrénaline.


"A moooooooooooooort!!"

La brèche dans les remparts, en une seconde, se remplit des lourdes bottes des combattants cydiens qui s'y engouffraient. Mon unité attendit que son sergent lui fasse signe, ce qui me donna tout le loisir de remarquer le léger remous que provoqua la rencontre avec l'avant-garde adverse, rapidement balayée.
A peine notre responsable donnait-il le signal que nous nous lancions à sa suite, soutenus par la confiance aveugle que nous placions en ce parfait inconnu. Je compris qu'aujourd'hui, mes yeux ne quitteraient pas la mince étole colorée que dressait vers le ciel notre porte-étendard. Lorsque nous dépassâmes l'entaille de pierre, nous vîmes que plusieurs centaines de soldats déjà s'élançaient devant, en direction de l'armée ennemie. Il me sembla apercevoir des mouvements au-derrière de cette dernière, mais mon espoir de voir du secours était sans doute trop beau et improbable pour être autre chose qu'un simple souhait. Sciemment, je commençais à ralentir, laissant d'autres hommes hurlants me précéder. Non pas que je regrettais mon choix, quoiqu'il y ai eu une part fondée de vérité là-dedans : peu sont capables de se jeter dans la bataille sans soudain désirer être ailleurs. Mais plutôt, je laissais à d'autres le soin de jeter leur masse contre un bouclier. Ce n'était pas ma carrure qui gênerait un lancier expérimenté.

Etonnamment, une ligne de front relativement nette commença à se dessiner. Je repérais mon sergent qui vociférait à un endroit et m'insérais dans le tumulte, épée dans une main et poignard dans l'autre, ainsi que j'aimais le faire sur le sable de l'arène. Je retroussais les lèvres, le souffle déjà saccadé, m'apprêtant à me jeter sur la première figure ennemie qui se présenterait devant moi. Et, d'un seul coup, le monde sombra dans la démence et l'immédiateté. Une lance pointa vers mes côtes, et je la détournais maladroitement du tranchant de mon arme. La pointe acérée revint, encore plus dure, et par pur instinct je l'agrippais, la tirai vers moi. Sans autre effet que celui de me rapprocher de son possesseur, que j'aperçus alors. Un homme, la trentaine passée, une barbe soigneusement taillée et d'un noir intense. Son regard se planta dans le mien aussi sûrement que le couvercle d'un cercueil. Je me sentis poignardée par ces yeux gris étincelants et haineux. Acculée sous son poids, agressée par sa virulence, je frappais de mon poignard. Une fleur de sang s'épanouit entre sa pomme d'Adam et l'os proéminent de sa clavicule. Une giclée s'en échappa brutalement, m'aspergeant en plein visage. Sa saveur âcre et métallique souilla ma langue, et je m'étranglais en reculant d'un pas tandis qu'il tombait à genoux en palpant sa blessure. Un combattant me cacha alors sa vue, m'arrachant au spectacle morbide de son agonie.

C'était si facile de mourir. Si simple. C'en était effrayant.

Mais je ne me sentais pas effrayée, juste... glacée. Et brûlante en même temps. Survoltée était le mot, plus que dans l'arène où les gladiateurs se tournent autour, se testent, prudemment. Ici, c'était la folie. Devant et sur les côtés, les hommes se déchiraient, s'entretuaient. Mon sergent sortit de nulle part pour me repousser, rugissant à mon oreille.


- Ton couteau ne te sert à rien, pauvre conne ! Prends ton épée à deux mains, ça te permettra de repousser les lances au lieu de les caresser ! Allez, remue ton cul !

Et il replongea tout aussi subitement dans le tourment d'acier, de sang et de poussière. En tremblant, j'obtempérais, avant de le suivre. Un autre lancier s'interposa, et je n'eus que le temps de voir sa pique plonger vers ma poitrine. Je pivotais sur une jambe, la langue de métal éraflant mon gilet au-dessus du sein. D'un mouvement aussi peu académique que maladroit, je retournais mon épée pour l'enfoncer peu profondément dans son ventre. Il grogna et recula, mais un cydien l'envoya au sol d'un coup d'épaule bien senti, avant de le transpercer férocement au sol, l'épinglant comme un vulgaire papillon. Un goût de cendres se répandit dans mon palais.
Je fis un pas pour trouver un nouvel opposant lorsque je reçus un coup violent au mollet, ce qui me déséquilibra. Une main brutale me tira vers le bas et je tombai sur un genou. A peine levais-je les yeux que je vis un Erathien aux traits d'une incroyable rudesse me surplomber, la lance brandie. Au-dessus de lui, haut dans le ciel, tournoyait un rapace.

Si seulement je pouvais, moi aussi m'envoler, m'arracher à tout ce chaos démesuré. Quitter la terre et gagner les cieux... je me contenterais alors de contempler toute cette agitation, indifférent aux mourants et aux tueurs.

Un gargouillis étouffé me parvint comme mon bourreau basculait en arrière, une entaille béante ouvrant sa poitrine. Je me redressais en cherchant des yeux mon sauveur, sans le trouver. Et alors, je vis.
Je vis ces types sévères, à l'allure stricte, brandissant des armes runiques. Je vis ces femmes indomptables, impitoyables, avec leurs arcs et leur implacabilité. Si loin de nous, je vis tout cela. Comme si, à défaut de m'emparer des ailes du rapace, j'avais pris ses yeux.


- Templiers et Amazones sur les arrières d'Erathia ! hurlai-je d'une voix curieusement éraillée. Templiers et Amazones à la rescousse !

Mon cri provoqua un rugissement de triomphe, qui monta de tous les cydiens qui avaient entendu mes paroles. Je les regardai redoubler de fureur, se jetant vers l'avant comme des ours déchaînés. La ligne de la bataille autour de moi avança de plusieurs toises, et je ne la suivis pas, cherchant à exhaler un peu de mes frissons. Mon sergent se porta à ma hauteur, essoufflé mais les yeux brillants. Il posa une main sur mon épaule.

- Bien joué, petite. Je n'aurai pas fait mieux.
- Je crois que... que je vais rester un peu derrière pour... pour soigner, le temps de... de récupérer...
- Tu as des dons de guérison ?
fit-il, interloqué. Tu ne pouvais pas le dire plus tôt ? Occupe-toi des blessures légères, immédiatement, ça évitera à un certain nombre d'entaillés de claquer à cause d'une patte qui traîne. Ne cherche pas à faire du zèle, rafistole. Et en quatrième vitesse !

J'acquiesçai en expirant bruyamment. Ca, je pouvais le faire.


Dernière édition par Aziril le Mar 15 Mar - 15:19, édité 2 fois
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Jiven
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyMar 15 Mar - 13:41

La rupture.

Que ressent-on lorsqu'il n'existe plus rien, lorsque la sensation de douceur laisse place au néant ? Avant cela, jamais Jiven n'aurait pu répondre à cette question, mais il allait comprendre bien vite que l'amour disparu laissait place à une douleur sans frontières …

L'attaque de la Bête n'avait fait finalement que peu de dégâts. Certaines demeures de la cité étaient tombées en miettes suite au décollage précipité du dragon aux écailles de neige, mais aucune perte humaine n'était à déplorer. Seul Evenor semblait déçu de la disparition de ce qu'il appelait communément ' la belle demoiselle '. A croire qu'il n'avait pas vécu les mêmes évènements que le maitre Templier mais peu importait. Pour l'heure, il fallait aider cette cité à se relever, à reprendre des couleurs et à se reconstruire sainement. L'homme avait décidé d'un plan d'action, repoussant de quelques heures en conséquence son irrésistible envie de recopier cette étrange bataille dans ses mémoires. Il avait donné ici et là des ordres, demandant notamment aux plus jeunes de faire face aux besoins de la population la plus démunie. Pour les autres, ils aideraient à la reconstruction et enfin, pour la section occupée normalement par son vieil ami Jacen Ryran, ils s'occuperaient en son absence des éventuels blessés et malades. L'hiver n'aidait en effet en rien la situation, apportant son lot quotidien de toux et autres maladies dont les pires étaient celles qui emportaient parfois les enfants de la cité sans qu'on ne puisse rien y faire …

Voilà où en était l'était des choses lorsque la missive arriva le 11 de ce mois d'hiver. Jiven était occupé à mettre de l'ordre dans ses pensées et avait d'ailleurs commencé à écrire de façon effrénée la pseudo bataille qui avait eu lieu pour la deuxième, et seconde fois l'espérait-il, dans sa chère cité. Il avait écrit un premier paragraphe lorsque son apprenti, encore lui, fit à nouveau la connexion entre le maitre Templier et le monde extérieur, lui tendant d'une main hésitante la missive décachetée.


'' Si tu l'as déjà lue, pourquoi ne pas me dire ce qu'elle contient ? ''

L'apprenti dandina d'un pied sur l'autre, visiblement surpris par sa propre réaction. Il tendit avec plus d'insistance le précieux document à son maitre qui dut alors abandonner à regret son écriture. Il valait mieux que ce ne soit pas une blague même si la réaction d'Evenor lui laissait penser que le papier contenait quelque chose de sérieux et d'urgent pour qu'il ai osé le déranger.
Jiven déplia le document et parcouru la lettre. Courte mais efficace. Les Cydiens subissaient actuellement une attaque menée par un Cavalier, ce qui attira l'attention du Templier bien évidemment vu qu'ils avaient été, il n'y avait pas si longtemps de cela, dans la même situation. Il comprenait d'ailleurs à présent pourquoi aucun Templier du Crépuscule basé à Cydonia ne leur était venu en aide … La plume était d'Anatoli qui avait une écriture particulièrement reconnaissable, entre l'illisible et le ridicule.


'' Evenor, rassemble les Templiers dans la salle commune ''.

L'apprenti obéit aussitôt, ne se penchant même pas sur une blague salace de son cru, il avait certainement compris que les enjeux étaient trop importants pour se permettre ce genre de choses. Pendant ce temps, Jiven prépara son discours. Le templier avait déjà pris sa décision, ils partiraient à l'aube pour secourir la cité cydienne mais encore fallait-il convaincre le reste de son ordre. Se sacrifier pour les autres était certes un trait commun chez eux, mais sans doutes les Templiers ne souhaiteraient-ils pas le suivre alors qu'ils venaient d'essuyer une seconde bataille bien moins sanglante que la première certes mais une bataille tout de même !

L'homme entra dans la salle, le regard droit et l'allure d'un chef. Il n'en était pas un mais pour le moment, il devait faire tout comme. Jiven traversa la salle et s'arrêta lorsqu'il ne put pas aller plus loin, faisant par la suite face à ses convives.


'' Mes chers Templiers, Cydonia est en guerre. ''

L'annonce laissa courir un bruit de fond, entre colère et peur. Il poursuivit :

'' Le mal frappe à nouveau mais loin de notre cité. Je sais que beaucoup d'entre vous sont lasses de se battre mais en tant que garants de la paix, il est de notre devoir d'intervenir. ''

A nouveau, Jiven marqua une pause. Il avait pris sa décision certes, mais ne s'opposerait pas à ce que certains veuillent rester. Il laissa le murmure parcourir les rangs avant de reprendre :


'' Si les Cavaliers sont aux portes de Cydonia, ils seront bientôt à nos portes. Nous devons combattre ce mal ensemble avant qu'il ne se répande et ne nous enlève ce qui nous est de plus cher. ''

Jiven marqua une pause.
Le mal lui avait déjà pris ce qui lui était le plus cher. Il se calma et reprit :


'' Nous partirons demain à l'aube pour secourir Cydonia pour ceux qui souhaitent me suivre ''.

Il n'était pas forcément un bon orateur ce jour-là, mais les circonstances ne l'avaient pas aidé. Il repartit comme il était venu de la salle commune, la tête haute. Combien le suivrait ? Il n'en avait aucune idée.

Le maitre Templier n'allait pas se préparer ce soir-là, il n'en avait pas le cœur. Depuis la veille, une étrange sensation l'étreignait. Un vide immense avait cédé sa place à la présence posée et rassurante de sa femme. Il n'osait pas croire au pire et pourtant, chaque fois qu'il avait tenté d'étendre son esprit dans sa direction, il n'avait reçu pour seule réponse que le néant, le vide absolu que laisse la mort derrière elle. Il avait passé la nuit à chercher sa femme, conscient que son fils était bien vivant lui. Mais au petit matin, il n'avait rien trouvé. S'il avait choisi de se lancer dans cette bataille, c'était un peu égoïstement également : Jiven voulait oublier ce qu'il venait de comprendre, ce que son esprit était en train de lui souffler.
Ce soir-là, le maitre templier se rendit dans la chambre de l'élève de son ami. La jeune Asora, qui avait bien grandi depuis qu'elle était sous l'aile du templier, ne s'attendait certainement pas à le recevoir. Elle préparait avec attention ses affaires pour le lendemain, comme l'avait deviné le maitre Templier.


'' Bonsoir Asora, désolé de te déranger ''.

Il hésitait sur la teneur de ses propos et ferma la porte derrière lui avec une violence inattendue.

'' J'ai besoin de ton aide ''.

Lorsque tous les Templiers répondirent à l'appel le lendemain matin alors que l'aube se levait à peine, Jiven était d'une humeur morose. Une colère non dissimulée s'échappait de lui tandis qu'il se remémorait la veille. La petite apprentie lui avait confirmé ses doutes. Nul trace de Cely sur cette vaste terre. Pour la première fois depuis bien longtemps, Jiven s'accorda le droit de penser à la vengeance, priant en contre-partie le Bénu de bien vouloir la lui accorder en retour et de lui pardonner pour ce qu'il adviendrait.

Jiven était perdu dans ses pensées sur le chemin de Cydonia. Ils seraient bientôt arrivés en espérant qu'il ne serait pas trop tard, mais toutes ses pensées étaient tournées vers sa défunte femme et surtout, vers son fils. Il avait senti l'aura rassurante de son ami sur les lieux mais craignait le pire pour le petit garçon. Jiven ignorait comment l'elfe avait trouvé la mort et si l'enfant était présent à ce moment là. Il pensait au pire et ne pouvait s'empêcher de penser à sa dernière élève de passage. Au fond de lui, le maitre templier espérait que Aerin ne tomberait pas dans les mêmes folies qu'elle.
Ce fut une aura bien connue de sa mémoire pour l'avoir si longtemps troublée qui le ramena sur terre. Que faisait la reine Amazone sur le chemin de Cydonia ? Jiven savait que cette dernière avait monté une alliance avec son ancienne cité mais il espérait qu'elle ne soit pas là pour ça justement. Il donna un instant les reines du commandement à un des Templiers et se mit en route en direction de la reine Amazone.

La jeune femme était tellement fière sur sa jument que le maitre templier mit un certain temps à se rappeler que ce n'était pas que ce n'était pas la sienne. Il se décida sur l'action à tenir envers l'amazone et la meilleure solution qu'il trouva fut de lui barrer le chemin avec sa propre monture. En réalité, il avait exagéré, la jeune femme n'était pas sur sa jument mais se tenait sur le devant la carriole qui la transportait. Son ventre arrondi se voyait maintenant clairement malgré l'armure qu'elle arborait. Le sang de Jiven se glaça. Malgré son état, elle partait en guerre ?


'' Noble Dame, que vois-je ? Tu pars en guerre malgré ton état ? ''

La colère passagère de l'amazone suite à cet arrêt laissa place à l'humour.

'' Mon vieil ami, je ne saurais rester sourde aux appels en détresse. ''

Le maitre templier et la reine amazone décidèrent d'unir leur force même si Jiven passa le reste du trajet qui les séparait du champs de bataille à tenter de la dissuader d'y participer. Il ne voulait surtout pas qu'il lui arrive quoi que ce soit, il ne voulait surtout pas que Jacen connaisse le vide que la disparition de Celyween avait laissé en lui. Le maitre templier écouta la future mère lui exposer son plan d'attaque dans lequel il reconnaissait les touches de sa fille ainée. Lorsqu'ils furent sur le point de lancer l'assaut, il ne put s'empêcher de dire :

'' Cela ne m'avait pas manqué depuis la dernière fois ''

Philéa lui répondit sur le ton de la plaisanterie.
S'il avait plus ou moins réussi à la convaincre de rester en retrait, il se doutait qu'elle s'en tiendrait au plan initial qui déjà la mettait en sécurité. Plus ou moins.

Voyant les 3000 lances en contre-bas, il ajouta :


'' Je ne crains pas les épées et les boucliers, ma Dame. Je crains plus la réaction de ton époux lorsqu'il apprendra ta présence ici. ''

Sur ces derniers mots, ils entreprirent de se lancer à leur tour dans la bataille. Cimeterre à la main, le maitre Templier se lança à corps perdu dans la bataille, prenant à revers avec ses compagnons d'armes et les amazones, ce qui était l'armée d'Erathia.
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Agranos
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyMar 15 Mar - 15:50

Dans quelle galère il s'était fichu ! AGranos ne s'énervait pourtant que très rarement, mais cette fois, il ne put s'empêcher de se maudire. Pourquoi ? Pourquoi donc avait t'il attendu tout ce temps ? La décision de quitter Cydonia ne datait pourtant pas d'hier bon sang ! Depuis ses quinze ans Le cydien ne rêvait que d'une chose: quitter cette ville ou tout le monde le haïssait pour retrouver sa mère. Et tout cela allait être réduit a néant, a cause de son indécision il ne verrait probablement pas l'aube. Pourquoi Agranos avait d'abords préféré intégrer l'ordre des zélotes pour acquérir de la puissance ? Pourquoi alors ne pas avoir déserté quelques années plus tard ? alors qu'il était devenu suffisamment fort. La réponse était simple mais Agranos la répugnait: il s'était ramollit, la vie dans l'ordre zélote et le foyer relatif que celui ci lui avait offert avait fait perdre au jeune guerrier ses objectifs premiers. Il avait fallut que leur grand chef Lymion se fasse assassiner pour qu'Agranos se rende compte que sa vie n'était pas destinée a servir l'ordre zélote, a partir de la il avait encore mis plusieurs mois pour préparer son départ. Tout avait été réglé au millimètre prêt . Il avait mis en ordre toutes ses affaires et même trouvé un équipage pour quitter la ville, rien ne semblait plus pouvoir empêcher le zélote de réaliser ses projets. Il avait fallu que le destin s'en mêle, ce foutu cavalier avait commencé à assiéger Cydonia la veille du départ d'Agranos, a partir de ce moment son projet de s'enfuir était tombé à l'eau, l'équipage qu'il avait réquisitionner s'était enfuis, les zélotes était rentré en état martial. Agranos avait donc du suivre le mouvement . Et maintenant il allait mourir, et qui plus est pour défendre une ville qu'il détestait . Quelle cruelle ironie! Tous les projets du jeune homme avaient été réduit à néant, à une journée près sa vie allait être gâché.

Voila les sombres pensées que ruminaient Agranos en écoutant le discours de son consul. discours qui était vide de sens pour lui,
"Cydonia fera face seul". Le zélote s'en serait douter tout seul

"Chaque homme, et chaque femme ici sait ce que la liberté demande comme tribut. Chaque homme et chaque femme ici a aimé sa liberté, non pas parce qu'elle a été offerte, mais parce qu'elle a été remportée, et protégée. Êtes-vous prêts à abandonner jusqu'à votre nature de Cydien? Êtes-vous prêts à abandonner votre humanité? JE NE LE SUIS PAS!"La liberté ! avait il au moins été libre une seule fois dans sa vie.

"SOLDATS! Citoyens libres! Le courage est un luxe qu'on ne peut se permettre. Le courage ne sauve pas des vies, ne nourrit pas nos enfants, ne protègent pas nos femmes. Levez-vous, Citoyens Libres! Le courage ne nous sauvera pas, mais notre bras le peut! Il peut abattre nos ennemis, il peut porter le bouclier qui protège nos enfants, il peut étreindre nos femmes." Au moins une chose sur laquelle il s étaient d'accord, le courage ne les sauverait pas, en revanche Agranos n'avait rien que son bras puisse défendre.

"Cydonia n'est pas notre mère. C'est notre enfant, à tous! Levez vos bras, Citoyens! Protégez votre enfant, Défendez sa vie!" Agranos se renfrogna, c'était sa vie qu'il défendrait, et rien d'autre
Mais il devait bien cependant avouer quelque chose, s'il ne devait rien aux habitants de Cydonia, le zélote avait une dette envers l'ordre qui l'avait entraîné et nourris pendant cinq ans. C'était sans doute la seule chose qu'il regretterait un tant soit peu une fois partit de cette cité. Agranos avait une dette, et il détestait cela. C'est pourquoi quand il se rangea avec les autres zélotes pour partir à l'assaut il cessa de se maudire et de maudire son sort. Quel que serait l'issue de la bataille, elle solderait ses comptes. * au moins si je survis je n'aurais pas de mal a disparaître de Cydonia* songea t'il amèrement en observant les 3000 soldats ennemis rassemblés a quelques kilomètres de la,*si je survis...*.


A moooooooooooooort!!"


Agranos abandonna toute hésitation et tous regrets, il ne fit qu'un avec les zélotes qui s'élançaient vers la même mort certaine que lui. Étant les meilleurs guerriers de la cité ils seraient sacrifiés en premiers, c'était d'une logique imparable.... et effrayante. Le choc des deux armées se rencontrant fut effroyable, les zélotes, mués par l'énergie du désespoir et par la rage balayèrent les premières lignes ennemis. AGranos avaient laissés ses compagnons mieux armés que lui encaissés les premiers coups. Lui ne possédait que ses poing et ses pieds comme armes. Il vit un premier zélote s'effondrer devant lui, une lance planté en plein coeur. Son assaillant s'apprêtait a achever son oeuvre de mort, Agranos s'élança. Son premier coup de pied fouetté désarma l'Erathien. Celui ne put rien faire que le coude d'Agranos lui percuta violemment la figure faisant exploser son nez dans une gerbe de sang. Agranos esquiva de justesse la lance qu'un deuxième erathien avait pointé vers son cœur, l'arme revint et taillada profondément le bras gauche d'Agranos. Le regard de ce dernier croisa alors celui de son adversaires. La bataille sembla un moment se figer, les combattant qui s'entre tuaient autour d'Agranos n'était plus rien, seul comptaient les yeux noirs de celui qui allait prendre sa vie, comme au ralenti, Agranos vit l'Erathien s'élancer vers lui pour l'achever. Le lancier s'écroula, la gorge ouverte. Le zélote qui venait de sauver la vie d'Agranos ne lui accorda pas un regard et repartit dans la bataille ne brandissant son sabre. La bataille reprit une vitesse normale et Agranos vit du coin de l'oeil un autre lancier se précipiter sur lui. Avec son bras blessé il ne pourrait pas le contrer au corps à corps. De sa main valide il mobilisa une puissante bourrasque de vent qu'il envoya sur son adversaire, la rafale souleva un important nuage de poussière qui aveugla un instant l'erathien. Avant que se dernier ait put se remettre Agranos lui arracha de son bras valide la lance qu'il tenait dans ses mains et lui enfonça dans le crane. La bataille se clama alors momentanément pour Agranos qui évalua la situation, il était au centre du régiment de zélote qui s'étaient introduit bien plus profondément dans les rangs adverses que le reste des soldats et recrues partis a l'assaut un peu après. Autour de lui Agranos voyait ses compagnons d'armes lutter contre un nombre toujours plus important d'adversaires, ou qu'il regardait les ennemis s'étendaient à pertes de vue. La situation semblait désespéré quand Agranos en tendit ce cri venue des régiments de recrues


- Templiers et Amazones sur les arrières d'Erathia,Templiers et Amazones à la rescousse !"

Une clameur d'espoir monta de l'armée cydienne et Agranos vit en effet les régiment d'amazones et de templier déferler sur l'arrière de l'armée. Ce renfort inespéré jeta un bref doute sur l'armée erathienne. Le sergent qui menait les zélotes en profita pour hurler la retraîte. Les zélotes parvinrent a se frayer un passage jusqu'au gros des forces cydiennes. Puis reprirent la bataille aux côtés des citoyens et soldats. Le sergent s'approcha d'AGranos.

" Va te faire soigner ! Tu ne peux pas te battre avec un bras estropié."

Agranos hocha la tête. Brisant au passage la nuque d'un erathiens égaré dans les lignes ennemis d'un puissant revers de main , Agranos se précipita vers les soigneurs en retraît de l'armée. Il arriva devant une belle jeune femme a la peau sombre et aux longs cheveux noirs qui tentaient tant bien que mal de soigner les blessés léger de l'armée. Agranos crut vaguement la reconnaitre pour l'avoir déja croisé dans Cydonia, il lui tendit son bras blessé.

"Tu peux faire quelque chose pour ça ?"
[sa s'adresse a toi Aziril]


[b]
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Reine Amazone
Philéa
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyMer 16 Mar - 17:12

Ce fut en pleine discussion avec sa fille ainée que la lettre lui parvint. Les relations entre les deux femmes n'étaient pas au beau fixe et ce depuis maintenant un certain temps, mais elles avaient su comprendre en compte l'ampleur de la situation et faire en sorte de remettre à plus tard les sujets fâcheux qu'elles avaient à peine commencé à aborder. L'enveloppe cachetée n'augurait rien de bon et la reine amazone hésita presque à l'ouvrir. Lorsqu'elle l'eut fait, elle ne regretta pas. Anatoli Clari appelait à l'aide l'ensemble des peuples d'Azthia pour lutter contre le mal qui se répandait sur sa cité. Philéa n'aurait pas donné cher de la peau du dirigeant de la belle cité s'il en venait à de tels extrêmes. A situation urgente réaction urgente.

« Eléa, aide-moi à me lever ».

La jeune femme s'exécuta et aida sa pauvre mère enceinte à se lever. Si Philéa n'avait pris que cinq ou six malheureux kilos, elle commençait sérieusement à les sentir ainsi que la fatigue qui accompagnait en général cet état typiquement féminin. Ensemble, elles se rendirent dans la salle du Trône pour convoquer une assemblée. Malheureusement, Kiera n'était pas là et c'était un problème épineux pour préparer un plan de bataille ou encore, pour convaincre ses fières amazones de venir en aide à leur ennemis d'hier. Lorsque les représentantes de chacune des factions de l'armée amazone furent présente, la reine prit la parole, Eléa à sa droite.

Sa voix ferme trahissait plusieurs sentiments à savoir la fatigue mais aussi l'urgence et une certaine autorité qui se dégageait de toute façon naturellement d'elle.


« Mesdemoiselles, l'heure est grave. Cydonia nous appelle à l'aide et notre devoir est d'y répondre ».

Quelques contestations s'élevèrent autour de la table et ce fut la princesse qui dut frapper du poing sur la table, au plus grand étonnement de sa mère. Depuis quand se montrait-elle favorable à une quelconque aide envers les peuples extérieurs ? Quoi qu'il en soit, la souveraine amazone en profita pour poursuivre son discours :

« Je ne vous demande pas votre avis. Je suis consciente que nombre d'entre vous ont quitté cette cité de peur d'en devenir les esclaves mais nous avons noué un pacte avec Cydonia et ne pas leur venir en aide serait le briser. Nous sommes des femmes, nous respectons notre parole quoi qu'il arrive. Si nous n'allons pas là-bas, lorsque viendra notre tour, il n'y aura personne pour nous pleurer ».

Les murmures s'élevèrent quelques instants encore autour de la table. Toutes n'approuvaient pas la décision de leur souveraine de s'allier aux autres peuples mais toutes savaient que c'était nécessaire à leur survie et l'acceptaient. Avec plus ou moins d'entrain ce que Philéa comprenait parfaitement. Lorsque le calme fut revenu, elle reprit, plus calmement cette fois :

« Nous devons partir à l'aube mais pas sans un plan d'attaque ».

A nouveau, des acclamations se firent entendre et ce fut encore une fois Eléa qui y mit fin.

« Nous devons réfléchir à protéger la cité tout en protégeant la leur. Le plus judicieux serait sans doutes de déterminer qui partira avec toi mère et qui restera ici pour protéger les nôtres. Pour ma part, ma rapière te protègera, même si, dans ton état, il vaudrait mieux que tu restes ici ».

Un sourire naquit sur les lèvres de l'amazone lorsqu'elle lui répondit, dans le silence qui s'était fait autour de la table :

« Ton devoir est de rester auprès de nos sœurs et de les protéger, le mien Eléa, est d'être sur ce champs de bataille pour honorer celles qui vont mourir. Néanmoins, je suis d'accord avec toi, il nous faut diviser l'armée, je ne peux pas me permettre de faire courir le moindre risque à la cité, même au nom d'une alliance. »

Eléa fit la moue, peu convaincue de ce que venait de dire sa mère. Pour la princesse, aller combattre dans son état était un risque inutile. Depuis quand faisait-elle preuve d'autant de maturité ?
Les discussions prirent place.
Eléa, honorée d'être celle qui garderait la cité, aurait pour charge de veiller sur Kriisten, celle ne participant pas au combat. La connaissant, Philéa se doutait qu'elle préfèrerai taper sur les Cydiens plutôt que sur les Erathiens ! Il fut ensuite décidé que les cavalières resteraient dans la cité, ainsi que la moitié des lances et des Sentinelles. Ainsi, Muria serait relativement protégée. De toute façon, la souveraine faisait confiance à sa fine stratège de fille pour tirer profit de chaque recoin de la cité ou de la forêt en cas d'invasion. La question étant réglée, il fallait maintenant savoir quel serait le plan d'attaque.


« Je pense que le plus judicieux serait de tenter de les prendre à revers. Si on se remémore nos anciennes batailles, c'est souvent ce qui nous a sauvé la vie ».

Philéa se remémora la missive.

« Inutile de se contenter d'un « si » Eléa, nous les prendrons à revers ».

Devant l'air étonné autour de la table, la reine poursuivit :

« Anatoli n'a noté que peu de choses dans cette lettre, mais il a précisé que les forces étaient aux portes de la cité. Nous arriverons donc de telle sorte que nous pourrons les prendre à revers. Je connais la cité, je connais aussi Anatoli pour savoir qu'il aura lancé l'armée de front, nous attaquerons donc à revers, poursuivez. »

Philéa écouta les divers points de vue qui s'offraient à elle et force était de constater que cette cité tournerait parfaitement bien sans elle. La relève était assurée, que ce soit sa fille ou les autres amazones, elles sauraient s'en sortir quoi qu'il arrive, même si elle venait à mourir. Ce que, bien sur, la jeune femme ne souhaitait pour rien au monde, ne serait que pour préserver la vie qui naissait en elle d'une part, et d'autre part, pour tuer l'enfant de salaud qui lui avait volé sa précieuse Jelenna. Si elles gagnaient cette bataille, cela serait un bon début de vengeance pour la jeune mère.

« Mère, que choisis-tu ? »

Philéa reprit le cours de la conversation et fit un point sur tout ce qui avait été dit. Elle savait par où arriver pour prendre à revers l'armée, en espérant que le Consul ne s'était pas trompé en écrivant ''les portes de la cité''.

« Avec les Sentinelles dont je disposerais, nous enverrons une première salve de flèches sur leur armée, le temps pour les élémentaires de rejoindre la forêt et de se mettre en place. Katarah, ta stratégie me semble la plus correcte. Les élémentaires d'eau s'allieront pour créer un terrain suffisamment boueux de façon à ce que les élémentaires manipulant la terre puisse emprisonner les jambes de nos ennemis. Quant à tes soldats qui manipulent le feu, je les enverrais en première ligne accompagnées des lances, une fois qu'il ne sera plus possible de tirer des flèches. Eléa, tu garderas avec toi les filles manipulant le vent ».

Pour les élémentaires, c'était réglé. Katarah manipulait l'eau, elle serait donc aux côtés des troupes dans la forêt et réfléchissait désormais au plus logique pour mettre en œuvre la stratégie de sa reine. Restait les Sentinelles, les élémentaires de feu et les lancières. Pourquoi Kiera n'était pas là ? Restaient Gaya, à la tête des Sentinelles lionnes, Gäelle à la tête des Sentinelles guêpes et Arya à la tête des Sentinelles aigles. Bien …

« Je resterais sur la colline, en retrait, avec nos Phoenix. Maria, tu désigneras un groupe chargé de rapatrier les blessées jusqu'à moi, pour finir, je les protégerai à ma façon. Pour le reste, nous commencerons par une attaque des Sentinelles comme je le disais et lorsqu'il ne sera plus possible de le faire, les Salamandres ainsi que les Louves, les Lionnes et les Guêpes iront au combat. »

Une dernière chose à régler :

« Les Salamandres attaquerons les premières, après bien sur avoir enflammé dans un premier temps les flèches durant la première salve. Des questions ? »

Quelques questions fusèrent, mais plus de l'ordre de détails. Philéa y répondit et leur donna rendez-vous le lendemain. Elle remarqua le regard inquiet de chacune des Sentinelles lorsqu'elle quitta la table, Eléa à sa suite.

« Je pourrais t'être utile, autant sur le champs de bataille que pour te soigner et te protéger. »

« Ça ne te ressemble pas de t'inquiéter pour ta vieille mère, au contraire. Ta place est ici Eléa, sans toi, cette cité serait sans tête. Tu veilleras sur elle jusqu'à mon retour. Maintenant, aide-moi à préparer mes armes et mon armure veux-tu ? »

Le lendemain arriva bien trop vite. Chaque amazone désignée pour la bataille avait revêtue sa cuirasse avec l'insigne qui dépendait de son régiment. Philéa avait enfilé son armure et remarqua la présence de sa fille ainée. Roxanne avait été attelée à une espèce de carriole et la princesse ordonna :


« Je ne tiens pas à ce que ton mari m'en veuille de t'avoir laissé partir, aussi, je te demanderai simplement de ne pas monter à cheval. »

Ce fut un regard inquiet qui accompagna le départ du cortège mais Philéa l'interpréta comme un espoir. Si sa fille s'inquiétait, c'était bel et bien qu'il y avait encore un peu d'amour envers elle dans le cœur de la petite.

Elles étaient parties depuis un moment, à pied, il fallait un peu plus de temps que prévu, même si certaines amazones avaient emprunté des chevaux, la moitié marchait. Le paysage défilait avec une lenteur déconcertante et la reine amazone se demandait quand enfin elles pourraient entrer en guerre et satisfaire leur alliance ! Elle était perdue dans ses pensées lorsque la carriole s'arrêta et que, malgré la colère apparente, elle entendit la voix bien connue de Jiven.


« Mon vieil ami, je ne saurais rester sourde aux appels en détresse ».

Si Jiven était là, cela signifiait que les Templiers étaient à ses côtés … et que Jacen en faisait parti. Mais la réaction de Jiven induisait le contraire et la reine amazone n'eut aucun mal à comprendre que son époux n'était pas encore revenu de Silmarie. En parlant de cela … que faisait l'armée silarienne ? Elle s'était doutée que les Almers ne viendraient pas en aide aux Cydiens, Maladie les ayant réduit aux silence comme elle l'apprit à Jiven, mais pourquoi Jacen n'était-il pas revenu ? Elle posa la question à Jiven alors qu'ils venaient de finir de mettre au point le plan d'attaque. Il n'y avait qu'à rajouter les Templiers avec les amazones et pour les soigneurs, il suffirait qu'ils restent aussi avec elle. Ce n'était pas un problème, non, le souci résidait dans ce que son vieil ami lui annonça. Celyween était morte et cela n'annonçait rien de bon. Il était affecté par la nouvelle, c'était évident, et Philéa ne put que compatir, ayant désormais peur pour la vie de son mari.


« Jiven, crois-tu que l'absence de Jacen et de l'armée de Silmarie soit de mauvaise augure ou suis-je la seule à m'en inquiéter ? »


L'homme confirma ses doutes. Il s'était forcément passé quelque chose à Silmarie pour retarder le retour de Jacen, sinon, comment expliquer qu'Eléa était rentrée bien avant lui à Muria ? Philéa et le templier discutèrent ensemble, les Templiers se mêlant aux amazones en direction du champs de bataille.
Alors qu'ils n'étaient plus très loin, on entendait presque les clameurs de guerre, Philéa entendit une autre clameur, provenant de ses rangs. Lorsqu'elle se retourna, Kiera, accompagnée de Thémis, était à ses côtés. La jeune femme paraissait inquiète.


« Dame, que faites-vous là ? N'entendez-vous pas les clameurs de la guerre ? »

Fidèle Sentinelle.

« Si, je les entends, et comme je le disais au maitre templier que voici, je suis à même de décider de mon destin. Rejoindras-tu nos rangs Kiera ? »

La jeune femme hésita sur ce qu'elle devait faire mais se ravisa. Si Philéa avait fait tout ce chemin, il était inutile de tenter de la dissuader de retourner dans la cité amazone. Elle combattrait, comme elle l'avait toujours fait par le passé et comme elle continuerait sans doutes de le faire quoi qu'il arrive. Non, la chef des Sentinelles préféra écouter le plan d'action et ajouta simplement :

« Je resterai à vos côtés. »

Philéa accueillit la déclaration avec un sourire. Kiera était son garde du corps et sa plus fidèle Sentinelle, elle le démontrait encore une fois. A cet instant, Philéa reconnut alors la petite Thémis et se souvint du don particulier que la petite possédait. Et puis … mieux valait la garder près de soi car s'il lui arrivait malheur sur le champs de bataille, Anatoli serait furieux !

« Thémis Clari, tu m'as proposé ton aide il y a de cela un petit moment aujourd'hui. Je ne sais ce que vous avez trouvé à Erathia mais peu importe, le moment est mal choisi. Je te demande seulement de rester à mes côtés durant cette bataille, pour soigner les blessés certes, mais aussi pour rester en vie. »


La jeune fille n'opposa pas vraiment de résistance, visiblement, elle n'était pas très motivée à aller se battre. Sans doutes préférait-elle la sureté du soigneur. A présent, la bataille était devant leurs yeux. La remarque de Jiven la fit sourire, elle tapota un instant l'épaule de son ami avant d'ajouter :

« Veilles à ce que le plan soit exécuté sans fantaisie, et crois-moi, il n'aura pas de quoi se plaindre ».

Jiven attendit. La première salve de flèches enflammées s'envola en direction des 3000 lances en contre-bas. Qu'étaient-ils si ce n'était une faible chance de remporter la bataille face à cette immense armée ! Philéa comprenait à présent deux choses : seuls, ils ne parviendrait pas à les combattre et enfin, elle comprenait pourquoi Anatoli avait ravalé sa fierté pour faire appel à tout le monde. Ses doutes étaient confirmés concernant les elfes mais peu importait, la bataille avait déjà commencé. Les élémentaires étaient déjà parties en direction de la forêt toute proche de la zone de combat et certaines avaient déjà commencé leur labeur. Lorsque la salve des amazones s'arrêta, le reste suivi comme prévu dans le plan initial. Kiera observa un instant Philéa qui lui fit signe d'y aller. La jeune femme avait beaucoup de talents et cela, Philéa le savait parfaitement ! Elle ne se faisait pas de soucis pour elle. Les soigneurs, qu'ils soient amazones, templiers ou cydien pour Thémis, restèrent à ses côtés. Elle les fit descendre en contre-bas, sur une colline plus proche. Il y avait deux avantages à cela : le premier était de voir la bataille en « hauteur » et donc de pouvoir donner des ordres plus facilement en conséquence et le deuxième, était de pouvoir mettre en œuvre sa capacité spéciale sans pour autant blesser qui que ce soit et laisser entrer n'importe qui. Alors que les soigneurs s'étaient regroupés autour d'elle, le vent commença à se renforcer, sa tornade protectrice était lancée autour d'eux. Rien ni personne ne pourrait entrer ou sortir sans son autorisation. Alors Jiven, de quoi avais-tu peur ? Croyais-tu la reine amazone assez folle pour mettre la vie de ses enfants en danger ?



[ Cf, l'armée amazone est divisée en :
– Sentinelles : sentinelles combat à mains nues (Aigles), sentinelles combat à l'arme (Guêpes) et sentinelles combat transformation animale (Lionnes)
– Cavalières : Ours
– Fantassins et lances : Louves
– Elémentaires : vent (Moineau), eau (Requins), terre (Chiennes), feu (Salamandres)
– Soigneuses : Phoenix

Post réalisé avec l'accord via chatbox de Kiera et Thémis.
Les élémentaires d'eau et de terre ont déjà commencé leur boulot, c'est à dire comme expliqué dans ma réponse, qu'elles ont commencé à mouiller le sol pour l'eau et à affermir une prise de terre sur les jambes des Erathiens pour la terre. Ceci étant ma première participation à un combat, je m'excuse par avance des erreurs éventuelles.]
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Kiera
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptySam 19 Mar - 12:34

Erathia était loin derrière nous.
Je n'étais pas sure de ce qui m'avait conduite à la cité perdue mais désormais, j'étais sure de savoir ce qui m'empêcherait d'y retourner seule. La cité des morts à nouveau éveillée me faisait froid dans le dos et je n'avais malheureusement pas de bonnes nouvelles à annoncer à ma reine. Plus que la colère d'une souveraine, je craignais sa peine immense. Ses attentes réduites à néant par les minces espoirs qu'elle avait pu fonder en moi. Plus que tout, je redoutais de retrouver le visage accablé par l'absence de sa cadette de Philéa. Les deux jeunes femmes avec moi étaient sans doutes aussi choquées que moi par cette découverte et nous avions chacune une nouvelle mission, au delà de celle qui était de retrouver la petite Jelenna. Siobhan devait prévenir son ordre, Thémis son père et moi, ma cité. Chef des Sentinelles, en ces temps troublés, j'en regrettais presque ce titre prestigieux qu'offrait la cité des femmes !
La jument albinos hennit, me tirant définitivement de mes pensées. La petite demoiselle templière avait quitté depuis quelques heures notre groupe pour rendre son rapport et nous nous étions quittées sans plus un mot. Sans doutes reviendrait-elle à Muria sous peu pour proposer à nouveau son aide. Je ne comprenais pas sa position. La mienne était claire, en tant que chef des Sentinelles, que garde du corps attitré de Philéa ou encore, de la petite princesse, j'avais pour devoir d'aller la chercher et la secourir quand sa mère et sa sœur ainée ne le pouvaient pas. J'avais partagé la vie de cette petite fille et m'étais fait appréciée d'elle sans le rechercher. Je la connaissais et au nom de ce lien, je la cherchais mais elle ? Elle n'avait rencontré la gamine que dans un songe, et je ne comprenais pas le lien étrange qui la reliait à l'enfant, qui la poussait à nous aider. Je n'avais pas fait part de mes doutes à Philéa, de peur que cette dernière ne m'en veuille, mais je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qui poussait ce genre de personnes à nous aider. Je savais que Thémis n'était à mes côtés que pour son père, pour le voir enrager, mais j'ignorais les intentions de la jeune Siobhan et cela ne me plaisait guère. Elle n'avait rien de méchant, rien d'agressif, mais j'étais soulagée de la voir s'éloigner, emportant avec elle mes questions sans réponses.

Thémis avait demandé mon aide pour rentrer en paix à Cydonia. Sans doutes les soldats croisés à Erathia et les rumeurs qui courraient ne lui rendaient-elles pas la tâche facile et j'acceptais. Je serais bientôt rentrée, les deux pieds bien ancrés dans ma cité tant aimée, un verre à la main dans le précieux bar de Gaëlle. Mes discussions avec elle me manquaient particulièrement et je ne pouvais m'empêcher de me demandais comment elle allait en l'absence de nouvelles. En même temps, je ne l'aidais pas vraiment à m'en donner en étant toujours par monts et par vents. Shirayuki frissonna alors que nous n'étions qu'à quelques minutes de la cité. Je connaissais ce frisson, ce n'était pas de la peur qui animait la jument albinos mais l'excitation. Comprenant cela, je faisais signe à Thémis de me suivre et lançais l'animal au galop.
Il ne nous fallut que quelques minutes pour arriver sur une colline surplombant la scène. La bataille faisait rage et il me fallut retenir Shira pour qu'elle ne s'y jette pas à corps perdu. Utilisant le mysticisme, je tentais de percevoir qui étaient les belligérants. Kriisten était-elle repartie pour attaquer la cité ? Non, c'était peu probable. Il me fallu moins d'une minute pour comprendre. Erathiens.
Ils attaquaient la cité en nombre et les cydiens avaient bien du mal à les repousser. Ils étaient perdus. Thémis avait beau observer la même scène que moi, il fallait bien avouer qu'elle n'était pas prête à se trouver au beau milieu d'une bataille vu la tête qu'elle faisait. Je décidais de prendre les devants en l'éloignant.

Mon idée était surement bonne, mais je tombais sur quelque chose de bien pire que la bataille en préparation.


« Dame, que faites-vous là ? N'entendez-vous pas les clameurs de la guerre ? »

Mon inquiétude avait dépassé mes mots. Philéa était là, devant moi, en armure et prête à combattre sur le champs de bataille. Je ne pouvais tolérer cela, je ne pouvais tolérer qu'une femme enceinte puisse combattre sans ne rien dire, surtout quand il s'agissait de ma reine. Mon interlocutrice ne manqua pas de me remettre à ma place et me demanda si je comptais les aider. A vrai dire, ma mission n'était pas là, mais avais-je réellement le choix ? Certes je devais lui raconter ce qu'il s'était passé, ce que j'avais découvert, mais à quoi bon pour le moment alors que les Erathiens étaient aux portes de Cydonia ?

« Je resterai à vos côtés. »

Ce qui suivit ne me concernait pas. Ma mission était à présent de protéger ma reine, rien de plus. Aucune autre vie n'était importante à mes yeux, pas même la mienne.

La première salve, la deuxième, je suivis les différentes salves. Nous étions amazones, réputées pour être de bonnes archères. Combien en avions-nous tué ? Quelle était notre chance de survie ? Ces questions ne se posent pas dans la bataille. Après un dernier regard pour les soigneurs et la reine, je partais sur le champs de bataille auprès de mes sœurs. Restant en arrière, à quelques mètres du lieu de combat, je prenais mon arc et commençais à descendre un à un les soldats à ma portée. Si l'un d'entre eux venait à ma rencontre ? Sachez mes amis qu'une flèche s'utilise de diverses façons, et si en plus vous m'offrez un glaive sur un plateau, autant vous dire que vous me tentez !
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Iréa
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptySam 19 Mar - 16:14

Iréa caressa distraitement le pelage sombre de Gwynt, perdue dans ses pensées. L’attaque de Bête n’avait fait qu’aggraver la brèche que la bataille de Tamawa avait commencé, tout doucement, à ouvrir dans son cœur. Le poids de l’impuissance et le goût amer des remords lui étaient depuis peu familiers. Inutile. Elle n’avait servi à rien. Même une apprentie avait été plus utile qu’elle pour tenir tête au serviteur d’Azael. Bien qu’Asora ne soit pas n’importe quelle apprentie et qu’elle ait déjà affronté et vaincu le Cavalier de la Bête.
A Tamawa, elle était arrivée après la guerre. Littéralement. La jeune femme n’avait pas participé à la bataille mais ce jour était gravé dans son esprit à elle aussi. Après une longue chevauchée, de retour de mission, elle avait trouvé la ville détruite, les ruines couvertes de sang et de cadavres. Elle avait lancé Gwynt aussi vite que possible à travers la cité jusqu’au Temple, pour savoir ce qu’il s’était passé et faire son rapport. Elle avait aidé comme elle pouvait, à rassembler les corps, comptant avec angoisse ceux des Templiers qu’elle reconnaissait, à déblayer les gravats, à soigner les blessés.
Tamawa.
Sa maison depuis qu’elle avait quitté Ptot Tàh à l’âge de treize ans.
Dévastée par l’armée d’Azael, maudit soit-il. Et elle n’était même pas là pour la défendre.
Maintenant, elle était en route pour revivre en direct le cauchemar de ce matin-là. Avec la bataille qui précédait en plus. La culpabilité de n’avoir pas été là en moins.
La Templière avait été affecté à la division des Pilleurs, sous les ordres de maître Jiven. Ce serait sa première bataille, mais pas son premier combat. Elle avait rapidement montré d’étonnantes dispositions pour le maniement de l’épée, aussi son orientation vers la branche combattive de l’Ordre avait semblé évidente.

***

Iréa attacha Gwynt près de l’endroit où les soigneurs attendraient, en arrière de la bataille. Elle tenait trop à sa monture pour lui faire courir le risque d’une guerre à laquelle elle ne survivrait sans doute pas longtemps, et, de toute façon, elle savait à peine se battre à cheval. Elle serait bien plus efficace à pied. Elle décrocha le manche de son arme de sa ceinture et, s’efforçant de se concentrer, elle rejoignit maître Jiven et les Pilleurs.


***

« Combattre, c’est une question d’équilibre, lui avait dit un jour maître Wellan. Equilibre entre la conscience et les réflexes. Equilibre entre le courage et la peur. Equilibre entre l’obéissance et l’instinct. »

L’équilibre entre la conscience et les réflexes, c’était rester lucide tout en laissant son corps parler.
L’équilibre entre le courage et la peur, c’était écouter à la fois l’un et l’autre. Ne pas tenter d’actions suicidaires mais ne pas se faire tuer en restant paralysé par l’effroi.
L’équilibre entre l’obéissance et l’instinct, c’était suivre les ordres pour éviter de ficher en l’air le plan, sans pour autant annihiler toute initiative personnelle.
Facile à comprendre. Plus dur à appliquer.
Iréa virevoltait au milieu des soldats Erathiens, sa lame bleue se détachant sur le gris des armes et des armures. Elle cherchait l’équilibre et elle pensait l’avoir trouvé.
Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. Elle avait eu du mal à vaincre son angoisse au moment de la charge. Tout était étrange, différent de ce qu’elle avait vécu jusque là. Des lignes serrées. Un nombre écrasant. Des adversaires caparaçonnés de la tête aux pieds. Des lanciers, essentiellement. Il lui avait fallu adapter ses mouvements, son usage de son arme et du bouclier, sa façon de combattre en somme, ce qui lui avait valu plusieurs estafilades lors des premiers échanges de coups.
A présent, elle reprenait confiance en elle.
Elle anticipait mieux les mouvements de la lance, réussissait plus facilement à passer sous la garde de ses adversaires, savait où frapper pour en finir rapidement.
L’épée turquoise se teintait de rouge sombre, les vêtements de la jeune femme étaient poisseux de sueur et de sang. Le sien et celui des autres.
Avertie par son instinct et mue par un réflexe, Iréa se retourna et para l’attaque traîtreuse d’un lancier. Elle tenta de planter son épée dans l’aisselle de son adversaire, au niveau de l’articulation, échoua, se baissa pour éviter le manche de la lance qui cherchait à la précipiter insidieusement dans les bras de son adversaire, parvint à faire un roulé-boulé entre ses jambes, se retrouva derrière lui et lui taillada l’arrière des genoux. Le lancier s’effondra, incapable de tenir debout avec ses tendons sectionnés.


« Bien pour ça que je porte des protections aux genoux, marmonna-t-elle plus pour elle-même que pour son adversaire qui ne l’avait probablement pas entendue. »

Iréa n’hésita pas une seconde et l’acheva sans remords en le frappant à la tête. Habituellement, elle ne se serait pas conduite ainsi, mais la guerre, et surtout la guerre contre les Erathiens, était différente. Elle ne se battait pas contre des hommes qui avaient une famille et des amis, mais contre des abominations sans âme.
L’Almer para de sa lame bleue le coup de l’adversaire suivant qui, sans lui laisser le moindre répit, avait tenté de l’empaler.
Esquiver, parer, frapper.
Se protéger, blesser, tuer.
Encore et encore.


Dernière édition par Iréa le Jeu 24 Mar - 11:51, édité 1 fois
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyMer 23 Mar - 13:15

Cette mission était sans doutes une erreur.
Sans doutes aurais-je préféré ne pas avoir eu cette stupide pensée de vouloir aider cette noble souveraine à retrouver sa fille cadette. Jelenna Ryran était certes quelqu'un d'important, et ma présence dans l'expédition vouée à son sauvetage, ou tout du moins, à en apprendre plus sur son enlèvement, indispensable au nom de l'alliance nouvelle entre la cité des femmes et son ennemie, mais je me demandais maintenant sincèrement pourquoi j'étais venue. Si je n'avais pas eu cette excès de zèle, sans doutes aurais-je pu être plus utile ! Le bruit de la bataille se fit entendre au loin bien après que la jeune amazone qui nous servait de guide l'ai entendu. Elle avait une ouïe vraiment exceptionnel ! Cydonia, ma cité, était à feu et à sang, pourtant, si mon patriotisme me poussait à me lancer à corps perdu dans la bataille pour défendre ma maison, une peur insondable me cloua sur place. Figée dans un silence terrible, je regardais cette armée monstrueuse se lancer sur la mienne. Nos troupes seraient bientôt anéanties.

Ce fut la Sentinelle qui me redonna un peu d'espoir. Laissant le flant sur lequel se déroulait la bataille de côté, la jeune femme se dirigea en direction d'une des collines non loin de là. Ce fut au moment où elle accosta la personne à la tête de l'impressionnante armée qui était logée là que mon cœur s'emballa. Philéa en personne était là, venue avec sa propre armée comme l'exigeait le pacte noué entre mon père et elle ! Moi qui avait pensé que cette femme, certes courageuse, n'avait pas de parole, elle remontait dans mon estime. Pour ma part, j'avais jugé normal que la reine amazone ne tienne pas parole. Je m'étais dit qu'elle n'était venue à Cydonia que pour vaincre ses peurs et trouver un allié dans la recherche de sa fille et sa récupération, loin de moi l'idée qu'elle puisse nous venir en aide. D'ailleurs, l'idée même que ma cité soit attaquée ne m'avait pas effleuré un seul instant l'esprit ! Il fallait croire que j'étais bien loin du compte. Rapidement, la reine exposa son plan d'attaque à Kiera et cette dernière lui promit fidélité. Je n'en attendais pas moins de la jeune femme. Le peu de temps passé à ses côtés m'avait appris qu'elle était une femme de parole, fidèle. La plupart des amazones présentes ici semblaient fidèles. Il était évident qu'elles n'étaient pas là de gaité de cœur mais pourtant, elles suivaient en silence et avec une confiance aveugle leur souveraine. Il y avait dans ce cortège quelque chose de fabuleux. De quasi-mystique.

La reine amazone en personne s'adressa à moi. Qu'étais-je donc parmi eux si ce n'était leur ennemie d'antan ?
Me rapprochant de sa monture, je lui offrais un sourire sincère. Malgré mon envie de secourir ma cité, je me savais incapable de le faire. Certes j'étais une élémentaire reconnue à Cydonia, mais je n'avais jamais assisté à un combat à aussi grande échelle de toute ma vie. Mon cœur battait à tout rompre tant j'avais peur. De mourir ? Je ne savais pas exactement si j'avais peur de mourir ou si quelque chose d'autre me prenait aux tripes. En réalité, peut-être bien que j'avais peur de mourir seule. Peur de me dire que ma mort n'aurait servi à rien et laisserait seulement un grand vide dans le cœur de ceux qui m'aimaient. Que dirait mon père ? Si je mourrais, sans doutes en profiterait-il pour mettre cela sur le compte des amazones. Je ne tenais pas à servir d'excuse pour briser cette alliance nouvelle qui désormais me paraissait une très bonne chose maintenant que je la voyais respectée de mes propres yeux.


" Je resterais à vos côtés dame Philéa. Je ne pense pas que Lune me soit utile, aussi, si l'une de vos amazones souhaite la prendre sous son aile. "

Je regrettais presque aussitôt ma décision. Lune était ma jument, en général, elle n'aimait pas être montée par qui que ce soit mais il fallait croire que l'excitation du combat la rendait plus docile. Contrairement à moi, elle ne demandait qu'à se jeter au beau milieu des flammes de la bataille. Une amazone prit l'animal par la bride et monta en scelle, me promettant d'en prendre grand soin. Ce fut le cœur déchirait que je laissais l'animal partir au combat.
Quelques instants après le début de l'assaut, force était de constater que la bataille prenait une autre tournure avec les troupes amazones et templières. Ces dernières redoublaient d'efforts et avaient bénéficié de l'effet de surprise.

Les blessés arrivèrent bien vite et Philéa devait se concentrer à chaque fois pour les laisser pénétrer dans cette espèce de champs protecteur qu'elle avait dressé autour de nous. Ce pouvoir, bien que fascinant et rudement efficace, s'avérait épuisant pour la dame enceinte qu'elle était. J'avais bien tenté de la soigner, mais elle avait refusé, prétextant que ce n'était pas le moment. Les Templiers et les amazones capables de soigner s'affairèrent et bientôt, tout le monde eut quelqu'un à soigner. Dès que c'était fini, la personne repartait de plus belle au combat. J'admirais autant les soigneurs que les combattants. A quoi pouvais-je bien être utile dans ce chaos ?
Ce fut en observant la stratégie de Philéa que je compris à quoi. La dame avait pensé à tout sauf à une chose importante : si les blessés n'étaient pas transportables ? Personne ne pourrait venir à leur aide ! Des combattants en moins dans une telle bataille n'était pas forcément une bonne chose, sans parler qu'ils risquaient leur vie !

Voir les soldats blessés était délicat mais j'arrivais à en voir certain. Je m'asseyais, à la surprise surement des personnes m'entourant. Fermant les yeux, je posais la paume de mes mains sur mes genoux croisés et me concentrais. Petit à petit, je repérais l'eau dans le sous-sol et l'extrayais de ce dernier pour envelopper les membres de la personne que j'avais vu tomber. L'eau enveloppa la blessure superficielle, qui n'était qu'une entorse et la calma aussitôt. Les muscles se détendirent petit à petit et quelques minutes après, deux tout au plus, la personne fut de nouveau sur pied. Le deuxième cas était du même genre. Ce fut le troisième le plus intéressant. Le Capitaine en personne de l'armée cydienne fut blessé méchamment, il continuait à se battre en titubant. Une dague venait de transpercer sa jambe gauche mais ce bougre d'idiot continuait à assener coup sur coup à ses adversaires. S'il continuait comme ça, c'était sa jambe qu'il allait perdre ! Le sang sur son cheval tâcha la robe immaculée de ce dernier. Soren en descendit pour avoir une meilleure prise et sans doutes était-ce la meilleure idée qu'il avait eu depuis longtemps. Je me concentrais un peu plus et bientôt, l'eau entoura la jambe de ce dernier. Heureusement qu'il avait eu l'idée d'enlever la dague sans quoi, je n'aurais rien pu faire. L'état était mauvais, l'arme avait sectionné le muscle. Comment faisait-il pour courir autant ? N'avait-il pas conscience que c'était plus difficile de soigner les gens quand ils bougeaient ?
Il me fallut plus de vingt minutes pour soigner le muscle, recoudre ce dernier de façon à ce que la blessure ne soit plus qu'un souvenir. Lorsqu'enfin ma tâche fut finie, je regrettais presque ce que je venais de faire. Ce prétentieux ne me remercierais jamais et en prime, j'aurais surement droit à une remarque de sa part concernant mon absence sur le champs de bataille. Au moins avais-je mis toutes les chances du côté des alliés ...

L'opération m'avait fatiguée, je devais reprendre des forces. Pourtant, d'autres blessés arrivaient encore. L'armée adverse connaissait de lourdes pertes à son tour mais fort heureusement, elle n'avait pas de guérisseurs ! Oubliant la fatigue et l'étourdissement, je me rendais sur la prochaine victime. A combien pourrais-je encore être utile avant de m'effondrer à mon tour ? Au fond de moi, j'espérais que mon père était sain et sauf mais cette pensée fut vite évacuée par la nécessité de me concentrer sur mon labeur.

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Kyle
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyMer 23 Mar - 16:59

Le templier pris une grande inspiration avant de porter son regard au loin.

En face ? Une armée immense. Dans sa main ? Une arme de remplacement. À ses côtés ? Des alliés de circonstance. Dans leurs esprits ? L’anxiété et le doute. Dans son esprit? Le calme plat.

Depuis qu’il a quitté le temple d’Ankdor, cet homme, ce parangon du guerrier, n’a vécu que pour le combat poussé par l’obscurité de son cœur. N’ayant jamais réussi à la faire disparaître, il n’a trouvé aucune autre échappatoire que de canaliser sa rage dans l’art du combat, transformant sa violence en une épée redoutable. Quitter le temple, prendre une apprentie, faire régner la justice en chassant les criminels sans pitié, tout cela n’est peut être finalement qu’un moyen d’affûter encore sa lame. Peut être n’est il depuis ce jour là que le jouet de ses émotions, tentant vainement de les apaiser dans une violence qu’il dissimule sous le couvert de la justice. Kyle à parfaitement conscience de tout ceci, voilà pourquoi il est si serein alors que l’assaut est proche. L’accomplissement de sa vie de guerrier se tient peut-être devant lui, mais qu’importe, car bientôt va venir l’heure de donner libre court à sa violence.

D’un cri puissant, Soren lance la charge, sans hésitation, Kyle s’élance.

Alors qu’il arrive avec la vague cydienne au contact des lignes Erathiennes, le templier est submergé par les émotions de tous ces combattants, mais qu’importe. Oui qu’importe le reste, tout ce qui compte désormais c’est l’ennemi en face de lui, c’est sa main sur son épée, sa perception des autres se réduits au minimum, mais c’est sans importance, car ses adversaires n’éprouvent rien qu’il puisse ressentir.

Ses adversaires étaient terribles, ou plutôt ils devaient l’être à leur époque, leurs lourdes armures n’avaient alors pas d’équivalent et leurs adversaires n’étaient que des sauvages mal dégrossis, jamais ils n’avaient eu à affronter de véritables guerriers. Kyle pouvait le voir à leurs mouvements, trop sur de leur invincibilité et de celles de leurs armures ils devenaient imprudents. Le templier lui ne pardonnait aucune erreur. Protégé par ses gants, il saisi de sa main gauche sa propre lame à mi-hauteur guidant la pointe de celle-ci à la jointure entre l’armure et casque de son adversaire alors que celui-ci venait de rater une attaque maladroite, lui ôtant la vie sur-le-champ. Pressé par la mêlée il assomme son adversaire suivant en abattant son pommeau sur son heaume avant de l’achever au sol. Ses coups sont rapides, sans hésitation, sans pitié. Sa lame est poisseuse de sang, il enlève celui-ci avec un grand moulinet puis continu de se frayer un chemin sanglant au travers des Erathiens.

Un cri retenti dans la mêlée, annonçant l’arrivée d’alliés, mais lui ne l’entend pas, ou plutôt il l’ignore, pour l’instant cela n’a pas d’importance. L’adrénaline à envahi ses veines, son cœur bat comme s’il allait rompre, sa vision ne porte pas plus loin que ce qui l’entoure, la fatigue, la douleur, il les ignore, tout comme il ignore la présence des autres templiers et la boue qui englue ses pieds en même temps que ceux des Erathiens. Pour l’heure ce qui est important c’est comment terrasser cet ennemi, puis le suivant et de cette manière d’arriver face a leur général, car il le sent, c’est lui son ultime défi, lui qu’il doit affronter, qu’il doit vaincre.

Avec un cri de rage il continue de s’enfoncer dans les lignes ennemies se frayant un chemin comme il l’a toujours fait … à coups d’épée.

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Yuuhi
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyJeu 24 Mar - 9:11

Sur un rempart, tapis dans le recoin le plus sombre, aussi discret qu’une ombre, un jeune homme roux observait la scène de son seul œil valide. Alors c’était aujourd’hui le grand jour… Ce fut ce que pensa Kazan quand il vit l’armée de trois mille hommes du Maître et son fidèle et immense serviteur, Guerre, au pied du mur. Le jeune homme eut du mal à réprimer un rire cruel mais arriva tout de même à se contenir, laissant simplement place à un sourire mauvais sur son visage. Combien de personnes périraient aujourd’hui ? Combien de personnes finiraient par souffrir d’une blessure et mourir ? Combien d’êtres finiraient blessés à vie quand cette guerre prendrait fin ? Combien de temps durerait cette bataille ? Ah, qu’il avait hâte. Le sang, la sueur, le désespoir, la violence, qu’il aimait cela. Voir les personnes s’entretuer, quel bonheur ! Il avait bien fait d’entrer au service des Enfants de l’œil d’Or. Oui, décidément. Le jeune homme se demanda également combien se mettrait à supplier, voyant la mort arrivée, le Maître de les laisser en vie. Combien de personnes se mettrait au service du Maître ou se mettrait à le révérer ? Enfin peu lui importait, tout comme le résultat de cette bataille. Tout ce qui comptait c’était le sang, la peur, la souffrance, la violence, la mort, ce genre de choses. C’était ce qu’il intéressait. Le jeune homme commença alors à s’impatienter, il n’avait qu’une envie : que la bataille commence.

Soudain, étendards au vent, l’armée rassemblée de Cydonia, composée pour une bonne partie de soldats d’un jour, surgit comme une traînée de poudre à travers les portes de la ville et s’élança contre l’armée ennemie. Il ne fallut que peu de temps pour qu’apparaissent les premiers cadavres, alors que la bataille continuait à faire rage au pied du mur et que les archers, perchés sur les remparts, protégeaient faiblement la ville des intrus. La machine s’était mise en marche… Mais cela ne suffisait pas au jeune homme. Il trouvait encore que cela manquait de piment alors que l’armée de Cydonia était en train de subir une sacrée correction. Malgré le désespoir évident avec lequel les Cydiens défendaient leur ville contre les envahisseurs, cela ne satisfaisait pas Kazan. Il voulait encore plus de sang, de peur, de désespoir, d’ambiance de fin de monde… En fait, il avait reçu la consigne de surveiller les évènements qui se déroulaient sous ses yeux et de n’agir quand cas d’extrême nécessité. Mais comme déjà dit dans un de mes postes précédents, la patience ne faisait pas partie des qualités du jeune homme borgne. De plus, Kazan appartenait à ces personnes qui préfèrent agir plutôt que d’attendre.

Il en eut donc rapidement assez d’attendre et décida de passer à l’action. Qu’est-ce qu’il pourrait faire pour semer encore plus le chaos en ces lieux ? Soudain, il eut une idée. Kazan fit donc apparaître une petite boule de feu sur chacun de ses cinq doigts de la main gauche et projeta chacune de ses cinq boules dans une direction différente. Cependant, toutes allèrent vers le champ de bataille et firent de plutôt gros dégâts aux personnes qui se trouvèrent sur leurs points d’atterrissage, même si les boules de feu n’étaient pas assez puissantes pour tuer quelqu’un, donnant un gros avantage à leurs adversaires, si ceux-ci savaient en profiter. Armée d’Azael ou pauvres personnes de Cydonia enrôlé pour être soldat d’un jour ou Zélotes, Kazan n’en avait rien à faire. Tout ce qui comptait pour lui était de semer encore plus la zizanie. Mais avouez que semer le chaos dans un lieu qui commençait déjà à ressembler à un début d’apocalypse ne servait pas vraiment à grand-chose. C’était plutôt ce qu’on appelait un plan foireux. Enfin, de toute manière, le jeune homme roux avait autant d’intelligence qu’une huître et le mot tactique ou stratégie ne semblait pas faire partie de son dictionnaire. Il ne savait d’ailleurs ni compter, ni lire et encore moins écrire et ne parlait pas un langage très raffiné. Pourtant, parmi les membres des Enfants de l’œil d’Or et même à Haldern en général, il était réputé pour être un assassin très doué.

Mais cela ne lui suffit pas et Kazan décida de rejoindre le champ de bataille. Le temps qu’il descende des remparts, les Amazones et les Templiers avaient rejoints Zélotes et Cydiens changeant la donne de la bataille. Quant à notre stupide assassin, il vint rapidement rejoindre les rangs de l’armée cydienne et se faufilant habilement entre les Cydiens, il finit par arriver non loin de la première ligne de soldats de Guerre, ou du moins ce qu’il en restait encore. Grâce à sa longue et fine chaîne, terminée par une fine lame, le jeune homme n’eut pas besoin de se retrouver en face du nez de l’armée ennemie pour porter un coup fatal à l’un des soldats de celle-ci. Une tête tomba. Puis une lame se faufila entre l’armure et la côte de maille d’un autre soldat et trancha une grosse artère, portant un coup fatal au pauvre dit soldat. Touchant les points vitaux qu’il pouvait atteindre sous les armures, Kazan porta un certains nombre de dégâts à l’armée adverse. Cependant, le fait de ne pas voir de l’œil droit l’handicapait vraiment dans ce genre de situation, ne pouvant se repérer aux sons qui l’entourait tellement il y avait de bruit et ne pouvant assurer son toucher ni se repérer grâce à son odorat tellement il y avait de monde. Après tout, la guerre avait commencé. Et pour quelqu’un comme Kazan se lancer dans la mêlée, c’était plus ou moins signer son arrêt de mort…

Soudain, le sang d’une de ses victimes lui gicla au visage. Passant rapidement la langue dessus, il apprécia le goût de fer du poisseux liquide. La fièvre de la guerre et de la tuerie, l’odeur du sang et de la peur ainsi que la sueur, lui montèrent alors à la tête, et le jeune homme se mit à tuer tous ceux et toutes celles qui passait à porter de main, faisant plus de dégâts que quatre soldats bien entraîner, mais malheureusement pas toujours là où il aurait fallu. Quelqu’un essaya alors de le pousser et après l’avoir sauvagement mordu, Kazan lui trancha la tête. La malheureuse personne suivante eut les deux bras coupés avant de voir la lame d’une fine chaîne s’enfoncer dans son cœur. Le suivant eut les deux jambes tranchées avant de voir un petit couteau couper une grosse artère près de son cou par un petit couteau, le condamnant à ne pas voir le soleil se lever le jour suivant. Cydiens, Amazones, Templiers, ou bien encore l’armée adverse, cela n’avait aucune importance pour le jeune homme. Tout ce qui comptait pour lui à cet instant, c’était de tuer. Tuer. Tuer. Toujours tuer. Encore plus. Il voulait voir encore plus de sang, de cadavres aux yeux révulsés, de pauvres êtres hurlant de souffrance. Il en voulait encore plus. Encore plus de morts. Encore plus de victimes. Tuer. Tuer. Toujours tuer. Tuer, encore et toujours…

Yuuhi et Samuel, quant à eux, étaient tous les deux en train d’aider les soigneurs avec les blessés qui n’arrêtaient pas d’affluer depuis que la guerre avait officiellement débuté. L’un en aidant avec les bandages et autres petites choses, l’autre en utilisant sa capacité de soin pour refermer les petites blessures. Samuel n’étant qu’un enfant d’une dizaine d’années, son pouvoir n’était pas aussi puissant que celui d’un adulte ou d’un adolescent. En plus de cela, son don de Catalyseur ne pouvait s’appliquer à lui-même. Cependant, tous deux, intérieurement se réjouissaient de la tournure que prenaient les évènements. Le plan du Maître était en marche et bientôt leur Seigneur régnerait sur ces terres. Tous deux avaient hâte mais pas pour les même raisons. Yuuhi, se faisant toujours passer pour une jeune femme aux cheveux de jais du nom d’Erys, ne souhaitait qu’une chose : que le Maître réalise son souhait. Quant à Samuel, le garçonnet était déjà pourri par l’ambition et le pouvoir et portait une certaine affection aux cadavres et à leur dissection. Pourquoi aidaient-ils tous deux les soigneurs alors ? C’étaient simplement pour ne pas se faire remarquer, leurs compétences leur permettant.

Soudain, on demanda à Erys, la jeune femme aux cheveux de jais et aux yeux roux inexpressifs, d’aller chercher les blessés qui pouvaient encore être soigné sur le champ de bataille. La jeune femme fut sur le terrain rapidement et alors qu’elle allait s’approcher de la mêlée pour essayer d’en extraire les blessés, avant que ceux-ci ne se fassent piétiner, ce fut là qu’elle le vit. Kazan. Kazan, se battant comme un beau diable. La jeune femme soupira. Yuuhi se demanda alors qu’est-ce que l’assassin faisait là, ce genre d’endroit n’étant pas à son avantage, d’autant plus avec un œil droit en moins. Puis rapidement, il comprit en l’observant. Le jeune homme roux avait laissé la fièvre de la bataille et l’odeur du sang et de la mort l’emporter sur sa raison. C’était une des raisons entre autre pour laquelle le chef des Enfants de l’œil d’Or lui avait dit de surveiller, et non de participer, à la bataille. Il n’avait pas voulu l’écouter alors tant pis pour lui. Ce fut à ce moment que Yuuhi reçut le message télépathique de Kraken, lui disant que Kazan était en danger. Oui, il l’avait bien vu. Mais que Kazan meurt ou pas, cela n’importait aucunement le chef des Enfants de l’œil d’Or. Ignorant le message, Yuuhi retourna à sa besogne. Utilisant sa compétence de manipulation des plantes et ses poings et ses pieds, qui avaient beaucoup plus de force que ceux d’une femme normale, la jeune femme se glissa dans le bord de la mêlée le plus proche des portes et en sortit tant bien que mal deux blessés, qu’elle amena comme elle pouvait aux autres soigneurs, rejoignant par là même Samuel. Ayant promis que s’il se tenait tranquille, il aurait le droit de trifouiller les cadavres ce soir, l’enfant s’était tenu tranquille, bien qu’il fut ravi de voir arriver la jeune femme avec les blessés. Soulagement de voir arriver la jeune femme saine et sauve ou intérêt plutôt malsain pour les deux blessés ? Allez savoir… Enfin, moi, je pencherais plutôt pour la deuxième solution…

Pendant ce temps, Lydia participait à une représentation pour distraire les enfants qui avaient été mis en lieu sûr avec d’autres saltimbanques. Une fois la représentation finie, elle entendit Kraken parler dans son esprit, lui disant que Kazan était en danger. La jeune femme inquiète, se mit en route, se hâtant de rejoindre le port, adressant une prière au seigneur Azael pour qu’il daigne laisser le jeune homme en vie.

A l’autre bout de la ville, au port plus précisément, Kraken observait ce qu’il se passait en ce lieu, discrètement caché dans une sombre petite ruelle. Simultanément, l’homme laissa son esprit toucher celui de ses compagnons et de son supérieur. Etrangement, le trentenaire ne l’avait pas senti pendant plusieurs jours, contrairement à ses compagnons. Du moins, il avait bien senti un esprit pendant ses quelques jours mais pas celui qu’il attribuait à son supérieur depuis qu’il l’avait rencontré au début de leurs missions. Malheureusement, l’homme qui ressemblait beaucoup à un Templier, n’eut même pas l’idée de se poser la question du pourquoi du comment. Cependant, lorsque son esprit vint toucher celui de Kazan, il en perçut comme un danger. Craignant le pire, car quand Kazan perdait l’esprit, nul ne pouvait l’arrêter, hormis l’épuisement, et plus particulièrement évanouissement, ou bien la mort, le géant se mit alors en route en direction des portes et, grâce à la télépathie, avertit tout de suite son supérieur et Lydia. Il n’éprouva nul besoin de contacter Samuel, l’enfant ne savant aucunement faire autre chose que de soigner ou d’amplifier inconsciemment les capacités et les compétences de ceux qui l’entourait. Si l’enfant s’en mêlait lui aussi, cela ne ferait qu’empirer les choses.

Rapidement, il sentit un sentiment d’exaspération et de lassitude de la part de leur supérieur à tous. Kraken eut l’impression que celui-ci leur disait de laisser Kazan se débrouiller avec ses affaires, semblant ne pas accorder une grande importance au fait de perdre ou non un de leurs membres. Cependant, lorsqu’il sentit les sentiments de Lydia, ce fut complètement différent. Il y lut une certaine exaspération, car ce n’était pas la première fois que Kazan se mettait en danger, mais surtout une grande inquiétude. Après tout, celle-ci ainsi que lui-même considérait Kazan un peu comme un petit frère et qui aimerait voir un membre de sa famille tuer ? Personne, pas même les Enfants de l’œil d’Or, même si pour les plus ambitieux, cela les auraient ravis, qui faisaient tout pour que le culte du dieu Azael se répande sur tout Azthia et n’avaient rien contre la guerre pour la plupart si cela pouvait servir leurs intérêts, n’aimait voir un membre de sa famille, ou considérer comme tel, disparaître. Sachant Lydia prêt à l’aider, Kraken accéléra le pas, priant pour que rien de grave n’arrive à Kazan pendant qu’il n’était pas là…




[HRP : Si cela vous intéresse, pour voir les caractéristique des PNJ et voir à quoi ils ressemblent, merci d'aller dans mon dossier, dans le dernier post en bas.

Récapitulatif :

Kazan en plein milieu du champ de bataille, tuant tout ce qui bouge, ennemis comme alliés, risquant d'être à court d'énergie s'il continue ainsi trop longtemps.

Samuel et Yuuhi, s'occupant des blessés avec les soigneurs.

Lydia et Kraken, inquiets pour Kazan, se dirigent vers les portes de la ville.]

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Guerre
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyMer 30 Mar - 9:17

La défaite ne faisait pas peur à Bors. Il l'avait connu plusieurs fois lorsqu'il menait les armées de Storghein face à Erathia. Il avait remporté des victoires triomphales comme des défaites mais à chaque fois, ce n'était jamais par erreur de tactique.
Chaque victoire il l'avait provoqué. Chaque défaite, il ne cherchait qu'à limiter les pertes. C'était ça qui avait fait de lui ce grand général historiquement connu, ce soldat qu'Azael avait voulu à ses côtés: il n'était pas plus fort physiquement que d'autres Astorgs. Il était simplement parfaitement tacticien.
Bors dû donc attendre d'être ressuscité pour connaitre son premier échec tactique. Il n'avait pas tellement changé depuis qu'Azael l'avait choisi: il avait certes changé de camps, mais tout cela pour continuer à faire ce qui lui plaisait: les campagnes de guerre. Il avait endossé l'armure, et ne la quittait presque plus. Comme pour lui rappeler que son temps d'humain était passé, qu'il avait vendu son âme.
Quel ennui il n'avait eu depuis tout ce temps. Et quelle plaisir de sentir à nouveau qu'il y avait du répondant en face.
Certains signes ne mentaient pas: ces cydiens avaient chargé quand tout espoir était vain. Finalement, leurs dieux venaient de récompenser leur courage.
Krom! Jamais, même dans les longues heures de préparation de ce siège, Bors n'avait imaginé que d'autres viendraient en aide à cette cité qu'il avait toujours cru isolée, qu'il avait cherché à isoler. Enoriel s'était chargé de réduire Ptot Tàh, leurs alliés, à néant. Kiki, cette garce, devait s'occuper de ce qui restait des Templiers. Et voilà que, par leur flan droit, une armée d'un millier de bras venait de les prendre à revers, lacérant leur position statique, enfonçant les lignes arrières.

C'était fini. Avant même que la bataille ne commence, Guerre l'avait perdu. Il n'avait pas protéger la base arrière, le nerf de cette bataille, il l'avait livré sur un plateau en se focalisant sur l'attaque avant. Les engins de sièges, les tacticiens, les réservistes... Tous furent passés au fil des épées et à la pointe des flèches.
Bors, alors, fit ce qu'il a toujours fait lors des défaites: limiter les pertes. Erathia disposait d'une grande ressource, mais en deux fois il l'avait bien amenuisé. Tamawa n'était rien. Aujourd'hui, il allait perdre près de 2000 hommes. 2000 âmes qui ne trouveraient jamais le repos, car elles n'auront jamais été libérées.
"C'est terminé. Rappelle les hommes, nous rentrons."

"Général, vous ne pouviez prévoir qu'ils ne seraient pas seuls".

Bors ne se retourna pas, mais conclut en regardant le massacre qui se déroulait en contre-bas.

"Il n’y a rien de pire que d’avoir des alliés, sinon de faire la guerre sans alliés."

Guerre remit son honneur au fourreau et sonna la retraite. Il fallait qu'il conserve toute sa force de frappe pour le coup final. La dernière bataille.

"Aussi belle que soit votre stratégie, mes amis, n'oubliez pas de regarder le résultat. Seul celui-ci comptera, à la fin". murmura-t-il comme un dernier défi à ses ennemis.


[Post qui désengage Guerre et une partie de son armée qui arrive à rebrousser chemin. Si vous ne désirez pas reposter, il vous désengage aussi. Cependant, la bataille n'est pas finie, même si la victoire vous est acquise par le nombre et la retraite d'Erathia: beaucoup de soldat d'Erathia n'ont pas entendu ou n'ont pu se retirer et reste sur le champ de bataille. Le tour peut reprendre.]
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Iréa
Iréa
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyDim 3 Avr - 14:13

Iréa commençait à fatiguer. Le rythme imposé par la bataille était éreintant, et ses multiples blessures n’arrangeaient rien. Il devenait dur de rester lucide ; se laisser guider uniquement par son corps était affreusement tentant. La jeune femme taillada le cou d’un Erathien qui envisageait très sérieusement d’achever une Amazone tombée à terre, plongea sous une lance, planta son épée à l’aveuglette, la retira…se figea en entendant sonner la retraite. Déjà ?! La Templière avait un peu perdu la notion du temps mais à en juger par la position du soleil, il n’y avait pas très longtemps qu’ils combattaient.
La lame qui lui déchira le flanc la ramena brusquement à la réalité. S’efforçant d’ignorer la douleur, elle esquiva l’attaque suivante et se débarrassa aussi vite que possible de son adversaire pour évaluer très rapidement les dégâts. Le plastron de cuir avait atténué le coup, par conséquent la blessure n’était pas trop profonde, mais elle saignait abondamment. Il valait mieux ne pas s’attarder sur le lieu des combats.
Iréa pesta à voix haute. Mourir parce qu’elle avait été surprise par la retraite prématurée de ses ennemis, ce serait vraiment trop bête !
Elle entreprit de se replier vers la colline sur laquelle opéraient les soigneurs. Ce ne fut qu’une fois arrivée là-haut qu’elle se rendit compte de la situation. Une bonne moitié de l’armée ennemie était en déroute ; le reste était coincé entre les Cydiens et les Amazones et Templiers venus en renfort, et se faisait massacrer lentement mais sûrement.
Lequel d’entre eux aurait cru à cela lorsqu’ils cheminaient vers Cydonia ? Ils savaient tous que la bataille serait difficile, la victoire improbable. Et voilà qu’elle était à leur portée !
Un de ses collègues doté des pouvoirs de soigneur s’occupa de son flanc et des plus graves de ses autres blessures.
Une fois requinquée, l’Almer reprit la direction des combats. Certes, la victoire était probable, mais ils ne l’avaient pas encore remportée. La bataille n’était pas finie et son bras ne serait pas de trop.


***

Les derniers Erathiens s’effondrèrent et un silence pesant succéda soudain au fracas du métal contre le métal. Il y eut un moment de flottement avant qu’une clameur s’élève des rangs des survivants qui réalisèrent soudain l’exploit qu’ils venaient d’accomplir. Mettre en déroute l’armée erathienne menée par un Cavalier de l’Apocalypse.
Iréa laissa errer son regard sur le champ de bataille. Des cadavres à perte de vue. De grandes traînées rouges un peu partout. Un massacre. Un immense gâchis.
Avec les évènements de ces derniers mois, elle avait compris toute l’importance de son rôle de Templière. Eviter ça !
En quelques gestes las, la jeune femme essuya son épée sur les vêtements d’un des cadavres et la lame retrouva son bleu habituel, pur et lumineux, avant de disparaître.
En raccrochant la garde à sa ceinture, l’Almer remarqua qu’elle était en piteux état, couverte de sang séché, ouverte en de multiples endroits, ses vêtements et son bustier de cuir déchirés, dégoulinante de sueur.
Elle se sentait vidée, épuisée. Pourtant, elle doutait de pouvoir se reposer convenablement. Elle ne serait pas étonnée que les cadavres de Cydonia viennent lui rendre visite cette nuit.

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Thémis
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyMar 5 Avr - 13:40

Philéa était sans doutes un bon stratège car la bataille sembla bien vite tourner à notre avantage. L'armée adverse ne semblait pas avoir prévue l'arrivée en masse des amazones et des Templiers et c'était une chance pour ma belle cité que de lui voir autant d'alliés. Il me fallut soigner beaucoup de gens en peu de temps, je ne me souvenais même plus combien exactement d'ailleurs tant la fatigue obscurcissait mes pensées. A vrai dire, j'avais hâte que cette fameuse bataille se termine, en bien ou en mal … l'odeur du sang comme sa vue commençait à m'indisposer tout comme l'odeur des morts que nous n'avions pas pu sauver.
La reine amazone donnait les ordres, nous forçant à nous dépasser mais la présence de catalyseurs ici et là sur le champs de bataille nous aidait à tenir. Sans eux, je pense que nous serions morts de fatigue !

La tornade cessa autour de nous et le champs de force qui nous protégeait disparu petit à petit. En réalité, nous n'avions aucune idée de ce qui s'était réellement passé en contre-bas, tant nous étions occupé à notre tâche. Une amazone revint sur le dos de ma jument dont les naseaux étaient totalement dilatés. Sa fourrure était maculée de sang et cette vision me donna des frissons. Je frémissais également en voyant que l'armée adverse s'en allait, battant retraite face à l'immense armée des peuples réunis face à elle. Des larmes de soulagement montèrent et commencèrent à rouler le long de mes joues.
Cydonia était sauvée et ma jument était encore en vie.
Je remarquais que Philéa parlait avec Kiera et la dame semblait contrariée. Était-elle en train de lui conter ce que nous avions trouvé à Erathia ? J'y avais vu Jelenna, je lui avais parlé, je savais qu'elle était en vie, sans doutes la nouvelle rassurerait-elle la reine amazone mais je n'avais pas jugé utile de le lui dire jusque là.

L'annonce de la victoire se répandit bien vite dans les troupes et la rumeur monta. Les cris de soulagement et de joie se firent entendre ici et là sur le champs de bataille. Pour ma part, je voyais surtout beaucoup de blessés à soigner mais la fatigue me fit tomber sur mon séant tandis que Lune posait son museau sur mon épaule gauche. Je posais ma main sur son museau pour la caresser et la jument henni. Visiblement, elle n'était pas contente.

« Lune … je suis fatiguée ! »

La jument me poussa du bout de la tête … cette animal était vraiment trop intelligente à mon goût et trop exigeante. On aurait dit mon père pour le coup … mon père ! L'idée qu'il soit blessé fit sa place dans mon esprit. Je craignais le pire.
Me levant dans un bond, je cherchais des yeux la Dame amazone. Je ne pouvais pas partir sans le lui dire, elle risquerait de s'inquiéter inutilement et c'était vraiment la dernière de mes intentions. La trouvant enfin, je prenais la bride de l'équidé dans la main gauche et ajoutais à son intention :

« Dame, je souhaiterai me retirer, je dois aller voir si mon père va bien. M'y autorisez-vous ? »

La jeune femme me fit un signe rapide de la main qui signifiait surement que je pouvais quitter les lieux, ce que je m'empressais de faire. Montant en scelle, je lançais Lune au galop et traversais le champs de bataille sans me soucier des morts, des blessés ou des autres. Certains tentèrent de m'arrêter par réflexe mais la jument était tellement lancée que rien n'aurait jamais pu l'arrêter. Elle me mena directement au forum dans une course folle.
Je descendais rapidement de l'animal et poussait les lourdes portes sans plus de cérémonie. Courant, je cherchais le bureau de ce dernier. La porte vola presque en éclats sous le poids de la violence. Mon inquiétude me donnait des forces que je ne soupçonnais pas jusque là. Anatoli me regarda entrer telle une furie. Il était pâle mais terriblement calme, comme toujours.

« Père ! » hurlais-je presque, soulagée de le voir sain et sauf.

Il émit un espèce de grognement étrange avant de me demander ce qu'il se passait. Décidément, rien ne changeait jamais.

« Permettez que je m'assois sur cette chaise »
précisais-je avant de m'effondrer de fatigue.

[ Désengagée ]

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Agranos
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyMer 6 Avr - 8:16

La dague d'Agranos s'enfonça entre le plastron et le heaume d'un énième erathien. elle ressortit écarlate tandit que l'adversaire expirait son dernier souffle Le zélote se félicita de s'être procuré une dague avant la bataille. Si les erathiens étaient lent leurs armures les protégeaient bien et les simples coup de pieds ou de poings ne pouvaient pas leur infliger des blessure mortelle , une dague bien placé, oui. Depuis qu'il s'était fait sévèrement blessé au bras, Agranos était resté un peu plus en retrait. La soigneuse a laquelle il s'était adressé avait beau l'avoir rafistolé, il ne pouvait toujours pas bouger correctement son bras gauche dont il ne se servait plus que pour la manipulation du vent, ce genre de handicap pouvait s'avérer fatal dans un combat. Le zélote se contentait donc de rester plus ou moins a l'abri derrière les lignes cydiennes et d'achever les erathiens au sol, c'était peu être lâche mais le cyden ne comptait pas mourir aujourd'hui. Sans compter qu'avec l'arrivée inespérée des templiers et des amazones le rapport de force s'était inversé, ce qui était a l'origine une bataille désespérée devenait un massacre d'erathien. Agranos se doutait qu'il n'était plus indispensable au front, il n'avait donc aucun remord a rester a l'arrière, il évitait ainsi survivants une sale besogne et il n'encombrait pas le champ de bataille.
Tuer de sang froid des ennemis déja a terre aurait en temps normal gêner le soldat Il n'était pas du genre à se laisser emporter dans le feu de l'action et il considérait que le meurtre était quelque chose d'idiot et d'inutile. Pourquoi prendre la vie d'un être vivant quand on savait que la nature s'en chargerait bien assez tôt ? Mais voila , cette bataille n'était pas un combat ordinaire, les ennemis d'Agranos étaient des guerriers sans âme, la pitié ou la compassion n'était donc pas de mises.

Malgré la distance très respectable qu'Agranos avec la ligne de front du combat il parvint tout de même a tomber nez a nez avec un erathien. Celui ci, voyant le zélote blessé crut sans doute tenir une occasion. Toute lance brandit, il s'élança. Utilisant son pouvoir du vent, Agranosz projeta une violent bourrasque de vent qui déstabilisa un instant son adversaire, un coup de pied fouetté arracha la lance des mains de l'erathien. Sans reposer la jambe a terre, Agranos assena un, deux, trois coup a la figure et au torse de l'erathien. Il chancela avant qu'Agranos ne lu tranche la gorge d'un geste fluide. Ke zélote s'arrêtta un isntant pour reprendre so nsouffle, autour del ui tout n'était que poussière et fracas, mais contrairement au début de la bataille , Agranos ne voyait plus beaucoup d'erathiens dans ce chaos. Guerre nb edevait vraiment pas s'attendre à l'arrivée de renforts
* Qui aurait put s'en douter d'ailleurs...*. En tous cas les erathiens ne gagneraient pus maintenant. Comme pour confirmer ses pensées la sonnerie de retraîte retentit. Agranos eu un soupir de soulagement, il ne mourrait pas aujourd'hui. Il resserra son étreinte sur sa dague et repartit achever les derniers erathiens. Il était pressé que la bataille finisse.

-


La bataille était terminé, des dizaines de cadavres entouraient Agranos, lui donnant une vision de l'apocalypse, mais ce spectacle le laissa indifférent, tout comme la clameur qui s'éleva des rangs cydiens quand ils se rendirent compte qu'ils n'y avaient plus d'ennemis à tuer. Agranos, lui, avait perdu, il ne parviendrait pas à s'enfuir de Cydonia après la bataille comme il l'avait prévu. Il regarda son bras blessé et serra les dents. La blessure était trop grave pour qu'il se permette de tenter une fugue. Avec un tel handicap il n'irait pas bien loin. Sans compter que pour récupérer sa monture et ses vivres, le zélote avait compté sur le fait que la cité soit a moitié détruite. Il avait alors espéré que les gardes auraient des choses plus urgentes à faire que surveiller la porte. Dans le chaos ambiant et la morosité la fuite d'un simple homme serait alors passé inaperçu. Mais voila ! les erathiens avaient perdus trop facilement. Ce soir, les portes seraient mieux garder que jamais et mes espoirs du cydiens seraient encore remis a plus tard. Combien de temps encore devrait il différer son départ ?
Un soldat s'approcha alors d'AGranos. Il tenait un carnet et un crayon a la main et avait les yeux hagards d'un homme qui aurait vu trop de sang dans la journée, il avait aussi une vilaine balafre sur la joue.
Arannos devina que c'était l'un des soldats chargé de recenser les survivants après la bataille

"Ton nom ?" demanda t'il d'un ton sec au zélote.

Dans son plan initial, Agranos avait prévu qu'il donnerait un nom bidon pour brouiller les pistes et se faire passer pour mort. Bien que ce plan soit enterré, il hésita un instant a révéler son identité. Était il vraiment prêt a repousser encore de plusieurs semaines son départ ? au risque que les choses ne deviennent encore plus compliqué ?

"Alors ?"s'impatienta le soldat visiblement lassé.

Il ne devait sûrement pas se réjouir du travail qu'on lui avait confié.

*On ne fait pas toujours ce qu'on veut.* songea Agranos

"Agranos Deskir" finit par répondre le zélote. Le soldat griffonna le nom sur son carnet et s'éloigna sans demander son reste.

Agranos était donc condamné à servir Cydonia encore quelques temps, il ne s'en réjouissait pas mais il prendrait son mal en patience, comme il l'avait toujours fait. Pour l'instant il décida de rentrer au temple pour prendre un repos bien mérité, il réfléchirai au moyen de fuguer demain.

[désengagé]
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Kiera
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   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyMer 6 Avr - 12:46

Philéa m'avait donné pour ordre de rejoindre le champs de bataille et c'était bel et bien ce que je comptais faire. Sentinelle de formation, je n'étais capable que d'ôter la vie pour sauver les miennes même si en l'occurrence, je me contentais de sauver les amazones par ricochet en défendant les pires ennemis de la cité. La plupart des femmes qui combattirent aux côtés de Cydonia durant cette bataille ressentirent surement la même chose : elles se battaient pour leur idéal de liberté et pour cela, il fallait faire parfois des sacrifices. Je détestais les Cydiens seulement par leur volonté belliqueuse de toujours nous traquer mais pour autant, je savais que si nous n'intervenions pas, ce n'était pas seulement cette cité qui tomberait mais la nôtre tôt ou tard. Pieds et poings liés, nous n'avions pas le choix : les entraider ou mourir à petit feu lorsqu'une à une, les cités seraient tombées.

La première salve était passée et c'était maintenant le tour des combats au corps à corps. Je n'excellais pas vraiment en combat rapproché mais suffisamment toutefois pour rester en vie. Les flèches peuvent servir à bien des choses si on sait en faire bon usage et si on sait utiliser ses dons à bon escient. Il m'avait fallu pas mal d'entrainement pour mettre au point la possibilité d'utiliser deux esprits animaux à la fois et aujourd'hui, j'étais capable de le faire avec d'à peu près bons résultats. Il était peut-être temps de s'en servir.
M'écartant un instant du premier corps tombé à mes pieds, une flèche dans la jugulaire, je prenais le temps de me concentrer l'espace d'un instant. J'avais bien fait de m'entrainer à maitriser ce don si particulier qu'était le mysticisme pour faire en sorte de pouvoir le mettre à ma disposition le plus rapidement possible. J'avais conscience qu'il s'agissait d'un don précieux et pour cela, je me décidais à faire une petite prière à chaque fois que je l'utilisais.

* Ô grande Diane, je te remercie du don précieux que tu m'as offert et je te demande de m'accorder une nouvelle fois de pouvoir m'en servir. *

Sans doutes la plupart des gens auraient-ils trouvé cela idiot voire effrayant mais peu importait. Les dieux savaient offrir mais également reprendre, mieux valait ne pas les contrarier et une prière n'engageait que moi. Une fois ceci fait, je cherchais ce qui serait le plus utile. J'avais déjà ma petite idée.
Lorsque j'ouvris les yeux, le monde n'était plus qu'un mélange de couleurs froides et de couleurs chaudes. Les yeux des reptiles avaient cette particularité que de ne distinguer que les corps froids, immobiles, et les corps chauds en mouvement. Voilà qui me serait utile pour percevoir les failles des armures de nos ennemis ! Quand au reste, j'avais ma petite idée. Sans doutes les Sentinelles autour de moi me prirent-elles pour une folle à lécher ma flèche mais sans doutes ne savaient-elles pas tout de moi. Quelques secondes, une minute tout au plus m'avaient suffi. J'étais prête à défendre ma vie et celle de mes sœurs.

Une première victime s'approcha avec sa lourde épée entre les mains. Elle se déplaçait lentement ce qui me facilitait grandement la tâche ! Il me fallu moins d'une seconde pour percevoir la faille au niveau de l'épaule. De cet endroit s'échappait avec ma vision une faible lueur rougeâtre qui indiquait que la peau était à nue. Lorsque je fus certaine de l'endroit, j'esquivais le coup pataud que l'homme lançait dans ma direction et plongeait ma flèche avant de l'en retirer d'un coup sec.
Je passais au suivant.
Le premier homme émit un râle avoisinant surement le rire pour lui mais il ne lui fallut pas plus d'une minute pour mourir. Le deuxième soldat Erathien se présenta face à moi. Je reproduisais la même technique, ne pouvant m'empêcher de penser à leur style de combat particulièrement lourd et inadapté. Le troisième soldat tomba également et il en fut de même pour les suivants qui touchaient ma flèche.

La bataille tourna rapidement, ou peut-être pas aussi rapidement mais j'ignorais la notion du temps, en notre faveur. Bientôt, les armées adversaires furent prises en tenaille et le Cavalier rebroussa chemin. Alors que les autres finissaient le travail, pour ma part, j'étais soulagée. Je ne pouvais toutefois empêcher les larmes de couler en voyant le sang que j'avais fait couler, même à juste titre pour protéger nos vies. Je n'avais pas encore été capable de me débarrasser de cette manie mais sans doutes était-ce là le meilleur moyen d'expier sa faute d'avoir ôter la vie à des personnes, tout monstre soient-elles, ou encore, de me prouver que j'étais encore humaine, qu'il existait encore en moi quelque chose qui m'éloignait de ces Erathiens.

Il fallut faire un rapport et je fus désignée, en toute logique, en tant que Chef des Sentinelles alors que je discutais avec Philéa. Cette dernière me demanda de dresser la liste des blessées et des morts sans plus attendre tandis qu'elle se rendrait chez Anatoli. J'opinais de la tête. Je passais donc l'après-midi à faire ce qu'on m'avait demandé, soulagée de ne déplorer que peu de disparues dans nos rangs.
Ce ne fut que lorsqu'une des capitaines m'adressa la parole que je compris que j'avais passé beaucoup de temps à m'acquitter de ma tâche.


« Dis-moi, je t'ai observée, comment as-tu pu en venir à bout avec une simple flèche ? »

« Allons Myriam, tu sais comme moi que les simples flèches ne sont pas aussi simples qu'elles n'y paraissent. »

« En effet, mais comment ? Je ne comprends pas ! »

« Disons que quelqu'un m'a bien aidé ! »

Sur ce, je laissais la demoiselle sur place avec un sourire aux lèvres. Je la connaissais suffisamment bien pour savoir qu'elle comprendrait d'elle-même comment j'avais procédé mais je préférais la laisser deviner. Et puis, c'était sans doutes un peu idiot d'avouer que j'avais du lécher cette maudite flèche un nombre incalculable de fois pour y redéposer le venin du serpent dont j'avais emprunté les attributs …

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Yuuhi
Yuuhi
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyMer 6 Avr - 14:05

Tuer. Toujours tuer. Tuer. C’était la seule chose qui lui venait à l’esprit. La seule chose sur laquelle, il focalisait. Son corps entraîné à donner la mort envoyait un à un les soldats l’entourant dans l’autre monde. Qu’importe leur camp ou bien leur but ou encore qu’ils étaient, cela importait peu au jeune homme roux. D’ailleurs quand son corps commença à ressentir les premiers effets de la fatigue, Kazan ne s’en rendit même pas compte. Pris dans le feu de l’action, le jeune homme avait arrêté de penser…

Quant à Kraken et Lydia, il leur fallut plusieurs minutes avant de pouvoir atteindre les portes de la ville. Une fois que tous deux se furent rejoints aux portes, après avoir lutté pour arriver jusqu’à cet endroit de Cydonia, ils devaient encore déterminer où avait bien pu aller Kazan dans le champ de bataille. Le jeune homme roux étant passé maître dans l’art de se mettre en position difficile ou de s’attirer des ennuis, Lydia et Kraken ne s’étonneraient pas si jamais ils devaient aller le sauver. Et puis, Lydia, elle, savait que les impressions de Kraken ne s’avéraient que rarement fausses, celui-ci étant capable d’utiliser l’Esprit. Ce fut d’ailleurs lui qui monta sur les remparts afin de localiser Kraken alors que la jeune femme aux cheveux aussi noirs que l’ébène restait en bas afin de surveiller l’évolution du champ de bataille. Elle n’eut d’ailleurs pas à attendre longtemps avant de recevoir un message télépathique de son camarade lui indiquant la situation et aussi se trouvait le jeune homme aux cheveux roux.

D’ailleurs la situation de celui-ci n’était pas des meilleurs. Kazan ne semblait toujours pas s’apercevoir que la fatigue commençait à submerger son corps. Pour preuve le nombre de personnes dont ils ôtaient la vie, dans un même temps, avait diminué. Les blessures sur son corps s’étaient également multipliées et le côté droit du jeune homme, celui où il ne pouvait voir, semblait être sérieusement touché. Il ne pouvait presque plus utiliser son bras droit, et se défendait et attaquait comme il pouvait de sa main gauche. Coup de chance pour lui, si on peut dire, qu’il fut gaucher. Quoiqu’il en soit une chose était sûre : si la bataille ne prenait pas fin rapidement, Kazan n’aurait aucune chance de s’en sortir. De toute façon, même si celle-ci venait à s’achever dans l’instant, il n’était pas pour autant sur que Kazan puisse rester en vie. Les blessures sur son côté droit n’étant pas superficielles et le fait qu’il ait ôté de nombreuses vies sans distinction de camp n’étaient pas pour jouer en sa faveur. En résumé, soit le jeune homme roux mourrait sur le champ de bataille, soit il mourrait sous les mains de la justice. En bref, Kazan était condamné. Ce fut à ce moment-là que la retraite sonna. Surprise, Lydia rejoignit Kraken sur les remparts et put observer la situation. Il semblait que le seigneur Azael ne pourrait pour l’instant pas être révéré à Cydonia. Tant pis. De toute manière, le Maître pourrait toujours revenir un autre jour, d’autant plus qu’il y avait un groupuscule des Enfants de l’œil d’Or dans cette ville, comme dans un certains nombres d’autres, même si ce n’était pas le QG de la « confrérie », qui n’attendaient qu’un mot de Monseigneur pour commencer à agir… Kazan mourrait donc sous les mains de la justice.

Kraken et Lydia hésitèrent alors, sachant parfaitement que Kazan était condamné. Devaient-ils essayer de le rejoindre et d’essayer de s’échapper tous ensemble, sachant que le jeune homme ne passerait pas la nuit s’il n’était pas sérieusement soigner, que la justice serait à leurs trousses et surtout que leur mission au sein des Enfants de l’œil d’Or serait elle aussi condamnée ? Pire même, ils seraient tous trois considérés comme des traîtres et aurait les autres membres des Enfants de l’œil d’Or à leurs trousses. Ou bien devaient-ils laisser Kazan là, le laisser face à son destin alors qu’il allait sans doute avoir le plus besoin de soutien, abandonnant celui qu’il considérait comme leur petit frère mais protégeant leur place au sein des Enfants de l’œil d’Or, le respect des leurs dans leur métier et le caractère secret de la secte ? L’amitié ou l’ambition ? Tel était le difficile choix que tous deux devaient faire… Etait-ce là une épreuve que leur imposait Monseigneur pour s’assurer de la fidélité de ses fidèles ? Qui sait…

Ce fut à ce moment-là que Lydia et Kraken remarquèrent qu’une jeune et jolie femme aux longs cheveux noirs comme le jais se tenait non loin d’eux. D’une démarche élégante et raffinée, elle s’approcha d’eux et à l’instant où elle les croisa tous deux, elle murmura doucement :


« Quel choix allez-vous faire ? »

Puis, elle descendit des remparts et s’en retourna, sans doute, à ses affaires. Les deux membres des Enfants de l’œil d’Or se demandèrent alors si elle avait assisté à toute la scène. Qui était-elle ? Mais bientôt, Kraken, grâce à sa compétence Esprit, sut qu’elle était en fait leur supérieur. Il en fit alors part à sa compagne qui ne put s’empêcher de s’étonner car Lydia, pour une raison quelconque, était persuadée que leur supérieur était un homme. La jeune femme ne pensa pas un seul instant que cela ait pu être un homme déguisé en femme, voyant mal comment un homme pourrait se faire passer pour une femme et dépassant toute logique selon elle. Et pourtant, si elle savait… Quant à Kraken, il n’était pas dans ses habitudes de se poser des questions. Il était lui aussi du genre à préférer agir plutôt que réfléchir. Cependant, l’homme qui ressemblait à un Templier, même s’il n’était pas l’être le plus intelligent qu’ait pu porter ce monde, était un puits de patience, de persévérance et possédait une grande prudence. Quoi qu’il en soit tous deux se demandèrent alors si leur supérieur avait vraiment tout vu et était embêté de penser que peut-être c’était le cas. Lydia se demanda ce que leur supérieur aurait fait s’il avait été à leur place… Mais à cette question, elle n’aurait jamais de réponse…

Pendant ce temps, lorsque la sonnerie de la retraite avait sonné, les soigneurs avaient demandé à Erys d’aller faire une estimation du nombre de blessés encore présents sur le champ de bataille, même si elle devait être plus qu’approximative. Yuuhi s’était donc dirigé vers les remparts et était monté dessus. De là, il avait fait une estimation plus qu’approximative du nombre de blessés vu le nombre de cadavres jonchant le sol là où avait eu lieu la bataille. Une fois encore, le Dragon du Crépuscule put vérifier combien les êtres vivants pouvaient, autres que les plantes et les animaux, pouvaient se transformer en bête et, ô combien, le proverbe, dicton, « l’homme est un loup pour l’homme » pouvait s’avérer vrai. Les êtres vivants avaient beau construire, ils finissaient toujours par détruire. Peu importe combien la paix pouvait durer la guerre finissait toujours par revenir. Alors pourquoi les êtres vivants s’entêtaient-ils à vouloir la paix ? Pourquoi ne laissaient-ils pas le monde les détruire ? Le monde irait tellement mieux sans eux… Telles furent les pensées du chef des Enfants de l’œil d’Or à cet instant, faisant abstraction du fait que lui aussi appartenait à ces fameux êtres vivants. Quoique, Yuuhi tenait autant à sa vie qu’à celle de ses victimes, même si c’était malheureux à dire… Alors que le Dragon du Crépuscule se demandait quand son tour viendrait de rejoindre l’autre monde, il remarqua que deux des subalternes qu’on lui avait attribué se trouvait à côté de lui alors qu’il n’y avait personne d’autre que lui, hormis les archers encore vivants et les cadavres de ceux qui avaient été tués, quand il était arrivé. Ces deux subalternes avaient sans doute dû arriver pendant qu’il se perdait dans ses pensées…

Le chef des Enfants de l’œil d’Or remarqua alors leurs expressions troublées. Intrigué, il se mit à regarder dans la même direction que ses deux subalternes et bientôt il le vit. Kazan. Le jeune homme était en piteux état, bien que toujours vivant, et il aurait fait pitié à n’importe qui possédant un tant soit peu de générosité ou de compassion. Mais Yuuhi ne faisait pas parti de ce genre de personnes ou du moins n’en faisait peut-être plus parti. Le Dragon du Crépuscule n’avait pas toujours manqué de raison. Un jour, il avait possédé un cœur également… Mais cela est une autre histoire. Cependant aurait-il été jusqu’à éprouver de la pitié pour un jeune homme dans la même situation que Kazan ? Même lui, le jeune chef des Enfants de l’œil d’Or n’en savait rien et n’en saurait jamais rien, la question n’étant pas d’actualité. En tous cas, en ce qui concernait le cas de Kazan, le Dragon du Soleil couchant rouge ne pouvait s’empêcher de penser que le jeune homme aux cheveux roux avait été un idiot et que ce qui lui arrivait n’était dû qu’à sa propre bêtise. Cependant les mines troublées de Lydia et Kraken l’amusait. Ce fut ainsi que lorsque la jeune femme aux longs cheveux de jais s’en alla, elle ne put s’empêcher de demander, en murmurant doucement, aux deux êtres ayant une mine perturbée, quel serait leur choix…

Yuuhi, sachant son subalterne condamné, pensa simplement qu’il faudrait qu’il en fasse part au Conseil afin qu’on trouve quelqu’un pour remplacer Kazan alors qu’il se dirigeait vers le lieu où les soigneurs exerçait afin de rendre compte de son estimation des blessés sur le champ de bataille. Le chef des Enfants de l’œil d’Or n’éprouvait aucun sentiment pour son subalterne ni pour aucun autre. Si un de ses serviteurs mourraient, il suffisait d’en trouver un autre pour le remplacer. Un peu comme ces choses usagées que les nobles ne veulent plus dont ils se débarrassent. Pour Yuuhi, les membres de la secte des Enfants de l’œil d’Or n’étaient rien de plus que des pions dont on se débarrassait quand on n’en voulait plus…

Quoiqu’il en soit une fois qu’il eut rendu son estimation aux soigneurs, Yuuhi prit congé. Sans même prévenir ses subalternes, ni même attendre le recensement, le jeune chef des Enfants de l’œil d’Or alla retrouver sa mule et quitta Cydonia, se demandant quand il pourrait enfin voir réaliser son souhait… Cependant, le soir même, il ne put dormir correctement. Ce ne fut pas à cause des évènements de la journée ni même des jours précédents, la vue de cadavres et tuer ne le dérangeaient pas, mais à cause de l’intrusion et surtout de la colère du Dieu Azael qui lui confia une autre mission…

Quant à Lydia et Kraken, après avoir longtemps hésité, firent ce que la plupart, voire tous, des membres des Enfants de l’œil d’Or auraient fait : ils laissèrent Kazan à leur sort et quittèrent eux aussi la ville. Ils avaient protégé leur place dans la société et dans la secte mais avaient abandonné celui qui considérait comme leur petit frère. De l’amitié et de l’ambition, ils avaient choisi l’ambition quitte à devoir sacrifier quelque chose d’important…

Quant à Kazan, seul le Dieu Azael, savait s’il mourrait ou non aujourd’hui. De toute façon, le destin du jeune homme roux était tout tracé : même s’il survivait aujourd’hui, ce qui était peu probable, il mourrait demain… Kazan avait voulu faire le malin, il avait joué avec le feu et il avait perdu…



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[HS : Désolée pour ce poste médiocre, j'ai toujours eu du mal avec les fins de topics.]
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Reine Amazone
Philéa
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyJeu 7 Avr - 3:13

La bataille faisait rage, même de là d'où elle se trouvait, la reine amazone était forcée de constater que c'était le cas. Le nombre de blessés affluait sans cesse même si les Templiers et les amazones soigneuses mettaient tous leur talents en œuvre pour remettre le plus vite possible sur pieds les blessés qui repartaient aussitôt pour se battre. Leur liberté importait plus que leur vie et ce, Philéa ne pouvait que le comprendre elle qui dirigeait une cité de femmes dont la liberté était l'une de leur rare fierté.

Les amazones avaient suivi leur reine dans la folie visiblement, Philéa ne pouvait s'empêcher d'y penser. Elles qui détestaient les Cydiens décidaient finalement de suivre leur souveraine en une confiance aveugle. C'était peut-être un tord songea la dame mais peut-être aussi une preuve de fidélité à toute épreuve, ce qu'elle appréciait particulièrement en ces temps troublés. Les femmes de la cité cachée avaient compris leur intérêt certainement à agir. Si elles n'aidaient pas aujourd'hui la cité cydienne, dans ce cas, c'était leur avenir qu'elles mettaient en jeu. Car demain, Muria pouvait être la prochaine victime ! Les femmes s'étaient ralliées autour d'une même bannière : la liberté et la vie. C'était pour cela sans doutes qu'elles redoublaient d'effort dans cette bataille.
De là où elle était, Philéa pouvait voir le travail des élémentalistes amazones. Elles faisaient parfaitement leur travail. Bientôt, les Erathiens furent piégés par la stratégie de la cité amazone. Philéa s'en réjouit, malgré son état, elle était encore capable d'élaborer des stratégies qui fonctionnaient.

Bientôt, les armées alliées commencèrent à faire rebrousser chemin à l'armée ennemie et son général. Ce dernier fila sans demander son reste, laissant ce qu'il restait des siens se laisser décimer par les rangs alliés.


[ ... ]

La bataille terminée, le pacte honoré, Philéa devait aller à la rencontre d'Anatoli. Durant ces derniers jours, elle avait réfléchi à la situation et en avait conclu qu'il fallait agir au plus vite. Cette bataille le lui avait également suggéré. Si ils n'agissaient pas assez vite, d'autres batailles surviendraient et sans doutes n'auraient-ils pas autant de chance qu'aujourd'hui. Il fallait donc agir avant qu'Azael puisse refaire ses forces et pour cela, Philéa avait une idée, toute aussi folle soit-elle.
La jeune femme chercha Jiven des yeux sur le champs de bataille. Il comptait les blessés et les morts. Philéa s'approcha de lui à pied, ne pouvant plus monter à cheval depuis un bon mois déjà ou peut-être moins, ce qui avait le don d'agacer Roxanne qui devait se contenter de tirer la carriole dans laquelle elle n'avait d'autre choix que de se déplacer. Arrivée à sa hauteur, elle reprit un instant son souffle. Un jeune Templier encore présent aux côtés du maitre d'Ankdor la soigna avec empressement et maladresse et elle lui sourit en remerciement. A présent qu'elle se sentait revigorée, toute fatigue envolée grâce au jeune apprenti, elle se tourna vers le Templier :


" Il me faut rencontrer Anatoli sur le champs, je te laisse le soin de t'occuper de mon armée avec Kiera en attendant. "

Jiven tenta de la dissuader d'y aller seule mais je repoussais son aide du plat de la main. C'était son devoir que d'y aller et je ne comptais le céder à personne. Si quelqu'un devait mettre de côté sa fierté pour sauver les siens, ce ne pouvait être qu'elle. Ses amazones ne pouvaient pas, elles n'avaient pas à s'abaisser à cela.

Il lui fallut un certain temps pour traverser le champs de bataille enfin apaisé où l'on comptait les morts et les blessés. La cité de Cydonia ne lui avait jamais apparu aussi longue et aussi éreintante, il lui fallut énormément de temps pour traverser la cité et arriver à la porte promise. A l'intérieur, Anatoli ne semblait pas seul, pourtant, la reine amazone poussa la porte sans pitié. La jeune femme fut alors nez à nez avec Soren, Capitaine de l'armée de Cydonia, qui s'entretenait avec Anatoli. L'irruption de la reine amazone dans la pièce fit taire les deux hommes qui visiblement étaient en colère.


" Très chère, vous me voyez enchanté de votre présence en ces lieux, je vous remercie d'avoir honoré notre pacte. "

Le sourire sur le visage de Clari ne signifiait surement qu'une chose, il n'avait pas pensé à un seul moment que les amazones tiendraient parole, Philéa s'en doutait mais elle se contenta d'ajouter :

" Cydonia est notre alliée, je ne pouvais pas vous laisser combattre seul au risque de vous faire décimer mon cher Anatoli. "


A ce moment là, Soren se crispa mais Philéa n'en tint pas compte et partit s'asseoir sur la chaise en face du dirigeant de Cydonia. Ce dernier s'adressa à son Capitaine :

" Allez vous occuper des hommes, reformez les effectifs. "

Lorsque Soren fut sorti, maugréant tout ce qu'il savait, Anatoli poursuivit :

" Très chère, que me vaut l'honneur de votre visite ? La folie de la victoire vous serait-elle montée à la tête ? "

Philéa sourit à la pique.

" Il me fallait m'entretenir avec vous. Après cette bataille, il m'est apparu évident que seuls, nous ne pourrions rien faire aussi, je me suis dit qu'il serait plus sage de nous entretenir. Tous. "

La souveraine avait insisté sur le dernier mot, suscitant l'intéressement de son interlocuteur.

" Cydonia et Muria seules ne sont pas suffisamment fortes pour venir à bout de l'armée d'Azael. Aujourd'hui n'était peut-être qu'un coup de chance, aussi, nous, dirigeants de cité, devons protéger nos peuples et pour cela, nous rencontrer afin d'élaborer un plan d'attaque. "

A la tête de Clari, Philéa se doutait que la discussion allait être longue ...


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Jiven
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyLun 11 Avr - 6:56

La bataille autour de lui faisait rage. Jiven donnait tout ce qu'il avait mais il était incapable de dire s'ils seraient vainqueurs ou non à la fin. Autour de lui, les corps s'amoncelaient. Lorsqu'il s'était lancé à corps perdu dans cette bataille, il avait eu une pensée pour Celyween. Lorsque l'élève de son ami Jacen lui avait dit qu'elle non plus n'était plus capable de percevoir l'aura de la jeune elfe, de la mère de son unique fils, Jiven avait compris qu'il ne s'était pas trompé. Elle n'était plus. Elle l'avait quitté sans retour, sans possibilité de la rattraper par la main et de lui promettre à nouveau qu'il la protègerait par monts et par vents. Jiven avait échoué dans sa tâche. Ce fut sans doutes la perte de la Templière du Crépuscule qui le poussa à frapper encore et encore durant cette bataille.

Le cimeterre de Jiven tournoyait au dessus de sa tête avant qu'il ne l'abatte à chaque fois contre un ennemi. Il avait beau avancer dans le champs de bataille, il avait l'impression que les Erathiens étaient sans cesse plus nombreux, comme s'ils se multipliez sans savoir pourquoi. Le vieux Templier avait beau en tuer un, un autre apparaissait. C'était comme le serpent qui se mords la queue dans une éternelle éternité.

Il se trouvait surement en bordure car bientôt, il put constater que la stratégie amazone fonctionnait rudement bien. Il était évident que ces femmes étaient un réel atout dans cette bataille. Leur précision semblait infaillible ainsi, les Erathiens s'embourbèrent petit à petit dans le terrain devenu boueux l'espace d'un instant. Seuls eux étaient touchés et, une fois que tel était le cas, les combattants encore debout purent constater à quel point le talent des élémentaires était impressionnant car les amazones manipulant la terre, obéissant scrupuleusement aux ordres de leur reine, venaient d'emprisonner les pieds de leurs ennemis. Ainsi gênés, l'armée ennemie était beaucoup moins efficace et semblait beaucoup moins insurmontable ! D'un geste ample, Jiven décapita sans vergogne le serviteur d'Azael le plus proche de lui. Maintenant qu'on lui offrait du temps, il allait pouvoir mettre en place lui-même une stratégie de son cru. L'homme ferma les yeux l'espace d'une seconde pour mettre au clair ses pensées et lorsque ce fut fait, il se mit en route. Une illusion de grande ampleur demandait de l'énergie et du temps, il en avait. Juste assez du moins. Ainsi, il poussa son illusion jusqu'à dix soldats autour de lui qui se mirent à voir chez leur confrères un Jiven potentiel. Ils s'entretuèrent avant de comprendre ce qui leur arrivaient tandis que Jiven pour sa part était fort satisfait de son entourloupe. Il réitéra le stratagème jusqu'à ce que la fatigue l'en empêche. Lorsque Jiven sentit qu'il ne serait bientôt plus bon à rien, il se mit alors à crier des encouragements à l'armée, qu'elle soit Templier, Amazone ou Cydienne, peu importait. L'ennemi reculait, c'était bon signe.

La bataille enfin terminée, l'homme était épuisé et pourtant, force était de constater qu'ils avaient survécu. Qu'ils avaient vaincu. Il ne pouvait s'empêcher que les choses auraient pu être toute autre si une telle armée avait déferlée sur Silmarie contre Mort mais le Templier chassa cette idée de sa tête. Il était vivant. C'était le principal.

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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyJeu 14 Avr - 14:01

Dangereuse et toujours en mouvement.
La position aurait pu être parfaite. Attaquer les bases arrières démunies ne présentait pas tellement de risques, la majorité des soldats sachant manier l'arme devant être à l'avant de la bataille. Le rôle des amazones étaient cependant crucial dans cet assaut: si leurs flèches ne dissuadaient pas les archers adverses, l'avant Templier se retrouverait bien assez vite sous une pluie de métal meurtrier.

Asora faisait partie de la troupe sous l'ordre du grand maître Jiven, et elle se sentait totalement en pleine possession de ses moyens de ce fait. La fatigue du voyage avait fondu comme neige au soleil lorsqu'elle avait aperçu les murailles écrasées de la cité.
C'était ici que, cinquante ans auparavant, les Templiers avaient réalisé leur plus grand et retentissant fait d'arme. Dame Histoire était d'humeur capricieuse ou ironique ces derniers temps, à faire ressurgir les vieilles légendes, les anciens ennemis et les souvenirs enfouis.

Glace, l'épée d'Aub'Hiwaan, semblait être tellement collée à sa main qu'elle se demandait si son membre n'était pas gelé avec elle. Il en exaltait une aura de fureur glaciale, une domination lente et implacable qu'elle voulait abattre sur ses adverses avec le hurlement de la bise hivernale. L'Astorg avait l'impression d'entendre le vent chargé de neige, les loups hurler, la couche gelé du lac se craqueler. L'Hiver était venu, elle le tenait dans sa main, et il allait prendre des vies aussi silencieusement que la Mort elle-même. Des frissons de froid lui parcouraient l'échine malgré la douceur de l'hiver cydien, lui donnant la chair de poule, érigeant sa poitrine, l'obligeant à claquer des dents. Elle tenait la bise, les loups, la neige et le gèle.

Jiven était un meneur d'exception, mais elle ne pouvait malheureusement en dire autant d'autres maîtres qui menaient la bataille. Les Piliers étaient partis comme des barbares enfoncer une ligne de flanc, alors qu'une faille avait astucieusement était crée sur la droite par une averse de flèches amazones, le reste s'étant rassemblé sur le centre pour contenir l'attaque de front des Cydiens. Et les Piliers partaient enfoncer le côté le plus défendu.

"Là! Lààààààààààààààààààààà!!! Mais ne courrez pas comme des cons!" hurla-t-elle à travers le vacarme.

Peine perdue, qu'ils aillent se faire démonter si le coeur leur disait. Les Templiers avaient des notions de stratégie à revoir, cette bataille rangée montrant qu'ils étaient peut-être un peu rouillés sur ce plan là. Mais qui était-elle pour juger de cela, pour se permettre, du haut de ses 16 ans et de son statut d'élève, de trouver à redire aux agissements de ses maitres? D'un seul coup, elle se rendit compte de sa vulnérabilité. Elle était encore une élève, une jeune fille qui avait trucidé un grand nombre d'ennemis, qui s'était vue trop belle pendant trop longtemps et qui se rendait compte que depuis plusieurs semaines déjà, elle n'avait vraiment parler avec personne. De ses peurs, de ses sentiments. Elle avait dédaigné plusieurs fois les appels de Jacen qu'elle n'avait pas revu depuis son départ pour le désert, qui voulait s'enquérir de son état. Parfois, elle l'avait repoussé sans aucune humilité. Aujourd'hui, elle le regrettait beaucoup, et se jura de devenir moins fière... Si elle survivait. Et s'il survivait aussi. Ils avaient senti la mort de Celyween. Si la malchance l'avait pris en grippe, peut-être le mal qui s'était abattu sur l'elfe réservait aussi le même sort à son maitre.

Chasser ces mauvaises pensées par le sang était sa seule échappatoire. Alors, dangereuse et toujours en mouvement, elle apporta l'hiver sur le champ de bataille d'une manière encore plus violente et bestiale que ce qu'elle avait fait à Tamawa. Sur sa peau, le sang de ses ennemis s'était mêlé au sien, des plaies lui cinglait bientôt les jambes et le dos. Elle repensait à ce jour où elle subit sa première blessure dans une escarmouche avec les zélotes, qu'elle pleurnichait alors qu'elle avait la chance de se faire soigner par un des meilleurs. Celyween lui avait tenu un discours sur la peur, des paroles dramatiques pour la petite fille qu'elle était. C'était peut-être ce jour-là qu'elle avait décidé de changer, qu'elle était devenue cette tête brûlée qui chargeait sur le champs de bataille, la jambe ensanglantée. Et personne pour lui mettre des barrières. Pour son propre bien.
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Siobhan
Siobhan
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Âge : 35
Race et âge : Astorg, 19 ans.
Cité : Temple d'Ankdor
Métier : Templier de l'Aube

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Compétences bonus: Spécialisation dans le Katana à deux lames // Soin
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   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyJeu 14 Avr - 16:32

[Asora, je me suis permise de m'adresser à toi, puisqu'il n'y a que ton post qui me laissait une ouverture, Jiven s'étant désengagé. S'il y a quelque chose qui ne va pas, n'hésite pas à me MP. De plus, mon post n'attend pas spécialement de réponse, donc c'est à toi de voir.]

Pourquoi ? La question à un million de talents. Oui, pourquoi avait-elle fait tout ça pour une petite qu'elle n'avait rencontré qu'en rêve ? Risquer sa vie, s'allier à des gens que Sio ne connaissait pas et tout le reste. C'était fou, idiot, suspect et tellement elle. La jeune fille n'était pas de celles qui se méfient, qui se posent des questions trop poussées. C'était juste une gamine qui aimait la vie et croyait en l'humanité. Bien trop naïve pour survivre dans ce monde, diront certains. Ils se trompaient. Azthia avait aussi besoin de gens comme elle, qui vont de l'avant, qui cherchent à attendre le bout du tunnel. Tout cela pour dire que Siobhan voulait vraiment retrouver la petite princesse. Il n'y avait aucune sombre pensée derrière ses actes, aucune motivation suspecte. Elle tenait juste la promesse faite à Jelenna et à sa Déesse. Ayant échoué une fois, il lui fallait maintenant réparer.
Pourtant, ses bonnes attentions ne suffirent pas à mettre Kiera en totale confiance. Siobhan l'avait sentit, cet étrange malaise que suscitait sa présence. Elle ne comprit pas vraiment, n'ayant rien fait de mal. La jeune fille essaya, du mieux qu'elle pu, lui plaire, se faire bien voir d'elle. En vain. C'était un peu blessant, d'autant plus qu'elle appréciait l'amazone, tout comme Thémis, même si elle ne lui prêta pas beaucoup d'attention pendant leur voyage. Siobhan avait eu, en fait, l'impression d'être si petite à côté de ces deux femmes. Certes, elles étaient plus âgées, mais il n'y avait pas que cela. C'était comme si, elles avaient connu des peines que la petite ne pourrait jamais comprendre. Était-ce cela ? Juste cette ignorance qui créait le grand fossé entre elle et ces deux là ? Inspirant doucement, Sio se promit qu'un jour elle toucherait le cœur de ses compagnes et on l'acceptera un jour comme amie.

Le retour se fit dans le silence. Il leur fallait faire vite. Erathia avait reprit vie sans que personne ne s'en rende compte. Et puis... Les mains de Siobhan se retrouvaient maculées de sang pour la première fois de sa vie. La jeune apprentie tua là-bas. Sa lame venait d'acquérir son statut d'arme, de celles qui blessent, de celles qui terrassent. L'entraînement était terminé. Il était temps de passer à la pratique. Le voulait-elle vraiment ? Peut être pas. En avait-elle le choix ? Il semblerait que non. Il était temps pour la jeune femme de devenir une adulte. Si Jelenna avait pu supporter une bataille, alors Sio le devait aussi. Elle était forte. Il le fallait.
Un mauvais présentement serrait le cœur de la jeune femme. Cette armée croisée à Erathia était sur le départ. Il fallait pour l'apprentie rejoindre son maître au plus tôt. Il devait être à Cydonia, elle en était certaine. La jeune fille quitta donc ses deux compagnes assez tôt, dans l'espoir de retrouver Kyle et les Templiers de l'Aube au plus vite. Pourtant, ce qu'elle découvrit en apercevant les rempart de sa cité d'accueil la laissa sans voix. L'armée Erathienne était là. Les Cydiens, les Templiers et les Amazones se préparaient au combat. La peur noua le ventre de la jeune demoiselle. Pendant une seconde, Siobhan songea faire demi-tour et disparaître. Pendant un seconde elle se persuada de ne pas être assez forte, tant physiquement, que moralement. C'était un sentiment horrible. Elle s'en voulu et le souvenir de la petite Princesse revint une fois de plus la hanter. Ces bribes du passé qu'elle avait volé. La bataille Tamawa. L'apprentie n'avait pas le droit de flancher, alors elle attacha Rik à un arbre et alla se mêler aux Templiers.
C'était le début de la fin.

Son arme à la main, Siobhan se lança comme les autres. Elle ne pensait plus. Son corps bougeait seul, tandis qu'elle essayait de gérer son bouclier, pour ne le faire apparaître que dans des moment critiques, trop fatiguée pour le maintenir tout du long. Sa lame avait perdu son immaculée blancheur, tout comme l'âme de la jeune fille. A chaque corps touché, son innocence s'en trouvait entachée, tandis que son cœur se déchirait un peu plus. Il était bien plus difficile d'ôter une vie qu'on ne le croyait, surtout pour quelqu'un comme Sio, qui croyait encore que ce monde pouvait être rose et beau. Ces hommes qu'elle tuait avez beau être les « méchants » de l'histoire, ça ne laissait pas la jeune fille indifférente. Elle avait envie de pleurer. Elle le ferait, peut être. Plus tard, quand tout sera fini et si elle est encore en vie. En attendant, il lui fallait brandir son épée et se battre, faisant abstraction de la douleur et du sang coulant le long de ses membres.
Sio se rendit rapidement compte que l'entrainement de son Maître avait porté ses fruits. Elle n'était pas aussi démunie qu'elle ne l'avait cru. Et elle n'était pas seule. On lui sauva mainte fois la vie, sans faire exprès, surement, mais ça n'avait pas d'importance. Pour la première fois, la jeune fille avait des gens autour d'elle. Ça l'aidait. Leur détermination lui permettait de ne pas baisser les bras et se laisser simplement tomber pour ne plus jamais se relever. Sans compter cette tête blonde qui avançait devant elle, belle et forte dans sa sauvagerie. La jeune fille ne devait pas être beaucoup plus vieille que l'apprentie, mais Siobhan voyait clairement la différence de niveau qu'il y avait entre elles. Pas tant dans la force ou la technique, mais de part leur expérience. Cette fille n'hésitait pas. La jeune apprentie aurait voulu être dans le même état d'esprit que la Templière, mais non... Elle était juste elle...

C'était sûrement grâce à cette inconnue devant elle, que la jeune fille pu tenir jusqu'à la fin de la bataille.
Lorsque les Erathiens ont sonné la retraite, Sio ne sauta pas de joie, non. Ce n'était pas une victoire. Ça ne le sera jamais, tout comme les combats futurs. Ils allaient gagner contre Azael, elle y croyait, c'était dans sa nature et en même temps... Tous ces morts. Tout ce gâchis. Comment se réjouir ? Comment pourrait elle retourner à Cydonia et affronter la douleur des familles ? Et Muria ? Et Tamawa ? Bon dieu, pourquoi était-elle si faible ? C'était vraiment la fin. La fin de l'enfance te de l'insouciance. Les entrainements n'était plus son seul soucis. Il fallait que Siobhan apprenne à rendre son Esprit totalement hermétique et ne vive plus qu'avec ses sentiments et peines.

La Templière blonde se tenait non loin de la jeune fille. Elle la reconnue enfin comme étant l'apprentie de Jacen, l'ayant déjà aperçu au temple, lors de leurs rares passages, et avoir demandé qui c'était à Kyle. Sio s'approcha timidement et murmura un « Merci. ». La demoiselle ne dû pas comprendre, mais ça n'avait pas d'importance.


« Je suis Siobhan, l'apprentie du Maître Kyle Steinart. Je sais que je devrais m'adresser directement à Maître Jacen ou Maître Jiven, mais je suis certaine que tu leur transmettras l'information. La cité d'Azael est de nouveau debout. Je le sais parce que je l'ai vu de mes propres yeux. J'ai vu Erathia et son armée. Je les ai vu se préparer à asservir toute Azthia. Ce n'est pas fini... C'est loin d'être fini... »

Les deux dernière phrases furent dites à voix basse, plus pour Siobhan elle-même que pour son interlocutrice, comme si la jeune fille commençait déjà à se préparer mentalement pour la prochaine bataille -ce qu'elle n'avait pas eu le temps de faire pour celle-là.
En attendant ce sombre futur, Sio ressentait un immense besoin de se faire soigner au plus vite et fuir. Se terrer dans un coin et pleurer son saoule sur ce qu'il s'était passé à Erathia et ici, puis revenir plus forte et être enfin capable de regarder ses mains maculées de sang.
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Soren
Soren
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Cité : Cydonia
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyVen 15 Avr - 10:49

La dernière fois remontait à déjà si loin. Cette banale interception de Crépusculaire après le meurtre de Lymion, une embuche ridicule. Et avant... Encore plus loin.
En fait, il ne se rappelait pas avoir autant manié l'arc et le fer, sentit le sang et la sueur de sa vie.
Comme les généraux légendaires d'antan, Soren était à présent au milieu de l'histoire. Qui pouvait se targuer avoir participé à pareil affrontement depuis cinquante ans? Personne, pas même à Tamawa. Il ne pouvait dire combien d'hommes il avait tué ou blessé. Il savait juste qu'il avait totalement épuisé son carquois avant même d'arriver au contact.
Alors, il était tombé de son cheval, fauché en seconde ligne. Dans la chute, sa jambe lui envoya un signal tel un déchirement: on l'avait touché. Il eut l'impression qu'on venait de lui arracher son membre à vif.
Roulant sur le côté, il évita de justesse de se faire écraser sous son étalon. L'adrénaline aida la douleur à s'évanouir, cependant Soren constata qu'une énorme entaille lui interdisait tout déplacement. Et voilà. Sa bataille était-elle déjà terminée, sans même qu'il n'ait pu sentir le contact avec son ennemi, regarder dans les yeux la personne qu'il tuait?
Sa colère n'allait pas le sauver, mais une aide inattendue le fit: c'était comme sentir de l'eau remonter le long de sa jambe, enlacer son nerf sciatique, s'engouffrer fraiche et ressortir bouillante. Avant même qu'il ne put comprendre à qui il devait ce miracle, il pouvait à nouveau se remettre debout. Ne jamais minimiser l'impact des Soutiens dans une bataille. Aujourd'hui, beaucoup de vies seraient sauvées grâce à eux, il en était convaincu. Les Templiers se vantaient d'avoir les meilleurs soigneurs d'Azthia? Qu'ils ravalent leur fierté à présent, Cydonia n'avait pas besoin de ce titre pour en avoir les plus efficaces.

Il avait perdu son arc, écrasé son carquois. Il s'en débarrassa prestement et chercha en tâtonnant une arme. Une odeur de fleurs, en plein hiver, lui monta au nez. Il se laissa border par l'aide que lui donnait Lizzie, suivit du regard l'illusion de tournesols poussant en ligne droite sur le sol de la campagne qui le mena a une arme de facture moyenne. Qu'importait, elle serait très vite souillée. Et que les dieux lui donne à lui plus de chance qu'au défunt porteur de cette lame.
Lizzie, impeccablement blanche dans cette mare de sang, lui montra du doigt une direction sans sourire. Sans même regarder vers quoi il se dirigeait aveuglément, il leva l'arme en hurlant un son venant du fond du ventre et l'abattit en la planta de côté dans une jugulaire découverte. Ne cherchant même pas à savoir si son adversaire était mort, il retira la lame en recevant les premières gouttes de sang sur son visage et ses cheveux.

Ses oreilles bourdonnaient des cris et des bruits de métal. Privé ainsi de l'audition, il se fia entièrement à ses yeux et avança vers le coeur de la bataille, les muscles du bras contractés et bandés comme un arc.
Il ne pouvait plus attendre d'être à portée de frappe.
Faisant tournoyer sa lame devant lui, il saisit le flux invisible de puissance qui le parcourait et invoqua une gerbe de flamme dans sa main gauche qui se tétanisa sous la pression de la magie. Une sorte de lance de flamme s'éjecta et renversa un soldat érathien, noircissant son armure. Soren prit l'arme à deux mains et chargea sur l'homme à terre, qui réagit de manière assez inattendue en le frappant sur le tibia lorsqu'il arrive à sa hauteur. Déséquilibré, le zélote manqua de s'empaler sur sa propre arme qu'il planta dans le sol. Dans un mouvement circulaire, il l'arracha du sol et, un genoux à terre, tenta de décapiter son adversaire. Sa lame rencontra celle de l'Erathien qui, avec une force plus que respectable, l'envoya voler en transmettant l'impact du coup dans le poignet de Soren. Craquement sinistre lorsqu'il tenta de retenir vainement l'arme dans sa main. Déjà, il voyait sa tête voler sous l'arme de son adversaire... A moins qu'il ne le transperce.
Une arme runique trancha le débat cependant, prenant de court le soldat qui s'écroula sans un cri. Soren n'était qu'un piètre combattant à l'épée, il ne devait pas jouer de la lame dans une situation pareille. Il devait faire avec ses atouts.
Se relevant péniblement, il ne chercha même pas à récupérer son arme dans la mêlée: il allait avoir besoin de ses deux mains. Effectuant des mouvements amples et gracieux, il déversa un torrent de feu vers un ennemi qui venait de tuer un soldat Cydien. Sa cible empêtrée dans les flammes, il le renversa et lui crama purement la tête.
Il avançait sur le champ de bataille. Aux prises avec deux ennemis, il se protégea d'une attaque au corps à corps en les faisant reculer par le feu puis lança son illusion la plus terrible.
Lizzie prit sa place. Une Lizzie souriante, les cheveux attachés et le teint pâle, tenant une énorme fleur de tournesol. Elle tira la langue et instantanément, tout s'inversa pour ses ennemis: ils voulurent avancer vers lui, mais ils reculèrent. Assez perturbés, ses adversaires donnèrent des coups de sabre dans le vent, ne comprenant pourquoi d'un seul coup la droite devenait la gauche. Et quand Lizzie eut terminé avec eux, Soren put facilement les faire rôtir.

L'odeur de chair brulée avait rendu son nez totalement insensible. Et le combat l'avait rendu lui-même tout autant.
Soren était au-delà de l'épuisement: il tremblait. Il tremblait tellement ses bras étaient tétanisés, les crampes menaçaient. Il avait demandé à un lancier de l'aider à enlever son armure et son chemisier. C'était un Templier. Mais aujourd'hui il s'en fichait.

Son second l'avait trouvé là, assis par terre, la sueur dégoulinant sur son torse.
Soren lui indiqua de récupérer son armure et de l'aider à porter ses affaires au Monastère. Là, il se renversa deux sceaux d'eau glacée sur la tête et le torse et s'enleva la sueur avec un morceau de bois poli. Enfilant une chemise propre puis un lourd gilet en cuir, il cingla une ceinture autour d'un pantalon noir qu'il avait mis à la hâte. A peu près présentable, le Zélote s'apprêtait à rejoindre le bureau d'Anatoli dans l'heure: aussi incroyable que ces mots se formaient dans son esprit, ils étaient vivants et ils avaient gagné la bataille. Même si le compte des morts aujourd'hui allait être lourd. Même s'ils devaient leur salut aux Amazones et aux Templiers.
Soren ne pouvait donc pas avoir le sourire aujourd'hui.
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Kyle
Kyle
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Re: [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini)
   [DH]La Bataille du Point du Jour (Intrigue) (fini) EmptyLun 18 Avr - 6:28

Les troupes ennemies commençaient à battre lentement en retraite sous les ordres de leur général, la bataille était déjà gagnée pour Cydonia et ses alliés. Pourtant les combats étaient loin d’être terminés.

Depuis combien de temps se battait il ? Combien d’adversaire avait il déjà terrassé ? Combien en restait il ? Toutes ces questions n’effleurèrent même pas son esprit, celui-ci se consacrait tout entier à la destruction de ses ennemis. Dans un hurlement terrifiant Kyle enfonça la pointe de sa lame avec force dans l’ouverture du heaume de son adversaire avant de dégager son arme d’un coup de pied. La pointe de son épée décrit une diagonale sanglante avant de heurter avec fracas le crâne casqué d'un erathien le sonnant quelques secondes ... quelques secondes que le templier mit a profit pour frapper une seconde fois cette fois dans l'espace qui sépare le casque de l'armure infligeant une blessure mortelle à son adversaire.

Kyle comme tous ces soldats autour de lui en première ligne n'a que faire des stratégies et des manœuvres de tous ces grands stratège, pour les combattants la seule chose qui compte s'est de vaincre l'ennemi devant soi. Vaincre pour survivre une minute de plus et ce jusqu'à ce que le dernier homme en face soit allongé face contre terre. Vaincre ou mourir ... c'est une philosophie qui lui convient très bien.

Il faudra encore plusieurs heures pour que cesse enfin ce carnage, plusieurs heures durant lesquelles sont morts nombre de brave.

Ce n'est qu'une fois seulement qu'il ôta enfin la vie du dernier erathien debout face à lui que Kyle pris conscience de la présence des autres templiers. Il avait combattu sans relâche, il était blessé et épuisé à tel point qu'il ne pouvait même plus tenir son épée. Tout son corps n'aspirait plus qu'à un repos bien mérité, il avait bien combattu les corps sans vie autour de lui pouvait en témoigner, pourtant il n’était pas satisfait. La rage dans son cœur n’avait pas disparue, elle s’était simplement retirée au fond de son être, attendant impatiemment son heure. Combien de combat devra il encore livrer pour en être délivré ? Combien de vie devra il encore prendre ? Est il seulement possible pour lui de s’en libérer un jour ? Aujourd’hui encore ses questions resteront sans réponse.

Le templier poussa un grand soupir avant de s’asseoir à même le sol au milieux des corps sans vie, alliés et ennemis confondu. Cette bataille était terminée, il pouvait bien prendre quelques minutes pour souffler, après tout la prochaine ne tardera certainement pas. Elles ne tardaient jamais …


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