[Désolée du retard. Je poste directement en forêt pour ne pas changer de lieu au bout de 2 posts.]

Et voilà. Une bonne nuit de sommeil, qui -j'espère pour toi, petite princesse- a porté conseil, car ce qui t'attend ne va surement pas être de tout repos. Enfin, je dis ça, je dis rien, hein... C'est pas comme si le vilain MJ allait te faire affronter un monstre de trois mètres de haut, immortel et tout puissant, hein ! Enfin...
Bon, je m'égare. Munie de tout ce dont tu auras besoin pour une belle petite randonnée en forêt, ainsi que des indications d'April, te voilà devant les portes de Muria. As-tu le droit de les franchir toute seule petite demoiselle et sans que ta mère en ait informé les sentinelles... ? J'en doute ! Sois discrète, ma jolie et te fait pas attraper, mais bon... J'ai confiance en toi ! Les enfants de nos jours, c'est plus ce que c'était. Toujours pleins de ressources pour faire de grosses bêtises, hein ! L'ingéniosité des gosses me dépasse des fois.

Il y a donc quatre gardiennes, munies d'arcs. Deux en hauteur et deux en bas. Belles et puissantes guerrières amazones, prêtes à alerter immédiatement les autres en cas de d'attaque et de fermer les portes. Baratine les, attire leur attention ailleurs. Tout ce que tu veux, ma courageuse Jelenna, mais sors de Muria.

[Bon, je ne sais pas comment ça s'organise à au niveau des portes et j'ai écrit ce post sans avoir le net, donc si ça ne va pas, dis moi et j'éditerais.]

La nuit porte conseil ... ou pas.
En se réveillant ce matin-là aux côtés de sa sœur, Jelenna se sentait encore plus mal que la veille. Elle savait que ce qu'elle allait faire n'était pas légal mais elle avait une bonne justification : l'envie de faire plaisir à son ainée et ça, ça n'avait pas de prix à ses yeux. De ce fait, elle se sentait en partie excusée de la faute qu'elle allait commettre mais pour autant, la petiote ne pouvait s'empêcher de se sentir fautive. N'était-elle pas en train de trahir son ainée et sa mère à vouloir agir ainsi ?
Eléa se leva sans demander son reste, pressée par la journée qui l'attendait. Pour sa part, Jelenna resta encore quelque peu au lit, cherchant à se raisonner. Que devait-elle choisir ? De rester sagement ici quitte à ne rien offrir pour le mariage de sa sœur ou bien sortir en forêt juste une petite journée pour rencontrer ce fameux sculpteur d'armes le temps qu'il lui en fasse une pour son ainée ... Non, le jeu en valait la chandelle, c'est ce qu'il fallait se dire ! Peu convaincue tout de même, l'enfant se leva et s'habilla. Une petite veste sans manche sur sa tenue sobre, à savoir un pantalon noir et un haut beige et voilà qu'elle était prête pour sa balade interdite. Saisissant son arc fraichement acheté et quelques munitions, elle n'oublia pas non plus de s'équiper de sa dague qu'elle accrocha sur sa jambe. Ceci fait, elle se prépara à filer en douce ... lorsque sa sœur revint dans la chambre. La faisant sursauter alors qu'elle prenait son sac à dos, celle-ci s'étonna d'une telle réaction que Jelenna expliqua par le manque de sommeil. L'explication ne valait pas grand chose mais Eléa l'accepta, se disant sans doutes qu'on ne pouvait pas tout se dire entre sœurs passé un certain âge. Mais bon, Jelenna se sentait vraiment mal, comme si rien que ce petit mensonge valait toutes les trahisons du monde.

L'enfant saisit son sac, y engouffrant rapidement un morceau de pain, du fromage et quelques tranches de viande séchée ainsi qu'une gourde pleine d'eau. Elle finit également par ajouter dans son sac une tranche de pain aux fruits séchés ainsi qu'un morceau de viande fraiche pour Haiiro au cas où. Ceci fait, elle sortit en douce de la cuisine et fila réveiller Haiiro qui dormait dans la salle du trône auprès de Philéa. Après les éternelles embrassades du matin, toujours aussi rapide du fait de son important rôle en tant que reine, Philéa ne tarda pas de lui asséner son fameux "sois sage à l'école et sois prudente", achevant la petite au passage. Tout ceci était-il vraiment une bonne idée mademoiselle Jelenna ?
Haiiro sur ses traces, l'enfant retourna dans la chambre pour saisir la petite toile de tissu que sa mère lui avait confectionné pour qu'elle puisse monter Haiiro sans se blesser. Ceci fait, elle posa le carré de tissu sur l'animal et toutes deux sortirent de la pièce, les instructions d'April dans la poche. Sortir de la demeure familiale n'était pas ce qu'il y avait de plus difficile. Loin de là. Mais sortir de la cité ... ce serait une autre paire de manche ! Sur le chemin la menant aux portes principales de la ville, la petite princesse bis cherchait un moyen de sortir sans se faire voir ... inutile. Il y avait généralement quatre ou cinq Sentinelles qui gardaient les portes en temps normal et elles ne la laisseraient pas sortir elle : la petite Jelenna, fille cadette de sa Majesté amazone ... Bon, il y avait surement un moyen et de toute façon, elle n'avait pas le choix.

Bien calée sur le dos de la louve au pelage cendré, Jelenna réfléchissait au fur et à mesure qu'elle se dirigeait vers la sortie. Ce fut en passant non loin du quartier des Soumis qu'une idée lui vint. Certes ce n'était pas gagné, mais elle pouvait essayer ...
Ce fut d'un air paniqué que la gamine arriva aux portes de la cité. Essoufflée parce qu'elle avait couru pour donner la donne, elle prit le temps de reprendre son souffle tandis que la louve s'asseyait à ses côtés. Intriguée, les quatre Sentinelles qui montaient la garde se tournèrent dans sa direction ... C'était le moment où jamais de savoir si elle était bonne comédienne.

" Les ... les Soumis ! Il y a un problème dans le quartier des Soumis ! Maman veut que j'aille chercher Eléa tout de suite, laissez-moi sortir vite ! "

La voix paniquée, elle espérait que cela suffirait à les convaincre.
D'autant plus que Kiera était absente, partie en mission et qu'elle savait Eléa dans la forêt, s'entrainant à faire pousser des plantes pour parfaire son don. C'était donc une excuse tout à fait valable ... si les Sentinelles voulaient bien la croire ! Osant le tout pour le tout, elle précisa rapidement :

" Vite ! Ou sinon, ils seront ingérables ! "

Au fond, la petite espérait d'une part que ça fonctionne, mais aussi peut-être que les quatre amazones aillent vérifier par elles-même, ce qui lui aurait permis de filer en vitesse.

[ Vala ^^" J'espère que ça ira ! ]

Je l'avais dit ! Les enfants sont pleins de surprises. Comment ne pas croire quand une adorable fillette aux adorables cheveux blonds et princesse qui plus est, vient sonner l'alarme.
Les quatre sentinelles se sont retournées d'un même mouvement pour te faire face. Comment hésiter devant un air si sérieux et cette respiration saccadée et puis, entre amazones, la confiance est reine. Chacun a surement ses petits secrets, mais dans l'ensemble, personne n'aurait eu l'idée de mentir à une des ses sœurs aussi ouvertement. Bref... T'as bien joué ton coup, petite Jelenna.

L'une des sentinelles du bas a prit la parole.

« Fais vite ! Préviens Eléa ! »

Puis elle se tourne vers sa compagne pour lui intimer de la suivre et aller voir. J'ai envie de te dire qu'il va falloir que tu disparaisses et vite, car lorsqu'on verra qu'il n'y a rien chez les soumis, on va surement lancer des recherches pour te retrouver, ma jolie. Enfin, je dis ça, je dis rien, hein...

Bref, la voix est libre.
Le petit plan que t'a donné April te dit qu'une fois les portes passées, il faut prendre direction Est en passant entre les deux grands chênes [J'sais pas si ya des chênes dans la forêt, mais pas grave xD] qui bordent la forêt pour t'y enfoncer. Des petits indices invisibles à ceux qui n'y prêtent pas attention sont placé ça et là pour ne pas te perdre. Tu les suivras jusqu'à une clairière.

[Je te laisse le soin d'inventer les indices. ^^]

Dubitative, Jelenna attendait la réponse de ses sœurs Sentinelles. Elle prenait un gros risque en mentant aussi ouvertement et sans doutes serait-elle bien sévèrement réprimandée par la suite mais peu importait. Eléa en valait toujours le coup, après tout, sa grande sœur ferait de même voir même pire pour satisfaire ses envies alors pourquoi ne pas inverser les rôles pour une fois ?
Que ne fut la surprise, qu'elle tenta au maximum de cacher aux autres, de la petite fille lorsque les Sentinelles la pressèrent d'aller chercher la princesse pour éviter l'émeute fictive qu'elle leur avait annoncé ! Une chance ! Même si par la suite, ce mauvais tour lui vaudrait non seulement des réprimandes certes, mais aussi un manque total de confiance de la part de leur fières Sentinelles. Tant pis, il fallait bien passer par là de toute façon, il n'y avait aucun autre moyen de sortir de la cité autrement que par les portes. Enfin si, il y en avait d'autres oui, mais pour prendre la direction que lui avait indiquée April, les portes principales restaient un moyen sur de ne pas se perdre. Les portes s'ouvrirent et la petite ne se fit pas prier pour sortir le plus vite possible de la cité de son enfance. Les Sentinelles prirent sans doutes cet engouement pour une envie pressante de régler le problème des Soumis. En réalité, Jelenna savait que son mensonge ne lui ferait bénéficier que de quelques minutes. Heureusement pour elle, elle avait prit la peine d'apprendre par cœur le plan confié par April. Ainsi, elle savait qu'il lui fallait se diriger vers l'Est et couru donc dans ce sens, Haiiro à ses trousses.

La louve cendrée à ses côtés, la petite princesse bis se sentait plus en sécurité. D'autant plus que cette dernière comptait bien la défendre bec et ongle contre tout danger, peu importe lequel. C'était une chance qu'Eléa lui ai confié la louve, ou plutôt, qu'elle ai confié sa protection à cet animal, intelligent et magnifique. Dans le lointain, Jelenna entendit la voix des Sentinelles qui criait quelque chose. Sans doutes un ordre de se lancer à sa recherche, mais peu importait, elle était partie. Les deux chênes ne furent pas difficile à trouver, se dressant au milieu des autres arbres de la forêt, tel un couple uni dans le trépas, ils semblaient attendre la venue de l'enfant. Accompagnée de la louve, elle passa entre les arbres et s'attela à la recherche des autres indices que lui avait confié April. Tout d'abord, il fallait avancer et trouver la tanière aux renards. Par chance, Haiiro était là pour guider la petite demoiselle vers ladite tanière. Une fois contournée, et mon Dieu que c'était dur pour les petites jambes de la gamine, Jelenna chercha alors le troisième indice. Un arbre tordu au milieu … voilà qui ne l'avançait pas vraiment. La plupart des arbres étaient tordus, noueux ou brisés par le temps … Mais la petite était têtue et bien décidée à trouver celui qu'elle était partie chercher. Tout ceci ne serait pas vain !
Il fallu près d'une heure à l'enfant pour trouver l'arbre en question. Une fois sure qu'il ne pouvait s'agir que de celui-là, elle s'assit à son pied et sortit un morceau de pain de son sac, ainsi qu'un petit morceau de viande séchée pour Haiiro. Ensemble, elles déjeunèrent tranquillement. L'enfant ouvrit ensuite le petit morceau de papier confié par April pour trouver le vieil homme pour y relire les indices manquant. Après l'arbre tordu au milieu, il fallait qu'elle se mette à la recherche de lilas et ces dernières la conduirait à une clairière. Heureusement pour la petite, sa sœur ainée lui avait déjà montré de ces fleurs, car ce n'était pas avec le dessin de la vendeuse d'armes qu'elle aurait trouvé !

« Allez viens Haiiro ! » lança-t-elle à la louve.

Cette dernière, semblant comprendre l'état de fatigue de sa compagne, s'arrêta un instant, offrant son dos à la petite demoiselle. Cette dernière ne se fit pas prier, elle grimpa sur le dos puissant de l'animal et la petite troupe reprit sa route. Les lilas ne furent pas difficile à trouver et encore moins à suivre, au moins, c'était déjà ça ! Après une petite demi-heure de marche, les deux compagnes arrivèrent dans la clairière tant attendue. Là, Jelenna descendit de sur le dos de Haiiro qui s'assit à ses côtés. Que disait le papier indicatif ensuite ?

Te voilà arrivée dans la clairière. Circulaire et lumineuse, c'est un endroit parfait pour une journée pic-nique, à jouer, à se rouler dans l'herbe et profiter du beau temps. Les arbres qui la bordent protègent l'espace fleuri et verdoyant du vent, mais laissent passer les rayons du soleil. Dommage que tu ne puisse pas t'y attarder, mais peut être qu'un jour, reviendras-tu ici, avec ta famille, pour une journée de tranquillité et de repos.
Mais ce que tu ne sais pas, petite Princesse, c'est qu'il y a un habitant de la forêt, qui aime beaucoup, cet endroit et le considère comme sien. Oups ! April, aurait-elle oublié de t'en parler ? Bon bah, tu ne va pas tarder à faire sa connaissance par toi-même.

Il est là. Les fourrées se mettent à bouger et un grognement se fait entendre. Il n'est pas très content, je crois. Faut le comprendre aussi. Tu arrives comme ça, chez lui, sans lui demander son avis et tout... Alors, forcément, il s'énerve, le pauvre.
Le monstre tourne au tour de la clairière, continuant à grogner et tout d'un coup, bondit. Regarde moi ce poil brillant, ces dents acérées, cet air féroce. Il est monstrueux et c'est vers toi qu'il coure.
Regarde le bien et grave son image dans ta tête, avant que ...

Spoiler:

Trop tard. Il est maintenant près de toi. Mais que fait-il ??? C'est monstrueux. Il t'a réservé, son attaque spéciale, petite Jelenna... Ton trépas est proche.
La petite horreur soulève la patte et... te fait pipi sur le pied. Ben quoi ? Vu sa taille, tu t'attendais à quoi ? Au fait, je crois que j'ai oublier de te donner son nom. Je te présente le magnifique, le splendide Pisse-Partout !

Ah ! Maintenant que tu es marquée, tu lui appartient et il n'aime pas que ses affaires le quittent, alors, à moins de frapper et assommer cette pauvre petite bête qui risque de te mordre méchamment, il n'y a rien à faire. Il voudra jamais te laisser partir. Essaye donc de faire un pas en dehors de la clairière, tu vas voir, ce qu'il va t'arriver !

[Si l'image que j'ai utilisé te gêne, supprime la. Désolée, je pouvais pas te demander la permission, sinon, il n'y aurait eu aucune surprise. T'as le droit de me gronder. ç.ç]
[ Edit Eléa : CASSIE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! T'as osé XD Je peux pas le croire t'as osé XD Méchaaaaante va XD * morte de rire quand même derrière le pc !!! * Nan nan t'inquiète, la tite photo ne me gène pas (même si ce n'est pas le meilleur profil de ma Bubulle XD).

La clairière était circulaire et ... lumineuse. Les rayons du soleil semblaient jouer à cache-cache avec les brins d'herbes et Jelenna avait presque envie de se rouler dans l'herbe pour profiter des rayons chauds de ce dernier et de l'herbe encore un peu humide de la rosée du matin. Le cadre était tout à fait propice à cela mais elle s'était fixée un objectif qui ne pouvait lui laisser le temps de s'amuser car il fallait qu'elle soit rentrée à Muria avant la nuit. Pourtant ... la clairière donnait envie quand même ! Jelenna se décida à s'accorder cinq petites minutes de pause, juste parce que le temps et le lieu le lui permettaient. Ce n'étaient pas cinq petites minutes qui allaient changer sa vie. Mais ce qu'elle ignorait, c'est que si elle était partie sans s'arrêter, si elle avait traversé la clairière sans s'arrêter pour l'observer ou pour profiter du contact de l'herbe encore humide sur sa peau, elle n'aurait pas croisé le monstre que le MJ lui avait concocté. Mais voilà, la petite n'était qu'une enfant et les enfants sont toujours curieux, admiratifs d'un rien et joueurs. C'est comme qui dirait ce qui fait leur charme.
Haiiro assise à ses côtés, la petite princesse bis se posa dans l'herbe, plus précisément, s'assit dans l'herbe. Le contact avec l'herbe fraiche sur ses pieds et ses mains la fit frissonner et ses yeux se mirent à contempler la scène tandis que la louve cendrée baillait bruyamment. Se couchant même, elle posa sa tête sur ses pattes avant, les oreilles en alerte mais les yeux fermés. Dès que la petite serait prête, elles repartiraient.

C'est alors que les fourrées se mirent à bouger, un grognement sourd s'élevant dans la clairière jusque là paisible. Les oreilles de Haiiro se dressèrent sur sa tête tandis qu'elle relevait cette dernière. D'un geste, elle fut sur ses quatre pattes, grognant à son tour.

" Haiiro ? " demanda Jelenna soudain inquiète de la réaction de sa compagne à poils.

Ce n'est que trop tard que l'enfant comprit la réaction de son amie à quatre pattes. Une chose étrange s'approchait d'elle. Petite boule de poils avec crocs, poil brillant et regard féroce en vue ! Il fallut du temps à Jelenna pour comprendre que c'était un chien et que ce chien était en train de ... de ... de lui faire pipi sur le pied ! La pauvre petite en sandalette venait de se faire faire pipi dessus par un chien !! Et en plus, elle sentait le liquide chaud sur son pied - je parle d'expérience - Haiiro retroussa les babines dans un grondement sonore pour faire fuir la ridiculeusement petite boule de poils comparée à sa propre taille à elle. Mais Jelenna surprit sa compagne. La petite, bien qu'embêtée par sa malencontreuse expérience, s'avançait vers la bestiole d'un air qu'elle connaissait ... un air qui n'était pas bon du tout ... un air de ...

" Oooh ... tu es trop mignon ! " s'exclama-t-elle.

Voilà, un air de "je suis une enfant dans toute ma splendeur, je ne me rends pas compte du danger". Les enfants ... J'vous jure.
Jelenna sortit un mouchoir de sa poche pour s'essuyer le pied tant bien que mal, puis elle se dit que la nature ferait le reste. La rosée aurait tout le temps d'effacer les traces nauséabondes de cette rencontre fortuite. De son sac, elle sortit un morceau de viande séchée sous le regard incrédule, si c'était possible pour une louve, de Haiiro qui tenait sa position, prête à bondir sur la chose monstrueuse en face d'elles à tout moment.

" Tu en veux ? " demanda l'enfant en tendant le morceau vers l'animal.

Non, non, petite. Il n'y a personne. La fumée de cheminé que tu vois n'est que pur fruit de ton imagination d'enfant...
Mais bien sûr qu'il y a quelqu'un. Que crois-tu ? Que l'homme qui vit là, complètement reclus du monde, est partit faire ses courses au marché d'à côté ? Ou encore mieux, une ballade en forêt, alors qu'il se trouve si près de ta cité où bon nombre de tes congénères voudraient le voir soumis, bossant pour leur compte ? Ce ne serait pas raisonnable. Vraiment. Et puis, il a tout ici, à porté de main. Un potager. Des peaux animales qui pendent ça et là, te permettant de penser que quelque part dans cette baraque, il y a une bonne quantité de viande, en réserve. Et puis, n'oublie pas la jeune femme que tu as vu à Muria et qui t'a permit de te trouver là, aujourd'hui. Elle est, sans aucun doute, la fournisseuse des vivres de ce monsieur.

Enfin, tout cela importe peu, n'est-ce pas. Tu n'es pas là pour faire une étude sur la façon de vivre d'une ermite. Le plus important pour toi, ma jolie princesse, c'est ta sœur, à qui tu rêves d'offrir le plus beau des cadeaux. L'homme qui vit là est en mesure de t'aider à le réaliser, ce souhait, mais il va falloir t'y prendre avec des pincettes. Le visage qui vient d'apparaître par l'entrebâillement d'une fenêtre est loin d'afficher une expression chaleureuse est accueillante. La figure à la mâchoire volontaire. Une peau brune, ravagée par le labeur et le temps. Des yeux gris-acier qui te fixent sans ciller. Il ne sourit pas, non. Loin de là.

« Fiche le camp, gamine. »

Le volet se referme dans un grand claquement.
Toi qui pensait que le fabricant de ton arc était quelqu'un de bon, tu dois tomber des nue, ma Jelenna.
Après, il existe aussi un dicton « Il ne faut jamais se fier aux apparence. ». A toi de voir. Prendre les jambes à ton cou ou percer la carapace du vielle-homme.

Après un long silence, l'homme finit par sortir de la maison pour poser sur toi un regard sévère, puis soupirer. Au fond, il est attendri par cette détermination qui brille dans tes yeux, ainsi que par l'amour que tu portes à ta sœur. Il ne lui a été permit de rencontrer une petite fille comme toi qu'une seule fois dans sa vie, mais depuis elle a grandi. Le temps passe vite et son futur est depuis longtemps derrière lui. C'est ainsi. Tout ce qui reste à cet homme, ce sont des regrets que tu peux lire dans ses traits creusé et sous ses airs bougons, de la générosité.

« C'est ma fille qui t'envoie ? »

Surpriiiiiiiise ! Tu ne t'y attendait pas à celle-la, n'est-ce pas ma petite Jelenna. Voilà donc la véritable raison pour laquelle April transgresse les règles. Ce n'est ni pour la qualité des armes, ni pour le prix très abordable, mais par amour qu'elle le fait. Tu dois la comprendre, toi qui as menti pour sortir de la cité et aller chercher un cadeau pour ta sœur chérie.
Croisant les bras sur sa poitrine, l'homme s'apprête à dire quelque chose, mais c'est sans compter l'intervention de ton nouvelle ami : le Pisse-partout qui, à cet instant fait honneur à son nom se soulageant sur les chaussures de ton interlocuteur. Qu'il est adorable, ce petit ! Quelle aide il t'apporte dans tes négociations. D'ailleurs, le forgeront pour toute réponse lâche quelques magnifiques jurons. Attention à tes chastes oreilles, ma jolie.

« Récupère ton clébard avant que j'en fasse de la purée. »

L'énervement perce dans sa voix, mais ne s'attarde pas. Posant ses yeux sur toi, il ne peut s'empêcher de revoir April -sa fille qu'il a perdu depuis bien longtemps, alors son regard s'adoucit et il soupire encore.

« Que veux tu que je te fabrique, petite ? »

[Bientôt terminée, cette mission. Je suis désolée de l'avoir tant fait trainer. >_<]

Jelenna croisait presque littéralement les doigts, se demandant si le vieil homme allait finalement accepter de sortir de sa maison et mieux encore, s'il allait accepter de l'aider en lui confectionnant une rapière pour Eléa. Sans lui, la petite était perdue, pas de cadeau et en prime, aucune bonne excuse pour avoir menti et être sorti de la cité sans autorisation. En d'autres termes, elle allait passer un sale quart d'heure si elle revenait les mains vides ! Mais heureusement, l'homme se décida à sortir de l'étrange demeure, de mauvaise grâce certes mais il sortit quand même, c'était bon signe !

" Votre ... fille ! " s'étonna la demoiselle.

Jelenna avait pensé à tout sauf à ce qu'April puisse être sa fille. C'était la meilleure de toute si on pouvait dire et la petite fille comprit alors pourquoi la marchande d'armes avait pris tellement de pincettes pour lui présenter cet homme. Elle mentait non pas par traitrise, mais par amour et cela, Jelenna ne pouvait que le comprendre et compatir. Après tout, elle faisait toujours pareil de son côté non ? Aussi la petite princesse bis se promit-elle de taire à jamais le secret d'April, personne ne saurait d'où venait cette arme, si tant est qu'il la lui fabrique et personne ne connaitrait jamais cet endroit. April avait peut-être agi de la sorte en sachant pertinemment que Jelenna compatirait et ferait tout pour protéger son secret et en tant que princesse amazone, même princesse bis, c'était une aubaine non ? Peu importait, le talent méritait certain sacrifice et la vendeuse n'avait surement pas eut d'arrières pensées en lui confiant ce secret, d'autant plus que Jelenna était peu connue même au sein des amazones alors le risque était trop grand pour que la jeune femme ait tout calculé en la voyant !

" April m'a dit où vous trouver en effet, mais j'ignorais qu'elle était votre fille. Dans notre cité, les hommes sont interdits ou sont fait Soumis, sans doutes a-t-elle voulu vous protéger en cachant votre identité et la sienne. Je vous promets en tout cas de ne pas révéler votre existence monsieur ! "

La partie semblait gagnée si je puis me permettre, le vieil homme semblait prêt à revenir à de meilleurs sentiments et éventuellement à lui forger son arme. Eventuellement et sans compter sur Pisse-partout qui l'arrosa allègrement ! Une série de jurons s'en suivit et Jelenna ne savait que faire.

" Ce n'est pas mon ... "

La petite n'eut pas le temps de réagir, Haiiro, lassée par le comportement de la bestiole la prit en chasse aussitôt. A en voir comment elle s'en donnait à coeur joie pour la chasser, sans doutes devait-elle estimer qu'elle aurait du le faire plus tôt. Elle ne revint que plusieurs minutes, deux ou trois au maximum durant lesquelles l'homme jugea la petite fille qui ne savait plus où se mettre. Elle aurait supplié l'homme si son rang ne le lui interdisait pas, elle lui aurait promis monts et merveilles si elle l'avait pu mais elle se contenta de soutenir du mieux qu'elle pouvait son regard en attendant le renfort de son soutient. La louve couleur de cendre revint seule, c'était déjà une bonne chose même si Jelenna se promit de laisser quelques morceaux de viande séchée pour l'animal en partant. C'est à ce moment précis que l'homme soupira. Jelenna n'ayant pas regardé ce dernier tant elle était rassurée de voir la louve revenir à ses côtés, elle ne put voir son regard s'adoucir et ce soupir ne présageait donc rien de bon pour elle. Elle n'osait plus relever la tête, s'attendant à tout moment à être jetée dehors comme une mal-propre mais rien n'en fit. La voix du père d'April s'était comme adoucie lorsqu'il lui demanda ce qu'elle souhaitait comme arme.
Jelenna releva la tête immédiatement tant elle était aux anges. Un sourire timide mais plus que sincère illuminait ses traits lorsqu'elle répondit :

" Merci monsieur ! Merci mille fois ! "

La petite fille plongea un regard plein de gratitude sur l'homme et répondit ensuite, la voix rassurée :

" Eléa est une épéiste hors pair mais les épées sont trop lourdes pour les femmes, c'est maman qui me l'a dit alors elle s'est spécialisée dans la rapière. Pourriez-vous m'en faire une pour elle s'il-vous-plait ? Je suis sure qu'elle trouvera magnifique n'importe laquelle de vos armes tant elles sont belles mais je pense qu'une rapière, son arme de prédilection, sera le mieux pour elle. Par contre, j'espère que le fait qu'elle soit gauchère ne pose pas de problèmes ... "

Jelenna était ravie. Elle en oubliait presque le principal !

" Je vous paierais bien sur monsieur, tenez, j'ai ramené mes économies pour ça ! Et puis j'irais remercier April ! "

La petite fille aurait eut envie de lui demander si elle pouvait regarder ou mieux encore, si elle pouvait l'aider, lui poser des questions et encore savoir comment il en était arrivé là, à attendre visiblement que sa fille vienne le voir mais elle s'abstint d'ajouter quoi que ce soit. Il était sans doutes temps de laisser ce vieil homme tranquille faire son oeuvre et d'attendre.

[ Bon ce n'est pas folichon mais je fatigue XD J'espère que ça ira ! Et pas de soucis, on a tous notre tite vie IRL ]

En t'entendant parler de protection, le regard de l'homme se voile légèrement. C'est plutôt April qui a voulu se protéger de lui en rejoignant les Amazones -c'est ce qu'il pense. En fait, le forgeront n'arrive pas à comprendre la fuite de sa tendre enfant, mais il est certain d'en être la cause. Cela fait déjà dix ans qu'il se demande ce qu'il a bien pu faire de mal. Qu'a-t-il raté dans l'éducation de son unique fille ? Le mystère reste entier et la vendeuse refuse de lui en parler; trop fière ou bien blessée. Elle vient le voir, elle lui demande des armes, mais il n'y a que peu de tendresse dans ses regards ou bien, elle la cache. Le vieil homme en soufre, s'enfermant dans la sa solitude et essayant de mettre tout son amour dans les objets qu'il forge pour elle.
Et puis, tu es arrivée, toi, si jeune et pleine de vie et d'amour. Il croit voir sa fille, celle qu'il a perdu et n'arrive pas à te refuser quoique ce soit. C'est étrange. Ca lui fait un peu mal. Il est maladroit dans ses paroles, il râle, mais c'est juste pour la forme.

« Tu peux bien parler de moi, fillette, cela m'importe peu. J'arrive à un âge où il est si simple de tout laisser tomber et disparaître à jamais, car je ne pourrais jamais être esclave. Par contre si April à des ennuis par ta faute, je te hanterais à jamais. »

Il te fini par te dire que la fabrication prendre du temps et te laisse agir à sa guise, t'indiquant que si tu ne trouves rien à faire, tu peux nourrir les poules et l'âne qui se trouvent derrière la maison. Puis, il disparaît dans la maison. Quelque temps après, tu commences à entendre des bruits de coups de marteau raisonner contre le métal et vois une fumée plus épaisse sortir de la cheminée.
Il ne ressort de la maison que vers midi, posant sur la petite table de dehors une assiette fumante de choux et de boulettes de viande.

« Mange, gamine. J'en ai encore pour un temps. »

Le forgeront ne réapparait que vers la fin de l'après midi, tenant entre ses mains un paquet de chiffons qu'il ouvre sous tes yeux émerveilles. Tu y découvre une rapière sobre, mais belle. En la touchant, tu peux presque sentir à quel point il doit être agréable de la manier: souple et confortable à tenir. Avec le rayonnement du soleil, tu découvres une fine gravure : Eléa.

« Voilà. Garde ton argent, petite. Maintenant, va-t-en et ne reviens pas. »

Il n'aime pas les adieux. C'est sa façon à lui de te dire bonne chance pour cette vie parfois bonne et parfois si cruelle.

[Mission terminée. Tu peux reposter derrière moi si tu en as envie, dans le cas contraire, j'éditerais le titre.

Gain : une rapière et Pisse-Partout viendra te voir par fois, quand tu te trouveras à Muria ou dans la forêt. Il fera pipi sur les pieds de tes amis.]

La petite fille se figea à l'idée qu'un vieil homme mort puisse la hanter.
Elle n'avait en aucun cas l'intention de faire du mal à April par quelque moyen que ce soit et surtout, elle comptait bien taire ce secret que portait la jeune fille. Faire disparaitre le nom de son père de la mémoire amazone comme s'y employait la petite vendeuse depuis surement de nombreuses années était une promesse qu'elle s'était faite en voyant l'amour que l'homme mettait dans ses armes. Malgré son jeune âge et son innocence, Jelenna se doutait que cet homme était forcément quelqu'un de bon, personne d'autre ne pourrait créer ces petits bijoux s'il s'agissait d'une mauvaise personne. Et puis la petite fille préférait aussi se dire cela plutôt que de penser qu'elle était en présence d'un homme mauvais qui aurait pu lui faire tout et n'importe quoi ici et maintenant alors qu'elle était sans défense ou presque. La petite fille n'ajouta rien et préféra se contenter de sourire timidement à la réflexion de l'homme, se disant que de toute façon, elle ne risquait rien puisqu'elle avait promis de garder le secret. Et puis les fantômes n'existaient pas d'abord !
L'homme précisa à la petite princesse bis qu'elle pouvait nourrir les poules et l'âne si elle le souhaitait puis il entra dans la maison sans rien ajouter d'autre. Jelenna hésitait mais elle se demanda si le suivre était une bonne idée. Elle préféra s'abstenir et aller nourrir les poules puis elle s'occupa de l'âne et resta en sa compagnie, ce dernier lui rappelant vaguement celui d'un vieux guide louche l'ayant sauvé à Tamawa. Jelenna passa sans doutes les dernières heures la séparant de midi à aller de souvenir en souvenir, sans se rendre compte du temps qui passait. Ce ne fut que lorsque l'homme revint avec de quoi manger qu'elle se rendit compte qu'elle avait somnolé pendant ce temps, caressant l'âne d'une main et de l'autre, Haiiro, le dos appuyé contre le ventre chaud de la louve cendrée. La petite fille sourit et remercia le vieil homme chaleureusement pour le repas. Elle se mit à manger avec appétit, se rendant compte qu'elle avait faim et partagea les boulettes de viande avec Haiiro. La petite princesse bis aurait voulu remercier le vieil homme pour ce repas mais il était déjà reparti dans la maison. Aussi, elle alla discrètement à la fenêtre regarder ce qu'il faisait mais ne put observer que des mouvements derrière les carreaux salis.

Le vieux forgeron sortit de la maison quelques heures plus tard, alors que le soleil déclinait déjà dans l'horizon. Dans ses mains se tenait le cadeau de mariage de sa sœur ainée et elle était persuadée que c'était une merveille sans même encore l'avoir vu. L'homme souleva les torchons qui recouvraient l'arme et Jelenna ne put contenir sa surprise. L'arme était si belle qu'elle ne savait comment remercier le forgeron. Les doigts fins et encore enfantins de la jeune fille effleurèrent la merveille sans oser la prendre et elle contempla l'œuvre jusqu'à ce que l'homme reprenne la parole. La garde était sculptée dans de l'ivoire et gravée au nom d'Eléa. Ce petit bijou serait un présent parfait pour un mariage !

" Merci, merci beaucoup ! Elle est magnifique ! "

Jelenna prit l'arme des mains du vieil homme avec précaution, comme s'il s'agissait du plus précieux des trésors de sa jeune vie. Elle sourit et remercia encore le vieil homme tout en comprenant qu'il valait mieux ne pas insister quant au prix qu'il lui demandait. Elle se contenta d'ajouter :

" Merci mille fois monsieur ! "

La petite fille alla furtivement déposer un baiser sur la joue de l'homme, comme l'aurait fait une fillette aimante au retour de son père après une dure journée de labeur et fila tout aussi rapidement, hésitant à lui dire qu'elle reviendrait pour prendre de ses nouvelles. Maintenant qu'elle avait l'arme, que c'était une merveille, elle comptait bien rentrer au plus vite pour éviter la colère de son ainée, avec un peu de chance, cette dernière ne serait pas encore rentrée et Philéa serait la seule à la gronder. Avec un peu de chance ... et puis, ça en valait la peine non ? La jeunette abandonna le chemin menant à la maisonnée pour rejoindre celui de sa cité natale sans un regard en arrière. Elle ne se rendit bien sur pas compte qu'un petit animal à pattes l'avait prise en affection.

[ Merci pour cette mission <3 ]
[ Désengagée ]