[F-P]Où tu es, j'irai te chercher ![Mission Thonolan, partie 2][terminée]

Tu sortis amèrement de l'auberge, regrettant tout à coup de ne pas avoir demandé des explications et des précisions sur cette étrange information. Mais la femme qui t'avait livré ce détail s'était déjà sauvée du bar, tu ne pouvais plus faire marche arrière. Les idées et craintes se bousculèrent dans ta tête, et tu t'aperçus que cette mission ne serait pas aussi simple que tu aurais pu l'imaginer Tu avais donc prévu d'aller voir Maître Lymion avant de rattraper la mère, et son enfant. Tu penses vraiment qu'il est utile d'aller le voir ? Saura-t-il des choses que tu ignores encore ? Peut-être était-il soumis dans une vie antérieure, et il avait réussi à s'en échapper, tel un héros,.. Mais sûrement pas ! Tu devrais peut-être te renseigner sur ce voyage, sur l'itinéraire à emprunter, parce qu'à part les Amazones et Soumis, Muria ne te disait pas grand chose. Pour ne pas dire rien de plus ! Même la serveuse dans l'auberge savait plus de choses sur toi que tu en savais sur ces terres inconnues, pour te donner un aperçu de la tâche ! Mais le temps est compté, garde bien ton sang froid, sinon, tu n'auras aucune chance de le retrouver à temps.
Alors, que décides-tu ? Dépèche toi ! Déambuler dans cette magnifique Agora ne t'avanceras à rien ! Toujours motivé pour retrouver le jeune garçon à priori enlevé par sa mère,en direction de Muria, d'après cette femme étrange et musclée, et donc destiné à devenir soumis à vie à cause de sa mère, dans cette contrée hostile dont tu ne connais même pas l'emplacement, au risque de toi, devenir soumis à vie ? Il te faudrait peut-être de l'aide...

Sortant du Pont Divin, Thonolan se retrouva sur l’Agora. Grande place d’une grande ville, l’Agora était, comme toujours, bondée. On y trouvait de tout, des derniers légumes de la saison aux rouleaux d’étoffes précieuses, en passant les épices rares. Des quatre coins de la place, les commerçants hélaient la clientèle, vantant la qualité de leur marchandise dans un joyeux brouhaha. Aujourd’hui, le jeune Zélote se contenta de récupérer son cheval, attaché devant l’auberge, et entreprit de traverser le plus rapidement possible la place noire de monde, laissant derrière lui un sillon d’imprécations et de jurons colorés. Il réfléchissait à toute allure. Il ne savait pas exactement ou se situait Muria, à part qu’elle était cachée dans de grandes forêts, alors que le pays sur de nombreuses lieues autour de Cydonia était composé de collines herbeuses. On ne trouvait de vraie forêt que passablement loin de la mer, a plusieurs jours a cheval.

Dans ces conditions, quelques heures de plus ne feraient probablement pas grande différence. Thonolan avait au moins le temps d’aller rendre compte à Maitre Lymion de ce qu’il venait d’apprendre. De plus, il vaudrait probablement mieux ne pas se lancer dans cette affaire seul. Même s’il les rattrapait avant qu’ils ne soient assez près de Muria pour poser problème, il faudrait convaincre la mère, une Templière, de laisser partir le gosse. Les Templiers faisaient de rudes adversaires, hommes ou femmes. Le souvenir de sa dernière échauffourée avec l’un d’entre eux, il y avait peut-être deux ans de cela, lui revint en mémoire. Il avait failli se faire tuer, ne s’en était sorti que de justesse. Un assez mauvais souvenir. Oui, il serait plus tranquille s’il ne partait pas seul.

Thonolan en était la de sa réflexion lorsqu’il arriva devant le temple. Il démonta dans la première cour et passa les rênes de son cheval par-dessus l’encolure de l’animal pour les laisser pendre. Le destrier était bien entrainé, et ne bougerait pas plus que s’il était attaché. Le jeune Zélote traversa les couloirs de vielle pierre au pas de course, un dédale dans lequel on se perdait facilement si on ne le connaissait pas bien. Thonolan les connaissait, et se retrouva assez vite devant le bureau du Maitre Zélote. La porte de chêne sombre était entrebâillée, signe que Lymion ne recevait personne, et était disponible pour quiconque avait besoin de lui. Il entra sans frapper.

Ta mère ne t'avait donc jamais appris qu'il était très impoli de rentrer sans frapper ? Encore, si c'était simplement pour voir ton meilleur ami, rendre visite à des poules dans un poulailler, ça passe encore, tu serais presque pardonné ! Mais là, tu n'avais pas franchi le bureau de Monsieur tout-le-monde ! C'était celui de Maître Lymion, THE Maître Lymion, en chaire et en os ! Ce dernier « t'accueillit » d'ailleurs avec un de ces regard foudroyant qui te fit comprendre à une vitesse hallucinante ton erreur. Ce dernier ne te déstabilisa pas qu'un peu ! Tu rougis alors de honte, tandis que ton interlocuteur ne t'interrogea pas franchement d'un ton très amical, posé, doux, mélodieux, et j'en passe !

« Pour qui tu te prends de ne pas frapper sale chenapan ! On n'est pas dans un moulin ici ! J'espère au moins que tu me rapporte une bonne nouvelle ! »

C'est alors que te remontèrent à la surface le rapide entretien que tu avais eu, très, très rapide... Oui, il était sur une importante affaire ! Oui il était à bout de nerfs ! Non, tu n'avais pas bien choisi ton moment pour lui parler, tu es venu pile à l'instant où il ne fallait pas, et tu risquais d'en payer les conséquences ! Mais pas de panique, tu peux te rattraper ! Vraiment ? Tout en balbutiant et en reprenant peu à peu ta respiration, tu commenças à lui expliquer la situation : l'histoire de la mère qui avait enlevé son fils pour le réduire en Soumis, qui se dirigeait alors vers Muria et bien sûr, tu n'omis pas ce détail qu'était qu'une femme bien musclée t'avait raconté cette salade.
Bah oui, c'était du n'importe quoi ! Franchement, tu crois qu'une mère, même Templière, serait capable de kidnapper son fils vers Muria pour le transformer en Soumis ? En plus, la femme qui t'avait annoncé cela n'avait-elle pas la carrure type d'une Amazone ? Ce qui est sûr (dans un sens mieux pour toi), c'est que Maître Lymion est beaucoup plus futé que toi ! Sans aucune gène, il t'interrompu, et tu ne l'aurais pas cru, mais il est bien devenu encore plus rouge qu'avant :

« ESPECE DE TRIPLE ABRUTI !!! ANDOUILLE DE PAYS !! T'ES PIRE QU'UNE MARMOTTE MAL LECHEE MA PAROLE !! TU LE FAIS EXPRES OU QUOI ? C'EST TOALEMENT BIDON TON MACHIN, PAS LA PEINE D'ÊTRE UN GENIE MA PAROLE ! T'ES TOMBE DANS LE PANNEAU LES DEUX YEUX FERMES ! ET TU OSES ME DERANGER SANS FRAPPER !! DEGUERPIS, SALETE DE CHENAPAN ! »

Pendant ce discours entrecoupé d'insultes en tout genre, tu te mis à rougir de telle sorte qu'on croyait que tu allais exploser. Ce qui a bien failli exploser, ce sont tes oreilles ! L'intensité de la vois de ton Maître ne les laissèrent pas indifférentes, et crois moi, les autres non plus ! Pas de chance, tu avais oublié de fermer la porte en chêne et tous les Zélotes présents au Temple avaient pu profiter de cette charmante conversation. Plus capable de prononcer le moindre mot, tu te sauvas comme tu étais arrivé, en prenant les jambes à ton coup. Fuyant les rires moqueurs et les vulgaires caricatures, tu t'aperçus alors de deux chose : l'insulte préférée de ton Maître était sale chenapan, et que cette mission avait désormais un autre enjeu : retrouver ton honneur ! .
Même si cet épisode fut pour le moins chaotique, ne déprime pas, cela aurait pu être pire ! Maître Lymion ne t'a (encore) brulé de rage, et tu n'es pas (encore) soumis !
Et puis, tu ne l'as peut-être pas entendu, mais dans ta course effrénée, ce dernier t'a (encore) crié quelque chose :

« Ils sont sûrement encore à Cydonia ! Ramène le moi !»

Thonolan sentit la chaleur lui monter aux joues. Lymion, ce matin déjà, était d’une humeur massacrante, et cela ne semblait pas s’être arrangé durant la journée. Le jeune Zélote ne tombait absolument pas au bon moment. Ca peut arriver, se dit-il, alors qu’il se raidissait stoïquement devant la tempête. Au moments ou Lymion s’interrompait, pour reprendre son souffle, il pouvait entendre la rumeur sourde des Zélotes curieux de savoir qui était dans le bureau, et surtout ce qu’il avait pu faire pour mettre Lymion dans un état pareil. Ca peut arriver à n’importe qui, de tomber au mauvais moment, et il n’en est pas un seul qui ne se soit pas déjà retrouvé à ma place. Ca peut arriver. Il ne s’était pas senti aussi mortifié de sa vie…
Enfin, profitant d’un moment d’accalmie ou Lymion se taisait, pour mieux lui faire sentir le poids de son courroux, Thonolan lui présenta ses excuses les plus plates, son visage le plus contrit, et s’éclipsa le plus vite possible sans rajouter d’impolitesse supplémentaire a la liste de ses crimes. Evidemment, personne ne se trouvait dans le couloir juste devant la porte du Maitre. Cela n’empêcha pas Thonolan d’être abordé par plusieurs Zelotes avant de parvenir à la cour ou il avait laissé son cheval. Il évita les curieux, et rassura les inquiets de quelques mots rapides, pour se débarrasser d’eux. Non, les templiers n’avaient pas envoyé de déclaration de guerre, personne n’était mort, on n’avait pas besoin de prendre les armes contre qui que ce soit.
Lorsqu’il parvint enfin a la petite cour ou il avait laissé son cheval qui, maigre réconfort, n’avait pas bougé, le Zélote se dit que pour un peu, il aurait embrassé l’animal. Au lieu de quoi il l’enfourcha sans presque toucher à l’étrier et le lança aussitôt au galop.
En fin de compte, il s’en sortait mieux que s’il s’était retrouvé à Muria, mort, ou prisonnier a vie. Au moins, il avait encore une chance de réparer les dégâts. S’il ramenait le jeune, et sa mère, tout le monde serait trop occupé pour penser à lui.
A la vitesse ou allait son cheval, il se retrouva assez tôt près de l’Agora. Il n’y avança pas, préférant s’arrêter un moment loin de la foule pour réfléchir. Qu’allait-il faire ? Il pouvait difficilement retourner à l’auberge. En fait, il ne pouvait pas du tout retourner à l’auberge. L’Amazone s’était éclipsée, et l’aubergiste le ferait probablement mettre dehors. De toute façon, ils n’y étaient plus. Voyons. Il y avait d’autres auberges, en ville que le Pont Divin. Des endroits de moins bonne réputation, et plus discret. Mais il faudrait du temps s’il devait juste les visiter au hasard. Il pouvait aux portes de la ville. Les gardes tenaient un registre des entrées et sorties, mais cela ne s’appliquait en fait qu’aux marchands venant faire commerce. Cependant, les gardes avaient l’œil, et ils pourraient peut-être lui dire si un jeune homme d’une certaine allure avait quitté la ville avec une femme à la carrure de combattante. Ils pouvaient aussi partir par le port, et, la, il ne pouvait pas y faire grand-chose. Le Zélote allait finir par se demander s’il n’avait trouvé moyen d’offenser les dieux.

[Je l'avais poste hier, cui-la ! fichue connection...]

Alala, tu nages dans la semoule ! Tout près de l'Agora tu viens de t'arrêter, et tu as l'air visiblement désespéré. C'est vrai que la rapide entrevue avec ton maître ne s'est pour le moins bien mal passée. Heureusement que tu avais rapidement fuit le Temple où les rires résonnèrent de plus belles. Et en plus, tu n'as pas la moindre idée ou se cache le sale gamin que tu dois chercher ! Le vie est dure n'est-ce pas ? Mais si on ne met pas un peu de battons dans les roues, c'est pas drôle !
Cependant, rassure toi ! Les Dieux ont entendu ta demande, et te donne un peu de leur clémence ! Tu écarquilles les yeux de telle sorte qu'on a l'impression qu'ils vont sortir : c'est bien un gamin d'une dizaine d'année que tu aperçois, et qui à l'air un peu perdu. C'est bien, en te rapprochant, lui qui demande où se situe le Temple. C'est bien lui que tu sembles chercher !!!
Ne croyant pas à ce qui venait de se passer, tu te pinças plusieurs fois, mais tu ne rêvais pas ! C'était bien le gosse qui marchait d'un air incertain devant toi ! Enfin, tu allais réussir ta mission, tu allais retrouver de ce pas ton honneur et ta crédibilité, et par le temps record avec lequel tu viens d'achever cette mission, tu serais d'autant plus valorisé !
Quoi ? J'ai dit que ta mission est déjà finie ? Excuse moi, ma langue a fourché ! Le gamin se glissait dans la foule en croquant à pleines dents un fruit sucré à souhait, et foncèrent sur lui….

Spoiler:

Et oui, les frelons gargantuesques de la mort qui tue ne résistaient pas au goût et à l'odeur de ce fruit si sucré et tellement délicieux. Et ils n'y étaient pas allé de main morte pour les effectifs : une nuée énorme s'approchait à tout de vitesse de toi, et se dirigeait droit vers le jeune Zélote. Inutile de te préciser que l'Agora était noire de monde, tes manœuvres seraient d'autant plus complexes ! Alors comment vas-tu procéder pour te mettre hors de danger et éviter les piqures ? Accessoirement aussi, ramener l'enfant sain et sauf au Temple ?

Thonolan en était la de sa réflexion, lorsqu’il aperçut, juste la, devant lui… et bien, oui, le gamin. Il dut secouer la tête, se frotter les yeux, pour admettre que le garnement qu’il cherchait a travers la ville et qu’il désespérait de trouver était bien la, juste la. Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire ici ? Ou avait-il passe la nuit ? Il avait un fruit à la main… Thonolan espérait qu’il ne l’avait pas volé, mais alors, qui la lui aurait donné ? Et aurait ensuite relâché le gamin dans la nature ? Enfin, autant de questions auxquelles l’enfant pourrait répondre lui-même.
Thonolan, croyant a peine a sa chance, était sur le point de le héler (ce serait idiot que le petit disparaisse dans la foule, alors qu’il était si proche). C’est au moment ou il se dressait sur ses étriers, en remerciant silencieusement tous les dieux qui lui venaient à l’esprit, qu’il aperçut, à quelques mètres, l’espèce de nuage sombre, devant lequel les gens s’écartaient précipitamment, et qui se dirigeait droit vers le novice. Il reconnu sans peine, mais a sa grande horreur, un essaim de frelons. Il en avait déjà vu de pareil, et il avait suffit de quelques piqures pour abattre un chien de grosse taille. Il va sans dire que, ayant assisté à la scène, Thonolan ne s’était pas attardé sur place. Mais cette foi-ci, il n’était pas question de s’éloigner sans le gamin. Autant se faire tuer tout de suite, pensa-t-il.
Il calcula vite fait. L’enfant était trop loin pour qu’il puisse tout simplement l’attraper par la peau du cou, le jeter en travers de sa selle et imiter toute la bonne population de Cydonia, c’est-a-dire dégager le plus vite possible. Il fallait trouver autres chose, en vitesse. En fait, c’était surtout ce fruit, que l’enfant avait à la main, qui risquait d’attirer l’essaim gargantuesque de la mort qui tue. Il lui vint une idée, pas la meilleure de sa vie, mais pour le moment la seule praticable. Si le gosse n’avait plus cette chose dégoulinante de sucre à la main, les frelons pourraient peut-être aller vers un des étals de fruits frais, que le vendeur leur abandonnerait sans faire d’histoire. Le Zélote se concentra.
La magie élémentaire n’était pas chez lui un talent très puissant. Pour cette raison, il n’avait jamais tenté de manipuler un second élément, comme la plupart de zélotes, préférant se consacrer a d’autres formes de pouvoir. Ce qu’il voulait accomplir ici n’était pourtant pas très compliqué. Très vite, il vit le novice se débarrasser de la plante qui s’enroulait autour de ses doigts avec une exclamation de surprise. C’était déjà ca de mieux. En principe, ces machins ne piquaient pas sans raison. Ou plutôt, j’espère que ces machins ne piquent pas sans raison. Mais si ca n’était pas suffisant, Thonolan ne voyait pas quoi faire. A moins de lancer son cheval au galop, attraper le novice par la peau du cou, le jeter en travers de sa selle, et faire comme toute la bonne population de Cydonia.

Non mais oh' ! Depuis quand on abrège les mots comme ça ? Ce ne sont pas des frelons tout court, bon-marchés, de mauvaises qualités, qui font une petite piqure quand ça leurs chante, mais les frelons de la mort qui tue ! Beaux, grands, gros et fiers ! Et terriblement dangereux ! Un vent de panique souffla dés que l'essaim fut aperçu par la population de Cydonia. C'était le chaos total ! Tout le monde courrait dans n'importe quel sens, essayant d'échapper à ces bestioles dangereuses tant bien que mal. Heureusement que l'agora n'était à ce moment là pas peuplée de petits vieux qui revenaient de faire leur marché : ils auraient bien fini écrabouillés sous ton cheval, et par les gens qui courraient dans tous les sens ! Bref, c'était la panique à bord !
Heureusement que les Cydoniens et autres ne s'éparpillaient pas réellement dans tous les sens : ils allaient à gauche, à droite, courraient comme une flèche devant, mais aucun n'a eu la magnifique idée de se retrouver sous ton cheval ! Tu peux ainsi garder ta conscience pour toi ! Le petit Zélote quant à lui, n'était pas des moins affolées ! Il commença à se fondre parmi la foule qui se dirigeait droit devant, tentant d'éviter cet essaim effrayant. Peut-être ton idée n'était pas celle d'un génie de 163 de QI, mais c'était déjà ça. Tu n'étais pas rester planté là, en train d'attendre que le petit Zélote se transforme en pot de miel. Tu avais réussi tant bien que mal à métamorphoser le fruit de telle sorte à ce qu'il devienne répugnant, et que le gamin le jette par terre. C'est à ce moment là qu'il se retourna et t'aperçus. Et biim, illumination dans son cerveau d'enfant ! Il avait enfin compris que c'était ce fruit dégoulinant, et terriblement sucré qui était à l'origine de cet essaim de frelons de la mort qui tue !
C'est fou ce qu'ils sont intelligents ces Zélotes hein ! Enfin, pas totalement quand même ! L'enfant a omis une chose : le fruit était encore a ses pieds, et bien qu'il s'éloignait au fur et à mesure, il ne manquerait pas de se prendre une de ces saletés de bestioles ! Tu n'avais plus qu'une chose à faire : éloigner ce fruit diaboliquement bon coute que coute ! Pendant ce court laps de temps, tu t'es rapproché du gamin, et tu n'es qu'à un mètre de lui, donc juste au niveau du fruit, et vraiment pas loin des frelons gargantuesques de la mort qui tue ! Bonne chance !

[si tu parviens à éloigner le fruit, je te laisse racompagner le gosse au monastère =D]

Thonolan regarda le fruit se transformer, les racines et le bourgeon pousser. Il surveillait aussi l’approche de l’essaim de la mort qui tue. Son cheval également, sauf que celui-ci n’avait pas à se soucier de Novice à sauver ou d’honneur bafoué. Il pesta contre l’animal, retenant les rênes alors que son cheval piaffait et couchait les oreilles, signe sur de panique proche. Il devait se dépêcher. Comme s’il ne le savait pas déjà.
Le fruit, que le garçon avait jeté à terre, était devenu un amas de bourgeons vert pale et de racines blanches, qui s’étendaient sur les dalles pavant l’agora à la recherche d’un peu de terre. Il finira par se dessécher et mourir, mais pour l’instant, chose la plus importante, l’odeur suave, sucrée, avait disparu, remplacée par celle, un peu acre, de sève.
L’essaim de frelons de la mort qui tue s’immobilisa, et sembla hésiter. Pour autant qu’un essaim de frelons puisse avoir l’air d’hésiter. La chose devint de plus en plus petite, et de plus en plus noire, au fur et à mesure que les frelons se rassemblaient. Le cheval de Thonolan laissa échapper un drôle de bruit.
C’est alors qu’il se décida, se penchant de cote et s’étirant autant que possible. L’enfant était la, tout proche, les yeux fixes sur les frelons, immobile… il parvint à saisir un pli de tissu. Et attira le gamin vers lui, en relâchant les rênes de sa monture, qui n’attendait que ca pour bondir et s’enfuir le plus vite possible.
Le jeune garçon se débattit un peu, avant de se rendre compte qu’il avait besoin de ses bras et jambes pour ne pas se casser la figure. Thonolan l’avait balance en travers de la selle, et tous deux se cramponnaient alors que l’étalon fonçait a toute allure, ayant probablement oublie jusqu'à la présence des deux cavaliers sur son dos. L’avenue de Cydonia laissa place a des rues, des ruelles, s’élargit a nouveau… Enfin, Thonolan put entendre la mer. Ils étaient arrives au port, et son cheval, naseaux fumants, tout trempé de sueur, consentit à s’arrêter.
Le Zélote ne perdit pas de temps à s’étirer, bien qu’il l’ait voulu. Au lieu de cela, il mit pied a terre, et fit descendre le novice qui commençait a se redresser.
« Et bien, mon garçon, dit-il, je crois que nous avons des choses a nous dire »

[Pardon ! pardon pour le retard ! je n'arrivais pas a trouver une idee satisfaisante, mais j'ai fini par pondre quelque chose...]

[t'excuse pas n_n]

Tu venais de réaliser un grand exploit : immobiliser une nuée de frelons de la mort qui tue en plein vol ! Tu avais tous les talents pour devenir prestidigitateur ! Et en plus, quel héros, quel homme fort et viril tu étais quand tu parvins à sauver le jeune Zélote ! Cette image fut un peu ternie lorsque tu suas des litres et des litres une fois au port (presque pire que ta monture !), mais on te pardonne, et on va fermer les yeux sur ça. Une fois arrêté, le petit enfant devint rouge comme une tomate, de la même couleur que le fruit que tu lui avais ôté des mains. Il t'expliqua rapidement qu'il avait fugué parce que sa mère templière ne voulait pas qu'il fréquente les zélotes.
Te sentant un peu fautif de lui avoir crié dessus, tu lui donnas une petite tappe amicale. Mais une chose était sûre : pour rien au monde tu ne souhaitais revoir un fruit de la sorte j'imagine, mais que vois-tu accrocher au sabot arrière gauche de ton cheval ?
Eh oui, cadeau de la maison ! Tu as maintenant tout le matériel pour pouvoir cultiver tes propres fruits qui attirent les frelons de la mort qui tue comme un aimant le fer ! C'est bien la plante pleine de bourgeons qui s'est emmêlée autour de la patte de ta monture. Tu n'avais plus qu'à te mettre au jardinage ! Car une fois rentré au monastère, tu avais retrouvé ce que tu avais perdu : la considération des tiens.

Bravo à toi, brave Thonolan !

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[F-P]Où tu es, j'irai te chercher ![Mission Thonolan, partie 2][terminée]

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