La nuit avait été mouvementé…La perte d’une partie importante de son âme le mettait dans une position entre le monde des rêves et l’Astral…Des rêves étranges entre le présent, le passé et l’avenir. Des bêtes mythologiques disparues depuis longtemps. Des visions d’Erathia, de son échec et d’un possible avenir. Feanaro fini par se lever de bonne heure…Même s’il ne se sentait pas vraiment reposé. Il pensait déjà assez a Erathia la journée pour y penser aussi la nuit. Ses chances de victoire était maigre…Mais il avait Ayaween, son courage…Et peut être quelque part, une arme efficace pour contrer le destin. Après tout, si les Erathiens étaient disparut une fois…C’était peut être a cause de cette dernière. Il soupira…

Dire qu’il avait mauvaise mémoire…Pourquoi il n’arrivait pas à oublier ce genre de chose au moins huit heures d’affilées ? Il bailla jusqu’à se décrocher la mâchoire…Puis se gratta le bas du dos…Puis rebailla à nouveau en se demandant où il était d’abord. Il mit quelques minutes à ce souvenir qui il était et commença à descendre les marches en faisant craquer ses articulations avant de se demander pourquoi il sentait un courant d’air frais. Il baissa les yeux…Puis remarqua qu’il avait oublié de mettre quelque chose. Il haussa les épaules et continua jusqu’à la cuisine où il s’empara d’une serviette qu’il passa autour de la taille.

Il n’y avait encore personne alors que le soleil venait juste de se lever. Feanaro n’avait pas de serviteur mais quelques soldats venaient pour garder l’endroit ou donner un coup de main. Peut être devrait il en prendre tout de même quelques uns…Il haussa les épaules. Il laisserait…Euh…Quelqu’un réfléchir à cela. Il avait d’autres sujets de préoccupation pour le moment. Mais par quoi devait-il commencer ? Il y avait tellement à faire…Il lui fallait vraiment de l’aide et des gens compétents. Feanaro avait beau faire de son mieux, le temps jouait contre lui. Le pire dans tout cela, c’était peut être qu’il n’aurait pas le temps de s’occuper des malades de cette fameuse épidémie.

Y aurait il quelqu’un pour me donner un coup de main ? Ayaween ? Silmaria ? Finwe ?

Il regarda au plafond…En l’attente d’une réponse divine, mais rien ne vint. Il se racla subitement la gorge en lançant un regard acerbe aux « divinités »

Surtout vous bousculez pas hein ? Bande de feignasse !

Il roula des yeux…Puis entendit un quelque chose frapper à la porte. Il coula un regard vers le plafond

Euh…Vous savez…Je le pensais pas vraiment…Hein ?

Il jeta un dernière coup d’œil au ciel et alla jusqu’à la porte pour l’ouvrir…

[Edit Eléa : tu as oublié [DE] dans ton titre n_n]

Beren avalait les lieux d'un trot tranquille et régulier, sa maîtresse se rendait au pays des elfes, allez savoir pourquoi... D'ailleurs, il la sentait quelques peu pensive. Mais cela ne le regardait pas ses histoires d'humains, il se contentait de satisfaire au mieux les desideratas d'Arzhel. Le chemin jusqu'à Silmarie se déroula sans encombres; près de deux jours de voyage, le départ de Storghien s'étant effectué en milieu de journée, une halte nocturne dans une auberge pour se reposer et une arrivée en fin de journée dans la cité elfique. Après avoir justifié de sa présence auprès des gardes et demandé son chemin, Arzhel passa la nuit sur place comme prévu. Toujours être fraîche et dispose avant une rencontre, avoir l'esprit clair et lucide pour éviter de se faire doubler et pouvoir discuter des termes d'un contrat... Telles sont les bases à se rappeler dans ce métier, comme ne pas s'attacher...

La jeune femme se leva de bonne heure. Après avoir revêtu sa tunique et s'être préparée (comprendre armée), elle descendit voir si on s'occupait bien de Beren. Constatant que tout allait pour le mieux, elle flatta l'encolure de sa monture. Cette dernière, sentant une légère hésitation de sa part, lui donna un petit coup de tête comme pour l'encourager. Lançant un regard sévèrement tendre à l'animal, Arzhel quitta l'écurie et traversa la ville telle une ombre pour se rendre à sa destination. Laquelle? Mais, chez le Capitaine de la garde... Pourquoi? Héhé... Sa visite n'était pas exclusivement professionnelle, elle avait également quelques points plus personnels à régler.

Une fois arrivée sur le pas de la porte, elle frappa trois coups secs. Sera-t-il réveillé ou allait-elle le faire sortir du lit? Grande question... La brise matinale faisait danser ses cheveux qu'elle n'avaient attachés qu'en demi-queue. La porte s'ouvrit et l'elfe apparut, à moitié nu, visiblement surpris de recevoir une visite si matinale. Arzhel lui offrit un grand sourire avant de le gratifier d'une accolade comme deux vieux amis qui se retrouvaient après une longue absence...

« Bonjour Feanaro, ça faisait longtemps... » déclara-t-elle d'une voix profonde à son oreille avant de se séparer.

Une chose qu'elle n'avait pas prévue... La serviette... Cette traîtresse profita du contact pour se faire la malle. Et révéler au monde entier la nudité du général... qui tenait toujours la porte grande ouverte... Cela accentua le sourire de la demoiselle qui ramassa la coquine pour la tendre à son propriétaire.

« Il ne faudrait pas attraper froid... »

Puis elle entra dans la pièce, fit quelques pas avant de se tourner de nouveau vers Feanaro, l'éclat coquin qui habitait ses prunelles quelques secondes plus tôt avait cédé la place à une lueur plus froide.

« Tu es parti bien vite la dernière fois... sans même une explication... »

Limite dangereuse pour l'interlocuteur, cette attitude... Mais la jeune femme poursuivit d'un ton calme et détendu, un sourire en coin flottant sur ses lèvres.

« Mais je ne suis pas venue uniquement pour te faire des remontrances, même s'il va falloir me fournir des réponses... J'ai entendu des rumeurs à ton sujet... Il semblerait que tu cherches du monde... »

Arzhel avait perçu les différentes émotions ayant assaillies le Capitaine de la Garde. Cela devait le déconcerter quelque peu de trouver un assassin devant sa porte, surtout connaissant les troubles mémoriels de Feanaro. Comment elle avait fait pour arriver jusqu'à lui... Un petit mensonge pour les gardes ne coûtait rien... Le doute quant au pourquoi de sa présence... Une petite torture psychologique de bon matin... pour bien mettre en condition... La panique pousse les gens à faire des choses imprévues... En plus, il connaissait les réactions de la jeune femme quand on la cherchait... Cela donnait presque envie de rire à cette dernière.

Mais, elle n'était pas là pour l'exécuter. Jouer avec les nerfs de Feanaro lui suffisait... pour l'instant... En tout cas, le jeune elfe reprit assez rapidement contenance, lâchant un soupir, soulagé d'être encore entier. Prenant place dans son canapé, il préféra choisir le thème professionnel, terrain moins glissant vis-à-vis de l'assassin. Elle fit de même, laissant la professionnelle prendre les rênes, reléguant le personnel en seconde position. Cette dernière était restée debout, son attention tournée vers Feanaro, enfin la majeure partie puisque le reste restait sur le qui-vive et surveillait son environnement. Les paroles de son interlocuteur la plongèrent dans une profonde réflexion. Le retour d'Erathia... La réapparition d'un ancien dieu et de ses troupes immortelles ne présageaient rien de bon, c'était certain.

Apparemment, la prêtresse et le général elfes avaient pris des mesures. Lesquelles? Est-ce que tout cela était lié aux bouleversements politiques actuels, et à ce qui se passait à Storghein? Son regard pensif restait fixé sur Fea. Le pourquoi de la formation de cette compagnie devait resté secret. Arzhel comprenait, surtout si les ennemis étaient les Erathiens. La jeune femme fit quelques pas dans la pièce, enregistrant les informations que lui donnait son hôte avant de s'arrêter près de la fenêtre. Sa main passa près de son poignard, s'assurant qu'il était toujours à sa ceinture. Elle jeta un coup d'oeil à l'extérieur, le brouillard de Silmarie ne lui permit pas de voir le soleil. Puis elle s'avança un peu vers le général.

« Ce que tu m'annonces n'est pas de bonne augure... »

Pas réjouissant du tout même. Elle avait entendu parler des Erathiens et de leur suprématie 150 ans plus tôt. S'ils revenaient, cela toucheraient l'ensemble des peuples, comme l'avait fait judicieusement remarquer Feanaro. Devenir esclave ne la tentait pas du tout... N'anmoins, elle savait que Storghein avait réussi à garder une certaine liberté vis à vis de l'empire erathien, mais cette « chance » se présentera-t-elle de nouveau à son peuple? Cela serait étonnant...

« Sais-tu de quoi est composée cette avant-garde et quand doit-elle frapper?... »

Curiosité, curiosité... Ah oui il ne lui répondrait pas vraiment tant qu'elle n'accepterait pas de garder le secret, alors elle ajouta.

« Quant à ton secret, n'aie crainte je ne vais pas le crier à tout vent. Un sourire franc et sincère apparut sur le visage d'Arzhel. As-tu des critères particuliers pour choisir tes futurs compagnons? Car je suis intéressée par ta proposition... »

Pourquoi un assassin se joindrait à une telle compagnie? Les intérêts politiques, professionnels et personnels se mélangeaient derrière les paroles d'Arzhel. Mais ses talents d'assassin ne semblait pas requit dans cette affaire. En tout cas, si leur quête devait rester un mystère, elle prendrait soin de ne rien divulguer.

Arzhel observait l'elfe, en attente de ses réponses. Il semblait pensif, voire nostalgique, un souvenir devait avoir refait surface. Il était toujours aussi expressif, mais il ne fallait pas s'y laisser prendre, il conservait la maîtrise de la situation derrière ses airs perdus. C'est alors qu'elle remarqua le trouble de ce dernier. Le rouge montait aux joues de Feanaro, et quand il attrapa le coussin la jeune femme fit rapidement le lien. Un fin sourire en coin apparut sur son visage. Il est vrai qu'ils avaient partagé un certain nombre de choses, même s'il était parfois difficile de cerner l'assassin. Apparemment, le Capitaine ressentait encore quelque chose pour elle. Finalement, il prit sa décision, accordant sa confiance à Arzhel puisqu'il commença à parler de sa compagnie, lui révélant le symbole associée à cette dernière, symbole largement explicite sur les fonctions de ce groupe. La création était toute fraîche vu qu'il n'avait pas encore arrêté de nom.

Elle était restée immobile jusqu'à ce qu'il utilise ce petit surnom, chaton... Cassant la distance, et par la même occasion interrompant l'elfe, elle se retrouva près de Feanaro, très près voire trop... Sa main gauche s'était abattue sur le dossier du canapé à quelques centimètres de l'épaule de l'elfe tandis que sa main droite se posait presque délicatement sur le coussin entrant en contact physique avec les mains du général. Ses cheveux se balançaient de part et d'autre de son cou. Plongeant son regard dans l'azur des yeux de Fea, manquant s'y perdre, elle murmura d'une voix légèrement hésitante et interrogative.

« Fey... Chaton est-il toujours d'actualité?... »

Voilà qu'elle posait une question détournée sur les sentiments qu'il éprouvait pour elle, impliquant une réponse qu'elle ne souhaitait peut-être pas entendre. Derrière les prunelles de la jeune femme, une tempête d'émotions et sentiments venait de s'abattre, mêlant amitié, amour, doute, colère, surprise... Cependant, l'émotion qui s'exprima en dernier fut l'inquiétude. Elle poursuivit sur le même ton.

« Cette expérience a dû te coûter... Tu te sacrifies trop pour ton peuple, Feanaro, tu y laisseras la santé si tu continues... Or, je sais que tu n'hésiterais pas à donner ta vie pour Silmarie... Mais... »

Arzhel laissa sa phrase en suspens et se redressa, mettant fin à ce contact rapproché. Elle recula de deux pas et buta contre la table basse, sur laquelle elle finit par s'asseoir. Elle croisa les jambes, refermant ses mains sur son genou, mains qu'elle fixa un court instant. Il fallait qu'elle se reprenne, faire intervenir ses sentiments lors d'une rencontre professionnelle était vivement déconseillé tout comme dans l'éxécution d'un contrat... Néanmoins, elle restait humaine, une femme douée de sentiments, même si de par son métier elle avait appris à compartimenter et refouler ce qu'elle ressentait. Elle ne pouvait être une personne imperturbable et faussement insensible à longueur de temps. Il y avait toujours en moment où elle devait laisser sa vraie nature reprendre le dessus... Et sa relation avec Feanaro ne se limitait pas au plan professionnel... Elle s'inquiétait pour lui, le considérant comme un proche, l'un des rares en comptant Gorwin. S'ils s'associaient de nouveau, il faudra mettre à plat toute cette histoire... tôt ou tard.

Relevant la tête, elle présenta une attitude plus calme à son interlocuteur.

« Poursuis Feanaro... » ajouta-t-elle doucement, clôturant ce petit passage sentimental. Elle souhaitait entendre ses infomations au sujet des Erathiens.

Les cavaliers de l'Apocalypse... Maladie... Errance éternelle des âmes... Il ne serait pas bon de mourir dans les jours à venir... Le terme maladie lui rappela la mort de ses parents survenue lors de l'épidémie de 142, amenant un peu de tristesse dans le regard de la jeune femme. Le cycle se répétait...
Une avant-garde pour éclaircir les rangs de la résistance... Avant de lancer le gros des troupes... Bonne stratégie... Il était certain que le jeune elfe ne pouvait faire face seul. Un petit rire lui échappa.

« Les dieux... Oh oui, ils aiment rester silencieux mais il arrive qu'ils interviennent au travers de vecteurs humains ou non. Se risqueraient-ils à entrer en conflit ouvert avec Azael? Je ne pense pas... Ceci n'est que mon point de vue, car je ne suis pas vraiment croyante. »

Elle s'interrompit un instant penchant la tête pour réfléchir, semblant écouter les bruits domestiques, ses yeux se posèrent sur la fenêtre avant de revenir vers son hôte. Quand Feanaro avait utilisé son diminutif, Arzhel n'était pas restée insensible, il avait une façon bien à lui de le prononcer, et qui ne manquait pas de la toucher.

« Seul tu ne pourras pas t'occuper de ces cavaliers, ni superviser l'ensemble des opérations. Tel que je te connais, tu as dû commencer à rallier les dirigeants des autres peuples, n'est ce pas? Mais tu prétends ne pas avoir plus de renseignements que ceux énoncés... Où comptes-tu trouver des éléments complémentaires pour t'aider dans ta tâche? Je ne veux pas être pessimiste, mais les moyens de vaincre des êtres immortels ne doivent pas se trouver à tous les coins de rue... »

Puis, un sourire décidé étira les lèvres de la jeune femme, et un éclat particulier, limite sauvage, apparut au fond de ses yeux. Elle venait de faire son choix.

« Oui, Fea, je marche avec toi contre les Erathiens... »

Pour lui, pour les astorgs et Azthia... Si elle pouvait apporter son aide dans ce combat, elle serait satisfaite.

La sagesse populaire prétend qu’il existe un passé, un présent et un futur…Dans son arrogance, le plus simple des paysans osait affirmer que ces trois concepts constituaient ce qu’on pouvait appeler le temps…Mais s’il se trompait ? Si des millions de personnes se trompaient ? Feanaro en ressentait la vague certitude quand la jeune Astorg c’était assise l’espace d’un instant près de lui. Alors que des mois, voir des années de souvenirs séparait ce qu’il avait ressentit du moment présent…Il avait du mal à différencier ce qu’il avait ressentit de ce qu’il ressentait ou pourrait désirer…Il la revoyait plus jeune lorsque l’innocence n’est pas que de la poussière d’or à ces yeux…Mais aussi lorsque les hivers ne permettait plus de voyager sereinement et qu’ils ne quittaient pas les flammes des cheminées…Il avait changé et pourtant l’elfe ressentait toujours la même peur viscérale…Une terreur qui lui étranglait son cœur…Cette même question qui l’avait souvent hanté…

…Et si…

Il n’osait terminer cette question. Il n’osait répondre à la question de la jeune femme…Et puis…Il devait bien avouer qu’il ne pouvait détourner son regard des lèvres de Zhélie…A la recherche d’un quelconque poison…Déformation professionnel…Du moins c’était ce qu’il mettait en avant. Il soupira intérieurement…Quelque part, même en se retrouvant seul avec ses pensées il n’arrivait pas à se montrer honnête avec lui-même. Peut être n’était il pas prêt pour cela...

…

…Enfin prêt ou pas, il allait quand même se marier. Ses yeux s’écarquillèrent ! Eléa ! Qu’est ce qui allait se passer si Eléa venait à Silmarie maintenant ? Le trouvant nu en compagnie d’une autre femme et de bon matin ??? Son esprit eut a peine besoin d’être sollicité qu’il entrevoyait déjà son corps être débité en morceau, jeté aux chiens voir même brûlé…Et il ne s’agissait que d’une version soft. Il préféra écarter le sujet des relations personnelles pour le moment. Il s’agissait de sa très grande faute d’avoir utilisé un terme aussi familier.

Zhélie…Nous parlerons une autre fois de ce sujet. Je me sens pas vraiment en grande forme.

Bien sûr, le Capitaine souriait…Mais de manière quelque peu forcé et gêné…Il se recentra rapidement sur le débat des Erathiens. L’assassin venait une nouvelle fois de faire preuve d’une perspicacité incroyable. Quelque part, l’Elfe c’était toujours sentit légèrement désavantagé…La jeune femme pouvait le cerner si facilement et pourtant lui avait toujours eu du mal à comprendre son ancienne amante. Plus encore maintenant. Il ne pouvait s’empêcher d’observer son visage comme il l’aurait fait d’un tableau de maître…Scrutant chaque porte de sa peau si douce à ces yeux…La voyant passer de l’amusement au sérieux en passant par des…Expressions plus intime.

L’elfe du finir par détourner le regard, rougissant à nouveau. Se prenant à sourire pour une raison qu’il ne comprenait pas vraiment.

- Mais…Tu m’a manqué

Cela…Il se devait de l’avouer. Il haussa des épaules puis reprit le cours de la conversation.

Plusieurs dirigeants ont été contactés. La Grande prêtresse tente sa chance avec d’autres encore. Pour ma part, j’ai du visiter le monde des morts et…

Il eut l’un de ses sourires indéfinissables. L’un de ceux qui montrait qu’il avait attendu cela depuis qu’il était enfant…Le sourire d’un homme qui savait où était sa place et de qu’il devait faire envers et contre tout.

…J’ai pris des risques. Je n’y peux rien mais c’était absolument nécessaire. Je m’occuperais sous peu de récupérer un livre censé me donner des informations importantes. Après cela, je dois retrouver un certain Auh Biwaan…Quand au reste ma foi…Je ne m’inquiète pas pour mes ennemis. Du moins, s’ils leurs restent une âme…

Le regard de l’elfe se perdit dans le vague…

Ecoute, observation, analyse, décorticage, synthèse... Voilà ce que faisait l'esprit d'Arzhel tandis qu'elle écoutait les paroles de Feanaro. Oui, elle était d'accord avec ce dernier, ils se devaient de discuter de leur relation, mais là, ce n'était pas le bon moment. Il prétextait une grande fatigue... Etait-ce une piètre excuse, ou alors les épreuves qu'il avait subit furent intenses et l'avait atteint physiquement voire mentalement?... Des questions à laquelle il faudrait trouver des réponses. Aborder le chapitre des sentiments semblaient le mettre mal à l'aise... Mais ce furent les derniers mots du Capitaine qui surprirent le plus l'assassin. Elle lui avait manqué?!... Elle ne s'attendait vraiment pas à ce qu'il lui révèle cela. Son coeur manqua un battement avant de prendre un rythme quelque peu effréné, la jeune femme sentait une douce chaleur se répandre en elle...

Et voilà qu'une mini Arzhel apparut dans l'esprit de la visiteuse, une miniature qui secouait la tête d'un air désapprobateur.
*Arzhel... Ma vieille mais que t'arrives -t-il? C'est l'approche de la trentaine ou la peur de finir vieille fille qui te fais réagir ainsi?... Tu avais pourtant déclaré à ta conscience que ce n'était qu'une passade, une aventure, un homme qui ne faisait que combler tes nuits, ce qu'il faisait plutôt bien je dois l'avouer, mais auquel tu ne devais pas t'attacher... Et qu'est-ce que je vois aujourd'hui? Il suffit qu'il emploie des petits mots doux pour que tu sois troublée... Allez, avoue que tu ressens des sentiments pour lui, ainsi tu éviteras d'entrer en conflit avec toi-même.. Conseil d'amie...*
*Ok vieille carne... J'avoue, je me suis attaché à lui bien plus que prévu d'ailleurs, mais je parie que pour lui je ne suis qu'un nom parmi tant d'autres, en dépit des années passées... Une conquête de plus... Doublée d'un élément parfois utile pour quelques travaux... Je n'arrive pas à déterminer ce que je suis pour lui, alors que j'arrive assez bien à le cerner sur d'autres sujets... Tiens, regarde mini-pouce, il hausse les épaules, comme si ce n'était pas important... J'en étais sûre... Bref... *

Quittant son autre moi, Arzhel remit de l'ordre dans ses pensées, conservant son calme, espérant qu'aucune émotion ne fut visible dans son comportement. Cependant, il était également bon observateur... Son interlocuteur poursuivit ses explications au sujet des Erathiens.

Ainsi les rouages politiques étaient en branle, la recherche d'alliés était en cours, et la grande prêtresse était en visite diplomatique... Sachant que Storghein et Silmarie étaient en bons termes niveau diplomatie, tout comme Silmarie et Muria si elle se rappelait bien, il ne restait que trois peuples à rallier. Cela ne sera pas une mince affaire. Elle fronça légèrement les sourcils quand il parla du monde astral car il semblait minimiser les risques encourus... Du moins c'était l'impression qu'il donnait.

« Il existe un livre à ce sujet qui pourrait t'aider?... »

La surprise perçait dans sa question. Ce n'était pas par scepticisme qu'elle posait cette question, mais parce qu'elle était curieuse d'en connaître l'origine et le contenu.

« Où comptes-tu trouvrer un tel bouquin? Et qui est donc cet Auh Biwaan? Serait-il une aide pour contrer les Erathiens? »

Ce nom lui était inconnu, ce qui avait éveillé sa curiosité, alors elle allait à la pêche aux renseignements. Puis elle remarqua le regard vague affiché par Feanaro. Elle décroisa les jambes, prenant appui avec ses coudes sur ses genoux tout en conservant ses mains croisées, diminuant de nouveau la distance qui les séparait.

« Tu m'as l'air bien pensif.. Serais-tu déjà parti dans tes plans de batailles? » demanda-t-elle avec un sourire, qui s'effaça un petit peu à l'énoncé de la question suivante.

« Que s'est-il passé dans le monde astral? Que t'es-t-il arrivé? »

Oui, elle souhaitait savoir, et oui elle présumait que l'elfe avait subit directement les effets de sa visite aux esprits. Et il semblait déterminé dans ses actions vu le sourire qui avait ponctué son allusion à l'autre monde.

Troublé il l'était, semblant effectuer un combat contre lui-même... Fermant la porte au nez des mots, des émotions qui voulaient peut-être s'exprimer. Le pincement des lèvres de Feanaro n'avait pas échappé à la jeune femme... Elle resta silencieuse, le laissant ordonner ses pensées. Finalement, il se décida à parler, presque timidement...

Il lui révéla beaucoup, jusqu'à ses peurs... Le nom des Galathil surgit dans la discussion et Arzhel fit une moue légère. Feanaro avait peur de ne pas être à la hauteur de ses ancêtres, elle trouvait qu'il se mettait une pression supplémentaire sur les épaules, mais ne fit aucun commentaire préférant le laisser poursuivre.

A l'énoncé de leur premier contrat, son regard s'emplit de souvenirs. C'était l'un de ses tout premiers. Relativement compliqué pour la jeune femme puisqu'il se déroulait en pleine zone ennemie, astorgs et cydiens ne faisant pas bon ménage... Ce qui l'avait marqué fut l'attitude de Feanaro à son égard; il s'était montré amical et n'avait pas hésité à mettre en péril sa vie et sa mission pour éviter que l'assassin ne se fasse repérer. La plupart de ses employeurs la considérait comme une meurtrière, ce qu'elle était fallait l'avouer, comme un simple instrument dans leurs désirs de vengeance, et elle avait parfois l'impression qu'ils oubliaient qu'elle était également humaine. Au fil du temps elle s'était faite à cette idée. Mais il y eut également une partie plus sombre dans ce contrat, l'exécution du sénateur... Ce jour-là elle prit conscience que le Capitaine était un adepte du dicton « la fin justifie les moyens », n'hésitant pas à sacrifier pour une cause plus grande. En y réfléchissant, il n'aurait certainement pas hésiter à la sacrifier également si nécessaire... Cependant, elle savait que chaque perte qu'il occasionnait le marquait profondément.

Et voilà qu'il avouait avoir trouver des ennemis à sa hauteur, le sourire qu'il afficha en était effrayant... Même si Arzhel semblait sans réactions face aux paroles de l'elfe, elle n'en pensait pas moins.

C'est avec hésitation qu'il aborda ce qui s'était passé dans le monde astral. Et ce qu'elle entendit la laissa sans voix, son esprit se figea... Essayant d'assimiler les dires de Fea, tout en enregistrant inconsciemment les dernières phrases de son interlocuteur. Ça, elle ne s'y attendait pas, mais alors pas du tout. Elle bondit pour se retrouver sur ses pieds... Enfin, c'est ce qu'elle voulait faire mais son mouvement ne s'arrêta pas là... Son corps en avait décidé autrement. Arzhel se retrouva accroupie, un genou à terre et sa main gauche venait se saisir celle de son ancien amant. Cette main effectuant une sorte de caresse avant de se refermer tendrement sur les doigts de Feanaro. Sa réaction a due être comique à voir pour une personne extérieure, le déséquilibre ayant été visible, et bien tant pis... Puis, elle accrocha le regard de l'elfe.

« Tu as fait quoi?! ... » demanda-t-elle d'une voix mêlant hésitation, colère, incrédulité et inquiétude.

Et oui, notre assassin perdait sa maîtrise d'elle, laissant un flot désordonné d'émotions s'exprimer à travers sa voix et son attitude. Ce n'était pas souvent qu'on pouvait la voir ainsi, mais ce n'était pas la première fois, et ne serait certainement pas la dernière.

« Tu t'es rendu dans le monde des esprits, manquant affronter un dieu, et tu as vendu ton âme?... »

Elle devait énoncer les faits pour pouvoir réfléchir de nouveau correctement. Sa main tenait toujours celle du Capitaine, prenant ou reprenant conscience de la finesse de cette dernière, finesse inhérente aux elfes, et s'imprégnant de ce contact. Il n'avait pas besoin de sa colère ni de ses dénigrements... Mais de son soutien... Elle n'osait imaginer ce qu'il avait enduré, et elle prit conscience du désarroi de Feanaro quand une larme lui échappa. L'envie de le prendre dans ses bras la tenaillait, mais elle se réfréna.

« Fea... Tu es vraiment incroyable... Un sourire résigné apparut. En arriver jusque là... Cependant ce qui est fait est fait, je ne peux rien dire à part que je désapprouve... Néanmoins je respecte tes choix... J'aimerais pouvoir t'aider à faire face à cette perte... »

Elle laissa un soupir lui échapper, elle se sentait impuissante... Elle aimerait pouvoir combler ce vide, mais elle ne savait que faire... Reprenant un semblant de contrôle, elle poursuivit, remontant la conversation pour répondre aux différents points.

« Je ne révélerais rien de toute cette histoire astrale, à personne... Elle ponctua sa phrase d'une pression rassurante de sa main. Pour ce qui est de tes recherches, je mets mes maigres compétences à ta disposition... »

Enfin, maigre sans compter son don de catalyseur.

« Sinon, ne cherches pas à courir après la gloire, elle viendra en temps et en heures. Ni à égaler tes ancêtres, sois toi-même, agis en ton âme et conscience, ne te rends pas prisonnier de ton propre nom... Et... Je ne doute pas que tu sauras te montrer à la hauteur face aux épreuves à venir... »

Elle pouvait toujours parler, elle ne savait pas ce que c'était de porter un nom comme le sien. Elle-même ne pouvait espérer accéder un jour à la gloire, qui voudrait glorifier un assassin, à part un autre assassin?... De plus, il se trouvait lié à la grande prêtresse, donc lié par ses devoirs. Et c'était un homme d'action, elle ne le voyait pas rester sagement installé dans son canapé alors que la tempête ferait rage à l'extérieur. Quand au sacrifice, il devra en faire de nouveau, ne serait-ce que lors des batailles.... Il ne pourra pas sauver tous ses hommes... Et il fera certainement des erreurs, comme tout le monde.

Tandis qu'elle parlait sa main n'avait pas quitté celle du jeune elfe, et elle continuait à la tenir alors qu'elle avait fini. Qui allait mettre fin à ce contact? Elle ou lui? Elle ne savait si ses paroles avait été d'un réconfort quelconque, mais elle espérait que oui.
Arzhel sentait que la conversation toucherait bientôt à sa fin, pourtant, elle n'avait pas envie de quitter les lieux.

Feanaro semblait avoir repris du poil de la bête, car il finit par rigoler. Si elle avait la capacité de lire les esprits, elle aurait également partager le comique de la situation. En tout cas, le voir ainsi contenta Arzhel. Il lui apporta des précisions sur sa nouvelle condition d'âme déchirée, qui éclairèrent un peu plus la jeune femme car elle n'était pas très calée dans le domaine du mysticisme. Pouvoir enfermer les âmes de Erathiens... Ce ne sera pas une mince affaire.

« Et si tu ne peux utiliser ce pouvoir, que se passera-t-il pour ton âme? Tu la récupères? »

Alors qu'elle posait la question, elle se rendit compte qu'il n'aura peut-être pas besoin de récupérer son âme, car si les Erathiens gagnent, ils vont certainement éliminer leurs opposants et donc enverront Feanaro rejoindre sa moitié dans le monde astral.

« Et un dieu ne se laissera pas enfermer par un elfe, même si ce dernier s'est allié aux esprits... »

Oui, Feanaro devait vivre des temps difficiles depuis son retour. Et elle ne doutait pas qu'il laisserait un souvenir impérissable aux Erathiens. Imaginer cette situation, la tête de leurs ennemis à l'énoncé du nom du capitaine fit sourire Arzhel. Sourire qui s'accentua tandis qu'il lui caressait la main. Elle voyait là une des habitudes de l'elfe, qu'il ne semblait pas avoir perdu en dépit de leur séparation. Mais quand il aborda ses compétences de catalyseur, son sourire perdit de sa chaleur, et c'était un regard méfiant et soupçonneux qu'elle posa sur lui. Il avait eu des soupçons quand elle l'avait utilisé autrefois. Mais elle hésitait à répondre.

« Je... »

Ses méninges travaillaient à toute allure pour déterminer si oui ou non, elle devait lui avouer son statut, pesant les implications et complications que cela pourrait amener. Perdant son air méfiant, elle prit une inspiration avant de se jeter à l'eau.

« Peut-être bien... Ce n'était pas une réponse franche, mais elle laissait entendre qu'il avait raison. Cependant, je souhaite que tu gardes cette information secrète, je ne veux pas être sollicitée ou pourchassée pour mes dons. Je ne refuserais certainement pas de les utiliser si tu me demandes, mais j'aimerais que cela reste entre nous. Si j'apprends qu'une autre personne connaît mes capacités, cela risque de mal finir pour toi et pour moi... »

Son ton s'était durci dans sa phrase finale, elle le mettait en garde, bon ok le menaçait, de sévères représailles dans le cas où il laisserait filtrer ce qu'elle venait de dire. Il sera l'un des rares à connaître son secret, les autres étant des moines.

Et voilà qu'il lui annonçait encore une nouvelle explosive. Elle aurait du le voir venir à la pression de sa main. Au mot mariage, la main de l'assassin s'était resserrée brutalement sur celle de Feanaro telle une tenaille. Et c'était un regard acéré qu'elle lui décocha.

Et pouf... Mini-Arzhel le retour... Et bam, le grand coup de massue qu'elle envoya dans les rouages du cerveau d'Arzhel pour remettre de l'ordre dans la mutinerie des sentiments.
*Eho du bâteau!... Redescend sur terre... Je te signale que rien ne l'empêche de se marier, vous n'êtes pas liés tout les deux... Et puis il a précisé que c'était d'ordre politique, alors, je ne vois pas pourquoi tu réagis si férocement... Tu ne vas quand même pas le tuer, hein?... Il ne t'appartient pas... Tu n'avais qu'à le demander en mariage si tu voulais éviter d'entendre un jour cette nouvelle... Et puis souviens-toi que c'est un coureur de jupons...*
*Merci pour ton aide, mini-pouce...*

Arzhel se détendit et desserra son étreinte sans pour autant lâcher la main du Capitaine.

« Un mariage politique avec une princesse amazone?... La dénommée Eléa?... »

Elle avait perdu de sa froideur pour finalement, éclater de rire. Lui...Se marier... L'imaginer avec une amazone, en homme fidèle, c'était... inimaginable... D'où l'hilarité subite de la demoiselle, elle n'arrivait plus à s'arrêter. Il ne devait pas s'attendre à cette réaction. Mais, franchement, peut-on dire qu'Arzhel réagissse normalement aujourd'hui? Je dirais que non. Entre deux éclats elle parvient à reprendre son souffle.

« Désolé, vraiment... Je ne voulais pas me moquer... Il n'y a rien de drôle dans ta situation... Mais qu'est ce que ça fait du bien de rigoler...»

Elle finit par ce calmer un peu, un sourire rieur continuait d'étirer ses lèvres. cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ri ainsi.

« J'ai entendu parler d'elle, elle n'a pas l'air commode, et je compatis à ton avenir d'homme marié... Mais comme tu dis si cela te permets d'avoir un contrôle sur les troupes amazones, pourquoi pas... A quand le mariage?... »

Oui, elle s'enquérait de ses informations. Apprendre qu'il se mariait ne la réjouissait pas tant que ça, mais c'était politique, alors elle laissait passer plus facilement. Le cas contraire aurait-été plus douloureux pour Feanaro, et cela aurait mis un terme définitif à leur collaboration actuelle, et future. Mais la rencontre entre les deux femmes risquaient d'être explosive

Pour ce qui était du secret entourant le catalyseur…Feanaro savait parfaitement où il mettait les pieds. Inutile de le prévenir à ce sujet et il était prêt à prendre des dispositions pour garder cela caché. Cependant, ce qu’il n’avait pas prévu, ce fut le changement de ton soudain d’Arzhel…Ce qui lui glaça légèrement le sang. Il connaissait son penchant pour tout ce qui était vindicatif, sale, incluait des hectolitres de sang à faire verser…

Cependant ce n’était rien encore quand elle lui serra la main de manière plus…Appuyé. Le cœur du capitaine commença à battre à tout rompre alors qu’un rictus à moitié douloureux se dessinait sur son visage. Cette fois, il en était certain ! Il avait survécu aux pires calamités de 142, aux escarmouches de Sotrghein, à une visite chez les amazones, au déchirement de son âme et échapper à un dieu de la mort… Mais c’était son Ex qui allait avoir sa peau ! Tout ça pour un mariage où il se faisait carrément enfler !

Puis presque aussitôt…Son visage se radoucit. Le Capitaine ne sut pas à quel esprit ou Dieu il devait d’être encore en vie…Mais il était aux limites des larmes et prêt à faire une donation à n’importe quel temple…Silmaria soit loué…Encore que le rire de Zhélie n’était pas pour le rassurer…Mais bientôt quand il comprit qu’elle riait de son infortune…Il ne manqua pas de soupirer.

Content que cela te fasse rire Zhelie…Pour répondre a ta première question…Non, je ne vais pas récupérer mon âme uniquement parce que je vais enfermer des gens dedans. Essaye de voir l’espace entre mes deux moitiés comme un puit sans fond…Les âmes qui y seront jetés y resteront…Mais ne combleront jamais ce vide en moi. Mais pire que tout…cet espace illusoire est difforme…Tel un cauchemar. Les âmes qui vont y être emprisonnées ressentiront peur et souffrance…Et comme tout cela se passe en moi, je ressentirais leur peine et leur douleur. C’est un autre prix a payer…Mais ce ne sera pas pire que ce que je ressens actuellement

Pourquoi s’acharnait il à tout lui expliquer ? L’astorg n’était pas une mystique…Et encore moins une ritualiste. Il se traita d’idiot puis continua son exposé

Qu’il se laisse faire ou pas…Si Azrael possède une âme, je pourrais l’enfermer…Mais j’ai des doutes. Est qu’un Dieu possède une âme ? S’il en à une, est ce que son pouvoir ne risque pas de me corrompre ? La possibilité de devenir fou…Je dois en tenir compte et peut être construire ma propre geole. Je pense que si je venais à mourir, mon âme perdurerait…Donc ce ne serait pas un soucis. Mais je n’ai pas de réponse à mes premières questions…Quand a la possibilité de devenir un avatar du Dieu de la mort…Je crois que plus grand-chose ne pourrait l’arrêter

Il roula des yeux en soupirant.

Et dans tout cela, il va falloir que je supporte un mariage…Le bon côté des choses est que je n’aurais que peu de temps à lui consacrer. Mais si Eléa décide de me rejoindre dans cette quête…Je risque d’en faire les frais.

Il soupira…Puis constata qu’il avait toujours la main d’arzhel dans la sienne. Il eut un vague sourire…Il aurait aimé embrasser ces mains et la porter a sa joue. Cependant, il ne voulait pas la mettre dans une situation qui lui apporterait que des soucis.

Au fait…Est-ce que tu veux habiter ici ? Enfin…Au nom de notre confrérie pour être au plus près des ordres…Cela serait plutôt pratique pour moi. Mais je comprendrais que tu veuille refuser…Mais il y a toujours un lit pour toi

L’elfe papillonna des yeux…Pourquoi avait il dit lit et non chambre ? Il se racla la gorge, l’air légèrement embarassé par son lapsus…

La grimace de douleur de Feanaro n'avait pas échappé à Arzhel, en même temps elle lui avait broyé la main et il en conserverait certainement une trace pendant quelques jours. Il avait de la chance, il s'en sortait plutôt bien, en d'autres circonstances cette démonstration de force aurait pu être fatale... Pour lui bien entendu... Elle lui adressa un sourire d'excuse pour se faire pardonner, passant délicatement sa main sur la zone tourmentée, avant de reporter son attention sur Feanaro.

Il lui expliqua les conséquences de sa déchirure d'âme, Arzhel essaya d'assimiler le tout, elle ne comprit pas tout mais elle retint qu'en plus d'avoir une âme en deux morceaux, il allait ressentir les tourments de ses prisonniers. Et s'il parvenait à enfermer le dieu, il pourrait subir des graves désagréments.

« Et bien, si on en arrive à ce que tu perdes l'esprit ou que tu sois corrompu, je ferai en sorte qu'il n'y ai pas de débordements. » déclara-t-elle d'un ton assuré, le tout accompagné d'un sourire taquin.

Oui, elle le taquinait, mais peut-être était-elle sérieuse en déclarant qu'elle s'occuperait de lui... Après tout dépend de l'interprétation qu'on s'en fait. Mais, pour l'instant ils n'en étaient pas encore là.

« Tu réussiras à gérer, j'en suis sûre. Si tu as besoin d'aide, je suis là... Et si Eléa se joint à toi, tu aviseras au moment venu... »

En même temps, il avait tellement des choses à prendre en compte et à superviser, il lui faudra des adjoints. Déjà, il avait Isil qui lui prêtera assurement main forte. Elle-même pourrait lui apporter son aide, dans la mesure de ses compétences. Et puis les autres qui rejoindront sa confrérie devront mettre la main à la pâte.

La dernière proposition de l'elfe la laissa songeuse quelques instants. Le lapsus du Capitaine la fit sourire en coin, mais elle ne releva pas. Néanmoins, elle considérait que sa demande n'était pas innocente. Accepter faciliterait la transmission des ordres, c'était certain. Cependant.... Elle finit par prendre sa décision.

« Ok, j'accepte ton offre... Bien entendu, je serais amenée à me rendre à Storghein, plus ou moins régulièrement... »

Vu les fonctions de l'assassin et sa place par rapport à ses chefs d'état, elle se devait d'être assez souvent présente dans sa cité. Mais bon, pour le moment, aucun travail ne lui avait été confié, donc elle pouvait se permettre d'accepter;

« Bien, je vais aller chercher Beren et les affaires que j'ai laissé à l'auberge. Je serai de retour rapidement. »

Elle se redressa, prolongeant le contact au maximum avant de lâcher la main de Feanaro et de sortir dans le brouillard de Silmarie. Mine de rien, ils avaient discuté une bonne partie de la matinée. Ainsi se clôturait cette entrevue semi-professionnelle, officialisant l'intégration de l'astorg au sein de la confrérie du Capitaine de la Garde.