Comme chaque fois qu'elle remuait ses pensées comme un torrent furieux, Annabeth parvint à une simple conclusion :

* MAUDIT SOIT JORIS !!! *

La jeune Elfe était sûre qu'il était au courant de beaucoup de choses sur l'enlèvement de Kriisten. Plus qu'il n'en laissait paraître. Mais tous les Compagnons savaient qu'il ne disait pas tout. Et non seulement il ne disait rien de se qu'il savait avec ses amis (même si il était certain que ses frères Ian et Vlad, eux, en savait long...), mais en plus, il infligeait un entraînement sévère – pour ne pas dire intensif, ou draconien ! – à tous les Compagnons de la Reine !Pourquoi cachait-il tout ça ?Et pourquoi une telle préparation ? Un danger guettait-il Storghein ?
Bref, si Joris partageait ses craintes avec ses soldats, au moins, ils seraient prêts. Hors, Annabeth avait la certitude qu'en cachant ce genre de choses, il conduisait les siens à leur perte. Voilà pourquoi l'Elfe enquêtait. Pour savoir ce que Joris leur cachait, car elle savait que personne ne lui ferait cracher le morceau.
Elle maudissait une fois de plus son capitaine quand une voix masculine s'adressa à elle :

Et bien... vous m'avez l'air plutôt désappointée jeune demoiselle. Si cela peut vous rassurer, je doute que sa majesté Kriisten soit morte. Sinon qu'elle intérêt de faire disparaitre son corps.

Annabeth eut une soudaine envie de casser la figure à quelqu'un. Finalement, elle se dit qu'elle aurait dû choisir une table, au lieu de prendre le comptoir. Au moins, là, on l'aurait laissée ruminer en PAIX ! Mais malheureusement, elle ne pouvait pas ignorer celui qui venait de lui parler. Elle se tourna donc lentement vers lui.

Ce que vous dîtes n'est pas dénué de sens, concéda-t-elle. Mais je tiens à vous dire, que je n'ai pas besoin d'être rassurée.

Elle toisa un instant son interlocuteur, avant de demander :

Qui êtes-vous ?

Je me nomme Kurt... Kurt Strongthorn. Je suis historien, archéologue à mes heures quand je tombe sur des ruines assez intéressante. Bref peu importe. Et vous, comment vous nommez-vous ?

Annabeth le fixa un instant. Kurt…Non, cela ne lui disait rien. Elle haussa les épaules. Bon, elle ne connaissait pratiquement pas son interlocuteur, mais ne pas répondre à sa question s’avèrerait impoli, surtout que lui avait répondu à la sienne et s’était présenté.

Annabeth.

La jeune fille but encore une gorgée de bière et regarda son verre, déçue. Plus qu’une goutte… Qu’elle vida vite fait. Bref, son verre était vide. La jeune Elfe se demanda si elle devait en prendre une autre. Pour une fois, elle avait envie d’en reprendre. Elle n’était pas fane de la bière, loin de là, mais en ce moment, elle n’avait pas une minute à elle, et un petit verre en plus ne lui ferait pas de mal…Puis elle se ravisa. Bière = pas bon état d’esprit. Hors, il fallait qu’elle soit fraîche et qu’elle ait les idées claires pour questionner les gens d’ici.
Elle se retourna vers Kurt, et s’aperçut qu’il lui parlait :

…enchanté de faire votre connaissance.

Ah, Annabeth avait manqué le début de la phrase. Bon, tant pis, ça devait être « Je suis » ou un truc dans le genre. Elle regarda à nouveau son interlocuteur dans les yeux. Une de ses mèches cachait son deuxième œil. Elle le regarda et le jaugea rapidement. Un Astorg, aucun doute. Pourtant, il avait des cheveux blancs, mais il paraissait jeune. C’était souvent les Elfes qui avait ce ton de couleur…
Alors que son regard revenait rapidement vers le visage de l’homme elle se demanda soudain si lui ne pouvait pas l’aider dans sa quête d’indices. Alors qu’elle allait le questionner, il la devança et lui parla ainsi :

Dites-moi, c'est rare de voir des elfes à Storghein. Si ce n'est pas trop indiscret je me demandais si vous étiez bel et bien résidente à Storghein. D'après votre réponse à ma première question, je dirais que oui, mais mon instinct n'est pas infaillible loin de là. Parce que si c'est le cas, je me disais que vous pourriez m'éclairer sur ce qu'il se passe ici puisque je suis en train d'écrire un livre sur l'histoire de Storghein.

Tiens, un écrivain qui demande de l’aide pour ses livres…Peu banal. M’enfin, Annabeth n’avait jamais rencontré d’écrivain, ou d’historien qui lui aient tapé la causette.
Quand les paroles de l’homme dans leur intégralité parvinrent à son cerveau, elle se demanda si il pourrait l’aider dans ses recherches - tout ce qu’elle savait, c’est que, d’après les rumeurs, Kriisten se serait évadée de sa prison. Mais de quelle prison ?Et où était l’Oblat à présent ? – En même temps, Kurt n’avait pas l’air d’en savoir long non plus. Apparemment, il n’était même pas de Storghein ! Voilà pourquoi, elle décida de rester évasive –en omettant quelques détails… juste pour voir si l’homme était honnête ! - :

En effet, j’habite à Storghein. Je suis même un Compagnon de la Reine. Et je peux peut-être vous éclairer, même si je ne sais pas tout. L’Oblat a disparu. Les Compagnons de la Reine sont en ébullition et la tension commence à régner à Storghein.

Annabeth faillit afficher un sourire satisfait. Pas trop de précisions. Au cas où. La jeune Elfe attendit de voir la réaction de l’écrivain…

Et à ça non plus il ne s'y attendait pas. Ainsi la jeune Elfe faisait parti des Compagnons. C'était de mieux en mieux et Kurt commençait à se dire que les dieux existaient bel et bien pour l'avoir mené ici. Bien bien bien... D'après ce que venait de lui dire la jeune femme, l'Oblat avait l'air d'être introuvable, même pour ceux qui étaient les plus qualifiés pour la retrouver. Ces derniers seraient d'après elle dans une merde noire s'il interprétait correctement ce qu'elle disait. Seulement, elle lui épargnait les détails, ce qui laissa l'historien sur sa fin.
D'un autre côté, si Kurt avait affaire à l'une des personnes qui devaient être le plus à même de lui apporter ce qu'il voulait, elle ne pouvait sans-doute lui dire tout sur tout. Après tout, elle était Compagnon de la Reine et elle répondait sans-doute à son devoir... ou bien elle était prudente.
Il ne savait pas par où commencer pour obtenir des précisions et il devait encore se fier aux rumeurs qui courraient ça et là. Vu qu’il ne savait absolument rien d’autre que ce que la jeune femme voulait bien lui dire, il n’avait pas d’autre choix :


- Il parait que vous aviez pris le Consort en otage aussi. Je ne connait de Mélian que ce qu’on peut raconter dans les tavernes mais il est réputé pour ne pas être très… comment dire ça… Disons que la transparence n’est pas son fort… pourquoi l’avoir relâché tout de suite après ?


Kurt s’aventurait sur un terrain inconnu mais toute cette histoire l’intéressait. Et se faire des relations au sein des hommes les plus proches de la Reine pourrait être intéressant à l’avenir. Kurt était un homme prévoyant, et il aimait être au courant des choses intéressantes assez rapidement. En gros cette discussion était une sorte d’investissement pour les futures informations qu’il pourrait obtenir sur un évènement futur concernant Kriisten, un investissement qui pourrait tout aussi bien ne jamais porter ses fruits.


[HRP : désolé pour ce post franchement minable. Mais entre mes révisions et mon manque d'inspiration du moment, c'était pas évident pour moi de répondre n'était pas vraiment très doué pour des sujet de type "taverne". J'espère que je ne t'aurais pas fait trop attendre :/]

[Non, pas grave, ne t’inquiète pas !^^]

Il parait que vous aviez pris le Consort en otage aussi. Je ne connait de Mélian que ce qu’on peut raconter dans les tavernes mais il est réputé pour ne pas être très… comment dire ça… Disons que la transparence n’est pas son fort… pourquoi l’avoir relâché tout de suite après ?

Annabeth faillit grimacer, mais se retint. L’homme avait apparemment des sources à Storghein… Ou alors, il disait vrai et l’avait su dans une taverne. Elle n’allait pas chercher à savoir. Elle avait d’autres chats à fouetter. Devait-elle révéler la trahison de Chris ?Non. Après tout, ce n’était pas ses oignons. Surtout que si cette information se répandait dans Storghein, la peur gagnerait la population. Peut-être que certain le savait, mais dans le doute, l’Elfe ne voulait pas risquer. Pas besoin que Kurt ait plus d’informations. Encore une fois elle allait être approximative…

Et bien, il s’est avéré que nous avions eu un faux jugement. Nous avons trouvé un autre coupable, et découvert que Méliant n’en était pas un. Qu’il était innocent. Le véritable traître a payé très cher ses actes.

Annabeth frissonna en pensant à la façon dont Joris avait mis fin aux jours de Chris . Elle assez sanglant…Mais le Capitaine était de caractère colérique et personne ne pouvait penser qu’il laisserait Chris s’en tirer facilement. Mais cela n’avait pas servi à grand chose. Pourquoi fallait-il qu’elle soit tombée sur un historien curieux ? Elle aurait encore préféré un ivrogne ( un gros coup de poing bien placé et il s’endort ! C’est plus facile de s’en débarasser…). Elle décida qu’elle devait elle-même poser des questions pour éviter qu’il ne lui en pose. D'ailleurs, il y avait bien une chose qu'elle ne comprenais pas chez lui... Elle fixa à nouveau son regard et se demanda soudain pourquoi un de ses yeux était caché par une mèche. Etait-ce fait exprès ?Mais alors, que cachait-il ? Mais elle préféra poser une autre question d'abord....

Et vous, Kurt Strongthorn, vous êtes un Astrog. Mais vous ne vivez pas à Storghein, d’après les questions que vous me posez. Où pouvez-vous créer un livre sur Storghein autre part qu’à Storghein ?

Comment avait-elle pu croire que sa semi-vérité passerait inaperçue ? Annabeth avait bien remarqué que Kurt ne semblait pas convaincu par les paroles de l'Elfe. Et elle avait vu également, que son brusque changement de sujet n'avait pas eu l'air de l'étonner. Elle crut qu'il allait revenir à la charge, mais non, il répondit poliment à sa question :

- Disons que Storghein n'est pas franchement un endroit où je me sente vraiment à l'aise, sans doute à cause de mes parents. Je n'ai jamais vraiment considéré cette cité comme ma maison. Ca fait dix ans que je ne suis pas revenu ici. En ce qui concerne le livre, je pense pouvoir l'écrire aussi bien à Cydonia ou à Silmarie qu'ici à Storghein. Vous savez, je n'ai pas besoin d'être ici pour savoir ce qu'il s'y passe... enfin pas tout le temps du moins. Il me suffit de connaître les bonnes personnes qui seront au bon endroit au moment le plus intéressant possible. Rien de plus, rien de moins. Ah et vous pouvez simplement m'appeler Kurt.

Hum... Sa réponse était crédible. Donc, il avait des problèmes avec sa famille, qui habitait à Storghein. Tiens, elle pourrait faire une petite recherche sur lui du coup... Enfin, on sait jamais.
Elle aurait bien savoir si elle avait un homme devant elle, un écrivain passionné qui cherche des renseignements pour son oeuvre, ou un homme qui lui mentait et qui cherchait seulement à en savoir plus. Il était plus âgé qu'elle, donc plus mûr. Il essayait peut-être de lui laisser croire qu'il en avait fini pour reprendre l'assaut plus tard. Ou alors il ne voulait pas en savoir plus et il aimait bien raconter sa vie...C'était une autre solution, aussi plausible que l'autre.
Elle arrivait à cette conclusion quand une odeur de souffre s'infiltra dans ses narines et la prit à la gorge. Quand elle chercha qu'elle était la provenance de l'odeur, elle vit que son interlocuteur s'était mis à fumer. Elle se retint de lui retirer de sa bouche et de l'écraser sous ses chaussures. Elle ne supportait pas les cigares, ou même les cigarettes, en tous cas dans sa bouche. Dans celle des autres, ça allait encore. Dans ses narines, bof bof, mais ça passait. Entre deux souffles, Kurt ajouta :

Pourquoi aurais-je besoin d'être ici pour exister alors que faire parti du monde suffirait ? Il en est de même pour les livres je suppose. Peu importe où on les écrit, l'important c'est la véracité des faits... rien d'autre. La connaissance, c'est tout ce qui importe. Vous ne pensez pas ?

En effet, il parlait comme un écrivain, ou comme un poète. Soudain, elle comprit une chose : Il lui avait parlé en ELFIQUE, sa langue natale ! Elle sursauta, regarda un instant Kurt, avant de fixer à nouveau le comptoir, comme si elle réfléchissait à sa question.
En réalité, les paroles de l'Astorg et la langue qu'il avait parlé faisait refluer en elle des souvenirs doux de son enfance à Silmarie. Les longues journées à galoper à dos de cheval dans les prairies, la tranquillité qu'il y avait là-bas...Puis elle songea à ses parents, et surtout à sa soeur. Initialement, elle était partie de chez elle pour retrouver Flowène...Hors, depuis l'enlèvement de Kriisten, elle n'y avait plus pensé...
Elle secoua la tête pour rester dans le présent et pour éviter de plonger dans la nostalgie. Un serveur passa devant elle avec un plateau de verre de bière. Annabeth en prit un au passage et but plusieurs gorgées, pour cacher les sentiments douloureux qu'avaient fait remonter Kurt. Enfin, elle lui répondit :

Oui, la connaissance est un trésor inestimable...

Elle sourit en pensant que c'était la ritournelle préférée de sa soeur. Et quand Flowène disait cela, leur mère s'approchait, prenait sa fille aînée dans ses bras et répliquait :

Mais elle n'est rien comparée à l'amour et aux sentiments.

Sans s'en rendre compte, elle avait murmuré cette dernière phrase. Elle ne savait même pas si Kurt l'avait entendu...
Elle cligna doucement des yeux et releva la tête vers l'Astorg.

Si vous vous sentez aussi peu dans votre élément à Storghein, pourquoi être revenu ?

Il semblait avoir réveillé quelque chose en elle, aux vues de son air nostalgique et de sa réponse. L'amour et les sentiments ? Kurt n'avait jamais eu droit à ce genre de choses, même pas venant de son maitre. Quand il l'eut recueilli, il ne trouvait en lui que le moyen de répondre à la transmission d'un héritage, une personne qui avait juste la même passion que lui pour l'histoire. Mais il n'était pas un père pour lui... il ne l'avait jamais été. Mais c'était la personne qu'il appréciait le plus avant qu'il ne meurt. Mais il arrivait à comprendre que des personnes comme Annabeth ait ce point de vue là, ayant eu la chance ou la malchance d'avoir eu des personnes qui les aimaient... ou des personne à aimer.
Kurt lui, n'avait que le froid dans son coeur et seul pouvait y survivre son amour pour la vérité et l'histoire. Beaucoup aurait eu un pincement au coeur après en être arrivé à ce constat, mais pas lui. La solitude avait endurci son âme...

- Si vous vous sentez aussi peu dans votre élément à Storghein, pourquoi être revenu ?

C'était pertinent... pourquoi était-il revenu à Storghein déjà ? Ah oui son orgueil mal placé, se sentiment de défis envers ses parents. Oui c'était ça qui l'avait ramené dans son ancienne patrie. Finalement il trouva la situation d'un pathétique absolu et d'une absurdité puérile. En y réfléchissant bien, il n'avait rien à voir avec Storghein, il ne voulait pas être ici et encore moins avoir ce genre de discussion. Mais il était quand même ici... il avait changé, sa rencontre avec Damatit l'avait changé. Il ne voulait plus être un spectateur et monter sur cette scène géante qu'est le monde... pour se prouver qu'il existe surement ? Oui c'était sans-doute ça.

- Au début c'était sans doute à cause d'une fantaisie de mon âme. Vouloir montrer à mes parents que je pouvais exister sans eux et leur désirs de minables petits Astorgs. Maintenant, je ne sais plus vraiment pourquoi je suis ici. Sans doute étais-ce les Dieux qui voulaient que je revienne ici pour avoir ce genre de discussion avec vous. Oui c'est surement ça. C'était sans doute le Destin.

Kurt se mit alors à rire sans aucune retenue... le Destin... non mais franchement quelle idée ridicule ! Comme si les Dieux avait pu lui tracer sa route avant même sa naissance. Si c'était le cas, où devrait-il diriger sa haine ? Vers ces êtres qui jouaient avec lui ? C'était ridicule, tout simplement ridicule. Il s'empressa donc de dire alors :

- Non vraiment, je ne pense pas que ce soit ça. Disons que c'est plutôt mon instinct qui m'a ramené ici, me murmurant qu'il se passerait sans doute quelque chose d'intéressant. Tout ne peut pas toujours être rationnel, ou du moins ce serait difficile de l'expliquer. Ma présence ici est sans-doute... inexplicable Comme ça par exemple. Il souleva alors sa mèche de cheveux, dévoilant ainsi son oeil vert. Le tavernier qui était en train de laver un verre presque en face d'eux tressaillit à la vision de ses deux yeux différents. Qu'en pensez-vous ?

Au début c'était sans doute à cause d'une fantaisie de mon âme. Vouloir montrer à mes parents que je pouvais exister sans eux et leur désirs de minables petits Astorgs. Maintenant, je ne sais plus vraiment pourquoi je suis ici. Sans doute étais-ce les Dieux qui voulaient que je revienne ici pour avoir ce genre de discussion avec vous. Oui c'est surement ça. C'était sans doute le Destin.


Annabeth pensa à sa réponse et faillit lui rire au nez. Elle, elle ne supportait pas que quelque chose ou quelqu’un puisse prendre sa vie et son avenir en main. Quelle horreur ! Ne pas être libre de ses choix lui aurait été insupportable elle qui, de puis son plus jeune âge, avait appris à vivre indépendamment des autres. Elle partait, revenait, et voilà pourquoi quand à 12 ans, elle a décidé de quitter la maison familiale, elle n’avait pas eu peur de ce côté là. Et si ses parents n’avaient pas réussi à bien lui faire comprendre que l’indépendance c’était, mais fallait pas en abuser, le Destin ou les Dieux pouvaient aller se faire cuir un œuf ! Même à Joris elle ne lui obéissait pas complètement et passait parfois outre ses ordres, et pourtant, c’était son Capitaine ! De son point de vue, le destin n'existait pas.

Non vraiment, je ne pense pas que ce soit ça. Disons que c'est plutôt mon instinct qui m'a ramené ici, me murmurant qu'il se passerait sans doute quelque chose d'intéressant. Tout ne peut pas toujours être rationnel, ou du moins ce serait difficile de l'expliquer. Ma présence ici est sans-doute... inexplicable Comme ça par exemple. Qu'en pensez-vous ?

Ouf, il était du même avis qu'elle ! Kurt écarta la mèche qui recouvrait un de ses yeux et qui avait attisé la curiosité de l'Elfe. Derrière elle y découvrit un oeil... VERT ! Ses deux yeux étaient différents ?! Bon, au fond, Annabeth n'était pas si surprise. Une mèche comme celle-ci ne pouvait que vouloir cacher quelque chose. Elle ne montra rien de ses sentiments (pour la première fois depuis le début de cet entretien) et resta impassible.

Oui, en effet, c'est peu habituel. Mais la différence ne me fait pas peur. Certain naissent bruns, d'autres blonds, on ne s'étonne ni de l'un ni de l'autre. Alors je ne vois pas pourquoi des yeux de couleurs différentes devraient être étonnant. Le prendre différemment, se serait comme de croire au destin et d'agir en fonction. Puéril. Ce genre de réflexions sont pour les gens craintifs ou pas sûrs d'eux. Je ne suis pas ceux-là. Mais je comprends tout de même que vous préfériez cacher votre oeil. Les regards des autres peuvent blesser.

Elle en savait quelque chose. Au tout début, elle avait eu du mal à s'adapter à Storghein. Elle n'avait en rien le physique de grand gaillard des Astorgs, et elle avait du batailler ferme pour se faire respecter.
Au fond, elle comprenait quelque peu cet homme. Solitaire, placide. Et elle commençait à le voir autrement qu'un simple Astorg revenu chez lui et cherchant à savoir ce qui se passe. Pourtant, elle restait méfiante. Les paroles pertinentes, quoique un peu sirupeuses au goût de l'Elfe, pouvait aussi avoir le but de l'embobiner...
En attendant la réplique de Kurt, elle but une autre gorgée de bière.

Annabeth reposa son verre de bière alors que l'historien lâchait une nouvelle bouffée de sa cigarette.

Vous êtes une personne intéressante Annabeth.[b]

Puis :

[b]Annabeth, je... je ne sais pas si ça vous sera d'une grande aide pour vous, mais je connais quelques personnes qui pourront vous aider à retrouver Dame Kriisten. Il s'agit d'une association d'érudit et de guide qui connaissent Azthia comme leurs poches et comme il voyage beaucoup, il se peut qu'ils puissent capter de nombreuses rumeurs. Peut-être que les rumeurs qu'ils entendront vous mettront sur la piste de l'Oblat. C'est tout ce que je peux faire pour vous...

Annabeth sursauta. Elle ne s'attendait pas à ce que Kurt lui propose son aide. Elle croyait qu'il allait la relancer sur le sujet de la disparition de l'Oblat, mais pas de cette façons. Pourquoi ne lui posait-il plus de questions ? Pourquoi tenait-il à l'aider ? Attendait-il des réponses à ces questions en retour de son aide ? Où se moquait-il complétement d'elle ?
Mais si il ne mentait pas et que ce n'était pas un coup fourré, elle ne pouvait manquer cette chance de découvrir ce que cachait Joris, et de faire connaître aux autres Compagnons le fruit de ses découvertes. Et Joris serait alors obligé de donner les détails qui manquent.

Qui sont ces... Erudits ?Où puis-je les trouver, et leur parler ? Mais je tiens à vous dire que je ne peux quitter Storghein, en tous cas plus de quelques heures. Je...J'ai des devoirs en tant que Compagnons de la Reine, encore plus depuis sa disparition. Si ces gens ne peuvent me voir dans les plus brefs délais, alors, je ne pourrais les voir.

Annabeth prit encore une gorgée de bière, l'esprit en ébullition. Il était vrai qu'il FALLAIT qu'elle parle à ces gens, mais Joris aurait sûrement des soupçons si elle passait son temps dehors, sans venir aux entraînements, elle qui était si sérieuse d'habitude.
Elle fixa Kurt dans ses deux yeux différents et attendit sa réponse avec angoisse...

[Désolée, c'est vraiment maigre, mais j'ai pas d'inspiration ]

Elle était encore une fois agitée et Kurt sentait bien qu'elle était en proie au doute. Était-ce parce qu'elle n'avait pas confiance en lui ou bien était-ce parce que Kurt était tomber sur quelque chose d'encore plus délicat qu'il ne le pensait pour qu'un Compagnon de le Reine n'ose en dévoiler certaines parties cachées ? Il ne tarda pas à avoir les réponses à ces questions car la jeune femme fut franche et directe :

- Kurt, je vais être franche avec vous, comme vous l'avait fait avec moi. Je ne peux vous donner trop de détails sur ce que moi-même je sais, je risque gros, même si mes problèmes ne sont pas les mêmes que les vôtres. Vous, vous avez des problèmes pour avoir des informations. Moi, je risque mon travail et la confiance des miens. Je pense tout de même que nous pouvons trouver un accord. On se retrouve quand vous aurez de nouvelles choses à me dire. A ce moment-là, je vous dirais ce que je sais, et ce que j'ai appris. Nous avons une entente ?

Voilà qui ne l'arrangeait pas vraiment mais il faut dire qu'il avait été sacrément gourmand dès le départ alors finalement, il se dit que c'était tout à fait normal et qu'il était quand même gagnant dans l'histoire. Il rangea alors son carnet et son crayon, affichant un sourire plutôt agréable et amical avant de déclarer :

- Oui je comprends Annabeth. Il empoigna sa main avant de continuer. Je partirai de Storghein ce soir, car je pense ne pas pouvoir trouver d'informations ici même. Je pense d'abord me diriger vers Tamawa ou Arcera. Dans tous les cas, je reviendrais d'ici une semaine. Nous nous retrouverons ici. Cela vous convient-il ?

Ce n'était pas vraiment une question, car il connaissait d'avance la réponse à cette suggestion. Sans demander son reste, il paya ses consommation au tenancier avant de rassembler ses affaires, s'emmitouflant dans son manteau avant de saluer Annabeth tout en se dirigeant vers la porte.
Il sortit et s'engouffra dans les rues froides de Storghein, se mouvant avec hâte jusqu'aux portes de la ville. Oui il était pressé de connaitre la suite de l'histoire même s'il n'en connaissait que les prémices sur lesquelles il n'avait que de maigres détails. Et déjà, il pestait contre lui-même, car il lui faudrait être patient pour trouver quelque chose de concret et il détestait attendre.

[hrp : je pense pouvoir dire que je suis désengagé]

Annabeth fixa Kurt quand il lui serra la main.

Oui je comprends Annabeth. Je partirai de Storghein ce soir, car je pense ne pas pouvoir trouver d'informations ici même. Je pense d'abord me diriger vers Tamawa ou Arcera. Dans tous les cas, je reviendrais d'ici une semaine. Nous nous retrouverons ici. Cela vous convient-il ?
Il n'attendait aucune réponse visiblement, car il paya ses dépenses, salua Annabeth, et quitta les lieux. Le Compagnon de la Reine soupira de soulagement. Elle était bien en compagnie de cet homme, mais sa façon de faire la mettait assez mal à l'aise, et elle n'était pas mécontente que cet entretien soit fini. Les questions et les sous-entendus de son interlocuteur avaient été durs à détourner, et elle avait tout fait pour dévoiler le moins d'informations possibles. Finalement, elle n'était pas si mécontente du résultat. Après tout, elle avait découvert un allié, qui faisait partie d'une organisation d'informations.
Annabeth eut un sourire satisfait. Elle avait réussi à avoir de l'homme ce qu'elle voulait, sans trop lui en dire. Elle grimaça cependant en pensant aux nouveaux secrets, encore plus lourds, qui pesaient sur elle, en plus de ceux d'avant. Elle allait devoir faire plus d'enquêtes, et avoir d'autres rencontres avec Kurt. Joris se rendrait-il compte de ses petits manèges ? Les entraînements quotidien lui interdirait-elle plus de recherches ?
Elle risquait gros, l'Elfe le savait, mais quand elle avait quitté sa vie monotone de Silmarie, elle savait qu'elle s'exposerait à ce genre de situation. Même si elle croyait que se serait plus simple.

*Flowène a-t-elle une vie plus simple là où elle est ?*

Sûrement. Mais Annabeth n'avait aucunement l'intention de se plaindre. D'ailleurs, il allait falloir qu'elle pense à rentrer au palais. L'entraînement allait sûrement commencer...
Elle laissa quelques pièces pour ses achats sur le comptoir, enfila sa cape et se leva. Elle lança un regard vers le barman, qui prenait les pièces, puis, elle ressortit.
Le froid mordant la cueillit et elle grelotta. L'Elfe s'ébroua et se dirigea vers le palais, déterminée.

[HS : Je crois en effet qu'on peut dire que le sujet est fini... Je mets « Fini » à côté du titre !]