Le chemin séparant vaillance et vengeance n'était parfois pas des plus clairs. Quand s'y mêlaient le devoir et l'honneur, difficile de douter dans la justice et du bien-fondé de ses actes. Et lorsque des têtes commençaient à tomber, au propre comme au figuré (même si "propre", quand on parle de décapitation, ce n'était pas toujours le terme exact...), il fallait être précis sur ses cibles.

Les fléchettes de Storghein étaient toutes envoyées en direction de sa cible principale, le bastion de Haldern.
Il fallait épurer le royaume, justice par le sang. Joris avait des contacts dans la cité-bastion, lui permettant de rencontrer une secte étrange et peu recommandable. Or, il se trouvait que les traitres qui s'étaient alliés à... Lui... A Chris... Avait tous parler de ce groupe comme cellule de recrutement.
Voilà le moment de prouver sa valeur, de dénouer son bras. De regagner la confiance. Sa propre confiance en soi.

Joris et ce qui restait de ses hommes et femmes de Compagnon s'infiltrèrent dans le bastion, sans annonces, sans trompettes, sans procession. Déposant une lettre dans le temple de Kastrick proposant ses aides et sa contrebande, il n'eut à attendre que quelques heures avant d'avoir une réponse: visiblement, la secte était assez désespérée pour demander de l'aide aussi vite. Une simple heure de rendez-vous dans une boutique, comportant une porte dérobée menant dans une cavité sous la montagne. Le ravitaillement était la priorité première de ces traitres, acculés comme des rats. Le poison à présent s'appeler Joris, a nouveau Capitaine des Compagnons, et il voulait être le plus virulent possible.
Qu'il décide d'envahir la place seul, ou à plusieurs.


[Tu peux parler ou manipuler si tu en as besoin des PNJ compagnons comme Hannah, le personnage prédéfini qui va devenir à l'avenir la chef des compagnons]

S'il n'avait fallu que quelques minutes à Joris pour faire le rapprochement entre la traîtrise de Chris et les agissements bizarres qui l'avaient poussé quelques mois plus tôt à Haldern, il eut besoin de plus de temps pour se préparer à l'action. La vengeance est un plat qui se mange froid... Et durant plusieurs semaines, la pression du Consort, de ses hommes et sa stupide enquête interne avaient attisé le feu qui consumait Joris peu à peu. A présent qu'il entrait dans le bastion, toute cette rancœur accumulée allait pouvoir être exprimée. Expiée.

Le rendez-vous auquel il se rendait n'aurait rien de galant. A moins qu'on trouve un quelconque romantisme au bain de sang qui allait bientôt recouvrir le sol de la planque. Pas de musicien aux morceaux sirupeux, juste la mélodie funèbre glas de la mort. Joris traversa le bourg, aussi lugubre que dans ses souvenirs, en direction de la boutique de livres sous laquelle grouillait une fourmilière de traîtres. En passant devant chez Makdau, Joris se tourna vers Chiko avec un sourire complice. C'était grâce à ces gars-là qu'ils avaient réussi à remonter jusqu'à la source contaminée qui déversait ses flots infectés sur Storghein. Sacré Karik... Il ne s'était pas remis de sa défaite, mais en bon perdant, il leur avait filé un sacré coup de main. Une affiche placardée sur la porte de la taverne bien silencieuse, annonçait avec fierté qu'ici avait eu lieu la « Nuit des dés et des fûts ». Avec un petit rire, le Capitaine passa son chemin, se promettant d'y retourner boire un coup avec le petit blond, une fois tout cela terminé.

La fameuse librairie approchait. Aussi silencieux que des ombres, les Compagnons se séparèrent, laissant Joris au centre de la rue aux côtés de Vlad. Les alentours inspectés, ils revinrent vers leur Capitaine, avec une synchronisation et même une certaine élégance, dignes d'un ballet. La voie était libre. Parvenus devant la porte, Joris posa un regard grave sur ses hommes. Aucun n'échappa à son œillade, fière et grave avant qu'il ne prenne la parole.

« Annabeth, Ian, vous resterez ici. Je veux que personne n'entre. Les autres me suivront. Compagnons ! »

Et sans plus de cérémonie le petit groupe, moins d'une dizaine d'hommes et de femmes, pénétra dans la boutique, épée, sabre, rapière ou poignard dégainé. Le vendeur n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que déjà la lame de Joris le réduisait au silence. A quel point cet homme était enlisé dans la secte, il l'ignorait, il était complice, c'était une raison largement suffisante pour l'éliminer. La porte dérobée, évoquée dans la lettre, ne fut pas difficile à trouver.

« Hannah, à ma droite, Vlad à ma gauche. En avant... »

Un escalier assez large pour qu'ils puissent passer à trois, descendait en ligne droite. Ses marches de pierre irrégulières étaient éclairés par des torches tout au long de la descente en enfer. Ou du moins, ce qui allait devenir un enfer. Joris se saisit de cet lumière de fortune. Sait-on jamais. Ils découvrirent bientôt la pièce principale de ce trou à rats. Une moue écœurée déforma un instant le visage du Capitaine. Ca sentait la sueur, le moisi... et la traîtrise à plein nez ! Située directement au coeur de la montagne, les murs n'étaient que de roche et la lumière que des torches. Une vingtaine d'hommes discutait en contre-bas, au milieu d'objets, breloques ou vrais pièces de collection, et de nourriture, plus ou moins passée. Ils levèrent le nez en direction des Compagnons, qui avaient bientôt atteint la fin de l'escalier.

« Messieurs, lança Joris, après avoir mis pied au bas des marches. Excusez-nous de vous déranger alors que vous semblez très occupés, mais nous ne vous demanderons que quelques secondes d'attention. »

Ce ton détaché et cet humour plus que douteux permettait au maître d'arme de garder son calme et une contenance. Surtout que si les rumeurs disaient vrai, la Reine n'était plus sous leurs verrous...

Monologue charismatique : première.

« Je me présente : Joris, Capitaine des Compagnons de la Reine. Et vous allez tous mourir... »

Monologue charismatique : deuxième.

« Je me présente : Joris, Capitaine des Compagnons de la Reine. Pour vous, les temps comme les oeufs sont durs. Vos entrailles comme les carottes sont cuites. Et quand j'en aurais fini avec vous, vous devrez sortir vos trousses à Farmacie ! »

Monologue charismatique : dernière.

« Je me présente : Joris, Capitaine des Compagnons de la Reine. Nous avons un différent à régler, me semble-t-il, et pas des moindres. Vous êtes accusés d'enlèvement et de trahison. Le sentence manque certes d'originalité, mais elle est juste et sans appel. Messieurs, vous allez enfin comprendre que la fierté et l'honneur astorgs ne sont pas que des légendes... »

Et, dans un ralenti digne des meilleurs films de guerre, Joris ramena son épée à deux mains contre sa poitrine, et s'élança, avec un cri bestial dans la masse grouillante d'insectes répugnants à exterminer.

Le jeune capitaine de la garde lança sa condamnation avec un charisme et une assurance qui impressionna même ses adversaires ! Ce qui ne les empêcha pas cependant de saisir leurs armes et de charger les compagnons qui se jetaient déjà sur eux, plongeant instantanément la pièce dans le chaos. La bataille était un indescriptible fouillis, les combattants serrés les uns contre les autres manquaient de place et seule la faible lueur des torches éclairait la mêlée.

Rapidement Joris se fit isolé du reste de ses camarades par deux des traîtres, qui conscients de son statu espérait au moins emporter sa tête dans la tombe. L’un d’eux, un individu grand et sec armé d’un cimeterre impressionnant et d’un petit bouclier rond tentait d’attirer l’attention du compagnon avec des attaques rapides et prudentes. Le deuxième homme, plus petit n’avait visiblement pas eu le temps de se préparer, car il n’avait qu’une épée courte à la main et attendait visiblement que Joris trop occupé par son autre adversaire lui laisse une ouverture pour attaquer.

Et il cru l’avoir, car il s’avança soudainement pour attaquer le capitaine avec un puissant coup d’estoc en direction de l’estomac.

[Désolé pour le retard ! N'hésite pas a me poser des questions par mp si tu as besoin.]

[Bon j'ai vraiment beaucoup de mal. Si tu trouves que je m'arrange trop, que je manipule trop tes PNJs, dis moi.]

L'acier qui s'entrechoque, les cris de douleur, de surprise, les premières gouttes de sang qui coulent et le désordre qui s'empare bientôt de ce trou à rat, dispersant les rangs soignés des Compagnons. Très vite Joris perdit de vue son frère et son Vice Capitaine, obligé d'en découdre avec deux vauriens un peu à l'écart du groupe. Aussi agile qu'un félin, il évitait avec grâce les coups prudents de son premier adversaire, un homme grand armé d'un cimeterre, sans perdre de vue l'autre qui semblait attendre une ouverture, son épée courte à la main. Impossible d'attaquer le grand, qui possédait en plus un bouclier, sans offrir une brèche au petit, qui paraissait pourtant pas bien malin.

Joris ne réfléchissait plus, ne pensait plus. Il sentait, ressentait le combat, laissant ses sens et son instinct guider son épée avec une confiance absolue. Une véritable machine à tuer.

Alors que Joris paraît un nouveau coup, le mouvement furtif qu'il attendait attira son attention. Prévenu, il put éviter le coup d'estoc qui manqua transpercer son estomac. Il esquiva en glissant sur le côté, tentant par la même occasion de s'éloigner du deuxième. Une telle fluidité rappelait plus le pas d'un danseur qu'un soldat en train de défendre sa vie. Résultat d'un travail acharné d'un maître d'arme perfectionniste. A l'excès.

Trop occupé à retrouver son équilibre, son adversaire ne put profiter de l'ouverture que lui laissa Joris juste après avoir échappé à son attaque. Dans un même mouvement le Compagnon s'accroupit et faucha les jambes de l'homme au cimeterre avec un coup de pied précis tandis que l'autre revenait à la charge avec son épée courte. Il se releva avec souplesse et, jouant sur l'équilibre de son épée à deux mains, il parvint à déstabiliser la défense adverse avec un grand balancement. L'avantage était pris. La danse macabre pouvait se conclure. Le coup d'estoc suivit. Rapide.

Imparable.

[Je ne sais pas si c'est un peu long, tu vois, qu'on passe vingt ans sur deux ou trois actions mais en même temps ça me dérange pas, ça me change et ça m'oblige à être précise. A toi de voir si tu préfères accélérer les actions.]

[Non, non ne t’inquiète pas, c'est exactement ce que j'attendais de toi, que ça soit les actions ou les descriptions c'est parfait.]

Le traître avait mal calculé son coup, alors qu’il pensait pouvoir empaler le compagnon, c’est lui qui venait de perdre la vie par un coup de maître de son adversaire qui balaya sa défense avant de lui porter un superbe coup d’estoc. Le regard médusé il s’effondra au sol la tête la première, lâchant son arme, désormais inutile, qui heurta les la pierre avant de rouler non loin.

Cependant, le deuxième homme n’avait pas dit son dernier mot et se releva avec souplesse au moment même où le capitaine achevait l’imprudent. Sans laisser lui laisser le temps de se ressaisir il se jeta sur son adversaire en portant grand coup de taille qui le força à reculer avant de se réfugier derrière son bouclier.

Plus prudent et visiblement plus expérimenté que son comparse, le guerrier continua son harcèlement. Le bouclier tendu devant lui pour gêner les attaques du compagnon, il lançait son attaque aussitôt après en profitant de son allonge pour forcer Joris à parer ou reculer, lui coupant toute chance de contre attaquer.

Même si les attaques du traître était plutôt prévisible, sa défense elle n’offrait que très peu d’ouverture.


[Encore une fois si quelque chose te gêne ou que tu a trop de mal n’hésite pas a me le dire, j'ai conscience que je t'ai pas fait de post facile.]

L'assaut du capitaine des compagnons commençait à porter ses fruits, ses attaques rapides et constantes effritaient rapidement la défense du traitre. Celui ci n'en menait pas large face au nouveau style de combat de son adversaire et plusieurs gouttes de son sang tachaient déjà le sol tandis qu'il continuait à reculer face à la fureur de Joris.

Il avait cru pouvoir l'emporter, mais le jeune capitaine se révélait bien plus doué qu'il ne l'avait imaginé. Alors qu'il reculait il pouvoir ses alliés tomber les un après les autres sous les coups des compagnons, ils étaient perdus, mais il voulait au moins envoyer ce fichu capitaine dans la tombe avant d'y passer.

Mais pour l'instant il n'avait aucune ouverture ce diable de Joris ne lui laissai pas la moindre chance de contre attaquer, bon sang si seulement l'autre crétin n’était pas mort aussi vite et si au moins il avait réussi a le blesser avant de se faire tuer …

Pressé comme il l’était par les assauts répétés le traitre guettait l'instant propice pour attaquer, quitte a récolter un coup en retour. Enfin lorsqu'il vit son adversaire armer sa future estocade, il n’hésita pas et attaqua aussitôt la tête de son ancien supérieur d'un grand coup de cimeterre.

[Tu peux clore a ton prochain post, si tu n'a pas le temps j’éditerais]

Et le poisson mordit à l'hameçon ! Joris attendait que son adversaire se défende avec son bouclier, ce qui lui aurait permis une ouverture pour l'achever d'un coup de taille dans l'abdomen. Mais il lui offrit mieux ; il passa à l'offensive. Le Capitaine des Compagnons aurait dû être surpris. Alors que l'homme au bouclier misait tout sur la défense depuis le début du combat, nul n'aurait pu se douter qu'il changerait de tactique en cet instant fatidique. Seulement il s'était trahi. S'il avait voulu parer l'estocade de Joris, il aurait fléchi les jambes, se serait préparé au choc. Or la position qu'il avait adopté lorsque l'épée longue s'était levée en disait long sur ce qu'il projetait, et ça n'avait pas échappé à Joris, concentré et alerte.

Des heures d'entraînement acharnés, seul ou avec ses Compagnons lui avaient permis de noter une multitude de détails qui trahissait ce que ses adversaires envisageaient de faire. Il n'avait encore jamais osé se fier totalement à son instinct et souvent il attendait, comme grand nombre de combattants, le dernier moment afin d'être sûr de ce qu'il allait se passer.

Cette fois-ci Joris lâcha prise. Quasiment sûr que son adversaire allait l'attaquer à la tête, il passa à l'action alors que l'autre n'avait pas fini d'esquisser sa garde. Grand bien lui en pris. Une seconde plus tard il se serait retrouvé avec un cimeterre dans les dents ! Il esquiva le coup à peine ébauché et profita de l'ouverture que le traître lui laissait, ainsi fendu, son bouclier ne pouvait recouvrir tout son corps. Et le dernier coup d'estoc qu'il porta fut fatal.

L'homme tomba au sol tandis qu'un liquide vermeil perlait au coin de ses lèvres. Mort.

« Argh ! »

Joris se retourna vivement. Ses traits déchirés par la douleur cherchait le coupable des yeux. Car ce n'était pas le cadavre qui venait de pousser un cri de rage, mais bel et bien le Capitaine. Il retira froidement le poignard fiché dans sa cuisse et acheva ce lâche, tombé un peu plus tôt de la lame d'un Compagnon. Il n'avait plus rien d'un homme, ainsi à l'agonie, et dans un dernier effort il avait voulu faire le plus de dégâts possibles avant de s'en aller. Définitivement.

Joris se maudit de son inattention. Trop absorbé par son duel avec l'homme au cimeterre, il n'avait pas vu venir la larve au sol et son poignard. Le Capitaine releva la tête et son arme, prêt à se jeter à nouveau dans la bataille. Inutile. Plus un seul traître ne respirait dans ce trou à rats.

L'odeur du sang lui donna la nausée. Ses yeux violets passèrent tour à tour sur chacun de ses Compagnons, s'arrêtant plus longtemps sur son frère, indemne. Joris ne prononça pas un mot. Muet comme une tombe.

Pas de discours sur les bienfaits de leur victoire, sur la justice qui venait d'être faite, rien. Il ne pouvait pas leur mentir. Il n'y avait qu'un sentiment qui avait motivé cette descente, qui avait attisé sa colère.

Vengeance.

[ Terminé ]