[151][DP] La bataille des rois (Joris, Jiven, Jacen, Astrée) (fini)

Le printemps renaissait des ses cendres sous les pas lourds des armées, déterminées, qui avançaient en masse vers la cité des ruines. Les dirigeants s'étaient mis d'accord puis il avait fallu convaincre les différents conseils et les soldats de l'intérêt de se regrouper sous une même bannière jusqu'au jour où tous avaient compris que c'était là leur ultime espoir de survie. Le 12 Tombeneige sonnait tel le glas et tous espéraient surement que ce ne soit pas leur requiem de fin. La marche entamée vers la cité du Dieu Fou fut longue pour certains, près de deux jours mais tous arrivèrent finalement à bon port dans la soirée du 13. Les camps furent établis suffisamment loin pour en devenir invisibles des yeux d'Azael et de son impressionnante armée mais sans nul doutes savait-il déjà ce qui se tramait. Ses éclaireurs avaient du le prévenir mais peu importait, il était bien trop fier pour attaquer le premier ou alors, il était bien trop occupé à organiser sa défense. A moins que tout simplement, il ai ignoré la présence des armées grâce à quelques flèches aiguisées. Tel que cela avait été prévu, l'attaque fut lancée le 14 à l'aube, tandis que les premiers rayons du soleil pointaient à l'horizon. Une lumière rougeâtre illumina la scène tandis que tous retenaient leur souffle. Prise en étau mais pourtant stoïque, l'armée Erathienne attendait, son nombre étouffant les rires des plus malins qui pensaient remporter facilement la victoire.

On entendit de l'est à l'ouest de magnifiques discours de motivation, certains préférant remotiver une dernière fois leur troupes. La veille déjà, on avait entendu un Capitaine donner du courage aux troupes de Cydonia, une Femme à ses Sentinelles, une Autre à son armée reconstituée avec peine, un Compagnon et sa Reine aux troupes Astorgs et un Templier à ses compagnons d'armes. Tandis que le soleil baignait d'une lumière qui n'augurait rien de bon le champs de bataille, les deux armées se faisaient face. Les Erathiens étaient stoïques, attendant l'ordre d'attaquer et de tuer. Leurs lourdes armures ne semblaient pas les gêner outre mesure et pourtant, elles paraissaient peu enclines aux mouvements, peu être était-ce là leur seule faille ? Leurs armes d'ancienne époque auraient pu faire sourire si elles n'avaient pas été capables de fendre un crâne d'un coup d'un seul. L'impression de malaise, de haine et de néant qui émanait d'eux était palpable même pour un non Sensible. Leur peau blanche comme la neige de l'hiver passé, relevée par leurs barbes brune presque noir de jais donnaient une impression d'avoir à faire à des cadavres. Cette dernière bataille serait décisive et nul doutes que le sang coulerait. Ces terres arides seraient bientôt abreuvées du sang des braves et de leurs ennemis … L'herbe qui avait poussé partout dans la plaine serait bientôt noyée sous un torrent de sang. Les cours d'eau qui jonchaient la plaine de part et d'autre seraient bientôt à leur tour rassasiés par le liquide poisseux mais pour l'heure, le silence régnait. Les ennemis se faisaient face sans un mot, leurs armées bien organisées, leurs rangs bien propres. Seuls les battements de cœur incessants des soldats résonnaient à présent dans ce lugubre décor. Lorsqu'il apparut, plein de force et jaugeant d'un regard satisfait les armées adverses, tous savaient que la bataille ne tarderait pas à débuter.

Guerre, tel était son nom, tel était celui qui sonna la bataille des rois.

La charge fut sonnée après que chaque capitaine, chaque général ou chaque roi ai donné ses ordres. Dans cette lutte pour la survie même du peuple des vivants, seul l'espoir et la détermination sauveraient les âmes de tous ces soldats. Divers chants se firent entendre, divers ordres fusèrent et les belles armées bien rangées se dispersèrent parmi leurs assaillants. Désormais, seule une chose comptait, survivre, protéger ce qu'il restait du peuple des vivants de la folie d'un Dieu sans cœur.

Sur les abords du fleuve, front ouest.
L'armée Astorg étant la seule à posséder une flotte suffisante pour prendre la mer par le fleuve, elle s'occupait donc du front ouest. Joris se démenait auprès de sa chère Kriisten pour repousser encore et encore les armées ennemies. Les Templiers quant à eux, étaient répartis de façon à protéger l'arrière et à prendre de face, avec l'armée Amazone, les Erathiens. Jiven avait décidé de ne pas mélanger les deux armées aux habitudes de combat trop différentes pour s'accorder, de ce fait, les Templiers étaient du côté ouest, et les Amazones, du côté Cydien, à l'est. Alors que Joris était en plein combat contre un de ses adversaires, Kriisten ne dut son salut qu'à l'intervention avisée de Jiven et d'Astrée. Jacen pour sa part, avait refusé de laisser son vieil ami seul. Leur trio avait déjà été brisé par la mort de Celyween, il ne tenait à en perdre un autre. Quel dur choix surement pour le soigneur que de laisser sa femme en arrière !

[ Vous pouvez jouer Kriisten en PNJ. ]
[ Les règles : ICI ]
[ Bon jeu ! ]

Accepter que son rôle soit plus important que ses convictions.
Il était le mari qui ne pouvait protéger sa femme.
Il était le père qui ne pouvait sauver sa fille.
Lorsqu'il était redevenu Templier, il avait comme tous ses frères et soeurs juré de se fermer à la partialité, la prise d'intérêt. A l'époque, il n'était plus ni père ni époux, il n'avait plus rien mis à part le Temple et Jiven, son ami. Mais aujourd'hui, tout lui était revenu, et même plus! Son amour, son ainée, sa cadette cachée et des enfants à naître. Tout ce qui faisait qu'un homme, pour lui, devait se battre pour.
Mais il avait un engagement. Le Temple jamais ne l'avait trahi, il devait tenir sa place et son rang. Laisser sa femme, enceinte, à l'arrière du front. Laisser ses filles, fragiles, introduites dans l'antre du mal. Risquer de perdre la vie, perdre la leur, car tout ceci les dépassait tous n'était pas la décision facile, mais c'était la bonne. Même s'il n'accepterai jamais le fait qu'Eléa s'aventure seule en territoire ennemi, il n'avait aucun moyen de la retenir, il le savait. Entrer dans de vaines disputes qui auraient minées le moral de sa famille au moment le plus important de leur vie n'était pas dans son rôle de père. Il souhaita bonne chance à son ainée, mais la doubla du soutien de son élève, la personne en qui il avait, finalement, le plus confiance.

Alors qu'il porta la main à sa ceinture, sa pierre runique diffusa sa chaleur dans sa paume. Près de lui, il savait son ami Jiven prêt à charger. Encore et toujours ce courageux compagnon, terrible bretteur au cimeterre, implacable meneur. C'est à lui qu'il s'adressa avant le premier coup de sabre:

"Celyween m'a dit un jour que seuls ceux qui ont peur méritent de se battre. Elle disait que tu n'avais jamais peur, et que c'était pour cela que tu étais dangereux."

Puis il posa ses yeux sur lui. Jacen était un piètre combattant: mais il savait qu'il pourrait sauver son ami plusieurs fois avec son don médicinal. Et c'était son objectif aujourd'hui.

"Comme au bon vieux temps?"

Jiven n'avait pas toujours été un sain ni quelqu'un de tolérant et calme, bien au contraire, il avait connu dans son enfance les travers les plus sombres de l'existence humaine. Pour lui, devenir Templier avait été une réelle aventure et sa solution salvatrice, sans son maitre, jamais il ne serait devenu l'homme responsable qu'il était aujourd'hui. Son éternelle tolérance, sa patience à toutes épreuves qui lui avait permis de surmonter de nombreuses épreuves, son calme, son tact ainsi que son charisme lui avaient souvent sauvés la vies ainsi que celles de ses compagnons. Aujourd'hui, la seule chose que regrettait Jiven dans sa vie, en ce jour où il fallait se repentir, n'était pas ses crimes. Ni la mort de sa jeune sœur, ni la perte de ses parents ou encore, les sombres pensées qui l'habitaient parfois, Jiven regrettait simplement que ses qualités, si nombreuses étaient-elles d'après les autres, n'aient pu être utile à l'être qu'il aimait le plus. La tête et le cœur avaient été amputés d'un bras et son être, de sa moitié. Pourtant, Jiven s'était vite rendu compte qu'il n'avait pas décidé de prendre part à ce combat pour lui, pour sa vengeance comme par le passé, mais bel et bien pour l'avenir. Dans les yeux de son fils, Jiven avait su trouver la vérité.

Le Templier s'était préparé avec une certaine impatience. En général, seule Celyween aimait les combats, Jacen et lui préférant surtout la négociation dans laquelle il semblait exceller. Jiven n'était certes pas un tacticien de renom, mais il parvenait toujours à s'en sortir, à tirer ses amis du pétrin tout comme ils le faisaient pour lui quand les choses tournaient mal. Si Jiven était impatient en ce jour de bataille, ce n'était pas de se battre, mais d'oser imaginer se battre sans son bras. L'elfe décédée, leur fin trio en était démembré, meurtri même.

Pourquoi Jiven se trouvait-il là, sur le champs de bataille, aux côtés de Templiers qui sans aucun doutes ne verraient pas de nouveau le soleil se lever. Pourquoi avait-il décidé de mener les siens sur ce terrain alors qu'il savait pertinemment que peu d'entre eux reviendraient et gouteraient aux joies de la victoire ? Certes il n'avait pas été le seul à prendre cette décision et finalement, sa voix n'avait que peu compté dans la balance mais il avait été chargé de négocier avec les grands de ce monde et peut-être une autre solution aurait-elle pu sauver les âmes de ses jeunes gens. Mais ils étaient tous prêts à mourir pour préserver le futur de leur monde et Jiven l'avait bien senti. Touchant rapidement par l'Esprit chaque Templier présent, le directeur avait pu sentir leur détermination, leur peur également mais surtout leur foi féroce de vouloir préserver les lendemains qu'ils espéraient tous meilleurs. Ce fut à ce moment là que Jiven se rendit compte de la raison de sa présence sur le champs de bataille, dans cette guerre. Jiven était là pour préserver la paix, parce que tel était son rôle en tant que Templier même s'il avait eu tendance à l'oublier ses derniers temps, perdu qu'il avait pu être dans la souffrance qu'était de perdre ses parents et sa femme. En regardant son fils ce jour-là, Jiven avait compris le vrai rôle d'un Templier, la paix. Il fallait la guerre pour apporter la paix, pour que les générations futures connaissent le calme, pour que son fils connaisse la vie plutôt qu'embrasser la mort. Ce fut donc sereinement que Jiven enfila une armure légère, n'entravant en rien ses mouvements. Il pria en silence le Bénu pour lui donner la force nécessaire de combattre et sortit de la tente.

Les minutes ou les heures qui s'écoulèrent avant que la bataille ne commence importèrent peu, tant et si bien que Jiven les oublia.

La seule chose dont le Templier se souvenait était d'avoir effleuré l'esprit de chacun de ses soldats de la paix par l'Esprit. Par ce simple geste mental, qui valait tous les discours du monde, il avait tenté de leur apporter le courage, la force et la détermination qui l'habitaient. Il était un bon orateur certes, on le lui avait toujours dit, mais il ne tenait pas à leur offrir des mots sans valeur, sans âme. Le combat qui allait se dérouler serait sans doutes leur dernier et il était inutile aux yeux de Jiven de leur mentir ce fut sans doutes pour cela qu'il préféra leur insuffler son propre courage par cette méthode.
La charge serait pour bientôt et le coeur de Jiven s'emballait à cette idée. Si ce combat était également son dernier sur cette terre, il tenait à le mener jusqu'au bout, non pas par vengeance, mais pour les autres, pour l'idéal qu'il avait embrassé en devenant Templier. Jiven prit son arme dans sa main sans doutes pour la dernière fois. Sans vraiment y réfléchir, il anima la lame de cette dernière, observant avec nostalgie la lueur violette qui en émanait. Jiven avait précisé à son vieil ami Jacen que s'il venait à mourir, son dernier souhait serait de vivre l'éternel aux côtés de sa main, arme à la main. Le Templier posa un regard sur son compagnon de toujours, son plus fidèle et précieux ami, il fut alors étonné de voir que Jacen en faisait de même. Sa réplique l'amusa, lui rappelant au combien sa femme avait su être dans le vrai.

« Celyween avait bien souvent raison sur mon compte. J'avais peur de la perdre sur chaque champs de bataille, dans chaque combat qu'elle menait, seule ou à nos côtés. Désormais, je n'ai plus à avoir peur. »

Jiven posa son regard avec une certaine compassion sur Jacen avant de reprendre :

« Nous nous battons aujourd'hui pour le futur de nos enfants, c'est tout ce qui compte n'est-ce-pas mon vieil ami ? »

Jiven avait senti la présence de son fils, Aerin, sur le champs de bataille. Il savait l'enfant pertubré mais il savait également que si son destin était de mourir, il devait l'accepter. De toute façon, le petit garçon était trop loin pour que son père puisse agir et il savait se débrouiller. Jiven ferma les yeux un instant, offrant à son fils les pensées les plus calmes et les plus sincères qu'il avait. S'il venait à le perdre, il ne s'en relèverait peut-être pas mais dans tous les cas, il ne pourrait le sauver et le protéger qu'en se battant. Avec un sourire, Jiven accueillit la dernière réplique de Jacen avant de répondre avec calme :

« Comme au bon vieux temps, la tête, le bras et le cœur. »

[Pour se mettre dans l’ambiance… Youtube > Vangelis Conquest of Paradise > 3° lien. Et pour vous donner un peu une idée de ce qui a accompagné mon texte… Youtube > Top ten epic songs > 1° lien ^^.]

Jamais il ne s’était senti autant à sa place qu’à ce moment précis. Là, au cœur de la bataille. Aux côtés de Vlad et de ses Compagnons d’arme. Dos à dos avec sa Reine.
A la fin de toute chose.

Parce que la victoire ne tenait qu’à un fil. Si fin qu’il semblait presque irréel, alors que les hordes d’Erathiens déferlaient sur leurs faibles défenses. Décrépis. Comme sortis d’une autre époque.

Les Compagnons n’honoraient pas une quelconque allégeance envers une alliance précaire, faite dans l’urgence, et qui retenaient un bon nombre de combattants sur ce champ de bataille. Tout Azthia était venu, certes. En grande partie grâce à la clairvoyance exceptionnelle de la Reine Amazone qui avait su mettre de côté sa fierté légendaire en pactisant avec Cydonia et qui avait même réussi à rallier les deux cités rivales, leur haine réciproque et ancestrale, sous une même bannière. Qui aurait cru que Cydiens et Astorgs pouvaient ignorer leur orgueil et se battre côte à côte ? Contre un même ennemi ?

Joris était fier d’une telle alliance. L’union fait la force. Et il aurait été terriblement regrettable de refuser de se mélanger aux Cydiens au nom de rancœurs et rivalités ridicules. Joris était fier de se battre au milieu d’Azthiens, quelque soit leur origine, leur race, leur langue. Joris était fier d’entrer dans l’Histoire. Cependant les motivations des Compagnons étaient à la fois bien plus simples et plus compliquées que le désir de faire partie de la bataille qui allait marquer leur Age. Leur motivation avait un nom.

Kriisten.

Si belle dans son armure de cuir. Si sauvage, sabre à la main, toutes griffes dehors. Si charismatique, si noble. Si fière.

Non les Compagnons n’honoraient pas une quelconque allégeance envers une alliance précaire. Ils étaient là pour Elle. Pour la défendre quoi qu’il arrive. Pour la soutenir, dans ce bras de fer monumental entre les peuples libres et les armées de la mort.
Jusqu’à la fin.

Kriisten et Joris formaient un incroyable duo. Aussi agiles que des félins, épée et sabre volaient, tranchaient, paraient. Tuaient. Dos à dos pour protéger leurs arrières, ils faisaient le vide et un cercle déserté par toute trace de vie commençait à les entourer tandis que toujours plus de corps inanimés tombaient à leurs pieds. La Reine et son Capitaine formait un couple plus dévastateur que jamais. Ils semblaient danser au milieu du champ de bataille, véritables feux follets insaisissables. On ne saurait dire qui menait, tantôt l’un tantôt l’autre. Ou tout simplement les deux. Ils tournoyaient avec grâce et une synchronisation parfaites à faire rougir les meilleurs artistes de honte et leur danse, à la fois mortelle et sensuelle, respirait un sentiment qui rendait possible une telle prouesse. La complicité.

Les Compagnons accomplissaient aussi un travail remarquable, prenant exemple sur leur Reine et leur Capitaine. Vlad et Hannah veillaient sur Joris non loin de là, chacun motivé par une raison qui leur appartenait. Ils avaient perdu de vue Annabeth, Keziah et Chiko et avaient laissé Ian et son archer dans les rangs amazones. Et plus ils se dispersaient, plus ils perdaient de l’avantage sur leurs ennemis. Alors qu’un premier Compagnon tombait, une aide précieuse surgit à leurs côtés. Et même si ces deux gars parlaient cydien, ils ne se firent pas prier ! Surtout lorsque l’un d’eux sauva la vie de leur précieuse Reine.

Joris leur adressa un signe de tête respectueux. Il n’avait ni l’énergie, ni le temps de se perdre dans des discours sans intérêt. D’autant plus qu’il n’était pas sûr d’être compris.

C’est ainsi qu’Astorgs, Cydiens et Almers se mélangèrent.
Tu vois Azael… En voulant semer la discorde et la destruction au sein du peuple azthien, tu n’as réussi qu’à les unir.
Ensemble ils vaincront ta perfidie. Sois-en sûr.

[Je me suis fait plaisir sur la relation Kriisten/Joris si je vais un peu loin vous pouvez me reprendre.]

Des mèches mordorées barrèrent le visage de l’Astorg qui les rejeta en arrière pour faire courir son regard vairon sur le champ de bataille. En retrait par rapport à Neferâtâ, sa Capitaine qui hurlait des ordres à ses troupes elle n’en avait pas moins bandé son puissant arc d’une taille impressionnante et qui semblait briller de sa propre lueur à l’aube de ce nouveau jour. Une voix lui souffla un « peut-être le dernier » mais elle la fit sortir de son crâne en se concentrant sur sa supérieure Almer qui écrasait de son charisme la plaine et la moindre de leur crainte en la remplaçant par celle que chaque membre des Pluies avait instinctivement quand ils s’approchaient d’elle. Dans son regard vindicatif alors qu’elle se tenait droite et fière sur le monticule de pierre où s’étaient perchés les archers, chacun croyait lire un « Discréditer mon enseignement sacré devant les autres nations et vous n’aurez plus l’occasion de tenir un arc » et… chacun se le tint pour dit. Enfin Neferâtâ avait fâcheusement tendance à démontrer la valeur de ses précieux templiers à presque toutes les autre divisions combattantes seuls les soigneurs et les diplomates étaient épargnés mais à Ankdor la concurrence était bon enfant et les autres Capitaines appréciés la dévotion de l’Almer vis-à-vis de ces troupes surtout qu’ayant fêté ses quarante-trois ans dans l’année, c’était la doyenne des Capitaines et la rumeur courait qu’elle voulait prendre sa retraite et profiter un peu plus de la vie et des siens. Rumeur qui n’était pas pour enchanter l’Astorg qui avec son charisme de canne à pêche et sa tête de porte de prison n’était pas franchement à même de dominer son prochain comme le faisait Neferâtâ mais par son manque de confiance en elle, la vice capitaine ne se rendait pas compte que chacun des templiers de l’unité reconnaissait son talent indéniable en tant qu’archère et par la même malgré son âge et son silence sa légitimité en tant que Vice-Capitaine.

Dans les rangs des Templiers, au fur et à mesure que la tension grandissait parmi les rangs les autres peuples d’Azthia purent voir une multitude de lame, de lance, de hache ou encore en retrait de flèches s’illuminaient formant un véritable parterre polychromes et lumineux qui étaient synonyme de leur force nées de la cohésion des Templiers, quelque soit leur origines, quelque soit leur erreurs passées. Unis. Comme les peuples d’Azthia d’ailleurs et en tournant la tête vers les autres assemblées notamment celle des Cydiens, la templière s’étaient demandait comment on avait pu convaincre les vaillants Astorg de combattre auprès de ses freluquets de Cydonia mais les troupes avaient été rapidement au courant de la réunion qui avaient eu lieu entre les dirigeants et à laquelle Jiven et Jacen avaient participé. Cersei n’en avait pas eu vent d’ailleurs et partie en mission qu’elle était pendant ce laps de temps et à son retour Neferâtâ entre deux entraînements lui avaient appris la nouvelle (avec beaucoup de subtilité bien entendu).

La Pluie réajusta son armure, craqua son cou et en bref fit tout ce qu’elle trouvait pour passer le temps avant le début des hostilités. Ironie du sort, les archers n’avaient pas franchement à privilégier les acrobaties ou ce type d’attaque et portaient contrairement à certains danseurs de guerre des armures plus lourdes bien que les rangers avaient tout intérêt en règle générale de prendre leur jambe à leur coup si le danger se rapprocher trop. Cersei fut tirée de ses pensées par une présence dans son esprit qu’elle aurait reconnu d’entre milles et elle entendit au bruit des côtes de mailles et des casques que nombreux étaient ceux qui avaient tourné la tête vers leur Directeur. L’astorg s’attendait à un discours, à un truc qui les ferait croire que courir dans le tas et voir leur probabilités de survie décroître de façon exponentielle était la meilleure chose à faire mais il n’en fut rien et Cersei regretta que le Directeur n’ait pas parlé à ses hommes. L’Esprit était une chose, les mots en étaient une autre et la fervente guerrière qu'était l'Astorg avait des mœurs qui différaient de celle du Temple. Ce dernier se contenta d’échanger quelques mots avec le soigneur à ces côtés.

Et la bataille commença. Suivant le commandement de la Dame des Pluies, les templiers encochèrent flèches après flèches, inlassablement faisant fondre sur leur ennemi une pluie dévastatrice, mortelle. Les peuples, tous, se jetèrent les uns après les autres dans la mêlée, inlassablement et devant cette union soudaine Cersei ne put s’empêcher de penser que c’était comme si Tamawa avait accueilli en son sein tous les peuples d’Azthia. Mais là ou les bardes chanteraient l’amour et le pardon, l’Astorg ne voyait qu’une passade. Pessimiste, peut-être mais elle était persuadée qu’une fois Azael disparu les Azthiens s’empresseraient de refaire couler le sang, pour des offenses, pour l’honneur… Pour des broutilles.
Parce que c’était humain. Parce qu’ils étaient humains. Ce n’était pas même pour des histoires de tolérance, c’était juste que chacun défendrait sa patrie exactement comme les peuples défendaient Azthia aujourd’hui. C’était inéluctable.

Avant même que les premiers rangs Azthiens percutent ceux Erathiens, des centaines d’entre eux étaient tombés sous le feu nourri des Sentinelles, des Pluies et des autres archers. Heureusement son arc, Ronce avait de quoi faire en vue du nombre de flèches que chacun avait apporté, des carquois phénoménaux étaient posés à leur pied alors qu’un, plus étroit et moins remplie étaient accrochés à leur taille au cas où a Capitaine décide de faire se déplacer les premières lignes.
Une nouvelle flèche vint se planter dans l’œil d’un Erathien, avant qu’elle n’aperçoive une crinière qu’elle connaissait bien.
Kriisten. Visiblement sa sœur n’avait pas changé, elle devait être une des seules dirigeantes à s’exposer en première ligne pendant un combat. Pas forcément malin me direz-vous lorsqu’on sait que la Kriisten en question n’a toujours pas d’héritière mais elle savait sa sœur aussi fière que têtue et dévouée et pas franchement du genre à louper un affrontement quelqu’il soit.
Avisant un Erathien qui s’approchait d’elle, Cersei encocha deux flèches à son arc qui allèrent se figeaient dans sa gorge alors que Jiven lui portait lui aussi un coup d'estoc. Ce qui n’empêcha pas l’Oblat de tourner la tête vers sa sauveuse et lorsqu’elle aperçut sa cadette, un sourire carnassier s’étira sur ses lèvres lui adressant un clin d’œil avant de retourner dans la mêlée. Parce que c’était cela Kriisten, se foutant parfaitement d’un statut de bâtard ou d’une si longue séparation. C’était un cœur, un cœur dont chaque pulsation était dédiée à Storghein.

La tête, le bras et le cœur, leur groupe avait toujours été soudé et même en l'absence de Celyween, Jiven savait parfaitement que leur groupe mutilé s'en sortirait. A l'époque déjà, il était celui qui échafaudait les plans, Jacen les soignait et Celyween frappait, froide et précise cependant aujourd'hui, l'homme savait qu'il n'en serait pas ainsi, outre mener les troupes de Templiers, Jiven aurait également à se battre, non pas seulement pour lui-même mais également pour Azthia tout entier et pour les générations futures. Le Templier savait que nombreux seraient ceux qui tomberaient au combat et c'était par respect qu'il avait préféré ne pas faire miroiter n'importe quoi à ses Templiers en leur offrant un discours digne d'un roi. L'Esprit était leur force, il avait voulu le leur montrer et espérait que le message soit passé. Avoir Jacen à ses côtés rassurait Jiven de sorte qu'il ne chercha pas à savoir qui d'autre se battrait avec lui. Lorsque l'assaut fut donné, Jiven fonça en direction des rangs ennemis sans plus se préoccuper que de combattre, d'ôter des vies au nom de la paix, de pourfendre pour sauver ce qui pouvait encore l'être de leur cités et de leurs vies.

Le maitre Templier était quelqu'un de doué, on le lui avait toujours dit dans son enfance mais il avait également compris avec l'âge qu'être particulièrement bon dans un domaine ne signifiait pas que l'on ne pouvait pas trouver meilleur ou encore, que l'on était parfait et infaillible. Aussi, Jiven s'était entrainé à se perfectionner et il avait trouvé son propre style artistique de combattre. Outre son cimeterre, l'homme avait développé un combat axé sur l'illusion, faisant croire à des ennemis trop pressés et peu attentifs qu'il se trouvait devant eux alors qu'il était de côté ou derrière eux. Les années lui avaient permis de se perfectionner dans cet art et il allait lui être particulièrement nécessaire.

Les premiers adversaires furent violents, et Jiven avait beau sonder leur Esprit, il ne trouvait rien. Le néant semblait avoir pris possession de leur corps et cela déstabilisa l'espace d'un instant l'homme. Jiven se souvint qu'ils n'étaient plus qu'un corps sans âme mais malgré cette information, il lui était étrange de ne pouvoir rien percevoir venant d'eux. Néanmoins, cela avait un avantage songea-t-il, celui notamment de ne pas avoir trop de scrupules à les attaquer ou encore, à les tuer. Le premier Erathien tomba alors que Jiven venait à peine d'activer sa propre lame. Un Templier plus jeune et plus habile venait de lui porter une aide précieuse et il remercia du regard son jeune élève, Evenor.

« Comme au bon vieux temps » ne put-il s'empêcher de dire à l'attention de Jacen qui le suivait de près.

Les deux vieux amis avaient prévus de combattre ensemble, de parer ensemble aux éventuels risques mais Jiven savait que son co-directeur était moins talentueux au combat, son don formidable consistait à soigner. Chacun avait ses qualités et ses défauts et si Jacen devait soigner, Jiven serait le poings qui le protègerait. Instinctivement, il se plaça devant son ami et engagea le combat, faisant apparaître et disparaître sa lame tour à tour lorsqu'il devait esquiver puis attaquer.

L'homme parvint rapidement à se frayer un chemin sur dans les rangs ennemis sans plus se préoccuper des autres, seule la victoire qui apporterait une paix certaine l'obnubilait. Jiven usa de l'illusion pour se défaire d'un ennemi, n'hésitant pas une seule seconde à lui porter un coup fatal tandis que ce dernier frappait dans le vent. Jiven se retourna et remarqua alors qu'il avait percé un peu plus loin qu'il ne le pensait les lignes ennemies de sorte de trouver dans l'armée Astorg des alliés insoupçonnés. Le combat reprit alors même qu'il n'avait jamais cessé que quelques secondes, lui permettant d'essuyer sur son bas le sang frais qui coulait de sa lame runique. Il coupa nonchalamment un bras, permettant sans le savoir de sauver la vie de l'Oblat, continuant à donner un coup ici et là tantôt pour aider un allié en détresse, tantôt pour sauver sa propre vie. D'instinct, l'homme avait décidé de rester près de la belle Kriisten lorsqu'il l'avait reconnu et de son Capitaine, Joris. Ils étaient de loin les personnes les plus importantes à protéger, et leur vie ou tout du moins celle de l'Oblat, étaient plus importantes que sa propre existence. Jiven aurait été incapable de dire combien de temps le combat avait duré pourtant, lorsqu'il frappa d'un coup d'un seul après avoir paré l'épée massive de son ennemi et que sa lame runique ne mordit que de l'air, Jiven comprit que la bataille était terminée. Déjà, quelques cris de victoire se faisaient entendre derrière lui ou encore, à l'autre bout du champs de bataille. Petit à petit, l'armée Erathienne s'envolait en poussière et l'homme ne put qu'être soulagé de constater qu'ils avaient remporté la victoire.

[ Je me suis permis de ne pas évoquer le passage de Cersei dans lequel elle tue l'ennemi de Kriisten avec une flèche, en effet, dans mon esprit, soit Jiven aurait pris la flèche parce qu'il est loin d'être petit et qu'elle a visé la gorge de notre ennemi, soit il aurait reçu du sang qui l'aurait aveuglé. J'espère que ma décision ne fâchera pas Cersei, ce n'est pas le but, d'autant que j'ai peut-être ma compris ce qu'elle a dit et si vraiment c'est le cas, j'éditerai mon post pour m'accorder au sien! ]

Désengagés : Joris, Jiven, Astrée, Jacen

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