Le printemps renaissait des ses cendres sous les pas lourds des armées, déterminées, qui avançaient en masse vers la cité des ruines. Les dirigeants s'étaient mis d'accord puis il avait fallu convaincre les différents conseils et les soldats de l'intérêt de se regrouper sous une même bannière jusqu'au jour où tous avaient compris que c'était là leur ultime espoir de survie. Le 12 Tombeneige sonnait tel le glas et tous espéraient surement que ce ne soit pas leur requiem de fin. La marche entamée vers la cité du Dieu Fou fut longue pour certains, près de deux jours mais tous arrivèrent finalement à bon port dans la soirée du 13. Les camps furent établis suffisamment loin pour en devenir invisibles des yeux d'Azael et de son impressionnante armée mais sans nul doutes savait-il déjà ce qui se tramait. Ses éclaireurs avaient du le prévenir mais peu importait, il était bien trop fier pour attaquer le premier ou alors, il était bien trop occupé à organiser sa défense. A moins que tout simplement, il ai ignoré la présence des armées grâce à quelques flèches aiguisées. Tel que cela avait été prévu, l'attaque fut lancée le 14 à l'aube, tandis que les premiers rayons du soleil pointaient à l'horizon. Une lumière rougeâtre illumina la scène tandis que tous retenaient leur souffle. Prise en étau mais pourtant stoïque, l'armée Erathienne attendait, son nombre étouffant les rires des plus malins qui pensaient remporter facilement la victoire.

On entendit de l'est à l'ouest de magnifiques discours de motivation, certains préférant remotiver une dernière fois leur troupes. La veille déjà, on avait entendu un Capitaine donner du courage aux troupes de Cydonia, une Femme à ses Sentinelles, une Autre à son armée reconstituée avec peine, un Compagnon et sa Reine aux troupes Astorgs et un Templier à ses compagnons d'armes. Tandis que le soleil baignait d'une lumière qui n'augurait rien de bon le champs de bataille, les deux armées se faisaient face. Les Erathiens étaient stoïques, attendant l'ordre d'attaquer et de tuer. Leurs lourdes armures ne semblaient pas les gêner outre mesure et pourtant, elles paraissaient peu enclines aux mouvements, peu être était-ce là leur seule faille ? Leurs armes d'ancienne époque auraient pu faire sourire si elles n'avaient pas été capables de fendre un crâne d'un coup d'un seul. L'impression de malaise, de haine et de néant qui émanait d'eux était palpable même pour un non Sensible. Leur peau blanche comme la neige de l'hiver passé, relevée par leurs barbes brune presque noir de jais donnaient une impression d'avoir à faire à des cadavres. Cette dernière bataille serait décisive et nul doutes que le sang coulerait. Ces terres arides seraient bientôt abreuvées du sang des braves et de leurs ennemis … L'herbe qui avait poussé partout dans la plaine serait bientôt noyée sous un torrent de sang. Les cours d'eau qui jonchaient la plaine de part et d'autre seraient bientôt à leur tour rassasiés par le liquide poisseux mais pour l'heure, le silence régnait. Les ennemis se faisaient face sans un mot, leurs armées bien organisées, leurs rangs bien propres. Seuls les battements de cœur incessants des soldats résonnaient à présent dans ce lugubre décor. Lorsqu'il apparut, plein de force et jaugeant d'un regard satisfait les armées adverses, tous savaient que la bataille ne tarderait pas à débuter.

Guerre, tel était son nom, tel était celui qui sonna la bataille des rois.

La charge fut sonnée après que chaque capitaine, chaque général ou chaque roi ai donné ses ordres. Dans cette lutte pour la survie même du peuple des vivants, seul l'espoir et la détermination sauveraient les âmes de tous ces soldats. Divers chants se firent entendre, divers ordres fusèrent et les belles armées bien rangées se dispersèrent parmi leurs assaillants. Désormais, seule une chose comptait, survivre, protéger ce qu'il restait du peuple des vivants de la folie d'un Dieu sans cœur.

En plein cœur des troupes ennemies.
L'avancée avait été difficile certes mais peu importait. Les trois jeunes femmes étaient-elles au beau milieu de la bataille ? Sur le front est ? Ou celui de l'ouest ? Une chose était certaine, elles étaient encerclées. Annabeth et Keziah avaient commencées côte à côte, sur le front ouest, tandis qu'Alicia avait pris place aux côtés de l'armée Amazone face à l'ennemi. Comment l'ancienne Compagnon avait-elle trouvé le chemin des deux autres ? Peu importait, elle venait de sauver la vie d'Annabeth qui n'était pas habituée au combat rapproché avec ses flèches. Désormais, seule l'entraide les sauveraient.

[ Les règles : ICI ]
[ Bon jeu ! ]

Une étendue de soldat sans fin noyait l'horizon. Les yeux saphirs de la jeune astorg ne cillèrent pas pour autant. Elle avait juré de protéger leur Reine et leur Cité...Jamais elle n'aurait imaginé qu'un jour cette promesse s'étendrait autant. En ce jour que l'histoire ne pourrait ignorer, toutes les cités s'étaient réunies sous une même bannière, afin d'affronter un ennemi surpuissant, assoiffé de destruction. Qu'il en soit ainsi, il serait servi... Mais qu'il n'ait aucun doute les cités feront tout pour qu'il se noie dans son ivresse.
Les minutes qui précédèrent le dernier discours d'encouragement, lui semblèrent aussi longues que dix éternités. Le coeur battant , les mains presque crispées sur les rennes de Thor, Keziah luttait contre son impatience de se jeter au front. Thor, trépignait littéralement. La tension devenait de moins en moins supportable à mesure que le temps passait. Enfin le signal retentit et l'éternité se fondit en secondes. Deux vagues humaines géantes fondirent l'une vers l'autre , se rencontrant en un effroyable fracas de fer et de cri. La marée humaine ne tarderai pas à se teinter d'un rouge sang.
Keziah fut l'unes des premières à répandre le sang.

Habile cavalière, elle s'était précipitée sans aucune hésitation dans la bataille. Au coeur de la déferlante humaine, Annabeth, une autre membre de l'Ordre des Compagnons, n'avait pas tardée à la rejoindre. Entre le tranchant de la rapière Astorg et la rapidité des flèches elfiques, les deux cavalières formaient un duo efficace. Malheureusement, beaucoup plus tôt que Kez ne l'avait espéré, Annabeth et elles furent séparées par la masse grouillante des soldat. Quelques secondes plus tard, du coin de l'oeil, elle vit Espoir fuir sans cavalier. De rage, la forgeronne poussa un juron tandis que d'un sévère coup de botte, elle fracassa un nez Erathien. La relative position haute que Thor lui offrait,était assez avantageuse: la jeune femme était plus difficile à atteindre et dominait beaucoup plus aisément ses adversaires. Mais sous la pression du nombre grandissant, la position n'était plus si aisée à tenir, et Kez avait de plus en plus de mal à manoeuvrer sur son étalon. Thor dû sentir la faiblesse de sa maîtresse. Pris de panique,l'animal se cabra et rua, forçant la jeune femme à quitter la selle. La chute fit mal mais elle aurait pu être plus mauvaise, car le mouvement du cheval fit reculer par réflexe les soldats les proches , ce qui laissa à Kez un court répit. Elle eut tout juste le temps de se ressaisir, qu'un soldat s'abattait déjà sur elle. Elle l'esquiva de justesse , sentant la lame lui brûler la peau sur son bras gauche, avant de lui assener un coup de coude dans la tempe. Mais elle n'eut pas la grâce de l'achever: l'homme eut un soudain hoquet et s'effondra sur le sol, une flèche flanquée dans le dos.
La forgeronne pensa immédiatement à Annabeth et jeta un rapide coup d'oeil à la ronde. Entre quelques passes, elle entrevit sa silhouette. Par chance, la bataille ne les avait pas tant éloignées et il ne fallut que quelques passes, pour que Kez et Annabeth ne se retrouvent de nouveau côte à côte. Leur duo reformé, elles reprirent plus vaillamment les hostilités. Une autre alliée ne tarda pas à les rejoindre, une autre Compagnon, Alicia, ce qui arracha un sourire amère à la forgeronne. La situation s'améliorait, certes, mais elle n'en restait pas moins désespérée. Encerclées, les trois jeunes femmes n'avaient aucune échappatoire et formaient des cibles idéales, coupées de leurs autres alliés. Submergées par le nombre, elles croulaient sous les attaques et ne pouvez compter que sur leur agilité pour s'en sortir. Annabeth connaissait les plus grandes difficultés du monde à tenir ses adversaires assez loin pour utiliser son arc. Il s'en fallut d'ailleurs de peu pour que cette dernière ne quitte définitivement le champs de bataille. Heureusement, l'habilité et la rapidité d'Alicia,lui avait donné un sursis. Mais pour combien de temps?Kez repoussait encore deux nouvelles attaques , lorsqu'elle entendit l'Elfe crier:

Faut qu'on se sert les coudes si on veut survivre !

La forgeronne retira sa fine épée d 'un corps et bondit en arrière vers ses soeurs d'armes.
C'était clair comme de l'eau de roche! Ensemble, elles seraient plus efficaces, couvrant plus de terrain, repoussant plus facilement les attaques. Mais la jeune astorg n'était pas dupe:l'union faisait la force, mais pas les miracles. Même avec la nouvelle aide du faucon d'Annabeth, elles ne pourraient pas tout éviter. Comme pour confirmer ses craintes , un nouveau cri d' Annabeth s 'éleva: un avertissement destiné à Alicia. Keziah, aux prises avec deux hommes ne pourrait pas se dégager à temps et pria pour que les réflexes d'Alicia lui soient salutaires. Bon sang! Il fallait que quelque chose se produise sinon elles ne tarderaient pas à y passer toutes les trois!

C'était son au-revoir à ses frères, à ses soeurs surtout! Terminer en beauté avant de disparaitre pour de bon!
En fait, c'était vraiment pas son truc tout ça: les batailles, les guerres, les milliers de personnes autour d'elle. non, son truc à Alicia c'était... Elle-même! Passer du temps avec elle-même, pour elle, avec seulement son fouet et ses hieroglyphes. Et tant qu'à faire, quelques tombes de rois richissimes. Et du fric! En fait, n'importe quoi entre elle et quelque chose de matériel, loin de ces barbares sanguinaires. Quelle erreur de jeunesse elle avait fait, franchement, de s'engager dans l'armée. Quel intérêt? Tuer ne lui plaisait pas, le sang encore moins, la fortune n'était pas au rendez-vous, la gloire acquise sur le champs de bataille ne durait que jusqu'au moment où, à son tour, on se faisait trucider dans la joie et la bonne humeur. Regardez-les hurler face à la mort, charger en sachant très bien qu'une épée attendait pour les empaler en face. Jamais Alicia n'avait compris cette manie de foncer tête baissée, de se sacrifier après un discours que l'on pouvait résumé à "courrez à la mort, les dieux vous le rendront!". Si au passage les dieux pouvaient le lui rendre tout de suite, sous forme d'or en pièces ou en lingots, elle préférerait.

Survivre, c'était l'objectif. Survivre à ça, puis finir de prendre ses clics et ses clacs et se barrer de l'armée des compagnons, direction Muria. Ensuite? S'échapper vers des traces d'anciennes civilisations, même si sa désertion allait en faire un ennemi public. C'était comme un test: si elle s'en sortait aujourd'hui, c'est qu'elle avait les capacités de survivre à la désertion. On lui avait dit que personne ne viendrait la chercher à Muria, seul refuge du monde. Mais ce n'était pas pour ça qu'elle voulait y poser ses fesses trop longtemps. Alicia choisit alors de se défendre: son fouet chanta lorsqu'elle le déplia, la lame au bout frottant le sol. C'était Keziah qui l'avait réparé, alors il était normal que son "oeuvre" protége sa créatrice. Elle couvrit alors ses arrières, frappant ses cibles avec son fouet, enroulant son arme autour des jambes. Mais rien de bien meurtrier face à des hommes en armure lourde: elle pouvait désarmer, faire tomber, mais pas tuer. Alicia gueula alors à ses compagnons:

"J'peux pas les tuer avec ça, leur armure est trop épaisse. Il faut qu'on reste ensemble, je les entrave et vous les tuez, ça vous va?"

La bataille faisait rage autour de vous et vos coups d'épées comme de fouet étaient certes puissants mais ne parviendraient pas à venir à bout du flot continu de soldats qui s'emparaient petit à petit des lignes de défense inventées par les armées réunies sous la même bannière. Si rien n'était fait, nul doutes que cette bataille serait un vrai massacre malgré vos efforts ! D'ailleurs en parlant de ça, bien que vous soyez toutes les trois au beau milieu de la mêlée, perdue loin de vos camps respectifs à savoir les Compagnons pour les unes et les Amazones pour l'autre, certains de vos amis ou connaissances étaient parvenu à vous rejoindre. Deux pour être précise, deux jeunes Compagnons, deux frères d'armes comme de naissance. Le plus grand taillait les rangs ennemis à coup de massue tandis que le plus jeune, plus fluet que son ainé, se contentait néanmoins d'une hache qui semblait bien lourde mais qu'il maniait avec une dextérité à en faire pâlir les meilleurs.

Erik et Alexander étaient des frères Compagnons, l'un âgé de vingt ans à peine et l'autre, Erik, de trente et un ans. A eux deux, ils taillaient en pièce plus d'Erathiens que vous trois réunies, une vraie machine à tuer en d'autres termes ! Leur technique était parfaite, leurs mouvements étaient accordés au centimètre près, lorsqu'un se baissait pour éviter le coup, l'autre paraît tandis que le premier frappait. Fort. Mortel. Leur puissance était si belle à voir que mêmes les soldats ennemis semblaient hésiter à les approcher. Seulement, les batailles n'épargnent que rarement les cœurs purs, vous vous en doutez bien. Alors que Erik s'occupait d'un ennemi et paraît le coup, Alexander allait offrir à leur ennemi un coup puissant de sa hache seulement une flèche arrêta sa course. Erik n'eut aucun mal à éviter le coup de l'Erathien et l'acheva sans y penser, cherchant son frère des yeux. Ce derniers tomba alors devant les pieds d'Alicia qu'il avait préféré sauver au péril de sa vie. Le temps sembla alors s'arrêter autour de vous cinq, comme si les battements du cœur du Compagnon mourant rythmaient désormais vos propres vies. Erik se précipita vers son frère tombé au sol, dont le sang teintait de rouge la terre sous son dos. La flèche était destinée à l'ancienne Compagnon qu'était Alicia mais Alexander, fou amoureux d'elle depuis qu'il l'avait croisé un soir dans les couloirs du palais de la cité des neiges, avait vu le coup venir. Il avait tenté de dévier la trajectoire du la flèche avec sa manipulation du vent mais impossible aussi il s'était interposé. C'était aussi bête que cela.

Erik regarda son frère se vider de son sang en hurlant son prénom. Ce dernier sourit dans un dernier effort avant de rendre l'âme. Un cri déchirant sortit de la gorge du Compagnon pleurant son cadet tandis que d'un regard, il assassinait Alicia. Une secousse le fit changer d'avis. Pas le temps de pleurer les morts, les vivants devaient survivre avant tout ! Et un vivant ennemi comptait bien les faire passer l'arme à gauche si l'occasion lui en était donnée. Une nouvelle secousse se fit sentir à son approche. L'ennemi était debout, bien en face d'eux et les soldats Erathiens évitaient soigneusement de le toucher bien qu'il ne soit pas armé ou encore, qu'il n'ai pas d'armure. Il était évident qu'il n'était pas un Erathien. Membre de l'enfant de l'Oeil d'Or collait plus et Erik le savait. Il se releva et plongea son regard dans celui de l'homme.
Nouvelle secousse.

« Okay les p'tites, celui-là, il crèvera pas avec un coup de massue. Va falloir qu'on bosse ensemble. »

Sans abandonner l'homme du regard, le Compagnon prit les choses en main.

« Toi la p'tite (il parle à Alicia) pleure pas Alex, il t'aimait un peu trop à mon goût. J'vais pas te buter pour ça, c'est pas ta faute au final. Toi, t'as l'air encore plus jeune que lui, j'aimerai pas qu'il te tue alors sois prudente (il parle à Annabeth) et toi, j't'aime bien alors crève pas (il parle à Keziah) »

Il avait toujours apprécié la forgeronne, un peu trop même. Alicia et Keziah faisaient rêver les deux frères et ils se moquaient mutuellement l'un de l'autre à ce sujet. Alexander était mort, l'heure n'était plus au jeu mais à la vengeance. L'élémentaire en face d'eux allait en prendre pour son grade.

« Sale traitre, pourriture au service d'Azael ... » marmonna-t-il.

« On va devoir bosser ensemble les p'tites, alors pas de conneries ! J'vais essayer de l'hypnotiser, à vous de jouer. »

Et il soutint le regard de l'homme, seulement, y'avait comme un truc qui clochait. Un illusionniste contre un illusionniste … ça risquait de ne pas être utile. Erik prévint les filles, massue à la main, il n'avait pas d'autres idées, c'était à elles de décider maintenant que son idée tombait à l'eau. Il les suivrait, pour Alexander comme pour Storghein et Azthia tout entier.

[ Compétences de Erik : Manipulation de la glace, maitrise de la massue, Faveur divine de Kalten, Illusions, maitrise de la hache, ambidextrie
Compétences de l'élémentaire : Manipulation de la terre, Manipulation de l'eau, Illusions ]

De plus en plus de cadavres jonchaient le sol. Qu'elles ne soient pas parmi eux tenait une chance inouïe, vu leur mauvaise posture. Chance? Non pas seulement... Elles s'étaient accordées à former un trio de fortune, et malgré qu'il ne fut pas parfait, il était pour le moins efficace. Le fouet d'Alicia volait de corps en corps mordant la chaire ici, immobilisant un membre là. Les victimes ne faisaient généralement pas long feu: le fer soit tranchait, soit transperçait mortellement les malheureux. Vives, Annabeth et Keziah alternaient leurs touches à la suite des actions d'Alicia. Elles s'étaient soudées et tenaient bons. Cependant il fallait espérer qu'elles ne fussent pas les seules.

L'apparition soudaine d'un duo fraternel, soulagea cette inquiétude. Avec une efficacité impitoyable et mortelle, il tuait à tour de bras tout ce qui était erathien. Il s'agissait d' Alexander et d'Erik, deux compagnons.Keziah n'avait pas mit longtemps à les reconnaître et elle aurait dû s'estimer simplement heureuse de constater que cette paire d'as soit de leur côté. Et elle l'était d'ailleurs, mais une petite pointe amère ne tarda pas à piquer sa fierté de guerrière: ils excellaient, bien plus puissant qu'elles. C'était logique quand elle y pensait, ils avaient l'habitude de combattre ensemble, et Erik du haut de sa trentaine d'année, avait bien plus d'expérience qu'elles. Mais Kez n'avait jamais réussi à l'acceptait complètement. Elle n'aimait pas ce sentiment d'être plus faible , qu'un autre ; et lorsqu' Erik la battait lors d'un entraînement un petit sourire moqueur aux lèvres, la forgeronne peinait à contenir sa rage. Cependant , maintenant qu'ils étaient sur le champs de bataille, sa rage avait une autre source et d'autre cible...sa fierté pouvait attendre. Elle se recentra sur ses ennemis, profitant de leur déconvenue pour les envoyer à trépas. Rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Rien? Ce ne fut pas tout à fait vrai...

Du coin de l'oeil , elle la vit. Cette ombre qui s'écroulait aux pieds d'Alicia. Incrédule et piquait par le calme étrange qui été tombait sur la scène, elle se retourna vivement pour constater se qu'elle redoutait de comprendre: Alexander gisait au sol dans une marre de sang, la mort l'emportait. La réaction d' Erik ne se fit pas attendre, il se précipita vers son frère,désespéré. Le temps sembla se figer, et malgré elle, Keziah l'imita. La forgeronne ne savait pas quoi faire.Aucun d'entre eux n'était guérisseur et le sang se répandait trop vite. La vue de la jeune femme se troubla: l'un des leurs se mourrait et elle ne pouvait rien faire. Elle ferma les yeux un instant comme pour enfermer ses larmes. Le cri d'Erik déchira le silence imposé par la scène. C'était finit. Une petite pluie salée roula sur ses joues. Elle s'empressa de la chasser: la forgeronne n'était pas connu pour ses débordements émotionnels. Cependant ,lorsqu'elle rouvrit ses yeux clairs, elle se rapprocha d' Erik, et voulut lui montrer son soutien. Mais sa main n'eut pas le temps de se poser sur son épaule: une secousse étrange parcourut le sol, les sortant brutalement de leur torpeur.. Une seconde secousse les rappela au champs de bataille. Ils étaient entouraient d'ennemis et quelque chose approchait. Non quelqu'un approchait. Et vu la réaction des erathiens, ce n'était miss Erathia 150. « On » devait être dangereux.

La silhouette ne tarda pas à se planter devant eux. Kez, le détailla rapidement, en silence: il émanait de lui quelque chose de malsain et d'impressionnant. Lorsqu' Erik prit la parole, il ne fit que confirmer ce que d'instinct, ils avaient deviné: battre cet homme ne serait pas une partie de plaisir.
L'inquiétude était telle, que la forgeronne ne releva même pas d'un regard ce « les p'tites » que l'astorg avait employé. Elle réagit en revanche quand il s'adressa à elle. Une expression de surprise sincère se ficha quelques secondes sur ses traits avant de s' évanouir, contrainte par la situation. Mieux valait mettre ce genre détail à la trappe, car ce qu'ils avaient devant les yeux n'en était pas un , lui, de détail. Elle se concentra donc lorsque l'astorg tenta d'hypnotiser ce qu'il avait nommé « pourriture au service d'Azael ». Quelques secondes vides tombèrent. Et c'était un premier échec qu'ils essuyaient, car le serviteur d'azael en face était aussi illusionniste, ce qui précipitait le plan de l' astorg à l'eau. Et Erik ne pouvait pas le repêcher.

Keziah, elle non plus , n'était pas très bonne à la pêche au plan bis, surtout face à un ennemi dont ils ignoraient tout les pouvoirs. Elle savait exactement ce que son père aurait fait à sa place: il aurait foncer dans le tas." Dans le doute, frappe tu verras après." Kez' haussa les épaules:

« Chargeons. Si nous l'occupons assez , Annabeth pourra peut-être l'atteindre avec ses flèches. A moins que ayez une autre idée? »

Elle savait que c'était sans doute stupide , et plus que tout suicidaire. Mais elle n'avait rien de mieux à proposer et n'imposait rien. Elle attendit la réponse de ses compagnons espérant, quelque part, qu'une de ses compagnes d'infortune trouve mieux.


[J'ai vraiment rien de mieux à proposer désolée u_u"]

En quoi la mort les étonnait?
Elle était inéluctable, omniprésente ici. Beaucoup y passeraient, peut-être tous, peut-être même elle. Surment même, soyons sérieux cinq minutes, ils pensaient vraiment survivre à un truc pareil?
Oui, c'était triste. Oui, elle ne reverrait jamais Alex. Il se battait bien, il était serviable, c'était un bon gars. Ils avaient couché ensemble pas mal de fois, un peu partout et pas forcément discrètement parfois. Il crevait envie de s'engager plus, mais pour Alicia cela était impossible, et cette matinée venait de lui donner raison: si elle s'était attachée à lui comme Alex le souhaitait, il serait mort tout de même et elle serait devenue inconsolable, meurtrie, inéficace. Un mort valait mieux que deux. Et de toute manière, à Muria et à courir les tombes à travers le monde, elle n'aurait jamais revue Alex.
Cependant, elle n'était pas garce au point de dire cela devant tout le monde alors qu'il venait de lui sauver la vie. Elle était précieuse pour elle qui avait encore tant de projets, qui allait vivre à nouveau (ou enfin?) libre. Ce qui est fait est fait, rien de ce que pourrait dire ou faire Alicia ne ramènerait le pauvre bougre. Alors, qu'Erik détache son regard! Dommage que cela se termine ainsi d'ailleurs, ce bon soldat était tout comme son frère un homme qui ne se refusait pas.

Alicia s'accroupit près du corps, oubliant un instant la dangerosité de ne pas être sur le qui-vive pour tapoter une dernière fois le corps de cet amant. Elle ne pouvait vraiment lui dire "je te rendrai la pareille plus tard", car plus tard était trop tard à présent. Tout ce qu'elle pouvait faire, à présent, c'était rester en vie.

"Tu seras pas mort en vain beau mâle" promit-elle cependant.

Elle ne risquait pas de pleurer, elle aurait besoin de ces larmes pour elle-même plus tard. Pleurer n'était pas digne, anti-productif et ne menait à rien. Surtout face à l'adversaire qui se pointait...
Aranguant le groupe, Erik imposa une danse maccabre contre le meurtrier de son frère. A quatre contre un, la messe était déjà dite: Annabeth pouvait déjà l'empêchait d'approcher, Keziah l'empaler. Peu enclinte à passer trois quart d'heure à élaborer une stratégie dans une position si avantageuse, Alicia préféra choisir la technique Keziah et charger dans le tas.

Faisant claquer son fouet, la futur amazone moulina du poignet et chercha à atteindre le bras. Puis, se jettant à terre, elle tenta de prendre son adversaire au mollet. Plus pour éviter de se prendre une flèche dans le dos, il fallait l'avouer!


[hrp]Je prends volontairement quelques risques, j'espère ne pas trop en prendre dans la figure![/hrp]

Annabeth était perdue. A l'instant, Erik et Alex combattaient en duo, en parfaite symbiose, plus meurtrier qu'elles trois réunies. Et maintenant, Alex venait de tomber, devant son frère, complétement défait. Que se passait-il ? La mort était-elle donc inévitable sur un champ de bataille ? Alicia, Kéziah, Erik et elle-même étaient-ils condamnés à mourir ? La jeune femme envoyait des coups d'épées dans le vide, ne regardant plus. Le temps s'était arrêté pour elle, Erik, désespéré, penché sur son frère défunt, Keziah et Alicia près d'eux. Seule, la jeune Elfe continuait de combattre, mais elle avait l'impression d'avoir pénétré une bulle. L'air lui manquait, tout était flou, sauf une certitude : la mort viendrait aujourd'hui pour beaucoup. Ce soir, des chants funèbres s'élèveraient, et personne n'y pouvait rien. La mort est un passage de la vie qu'il faut passer, au même titre que l'âge adulte, ou l'adolescence. Innocence était révolue, et beaucoup d'enfants se retrouveraient orphelins.
C'était pour ça qu'il fallait se battre. Pour la vie, pour la mort, pour l'amour, pour la haine, pour la paix, pour la guerre, pour les dieux, pour soit-même...
Comme un enchantement, tout redevint clair, et Annabeth sortit des méandres de ses pensées. Elle devait tuer, elle devait sauver le peu de vie qu'elle pouvait, qu'elle aimait.
Et là, tout de suite, ce qu'elle devait tuer, avec l'aide de ses amis étaient pas franchement canon. Horrible, malsain, monstrueux convenait mieux à l'homme immense qui se dressait devant eux, sans armure, sans arme. Mais même avec ça, tous savaient qu'ils auraient du mal à le battre. Erik essayait de l'hypnotiser, mais il n'y arriverait sûrement pas. Keziah proposa d'ailleurs une meilleure idée :

Chargeons. Si nous l'occupons assez , Annabeth pourra peut-être l'atteindre avec ses flèches. A moins que ayez une autre idée?

Annabeth trouvait que certes, c'était une bonne idée, mais qu'il manquait un détail... Le Gros n'était pas le seul ennemi !Pendant qu'Annabeth serait occupée avec ses flèches et Keziah et Alicia à distraire le monstre, qui les protégerait des Erathiens ?

Ouais, moi je suis d'ac', mais Erik devrait protéger nos arrières et butter les Erathiens qui essaieraient d'approcher pendant ce temps !

Annabeth espéra que le Compagnon l'avait entendue. Elle laissa tomber son épée de fortune au sol, attrapa son arc d'un mouvement fluide et encocha une flèche. Elle se concentra, lâcha sa flèche, visant un des yeux du Gros, mais elle se ficha dans son bras. Le Gros hurl a de douleur et tourna vers Annabeth un regard fou de rage... Il n'avait pas l'air d'apprécier... Du sang commença à s'écouler de la plaie, mais pas assez vite pour que ça devienne grave. Le Gros commença à avancer d'un pas lourd vers Annabeth, qui avait lancé une deuxième flèche, mais qui n'avait pas touché le monstre cette fois. Encore quelques pas et il pourrait la faucher de son immense bras, et elle ne pouvait reculer...

* Keziah, Alicia, Erik, qui veut bien m'aider !pensa-t-elle *

A L'AIDE !!!

La bataille entre illusionnistes n'avait pas fonctionné, Erik était bon dans son domaine mais leur adversaire était du même niveau. Tout au plus aurait-il pu le tenir en haleine quelques secondes, mais pas assez pour permettre aux filles de se débrouiller toutes seules. Non, il userait de l'illusion plus tard, lorsque le moment de frapper serait venu, pour l'heure, seule sa force lui serait utile ainsi que son expérience du combat. Erik se baissa pour récupérer la hache de son défunt frère, il la soupesa un instant et sembla un instant bien loin du champs de bataille. Alexander avait pris cette hache parce que lui-même n'en voulait plus et voilà que le sort la lui rendait ... Erik n'était pas un sentimental, il laissa derrière lui la mort du Compagnon pour se focaliser sur l'instant présent. Keziah proposait l'attaque frontale et le jeune homme allait contester lorsque bien évidemment, les deux plus jeunes se mirent en marche. La compagne de son frangin commença par jouer du poignet pour activer son fouet tandis que la seconde envoyait une flèche. Et là, les choses se gâtèrent d'elles-mêmes !

Alicia s'était jetée sur le sol pour permettre à son attaque d'être plus efficace. Avait-elle oublié l'élément que maitrisait leur ennemi ? Erik allait crier quelque chose mais la gamine elfe était déjà en train d'attaquer ! Ni une ni deux, les mollets de la jeune déserteuse furent bien vite recouverts d'une couche de lianes et de roche. Il lui serait impossible de se lever avec ça !

« Putain mais c'est pas vrai ! » hurla Erik.

Pendant ce temps, Annabeth enchainait son deuxième trait et nul doutes qu'elle n'avait pas bien vu que le premier n'avait pas touché sa cible. Erik n'avait pas le temps de la prévenir, déjà, l'élémentaire envoyait une puissante masse d'eau sur la jeune Compagnon. Il fallait donc tout faire ? L'homme se concentra un instant et l'eau se changea bien vite en glace. Le jet tomba lourdement sur le sol, tirant un cri de colère à leur ennemi, seulement le cri ne provenait pas de l'endroit où se dressait sa silhouette. Le Compagnon avait compris. Il se concentra, se rapprocha des filles et activa sa capacité spéciale. Rester invisible quelques minutes, trois pour être exacte.

« Mais c'est pas possible, vous avez appris où à vous battre ? On ne fonce pas tête baissée sur un élémentaire ! Illusionniste en plus ! »

La colère passée, il compta rapidement. Déjà 30 secondes de passées.

« Toi la p'tite (il parle à Annabeth), ta flèche était inutile. Tu as tiré dans le vide. De plus, tu aurais pu blesser Alicia ou Keziah si elles avaient foncés tête baissée sur l'ennemi ! Une chance qu'Alicia se soit jetée à terre ... »

En fait, à bien y réfléchir, ce n'était pas une chance.

« Je vais la libérer », fit-il en désignant Alicia du regard, « Son illusion a été brisée, avant que je ne nous rende invisibles, il se trouvait derrière nous. Keziah, Annabeth, il va falloir vous débrouiller pour me donner cinq minutes le temps de libérer madame la déserteuse. »

Erik fit mine de réfléchir. Plus qu'une minute et son illusion serait brisée.

« Il maitrise l'illusion, la terre et l'eau. »

Heureusement, vous aviez aussi des atouts non ? A coup de maitrise, on utilise sa propre maitrise non ? Le vent, le feu, la glace, il y avait bien quelque chose à faire vous ne croyez pas ? L'illusion se brisa. Votre ennemi n'était pas devant mais derrière vous et visiblement, il comptait attaquer. Un poignard à la main, il se jeta sur la première cible : Annabeth. Les filles, vous aviez intérêt à vous débrouiller seules ! Pendant ce temps, Erik jouait de la hache et de la massue pour libérer Alicia sans lui briser un os.

[ Alicia : Tu peux partir du principe qu'Erik te libère. ]

Aux mots avaient succédés les actes. Et malgré la vaillance de nos jeunes astorg, ils n'avaient pas tardé à tourner au fiasco. Alicia était à terre prises dans un piège de racine et de terre, Annabeth n'avait évité que de peu l'attaque du sorcier. Si Eric n'avait pas été là, nuls doutes que la situation aurait été plus dramatique encore. Keziah avait esquivé de justesse et par chance une attaque qui lui était destiné...Elle avait vu la tentative de protestation d' Erik -ce qui l'avait retenu de s'élancer-, mais elle n'avait pas eut le temps de retenir Alicia. Aussi lorsqu'elle s'élança, les quelques secondes de retard qu'elle avait pris sur Alicia et la mise en garde muette d'Erik, lui permirent d'appréhender l'action, méfiance en tête. C'est cette méfiance qui lui avait commandé de prendre sa cible le côté. Leur ennemi n'avait du la calculer qu'au dernier moment, rendant son attaque plus imprécise et donc plus « facile » à esquiver. Keziah réussit à se défaire des quelques plantes qui enserraient ses jambes, mais l'attaque l'avait obligé à reculer. C'est dans ce moment de repli, qu'elle se rapprocha d'Annabeth et d' Erik. Celui-ci se servant de son pouvoir, leur accorda quelques minutes de repis dans la bulle d'invisibilité qu'il avait créée. Quelques mots furent échangés. Vifs, empli de la tension que seules réclament les situations critiques. Erik réclamait leur prudence, et surtout du temps. Ce ne serait pas chose aisée, s'était dit la forgeronne, mais elle se ferait un malin plaisir « d'occuper » ce sorcier chose.

Le charme rompu. il fallut d'abord repousser l'attaque du sorcier. La forgeronne vint parer le coup destiné à Annabeth, avant de le repousser de quelques mètres. Rester trop près aurait été trop dangereux : la magie était une arme imprévisible, idéale pour les lâches , pensait Keziah. Il suffisait qu'il l'attaque dans le dos par un e de ses racinces pour qu'elle se retrouve empalée sur la dague qu'il tenait. Elle était donc obligée d'attaquer à distance, et pour ça elle ne pouvait ironiquement qu'utiliser sa propre magie. Des lacets enflammés surgirent du sol- merci amis catalyseurs-. Ils s'agitèrent tels des serpents furieux et fondirent en même temps sur leur cibles... L'esquive était facile, la contre-attaque aisée. Les jets de flammes furent réduits à néant en quelques secondes, par leur pendant aquatique et tentèrent d'avaler la jeune femme femme dans un même mouvement. Mais ils moururent avant d'atteindre leur cible. Une attaque aérienne tenait tête à leur maître. Non il s'agissait pas d'un vent du cru d 'Annabeth, mais bien de son faucon, qui malmenait de ses serres le serviteur d' Azael. La forgeronne ne prit qu'à peine le temps de se réjouïr de l'intervention céleste qu'un autre problème s'imposa à son esprit: gagner du temps , elle le pouvait, son feu rageur était assez dangereux pour ça ; mais le mettre hors d'état de nuire c'était une autre histoire: car chacune de ses flammes, aussi puissante soit-elle, serait systématiquement anéantie par l'eau que maîtrisait le sorcier. Cela s'annonçait compliqué....Quoique... Une idée se dessina dans l'esprit de la jeune astorg: ils pouvaient peut-être utiliser ce fait à leur avantage. Elle relança une attaque vers le sorcier, qui était parvenu à se débarrasser du faucon, l'immobilisant par quelques unes de ses foutues racines. Bien sûr le feu fut éteint , mais cela avait laisser le temps à la forgeronne de crier un « Erik » faussement désespéré. Elle espérait attirer son attention, c'était vital pour son « plan ». Puis elle enchaîna, concentrant son attention sur le sorcier, où plus exactement sur ses vêtements. Ces derniers prirent feu instantanément en commençant par le haut... Ce qu'espèrait Keziah était une réaction réflexe du sorcier: utiliser sa maîtrise de l'eau pour éteindre les flammes qui lui collaient au corps. De fait , Erik n'aurait qu'à utiliser la glace pour immobiliser l'homme. Avec un peu de chance, il ne resterait plus qu ' à l'achever.


[désoulée pour la qualité du post j'arrive vraiment pas à le mettre en forme celui-là u_u" ]

Erik avait fort à faire avec la malheureuse prisonnière. Il avait demandé du temps et visiblement, Keziah comme Annabeth semblaient prêtes à le lui accorder. D'un geste précis, il frappa dans un premier temps avec sa hache pour détruire les lianes qui enserraient le monticule de terre séchée recouvrant Alicia puis, lorsque ce fut fait, il prit sa massue et frappa deux fois. Diablement précis et d'une force justement dosée pour éviter de blesser la demoiselle. Il aida celle-ci à se relever et observa la situation. Le faucon de la jeune Compagnon avait fondu en direction de sa cible, mais le mage ne prit pas longtemps à se libérer de son emprise en l'immobilisant à son tour au sol. La bête hurlait de fureur tandis que Keziah semblait avoir une idée en tête. Ses flammèches léchaient le sol mais se faisaient éteindre derechef. Erik avait beau réfléchir à la situation, il ne parvenait pas à comprendre où voulait en venir la demoiselle. Ce ne fut que lorsqu'il observa son manège qu'il comprit. Elle poussa alors un cri désespéré qui lui indiqua qu'il avait vu juste. Sans hésiter, il s'accroupit, faisant signe aux deux autres de ne pas bouger et de ne pas aller bêtement se faire tuer. Il concentra son pouvoir sur l'eau présente sur l'homme qui n'avait pas manqué de mordre à l'hameçon. Imbibé comme il l'était, il était d'autant plus facile de l'atteindre et bientôt, il ne fut plus qu'une immense statue de glace. Sans hésiter, Erik s'avança vers lui et de la hache de son cadet, il trancha la tête de leur adversaire, sans sommation. Net, précis, froid.

" Bonne idée Keziah ! "

A peine eut-il lancé cela qu'une rumeur se fit entendre dans les rangs.
Lorsqu'une flamme lumineuse s'éleva soudainement de l'arrière de l'armée d'Azthia, ce fut comme si la planète venait d'inspirer à nouveau. Sur le champs de bataille, un souffle, un murmure parcourut les rangs, chuchotant aux oreilles. Et peu à peu, civils comme soldats Erathiens, hommes comme femmes, vieillards comme enfants arrêtèrent de se battre.
Un sourire, un véritable sourire naquit sur leurs lèvres, transmis par le vent: pas un sourire mauvais ou un sourire idiot, non. Le sourire du bonheur, de la paix retrouvée.

Alors qu'Azael, apaisé, aimé et pardonné, quittait le monde des mortels et son enveloppe charnelle, la grâce des dieux, peu à peu, touchait ce peuple qui avait subit de plein fouet, pendant plus d'une centaine d'années, leur vengeance: jamais les civils Erathiens ne s'étaient battus pour conquérir ou pour le plaisir de tuer. Retrouver leurs âmes, redevenir entiers dans la mort, voilà quel était leur seul objectif. Ainsi, alors que chaque sentiment reprenait vie en eux, alors que la douleur de l'humanité arrachée s'éteignait jusqu'à la dernière flammèche, le sourire du soulagement les emporta pour de bon.

Le vent souffla, emportant leurs corps de cendres, répandant la poussière de leur vie sur chaque arbre, pierre et océan qu'ils avaient tant aimé durant leur vies. Sacrifiés, impuissants, sur l'autel de la guerre et la jalousie des dieux, les Erathiens purent enfin accéder au Paradis qu'ils méritaient tant.

[ Désengagées : Keziah, Annabeth, Alicia ]
[ Vous pouvez répondre après le Mj avant le 31 juillet pour vous désengager si vous le souhaitez sinon, ce post vous désengage. ]

[ Keziah > ton idée était géniale x) ]