Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [151 D-P]Les Pleurs d'une soeur (fini)

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Lieutenant
Elyncia
Elyncia
Masculin Nombre de messages : 1055
Âge : 34
Race et âge : Cydienne - 33 ans
Cité : Erathia
Métier : Gladiateur

Feuille de personnage
Compétences: Spécialisation du combat à la lance, Acrobatie, Ambidextrie
Compétences bonus: Spécialisation du combat à la lance (Jinmen); Combat à mains nues Jinmen
Réputation :
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[151 D-P]Les Pleurs d'une soeur (fini)
   [151 D-P]Les Pleurs d'une soeur (fini) EmptyLun 1 Aoû - 8:53

Tout était encore flou dans son esprit si bien qu’elle ne savait plus où elle était, ni ce qu’elle faisait. La belle lancière était tout simplement perdue dans une brume épaisse qui voilait son regard terriblement absent. De chaque côté, Kashya et Adrëan lui tenaient la main, avançant eux aussi, silencieux. Seul le froissement de l’herbe sous les pas de la procession était perceptible, ainsi que quelques sanglots étouffés. Mais tout cela, elle ne s’en rendait pas compte.
Qu’il était loin son sourire d’enfant, celui qu’elle arborait en sentant sur elle l’éclat de lumière que voulait bien lui apporter des cieux d’un bleu éclatant de clarté. Oui il était loin, car aujourd’hui son ciel était gris et pluvieux, pleurant sa douleur, meurtrissant les cœurs, fatiguant son âme et son corps qui refusait de se souvenir de ces derniers jours.

Depuis la Grande Bataille, Elyncia n’était pas sorti du grenier, s’y étant réfugiée, pour s’imprégner d’une tranquillité obscure et reposante. Elle avait besoin d’être seule, abandonnée, s’imaginer flotter dans un néant ballotant, berçant. Elle avait besoin de cette anesthésie pour son cœur qui avait mal, et pour sa tête qui ne supportait plus de voir le jour s’écouler en un cycle normal. Tout c’était arrêté pour elle, si bien qu’elle ne savait plus qui se trouvait dans la « boite ». En vérité, elle ne voulait pas se souvenir.
Elle souhaitait juste se réveiller, raconter son cauchemar à ses parents, à Kashya, à ses frères qui la prendraient dans leurs bras pour la rassurer. Mais elle ne rêvait pas et Guy ne serait plus là pour la serrer contre lui et lui murmurer qu’elle était la meilleure, ou de ne pas s’en faire.
Ses jambes tremblèrent et son esprit vacilla quelques secondes, juste le temps d’un déséquilibre que se contenta de freiner son ainé qui la retint alors qu’elle trébuchait. Elyncia ne releva point son regard vers lui, ne pouvant alors voir l’expression d’inquiétude qui grossissait ses traits, ni la trace laissée par le roulement de ses larmes.

Une douce brise siffla dans son dos, mais son corps d’ordinaire fébrile ne montra aucun signe de frissons. Elle était juste une suiveuse dans cette chaine qui progressait au rythme des blessures de l’âme jusqu’à la dernière demeure d’un héro que les légendes ne citeront jamais autrement que comme l’un de ceux qui sont tombés.
Une mélopée s’envola péniblement de la bouche d’Eléonore accompagnée par Ealya, complainte mélodique coupée par la retenue de la souffrance d’une sœur qui a toujours été bienveillante et d’une fiancée aimante. Edouard n’était pas loin des deux femmes, au cas où. Elles se tenaient fières et fortes tandis qu’Elyncia avançait toujours le regard vide.
Lorsque le cercueil toucha le sol, attendant que l’on prépare les cordes, Kashya tomba à genoux, lâchant tout ce qu’elle avait retenu jusqu’à présent. Quelques gouttelettes bruinèrent, recouvrant l’ébène vernis d’une fine pellicule d’eau, froide comme la mort. Adrëan serra la main de sa petite sœur, qui commençait à pleurer sans même s’en rendre compte. Les cordes étaient prêtes.

Ce n’est que quand le cercueil de bois commença à descendre dans le trou creusé dans la terre qu’Elyncia revint à la réalité. Elle porta ses mains tremblantes jusqu’à son visage, mouillé par la pluie et les larmes. Elle hoqueta dans un sanglot avant de pousser un cri teint d’un désespoir d’où venait poindre une couleur de deuil. Son frère la saisit, l’amenant avec sollicitude contre son torse, lui caressant machinalement les cheveux alors que les ongles de la jeune femme s’enfonçaient dans son dos. Mais il ne broncha pas, ni ne dit mot. Il se contenta de la protéger de son étreinte réconfortante en ce jour sombre pour la famille Farëa.

La terre claqua sur le bois, annonçant le début de son grand-voyage, à lui, son frère qu’elle aimait tant. Elle murmura d’abord quelque chose d’inaudible mais Adrëan imaginait bien ce qu’elle pouvait se dire. Il lui déposa alors un baisé sur le front avant d’assurer une étreinte encore plus forte alors que la militaire déversait des flots de larmes.


- Il était heureux, tu sais ? fit Adrëan la voix tremblante d’émotion.


La jeune femme acquiesça en hochant la tête de haut en bas, serrant son frère au point de lui couper la respiration. Elle savait maintenant que Guy ne reviendrai plus, qu’elle ne pourrait jamais plus le taquiner, ni-même s’allonger près de lui pour regarder les étoiles en discutant. Guy était mort.
Cette pensé lui souleva le cœur, puis elle s’écroula de fatigue dans les bras de son frère, sous les yeux de Gabrielle qui l’observait de loin, n’osant imposer sa présence à toute une famille en deuil, malgré l’importance qu’elle avait pour Elyncia qui désirait plus que tout l’avoir à ces côtés.

Elle ne rêva ni ne fit de cauchemars. Lorsqu’elle se réveilla, elle était dans sa chambre, blottie dans les bras de Kashya. La jeune femme avait sans doute veillé sur elle durant tout le temps qu’elle avait dormi avant de s’endormir à son tour. En regardant par la fenêtre, elle constata que le soleil venait tout juste de se lever. Elle avait dormi un peu plus d’une quinzaine d’heures.
Elle se dégagea alors de l’étreinte de son amie, prenant sa robe noire, qui lui avait été retirée la veille, sur la chaise à côté du lit et s’habilla silencieusement avant de sortir de la chambre. Elle descendit ensuite les escaliers menant au rez-de-chaussée. L’auberge était silencieuse malgré la présence des habituées, assis aux tables comme toujours. Quand Elyncia apparut à la sortie des marches, quelques regards se tournèrent vers elle et elle ne put voir que des yeux emplis d’une compassion sincère mais écœurante dont elle n’avait pas besoin, dont elle ne voulait pas ; c’était déjà suffisamment dur comme cela. Elle se dirigea alors rapidement vers la porte de sortie, passant devant les yeux de Leila, la serveuse que sa mère avait engagée après le départ d’Eléonore. L’elfe l’a laissa partir, sans essayer de la retenir, car elle savait bien qu’Elyncia n’était pas du genre très coopérative et ce encore moins dans ce contexte.
Une fois hors de son foyer étouffant, elle se mit à courir, séchant quelques larmes qui commençaient à monter jusqu’à ces yeux rougis par le chagrin. Elle voulait fuir ce climat oppressant et dans sa hâte, elle percuta quelqu’un. Homme ou femme, elle ne prit même pas la peine de s’en soucier et murmurant un vague « désolé » elle continua sa course folle qui la mena inconsciemment jusqu’au cimetière. Ce n’est qu’une fois au milieu des tombes qu’elle s’en aperçut mais la cydienne ne fit pas demi-tour. Le silence qui régnait en ce lieu était d’un calme reposant et thérapeutique. Elle se laissa donc aller, passant dans les rangées, scrutant au passage les pierres tombales en marbre. La plupart des noms lui étaient inconnus mais certains lui rappelaient vaguement quelque chose. Surement en avait-elle entendu parler comme ça par des collègues, ou par son capitaine. En voyant le nom d’Elyfed, elle s’arrêta et s’agenouilla devant la tombe passant sa main sur la pierre froide. Il s’agissait de celle du fils de son supérieur, Niyam, tombé lors d’une embuscade de bandits dont elle fut la seule survivante. Elle se souvint avoir été à l’aise en combattant à ses côtés, comme s’ils avaient toujours combattu ensemble. Si seulement elle n’avait pas été blessée, elle aurait surement pu le sauver.
Sentant sa gorge se serrer, elle lui adressa une prière silencieuse avant de reprendre sa marche.

Elle continua ainsi jusqu’à arriver au moment qu’elle redoutait un peu. Elle se retrouva à l’endroit où les tombes étaient encore fraiches et elle savait que la première qu’elle trouverait serait celle de son frère. Elyncia se rendit devant la tombe de Guy avant de s’agenouiller, caressant tendrement le coffret de marbre blanc sur lequel reposaient quelques roses. Deux grosses larmes roulèrent le long des joues délicates de la lancière. La douleur dans son cœur était moins lancinante que la veille, mais elle était toujours là, lui faisant un mal de chien.
Entendant le tonnerre gronder dans le ciel, elle leva les yeux vers les nuages gris qui couvraient le ciel. Point de couleur bleu aujourd’hui, juste des compagnons impalpables chargés de larmes qui commencèrent à tomber délicatement en une petite pluie qui caressait son visage. Et la jeune femme y trouva un certain réconfort, regardant les lueurs de la foudre comme s’ils avaient été des gestes tendres de la part de Zéphyr.
Silencieusement, elle joignit ses mains, le regard toujours tourné vers le ciel, puis elle pria, car elle le savait, seul Zéphyr pourrait calmer sa douleur et sa colère. Elle ne pouvait s’empêcher de haïr les Erathiens pour ce qu’ils lui avaient pris et qu’elle ne pourrait récupérer. Alors elle chercha du réconfort dans ses paroles :


- Donne-moi juste un moment à travers tes yeux, un moment pour être plus que ce que je ne serrai jamais. Donne-moi juste une seconde pour toucher ce que je ne possèderai jamais. Laisse-moi compter ces sentiments d’amour que je ne partagerai et montre moi ta compassion dans l’obscurité de ce monde. Je donnerais tout pour un aperçu de tout ça, je donnerai tout pour être à ta place, mais je ne le peux. Alors s’il-te-plait, veille sur mon frère à ma place. Veille sur son âme et apaise ses craintes par le fracas de la foudre et par le bruit des goute d’eau qui s’écrase sur le sol. Je ne t’ai jamais rien demandé de tel avant alors je t’en supplie, répond à cette prière…


Elle se sentait faible, à tel point qu’elle ne savait pas comment elle avait fait pour ne pas s’écrouler sur la tombe de son frère. Elle était restée à genoux, les mains jointes mais sa tête s’était baissée pour regarder le coffret de marbre. C’est alors qu’une brise se leva, et elle entendit sa voix dans un murmure. Le vent lui avait porté sa réponse et Elyncia pensa rêver à cet instant. Zéphyr avait compris sa douleur et il venait lui promettre que Guy ne serait pas seul. Alors elle pleura de joie, peu importe si elle hallucinait à cause de la fatigue. Et tendit qu’elle pleurait, elle sentit quelque chose éclater en elle et les nuages se dispersèrent, laissant passer quelques filets de lumières qui l’enveloppaient d’une chaleur salvatrice. Mais il n’était pas encore temps pour elle d’avoir ce bien-être.
Elle brandit alors les bras vers le ciel qui devint noir, déversant une pluie d’éclair dans les plaines, et la brise se transforma en violentes bourrasques. Elle orchestrait le finale d’une symphonie de tristesse.

[Désengagé]
[Pour la prière à Zephyr, je me suis inspiré des paroles de Concealling Fate Part Four – Perfection de TesseracT
Il s'agit d'un post pour obtenir Faveur Divine de Zéphyr]
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