Le printemps renaissait des ses cendres sous les pas lourds des armées, déterminées, qui avançaient en masse vers la cité des ruines. Les dirigeants s'étaient mis d'accord puis il avait fallu convaincre les différents conseils et les soldats de l'intérêt de se regrouper sous une même bannière jusqu'au jour où tous avaient compris que c'était là leur ultime espoir de survie. Le 12 Tombeneige sonnait tel le glas et tous espéraient surement que ce ne soit pas leur requiem de fin. La marche entamée vers la cité du Dieu Fou fut longue pour certains, près de deux jours mais tous arrivèrent finalement à bon port dans la soirée du 13. Les camps furent établis suffisamment loin pour en devenir invisibles des yeux d'Azael et de son impressionnante armée mais sans nul doutes savait-il déjà ce qui se tramait. Ses éclaireurs avaient du le prévenir mais peu importait, il était bien trop fier pour attaquer le premier ou alors, il était bien trop occupé à organiser sa défense. A moins que tout simplement, il ai ignoré la présence des armées grâce à quelques flèches aiguisées. Tel que cela avait été prévu, l'attaque fut lancée le 14 à l'aube, tandis que les premiers rayons du soleil pointaient à l'horizon. Une lumière rougeâtre illumina la scène tandis que tous retenaient leur souffle. Prise en étau mais pourtant stoïque, l'armée Erathienne attendait, son nombre étouffant les rires des plus malins qui pensaient remporter facilement la victoire.

On entendit de l'est à l'ouest de magnifiques discours de motivation, certains préférant remotiver une dernière fois leur troupes. La veille déjà, on avait entendu un Capitaine donner du courage aux troupes de Cydonia, une Femme à ses Sentinelles, une Autre à son armée reconstituée avec peine, un Compagnon et sa Reine aux troupes Astorgs et un Templier à ses compagnons d'armes. Tandis que le soleil baignait d'une lumière qui n'augurait rien de bon le champs de bataille, les deux armées se faisaient face. Les Erathiens étaient stoïques, attendant l'ordre d'attaquer et de tuer. Leurs lourdes armures ne semblaient pas les gêner outre mesure et pourtant, elles paraissaient peu enclines aux mouvements, peu être était-ce là leur seule faille ? Leurs armes d'ancienne époque auraient pu faire sourire si elles n'avaient pas été capables de fendre un crâne d'un coup d'un seul. L'impression de malaise, de haine et de néant qui émanait d'eux était palpable même pour un non Sensible. Leur peau blanche comme la neige de l'hiver passé, relevée par leurs barbes brune presque noir de jais donnaient une impression d'avoir à faire à des cadavres. Cette dernière bataille serait décisive et nul doutes que le sang coulerait. Ces terres arides seraient bientôt abreuvées du sang des braves et de leurs ennemis … L'herbe qui avait poussé partout dans la plaine serait bientôt noyée sous un torrent de sang. Les cours d'eau qui jonchaient la plaine de part et d'autre seraient bientôt à leur tour rassasiés par le liquide poisseux mais pour l'heure, le silence régnait. Les ennemis se faisaient face sans un mot, leurs armées bien organisées, leurs rangs bien propres. Seuls les battements de cœur incessants des soldats résonnaient à présent dans ce lugubre décor. Lorsqu'il apparut, plein de force et jaugeant d'un regard satisfait les armées adverses, tous savaient que la bataille ne tarderait pas à débuter.

Guerre, tel était son nom, tel était celui qui sonna la bataille des rois.

La charge fut sonnée après que chaque capitaine, chaque général ou chaque roi ai donné ses ordres. Dans cette lutte pour la survie même du peuple des vivants, seul l'espoir et la détermination sauveraient les âmes de tous ces soldats. Divers chants se firent entendre, divers ordres fusèrent et les belles armées bien rangées se dispersèrent parmi leurs assaillants. Désormais, seule une chose comptait, survivre, protéger ce qu'il restait du peuple des vivants de la folie d'un Dieu sans cœur.

Face aux ennemis, protecteurs de l'arrière.
Il avait été décidé que les soigneurs seraient à l'arrière, à l'abri derrière les lignes alliées, ce qui leur permettraient de pouvoir soigner sans risquer leur vie. Philéa devait d'ailleurs mettre en place son étrange champs de force toutefois, Nalween et elle avaient demandé à Arwen de rester derrière les lignes Amazones et Templiers pour les protéger. Au cas où. Sheireen, qui visiblement ne tenait pas tant que ça à se jeter pleinement dans la mêlée, avait accepté de rester aux côtés de la jeune elfe tandis que le vieux rôdeur louche, Thingol, avait refusé dans un premier temps. Comment et pourquoi était-il arrivé là, avec la petite Prêtresse, personne n'aurait su le dire à part lui, mais une chose était sure, il avait fait le serment de la protéger et s'éloigner d'elle n'était pas une bonne idée. Nalween et Philéa durent insister, lui expliquant la tâche ardue qu'était la sienne en décidant de rejoindre Arwen et Thingol avait fini par se laisser convaincre. Eloween ne risquait rien avec ces deux-là et il serait plus utile en tant que dernier rempart qu'à regarder les blessés affluer. Et la petite fille pouvait compter sur un allié de dernière minute, Elrend.

[ Les règles : ICI ]
[ Bon jeu ! ]

Dehors, l’agitation grandissait.
La nuit n’avait pas été calme du moins pas de ce côté-ci du campement à en juger par le vacarme qui m’avait empêché de fermer l’œil, ou en réalité si je le fermais je ne tardais pas à les rouvrir tant le bruit assourdissant que faisaient les hommes à quelques mètres de mon emplacement était agaçant.
Je m’étais levée légèrement excédée et j’avais tourné mon regard vers l’armure qui m’attendait sur un mannequin auquel pendait fièrement mon sabre.
Je me détournai de ce spectacle pour sortir de ma tente que je partageais pour le coup avec deux autres druides et un soldat que je ne connaissais pas mais qui avait lui aussi survécu à l’attaque de Mort. A chaque fois que j’y pensais, un sentiment de culpabilité montait en moi que je rejetais amèrement. J’allais venger les miens demain, leur sang serait le prix à payer pour ce qu’ils avaient fait à Silmarie.

Un astorg s’effondra devant moi soufflé par une bourrasque, me sortant de mes pensées alors qu’un Cydien qu’un autre Astorg avait attrapé par le col maugréait des excuses. L’Astorg debout qui soulevait à moitié de terre ce que je présumais être un Zélote ou du moins un Elémentaire avait le poing fermé et les jurons de l’Astorg à terre si je n’en comprenais pas un mot semblait inciter l’autre à achever son geste.
Une veine palpita sur mon front.

« Disparaissez si vous ne voulez pas finir comme le sanglier sur sa broche »

Ma voix était courroucée et le feu de camp à ma gauche s’embrasa de plus belle alors que ma colère montait en flèche appuyant mes dires. L’Astorg qui comprenait l’elfique jeta un coup d’œil au feu, puis à l’élémentaire avant que ses grandes mains, elles devaient faire le double voir le triple d’épaisseur de celles d’un elfe normal, ne se détachent du col de l’élémentaire.
Visiblement la flamme qui brillait dans mes yeux finit de le convaincre sans que je ne sache vraiment pourquoi et la foule qui s’était réunie autour de l’incident se dispersa. Faisant demi-tour, je tombais sur Sastiah la blanche tigresse qui s’était assise à mes côtés sans que je ne m’en rende compte.

« C’est de toi qu’ils ont eu peur pas vrai ? »

La tigresse se contenta de pencher la tête avec un regard énigmatique et me penchant je renfermais mes mains autour de sa tête avant d’embrasser son front ce qui me valut un grognement de contentement qui fit reculer d’un mètre les hommes à côtés de moi. Souvent les gens avaient peur d’elle, il suffisait qu’elle baille et expose ses incroyables canines pour en faire frissonner plus d’un mais à la veille de la plus grande bataille de tous les temps c’est moi qui tremblais à l’idée qui lui arrive quelque chose.

Une main me secoua pour me tirer de mon sommeil. Je me redressais alors immédiatement avant de me rendre compte qu’il ne s’agissait que d’un des druides qui me signifiait que c’était l’heure. L’Heure. Mon visage en réponse au sien s’imprima d’une gravité que je ne lui connaissais pas. Aujourd’hui des hommes allaient périr, aujourd’hui nous allions risquer nos vies pour défendre notre liberté.
Je me suis levée rapidement dès lors enfilant les plaques d’armures qui recouvrir mon buste et mes bras, mes jambes se contentant de plaques de métal pour ne pas entraver mes mouvements alors que mon sabre rejoignait mon côté. Attrapant un élastique je coiffais mes cheveux en sortant de la tente rejoignant les troupes de l’arrière.

Grattant la base du cou de Sastiah je me retournais alors qu’on m’appelait. Un elfe que je ne connaissais pas me signe de le suivre, une grimace s’afficha sur mon visage ceci n’augurant rien de bon et sur le chemin j’essayais de déterminer ce que j’avais pu faire pour être convoquée. Mon appréhension monta alors que je me rendais compte que je me rapprochais de la tente des dirigeants. L’elfe me fit signe d’attendre dehors alors qu’il m’annonçait puis me fit signe d’entrer. Dans cette espèce de quartier général, je m’inclinais instinctivement en me rendant compte que j’étais en présence de Philéa la redoutable reine amazone et de Nalween qui m’indiquèrent la position que je devais tenir. M'inclinant une nouvelle fois, je me plaçais alors prenant place parmi les autres soldats mais en me retournant une autre silhouette attira mon attention, celle d’un rôdeur encapuchonné qui avait mauvaise mine et qui rejoignit ma position avec toute la mauvaise humeur dont il pouvait visiblement faire preuve.
Et la bataille commença. De là ou j’étais, je vis avec un frisson les lignes erathiennes percuter celle Azthienne. Attendre fut la pire des choses pour moi, je voulais me battre et non voir les autres mourir sous mes yeux ce qui éprouva mes nerfs déjà à vif. A côté de moi Sastiah poussa un rugissement qui me rappela quel danger elle encourait la savoir à l’arrière me rassura et puis ils arrivèrent jusqu’à nous.
Avisant le rôdeur l’arc, je lançais à son adresse :

« Couvre nous. »

Et je me suis jetée dans la bataille. Une lance visa directement mon visage, je la saisissais en esquivant le coup et effectuant sur elle une traction j’amenais à moi son porteur que je fauchais d’un coup de pied en plein visage qui l’allongea par terre, je l’achevais avec sa propre arme.
Retirant la lance, je dégainais alors mon sabre dont le tintement sonna comme un glas pour l’assaillant suivant dont je tranchais sommairement la gorge, tournant sur moi-même pour éviter un autre érathien il eut le loisir de faire la rencontre de la tigresse dont les puissants crocs ne firent pas de cadeau.
Je ne réfléchissais même pas, me contenant d’adapter chaque seconde à chacun des enseignements qui m’avaient été fait. Au fond de moi il n’y avait aucune colère, aucune haine rien que la calme qui m’était nécessaire pour ne pas faire d’erreur. Il n’y avait qu’à espérer que le rôdeur à l’arrière ne se trompa pas de cible.

Thingol était de très mauvaise humeur. Non seulement il n’avait pas eu l’intention de participer directement à la bataille, mais en plus on l’avait séparé d’Eloween. Bien évidemment l’idée ne venait pas de lui, mais de l’ancienne prêtresse, sûrement qu’elle voulait en profiter pour donner de « sages » conseils à la petite … Enfin vu de quelle façon elle avait échoué dans sa tâche, le rôdeur doutait beaucoup de l’utilité de ses recommandations, mais il avait bien du céder devant l’insistance de la reine amazone … ce qui l’enrageait encore plus.

C’est donc d’une humeur massacrante qu’il se prépara au combat, il avait beau être faire partie des lignes arrières, nul doute qu’une partie de l’immense armée qui leur faisait face finirait par les atteindre. Les capitaines, commandants, généraux et autres leaders encourageaient leurs troupes avec des discours passionnés, mais lui n’en avait cure, il était bien trop occupé à pester contre lui-même pour les écouter.

« C’est un événement majeur de notre monde auquel tu es intimement liée, il faut que tu y assistes même si cela doit être de loin » avait il dit à sa petite protégée … Non, mais quelle idée excellente idée il avait eu ! Vraiment ! La prochaine fois qu’il lui en viendrait une pareille il pourrait tout aussi bien se jeter dans une crevasse tient ! Il n’en finissait pas de grommeler dans son coin lorsque l’assaut fut donné. Pfff ils avaient vraiment tous l’air vraiment presser de se faire découper, grand bien leur face ! Mais qu’ils s’arrangent au moins pour que les autres n’arrivent pas jusqu'à eux tant qu’à faire.

Malgré tout le rôdeur commença à se préparer et planta une à une ses flèches devant lui afin de pouvoir les attraper le plus rapidement possible, ceci fait … il demanda à ce qu’on lui en rapporte d’autre, puis il attendit en espérant qu’il n’aurait pas besoin d’autant de munition.

Finalement un groupe d’erathien perça les lignes et commença à se diriger vers eux, Thingol qui fut le premier à s’en apercevoir grâce à son regard perçant. Il lâcha un juron particulièrement vulgaire, encocha une flèche puis attendit que le premier d’entre eux arrive à sa portée ... et décocha. Il ne prit pas le temps d’attendre que son tir atteigne sa cible et encocha à nouveau avant de tirer une seconde fois, une troisième … Malgré la distance ses tirs étaient d’une précision effrayante et bien peu rataient leurs cibles, cependant cela n’empêcha pas la horde lourdement cuirassée d’arriver jusqu'à eux.

Sans reculer, il laissa les combattants s’avancer pour engager l’ennemi, une jeune fille accompagnée d’un gros tigre blanc se retourna pour lui commander de les couvrir. Le rôdeur ne put s’empêcher de marmonner d’un ton rude :« C’est quand même pas une gamine qui va me donner des ordres en plus … ».

Bon sang c’est vrai quoi ! Déjà qu’on le prenait pour un mendiant et un incapable en lui enlevant Eloween ! Comme s’il ne pouvait pas la protéger aussi bien qu’un autre tient ! Et puis zut, maintenant voilà qu’une gosse qui n’a sûrement même pas la moitié de son age se permet de le commander ! Et puis quoi encore, elle croyait qu’il allait juste se contenter de les regarder faire en se tournant les pouces ? Qu’il était trop vieux pour ça peut être ?

La jeune fille en question ne l’avait probablement pas entendu et il n’avait de toute façon pas le temps de lui faire part de sa frustration. Les autres étaient déjà là et Thingol était encore loin d’être sénile. Ses gestes avaient une fluidité et une précision impressionnante alors qu’il faisait feu dans la mêlée sans la moindre hésitation. Ses projectiles filaient droit, frôlant les alliés et frappant les ennemis avec une dextérité redoutable, mais combien lui restait il encore ?

Thingol lâcha la corde de son arc et un erathien s’écroula quelques mètres plus loin, une flèche fichée dans l’œil. Le rôdeur chercha alors une autre cible tout en s’emparant d’un autre projectile. Là un peu plus loin, un colosse brandissait en hurlant son immense hache au-dessus de la tête d’une jeune elfe. Thingol ne perdit pas de temps à réfléchir et il décocha. Son trait fila droit et le cri du géant se transforma en râle sinistre alors qu’il s’effondrait en arrière, interrompu par la flèche qui dépassait à présent de sa bouche. L’archer se saisi d’une autre flèche, faisant mentalement le compte de ses munitions restantes … encore trois seulement.

Sans se retourner il hurla d’une voix puissante : « Munitions !! »

Personne ne lui répondit, étaient-ils déjà à cour de flèche où n’y avait-il plus personne pour les apporter ? Sans munitions il ne serait plus d’une grande utilité hélas. Heureusement la vague qui avait failli les submerger prenait fin et il ne restait plus qu’une poignée d’adversaire à défaire. Tachant d’utiliser au mieux les projectiles qui lui restaient Thingol jeta un rapide coup d’œil circulaire à la recherche d’un allié en difficulté. Il ne tarda pas à trouver un soldat au sol qui se protégeait tant bien que mal des coups de son adversaire avec son bouclier. Le rôdeur ne prit qu’une seconde pour viser et son tir perfora le casque de l’erathien puis sa tempe. Calmement le rôdeur murmura pour lui-même :

« Plus que deux … »

Enfin un jeune homme essoufflé apparu à ses côtés un bras en écharpe et un carquois a moitié plein dans l’autre. Aussi rapidement que lui permettait son bras blessé il commença à les planter devant le rôdeur qui rassuré décocha une nouvelle flèche. Le combat prit fin peu après lorsque le dernier attaquant tomba face contre terre.

Rassuré, Thingol n’en renvoya pas moins l’autre lui chercher un autre carquois. Enfin il poussa un profond soupir de soulagement en regardant ses alliés reprendre leurs souffles et relever les blessés. Il porta son regard au loin, vers les lignes avant, cet assaut était enfin fini, mais combien de temps avaient-ils avant le prochain ?


[J'ai pris le tour d'Arwen avec sa permission.]

[Le fait est qu'Elrend saute son tour, donc bon... me voilà !]


Sheireen grimaça quand une lame effilée lui entailla la joue. Voleuse des rues plutôt que guerrière endurcie, elle fatiguait vite. Elle ne fit plus attention à l’archer plus loin, et se livra entièrement à la bataille. Elle ignora les traits de feu que lui infligeaient certains, et joua de son poignard pour prendre les vies ennemies. Heureusement, les soldats d’Azael se faisaient peu nombreux, et déjà il ne restait plus que des cadavres et des infirmiers s’agitant pour soigner les troupes. Sheireen savait que le prochain assaut pouvait avoir lui d’un moment à un autre, mais elle retourna près des soigneurs pour vérifier leur état.
-Pas trop de dégâts ?
Elle s’accroupit à la demande d’un infirmier qui entreprit de nettoyer ses plaies, superficielles mais nombreuses. L’alcool piquait, et Sheireen grimaçait.
-T'as finis ? C'est pas que ça me dérange mais ... Si, en fait ça me dérange.
L’infirmier hésita un instant et laissa la jeune fille s’en aller. Il était vrai que d’autres blessés, plus mal en point, avaient besoin de ses soins. Sheireen en profita pour s’éloigner de l’agitation ambiante et s’installa sur l’herbe même, un peu plus loin. Elle observa avec amertume les fidèles d’Azael perçer les troupes ; ils seraient bientôt là, une nouvelle fois. Elle sortit son poignard et fit jouer la lumière qui se reflétait sur la lame. Elle soupira et l’astiqua avec son chemisier, tout en prenant garde à ne pas déchirer ses vêtements.
Cela faisait déjà plusieurs heures que la bataille avait commencée, et elle en avait déjà marre. Qu’elle soit là ou pas, qu’est-ce que ça changeait ? Ce n’était pas une vulgaire voleuse qui allait changer la donne. Elle ruminait encore ses pensées noires quand elle sentit une main chaude sur son dos. Elle soupira. Un soigneur s’était empressé de venir bander ses coupures. Pourtant, elles avaient déjà arrêtées de saigner… Agacée, elle se leva et se rassit un peu plus loin sans un regard pour l’infirmier qui protestait. Elle leva les yeux au ciel et admira le bleu pur, les nuages brumeux, … Que pouvait-elle faire d’autre ? Et contrairement aux autres, perdre cette bataille ne lui semblait pas si terrible. Certes elle voulait gagner, mais elle n’était pas prête à mourir pour ça. Elle n’avait personne à protéger, aucun peuple précis à entretenir… Elle n’était qu’une voleuse, sans famille et sans cité. Ce qui ne la gênait pas plus que ça. Elle se releva en grognant sa mauvaise humeur soudaine et revint vers son groupe. Elle s’ennuyait tellement, qu’il était encore mieux de dormir. Et, s’allongeant sur une paillasse, elle ferma les yeux et essaya tant bien que mal à pénétrer dans le monde des rêves.

[Pour le Staff : J'ai eu Sheireen par Pm ces derniers jours et j'ai son accord pour le post. Sheireen si un truc te déplait n'hésite pas à me le dire !]

Tous les soldats appréhendaient ce sentiment de culpabilité, a priori du au plaisir du travail bien fait, à la précision du sabre et au sang synonyme de vie qui s’échappait du corps de nos ennemis.
Nous redoutions d’être des monstres pas nature ou d’en être par procuration car là ou un artiste se félicite du tracer d’un trait nous nous complaisons dans la mort car nous tuons, encore et encore car c’est notre métier et moi-même sans doute serais-je un jour aux portes de la folie, me demandant si cette soif sanguinaire que j’abreuverai sur les champs de bataille serait celle du travail bien fait ou au contraire une cruauté sans pareil. Car en face de nous, nos ennemis seront des hommes, des pères, des frères ou pire des enfants dont nous priverions une famille, un enfant ou des parents.

Sur ce champ de bataille, ce sentiment de m'a même pas effleuré.
Je crois que nous avons tous ressenti se soulagement lorsque nous avons croisé leur yeux. Ce ne sont pas des hommes pourvus de sentiments, des pères de famille ou des maris aimant, juste des pantins aux ordres du Dieu maudit et la tâche nous nous en a paru que plus simple.
Mon sabre a pourfendu l’air, fauchant les gorges, mon corps tout entier a trouvé dans cette constatation un sentiment de sérénité que j’ai très peu connu jusqu’alors. On nous apprend à ne pas nous poser de question sur les champs de bataille, à comprendre que c’est dans l’interêt de tous : Ici je n’avais même pas à le faire. Honnêtement, j’avais plus eut de frayeur à l’entraînement de blesser l’un des miens, comme ce maudit jour où j’avais expédié un coup de genou dans le plexus d’un apprenti soldat auquel j’avais cassé une côte, que j’avais aujourd’hui d’appréhension à tuer les hordes d’Azael.

Par contre, cela nous laisser à loisir le temps de méditer sur nos chances de victoires entre deux salves et de croiser le regard des cadavres de nos rangs. Silmaria soit louée, à l’arrière il n’est pas si nombreux mais il l’était tout de même suffisamment pour que je n’ai pas envie de m'attarder sur leur yeux vides de vie ainsi me contentai-je de fixer l’horizon alors que ma main trouvait la fourrure de Sastiah tâchée par le sang de nos ennemis.
La tigresse frotta sa tête contre ma jambe et je me baissais machinalement pour embrasser sa tête massive alors que mon regard se posait sur une elfe, une gamine qui devait relativement avoir mon âge même si elle semblait un peu plus jeune qui enguirlanda un soigneur avant de revenir parmis eux, faire demi tour et finalement… estimer qu’il était l'heure de la sieste.

« Ma vieille dis-moi que c’est une blague. »

La tigresse tourna sa tête vers l’elfe aux cheveux violets habituée aux qualificatifs et si elle ne comprit pas la teneur des mots la colère peu contenu qui vibraient dans chacun d’eux lui indiquaient plus ou moins clairement qui allait y avoir du grabuge.
Pour tout dire, elle avait bien raison.
Plantant la lance que j’avais prise à un des Erathiens dans le sol, je me détournais du champ de bataille pour rejoindre la gamine devant laquelle je me plantais avec un froncement de sourcils qui du rapprocher chacun d’entre eux de la verticale.

« Hey toi. »

Ce qui eut le bénéfice de lui faire lever les yeux. Je n’avais pas envie de la regarder de haut, mais visiblement elle n’était pas prête à se lever et excédée je posais mes poings sur mes hanches à deux doigts de m’embraser littéralement.

« Je vais t’apprendre un truc, ici c’est un putain de champ de bataille, ici des gens vont mourir pour la liberté, ici des elfes vont mourir pour protéger ce qui nous est le plus cher des mains de cette pourriture d’Azael pour que la lumière de Silmaria puisse encore briller. Des gens meurent, chaque seconde, je suis sûre qu’il y en a des dizaines qui ne verront plus l'aube se lever en première ligne depuis que je t’ai interpellée et pendant ce temps toi tu te tapes une sieste ? Ils meurent pour que des gamines comme toi et moi puissent tout simplement vivre, pour protéger notre avenir et notre liberté et toi tu bailles aux corneilles ? Pourquoi t’es venue ici au juste ? Pour piétiner leur sacrifice en te permettant de rêvasser devant leur tombe ? »

Je bouillais, mes frères et mes sœurs rescapés de l’attaque de Mort étaient peut-être en ce moment en train de voir leur vie faucher comment pouvait-elle se permettre d’afficher un tel je-m’en-foutisme.
Je crois que mes yeux brillaient à ce moment-là, mais je ravalais ma rage pour lui lancer froidement :

« Si on perd, on mourra demain ou les jours qui suivront donc soit tu te bats, soit tu te tires, soit je te descends. »

Je me détournais d’elle, revissant sur mon crâne le heaume sur lequel s’était déjà imprimé de nombreuses marques pour la plupart superficiel et Sastiah m’emboîta le pas, faisant s’écarter les spectateurs sur mon passage.
Je ne l’aurais pas tuée, je m’en savais incapable mais j’espérais tout de même qu’elle avait reçu le message pour lui mettre un peu de plomb dans la cervelle ce n’était pas possible de laisser des jeunes aussi inconscients pénétraient sur un champ de bataille. Mon sabre émit un tintement aigue alors que je le sortais de sa protection, attendant une nouvelle salve et tentant de retrouver mon calme.

Le rôdeur essuya son front couvert de sueur avec un coin pas encore trop sale de sa nouvelle cape avant de jeter un œil inquiet sur la ligne de front. Pour l’instant aucun autre erathien n’avait réussi à filtrer, cela lui laissait au moins quelques minutes pour souffler. Il s’assit à terre en massant ses doigts endoloris par cette petite séance de tir à l’arc prolongée. Pour l’instant il ne s’en était pas sorti trop mal, mais ce n’était que le début, pas question de se laisser aller … D’un autre côté il n’avait rien d’autre à faire dans l’immédiat qu’attendre le prochain assaut.

Une altercation, brève, mais virulente, retenti non loin entre deux jeunes elfes il en ignorait la raison et de toute façon ne se sentait pas concerner, aussi n’y accorda t’il que peu d’attention. A la place Thingol sorti de sa cape une outre usée contenant un peu de ce délicieux vin elfique qu’il avait vol… récupéré après le passage de la mort à Silmarie. Il porta la gourde à sa bouche et s’en enfila une bonne rasade. Il laissa échapper un petit grognement appréciateur, voilà une excellente méthode pour vous revigorer un homme !

Notre ami allait prendre une nouvelle lampée, quand il vit une jeune elfe furibonde le dépasser, visiblement impatiente d’en découvre à nouveau. Sans s’émouvoir, l’archer avala une gorgée supplémentaire avant de reconnaître la jeune fille au tigre, enfin pour être honnête il reconnu plutôt celui-ci, mais le résultat fut le même.

Il supposa que la raison de sa fureur devait être la fameuse dispute de tout à l’heure, bien qu’il ignorât les raisons de celle-ci.

« Je sais pas pourquoi tu t’énerves, mais tu ferais mieux de te calmer fillette, sinon c’est ceux d’en face qui risque de s’en charger … et moi plus y’a de monde entre eux et moi ça m’arrange. »

C’était plus fort que lui, il ne pouvait pas s’empêcher de s’improviser donneur de leçon lorsqu’il en avait l’occasion. Probablement une conséquence de sa vie solitaire.


[Désolé, mini post, mais j'ai pas grand chose a dire. =x]

Elrend avait été pour l’instant dans le reste des troupes encore fraiche qui restait en rang pour le cas où de nouvelle vague arriveraient. Maintenant que le combat de la dernière vague était terminé, les blessé était évacuer en urgence et pour les plus léger ils étaient rapidement mis sur pied avant d’être renvoyé dans les rangs sur les dernières lignes. Pendant ce temps Elrend était maintenant dans les premiers rangs et la prochaine vague s’il y en avait une, il l’attendait de pied ferme. Point de vue stratégie, il ne devrait pas voir d’autres ennemis tant que la situation ne devenait pas catastrophique sur les lignes devant eux. Toujours arme en main, l’elfe s’ennuyait bien que dans un certain sens rassurer de ne pas avoir à risquer sa vie pour le moment, au front la bataille faisait toujours rage. Il imaginait le nombre de famille qui allait apprendre que leur père, mère, frère ou sœur ne reviendrait jamais. Il espérait que les dirigeant de toutes les villes, érigerait un monument au mort pour tous ceux tombé au combat. Si rien n’était fait, il se jura de faire en sorte qu’il y en a un de construis que se soit par ses propre moyen ou ceux des dirigeant. Finalement il s’aperçu que certain soldat autour de lui commençait à fatiguer, se démotiver. Il prit donc la chose en main :

" - Ne vous démotivez pas, on est la dernière ligne de défense, donc restez sur vos gardes ! L’ennemi pourrait revenir à tout moment et surtout n’oubliez pas, soyez fière ! Vous êtes des guerriers aujourd’hui, mais demain, vous serez des héros !"

Un claquement d’arme et bouclier plus un « ouais » fière et grave retentit dans les rangs qui eu le mérite de s’étendre sur tout le champ de bataille chez les soldats qui patientez en attendant les ordres. Apparemment l’ennemi fut surpris de ce regain de courage chez tous les soldats et on aurait pu croire que le moral ennemi chuta d’un cran pour laisser place à une légère crainte. Du moins c’est ce que le jeune elfe crut déceler dans le léger changement qui apparaissait chez l’ennemi. Ce qui était encourageant c’est que même chez les blessés, le courage restait et le cri de guerre avait retenti.


[H.RP : poste trés court mais aucune idée et je voulais pas que sa traine trop.]

[edit : j'avais oublié les regle d'ecriture, je suis sur deux forum en meme temps et y a pas sa sur l'autre. ^^]

Rien, autant parler à un mur. Il fallait lui faire quoi un dessin d’une guerre pour qu’elle comprenne ? Les yeux révulsés des types derrières eux, les visages crispés de douleurs, les familles brisés cela ne représentait rien pour elle ?
Bordel non mais ce n’était pas comme si mon propre grand frère s’était sacrifié pour sauver Silmarie non non, des guignols ces gens qui se battaient pour leur Cité pendant que des gamines comme elle profitait sans compromis. Et ce n’était pas le sacrifice des autres qui allaient la traumatiser pas vrai ? Des morts, on en avait vu d’autres !
Des heures. Et puis quoi des journées tant qu’elle y était. Je ne savais pas sur quelle planète elle vivait d’ailleurs je me demandais pourquoi au juste elle reprenait des forces en vue de son rendement sur le terrain. Faire avec ? Ouais, j’allais faire avec.

« Reste loin de moi. »

J’enrageais en repassant devant les miens pour combattre, plusieurs scénarios dé crime défilaient dans ma boîte crânienne sans que je ne puisse exactement déterminer lequel serait capable d’épancher ma soif de meurtre.
Le sabre au clair, je me jetais sur un des Erathiens je balayais ses jambes d’un coup de pied avant de me redresser et de le transpercer de ma lame. Un nouveau coup s’abattit sur moi, je le déviais avant de frapper d’estoc malheureusement pas assez fort pour venir à bout de l’armure et un instant déstabilisé je du mon salut à Sastiah qui veillait au grain. Maudissant mon mauvais calcul, je n’en démordais pourtant pas et bloquant un coup visant mon dos je dévissais avant de trancher l’aine de l’assaillant qui s’effondra à mes pieds. D’autres morts s’entassèrent inlassablement à mes côtés et même mes compagnons d’armes semblaient avoir établi un périmètre de sécurité autour de moi de peur que je les atteigne.
Ils se trompaient, je n’aurais jamais commis pareille erreur mais cela avait le privilège de ne pas me priver de mes proies.

Je fis face au front, mon sabre demandant son dû.
Il n’en fut rien. Les lignes devant nous avaient visiblement mieux contenu l’assaut que les précédentes fois et les archers finirent le travail, ce qui n’allait pas faire mon affaire ni finir d’apaiser ma colère et sans doute quelque part ma peine car il ne fallait pas être fin psychologue pour comprendre que j’en voulais à cette gamine de ne pas respecter notre sacrifice à travers son comportement désinvolte…celui de mon frère.

« Je sais pas pourquoi tu t’énerves, mais tu ferais mieux de te calmer fillette, sinon c’est ceux d’en face qui risque de s’en charger … et moi plus y’a de monde entre eux et moi ça m’arrange. »

La voix me surprit et en me retournant je reconnus l’Astorg qui nous couvrait depuis le début de la bataille. Etonnement je dû m’empêcher de sourire à ces paroles alors que ma colère fondait comme neige au soleil.

« De bien sages paroles, Homme du Nord. Plus facile à entendre qu’à appliquer. »

Être sage, mature, réfléchie c’était les idéaux auxquels aspiraient tout soldat et j’en faisais partie néanmoins la théorie différait sensiblement de la pratique et si je ne doutais pas que cela viendrait avec l’âge je me demandais souvent si cela ne serait pas trop tard.

[Pas mieux, même l'altercation n'a pas fait long feu. On demande une intervention Mj après ton tour Thingol ?]

[Vous avez demandé une intervention Mj ? La voici]

Malheureusement pour les soldats des lignes arrières, le répit fut de courte durée et déjà une autre vague d’ennemi approchait, plus grosse, plus violente, à peine était elle ralentit par les flèches que leur distribuait les archers. Une nouvelle fois les deux forces se heurtèrent et l’ordre céda place au désordre le plus complet alors que chacun tentait de sauver sa vie en prenant celle de l’autre.

Un homme pourtant se distinguait dans ce chaos, un homme qui dominait la mêlée du haut de sa grande taille et dont la force balayait tous ceux qui lui faisait face. Engoncé dans une énorme armure et protégé par un lourd bouclier, cet erathien maniai avec dextérité une énorme masse qui broyait avec une facilité égale, os, heaume et armure.

Sans avoir l’air de ralentir, le puissant guerrier se fraya un chemin au travers des défenseurs, ouvrant ainsi la voie au reste des combattant d’erathia. Si personne ne faisait rien pour l’arrêter, les lignes arrières ne tiendraient pas longtemps …

[Arwen j'aimerais que tu edit ton post avant d'en poster un autre afin de coller a ceux qui ont été posté par les autres.]

Sheireen serra les dents. Elle ne supportait pas les personnes du type de l’elfe qui l’avait « agressé ». Il faut dire qu’elle ne supportait pas beaucoup de choses. Elle n’eut pas le temps de prolonger ses pensées noires, quelque chose semblait avoir changé dans les lignes de devant. Elles devenaient une véritable passoire. Et l’origine du trou était un monstre, un guerrier tout en armure, c’était la force et la brutalité même. Pestant contre cet ennemi nouveau, Sheireen jeta un coup d’œil à l’archer un peu plus loin. Il semblait aussi déconcerté qu’elle. Le nouvel assaillant parvint bientôt à eux, et devant l’inefficacité des flèches du rodeur, elle savait que cette dernière lignée finirait bientôt par céder.
Le poing serré sur son poignard au manche d’argent, Sheireen s’approcha furtivement du guerrier. Elle le toisa longuement, à l’abri de quelques solides gaillards qui se démenaient pour protéger les autres. Elle savait qu’elle devait faire quelque chose. Mais elle savait aussi qu’elle n’y arriverait pas toute seule. Elle jeta un coup d’œil rapide aux alentours. L’archer ne lui serait d’aucune aide ; elle ne voulait pas entendre parler de l’elfe de tout à l’heure, et tous les autres qui auraient put l’aider étaient soit trop loin, soit blessés, soit déjà morts. Elle n’avait pas le choix. Elle allait devoir l’affronter, en espérant recevoir bientôt l’aide d’une personne dévouée.
Parant quelques coups mal placés, elle se fit une place non sans mal derrière le terrible guerrier. Elle esquiva quelques coups d’haches de ce dernier, et tout en virevoltant pour échapper aux meurtrières lames ennemies, elle examina attentivement la garde du guerrier. Elle n’était pas si fameuse. Le dos droit, les jambes raides, les bras agitant la hache comme un hystérique… Sheireen émit un faible gloussement. S’il ne portait pas cette armure, s’il était plus petit, s’il n’était pas aussi massif, et s’il n’avait pas cette hache, cela aurait été un jeu d’enfant. Mais cela fait beaucoup de « si »… Et il y avait aussi cet immense bouclier, seul protection de son visage découvert. Si elle arrivait à le lui faire lâcher prise, peut-être que le rodeur réussirait à l’abattre… Elle, elle n’avait aucune chance. Ce n’était pas avec son poignard qu’elle réussirait à transpercer le métal. Et la lame était trop épaisse pour passer dans les jointures. Tout ce qu’elle pouvait essayer de faire, c’était attirer l’attention du guerrier, et prendre, ou du moins mettre hors-jeu, le bouclier.
-Hey, toi !
Elle savait que personne ne l’entendrait, dans ce vacarme assourdissant de lames qui s’entrechoquent, de blessés qui crient, de hurlements de guerre, mais ce « Hey toi » était comme pour lui donner une contenance. Quoi qu’il est bien put se passer, le colosse se retourna. Toisa longuement la jeune fille aux cheveux sombres, fit un pas en sa direction. Autour d’eux, le bruit sembla s’apaiser. Sheireen ferma les yeux. Il fallait qu’elle reste calme. Qu’elle ne songe pas à la taille de ce monstre, ni de ce qu’elle était capable de faire. Qu’elle…
-Attention !
Sheireen ignora l’avertissement lancé par une voix rauque. Elle attendit le dernier moment et se fondit sur le côté, savourant la stupeur qui s’était peinte sur le visage du colosse. Elle n’aurait bientôt plus l’effet de surprise. Il fallait qu’elle en profite. Feintant de s’enfuir vers la gauche, elle bifurqua au dernier moment avec adresse et plongea sous les jambes écartées de son adversaire. Elle ne lui laissa pas le temps de se retourner. Elle voulut lui faire un croche-pied, mais les jambes raides de l’homme étaient trop épaisses, solides, fortes et protégées pour se laisser avoir. Esquivant de justesse un coup d’hache, Sheireen se releva, le souffle court. Elle avait perdu d’avance. Il fallait qu’elle s’en aille, avant de mourir. Vite. Elle se releva brusquement et se cabra pour éviter la lame d’un ennemi venu en renfort. Haletante, elle plongea sur le côté, fuyant désespérément la hache du bourreau. Elle ne se retourna pas, se creusant un passage parmi tous les guerriers déchaînés, serrant les dents quand des lames ennemies ou maladroites lui traçaient des lignes de feu sur le dos, déchirant simplement son modeste revêtement de cuir. Quand elle fut assez loin, elle se retourna, hébétée par ce qu’elle allait faire.
-Toi, cria-t-elle au rodeur. Je vais faire diversion, balance lui une flèche !
Tremblante de peur et d’excitation, elle leva son poignard, et fendit la foule en sens inverse. A quelques mètres du colosse, elle lança son arme. Pile dans son œil. Déconcerté, le guerrier baissa un moment sa garde. Quelques secondes. Elle espérait que ce serait suffisant. A demi-inconsciente, elle passa la main dans son dos, qu’elle ressortit trempée de sang poisseux. Le rouge, la couleur de la mort, voici sa dernière vision, avant de sombrer dans un sommeil agité et qui n’avait pas sa place au milieu d’une guerre.





[Sheireen n’est pas morte hein ! Juste évanouie >_< Mais sinon j'en ai fini moi C'tait mon dernier post de la bataille ! ]