Talen avait fait route vers Tamawa car il avait une course à faire pour un voleur pour lequel il travaillait. Son nom était Platime. C'était un gros homme bourru qui dirigeait la plupart des voleurs, catins etc... de Cydonia. Il voyageait avec un vieillard sympathique. Ils avaient parler durant quatres heures qui étaient passer plus vite que prévu de tout et de rien, de leurs vies, du beau temps, des rumeurs, des royaumes, d'histoires etc... Le vieillard le déposa à l'intérieur de Tamawa, avant de partir faire ses ventes. Talen regardait la ville de Tamawa, elle était encore plus imposante que celle de Cydonia... Talen se dirigea vers les rues commerçantes, c'était dans ses rues que Talen avait un message à donner au contact de Platime. Il ne devait pas ouvrir le message car c'était confidentiel et si Talen le lisait, cela pourrait changer ses intentions pour l'avenir... C'était donc un message très important et Platime lui avait dit que des hommes pourraient lui en vouloir pour le message qu'il doit transmettre... C'est pourquoi, Talen était très prudent.

Talen était tellement prudent qu'il ne vit pas la femme qui lui rentra dedans. Il avait été tellement occupé à regarder à gauche et à droite pour ne pas la voir. Etait-ce une des personnes qui voulait le message. En tombant, Talen trouva la bourse de la femme qui l'avait percuter. Il la récupéra et la cacha. Elle commença à dire après qu'ils se soient relever de s'excuser mais elle aperçut la bourse que Talen avait voler. Il n'avait pas été assez rapide. Quelle femme rapide et belle ! Elle récupera sa bourse et dit au gamin s'il n'avait pas honte de voler les femmes. Talen fut surpris qu'elle dise ça et recula d'un pas avant de lui dire :

- Voyons mademoiselle, jamais je ne volerais une aussi jolie femme que vous. Je n'en ai jamais vu comme vous, je n'ai jamais rencontrer de femmes avec une beauté tel que la votre. Il faut dire que les femmes de l'orphelinat n'ont pas un visage attirant... Ni les catins sous les ordres de Platime... Je voulais juste vous tester afin de voir si votre intelligence égalait votre beauté et j'ai eu ma réponse.

Il lui sourrit puis la détailla de la tête aux pieds... C'était vraiment une très belle femme... Il en oublia même de se présenter mais le temps lui rappela :

- Ah au fait, je ne me suis pas présenter, sincères excuses... Je m'appelle Talen, je suis orphelin mon père était écuyer d'un chevalier dont le nom commençe par E. Enfin je ne vais pas vous conter toute ma vie mais je suis un voleur comme vous l'avez remarquer. Je ne vole pas les pauvres, les femmes sauf si ce sont des bourgeoises avares et sans pitiées, les infirmes, les handicapés et les écclesiatiques. Tout ce que je sais, je le sais de la rue et du Monde des Adultes qui est très dur à supporter pour mes petites épaules... Et vous, qui êtes-vous ? Seriez-vous un ange ?

Talen était en admiration devant la femme pour la première fois de sa vie. Il pourrait se faire voler qu'il ne s'en apercevrais pas. Enfin, avec ses jambes rapides, il le rattraperais mais il ne s'en apercevrais pas...

Philéa s'était attendue à des injures de la part du petit bout d'homme qui se tenait devant elle. Ou encore, elle aurait presque trouvé normal qu'il prenne ses jambes à son cou ... Elle se trompait, on ne peut prévoir l'avenir, on le subit. Elle écouta l'enfant en silence, celui-ci lui racontant qu'il était orphelin, voleur, que son père était mort et était écuyer. Inconsciemment et sans le savoir, ce jeune homme nommé Talen, à qui elle donnait maximum une dizaine d'années, lui rappelait sa jeune fille, Jelenna. La même façon de parler rapidement, d'en dire un peu trop sur soi ... c'était un trait caractéristique des enfants, même si on les obligeait à grandir trop vite. Comme toutes les femmes, Philéa se laissa attendrir quelque peu par la situation du gamin.

Reine des Amazones, elle n'avait pas le droit de se laisser berner par les propos enfantins et tout aussi mignons et innocents soient-ils d'un enfant. Même s'il l'a prenait pour un ange. Non, il ne saurait rien d'elle, tout simplement parce que sa position ne lui permettait pas d'écart, et parce qu'il n'avait pas besoin de le savoir. Elle l'observa encore quelques secondes avant d'inventer une histoire qui tenait la route. Sa voix douce et calme brisa le silence comme un couteau brise une vie :

" Enchantée de te connaitre Talen. Mon nom est Eléa, simple passante dans la vaste ville de Tamawa. Tu n'as donc pas grand chose à craindre d'une femme telle que moi. "

C'est ce qu'elle disait, car au final, sa posture, rien que sa présence sans doutes, était impressionnante. Son charisme la poursuivait même quand elle ne cherchait pas à s'en servir. Bonne ou mauvaise chose ? Elle n'aurait su le dire et entrer dans le débat à l'instant où elle parlait n'était pas prévu. Non, mais ce petit bonhomme l'intriguait ... après tout, quelques minutes à perdre ne faisait pas de mal et elle avait un peu de temps devant elle. D'un geste doux et souple, elle entraina le garçonnet à sa suite, un peu plus loin dans la rue.

" Dis-moi jeune homme, je ne sais pas si je suis un ange, mais il me semble que tu ne devrais pas me dire tout ce que tu m'as dit. Imagine que je sois quelqu'un venu te renvoyer à l'orphelinat ? Tu n'y va plus n'est-ce-pas ? Ou alors ... quelqu'un que tu as volé. Sois plus prudent, tu es mignon, ce serait dommage de te faire prendre pour si peu de choses. D'autant que tu m'as l'air doué. "

Voilà que la jeune femme, maman de surcroit, faisait des compliments à un gamin des rues et lui donnait des conseils pour mieux voler et mieux survivre. Elle n'allait pas bien, c'était obligé ! Mais au fond, tous les enfants sont les même. Qu'ils soient les pires ou les meilleurs, on les aime quand même. Et ce jeune garçon n'échappait pas à la règle, il avait beau avoir essayé de la voler, au final, c'était un gosse, rien de plus. C'était d'ailleurs difficile pour la femme qu'elle était de voir un si jeune enfant à la rue, obligé de voler pour vivre. "La loi du plus fort" ... même la pauvreté, la dureté de la vie touchait les plus jeunes ... elle en était dégoutée.

" Tu me rappelles ma fille. "

Elle avait parlé sans s'en rendre compte, plus pour elle-même que pour son interlocuteur. Au fond, pourquoi lui parlait-elle ? Il n'avait aucun intérêt pour elle ou pour Muria, c'était un homme donc un futur ennemi potentiel ... non elle ne voyait pas pourquoi. Il avait réussi à la charmer, par son innocence qu'elle-même avait perdu il y avait bien longtemps de ça.

Talen venait de cogner une personne et de la voler mais malheureusement, il c'était fait chopper mais il avait mis de bon arguments... En la complimentant sur sa beauté et en lui demandant si ce n'était pas un ange. Puis il se présenta, il décrivit rapidement sa vie, orphelin, fils d'un écuyer dont il ne connait pas le chevalier mais sait qu'il est encore en vie, puis il lui dit que le monde des adultes était un monde très difficile pour un enfant, ce n'était pas faux... Elle se présenta, elle s'appellait Eléa et elle lui dit que ce n'était qu'une passante et que Talen n'avait rien à craindre d'elle. Il soupira pensant que la femme l'aurait amener jusqu'aux gardes de la ville. De toute façon, il se serait échapé avant qu'elle n'ait pu l'emener...

Elle lui expliqua qu'il n'aurait pas dut dire ce qu'il venait de dire car elle cita un exemple : Elle aurait bien put etre quelqu'un qui veuille l'emener à l'orphelinat, où alors quelqu'un que Talen avait volé. Il sourrit intérieurement mais la laissa continuer de parler. Elle lui demanda d'être prudent et il acquiesa de la tête puis elle lui dit qu'il était mignon. Elle finit par le complimenter sur ses talents. Il put prendre la parole :

- Je vous remercie madame pour ce que vous n'allez pas faire. Je ne fais pas attention car je suis très doué pour m'échapper aussi, ma bonne étoile veille sur moi, je le sais, et j'ai beaucoup de chance... De plus, je connais plusieurs personnes d'assez hauts rangs qui sauront me tirer du pétrin même si cela ne se voit pas. Mais en même temps, comme je vous l'ai dit, je ne vole pas ceux qui sont dans la difficulté. Cela ne prouve t'il pas que j'ai bon fond ?

Il lui sourrit puis continua de la regarder. Plusieurs secondes passèrent avant que la femme ne dise que Talen lui rappellait sa fille. Il éclata de rire puis se reprit quelques temps après et lui expliqua pourquoi il avait eu se fou rire :

- J'espère que vous parler au niveau caractère, car niveau physique, si je ressemble a une fille, ce serait le ponpon...

Il ne savait pas pourquoi, mais il éprouvait des sentiments d'amitiers pour la femme, non c'était plus que ça, mais il ne savait pas l'expliquer. Il avait une soudaine envie de servir cette femme, de l'accompagner, de l'aider car il savait que cette femme en valait la peine, mais il ne pouvait pas faire cela... Platime le retrouverait, car Talen était un de ses meilleurs atouts et Platime avait besoin de lui. Il devait continuer sa quète mais en même temps, il savait qu'il avait envie de passer du temps avec elle.

Le gamin des rues, l'enfant voleur aurait-elle du dire, était vraiment mignon. Peut-être était-ce sa nature de maman qui lui donnait cette impression mais dans tous les cas, elle le trouvait trop attachant pour rompre le contact avec lui. Philéa sourit devant la réflexion du petit, ainsi il ne volait que les gens riches et aisés ? Elle avait donc l'air d'être riche puisqu'il avait tenté de lui dérober sa bourse. Cette attention lui fit plaisir, intérieurement bien sur, mais elle lui fit plaisir. Tout simplement parce que cela signifiait que malgré son "déguisement", elle restait la reine Amazone, la femme qui imposait force et respect même quand elle n'était pas reine sur le moment mais simple passante.
Pour autant, il était vrai que le jeune Talen avait bon fond, peu de voleurs faisaient attention aux gens qu'ils volaient. Au contraire, ils attaquaient la plupart du temps n'importe qui pour eux-même survivre, quitte à mettre la victime dans de beaux draps ! Était-ce là encore une marque ultime d'innocence chez cet enfant ? A n'en pas douter.

" Je suis persuadée que tu as bon fond ... et bon gout ! "

Elle ponctua la fin de sa phrase par un sourire et une intonation de rire. Bon gout pour les femmes bien évidemment, car Philéa n'était pas dupe. Un voleur piégé est un voleur dangereux qui cherche à s'en sortir par tout moyen. Même quand il est enfant et mignon de surcroit.
D'un œil avisé, Philéa observait le garçonnet. Il était étrange pour elle de voir se superposer à l'enfant en face d'elle l'image de sa propre fille, Eléa, dont elle avait emprunté le prénom, mais également celle de sa cadette, Jelenna. Devant la réponse du garnement, elle ne put que rigoler et s'amuser de sa réaction. D'un geste maternel et trop naturel, elle n'avait pas pu le réprimer, elle passa rapidement sa main gauche dans les cheveux du petit en les ébouriffant vaguement puis, tout en retirant brusquement mais élégamment la-dite main des cheveux du jeune homme, elle lui répondit :

" Ne t'en fais pas, je parlais du caractère. Intrépide, malin, mignon ... tout ça te correspond aussi bien qu'à elle, et quelque chose me dit que tu es loin d'être bête de surcroit, ce qui me confirme la ressemblance. "

Elle sourit et ajouta :

" J'espère juste que tu t'attires moins d'ennuis qu'elle. "

Il était vrai que de ses deux filles, l'ainé était celle qui s'attirait le plus d'ennuis, cherchant toujours à lui prouver sa valeur. Jelenna, la cadette, était plus calme mais avait aussi ce genre de manie à s'attirer des problèmes. Talen n'échappait pas à la règle des enfants turbulents, trop surs d'eux ou encore et tout simplement trop laissés seuls. Car si elle aimait ses filles, Philéa ne pouvait pas avouer qu'elle ne s'en était pas occupée plus que ça. Son rôle, la prestance qu'il exigeait l'en avait empêché.
Aujourd'hui, dans les yeux du gamin, elle voyait ce qu'elle avait eu envie de voir dans ceux de ses enfants.

" Dis-moi ... tu as faim ou soif ? "

Talen expliqua a la femme qu'il n'était pas comme les autres voleurs et puis qu'il connaissait des personnes qui pourraient le tirer d'affaire s'il était dans le pétrin, il lui sourrit puis la regarda. C'était une femme vraiment belle... Cela le fit sourire lorsque Philéa lui dit qu'il ressemblait a sa fille et il demanda s'il parlait du caractère car si c'était du physique, ce serait le ponpon... Elle lui répondit en souriant qu'il avait bon font et bon gout. Ces derniers mots prirent Talen par surprise, il ne comprenait pas ce que la femme voulait dire et ne chercha pas à comprendre, les femmes avaient leur largon que les hommes ne comprenaient pas et vis versa. Lorsque la femme qui était devant elle passa sa main dans les cheveux du petit garnement, il frissonna mais cette sensation et ce geste étaient agréables pour lui...

Elle lui expliqua qu'elle parlait bien du caractère et Talen en fut soulager... Elle rajouta qu'elle pensait que Talen était loin d'être bête. C'était vrai, malgré son air de voleur et de pauvre, le gamin était quelqu'un de très intelligent. Elle s'arrêta pour sourire avant de rajouter qu'elle esperait qu'il ne s'attire moins d'ennuie que sa fille. Il passa quelques secondes, le jeune voleur regardait toujours cette somptieuse créature qui était en face de lui et elle semblait réfléchir, enfin penser à quelque chose... Puis elle coupa ce silence en demandant s'il avait faim où soif. Il lui répondit :

- Non, je n'ai pas faim ni soif, mais merci quand même, j'ai une commande à faire pour Pla.... Il s'arrêta net, Platime lui avait dit de ne jamais dire son nom à des inconnus. Enfin à quelqu'un... Mon " boss " si vous voulez. Et je vais gagner gros si je fais ce travail, le problème est que dans cette ville, des personnes aimeraient bien que le message que je dois porter n'arrive pas, et donc je risque ma peau mais je sais comment déjouer les vulgaires pièges de ses nabots. Je vous laisse et merci de m'avoir accordé du temps.

Ces derniers mots furent dit en même temps qu'il courrait, la tête retourner vers la femme en lui faisant des signes de la main.

Philéa fut surprise de voir la réaction du petit garnement. Elle s'était presque habituée à son insaisissable comportement mais en fait, non. Il lui échappait totalement et en cela, il ressemblait trait pour trait à son ainée, Eléa. Mais voilà que le petit filait déjà d'ailleurs, toujours aussi rapide. D'un geste de la main, il lui disait au revoir comme à une amie. Philéa ne put s'empêcher de sourire et de lui rendre son signe de la main avec tendresse. Ce petit bonhomme avait changé son après-midi, en bien évidemment.
Il était évident que maintenant, la reine Amazone devait reprendre le rang qui était le sien. Elle sentait que Kiera, cachée dans l'ombre depuis le début de son échange avec le jeune Talen, attendait qu'elle s'avance vers elle, ne sachant si elle devait intervenir. Heureusement pour la jeune femme, elle s'était abstenue de toute action, comme elle s'abstiendrait de tout commentaire.

Remettant sur sa tête la capuche de son manteau dans un mouvement de grâce, Philéa ne put que sourire en repensant à cette rencontre. Tamawa réservait donc bien des surprises. En revoyant le visage de cet enfant des rues, voleur à ses heures perdues, elle ne pouvait que repenser à Eléa et Jelenna. Par la même occasion, elle ne pouvait qu'avoir envie de rentrer bien tranquillement à Muria pour les voir. C'était un sentiment étrange car en effet, Philéa n'était pas du genre affectée par des choses aussi futiles que les sentiments.

" Rentrons. " précisa-t-elle sur un ton sans réplique à Kiera qui se contenta donc de la suivre.

En sortant de la ville, Philéa ne pouvait que remercier le sens aiguisé de Kiera pour les missions qu'elle lui imposait. En effet, la jeune fille, devenue Chef des Sentinelles, avait tout préparé, cheval, vivres et eau. Parfait. Sans un mot et dans le soleil couchant, la reine Amazone quitta la ville neutre sans regret. Elle avait obtenu ce qu'elle désirait aujourd'hui et peut-être même plus. Dans un murmure, elle disait aurevoir au gamin, Talen. Puis, toujours sans adresser la parole à Kiera qui la suivait au pas, juste derrière elle, elle lança le cheval, qui s'avérait être une jument de Muria, nommée au passage Prune, au galop. Dans la poussière, elle retournait vers chez elle, vers Muria, la cité Amazone.

[ Désengagée ]