Malgré l’heure avancée, Iréa n’était pas outre mesure surprise de se trouver face à maître Jiven. Il n’était pas rare de le croiser dans les couloirs tard dans la soirée et depuis qu’Aerin était arrivé, le phénomène s’était accentué car il veillait sur le sommeil agité de son fils.
Les émotions de Jiven étaient rarement perceptibles même par l’Esprit – ce n’était guère étonnant de la part du directeur du Temple – mais la jeune femme le savait inquiet. Cela dit, ce n’était pas bien difficile à deviner. Elle avait aperçu Aerin et n’importe quel père voyant son fils dans cet état s’inquièterait.

« Bonsoir, jeune fille. »

Un silence, et puis…

« Que fais-tu là à une heure aussi tardive ? Le sommeil te fuirait-il toi aussi ?
-Les insomnies et les cauchemars sont tristement communs ces temps-ci… »

En effet, avec tous ces évènements qui avaient mis Azthia à feu et à sang, nombreux étaient ceux dont le sommeil était troublé. La Templière en avait rencontré partout, ici au Temple, dans la cité, dans d’autres villes où elle s’était rendue en mission.
Elle se doutait qu’elle n’avait pas vraiment besoin d’en dire plus. Jiven savait ce qu’elle avait vécu – il avait d’ailleurs lui-même participé à tous ces évènements – et s’il ignorait la nature exacte de ses tourmentes, il devait deviner quelles images lui gardaient les yeux ouverts.
Et, à vrai dire, elle n’avait pas tellement envie de s’épancher sur le détail de ses cauchemars. Aussi se résolut-elle à retourner la question au maître.

« Et vous ? Qu’est-ce qui vous tient éveillé à cette heure ? Pas une nouvelle attaque, j’espère ? Nous avons besoin de répit.»

Azthia traversait une période de calme très relatif depuis la dernière vague d’attaques. On n’avait pas aperçu de Cavalier de l’Apocalypse ou d’Erathien depuis un mois, mais il y avait de nombreuses plaies à panser, la menace d’un combat imminent qui allait s’abattre mais les Dieux seuls savaient quand, et celle des otages…La princesse Jelenna, la Grande Prêtresse Nalween et son époux le P’yra étaient toujours aux mains d’Azael.
S’ils voulaient ne serait-ce qu’espérer tenir tête à l’armée du Dieu maudit, il leur fallait encore un peu de temps.
De nouvelles attaques maintenant auraient des conséquences plus désastreuses encore que les précédentes.

Iréa laissa le maître aller tranquillement jusqu’au bout de ses réflexions avant qu’il ne réponde à sa question. Ainsi, c’était encore Aerin qui le tenait éveillé si tard. Le sommeil troublé de l’enfant ne s’était donc toujours pas apaisé. Elle était d’accord avec Jiven lorsqu’il disait que les temps étaient bien sombres pour la jeunesse. Mais elle avait du mal à s’inclure elle-même dans cette catégorie.
Peut-être justement parce que tous ces évènements l’avaient fait vieillir d’un coup. Elle avait appris la guerre, senti plus de douleur et vu plus de morts en quelques mois qu’en vingt-et-une années de vie, était devenue orpheline. Alors oui, sans doute ne voyait-il que tristesse et crainte dans ses yeux.
Elle était triste de tout le sang que le peuple d’Azthia avait déjà versé.
Elle craignait ce que les jours à venir pouvaient leur réserver.

« Il faut apprendre à avancer en laissant derrière soit ceux qu'on a perdu, reprit Jiven.. Leur souvenir est le plus grand respect que l'on peut leur apporter, la tristesse, si elle est naturelle, ne peut demeurer plus longtemps en nos cœurs. »

« J’ai appris à accepter l’idée de la mort dès la première mission que j’ai effectué pour ce temple, maître. La mienne et celle des autres. Mais ce n’est pas seulement à la mort que je dois faire face, que nous devons faire face. C’est un massacre. »

Les yeux de la jeune femme se perdirent au loin quelques instants avant qu’elle revienne à elle et reprenne, d’une voix hésitante.

« Le pire c’est surtout…de ne pas savoir. S’ils sont morts, je l’accepterais. Je ne dis pas que ce ne sera ni difficile ni douloureux, mais je m’en sens capable. Mais tant qu’il reste une chance, même infime, l’espoir est plus fort que la raison. Il refuse de se taire. Je ne veux pas passer ma vie à scruter les visages de toutes les personnes de sang almer que je croiserais dans la rue, en essayant de reconnaître des traits familiers. J’ai supporté beaucoup de doutes ces derniers temps, ajouta-t-elle doucement, mais celui-ci est un de trop. »

Et voilà. Jiven avait réussi à lui faire dire ce qu’elle gardait pour elle depuis des semaines. C’était une qualité qu’elle avait souvent observée chez les maîtres Templiers que cette faculté de réussir à vous faire dire, d’une manière ou d’une autre, ce que vous aviez l’intention de taire. Mais le maître poussa pas plus avant et préféra changer de sujet, espérant sans doute lui changer les idées, en lui posant une question qui la dérouta complètement. Un élève ? Elle ? L’Almer n’y avait même jamais songé ! Après tout, il n’y avait pas si longtemps qu’elle était Templière – plus de deux ans déjà, réalisa-t-elle alors. Et surtout, avec cette guerre en cours contre un Dieu, l’avenir s’était restreint à quelques jours, ou bien au contraire à des brumes lointaines, à l’après. Cette guerre prendrait pourtant fin, mais qui pouvait dire ce qu’Iréa serait devenue ? Dans une semaine, trois jours, demain, elle serait peut-être morte, blessée, folle, qui savait ?
La première surprise passée, la jeune femme essaya de faire abstraction du contexte pour se concentrer uniquement sur les faits. Se sentait-elle capable de prendre sous son aile un jeune Sensible, de lui apprendre à affiner la maîtrise de ses dons, de lui inculquer l’histoire de leur monde et de lui montrer la place que les Templiers y avaient ?

« Je n’y avais pas encore pensé , reconnut-elle finalement.C’est difficile de vous répondre, alors que personne ne sait comment tout ceci va se terminer. Je n’ai pas encore vraiment l’impression d’être prête…Il me faudrait sans doute un peu plus de temps. Mais peut-être…quand tout ceci sera fini, si nous vainquons bien sûr, et que j’aurais pris un peu de recul sur les évènements… »

La Templière ne s’engageait pas beaucoup en disant cela – les circonstances ne lui permettaient pas de le faire – mais cela lui semblait déjà étrange de penser que d’ici quelques mois, peut-être, elle aurait un élève.

Iréa connaissait les origines du directeur du Temple ; elle savait reconnaître un Almer. En quelques phrases, il venait de lui confirmer que lui aussi avait probablement perdu sa famille là-bas.
Une nouvelle idée pointa dans sa tête, qu’elle n’avait pas envisagée quand elle lui avait demandé à être envoyée à Ptot Tàh ni jusqu’à maintenant. Sur le moment, elle lui en avait voulu, sans songer que lui aussi, peut-être, brûlait de se rendre sur place pour s’assurer qu’il n’y avait plus personne à sauver.
Concernant un éventuel élève, Jiven lui affirma qu’il l’estimait prête. La jeune femme aurait du s’en réjouir : cela signifiait qu’elle passerait bientôt maître. En fait, c’est tout juste si elle s’en aperçut.
A présent, elle mesurait mieux ce que signifiait devenir maître, elle raisonnait moins comme une élève obéissante, plus comme une Templière accomplie. Il avait peut-être raison, après tout.

« Vous nous enseignez à douter de toutes les victoires, car rien n’est jamais gagné d’avance et l’abus de confiance mène à faire des erreurs. Cela dit, j’admets que je doute sûrement un peu plus parce que nous allons nous mesurer à un dieu fou et à son armée de soldats sans âme, reconnut-elle avec une esquisse de sourire. Mais je n’ai pas pour autant l’intention de renoncer ou de tomber dans le pessimisme. Nous ne pouvons pas attendre les bras croisés qu’ils nous déciment et s’emparent de ce monde. »

Iréa sentit la fatigue et le sommeil lui piquer les yeux, bien plus fort que les faibles réminiscences du cauchemar. Elle descendit du grand tapis moelleux qui occupait la majeure partie de la salle d’entraînement et…réussit à se prendre les pieds dans ledit tapis. Bravo, la combattante aguerrie ! Toutefois, ni la jeune femme ni le maître ne s’attardèrent sur ce faux pas. Se sentant basculer en avant, la Templière s’était rattrapée à ce qu’elle avait sous la main. L’épaule de Jiven. Il s’en était fallu de peu qu’il ne se passe rien. La majeure partie de sa main s’était refermée sur du tissu. Sauf le bout d’un de ses doigts qui touchait la peau de Jiven. C’était suffisant.
Les murs de la salle d’entraînement, la porte entrouverte sur la nuit, le regard incrédule du maître Templier, tout disparut autour d’Iréa.

Une oasis au cœur du désert. Il fallait qu’il se dépêche, qu’il rejoigne vite la berge, pour ne pas laisser Ilith seule trop longtemps. Ilith. Sa chère petite sœur. Il trouva rapidement ce qu’il cherchait : de petites baies jaunes et oranges, qu’il savait juteuses et sucrées, suspendues par grappes entières aux branches des buissons. Il en cueillit autant que ses petites mains pouvaient en transporter et se hâta de revenir sur ses pas.
Mais il faisait chaud et il était assoiffé à force de marcher. Les baies étaient là, fraîches, dans sa main, et semblaient l’appeler.

*Je m’arrête pour en manger quelques unes, pour ne plus avoir soif, et je repars.*

Il en mangea trois, quatre. La soif reflua. Six, sept, pour être sûr de tenir jusqu’à Ilith. Et puis une dizaine, parce que ce goût sucré était vraiment délicieux. Et puis il ne compta plus.
Il ouvrit les yeux sur un ciel bleu sans nuages mangé par endroits par le feuillage des palmiers, et se redressa, paniqué. Il ne s’était pas senti partir. Depuis combien de temps dormait-il ?
Ilith. Le prénom traversa son esprit comme une flèche, brûlant toutes les autres pensées sur son passage. Il partit en courant et ne s’arrêta pas, cette fois, avant d’avoir rejoint le bord du lac. Il fouilla fébrilement l’horizon des yeux. Aucune trace de sa petite sœur.
Il regagna rapidement l’endroit où il l’avait laissée, l’examina du mieux qu’il put, ne trouva rien, aucune trace.
Et puis il se retourna et la vit.
Elle était là, allongée sur le sable, son frêle corps agité par les rares remous de l’eau.
Il se rua vers elle en hurlant son prénom mais quelque chose, au fond de lui, lui disait qu’il était déjà trop tard. Il se refusait à écouter cette petite voix, c’était impossible, elle ne pouvait pas mourir, pas Ilith, pas sa petite sœur, elle était bien trop jeune, trop innocente…Elle était morte.
Elle ne respirait plus, sa peau était froide et ses yeux révulsés. Dans sa poitrine, le petit cœur ne battait plus.
De la suite, il n’y avait que des sentiments : la douleur, la tristesse, la colère et puis le goût amer de la culpabilité. Comment avait-on pu laisser mourir sa petite sœur ? Comment avait-il pu laisser mourir sa petite sœur ?

« Ilith !! »

La voix d’Iréa, empreinte de désespoir, brisa le silence de la nuit. Les larmes jaillissaient de ses yeux bruns comme l’eau coule d’une fontaine et elle sentit ses jambes céder sous son poids.

Il se retrouva soudain dans un endroit qu’il ne connaissait pas, aux murs nus et au sol recouvert d’un épais tapis. Un homme qui ressemblait beaucoup à son père le regardait d’un air inquiet et lui parlait mais ses paroles n’atteignaient pas sa conscience, car il était tout entier à sa douleur, sa colère et ses remords.

« C’est de ma faute, sanglota-t-elle. Je n’aurais pas dû la laisser toute seule près de l’eau. »

Elle essuya ses joues humides, même si les larmes continuaient à couler en abondance et fixa, interloquée, ces mains aux doigts longs et fins terminés par des ongles délicats, mais qui semblaient pourtant puissantes avec leurs paumes couvertes de cals.
A qui pouvaient-elles bien être ?

La voix perça difficilement la carapace de sa peine.

«Te sens-tu mieux ? demanda-t-elle. Que se passe-t-il ? Allons calme-toi, quoi que tu ai vu, c'est fini.»

Sans en comprendre le sens, il sentit qu’il y avait quelque chose d’étrange dans ces paroles. Cet homme qui ressemblait tant à son père ne semblait pas s’adresser à lui. Et cette salle qu’il était sûr de ne pas connaître lui paraissait pourtant familière, comme cette peau brune et douce qui n’était pas la sienne.
…éa.
Un murmure à la lisière de sa conscience, insistant.
Iréa.
Le nom éclata soudain dans son esprit.
Elle était Iréa Halin, elle vivait au Temple depuis déjà huit ans, elle fêterait dans quelques mois son vingt-deuxième anniversaire. Elle n’était pas le petit garçon qui avait perdu sa sœur près de cet oasis. Elle n’avait pas de sœur. La douleur et la culpabilité refluèrent, ses larmes se tarirent.
La jeune femme ne comprenait pas vraiment ce qu’il s’était passé, ce qu’elle avait vu, vécu, mais elle avait retrouvé son identité.
Jiven s’inquiéta encore d’elle. L’Almer réalisa qu’elle avait dû lui faire une belle frayeur, entre sa première chute, ses pleurs aussi soudains qu’incompréhensibles pour lui et sa brève perte d’identité.

« Je vais bien, le rassura-t-elle en essuyant ses dernières larmes. Je ne sais pas vraiment ce qu’il m’est arrivé mais je vais bien. »

En retrouvant son esprit, Iréa avait du même coup perdu le point de vue de l’enfant, cette impression si étrange d’être lui et elle se rendit compte qu’elle n’avait pas la moindre idée de son nom. Il était tellement évident que l’on existait qu’il était difficile de percevoir son propre nom. Sans compter que ses pensées n’étaient pas tournées vers lui-même. Celui de sa cadette en revanche, était gravé dans son esprit.

« Je…je…Quand je suis tombée, ou plutôt juste après m’être rattrapée…La salle s’est effacée. Je…me suis retrouvée dans une oasis. Il y avait un enfant, un petit garçon, qui cherchait des fruits pour lui et sa sœur et…il s’est endormi entretemps. Et quand il est revenu, sa petite sœur était…Le lac n’était pas loin, elle ne savait pas nager. »

« En fait, je n’ai pas vraiment vu, ajouta-t-elle. Je l’ai vécu. J’étais l’enfant, j’étais…dans sa tête… »

La formulation était un peu maladroite mais lui paraissait la plus claire pour expliquer ce qu’il s’était produit. La jeune femme avait du mal à se remettre. Jamais, même lorsque ses pouvoirs s’étaient révélés et qu’elle ne les maîtrisait pas, elle n’avait vécu quelque chose de semblable. En revanche, elle ne comprenait pas plus qu’à l’époque d’où lui était venue cette vision et elle redoutait que cela lui reprenne, sans prévenir. Mais au moins, cette fois-ci, elle n’était pas seule.

[Aïe, j'espère que ça va mieux. ><]

Jiven faisait des efforts pour la calmer mais elle vit son sourire s’effacer et sentit les ondes apaisantes qu’il lui envoyait s’arrêter au fur et à mesure qu’elle lui racontait ce qu’elle avait vécu. Le maître resta longtemps pensif et le silence s’éternisa, jusqu’à ce qu’il finisse par le briser.

«Je connais cette histoire, il s'agit de la mienne, déclara-t-il d’une voix grave.L’enfant que tu as vu, c’était moi, il y a bien longtemps de cela, quant à la fillette, il s’agissait de ma cadette Ilith. Tu as vu le jour de sa mort. »

Iréa mit un certain temps à intégrer cette information. L’homme qui lui faisait face était l’un des meilleurs Templiers, le directeur du Temple. Il savait cacher ses troubles et ne rien laisser paraître, même pour ses Templiers pourtant versés dans la maîtrise de l’Esprit. C’était étrange de se dire qu’elle avait eu accès si pleinement à ses pensées et à ses émotions, même si c’était uniquement dans un souvenir.
Oui, un souvenir. C’était aussi un premier élément de réponse ; la vision n’avait pas surgi de nulle part, ce qu’elle avait vécu s’était réellement produit.
Mais comment avait-elle pu voir cela ? Pourquoi ?
Jiven devait suivre le même raisonnement intérieur car il enchaîna :

« La question que je me pose désormais est celle de savoir comment tu as pu voir ce souvenir bien trop ancré dans ma mémoire pour que ton Esprit ai pu l'effleurer. D'autant que tu as l'air de l'avoir vécu. Personne ne connait cette histoire mis à part Jacen peut-être. Je pense que tu viens de développer un don très particulier et voilà qui est très intéressant. Te souviens-tu de ce qu'il s'est passé avant que tu ai cette vision ? Mise à part la chute … A moins que ce ne soit lié. Tu as du être effrayée, ajouta-t-il.je m'en excuse. »

« Plus qu’effrayant je dirais.. .déstabilisant. Mais dans tous les cas, vous n’avez pas à vous excuser. Vous n’y êtes pour rien. »

La jeune femme commençait à reprendre du poil de la bête. Les visions ne semblaient pas décidées à recommencer immédiatement et tenter de comprendre ce qu’il s’était passé la revigorait. Elle repassa dans sa tête ses faits et gestes pour finalement conclure :

« S’il s’agit d’un de vos souvenirs, je suppose que cela doit avoir un rapport avec vous. Dans ce cas, tout ce que je vois, c’est que je vous ai touché…Quand j’ai trébuché, je me suis raccrochée à vous. Et la vision est arrivée juste après. »

Cette hypothèse fit naître en elle une angoisse aussi soudaine qu’inattendue. Et si, vraiment, un simple contact suffisait à déclencher ces visions ? Ne pouvait-elle exercer aucun contrôle sur ce don? Serait-elle alors condamnée à être privée de contact physique ?

[Eh bien, je crois qu'on arrive à la fin de notre RP. ^^ J'aviserais en fonction de ta réponse si je reposte ou pas.]

«　J'ai joué un rôle majeur dans cette histoire tout de même jeune fille mais j'admets ne pas avoir choisi de te montrer cela.　» conclut-il avec un mi-sourire.

Il l'observa, cherchant vainement à comprendre ce qui avait bien pu se passer. Lorsqu'elle émit l'hypothèse du contact physique qui avait déclenché cette vision, Jiven comprit qu'elle n'avait peut-être pas tout à fait tord. La vision avait eut lieu juste après qu'elle ne trébuche et si l'on réfléchissait bien, il ne s'était rien passé d'autre que le fait qu'elle soit en contact avec lui.

«　Cela me paraît en effet une réponse logique à notre énigme.　» fit-il plus ou moins conscient qu'il parlait à voix haute.

Jiven était perdu dans ses pensées lorsqu'il sentit l'angoisse de la jeune templière. Sans doutes craignait-elle de ne plus pouvoir entrer en contact avec quelqu'un si sa théorie s'avérait fondée. Jiven lui sourit et l'aida à se relever :

«　Tout ceci n'est qu'une théorie, pour le moment, nous ne devons pas tirer de conclusions hâtives. Si ce que tu dis s'avère vrai, nous trouverons la solution pour t'aider à maitriser ce nouveau don, sois tranquille. Maintenant, je pense qu'il serait plus judicieux de te reposer.　»

Le maitre du Temple réfléchissait encore un peu pour comprendre ce qui venait de se passer mais ce qu'avait dit Iréa semblait le plus logique à ses yeux. Finalement, peut-être qu'elle venait de développer une nouvelle façon de percevoir l'Esprit et si l'idée plaisait à Jiven, il était conscient que ce ne devait pas être partagé. L'inconnu faisait peur, surtout pour les jeunes esprits, et il comprenait parfaitement qu'elle ne souhaite pas de ce qui s'apparentait pour lui à un merveilleux don.

[ Du coup je me désengage, merci pour le RP, j'espère t'avoir aidé ! ]