[F-P]L'enlevement d'une Prêtresse par une Antiquaire [...][PV Sora][Clotûré]

A peine avait-elle regagné le sol que la haute silhouette encapuchonnée s’était retournée dévoilant le visage fin du jeune homme cydien qui accompagné l’Almer. Jetant un regard vide à James, histoire de le faire culpabiliser un peu, ce dernier lui indiqua que l’Almer se prénommait Yaen Meian et qu’elle était Antiquaire à Cydonia et que le jeune homme qui l’accompagnait, Aden était son aide au magasin. Son sourcil était en train de s’arquer lorsqu’elle reçut une cape sur les épaules, manquant de se faire assommer par la broche de cette dernière. Et là, Nalween connut un état de choc. Elle écarta légèrement les bras, dévoilant partiellement sa belle robe azur qui jurait impitoyablement par sa qualité avec l’étoffe. Elle rabaissa les bras, le regard perdu dans la vague se demandant ce qu’elle pouvait bien faire dans cette écurie et ainsi déguisée avant d’être ramener à la réalité par James qui la regarder avec des yeux inquiets. Elle papillonna des paupières un instant avant de secouer la tête afin de s’éclaircir l’esprit et ses yeux se plissèrent pour assassiner son garde du corps du regard. Lorsqu’Aden lui présenta le cheval pie, elle secoua la tête avec un doux sourire de refus – ce jeune homme n’y était pour rien dans son enlèvement provisoire – et elle siffla une courte sérénade. Aulë à la sortie de l’écurie manqua de détruire un tonneau qu’il frôla de ses sabots imposants avant de fondre sur Nalween qui sauta agilement sur son dos bien que manquant d’être déséquilibrée par l’étoffe lourde de la robe.

Si elle avait compris ce que lui avait glissé James, l’Antiquaire souhaitait l’emmenait à la taverne de Tamawa. Soit. Avant de filer, elle fit ralentir Aulë et leur indiqua de sa voix chantante qu’elle les rejoindrait d’ici un quart d’heure à la porte Est de Silmarie à l’orée de la forêt. Puis elle partit, montant en Amazone l’étalon dont les sabots foulaient le sol avec d’un rythme effréné, James aurait voulu la suivre qu’il ne l’aurait pu. Ce dernier se mordit l’intérieur de la joue en voyant sa Prêtresse partir seule et sans protection mais il repoussa ses craintes, Nal était loin d’être inconsciente et n’était pas – et ceux malheureusement – du genre à s’enfuir. Haussant les épaules, il monta en selle sur son coursier Alezan d’un geste souple, purement elfique. Après voir adresser un sourire resplendissant à l’élégante Almer, James mit Rhys en route direction la porte est de Silmarie et en se retournant sur sa selle, il vit la belle Yaen hurler le nom de son Aide, ce dernier ayant pris le chemin de la porte Ouest…

Après quelques minutes, il avait rejoint le niveau de l’Antiquaire, usant de ses charmes et de son humour pour rendre le trajet plus attrayant à la demoiselle. Et au bout d’une vingtaine de minutes – qui aurait du être en faire la moitié, ce cydien avait vraiment un problème d’orientation – il avait rejoint la porte Est. Ne voyant pas Nalween, il fit signe à Sora d’avancer et s’engagea dans la forêt, traversant rapidement la lisière. Il détourna un instant la tête du chemin pour croiser les yeux mordorés de la douce – oui il a une perception de la réalité très approximative quand il veut quelque chose – Almer, qu’une ombre sauta d’un arbre pour arriver sur le chemin. Il l’avait aperçu du coin de l’œil et en moins de tant qu’il n’en faut pour le dire il avait dégainé son épée et faisait face à la silhouette qui se relever de son saut. D’un œil expert, il s’aperçut que cette dernière n’avait pas sorti d’armes et il lui fallut un reste de seconde pour comprendre que cette ombre était sa Grande Prêtresse. Il laissa échapper un soupir de soulagement avant de faire la moue.

- Erendar me tuerait, ma Dame, s’il vous voyait sortir de la sorte.
- Je pense qu’Erendar n’apprécierait pas non plus apprendre que Nalween, Prêtresse de Silmarie se rend dans une taverne.
- Je vous l’accorde.

Et si tout se passait bien, il n’en saurait rien. Nalween avait noué deux tresses sur le côté de son visage qui se rejoignait derrière sa tête, dévoilant son visage. Cependant, seuls ses yeux étaient visibles, la partie inférieure en était cachée par le col de sa cape bleu marine. Elle avait délaissé sa robe pour une tunique d’un bleu tellement foncé qu’il en paraissant noir et s’accordait merveilleusement avec ses prunelles azurs. Des bottes dans la même teinte remontaient jusqu’à ses genoux, moulant élégamment ses jambes. Enfin, une lame longue en argent était rattachée à une ceinture qui ceignait sa taille fine taille, attaché par une boucle en forme de feuille. La tenue bien que de qualité était somme toute assez banale et moult rôdeurs ou éclaireurs Elfes étaient vêtus de la sorte. Elle siffla à nouveau Aulë qui apparut, et une robe marine cachait son poil immaculé, encore une fois ce genre d’accoutrement était chose courante et l’étalon ne portait pas de selle. Nalween sauta sur son dos à cru avant de rejoindre les côtés d’Aden laissant à James le plaisir de courtiser Sora.

La troupe chemina pendant à peu près deux heures, et Sora prit la tête du cortège quand ils arrivèrent en ville. Le jeune homme qui accompagnait Sora avait en sens de l’orientation très douteux et Nalween ne pu s’empêcher de laisser éclater son rire argentin à la vingt-et unième fois. Devant l’air de ce dernier, le rire se transforma rapidement en sourire lui montrant bien qu’elle n’avait pas dans l’idée de se moquer. Yaen les fit faire halte, et Nalween regarda avec un œil sceptique la Taverne. Elle devait vraiment entrer la dedans ? Apparemment oui puisque Sora mis pied à terre avant d’entrer dans la bâtisse, fière et sure d’elle. La Prêtresse resta un instant les yeux perdus dans une autre dimension avant que James lui propose son aide. La refusant, elle sauta à terre avant de faire signe à Aulë d’allez ou bon lui semble. A la suite d’Aden, Nalween entra dans la taverne et manqua de vaciller devant le chaos ambiant ses pauvres oreilles d’Elfes n’étant pas habituer à une telle cohue. Devant ses yeux, des représentant de toutes les races buvaient des boissons douteuses – bière si elle se souvenait de ce qu’elle avait lu – en chantant, riant et parfois même dansant. Une jolie serveuse leur proposa de les installer et Yaen accepta, Nalween prit donc le partie d’éviter soigneusement chaque personne ayant apparemment trop bu tout en ne perdant pas de vu Yaen. Mais par Silmarie ou était-elle donc tombée.

Alalalalala…
Cela faisait à peine quelques heures et Sora en avait déjà assez de cette gamine prétentieuse qui n’écoutait pas ce qu’on lui disait. Bon d’accord, elle avait géré le départ de Silmarie. Elle avait su rester discrète en ne les rejoignant qu’une fois dans la forêt. Mieux encore : elle avait changé de tenue, abandonnant sa ravissante mais voyante robe bleue ciel pour une tenue plus appropriée (bien qu’encore un peu trop « chic » à son goût). Seulement, le seuil de bonnes idées de la soirée devait être franchit car deux secondes plus tard, elle avait sifflé SON cheval.
Alalalalala…
Dans le genre discret on faisait mieux. Bien sûr, son éclatante robe blanche était quasiment invisible, elle ne pouvait le nier. Et puis, pendant le voyage, ils n’avaient pas rencontré grand monde (les elfes sortaient rarement de chez eux et seuls certains marchands –qui voyageaient de jour- leur rendait visite régulièrement, ce qui expliquait l’absence de trafic). Le soleil s’était couché une demie heure avant qu’ils n’arrivent à Tamawa, les confiant à la nuit pour le reste du chemin.
Il faisait très frais encore vu que le printemps venait de débuter. Sora referma sa cape autour d’elle, ruminant quelques insultes bien pesées à l’adresse de la gamine qui la suivait. Depuis qu’ils étaient entrés dans Tamawa, les gens n’avaient d’yeux que pour elle. Il fallait dire qu’elle était un spectacle à elle seule. Bien que cachée derrière le capuchon de sa cape, elle se tenait droite comme un i sur la scelle de son cheval. Quand on la regardait, on sentait toute la grâce qui emmenait d’elle. Et puis sa monture ! Elle dépassait de loin toutes les autres du groupe, marchant avec élégance et dominant la foule. Un couple magnifique. Trop magnifique. Bonjour la discrétion.
Sora soupira une troisième fois. Certes, elle non plus n’aimait pas rester dans le coin à faire tapisserie, mais elle avait toujours su se fondre dans le décor quand il le fallait. Et là par exemple, il l’aurait fallut. Quelle idée elle avait d’emporter son étalon personnel cette gamine ! S’il venait à traverser Tamawa avec un écriteau en lettres fluo « Je suis la grande Prêtresse de Silmarie », ils n’auraient pas fait mieux. En plus, vu que le cheval n’était à présent plus dans les écuries sacrées de mademoiselle l’entêtée, monsieur je-frappe-avant-de-poser-des-questions allait se rendre compte de la disparition de sa chère prêtresse et lancer toute l’armée à ses trousses.
Ralalalala…
Mais bon, ce qui était fait était fait. Ils ne pouvaient plus revenir en arrière. Sora s’obligea donc à oublier ses problèmes métaphysiques (à savoir : comment survivre face à une armée d’elfes surentraînés) et à écouter Jimmy. Pendant tout le voyage, ils avaient discuté, ne s’arrêtant que quand Sora partait à la recherche d’Aden qui –comme d’habitude- avait réussit à se perdre en suivant un groupe qui se contentait d’aller tout droit. Mais bon, elle ne s’en plaignait pas. L’elfe avait la conversation agréable et divertissante, la faisait rire à de nombreuses reprises. Elle fut ravie de découvrir que mis à par la poésie, il avait énormément de culture. Elle apprit aussi qu’il était demi elfe, à demi astorg, ce qui la passionna. Parmi toutes les populations d’Azthia, la seule chez qui elle n’avait pas encore séjournée était celle des astorgs. Elle comptait d’ailleurs organiser un petit voyage prochainement pour rencontrer ses cousins du nord.
Tout cela pour dire qu’elle aussi bombarda Jimmy de questions. Ils dérivèrent ensuite vers la culture elfique et là encore, Sora se déchaîna, laissant libre court à sa curiosité naturelle. Ils rirent ensemble et, mis à part le léger détail des flèches lumineuses qui semblait désigner le groupe à tous les habitants de Tamawa, elle trouva ce voyage très agréable.
Ils descendirent devant l’auberge principale de la ville neutre : l’auberge de l’or bleue. Parfait. Le dîner serait bon et la bière abondante. Sora avait déjà séjourné dans cet établissement quand elle était de passage de ci de là. Elle sauta à terre et confia les rennes de son cheval au gamin préposé au poste en lui disant d’en prendre soin. Il la gratifia d’un « Merci m’dame » quand elle lui glissa une piécette entre les doigts.
Elle s’empêcha de soupirer une nouvelle fois quand la gamine causa à son étalon pour qu’il aille trottiner où bon lui semblerait. Jimmy ne pu retenir un léger rire quand il vu sa tête et elle lui renvoya un sourire confus en retour. Cet homme devait en bavait s’il était aux services de la prêtresse vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Mais qu’importe, Sora franchi la porte de l’auberge d’un pas victorieux et se laissa imbiber de la chaleureuse ambiance qui régnait dans l’établissement. Le bruit, les odeurs… Tout cela lui rappelait tellement de souvenirs ! Elle salua l’aubergiste derrière son comptoir d’un hochement de la tête. Celui si lui répondit en souriant et lui désigna une table du bout du toi. Prêt de la fenêtre. Parfait ! Il n’avait pas oublié ses goûts !
Bientôt suivie de toute la petite troupe, Sora rejoignit la table et commanda quatre repas et autant de chopes pour elle et ses amis. Elle s’assit en face de Jimmy, sur la gauche de la prêtresse tandis qu’Aden se plaçait en face de la gamine. Celui-ci semblait d’ailleurs toujours autant subjugué par la jeune femme (même si il avait arrêté de baver).
Quand celle-ci se décida enfin à enlever sa capuche, le silence se fit dans la salle. Un silence ponctué par les légers gargouillis de ce qui s’était arrêtés au milieu d’une gorgée de bonne bière. Sora sentie rougir la jeune femme et elle ne pu s’empêcher de lancer un clin d’œil complice au demi elfe. Elle se pencha sur sa droite, attrapa le menton de la gamine avant que celle-ci ait pu réagir et l’embrassa.
L’onde de choc qui parcourue la salle aurait presque pu être palpable et répondait à merveille avec celle qui avait parcourue le corps de la jeune elfe. Quand elle eut terminé, Sora s’éloigna de sa malheureuse victime, lui lançant un dernier sourire sadique au coin des lèvres et lança un regard amusé à Jimmy (qui le lui rendit bien).
L’onde de choc ayant permit de troubler la surprise de voir une femme aussi belle que Nalween, les chuchotements reprirent bientôt. En quelques minutes il se muèrent en bavardages et en rires et tout redevint comme s’il il e s’était rien passé. Bien sûr, il y avait régulièrement des regards qui se posaient sur la beauté parfaite de la gamine mais au moins, ils pourraient dîner tranquillement. Leurs dîners arrivèrent quelques minutes plus tard. Sortant Aden du choc dans lequel il trempatouillait toujours depuis que sa patronne avait embrassé la prêtresse de Silmarie (faut dire qu’il est toujours un peu plus long que les autres…).

Une fois près de la fenêtre, la demoiselle calcula rapidement les plus rapides échappatoires afin de planifier la retraite en cas de souci. Jamais personne ne devait savoir que la Grande Prêtresse de Silmaria s’était retrouvée dans une taverne à la suite d’un faux enlèvement. Elle avait assez confiance en Yaen pour compter sur sa discrétion, il n’était pas apparemment dans son intérêt de trop se faire remarquer et encore plus en Aden à qui elle lança un regard doux bien que désolé, la vérité est que Nalween se sentait perdue. Lorsque Sora commanda quatre repas, l’elfe rappela le serveur en Cydien d’une voix qu’elle tenta d’aggraver, la rendant presque normal pour un humain, bien moins musicale que l’authentique pour le prévenir qu’elle était végétarienne et ce dernier acquiesça en se tournant vers James qui secoua vivement la tête, horrifié à l’idée qu’on le prive de viande. Il n’était pas semi Astorg pour rien ! Son honneur était en jeu. Il montrerait à la douce Almer aux yeux d’or sa virilité lorsque la bière coulera à flot, il n’était pas étranger aux tavernes, loin de là. Le jeune elfe devait être déçu d’être si éloigné de Yaen. Laissant là Jimmy à ses divagations, la Prêtresse repoussa sa capuche avec un soupir, ne supportant plus le tissu et resta pétrifiée devant le silence qui suivit, et jamais elle ne s’était sentie aussi mal. Bien sur qu’elle avait l’habitude, il fallait bien une à deux minutes à toutes délégations étrangères pour se reprendre à sa vue mais alors elle leur adressait un sourire chaleureux et la stupéfaction se transformait en compliment suivi d’un rire appréciateur et tout allez bon train. Quoi de plus normal quand on contemplait la plus belle créature d’Azthia ? Nalween n’avait aucun mérite, c’était ainsi elle devait le supporter, point.

Mais là elle ne pouvait sourire à l’assemblée, ni leur déclarer que sa beauté ne venait que du fait qu’elle était la réincarnation d’une Déesse et que par voix de conséquence elle en avait le physique alors elle se contenta de fixer la table alors que ses pommettes se teintèrent de pourpres. Mais avant que sa contemplation pour les superbes rainures ne durent des doigts fins et agréablement frais lui firent tourner la tête vers sa gauche et avant qu’elle ne formule la moindre protestation, des lèvres rencontrèrent les siennes, aux senteurs musquées et ses yeux azurs s’arrondirent alors qu’un frisson parcouru son corps, lui glaçant le sang. Lorsque Yaen s’éloigna, Nalween lui lança un regard complètement perdu et papillonnant des paupières, elle ne se ressaisit que lorsque des rires lui parvinrent à nouveau, l’auberge retrouvant son élan joyeux et toute sa chaleur. Son…premier baiser ? Nalween osa jetait un coup d’œil entre ses mèches pour voir si les regards s’étaient détournés avant de relever la tête et de voir des repas arriver. Poissons pour elle, viande fumante pour les autres et bières pour tous.

Si James avala la sienne avec une rapidité impressionnante, l’elfe resta méditative devant la sienne. Ce truc mousseux se buvait réellement ? Elle tendit la main vers la chope et saisit la hanse avant de la porter à son visage et l’odeur qu’elle perçut lui fit faire la moue. Reposant la chope, elle profita d’un instant de distraction de Yaen pour échanger la sienne avec James, l’intimant au silence d’un regard glacial. L’Almer et son excentricité l’amusait au plus au point tout autant qu’elle le charmait et la Prêtresse pensa qu’il était heureux de se distraire, loin du protocole. Enfin pour se qu’il le respectait, il n’était pas trop à plaindre.

Les repas bien entamés, une serveuse réapparu et déposa deux verres assez petit en verre sur la table à son attention et à celle de Yaen avant de déclarer un « En souvenir du bon vieux temps » à l’adresse de Yaen. Elle se détourna avec un sourire que Nalween lui rendit avant de jeter un œil sur la verre duquel se détachait un odeur sucrée délicieuse. Le prenant entre ses doigts et ne s’apercevant pas du regard terrifié que lui lança James, et le porta à ses lèvres pourpres avant de le vider d’un trait et elle manqua de tousser quand l’alcool enflamma son corps. Fronçant les sourcils et sans raison apparente, elle éclata d’un rire qui ressemblait plus à un tintement de cristal qu’a un rire à la vue de l’expression catastrophée de James.

- C’est… étrange ce rafraichissant.

Puis elle repartit de plus belle, manquant de s’étouffer. Vous a-t-on dit que les Elfes ne tenaient pas l’alcool ? Il n’y a pas de vérité plus juste, puisqu’ils se contentent de thé et autres tisanes et que leur corps gracile n’est pas adapté à se genre de substance, alors imaginer l’effet sur une elfe aussi frêle que Nalween. Lorsqu’elle finit de rire, elle regarda tour à tour les personnes autour de la table qui guettaient sa réaction. Haussant les épaules, elle retourna à son plat avant que le drame arrive.

Des musiciens, des instruments, un rythme, un barde… la fin. Avec un sourire ravi, Nalween se leva entraînant Yaen à sa suite là ou des amateurs de cet art taper déjà des mains en rythme tout en exécutant une chorégraphie joyeuse. Et la prêtresse n’avait envie que d’une chose : danser. Arrêtant sa course, elle fit face à Sora avec un sourire gai de défi avant de se mettre à danser, œuvrant autour de sa cavalière qui en fit bientôt de même et Nalween se laissa tout entière entraîner par la danse, virevoltant, se cambrant, tapant des mains avec un sourire radieux aux lèvres qui n’éveilla pas le moindre des soupçons. Pour les autres, ce n’était qu’une ranger particulierement belle et douée en danse –et bourrée- qui s’amusait un soir de permission. Pourquoi serait-il allez chercher plus loin ?

Le rythme s’accéléra jusqu’à atteindre son apogée avant que l’applaudissement se fissent laissant les musiciens et les danseurs à bout de souffle. Entre l’alcool et la chaleur ambiante, la prêtresse aurait été en nage si elle pouvait transpirer et avec un nouveau sourire elle attrapa le bras de Sora avant de la traîner en un pas de valse dans la cour de l’auberge qui en pleine nuit était déserte et à l’abri des regards. S’éventant du mieux qu’elle put, elle défit les boutons de sa tunique pour se faire de l’air, conservant néanmoins son corset lacé embrassant l’air frais qui refroidissait sa peau nue. Yaen semblait hors d’haleine et Nalween se demanda si elle n’avait pas un peu trop surestimée son endurance. Après tout elle était antiquaire, pas coureuse de marathon. La Prêtresse n’avait jamais eut que cela à faire, apprendre les coutumes, la danse, la musique mais pour ceux à la vie moins privilégié cela ne devait pas être facile.

Repoussant ses pensées conventionnels de son cerveau soul, la Prêtresse s’apprêtait à retourner en piste lorsqu’une main douce mais ferme l’arrêta et elle reconnut James a sa chevelure rousse et à ses yeux cristallin. Elle voulut se dégageait mais rien y fit et il lui sourit avant de déclarer.

- Nous ne sommes pas à Silmarie, pareil tenue risque de faire fureur dans l’auberge ma Dame.

Il fallut du temps à Nalween pour comprendre de quoi il s’agissait et James lança un regard amusé à Aden qui les avait rejoint et qui avait du mal à se remettre à sa vue. Hochant la tête, la prêtresse renfila la chemise et soupira. Les elfes vivants dans un climat doux et tempéré et étant plus proche de la nature que n’importe quel autre être, les vêtements ne servaient qu’à la parure et pour les dames de sa cour, c’était tout juste si parfois il n’était pas transparent, sans compter que certaines de ses danseuses exerçaient leur art nues. C’était naturel, on était loin des désirs déplacés de certains humains. Puis Nalween sentit la présence d’une aura noire dans son dos, et elle fit face à l’Almer avec un sourire franc, toujours aussi joyeuse.

Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer.
Ma parole mais cette gamine à oreilles pointues était complètement timbrée ! Elle avait voulu la tuer ou quoi ? Certes elle voyageait beaucoup. Certes elle savait s'entretenir. Mais elle n'était qu'un rat de bibliothèque bordel ! Pas une danseuse professionnelle ! Elle n'en avait ni la technique, ni le souffle et pour l'instant, rêvait surtout d'un endroit où étendre ses pauvres pieds endoloris. En plus, elle avait fait bien pâle figure face Nal' qui avait littéralement envoûté toute la salle. Elle, elle s'était contentée de ne pas trop s'emmêler les pieds histoire de ne pas se retrouver les quatre fers en l'air.
Il faut dire qu'elle n'avait presque jamais dansé de son existence. Ce loisir lui importait peu et quand elle était dans une bonne taverne, c'était surtout pour boire et jouer, pas pour se contorsionner (ou alors, en fin de soirée et dans une chambre). Bien sûr, elle se rappelait des rares fêtes chez les amazones où les jeunes femmes se détendaient un peu et s'amusaient à danser autour d'un immense feu, mais là, ça tenait plus de la kapoera que de la danse du ventre... Quand aux quelques bals cydiens auxquels elle avait été conviée par ses amants, il n'y avait là que des danses de salons qu'elle maîtrisait sans trop de difficulté.
Mais là... Heureusement, le verre de liqueur de pêche cydienne l'avait un peu aidée à se concentrée uniquement sur la musique. Qui aurait crut que la très grande prêtresse elfe la tirerait sur la piste de danse après à peine un verre d'alcool. Ca faisait peur. Tenir aussi peu l'alcool. Au prochain, sûr qu'elle serait complètement bourrée. Huhuhu... Sora imaginait déjà le streap tease. Puis les nombreux morts par crise cardiaque ou par étouffement, sans parler de ceux qui s'en tireraient aveugles. Mouai, mauvaise idée finalement. Aden ne lui servirait plus à rien une fois mort ou aveugle.
Bref, voilà pourquoi elle prit un air horrifié quand Nal' entreprit d'enlever sa chemise dans la cour intérieure de l'auberge. Elle voulait provoquer une catastrophe ou quoi ? Sora voyait déjà les gros titre du lendemain : "Une bombe -sexuelle- explose au milieu de l'auberge de l'Or Bleu. Bilan : 23 morts et 18 aveugles. Acte de terrorisme ou apparition céleste ?". Heureusement, James vint à sont secours et fit remarquer à sa chère prêtresse que ce serait une franchement mauvaise idée de se balader dans cet état. Merci Jimmy. Merci du fond du coeur my dear. Je te revaudrais ça cette nuit, promit !
Aden lui, avait visiblement muté en poisson rouge. Pour tout vous dire, il ouvrait deux yeux globuleux qui osait à peine battre des paupières de peur que l'image d'une certaine gamine ne disparaisse de sa rétine et tentait de temps en temps de refermer sa bouche qui gisait grande ouverte sans beaucoup de succès. En gros, il avait l'air de tout sauf de quelqu'un d'intelligent. Sora soupira et leva les yeux au ciel. Encore heureux qu'Aden soit la pureté incarnée. Un homme avec moins de scrupules aurait littéralement sauté sur Nal'.
Ses délibérations intérieures amenèrent la question suivante : est-ce que les elfes avaient pensés à prodiguer à leur chère prêtresse la moindre éducation sexuelle ou pensait-elle que les bébé elfe naissaient dans les fleur et que les bébés hommes étaient apportés par les cigogne ? Elle lui demanderait un jour tiens. Ca serait une bonne occasion pour en apprendre plus sur la culture elfique.
Nalween se tourna vers elle. Elle avait du sentir le regard insistant que Sora posait dans son dos. Elle répondit à son sourire par un hochement de tête et suivit la petite troupe jusque dans la salle principale. Ce qui restait des repas avait à peine refroidit. Heureusement d'ailleurs. L'almer planta sa fourchette dans un bout de viande juteuse qu'elle s'empressa de dévorer. Miam ! Nal' ne savait pas ce qu'elle manquait ! Encore un problème qu'elle avait avec les elfes. Elle admirait leur savoir et surtout leur bibliothèque et rêvait d'y rester plusieurs semaines d'affilée mais repartait toujours au bout de quelques jours. Pour cause : la cuisine. Ces maudits végétariens n'osaient pas tuer le moindre poulet. Certes elle pouvait se rendre à Tamawa quand vraiment elle était en manque mais le trajet était long et elle était souvent fatiguée par ses journées d'investigations. Aujourd'hui était une exception et Sora savourait.
Jimmy aussi visiblement. Lui non plus ne devait pas manger beaucoup de viande dans l'année. Au départ cela avait surpris Sora qu'il commande aussi une assiette de viande. Elle pensait qu'il était elfe de sang pur mais visiblement, il était demi-quelque chose. Pendant le reste du repas, elle s'était amusée à essayer de déterminée de quelle race pouvait bien être son parent non-elfe. A la couleur de ses cheveux, il était soit Cydien, soit Astorg. Roux, yeux de cristal... Ca ne lui donnait pas beaucoup plus d'indices. Mais si elle se fiait à son instinct et en prenant en compte le tempérament boute-en-train du demi-elfe, elle aurait plus parié sur le côté astorg que cydien. Mais bon, ce n'était que des préjugés. Elle lui demanderait plus tard...
Une fois son repas terminé, la serveuse vint récupérer leurs assiettes. C'était Alice. Une jolie petite brune aux yeux noisette. Elles avaient couchées ensemble une fois mais c'était surtout une bonne amie. Grâce à elle, Sora avait pu étendre son réseau de renseignement de façon considérable sur Tamawa. Elle, elle lui avait appris à lire et à écrire quand elle passait dans le coin. Vu que la petite parlait plusieurs langues en raison de son boulot, ça avait prit du temps mais elles avaient passé de très bons moments ensemble à rigoler sur tel ou tel mot en raison de sa consonance étrange, de son étymologie ou des diverses sens qu'il pouvait avoir. De bons moments de culture oui...
Sora la remercia pour les verres qu'elle leur avait offerts et lui demanda d'en apporter d'autres, mais d'un alcool moins fort. Trois verres. Sucré si possible (elle avait remarqué que l'alcool sucré passait beaucoup mieux que la bière chez la petite elfe). Elle n'avait pas envie que Nal' ait brusquement envie de faire un streap tease. Ainsi qu'une tasse de thé pour Aden -qui avait merveilleusement dédaigné sa choppe de bière pendant tout le repas-. Un jour, lui aussi elle réussirait à le faire boire !
Après ce verre, sûrement rentreraient-ils. Il commençait à se faire tard et un troisième serait malvenu pour l'organisme de la gamine. Mais avant de rentrer à Silmarie, direction...Le tatoueur !!!

Frustrée d’avoir ainsi loupé une occasion de se rafraichir, Nalween snoba fièrement son garde du corps qui l’observa d’un œil amusé et se dirigea vers la porte à la suite de Sora, tentant d’éviter de se mettre en valeur pour qu’Aden reprenne conscience, puisqu’apparemment son cerveau avait quelque peu souffert de son décolleté. L’innocence de Nalween était si étonnant lorsqu’on savait que la réaction des Elfes étaient la même ? Aucun homme sain d’esprit n’avait osé l’approcher, ni lui décrocher un mot si ce n’était pour la couvrir de surnoms plus honorifiques les uns que les autres. Bonjour la chaleur humaine et l’affection. Mais elle le savait bien, ses Protecteurs lui avaient toujours suffit et cela continuerait car elle pouvait dire ce qu’elle voulait, James et Nath étaient des frère pour elle – pour Nath c’était à juste titre -. Bref, la demoiselle donc re-rentra dans l’auberge, ce qui lui valu une bouffée de chaleur atroce avant de se dirigeait vers la table. Mais étonnement, aligné deux pas était bien plus difficile qu’effectué un pas de danse et pour la première fois de sa vie l’équilibre et le maintien parfait fut rompu et l’elfe trébucha, retenu in extremis par le bras sur de James qui étouffa un rire. Se détachant de lui après un coup de coude bien placé, l’elfe jeta un coup d’œil sur le chemin, calcula sa trajectoire et fondit sur sa chaise, ne laissant pas le temps à Sora de souffler que déjà elle était auprès d’elle avec un soupir de soulagement ce qui apparemment amusa l’Almer. Espérons qu’ils aient tous le même sens de l’humour, cela l’aiderait pour convaincre Tutnesi.

Un battement de cils, la vue qui se brouille et la raison qui revient. Elle grimaça malgré elle, descendant de son nuage pour se remémorait la raison de sa visite à la bibliothèque. Sa prochaine visite chez Tutnesi et j’ai les Astorgs, le retour d’Erathia. Un coup d’œil sur l’auberge et la joie collective lui fit se mordre ses lèvres pourpres, car ses personnes, elle se devait de les protéger, elle la Grande Prêtresse de Silmarie. Trouver ceux qui l’aideraient. Yaen pouvait être d’entre eux. C’était certes une Antiquaire et plus ou moins apatride mais elle avait un minimum confiance en la demoiselle et au fond d’elle, Nalween savait que l’Almer était droite et agirait toujours avec honneur. Jetant un coup d’œil à Yaen qui se délectait de sa viande, elle l’attira à elle d’une main douce mais ferme dans le cou de l’Almer, sa bouche à deux doigts de son oreille afin de parler à l’abri des regards. Après le baiser de Sora quelques minutes avant, cela n’avait rien d’étonnant pour les gens de l’auberge et elle profita de même de la surprise de l’Almer.

- J’ai besoin de ton aide Yaen. Cherche des traces, des légendes, des reliques autour d’Erathia qui pourraient m’informer sur quoique ce soit que l’on ne connaît pas, leur culture, leur disparition…, elle hésita un moment passant sa langue sur ses lévres charnues avant de continuer, la date et les formes leur retour.

Un flot de paroles plutôt difficile à saisir pour une oreille non prévenue mais la Reine des Elfes n’avait pas le temps d’y mettre des formes. Et elle rajouta tout aussi rapidement

- Je ne te demande pas de prendre parti pour mon peuple, je ne garantis pas et je ne peux pas garantir que nos deux contrées seront toujours en paix dans peu de temps mais je te donne les moyens qu’il te faudra dans tes recherches.

Mais il fallait que Yaen fasse vite, car le seul refus du P’yra lui ferait peut-être perdre le soutien et l’aide de l’antiquaire, de même elle n’était pas sur d’être la plus offrande si les Cydiens demandaient aux aussi des services à l’Antiquaire – ce qui serait tout de même étrange- . Détachant ses doigts frais de la nuques de l’Almer, elle la libera avant de s’apercevoir de la présence de la jeune serveuse à qui elle adressa un sourire chaleureux. La demoiselle récupéra leur assiette désormais vide et Yaen recommanda une tournée que Nalween vit venir de loin. Lorsqu’on posa le verre devant elle, elle savait déjà quel effet il aurait sur elle mais pour tout dire elle s’en moquait. Elle avait fait ce qu’elle avait à faire, elle ne risquait pas grand-chose et James l’empêcherait surement de se déshabiller une deuxième fois. Alors elle prit le verre à l’odeur sucré et fraîche –sans doute de la liqueur de menthe – et le porta à ses lèvres.

Et fiooou ! Envolées les pensées sur l’Armageddon, sur les dirigeants et sur les morts. En vrai, il n’y avait plus grande chose qui passait dans le cerveau de la Reine Elfe qui papillonna de façon charmante des paupières et qui se lança dans la contemplation de la nuit. Ben tiens, pourquoi pas ? Se levant, elle adressa un au revoir général à la salle – en titubant avant de courir vers les rues de Tamawa ou elle fut stoppée par un truc bleu sombre qui traverser la rue, sur laquelle elle s’affala gracieusement –vous n’avez jamais vu personne tomber gracieusement ? Ben elle, elle y arrive-. Le truc bleu lança un hennissement à sa vue suivit d’un autre outré suite à l’odeur d’alcool qu’il perçut du bout des naseaux mais l’elfe s’en moquait pas mal. Depuis quand un truc bleu allait lui faire la leçon ? Soupirant magistralement – une comédienne aurait été jalouse-, elle contourna la tête haute l’éléphant bleu avant d’entendre un nouveau hennissement frustré. Se retournant, elle se retrouva nez à nez avec les yeux cyan d’un canasson, d’un grand canasson… le sien en fait.

- Pardonnes moi, je ne t’avais pas reconnu Aulë… tu as tout de même un peu bleui depuis notre dernière rencontre.

Elle aurait passé son chemin si des mains trop musclés pour être celle d’un elfe n’avaient pas enserrés taille pour la faire grimper sur le dos du canasson et n’avait pas sauté derrière elle pour vérifier qu’elle ne chute pas. Ne protestant guère, la Reine Elfe se laissa aller à la chaleur agréable du corps de James alors que ce dernier prenait les rênes qu’il avait préalablement mises à Aulë. Un peu de repos ne lui ferait pas de mal. Ayant attaché les reines de son fier Alezan à la selle de Sora, il supplia cette dernière avec des yeux de cocker de s’en occuper et lui promis avec un coup d’œil qu’il lui revendrait bien cela et il l’espérait très bientôt et à l’abri des regards. En digne Casanova, il avait été charmé et même enthousiasmé d’avoir trouvé une dame à la même philosophie que lui et surtout une femme de la trempe de Yaen, fière et belle. A présent il laissait les rênes de la sortie à l’Almer aux yeux d’or puisqu’elle seule savait ou aller.

MWAHAHAHAHA ! Alors comme ça, c'était elle qui dirigeait ? (depuis le début c'était le cas mais bon, on va pas la troubler dans ses rêves de toute puissance hein ? Pauvre enfant...) Huhuhu... Sûr que l'a petite elfe avait trop bu. Sûr qu'il faudrait bientôt la ramener à Silmarie. Bientôt, pas tout de suite.
Sora était à la limite de sautiller de joie sur sa scelle tellement elle se sentait machiavélique (il lui en faut pas beaucoup, je l'avoue). Elle jubilait et on eu dit que tout l'espace sur deux mètres cubes autour d'elle bouillonnait d'impatience. Aden lui, soupirait intérieurement, sachant très bien ce que sa patronne leur réservait. Les elfes ne s'étaient pas assez méfiés. Encore une qui allait tomber dans le panneau... Au début, il avait eu le maigre espoir que, vu le rang de la nouvelle "amie" de Sora, celle-ci se serait contentée de la faire boire et s'amuser un peu. La présence de "Jimmy" avait aussi été un petit argument pour ce scénario. C'était sans compter sur le caractère buté de sa patronne. Elle avait des idées fixes et ne les lâchait jamais, ou alors seulement avec une bonne raison en échange (qui se résumait la plupart du temps à une coquette somme d'argent). Le rang de "prêtresse" de la belle Nalween n'avait visiblement pas été une assez "bonne" raison vu les pulsions sadique qui s'échappait par ondes du dos de Sora -qu'il ne pouvait s'empêcher de fixer de peur qu'elle ne se transforme brutalement en horrible monstre tout plein de dents et de griffes-.
Le chemin qu'ils prirent confirma bientôt ses soupçons. La sortie de la ville était dans l'autre sens. "Jimmy" était trop occupé à empêcher la douce Nalween de descendre pour aller jouer avec les ivrognes pour s'en rendre compte. Il les aurait bien prévenu, mais un regard plein de promesses de futur l'en dissuada (il va sans dire que le futur en question était plus fait de tortures diverses et variées que de massages au coin du feu). C'était peut-être lâche d'agir ainsi mais Sora, malgré son pacifisme endurcit, pouvait être très persuasive quand elle le voulait. Et ce, plus que toutes les prêtresses (aussi magnifique soient-elles il faut l'avouer) elfes bourrées d'Azthia. Ou peut-être pas en fait. Mais qu'importe, passer une heure de plus à Tamawa ne tuerait personne et il n'avait aucune envie de jouer sa vie pour de simples hypothèses.
Au bout de sept minutes de marche (c'est précis, je sais, c'est juste qu'Aden s'était mis à comptais les minutes qui le séparait d'un "peut-être" funeste sort), ils arrivèrent enfin. Enfin "arrivèrent", rien de particulier dans cette rue ne montrait qu'ils étaient arrivés mis à part le fait que Sora s'était brusquement arrêtée. Toutes les maisons se ressemblaient comme toutes celles de ce quartier de Tamawa. Ni vraiment pauvres, ni vraiment riches. Quelconques et discrètes. Et cependant c'était ici que Sora avait décidé de stopper la petite troupe.
Aden descendit de son cheval et arriva in extremis au niveau de sa patronne pour la rattraper au moment où elle allait effectuer une magnifique chute sur la rue pavée. Elle jurait encore quand elle frappa à une des portes, grillant dans l'oeuf les moindres protestations que Jimmy aurait pu sortir (genre "où est-ce qu'on est ?" "Qu'est-ce qu'on fou là ? " ou encore "P'tain ! Ça à changé Silmarie en quelques heures !"). Une petite vieille super fardée leur ouvrit. Elle reconnu visiblement immédiatement à qui elle avait affaire et hurla un nom. Du fond du couloir, des bruits de pas précités retentirent et bientôt un homme apparu. Grand, très maigre, le cheveu grisonnant malgré son âge assez peu avancé (une trentaine d'années), ils s'excusa auprès des deux femmes et passa le palier pour venir se saisir des rennes des chevaux afin de les amener quelques part ou ils pourrait se reposer en "attendant".
La grand mère trop maquillée les invita à entrer et le petit groupe la suivit dans l'enfilement du couloir trop étroit. Nalween fit environ une dizaine de commentaire sur la décoration (ou du moins, c'est ce qui semblait être) que personne à part elle-même ne compris. Décidément, l'alcool ne lui allait pas bien. Ils entrèrent dans un petit salon où des bâtonnets d'encens fumaient un peu partout, rendant l'air quasi-irrespirable. Il y avait là un homme d'une grande beauté. Pas le genre de beauté à la Nalween, mais plutôt une beauté sculpturale, majestueuse. Un nuas visiblement car on pouvait vaguement discerner ça et là des morceaux de peau au travers des millions -que dis-je ? Milliards !- de tatouages qu'il avait gravé sur son corps. Une oeuvre d'art à lui tout seul !

"Bienvenue à toi Sora. Cela faisait bien longtemps qu'on ne t'avait vu par ici. Te voir aujourd'hui me comble de joie !"

Une rivière de dents d'ivoire éclatant apparue sur son visage lui aussi artistiquement décoré. Sora lui renvoya son sourire. Ils se connaissaient très bien tous les deux. A vrai dire, ils étaient même de vieux amis. Ça devait bien faire une dizaine d'année qu'elle se rendait chez Amah (c'était son nom) pour faire tatouer les "nouveaux amis" qu'elle venait de rencontrer, ou pour d'autres choses que je ne mentionnerais pas ici. Brefle.

"Bonjour Amah. Je suis aussi très heureuse de te voir !

-Pour quelle raison viens-tu me voir aujourd'hui ?

-Pour la jolie elfe qui compte tes carreaux de carrelage derrière moi.

-Je vois que tu n'y es pas allée de main morte encore une fois Sora. N'as-tu pas honte ? Pauvre fille...

-Rooo, elle s'en remettra. Pourrais-tu t'occuper d'elle Amah ?

-C'est bien parce que c'est toi qui me le demande. Installez-là sur le divan là-bas."

Amah désignait un grand divan en velours sombre positionné près d'un tabouret et d'une étagère remplie de flacons en tous genre. Visiblement, Jimmy n'était pas vraiment chaud pour lâcher sa précieuse prêtresse. Sora savait qu'il allait falloir lui expliquer ce qui allait se passer sans quoi il faudrait lui arracher Nalween à coups d'épée (ce qui restait une très mauvaise idée). Elle lui expliqua donc qu'il n'était ici question que de tatouage et de rien d'autre. Visiblement, Jimmy n'était toujours pas près à céder bien qu'il se soit légèrement décontracté. Aussi Sora se mit-elle à vanter les mérites d'Amah qui était le meilleur tatoueur de Tamawa et même d'Azthia. Celui-ci la coupa au milieu de sa tirade, humble de nature, et expliqua lui-même aux deux concernés comment ça allait se passer, qu'ils ne craignaient strictement rien et qu'ils leur suffirait de se détendre. Au final, Jimmy finit pas céder devant un Aden habitué à ce genre de scène et qui venait de revenir de la cuisine avec la petite vieille les bras chargé d'un plateau sur lequel étaient posés une théière ouvragée ainsi que quatre tasses.
Sora, Jimmy, Aden et la grand-mère prirent place sur le large canapé couvert de tissus bariolés tandis que Nalween s'allongeait sur le sofa et se laissait aux bons soins d'Amah (pour se faire tatouer ! Oh bande d'esprits mal tournés !).

Bercée par le bruit des sabots sur les dalles de Tamawa, la Prêtresse avait sombré dans une semi inconscience qui n’avait rien de naturel, preuve était faite que les Elfes ne tenait pas l’alcool et encore moins celles à la carrure aussi frêle que Nalween. La prêtresse était de même à peu prés certaine de regreter son geste tout d’abord car il tait immature de sa part de vouloir se divertir de la sorte en vue du sort qui attendait Azthia mais encore plus de laisser sa vie, sa protection entre les mains de James alors qu’elle s’était toujours promis de ne compter que sur elle-même, et de ne pas charger ses proches de son fardeau. Mais le mal était fait et la voix de la culpabilité était égarée dans les méandres de ses pensées embrumées. Lorsqu’ils firent halte, le grommellement qui parvint à ses oreilles la réveilla de sa douce torpeur. Une octave plus basse qu’à l’accoutumée en général cela reflétait un assombrissement de James. Réouvrant des paupières étonnement lourdes, la prêtresse Elfe tourna son visage vers celui de son Protecteur qui avait esquissé un froncement de sourcils tout ce qu’il y avait de plus frustré. Et pour cause ! Le prince charmant n’avait aucune idée de leur position. La belle Almer serait-elle un espion du P’yra qui aurait tenté d’enlever Nalween ? Une chose était sure, il était encore à Tamawa. Dans un sursaut de lucidité, la prêtresse mis pied à terre avec son agilité naturel, ce qui fut suivi d’un " boum" quand le semi Astorg fit de même. Bonjour la discrétion.

La Reine Elfe, aussi perdue qu’elle pouvait être, s’aperçut bien vite que ce lieu n’était pas de ceux qu’elle pouvait trouver dans sa Cité. Pas de marbre, pas de minerais ni même de bois, rien que des pierres sans qualités et des maisons à l’identique les unes des autres. Et elle n’avait qu’à se fier à l’encadrement des portes, celle des Elfes étaient nettement plus hautes, grande taille oblige. D’ailleurs elle aperçut sans trop s’en soucier Yaen taper à l’une des portes, porte qui s’ouvrit sous la volonté d’une personne que Nalween ne vit pas mais dont la voix résonna à ses oreilles, manquant de la faire chanceler. Mais un truc clocha. Sora ? C’était quoi ça ? Le nom d’une secte ? Un salut ? Un regard à James qui avait toujours les sourcils à 45° ne la rassura pas. Mais il fallait voir la vérité en face, dans son état une fuite ne serait pas conseillée. Elle se laissa alors entraîner à l’intérieur de la petite maison qui donna sur un corridor assez sombre et ne pouvant s’empêcher de disserter sur l’agencement des meubles dans le couloir exiguë qu’elle oubliait tout de suite après en avoir fait la remarque, sans doute parce que les phrases n’était pas toutes compréhensibles.

Puis il y eut la fumée, acre et très envoutante qui l’a pris à la gorge, ne manquant pas de la faire tousser. De l’encens. Ses yeux la piquèrent et des larmes se formèrent, brouillant son regard. Elle utilisa alors son pouvoir "Luminescence de la Déesse" plus connu chez les Cydiens sous le nom de "Feu de route" qui consistait à générer de la lumière de ses yeux à ce qu’elle tentait de voir. L’effet était saisissant et il redoubla lorsque ses yeux s’arrondirent lorsqu’elle vit le Nua avant de disparaître, laissant pour seule lumière celle naturelle de ses yeux de glace.
C’était grand, c’était massif, c’était musclé et … c’était tatoué. Un catcheur ! °Sbaff°. Le colosse Nua prit la parole et le Sora refit surface. Ses yeux allèrent de la silhouette de Yaen à celle du Nua, avant de faire l’inverse. Attend… elle avait déjà entendu Sora quelque part. Ah zut mais cela lui échappait complètement. Sora… Soooooora…Sora ? Sora ! Mais oui la vieille dame ! Le salut de la secte. Mais sa théorie s’effondra lorsque Yaen appela le Nua Amah. Bah Amah, Sora c’était du pareil au même. Tilt ! C’était le nom de l’Almer Sora ! Ou un nom d’emprunt mais son prénom tout de même. Admirez le temps de réaction d’une Prêtresse saoule. Dans tout les cas, James fit le rapprochement bien plus tôt ce qui ne le rassura pas pour la suite.

S’occuper d’elle ? En voyant le physique du Nua, les yeux d’Aden et le dos de Sora la jeune elfe comprit en un instant mais la réflexion n’alla pas plus loin puisque ses yeux glissèrent du Nua jusqu’aux carreaux et parmi les carreaux elle s’arrêta sur un carreau. Pas n’importe quel carreau, LE carreau. Avez déjà essayé de poser du carrelage ? Si on n’est pas maître en la matière, le résultat et loin d’être un chef d’œuvre et l’esthétique du plancher n’était pas la préoccupation première de tout le monde. Ainsi les artisans privilégient la qualité sur le rendu et il y a toujours quelque chose qui ne vas pas. Un éclat sur le carreau lorsqu’il n’est pas assez humidifié, un peu du joint qui a débordé ou au contraire qui forme un gouffre entre les deux carreaux, la pose asymétrique, la couleur qui n’est pas toujours la même… bref rien de très réjouissant. Et au milieu de ses rescapés à demi-ebréché, la demoiselle vit le carreau à qui rien n’était arrivé. Il était parfait. Equilibré, bien aligné avec le reste du sol, absolument pas entaché et d’une couleur aux tons parfaits. Et pour une raison qui lui échappa, elle se mit à éprouver un sentiment étrange pour ce carreau qu’elle n’identifia pas.

Puis les mains de James la libérèrent et le Nua lui désigna le sofa en velours rouge et la demoiselle le rejoint en quelque pas avant d’adresser un regard interrogateur à Aden qui lui fit un signe de tête avec un regard dont le message était clair ou du moins ce qu’elle en perçut "Ma patronne est une pro du sadisme, perdre une bataille n’est pas perdre la guerre". Ne pouvant que s’incliner devant la sagesse du Cydien, la belle elfe s’allongea sur le canapé et sachant dors et déjà ce qu’il allait lui arriver elle retira le corset qui affinait sa taille –tout en ne l’empêchant nullement de respirer puisque ce dernier passe sous la poitrine – avant de relever sa chemise pour s’en faire une brassière qui évoquait la coutume pirate.

Puis plus rien. Sans doute s’était-elle endormit sur le sofa, ou alors le pic d’alcoolémie était arrivé à son apogée laissant la prêtresse dans un sommeil sans rêves. Lorsqu’elle émergea, Nalween tai de retour à Silmarie et qui plus est dans sa chambre. En tournant la tête, elle trouva sur sa table de chevet une tisane sans doute aux vertus dégrisantes, puisque la simple odeur qui s’en dégager apaisa la migraine qui l’assaillit. Avec un soupir, la Reine Elfe repoussa ses draps avant de se lever constatant avec une certaine satisfaction qu’elle avait retrouvé son équilibre même si son esprit était encore embrumé. Se dirigeant vers la salle de bain de sa suite, elle descendit les marches qui relier la chambre au reste en laissant glisser sa chemise de nuit sur sa peau veloutée jusqu’à terre afin de constater les dégâts une fois arrivée devant le grand miroir. Avec un regard qui se voulait courageux elle inspecta son reflet, se rassurant en observant l’absence de marques quelconques sur son corps avant de se retourner. Et il était là. Tranchant sur sa peau diaphane, de l’encre noir tracée des arabesques élégantes et gracieuses, s’accordant avec ses courbes. Des ailes déployées ornées le bas de son dos alors que la queue de la créature mystique descendait jusqu’au haut de sa jambe. Un dragon de dos en train de prendre son envol, et elle devait admettre que l’effet était saisissant. Car elle comprit qu’elle pouvait être ce dragon qui avait à peine conscience de ses ailes, mais qui devait dés aujourd’hui se battre. Elle aurait aimé remercier le Nua mais il n’était pas temps, elle ne pouvait pas encore décemment faire face à Amah. Pas temps qu’il était encore sous le joug des Almers, pas tant qu’elle n’avait pas tout tenté pour les libérer. Avec un demi-sourire carnassier elle pensa à la suite, à l’histoire qui allait être tracée puis un éclat de rire argentin résonna dans la suite lorsque ses pensées revinrent vers Sora et James car la fin de la nuit de ses deux là n’avait pas du être de tout repos…si elle était finie !

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