[151-DP]I want you to lead me (PV Zihark, Gabrielle) (fini)

Le soleil s'était à nouveau levé sur Cydonia, et ses rayons pâles et fragile inondait de lumière la cité, se reflétant sur la pierre blanche des bâtiments qui y poussaient, éclatant. Dans les rues, il y avait foule, comme chaque fois à cette heure. Mais aujourd'hui, tout était silencieux. La raison en était pourtant simple : demain les troupes partirait à Erathia pour mener l'ultime bataille contre Azael. Chacun avait un ami, un enfant, un être aimé qui partirait au combat, affronter la mort pour libérer Azthia du joue d'Azael et c'était le cas de la jeune fille qui marchait en tournant la tête de tout les côtés pour retrouver son chemin jusqu'à la maison.
Perdue, non pas parce qu'elle avait était perturbée par ce qui arriverait, mais perdue parce que ça lui arrivait souvent. Ce matin elle avait été récupérer la commande qu'elle avait faite à Raven car elle pensait en avoir besoin pour combattre, mais si elle avait trouvé la forge de l'almer, elle ne retrouvait plus le chemin jusqu'à sa propre maison, déambulant dans les artères de ce labyrinthe agaçant.

- Bon sang, j'étais persuadée que c'était par-là !

Pestant contre elle-même et sa mémoire de poisson rouge, décida de faire comme elle le faisait toujours dans ce genre de situation : s'asseoir sur un banc et patienter en espérant que quelqu'un qu'elle connaissait passerait dans le coin pour la guider jusqu'à l'auberge.
Elle souhaita alors voir Gabrielle. Elle n'avait revu l'aspirante Zélote qu'une fois depuis le jour de leur rencontre, et elle voulais continuer à lui parler, surtout à la veille d'une bataille durant laquelle toutes deux pouvaient disparaitre. Secouant la tête pour refouler cette horrible pensée, elle cru voir Jarod au beau milieu de la foule. Se précipitant pour aller à sa rencontre, pour qu'il lui sauve la mise une énième fois, elle ne vit pas le jeune homme au cheveux gris qu'elle percuta donc.
Tout de suite, elle commença à se répandre en excuse, rouge comme une tomate et hésitante :

Je...je...je suis vrai-ment désolée. Je ne... je ne faisais pas attention et euh... ça va rien de casser ? Excusez-moi, excusez-moi !

Elle lui accorda alors un regard plus attentif. Il était légèrement plus grand qu'elle et portait une tenue qu'elle n'avait pas l'habitude de voir ici, mais qu'elle reconnaissait pour être aller un jour à Ptot-Tàh, toute d'étoffes semi-clair. Il arborait une chaine à son cou et la jeune lancière remarquait qu'il avait quelques piercings ainsi qu'un visage plutôt fin qui lui donnait un air de gentil séducteur. Elle aurait pu parier qu'il avait un grand succès auprès des filles de leur âge qui devait être à peu près le même. Une chose était sûr en tout cas, c'est qu'il n'arrivera pas à la séduire elle.

Invité

Zihark s'était levé de bonne heure, ce matin, malgré qu'il soit revenu tard dans la nuit de sa dernière expédition. Son père était encore couché lorsqu'il sortit de chez lui pour aller faire quelques courses ; un mot laissé sur la table de la maison avait été déposé la veille pour éviter les pertes de temps... il était toujours si prévoyant ! L’agitation à l’extérieur était différente des autres jours. Le jeune homme avait entendu parler de la guerre, alors qu’il déposait son cheval à l’écurie la plus proche. Azael était revenu et cette guerre changerait sûrement le cours des choses... bien qu’il en ait conscience, Zihark ne réalisait pas vraiment ce que cet évènement représentait pour Cydonia voire même pour le monde. Peut-être à cause du fait que son père lui avait toujours dit qu’il ne voudrait jamais de son fils sur un champ de bataille ? Se sentir concerné, même par la cause des habitants d’Azthia, était donc difficile lorsqu’on sait qu’on n’aura pas d’impact sur l’avenir.

La légère brise du matin chatouilla le visage de Zihark. Il sourit. Malgré l’air morose sur le visage des femmes et des enfants de la ville qui s’empressaient de rentrer chez eux pour profiter des derniers instants de complicité, le temps annonçait une belle journée. La Nature était-elle toujours si clémente avec le cœur des gens ? Leur apporter du soleil et de la douceur alors qu’ils étaient tristes était peut-être un cadeau... Secouant légèrement la tête pour arrêter enfin de rêver, il se dirigea vers toutes les boutiques qu’il connaissait pour faire le plein de provisions. En même temps qu’il remplissait son sac au fur et à mesure, il tentait de parler au femmes et de les réconforter... mais il se rendit bien vite compte que son détachement face à cette guerre leur faisait plus de mal que de bien.

Après quelques minutes de réflexion, il retourna chez lui, déposa les courses sur la table et constata que son père était sorti lui aussi. Il ressortit alors, espérant trouver quelques touristes à informer sur les beautés de cette ville qu’il aimait tant. Soudain, quelqu’un le percuta de plein fouet ; il tituba légèrement et eut à peine le temps de se remettre qu’une voix féminine confuse lui présentait déjà des excuses. La puissance de l’impact lui aurait plutôt fait penser à un homme... mais c’était bel et bien une ravissante jeune femme qui se tenait devant lui. Elle semblait bien timide, mais sa beauté éblouissait tellement le jeune homme qu’il ne sut pas tout de suite quoi répondre. Après qu’elle eut finit de s’excuser, Zihark remarqua qu’elle l’observait plus attentivement. Il rougit légèrement, se demandant ce qu’elle pouvait bien penser puis, après une grande respiration, il se décida à parler.

- Ne vous inquiétez pas, mademoiselle, je vais bien ! Je m’excuse aussi, je ne vous ai pas vue arriver.

Voyant le regard de la jeune fille dévier, il eut le sentiment qu’elle cherchait quelque chose. Peut-être du travail pour lui, en cette si belle journée ?

- Vous cherchez quelque chose ? Il se trouve que je suis en fin de formation pour être Guide... je connais bien cette ville, en plus ! Si vous le souhaitez, je peux vous aider à trouver...

Il se tut. Il parlait trop et trop vite. Il respira fort à nouveau afin de se ressaisir, puis frotta son visage du revers de son gant. Il n’était jamais si maladroit, même avec de très jolies filles. Elle le troublait... et ce n’était pas seulement le fait qu’elle ait presque le même âge que lui ou qu’elle soit vraiment belle ; quelque chose dans ses yeux intriguait Zihark. Il attendait alors une réponse, détournant légèrement le regard pour éviter de reproduire les mêmes erreurs que précédemment.

Il se mit à rougir, comme tous les jeunes garçons un peu timides qu'elle avait pu rencontrer ces dernières années. Elle fit mine de ne pas l'avoir remarqué alors qu'il s'excusait lui aussi prétextant qu'il ne l'avait pas vu venir lui aussi. D'ailleurs en parlant de voir, la militaire commença à regarder de tous côtés pour retrouver la trace de Jarod mais son chevalier servant malgré elle avait disparu dans la marré de personnes qui inondait les rue de Cydonia. Elle maudit silencieusement ce coup du mauvais sort qui lui avait fait manquer la seule occasion de pouvoir retrouver le chemin de la maison. La seule ? Non pas vraiment. Le jeune homme avait dû comprendre qu'elle cherchait quelque chose et il lui demanda :

- Vous cherchez quelque chose ? Il se trouve que je suis en fin de formation pour être Guide... je connais bien cette ville, en plus ! Si vous le souhaitez, je peux vous aider à trouver...

Il parlait vite et semblait quelque peu perturbé, surement par elle. Sa vulnérabilité aurait pu être attirante si Elyncia n'avait pas les penchants qu'elle avait, malheureusement pour lui. Mais cela ne répondait toujours pas à la proposition du guide qui attendait en détournant un peu le regard, comme s'il avait peur de se bruler les yeux à regarder l'éclatante beauté de la cydienne. Pour ne pas qu'il se sente plus gênée encore, elle décida de lui répondre rapidement, étonné elle même de ne pas s'entendre bégayer :

- Votre aide est vraiment inespérée mais je ne voudrais pas vous déranger.

Elyncia avait la certitude que ce jeune homme ne lâcherait pas le morceau aussi facilement et dans un soupir elle continua alors :

- Mais j'imagine que vous allez dire que ça ne vous dérange pas. Du coup j'accepte. Vous sauriez retrouver l'auberge de La Belette Affamée ?

Il lui confirma d'un signe de tête et Elyncia s'en sentit soulagée. Elle allait pouvoir rentrer chez elle sans encombre et sans vagabonder dans les rues de Cydonia toute la journée. Il allait vraiment falloir qu'elle apprenne à retrouver son chemin toute seule un de ces jours, mais quelque chose lui disait que ce ne serait pas pour tout de suite. Affichant un timide sourire, elle se présenta :

- Je m'appelle Elyncia. Et vous êtes ?

Elle le laissa se présenter et apprit qu'il s'appelait Zihark et qu'il était un demi-elfe, ce qui n'étonnait pas vraiment la jeune lancière. Néanmoins il ne ressemblait en rien à Gabrielle, même pas ses oreilles qui étaient plus petite que celle de son amie. D'ailleurs, quand on parle du loup, il montre sa queue.
Elle ne pouvait pas encore la voir, car elle se trouvait dans son dos, mais l'elfette s'approchait d'eux et finirait bientôt par les apercevoir.

Où était la bibliothèque déjà ? N’étant pas allée dans la celle de Cydonia depuis un certain moment, Gaby ne se souvenait pas avec exactitude de l’endroit où elle se situait. Elle savait que c’était dans le coin, mais où précisément c’était , pour elle, un grand mystère.

-Excusez-moi, sauriez-vous….

Mais avant d’avoir pu finir sa phrase, le passant auquel elle s’était adressée, lui avait lancé un regard courroucé à ses cheveux avant de prendre la fuite.

Merci Ithilion, la promesse de se venger lui mit du baume au cœur et elle continua alors ses recherches.

Et puis surtout il lui fallait vraiment ce livre : c’était un ouvrage qui parlait des quatre éléments, alors quoi de mieux pour quelqu’un qui en possédait deux ? Mais c’était un bouquin, si sa mémoire était bonne, que seule la bibliothèque de la ville possédait, donc elle devait se presser avant que quelqu’un d’autre ne l’emprunte.

- Je m'appelle Elyncia. Et vous êtes ?

Surprise, Gabrielle reconnut la voix de la jeune femme de la dernière fois et se mit à rougir. Une bouffée d’air rentra avec difficulté dans sa bouche et le rouge, enfin le violet, monta à ses joues. Elle essaya de faire demi-tours mais trop tard elle était repérée. Elle avança tout de même tête baissée.

-Bon..bonjour.

Arf ! Elle se mettait maintenant à bégailler, serait-ce cette connaissance qui l’aurait-elle ainsi contaminée ?

Mais avant de pouvoir rajouter quoi que ce soit, elle remarqua, enfin plus exactement fonça dans un jeune homme,
aux cheveux gris, les yeux bruns, avec de petites oreilles :

-Zihart ! Comment vas-tu ? Ca fait un moment que tu n’es pas venu à la maison, dommage… Mais c’est super que je sois tombée sur toi !

Elle lui offrit son plus beau sourire, pour lui montrer combien elle était contente de le voir.
Mais elle remarqua qu’ils la regardèrent tous les deux d’un regard interrogatif donc elle leur donna quelques explications.

-Zihart, est un ami d’enfance que je n’avais pas vu depuis un petit moment, et Elyncia est une lancière rencontrée dans la forêt.

Sur ses paroles elle rougit de plus belle.

Cydonia était une grande ville n’est-ce pas ? Mais non il avait fallu qu’elle tombe sur la dernière personne qu’elle avait envie de voir, enfin pas après ce qui c’était passé l’autre jour, c’était disons beaucoup trop gênant pour être remis au gout du jour. . Dans d’autres conditions elle aura été ravie de s’entrainer ou de papoter avec elle mais là… Et puis elle ne voulait pas que Zihart ne soit au courant

-Heum, heu comment va la vie ?

Plus mal à l’aise, ce serait dur …

[Ton vava m'a pertubée >.> xD si tu veux je laisse pour Zizi, qui est une malencoutreuse faute de frappe ^^]

Invité

- Votre aide est vraiment inespérée mais je ne voudrais pas vous déranger.

« Me déranger ? », pensa-t-il. Le jour où une jeune femme le dérangera, Azael... non, rien, finalement. La jeune femme ne lui laissa pas le temps de se justifier et elle avait bien deviné ses pensées. Zihark acquiesça lorsqu’elle lui demanda de la conduire à l’auberge.

- Je m'appelle Elyncia. Et vous êtes ?

Elyncia... un très joli prénom qu’il retiendrait sûrement pendant longtemps. Il se présenta ensuite, prenant le soin de préciser ses origines.

Ils se préparèrent ensuite à continuer leur chemin, lorsque Zihark crut reconnaître une autre jeune femme. Ce n’est que lorsqu’elle s’avança vers sa nouvelle rencontre et lui pour les saluer (en percutant le jeune homme au passage) qu’il la reconnut vraiment. Gabrielle... il lui semblait que cela faisait une éternité qu’il ne l’avait pas vue. Elle était toujours aussi belle et souriante. Quoi qu’elle semblait confuse et timide à cet instant. Les regards que s’échangeaient les deux jeunes femmes faisaient de l’atmosphère quelque chose de... spécial. Les pensées du cydien divaguèrent, mais il fut remis sur le droit chemin par les propos de son amie d’enfance.

- Zihark ! Comment vas-tu ? Ca fait un moment que tu n’es pas venu à la maison, dommage… Mais c’est super que je sois tombée sur toi !

Son sourire lui rappela paradoxalement les moments qu’il avait passés à son chevet sans qu’elle n’en ait le moindre souvenir. Il n’avait rien pu faire pendant cette période et le jeune homme ne sut jamais vraiment pourquoi la mère de Gabrielle l’avait tant remercié. Le sourire de son amie le désarma et il dut s’avouer que le plaisir de voir la jeune femme heureuse dépassait tous les bonheurs rencontrés jusqu’ici.

- Je vais bien, Gabrielle, merci. Je suis content de voir que tu te portes bien. Je m’excuse de ne pas être venu plus souvent, mais... tu sais, les voyages...

Il avait pris l’habitude de parler de manière très polie, même aux gens qu’il connaissait bien. Il se racla la gorge avant que son amie n’explique plus précisément leurs rapports à Elyncia. Lorsque Gabrielle énonça sa rencontre avec cette dernière, elle reprit ce caractère timide et réservé qui ne lui ressemblait pas vraiment mais qui, avec du recul, pouvait sembler comique. Cependant, Zihark ne rigola pas et tenta de dépêtrer son amie tant bien que mal.

- Dame Elyncia (puis-je vous appeler ainsi ?), commença-t-il, cherche l’auberge de la Belette Affamée. J’allais la conduire jusque là-bas... veux-tu nous accompagner ?

Il prit alors conscience que précédemment, lorsqu’elle s’était avancée, elle semblait prête à demander un renseignement.

- Mais au fait... dit-il, intrigué. Tu cherchais quelque chose, toi aussi ?

Son amie lui précisa qu’elle cherchait effectivement la bibliothèque de Cydonia.

- Eh bien je peux aussi t’y conduire ! s’exclama-t-il, avec un peu trop d’enthousiasme, finalement. Elle est juste un peu avant l’auberge, sur le même chemin. Si ça ne dérange pas Dame Elyncia de faire un tout petit détour..?

Lorsqu’il la regarda, il fut à nouveau troublé... mais ne montra rien cette fois. Voilà qu’il était accompagné des deux plus belles femmes qu’il avait pu rencontrer et qu’il allait guider à travers sa si chère ville. A croire que la chance lui souriait !

[HJ pour Gabrielle : je ne sais pas si tu as fait exprès de te tromper sur mon nom (si c'est le cas, je peux inventer quelque chose avec ! xD) ; ce n'est pas Zihart mais Zihark. Ensuite, je ne suis pas brun aux yeux rouges, mais "gris" aux yeux bruns. =P Sinon, euh... merci pour ta réponse ! =D

J'espère que mon post vous convient à tous les deux, bien qu'il soit un peu court. Si vous voulez plus de précisions, je peux en rajouter volontiers.]

-Bon..bonjour.

Elyncia croyait avoir rêvé, et pourtant elle connaissait cette douce voix qui marquait désormais ses songe de son emprunte indélébile. Elle qui voulait la revoir quelques minutes plus tôt se retrouva maintenant bien bête dans l'aspirante, qui semblait toute troublée par sa présence. Gabrielle se tenait devant elle, rouge comme une tomate, et tout de suite Elyncia se souvint de ce baiser qu'elles avaient échangé toutes deux dans la forêt, ainsi que la chaleur de son corps qui la rendait folle de désir, sentiment qui, elle le pensa, n'était pas partagé par la demie-elfe qui posait maintenant des yeux interrogateur sur le visage de Zihark avant de s'exclamer avec joie :

-Zihart ! Comment vas-tu ? Ca fait un moment que tu n’es pas venu à la maison, dommage… Mais c’est super que je sois tombée sur toi !

Il se connaissaient et Elyncia ne put s'empêcher de voir renaitre en elle un sentiment qu'elle détestait avoir.

*******

L'hiver était cette année là, le plus froid que Cydonia eut jamais connu d'après les clients de l'auberge. La petite serveuse de 14 ans qu'elle était les écoutait attentivement. Beaucoup était des soldats sous les ordres de son père et elle aimait les entendre parler de leur entrainement, au grand désarroi de sa mère qui devait lui rappeler qu'elle n'était pas là pour rêvasser mais plutôt à l'aider. Mais la jeune adolescente n'avait pas la tête à ça en ce moment. Le père de Kashya venait de mourir et elle ne savait pas comment aider son amie à remonter la pente. La crise de nerfs n'était pas très loin et sa mère ne lui laissait pas un moment de répit. Elle lui fit une nouvelle réflexions et Elyncia craqua :

- Oh mais c'est bon, tu vas pas me lâcher un peu la grappe, merde !

La jeune fille était surprise de sa propre vulgarité et elle voulut s'en excuser. Seulement il était déjà trop tard. Le bruit de la gifle retentissait en un faible écho dans toute l'auberge et de douloureuses larmes montèrent aux yeux de la petite qui se mit à pleurer en courant jusqu'à l'entrée et disparut à l'extérieur.
Elle en avait plus qu'assez de tout ça et elle avait besoin d'être un moment toute seule. Elle se dirigea donc vers la cascade devant laquelle elle jouait avec ses frères quand ils étaient encore là. Agacée, elle se plaça devant leur cache à arme et sortit sa lance en bois, et se défoula sur le mannequin de paille que lui avait construit Guy avant de partir avec Adrëan. Elle frappait sans relâche pendant une vingtaine de minutes, arrachant presque la tête du pauvre bonhomme de bois et de paille qui commençait à pourrir et elle se mit à pleurer.
C'est le craquement d'une branche un peu plus loin qui la tira de ses pensées et en jetant un coup d'oeil derrière elle, un peu plus loin, elle vit Kashya. Mais elle n'était pas seule et tenait la main d'un jeune homme richement vêtue. Son sang ne fit qu'un tour quand elle vit le jeune homme embrasser son amie. Sa haine remonta à nouveau. Elle ne voulait pas se l'avouer, mais ce qu'elle ressentait pour Kashya allait bien plus loin que de l'amitié, et part dessus tout, elle ne comprenait pas ce que Kashya faisait avec ce genre de type qui avait la vie facile, surtout qu'elle avait refusé de la voir elle durant ces deux semaines de deuil. La petite ne comprenait pas pourquoi sa meilleure amie n'avait pas voulue qu'elle la réconforte et maintenant elle la voyait dans les bras d'un inconnu en train de lui rendre son baiser.
Pestant de rage et tremblant, elle se releva d'un coup et s'avança d'un pas pressé vers eux avant de hurler :

- Écarte-toi d'elle !

Tout deux se retournèrent sous le coup de la surprise et le jeune homme ne put prononcer un mot que la lance de bois frappa son visage avant qu'il ne se mette à crier de douleur. Il regarda d'un air ahuri ses mains tachées de sang après qu'il les eut portées à son nez cassé. Mais l'apprentie lancière ne s'arrêta pas là et lui donna une estocade puissante à l'estomac qui le mit à terre. Elle voulait le mettre en pièce et quand elle brandit sa lance pour lui asséner un nouveau coup, Kashya l'en empêcha en se jetant sur elle, la suppliant de s'arrêter. Et au delà de sa haine, Elyncia savait que c'était la peur de perdre la seule personne à la comprendre. Elle ne voulait pas se retrouver seule après l'avoir vu s'éloigner elle aussi.

*******

Elle était jalouse d'un jeune homme encore une fois. Chaque jour depuis leur rencontre, elle ne pouvait s'empêcher de penser à elle et au baiser qu'elle lui avait donné, ce baiser qui avait suscité chez elle un sentiment nouveau qui avait fait s'effondrer son coeur. Autant avait-elle regretté au début de l'avoir embrassée, mais désormais elle était bien décidée à conquérir son coeur.
Gabrielle lui expliqua que Zihark était un ami d'enfance, ce qui ne rassurait pas Elyncia qui se posait maintenant un tas de question plus gênantes les unes que les autres. Mais elle parvint à se calmer quand elle dit à Zihark qu'elle l'avait rencontré dans les bois. Ce n'est pas vraiment qu'elle se calmait, mais c'était plutôt qu'elle était intrigué par la gêne de Gabrielle. Elle ne savait si elle devait interpréter ça comme de la honte, comme un blocage ou alors pour une éventuelle réciprocité de ses sentiments.
Une chose était sûre, était que la jeune femme était dans cet état à cause de sa présence... ou bien par celle de Zihark. Elle ragea une fois de plus à cette pensé. Pourtant elle savait que la jalousie n'amenait jamais rien de bon.

*******

Cela faisait quatre jours qu'elle s'était réfugiée dans le grenier et refusait toute visite comme elle avait l'habitude de le faire quand quelque chose n'allait pas. Quand elle avait huit ans, elle y avait passé deux jours entiers quand un garçon du voisinage lui avait dit qu'il ne l’aimera jamais après qu'elle lui ait avoué qu'elle avait un petit faible pour lui. A ce souvenir, elle se mit à rire de sa propre stupidité. Elle croyait être amoureuse à l'époque, mais quand on est jeune, on ne se rend pas compte que ce genre de chose n'a rien avoir avec ce que peut-être l'amour. D'ailleurs, un garçon ? Jamais un garçon n'avait réussi à faire battre son coeur... il n'y avait que Kashya qui y était arrivé finalement mais elle ne l'avait dit qu'à son cher Guy.
Lorsqu'il parti avec Adrëan, c'est quatre jours qu'elle passa dans le grenier, sa mère lui déposant à manger et à boire à côté de la trappe. Et aujourd'hui elle y était parce que Kashya l'avait giflée lorsqu'elle avait frappé cette homme qui avait eu d'elle ce qu'Elyncia avait toujours espéré secrètement d'avoir. Elle pestait contre elle-même et replia ses jambes, se cachant pour pleurer. Seulement, une voix l'en empêcha :

- Elyn'... c'est moi. Je peux entrer.

C'était celle de Kashya et en l'entendant, Elyncia déglutit bruyamment. Elle avait peur de se retrouver face à elle car elle avait peur de ce qui allait se passer... mais elle avait surtout honte de ce qui s'était passé quelques jours plus tôt. Mais prenant son courage à deux mains, elle réussit à articuler entre deux sanglots étouffés :

- Entre...

La cydienne s'exécuta et s'avança jusqu'à elle, s'accroupissant à côté, tentant de la prendre dans ses bras. Seulement, son amie se dégagea gardant toujours son visage caché derrière ces genoux. Kashya se contenta alors de poser sa main sur la sienne en tremblant légèrement.

- Elyn'... je vais devoir partir.

- Mais... tu viens à peine d'arriver.

- Je veux dire... je vais devoir partir loin de Cydonia.

Sa voix était triste et ses yeux étaient embués de larmes. Elyncia tourna vers elle son regard bleu et interloqué.

- Co... comment ça ? Non ne pars pas je t'en supplie !

- Oh Elyncia... Elyncia se jeta dans les bras de son amie, la serrant contre elle de toutes ses forces. Je n'ai pas le choix... ma mère n'a plus d'argent. On ne peut pas continuer à vivre ici. J'ai bien essayé... si je m'étais marié avec cet homme... mais voilà, les choses se sont envenimées. Il n'a rien voulu comprendre et je ne supportais pas de l'entendre dire du mal de toi. Il m'aurait interdit de te revoir et ça je ne le veux pas. Ce n'était que pour rester ici à Cydonia, mais quel intérêt ai-je à rester si je ne peux plus te voir ma petite Elyn'. Je n'ai plus que ma mère, ta famille et toi. J'aurais tout perdu alors, le mariage n'aura pas lieu.

C'est alors que l'adolescente comprit qu'elle avait fait une erreur. Son estomac se noua et lui fit mal à en vomir, mais Kashya la serras fortement dans ses bras, caressant les cheveux de celle qu'elle considérait comme la petite soeur qu'elle n'avait jamais eu.

- J'ignorais ce que tu ressentais... mais tu dois l'oublier ma petite Elyn'. Je ne peux pas te mentir et te dire que je t'aime de cette manière-là. J'aurais dû t'avertir. Je...

- Je t'interdis de dire que tu t'en veux... je... tout est à cause de moi, c'est ma faute. C'est Zéphyr qui me punit d'avoir été idiote.

Elles restèrent ainsi pendant une bonne dizaine de minutes, pleurant chacune dans les bras de l'autre. Elyncia se sentait coupable mais surtout, elle s'en voulait car c'était part sa faute qu'elle allait maintenant être seule. Plus de Guy, plus de Kashya. Il ne lui restait que son père et sa lance.

*******

Elle ne voulait pas revivre une telle chose alors elle ne montra rien, même quand Gabrielle lui demanda comment ça allait. L'elfe c'était rendu compte que de demander ça était maladroit. Elyncia voulut la rassurer mais Zihark fut plus rapide :

- Dame Elyncia (puis-je vous appeler ainsi ?), cherche l’auberge de la Belette Affamée. J’allais la conduire jusque là-bas... veux-tu nous accompagner ?

Dame Elyncia ? Oh non, elle n'avait rien d'une dame. En ce moment, elle était surtout une jeune femme un peu perdue dans ce qu'elle ressentait et se comportait comme si elle avait encore douze ans. Pourtant elle rosit légèrement à ce titre. Elle ne n'émit alors aucune contestation.
Le guide avait remarqué qu'elle aussi cherchait quelque chose et après qu'il lui eut demandé, elle lui confirma qu'elle cherchait la bibliothèque. Elyncia tilta immédiatement. La Bibliothèque se trouvait à peine 200 mètres de chez elle. Un sourire détendit ses traits crispés par l'angoisse, heureuse de constater que Gabrielle les accompagnerai. Zihark semblait tout aussi enthousiaste mais là, son sourire se fit un peu moins radieux.
Un détour ? Non cela ne la dérangerait pas contrairement à sa présence. Ne vous méprenez pas, elle trouvait Zihark très sympathique mais elle aurait aimé pouvoir discuter tranquillement avec Gabrielle ou alors, il faudrait que cette dernière soit plus directe avec elle et ça c'était mal parti. Quoi que...
Peut-être Gabrielle pouvait-elle aussi être sujette à la jalousie ? Regardant Zihark, elle eut alors une idée :

- Non non, ça ne me dérange pas le moins du monde.

Elle avait honte de ce qu'elle allait faire, mais ça mère lui disait qu'en amour, tous les coups sont permis. Elle réalisa maintenant qu'elle n'avait pas tord : elle allait se rapprocher de Zihark en espérant provoquer la jalousie de l'elfe. Ainsi, elle commença par le prendre par le bras en ajoutant :

- On y va ?

Aucune objection. Ils se mirent donc à avancer, et Elyncia gardait son bras accroché à celui du guide en affichant un sourire éclatant tout en le questionnant :

- Zihark, vous avez dit être guide. Vous avez donc beaucoup voyagé non ? Vous devez en savoir des choses sur Azthia ? S'il vous plait, racontez-moi !

Elle avait essayé d'être assez aguicheuse, mais pas trop non plus pour éviter qu'on ne remarque sa petite comédie. Puis elle lança un regard vers Gabrielle, histoire de voir sa réaction.

- Eh bien je peux aussi t’y conduire ! Elle est juste un peu avant l’auberge, sur le même chemin. Si ça ne dérange pas Dame Elyncia de faire un tout petit détour..?

-Génial ! On pourra discuter un peu, dit en riant.

Et puis, comme lorsqu’ils étaient enfants, elle lui prit la main et commença à marcher. Cela lui fit du bien de sentir ses doigts contre les siens, lui rappelant qu’elle n’était pas si seule que cela et qu’il serait toujours là pour elle, et vice versa bien sur. Ce contact lui mit du baume au cœur et un sourire serein sur le visage. Elle prit le luxe de retomber quelques instants en enfances.

- Non non, ça ne me dérange pas le moins du monde.

Gabrielle lui lança un petit coup d’œil par-dessus l’épaule de son ami. Elle était là, belle et souriante, une pointe de malice dans ses yeux et du mystère sur les lèvres. Elle était magnifique et on dirait que même Zihart, s'en était rendu compte.

- On y va ?

Mais elle est gonflée ! Ah la salope ! Comment ose-t-elle prendre le bras de son ami ? Mais mais mais c’est incompréhensible ! Elle qui se disait attirée par les femmes et bien c’est réussi. Gabrielle renifla de mépris mais ne laissa rien paraître car de toute façon elle le connait depuis plus longtemps. Et et .. mais comment ose-t-elle ? Serait-ce pour la rendre jalouse ? Après ce qui s’était passé aussi…

- Zihark, vous avez dit être guide. Vous avez donc beaucoup voyagé non ? Vous devez en savoir des choses sur Azthia ? S'il vous plait, racontez-moi !

Et voila qu’elle en rajoute ! Hypocrite, focus, vendue ! Et que ça fait sa mielleuse, et que ça fait son intéressée, et que ça fait sa groupie. Gaby sera plus fort la main de Zihark dans la sienne et ricana doucement de manière à ce que juste son ami l’entende. Elle savait qu'elle jouait la comédie pour la rendre jalouse ! Elle l'avait très bien compris ! Et cela avait l'air de marcher en plus ...

-Oh oui tu es si intelligent, raconte nous toutes tes aventures !

Sauf qu’elle, dans ses mots, on entendait parfaitement le sarcasme. Elle se sentit immédiatement honteuse de ce qu’elle venait de dire. Elle ne faisait pas du tout la femme jalouse là, non pas du tout. Elle jeta un regard à Zizi pour lui montrer qu’elle était navrée et qu’elle n’aurait pas du faire cela. Elle soupire et tripota machinalement son collier.

-On est presque ar..aaah.

Bam. Et voila, on ne pouvait pas être plus ridicule. Elle n’avait pas vu l’énorme caillou devant elle et avait, joliment, trébuché dessus. Le ciel tourna autours d'elle et son visage heurta voilement le sol.

-Aie.

Elle grogna avant de commencer à se relever.

[HRPG = Tu prends pas mal ses propos hein ? u_u Gaby t'aime <3 Désolée Zizi si on profite de toi, c'est Ely qui a commencé xD]

Invité

Zihark éprouva une certaine pudeur lorsque Gabrielle saisit sa main, comme autrefois. Il se sentit cependant content de pouvoir se rapprocher physiquement de son amie, celle qu'il n'osait pas vraiment toucher à cause de son pouvoir terrifiant. Il détourna cependant la tête lorsque Elyncia lui répondit. Mais le ton de sa voix avait changé... son regard aussi. Il s'arrêta de marcher lorsque la jeune femme saisit son bras. Malgré qu'il rougit sur le moment, il avait remarqué que la relation des deux jeunes femmes était loin d'être naturelle. Leurs deux attitudes envers lui était exagérée... surtout celle de Gabrielle qu'il connaissait trop bien et dont il décrypta le comportement lorsqu'elle ricana en serrant plus fort sa main dans la sienne. Il évita d'émettre un jugement concernant Elyncia car, quand bien même elle jouait un éventuel jeux, il était content d'être au contact d'une jeune femme comme elle... ça faisait une éternité qu'il n'en avait pas croisées.

Le regard rempli d'excuses de sa si chère amie le convainc de continuer à avancer, mais elle trébucha alors qu'Elyncia posait des questions au jeune homme. Il se dégagea de l'étreinte d'Elycia et, poussé par l'envie d'aider Gabrielle (sans pouvoir s'arrêter, comme dans le temps), il n'attendit pas qu'elle se relève pour la porter par la taille et la remettre debout.

- Tu ne t'es pas fait trop mal ? demanda-t-il en l'examinant de tous les côtés. Franchement, Gaga, ça ne te ressemble pas de tomber si maladroitement...

Il approcha sa main de son visage pour essuyer la poussière qui s'y était collé et frotta également les mains de la jeune femme en soupirant. Zihark se rendit malheureusement compte que tout ça était ridicule... elle n'avait plus huit ans et était tout à fait capable de se débrouiller seule. Il comprit mieux la rupture qui s'était effectuée... il l'a voyait toujours fragile et petite.

* La voilà devenue une belle jeune femme, indépendante et fière... ne t'obstine pas, mon grand ! Elle n'a plus besoin de toi. * pensa-t-il alors qu'il se retournait sur Elyncia sans rien dire à son amie.

Le regard de la deuxième semblait encore différent de ce que Zihark avait pu voir jusque là, en quelques minutes. Il ne su cependant pas déchiffrer le message. Commençant à se sentir mal à l'aise, il prit les deux jeunes femmes par la main (mais Elyncia ne semblait pas vraiment ravie du geste, contrairement à précédemment) et les conduit finalement jusqu'à la bibliothèque de Cydonia. Le climat était encore plus froid que la peau de Gabrielle dans le temps et les sentiments de Zihark étaient confus. Pendant le trajet, il se rappela de la question d'Elyncia ; bien qu'il sache qu'elle n'en avait sûrement rien à faire, il raconta quelques voyages qu'il avait pu effectuer jusqu'ici. Une fois les trois jeunes gens devant le bâtiment, le jeune homme eut de la peine à saisir l'atmosphère qui s'était créée pendant ce bout de chemin.

- Voilà, nous sommes arrivés ! dit-il finalement en se plaçant en face des deux jeunes femmes. La Taverne est dans cette direction, Dame Elyncia. Vous souhaitez toujours y aller, n'est-ce pas ?

La question était absurde, mais il fut soudain pris d'un doute lorsqu'il vit leurs expressions respectives. Leur lien était donc particulier. Bien qu'il n'ait pas vraiment envie d'en connaître l'origine, une envie subite de poser la question le saisit soudain. Mais il s'abstint lorsqu'il croisa le regard d'Elyncia, si intriguant et profond. Il se surprit à souhaiter qu'elle veuille toujours y aller, avec un espoir de passer encore quelques minutes avec elle. Pour chasser cette idée de sa tête, il se dirigea vers Gabrielle et la prit dans ses bras pour lui dire au revoir. Du mois, c'est ce qu'il pensait vouloir faire... rien n'était plus clair dans son esprit. Il caressa ses cheveux et murmura un « à bientôt » à son oreille avant de se reculer et de sourire le plus sincèrement du monde. Il aimait Gabrielle, d'une amitié réellement profonde. Il espérait alors recroiser bientôt sa route pour créer d'autres souvenirs, sûrement meilleurs que ceux du passé.

En plein dans le mille ! L'interprétation d'Elyncia ne lui aurait surement pas valu un César, mais au moins elle avait eu l'effet escompté. La pique sèche de Gabrielle et son regard plein de honte et de regret montrait qu'elle avait agi sous le coup de la colère. Elle ne regardait même plus devant elle et l'elfe se retrouva à terre après avoir glissé sur un caillou, comme le jour de leur rencontre, ce qui raviva chez Elyncia se désir qu'elle avait ressenti à ce moment-là. La lancière fit un pas en avant pour aller aider la belle Gabrielle mais Zihark fut plus rapide, l'aidant à se relever en lui adressant par-là même des gestes doux et protecteur.
Elyncia se rendit alors compte que Zihark avait été quelqu'un de proche de Gabrielle, et elle venait à se demander à quel point ils l'étaient. Elle se sentait presque de trop et aurait souhaité que leur situation fusse échangé. Elle aurait voulu être celle qui la connaitrait presque par coeur. Elle aurait aimé être celle qui essuyait son magnifique visage ou qui lui tiendrait les mains avec tant d'attention.
Son coeur battait à tout rompre de s'imaginer à la place de Zihark et quand celui-ci tourna ses yeux vers elle, elle ne pu s'empêcher de rougir de honte. Non seulement elle l'enviait, mais en plus elle l'utilisait pour se rapprocher de sa belle Gabrielle. Elle trouvait ce garçon vraiment gentil de la guider à travers la cité et voilà comment elle le remerciait : en le séduisant vilement, bien que ce ne fut pas son but et quand il lui prit la main, elle essaya de s'en dégager avant de ne faire plus de mal qu'elle n'en avait fait pour le moment. Le jeune homme était sous son charme et elle pouvait le sentir, mais elle n'avait aucune chance à lui offrir ; juste l'illusion qu'elle pourrait lui offrir quelque chose qu'elle ne pouvait et ne voulait lui offrir.

Après avoir marché quelques minutes, le jeune homme se mit alors à répondre à la question qu'elle avait posé avant, lorsqu'elle faisait semblant de s'intéresser à lui. Mais finalement, elle n'en fut pas mécontente. Zihark avait vraiment beaucoup voyagé et connaissait vraiment beaucoup de choses sur les différentes régions d'Azthia. Elle ne voyageait pas beaucoup, ou du moins pas très loin du territoire cydien et entendre parler de différentes culture lui en donna l'envie, même si elle savait pertinemment qu'elle ne le pourrait sans un bon guide.
Soudain elle se perdit dans ses rêves, s'imaginant avec Gabrielle, main dans la main en train de visiter Silmarie. Cette vision la fit sourire et elle continua d'écouter Zihark sans oublier de lancer quelques regards discrets vers l'elfette, si bien que parfois leurs regards se croisaient et elle pouvait entendre son propre coeur s'emballer dans sa poitrine. La jeune lancière aurait vraiment voulu qu'elles soient seules pour pouvoir discuter ensemble, mais Zihark était là et monopolisait la conversation ou du moins elle passait par lui. En d'autres circonstances, cela n'aurait pas dérangé la cydienne mais un mur de parole se dressait entre elle et Gabrielle. Et pourtant cela ne les empêcher pas de se faire comprendre l'une de l'autre quand leurs regards se croisaient.
C'est pourquoi Elyncia trembla quand ils arrivèrent face à la bibliothèque, lançant un regard désespéré vers l'aspirante Zélote. Elle aurait voulu rester avec elle, mais elle ne voulait pas renvoyer Zihark comme un malpropre non plus, surtout qu'elle le trouvait fort sympathique. Ce dernier cherchait d'ailleurs une confirmation d'Elyncia pour poursuivre sa route et quand elle le vit prendre Gabrielle dans ses bras pour lui dire au revoir, elle se sentit presque forcée de répondre par l'affirmatif. Mais avant elle devait faire quelque chose :

- Bien sûr que je veux y aller. Mais avant...

La lancière s'approcha de Gabrielle, prenant ses mains dans les siennes en rougissant. Sa témérité la surprenait, mais d'un geste de la tête elle chassa cette gêne, regardant la Zélote dans ses yeux d'or.

- Je ne sais pas si nous nous reverrons avant cette bataille alors... alors... alors je veux que tu fasses attention à toi. Et je veux aussi que tu emportes quelque chose d'important avec toi.

Elle venait de placer la main de l'elfe à plat au milieu de sa poitrine pour qu'elle puisse sentir son coeur battre et aimer comme il ne l'avait jamais fait.

- Gabrielle, depuis que j'ai croisé ton regard ce jour là, je... je...

Elle peinait à le dire car elle ne l'avait jamais dit auparavant si ce n'est à ses frères, sa soeur, son père ou sa mère. C'est comme si cette phrase ne voulait sortir de sa bouche de peur qu'il ne se reproduise ce qu'il s'était passé quelques jours plus tôt. Alors elle décida de faire une nouvelle fois quelque chose de fou. Elle passa sa main sur la nuque de l'elfe mais au lieu de l'embrasser avec fougue, elle ne déposa qu'un léger baiser sur sa joue gauche avant de la serrer dans ses bras en pleurant :

- Je t'en supplie... ne meurs pas.

Elle ferma les yeux en versant une larme en souhaitant que le temps s'arrête à ce moment et qu'elles ne connaissent rien de demain. Pour la première fois de sa vie, elle ne voulait pas se battre et accomplir son devoir, de tuer et peut-être de donner sa vie pour Cydonia. Quelque chose avait changé en elle et elle avait trouvé une véritable raison de vivre au delà de ce qu'elle croyait être la sienne en entrant dans l'armée.
C'est alors qu'elle senti la main de Gabrielle caresser délicatement ses cheveux, l'autre caressant son dos avec douceur, et quand elle se redressa, elle croisa à nouveau le regard de l'elfe et Elyncia se rappela alors la première fois où elle avait pu l'admirer. Et les choses se passèrent tellement rapidement qu'elle en fut surprise. Elle ne put décrocher un mot que Gabrielle s'était jetée sur ses lèvres dans un baiser passionné qui attendit quelques secondes avant de trouver une réponse, le temps qu'Elyncia comprenne ce qui était en train de se passer si bien qu'elle du trouver un appui contre le mur d'une maison à coté de laquelle elle se trouvait, rougissant comme une tomate. Puis elle ferma les yeux, savourant chaque seconde de ce moment et quand il fut terminé, Gabrielle ne prit pas la fuite comme elle l'avait fait la première fois. Elle se contenta de sourire, et déposa un nouveau et bref baiser avant de partir en direction de la bibliothèque en lui adressant un timide au revoir.
La lancière la regardait s'éloigner en portant les doigts à ses lèvres, comme si ce qui venait de se passer n'était qu'un songe éveillé. Quand elle se retourna, elle croisa le regard de Zihark et se mit à rougir avant de dire d'une voix timide :

- Bon ba... je vous suis.

[HRP : post édité avec l'accord de Gabrielle]

Invité

- Bien sûr que je veux y aller. Mais avant...

Instinctivement, Zihark su qu’il devait s’éloigner des deux jeunes femmes et les laisser discuter. Bien que sa curiosité naturelle l’ait normalement poussé à en savoir plus sur leur relation, il avait bien trop de respect envers les deux jeunes femmes pour briser quelque chose maintenant. Il ne vit alors qu’Elyncia saisissant les mains de Gabrielle avant de commencer à lui parler. Mais d’autres paroles habitèrent les pensées du jeune homme et les souvenirs de ses premières nuits aux côté des femmes lui revinrent à l’esprit.

***

Il était encore bien jeune lorsqu’il se rendit compte que chercher de l’affection auprès des femmes avait été ce qui le motivait pendant un temps. Il n’avait jamais rien pu faire d’autre que d’imaginer sa mère, sûrement belle puisqu’elle avait été une elfe. Il se maudissait à cette époque car, alors qu’il était âgé de 15 ans, il avait pris conscience qu’il maudissait chaque enfant sur son passage ; ces enfants aimés et chéris par leurs précieuse génitrice qu’ils avaient la chance de pouvoir côtoyer au quotidien. Son père avait toujours été si présent dans sa vie que Zihark s’en voulait également de ne pas lui montrer sa reconnaissance quotidiennement. Il avait joué le rôle de la maman autant qu’il l’avait pu en étant présent lorsqu’il faisait des cauchemars, en lui chantant des berceuses et en le câlinant le plus souvent possible… malheureusement, ça n’avait pas suffi.

Le jeune guide avait donc décidé d’explorer d’autres horizons du côté sentimental. À part Gabrielle, il n’avait eu aucune fréquentation féminine et le fait qu’ils ne se voient plus autant qu’avant n’amenait pas à Zihark une sécurité suffisante. Sans en parler à son père (auquel il se confiait bien plus autrefois), il décida de fréquenter l’une de ses Tavernes dont il avait entendu parler lors de son initiation… le genre d’endroit où on passe la nuit accompagné. Bien que ce fût interdit aux mineurs, Zihark avait trouvé une excuse pour passer entre les mailles du filet en prétendant connaître le patron et en se déguisant à l’aide d’une grande cape. Il passa alors quelques minutes à boire de l’alcool pour jouer le jeu jusqu’au bout et… alors qu’il réalisait que ce qu’il faisait était inutile et surtout puéril, une jeune femme vint saisir son bras pour l’entraîner à l’étage, sans dire un mot. Le cœur du jeune homme s’emballa lorsqu’elle ferma la porte à clé avant de venir se blottir dans ses bras, toujours sans parler.

- Ton cœur bat fort, voyageur, dit-elle en souriant. Serait-ce la première fois que tu mets les pieds dans un endroit comme celui-ci ?

Zihark ne répondit pas mais sursauta lorsqu’elle voulut retirer sa capuche. Il recula d’un pas et s’apprêta à sortir lorsqu’elle se décida à avouer quelques choses.

- Je ne pense pas être beaucoup plus âgée que toi, si c’est ce qui t’intimide… dit-elle en baissant la tête. Ton accoutrement ne sert pas vraiment à dissimuler ton corps encore jeune, bien que tu sois grand. Je sais les reconnaître, les innocents dans ton genre et je sais également comment me conduire avec eux. Tu es venu chercher du réconfort en ces lieux... la première fois que je suis venue ici, c'était pour les mêmes raisons. Et finalement, maintenant, j'en donne, du réconfort. Ne t’inquiètes pas, tout se passera bien.

Elle s’approcha alors, découvrant le visage empourpré du jeune guide et commençant à l’embrasser langoureusement. Zihark trembla les premières secondes, mais il se détendit pour sa première nuit de plaisir lorsqu’elle lui révéla son prénom.

***

Zihark secoua la tête. Qu’est-ce qui lui arrivait de repenser à cet instant ?! Il avait été marquant, certes, malgré les autres nuits comme celle-ci qu’il avait pu vivre en essayant de trouver ce qu’il cherchait désespérément. Mais la situation n’amenait pas forcément à ce genre de réflexion. Il reprit lentement ses esprits et, lorsqu’il se retourna, il crut avoir perdu la tête. Gabrielle et Elyncia s’embrassaient ?! Il cligna des yeux et se pinça pour confirmer qu’il ne rêvait pas encore une fois. Mais non, il ne rêvait pas. Finalement, il n’avait pas eu besoin d’utiliser sa curiosité pour connaître la nature de leur relation… il avait la vérité droit devant lui. Il baissa alors la tête, sans regarder son amie partir et eut l’impression de se désillusionner. Il finit par relever son regard sur la jeune femme magnifique pour laquelle il avait maintenant un faible ; celle qui ne pourrait jamais lui rendre ce qu’il cherchait, exactement comme sa mère disparue.

- Bon ba... je vous suis.

Il tenta de lui sourire, mais il se demandait si cela ne ressemblait pas plus une grimace qu’autre chose. Il marcha sans rien dire, dans la direction de cette auberge qu’elle cherchait. Il ne parla pas tout le long du trajet, ne comprenant pas réellement pourquoi. Il était accompagné d’une magnifique jeune femme et, bien qu’elle ne s’intéresse sûrement jamais à lui, cela faisait plusieurs mois qu’il n’avait vu personne d’autre à part son père. Pourtant, ses souvenirs et ce moment qu’il avait contemplé l’avait vraiment chamboulé. Lorsqu’ils arrivèrent devant l’établissement, Zihark tituba et faillit s’étaler de tout son long sur le sol, juste devant la porte. Il réussit cependant à se retenir au mur. Honteux, il se redressa et, par mégarde, il regarda les yeux d’Elyncia. Les larmes lui montèrent aux yeux et, avant que la jeune femme ne puisse le constater, il se retourna et respira fort pour se contrôler. Qu’est-ce qui pouvait bien se passer, à cet instant ?

- Dame Elyncia, commença-t-il finalement, la voix tremblante, en se retournant. Voilà l’auberge de la Belette Affamée. J’espère que vous passerez un bon séjour ici ; la réputation du lieu est très bonne et le patron est quelqu’un d’honnête. Enfin… j’imagine que vous connaissez l’endroit.

Son cœur s’emballa et il gérait mal son souffle. Jamais il ne s’était senti comme ça, pas même devant son père lorsqu’il l’avait mis au courant de ses conquêtes. Lorsque Zihark voulut dire encore quelque chose, il s’arrêta, priant pour qu’Elyncia écoute cette rencontre. Il voulait encore rester avec elle, mais la faiblesse qui l’avait assailli l’empêchait vraiment d’être lui-même. Il songea soudain à la bataille ; Elyncia allait y participer, elle savait assurément se battre. Cela voulait-il dire qu’il ne la reverrait peut-être jamais ? Tremblant de tout son corps, il s’avança vers elle et saisit sa main dans la sienne. La gorge nouée, il tenta d’articuler une dernière phrase :

- J’espère que nos chemins se recroiseront un jour.

Quand la jeune lancière aperçut le sourire du guide, elle en fut presque déchiré, car il n'avait rien de naturel, ni rien de joyeux, et la crainte d'avoir gâcher quelque chose entre Gabrielle et lui se fit sentir. Du moins elle pensait que c'était cela qui le tracassait, pensant que leur relation aurait pu aller bien au delà de la simple amitié quand ils étaient encore jeunes. Mais c'était le fait d'avoir donné de faux espoirs au jeune homme qui le rendait ainsi.
Ils avancèrent et Zihark ne décrocha pas un mot, tout comme Elyncia qui était affreusement gênée de cette situation fort désagréable. C'était bien jolie de le laisser miroiter certaines choses mais cela lui avait brisé le coeur, et le jeune homme semblait bien perturbé maintenant ! Et elle s'en voulait et avait honte de son comportement.
La marche, toujours aussi silencieuse comme s'ils devaient supporter le poids d'un quelconque deuil, se termina devant l'auberge, comme il était convenu. Zihark tituba et la lancière eu un mouvement de la main comme pour le retenir, mais elle n'eut besoin de le faire car le guide se rattrapa de lui-même. Hésitante et avec l'estomac noué, elle retira sa main lentement tandis qu'il se retournait. Elyncia avait crut percevoir quelque chose briller dans ses yeux et son attitude était vraiment étrange. Il brisa alors ce long silence en lui annonçant qu'ils étaient arrivé.
Quand il dit que le tenancier était quelqu'un d'honnête, elle eut un peu de mal à ne pas sourire. Le jeune homme ne pouvait deviner qu'il s'agissait de son père. Elle lui dit alors dans un large sourire :

- Vous savez Zihark, ce n'est pas qu'un séjour que je passe ici. En fait j'y vis. Ce sont mes parents qui tiennent cette auberge, j'aurais surement dû vous le préciser. En tout cas, je suis heureuse d'entendre que cet endroit est apprécié. Toute la famille s'est donnée du mal pour rendre cet endroit le plus chaleureux possible.

Le jeune homme semblait avoir du mal à respirer et Elyncia le sentit fébrile. Son sourire en fut alors moins éclatant, entaché par la malaise qui était en train de naitre. Elle sursauta de surprise quand Zihark prit l'une de ses main. Seulement, cette fois, Elyncia ne tenta pas de s'en dégager même si elle venait de comprendre ce qui le mettait dans tout ses états : ce n'était pas sur Gabrielle qu'il avait des vues, mais bien sur elle. Sa gorge se serra alors. Elle n'avait pas envie de le faire souffrir mais elle ne pouvait pas lui donner ce qu'il recherchait, encore moins maintenant que Gabrielle avait répondu à l'appel de son coeur battant.

- J'espère que nos chemins se recroiseront un jour.

Elle l'espérait elle aussi mais pas de la manière dont il l'entendait. Elle pensa alors à la bataille qui allait avoir lieu à Erathia. Elle ne savait pas si elle y survivrait mais elle savait qu'elle avait de nombreuses raisons de revenir en vie de ce carnage. Elle avait des amis ; Kyle, son capitaine, Jarod, Kashya même si elle était absente de sa vie depuis un moment déjà. Elle avait une famille ; ses deux frères, sa soeur, sa mère, son père. Elle avait un capitaine qui comptait sur elle, et maintenant elle avait quelqu'un de spécial pour son coeur ; Gabrielle. Elle devait revenir vivante à tout prix et entière. Et puis elle avait aussi envie de le revoir lui aussi, en espérant pouvoir repartir sur des bases plus saines. Cette pensée lui rappela alors les mots de Gabrielle lors de leur rencontre et le premier baiser qu'elles aient échangé. Elle secoua alors la tête, excluant la possibilité de lui dire une chose aussi cruelle, car elle le savait, ça le rendrait encore plus mal à l'aise.

- Nous nous reverrons, j'en suis certaine. Zihark. J'aimerais vous remercier pour l'aide qui vous m'avez apporté aujourd'hui. Ca vous dirait de manger ici ce soir sur les frais de la maison ? Ma mère fait un excellent ragout donc ce serait dommage que vous loupiez ça. Et puis nous pourrions continuer à discuter comme ça.

Invité

Pendant le court silence qui suivit le geste de Zihark, il prit le temps de réfléchir à ce qu’Elyncia lui avait répondu. Il se sentit alors bête de ne pas avoir pensé une seconde qu’elle puisse être également cydienne et vivre dans la même ville que lui. Puis, il s’étonna de ne jamais l’avoir croisée auparavant… les dieux ou le destin avaient sûrement fait en sorte qu’ils ne se croisent pas avant ce jour. L’étonnement fut alors complet lorsque le jeune homme réalisa qu’Elyncia ne retirait pas sa main, cette fois-ci ; il écarquilla les yeux.

- Nous nous reverrons, j'en suis certaine. Zihark. J'aimerais vous remercier pour l'aide qui vous m'avez apporté aujourd'hui. Ca vous dirait de manger ici ce soir sur les frais de la maison ? Ma mère fait un excellent ragout donc ce serait dommage que vous loupiez ça. Et puis nous pourrions continuer à discuter comme ça.

De l’affection. Bien qu’il s’ache à présent qu’Elyncia ne pourrait jamais lui rendre ce qu’il désirait, il avait pu percevoir une certaine affection dans ses propos couplée à cette reconnaissance qu’elle lui témoignait. Zihark pensa alors qu’au-delà de ce qu’il pouvait désespérément rechercher, au-delà de son égoïsme, c’était là une occasion qu’il aurait de mieux connaître cette jeune femme. Il pensa quelques secondes à son père et à la possibilité de l’inviter à les rejoindre… mais cette pensée s’en alla aussi vite qu’elle était venue. Il voulait profiter de l’instant, malgré que les risques qu’il s’attache à elle soit élevés ; le guide pouvait effectivement être blessé si elle venait à périr durant cette bataille. Mais finalement, il était toujours avide de découvertes et Elyncia en était une parmi d’autres… même si elle sortait du lot. C’était aussi une bonne manière de faire ses adieux. En reprenant ses esprits, sa main et sa joie de vie discrète, il décida d’accepter.

- Je vous remercie infiniment pour votre invitation, Dame Elyncia ! dit-il en souriant sincèrement cette fois-ci, en reprenant aussi le contrôle de ses émotions. Je l’accepte volontiers. Cela serait un honneur pour moi de goûter le ragoût de votre maman et de pouvoir mieux connaître cet endroit. À vrai dire, je n’y ai mis les pieds qu’une seule fois avec mon père et je n’avais pas bien pu apprécier les beautés du lieu à cause de mon jeune âge.

Il se stoppa soudainement quelques secondes et se frappa le front en pestant. Sur la liste d’ingrédients que son paternel avait rédigée le soir d’avant et que Zihark avait précédemment lue, il manquait quelque chose que le jeune homme n’avait pas trouvé dans la boutique habituelle. Il fit un pas de côté afin de s’en aller mais il se rappela qu’il n’était pas seul.

- Excusez-moi, je suis vraiment gauche, aujourd’hui… dit-il en se frottant la tête avec un sourire crispé. J’ai oublié d’aller chercher une plante médicinale dans un espace vert à quelques heures d’ici. Est-ce que l’on peut se retrouver à l’heure qui vous arrange juste devant l’auberge ? Je reviendrai à temps pour cette délicieuse offre que vous m’avez faite, je vous l’assure !

Une fois qu’Elyncia eut répondu positivement, il fit mine de se concentrer et ajouta qu’il avait noté l’information dans un recoin de sa tête pour ne pas l’oublier. Il lui baisa ensuite la main et s’en alla rapidement pour ne pas perdre de temps sur sa recherche. Malgré qu’il ait conscience qu’il avait bâclé cet « au revoir », il savait que ce n’était pas la dernière fois qu’il reverrait la jeune femme ; ce serait les adieux qui seraient les plus douloureux. Le jeune homme retira rapidement toute idée noire de son esprit et alla chercher cette fameuse plante. Pour aller encore plus vite, il utilisa sa capacité à se transformer en animal et se métamorphosa en loup ; la fatigue serait moindre et les odeurs plus faciles à repérer.

***

Je me réveille seul et je me rappelle où je suis après m’être assis sur le lit et après avoir observé la pièce. C’est bien la Taverne d’hier soir, c’est bien avec elle que j’ai passé ma troisième nuit… je ne l’avais pas reconnue, mais elle est bien celle qui m’avait tendu les bras la première fois. J’ai le sentiment de l’avoir retrouvée… mais elle n’est pas là. Quelqu’un frappe à la porte et, sans crier gare, je dis d’entrer. Mais ce n’est pas la plus belle qui se trouve derrière la porte et qui la défonce presque en criant des mots incompréhensible en elfique. Je sursaute quand je vois de qui il s’agit.

- Père ?! dis-je, sans rien pouvoir répondre d’autre alors qu’il s’avance rapidement vers moi.

Il me gifle et je ne comprends pas tout de suite. Quelqu’un a dut lui indiquer que je découchais… Gabrielle ? Non, je ne lui en ai pas fait part. Le propriétaire des lieux ? C’est bien possible… il risquait la fermeture de son établissement faute de surveillance.

- Tu n’es qu’un incapable ! commence alors mon père, toujours aussi énervé, prêt à me donner d’autres coups si je bouge d’un poil. À quoi t’abaisses-tu, mon fils (si j’ose encore t’appeler ainsi) ? Qu’ai-je mal fait pour que tu commences si tôt à… à… Raaaaa !

- Père, je vais vous… dis-je en tendant de me justifier.

- Je ne veux rien savoir ! Alors que ma femme est morte, je ne m’abaisse pas à chercher du plaisir à droite et à gauche avec n’importe quelle gazelle qui se présente, surtout dans un endroit comme celui-ci ! Et estime-toi heureux car, quand le patron a appris que tu étais mineur, il a failli m’arracher ce que je croyais encore pur et innocent chez toi ! Maintenant lève-toi et habille-toi ! Nous rentrons…

Il a l’air tellement fâché, mais il ne me punit pas. Il a l’air tellement impuissant, mais il ne me punit pas… il est frustré mais surtout déçu de son fils. Dans ses yeux, des larmes naissent et je vois qu’il ne me pardonnera pas parce qu’il est incapable de comprendre. J’ai envie de lui expliquer que, quand on a connu la douceur d’une femme à ses côtés dans son enfance, on ne peut pas comprendre ce que c’est que de vouloir simplement connaître cette douceur à son tour. Mais quand il se retourne, mes larmes montent aussi. Car je sais que, même s’il ne comprend pas sur l’instant, il peut comprendre ensuite. Peut-être le comprend-il déjà, finalement.

Je décide de me lever et de m’habiller en vitesse. Intérieurement, je me jure de ne plus remettre les pieds dans un endroit comme celui-ci, encore moins pour la revoir elle. « Elle » représente ce que je n’aurais jamais dut faire en cherchant quelque chose que je ne pourrai plus connaître. C’est douloureux de penser qu’il nous manque quelque chose… mais ça fait encore plus mal de perdre ce qu’on a déjà. Je m’approche de lui pour le prendre dans mes bras, mais je manque de prendre encore une baffe. Stamina frappe légèrement à la porte, mais je ne l’entends pas tout de suite. Je la vois entrer et tout s’arrête, même mon les cris de mon père.

- Monsieur, commence-t-elle. Je suis honorée de vous rencontrer. Malheureusement, le propriétaire dit que vous faites trop de bruit et que cela fait fuir les clients. De sa part, je viens donc vous dire gentiment de vous en aller avec votre fils et…

- Oui, j’ai compris ! dit mon père en me tirant par le bras. Vous ne reverrez plus ce jeune homme, vous pourrez vous dépuceler avec d’autres jeunes gens si ça vous chante.

Elle sursaute, trouvant les mots de mon père très blessants… mais mon clin d’œil avant ma disparition derrière la porte semble l’amuser. Je crois entendre un petit rire avant le fracas des pas de mon géniteur dans l’escalier. Je sais que je lui dirai tout en rentrant et je sais que je reverrai sûrement Stamina et son amie dans d’autres circonstances et dans un autre état d’esprit. Les choses changent, mais je tiens encore à cette tendresse de femme qui me manque. Quelque chose me dit que je resterai égoïste encore longtemps.

***

Zihark rentra en vitesse chez lui et croisa son père. Il lui fit bien vite comprendre qu’il n’avait pas le temps de lui parler maintenant ; s’il se dépêchait, il pouvait encore être à l’heure à l’auberge pour voir Elyncia.

- Où vas-tu, jeune homme ? demanda alors son paternel, d’un air douteux, depuis ces évènements passés.

- Je ne découcherai pas, Père ! se justifia le jeune homme. Par contre, je rentrerai tard ; j’ai fait une rencontre aujourd’hui, qui mérite d’être prolongée.

- Cette rencontre part elle à la bataille dès demain ?

Un silence. Oui, elle partait. Mais l’instant présent était plus important. Sans que Zihark n’ait eu un mot à dire, son père comprit et lui souhaita une bonne soirée. Le jeune guide partit donc le cœur léger et, avec la naïveté de la jeunesse, il arriva devant l’auberge. Personne ne se trouvait à l’entrée, mais il ne voulut pas entrer. Ils s’étaient dit « devant l’entrée » et non à l’intérieur… Le jeune homme pensa une seconde à l’éventualité de ne pas retrouver Elyncia ici, mais il tenta de rester positif. En tournant la tête, il lui sembla croiser le regard d’une belle jeune fille qu’il avait fréquentée deux ans plus tôt. Mais, bien que cela lui ait arraché un léger sourire, il chassa aussi cette idée de son esprit. Il avait cessé de rechercher sa mère à travers les femmes… du moins, c’est qu’il essayait de se faire croire.

[HJ - Je dois préciser certaines choses. 1) Si tu veux que je développe plus le RP, dis-moi. Je ne savais pas si je pouvais "agir librement" en entrant directement dans l'auberge ; si tu m'en donnes la liberté, je peux volontiers le faire si tu trouves que je ne prends pas assez d'initiatives. 2) J'ai eu une sorte de révélation en écrivant ce post : j'adore écrire au présent car j'arrive mieux à "entrer" dans mon personnage. Si ça ne dérange personne et si ce n'est pas contraire au règlement du forum, j'aimerais beaucoup écrire mes posts de cette manière à l'avenir. J'ai l'impression de moins chercher mes mots et les choses sont plus fluides (je ne sais pas si ça se voit...). 3) Je rajouterai le papa et la jeune fille dans mon dossier prochainement (note à moi-même ! xD).]

Il accepta et Elyncia afficha un large sourire avant de rougir. La flatterie lui faisait toujours cet effet, qu'elle vienne d'un homme ou d'une femme. Ce n'était pas déplaisant de l'entendre dire qu'elle était belle, mais venant du jeune homme, elle aurait espéré que jamais ces mots ne sortent de sa bouche, surtout qu'il les avait vu Gabrielle et elle. Qu'espérait-il pour faire pareil compliment aussi vrai soit-il ?
Elle mit de côté cette question pensant qu'il finirait par comprendre que tenter de la séduire avec de telles paroles ne servait plus à rien et la rendait légèrement mal à l'aise.
Soudain, il se frappa le front avant d'expliquer ce geste :

-Excusez-moi, je suis vraiment gauche. J’ai oublié d’aller chercher une plante médicinale dans un espace vert à quelques heures d’ici. Est-ce que l’on peut se retrouver à l’heure qui vous arrange juste devant l’auberge ? Je reviendrai à temps pour cette délicieuse offre que vous m’avez faite, je vous l’assure !

- Et bien disons vers sept heures ici alors ! Et puis vous... tu peux me tutoyer maintenant. Après tout tu es un ami de Gabrielle alors ça ne me dérange pas, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.

En seul réponse, il fit une moue approbative, avant de lui baiser la main comme si elle avait été une grande dame, avant de de partir en courant en se transformant en loup. Elyncia le regarda s'en aller avec un air de surprise sur le visage. Personne ne lui avait accordé autant de respect que ce jeune homme, et même si parfois son attitude pouvait lui être agaçante, elle se montrait compréhensive et lui pardonnait ses écarts, ce qu'elle n'avait jamais fait avec Jarod, bien que leur relation se soit mué de complicité, ni avec d'autres jeunes hommes. Il avait l'air d'être un Jarod bis ; un séducteur maladroit dont les compétences et qualités faisait oublier son côté Don Juan horripilant. *Ces deux là devraient s'entendre à merveille.*
Su cette pensé, elle poussa la porte de l'enseigne à l'ambiance chaleureuse et il ne fallut que peu de temps avant qu'elle ne se fasse interpellé par sa mère :

- Bon sang mais qu'est-ce que tu faisais ma chérie. Ca fait un bout de temps que je te cherche !

- Désolée M'man. J'avais dit à papa que j'allais à la forge d'un ami pour y récupérer une commande. Il a oublié de te le dire ?

- Que vais-je faire de vous deux ? Deux têtes en l'air, c'est pas possible ça ! Enfin j'ai besoin de toi en cuisine. Leïla a pris sa journée, elle se sent fiévreuse. Du coup c'est moi qui fais le service à midi et pour le dîner ce sera toi.

- Tiens en parlant du dîner, ça va pas être possible. J'ai invité un ami à manger ce soir. Ce serait impoli de le laisser seul.

C'était les mots à ne pas dire : "un ami". Nora était déjà partie dans ses pensées tordues générées par son imagination débordante qui lui montrait déjà sa fille au bras d'un charmant jeune homme dans une magnifique robe blanche. Elle en avait presque la larme à l'oeil.

- Oh ma chérie je suis si contente pour toi !

- Maman, tu te fais des idées là... j'ai simplement dit le mot am...

- S'il te plait, laisse-moi t'habiller pour ce soir, et te coiffer. Il faut que tu sois belle pour ton prince charmant.

- Mais M'man c'est pas c...

- File vite en cuisine, on en rediscutera quand tu auras fini.

Cette dernière phrase signifiait qu'il n'y avait pas de négociation possible et Elyncia dut se résigner à laisser sa mère continuer son cirque. A croire que son père était le seul à avoir remarqué l'homosexualité de sa fille, sans compter Guy à qui elle s'était confiée, comme d'habitude. C'est donc en soufflant de dépit qu'elle entra en cuisine, pris un économe et commença à éplucher les pomme-de-terres en priant Zéphyr pour qu'elle lui foute la paix ce soir, ce qui n'était vraiment pas gagné.

******

C'est avec une moue boudeuse qu'elle se regardait dans le miroir suite aux expérimentation foutrement réussie de sa mère qui se tenait derrière elle, excitée comme une puce à l'idée de rencontrer ce qu'elle aurait voulu voir être "le futur gendre de ses rêves". Après Nyiam, Jarod et Kyle, voilà maintenant que c'était au tour de Zihark de faire l'objet de son rêve irréalisable. Nora espérait beaucoup de ce dîner pour sa fille et c'était vraiment un problème pour cette dernière car voilà qu'elle était plus belle que jamais dans une magnifique robe verte émeraude légèrement décolleté et qui mettait étrangement sa petite poitrine en valeur. Ses cheveux avaient été relevé en une queue de cheval attachée avec des ruban de couleur bleu clair qui rappelait ses yeux mis en valeur avec un léger maquillage

- Arrêtes donc de faire la moue. Tu es magnifique !

Elyncia leva les yeux au ciel, exaspérée, en pensant bien fort que c'était bien la dernière chose qu'elle voulait pour dîner avec un homme qui avait déjà un faible pour elle. L'horloge à coucou sonna l'heure tant redoutée depuis qu'elle était dans cette pièce à se faire bichonner par sa mère. ELyncia soupira alors, se dirigeant d'un pas rapide à l'extérieur de la chambre de sa mère, et descendit à l'étage inférieur où tous les regards se tournèrent vers elle. Rouge de gêne, elle se hâta jusqu'à l'entrée dont elle ouvrit la porte pour sortir de la pièce, pensant que ça l'aiderait à ne plus se sentir observée. Mais Zihark était déjà là. Il l'avait attendu comme il était convenu et Elyncia pouvait voir dans son regard ébahi son émerveillement :

- Pas de questions s'il te plait... dis-toi juste que c'est un quiproquo avec ma mère qui fait que je me retrouve dans cette tenue. D'ailleurs ne fais surtout pas attention à ce qu'elle va dire. Elle est en plein délire que je lui ai dit que j'avais invité un garçon à manger. Tu vois le genre...

Elle l'invita alors à entrer, ouvrant la porte sur le théâtre de ce que ça mère transformerait en supplice. Elle le guida à une table près de la cheminée lui proposant de s'asseoir sous les yeux voyeurs des habitués qui les regardaient avec un sourire de ravissement, si bien qu'Elyncia leur lança un regard noir lourd de sens. Le rappel à l'ordre fut compris et tous se retournèrent vers leurs assiettes pour ne pas subir le courroux de celle avec qui ils aimaient discuter, car ils savaient qu'elle leur ferait payer leur manque de discrétion si cela venait à continuer.

- Ils sont un peu curieux, mais ils ne t'embêterons pas, N'EST-CE PAS ?

Sous la menace d'Elyn', le tyran de l'établissement, tous hochèrent la tête. Il ne manquait plus qu'un "oui maitresse" et Elyncia aurait pu se faire surnommer l'Amazone de La Belette Affamée. Elle afficha alors un sourire satisfait en s'asseyant en face de Zihark avant que sa mère ne les rejoignent en s'adressant au jeune homme.

- Bienvenue jeune homme. Je me nomme, Nora, je suis la mère d'Elyncia.

Invité

Je n'attends finalement pas si longtemps que ça car, à peine sortit de mes pensées, j'entends la porte de l'auberge s'ouvrir. Dès que je me retourne, c'est l'émerveillement : c'est bien la jeune femme que je devais retrouver ?! Tout chez elle est alors mis en valeurs, autant son visage que son corps si... si... Sans pouvoir me contrôler, je rougis et me racle la gorge, perdant mes mots. Je veux lui faire un compliment et la regarder plus longtemps, mais elle ne semble apparemment pas contente d'être si belle...

- Pas de questions s'il te plait... dis-toi juste que c'est un quiproquo avec ma mère qui fait que je me retrouve dans cette tenue. D'ailleurs ne fais surtout pas attention à ce qu'elle va dire. Elle est en plein délire que je lui ai dit que j'avais invité un garçon à manger. Tu vois le genre...

Oui, je vois le genre... malgré tout, elle est splendide. Je me contente de sourire et d'entrer sur son invitation. Tout de suite, les regards se font pesants et je peux percevoir le malaise de la jeune femme. Apparemment, un seul regard d'elle suffit à les calmer. Mais je me demande s'ils connaissent tous, en bons habitués qu'ils sont, les « préférences » d'Elyncia. D'ailleurs, sa propre mère ne doit pas être au courant puisqu'apparemment elle a tenu à ce qu’elle soit on ne peut plus belle pour un inconnu tel que moi, dont la lancière avait annoncé la venue ce soir.

Nous nous asseyons alors près d’une cheminée qui me rappelle quelques souvenirs d’enfance. Des moments où il pleuvait tellement pendant les voyages avec mon père que nous prenions froid malgré la chaleur du feu des auberges comme celle-ci. Je croise alors le regard satisfait l’Elyncia d’avoir pu faire taire tous ces hommes aux pensées arrêtées. Je la trouve radieuse et je suis convaincu, au fond de moi-même, qu’elle est aussi intéressante que jolie. Et ça me fait peur parce que j’attendrai son retour en sachant bien que rien ne me reviendra ensuite. Je reprends mes esprits lorsqu’on m’adresse la parole.

- Bienvenue jeune homme. Je me nomme, Nora, je suis la mère d'Elyncia.

Je secoue légèrement la tête. En observant un peu mieux la dame, je peux voir qu’elle a le même regard qu’Elyncia lorsqu’elle est satisfaite. Je me lève alors, lui baise la main comme j’avais pu le faire pour dire au revoir à sa fille précédemment et je décide de ne pas vraiment « jouer le jeu » qu’elle espère. Mais je ne suis pas impoli pour autant.

- Je suis enchanté de vous rencontrer, Madame. Je m’appelle Zihark et j’ai rencontré votre fille aujourd’hui – elle semblait perdue, donc je l’ai guidée jusqu’ici. Je vous félicite vraiment pour la tenue de cet endroit ; j’étais venu il y a longtemps et je ne me rappelais pas qu’il était si chaleureux. Da... Elyncia m’a vanté les délices de votre cuisine, j’ai hâte de goûter ça.

Je souris alors, sans vraiment savoir ce qu’elle peut penser de ma personne. Mes pensées sont contradictoires : j’aimerais lui plaire pour qu’elle continue de m’imaginer avec sa fille. Malheureusement, je sais que cela met mal à l’aise Elyncia et que rien ne se passera jamais. Les espoirs des hommes sont parfois tellement puérils... Je pense à rester moi-même pendant cet instant, que ce soit avec les gens que je rencontrerai ou avec la jeune femme. Elle finira de toute manière par découvrir ce que je peux ressentir pour elle, même si c’est encore bien loin de l’amour. Est-ce que je sais ce qu’est l’amour, finalement ?

[HJ : J'ai enfin répondu ! >_< Ma réponse n'est pas forcément constructive, mais je peux essayer de développer encore un peu si tu as de la peine. Je n'ai pas osé décrire la maman d'Elyncia, mais si tu me donnes des détails, je peux volontiers le faire. Wink

]

Nora, de sa cinquantaine grisonnante lança un regard étonné à sa jeune fille. Le fait qu'ils ne se soient rencontré qu'aujourd'hui la laissait dans l'incompréhension la plus totale et en voyant la tête qu'elle tirait, Elyncia ne put s'empêcher de rire aux éclats. *Ah si tu savais maman...* pensa-t-elle en imaginant le jour où elle lui présenterait une fille. Dans son esprit, la jeune lancière imagina Gabrielle lors de ce jour, même si elle ne savait pas où elles allaient toutes les deux. C'était la première fille avec qui elle avait une relation allant au delà de l'amitié, même si elle ne savait pas vraiment ce à quoi ça ressemblait. Le premier mot qui lui vint à l'esprit fut "amour" mais elle étiat encore loin d'imaginer ce que c'était loin d'être le cas pour le moment, même si quelque chose lui faisait pressentir qu'elles allaient partager quelque chose de fort. L'instinct peut-être ? Ou bien de l'aveuglement ? Elle ne pouvait vraiment le dire.
Ainsi elle lança à sa mère :

- J'arrête pas d'essayer de te le dire depuis que je suis rentré. Ce n'est qu'un charmant jeune homme qui m'a aidé à retrouver mon chemin et il est là parce que je tenais à la remercier. Rien de plus. Franchement à chaque fois il faut que tu t'emballes.

- Rien de rien ?

- Rien de rien, répondit-elle en évitant le regard de Zihark, légèrement mal à l'aise.

Elle savait que le jeune homme avait tenté de se rapprocher d'elle en lui tenant la main et il se pouvait qu'il la trouve à son goût. Le baiser échangé avec son amie d'enfance la faisait se sentir légèrement coupable déjà, alors si en plus ils devaient aborder le sujet malgré eux, ils allaient passer une soirée bien maussade.
Elyncia songea alors à changer le sujet de la discussion assez rapidement après avoir demandé un ragout, laissant Zihark choisir ce qu'il voulait prendre pour ce soir. Nicolaë, lui les observait de loin amusé par le comportement de Nora. Elyncia ne lui avait avoué ses penchants que quelques jours plus tôt, même s'il s'en doutai déjà un peu. Elle ne peut rien cacher à son père qui la connaissait trop bien pour avoir eu la chance de l'avoir souvent auprès de lui grâce aux entrainements. Ainsi, elle choisi un sujet qu'elle redoutait, mais qui était aussi important : la guerre.

- Je suis désolé pour ma mère. Elle a tendance à s'imaginer très vite certaines choses. M'enfin... il faut dire qu'elle est stressé par rapport à demain. Pour la première fois de ma vie, je suis terrifiée rien que d'y penser. J'imagine que tu n'y vas pas, à moins que tu ne serves d'éclaireur ?

Il lui infirma que non, et qu'il allait rester à Cydonia, entre autres choses. Elyncia voulait vraiment cerner son caractère. Elle savait qu'il était serviable et d'une politesse peu commune pour un garçon de son âge... de leur âge en fait. Il n'y avait pas un grand écart entre eux deux et si elle l'avait connu plus tôt, Elyncia pensait qu'il ferait déjà parti du cercle de ses amis. Elle espérait qu'un jour cela devienne le cas car au fil de la soirée, elle commença à en savoir un peu plus sur lui. Les sujets de discussions étaient tous intéressants et sa compagnie était plaisante. Seulement elle ne pouvait se douter que ce qui arriverai au champs de bataille ne lui permettrai pas de le revoir avant un petit moment et resterai quelque chose qu'ils garderont à l'esprit longtemps.
Le temps s'écoula ainsi, jusqu'à ce qu'il se fasse tard et Elyncia devait encore préparer son armure et ses armes, mais surtout, elle avait besoin de sommeil car une longue marche les attendait, elle et l'armée de Cydonia... non d'Azthia. Devoir combattre avec d'anciens ennemis et d'autres citoyens de ce monde la rendait méfiante, même si elle n'était pas du genre à avoir de préjugé sur telle ou telle population même parmi la bourgeoisie almer dont on connait son aversion.

- Je suis désolée, mais il faut que j'aille me préparer pour demain. J'aurais vraiment voulu ne pas être aussi pressée par le temps et mes devoirs.

[HRP = je te laisse nous désengager et parler ce dont tu veux pour la soirée. J'avais pas envie de trop manipuler ton perso même si je sais que ça ne t'aurais pas posé de soucis x)]

Invité

- J'arrête pas d'essayer de te le dire depuis que je suis rentré. Ce n'est qu'un charmant jeune homme qui m'a aidé à retrouver mon chemin et il est là parce que je tenais à la remercier. Rien de plus. Franchement à chaque fois il faut que tu t'emballes.

- Rien de rien ?

- Rien de rien.

La mère d’Elyncia semble déçue. J’ai préféré préciser que nous nous sommes rencontrés aujourd’hui justement pour qu’elle ne s’imagine rien... mais à ce moment précis, je ne sais pas pourquoi, je suis content de voir qu’elle semblait attendre quelque chose de nous deux. J’en ai assez de penser ainsi... Je vois bien qu’Elyncia fuit mon regard parce qu’elle a remarqué depuis le début que mon attirance pour elle est présente. Je l’ai vue embrasser Gabrielle et pourtant je fais « comme si » et je ne peux pas m’empêcher d’imaginer des choses. Peut-être me rappelle-t-elle trop la frustration que j’ai de ne pas pouvoir connaître ma mère. Mes pensées tournent en boucle, je n’avance plus...

Elyncia passe commande et je demande poliment la même chose qu’elle, puisqu’elle me l’a conseillé un peu plus tôt. Je fais mine de ne pas regarder l’homme qui pose ses yeux sur la scène, apparemment amusé ; il doit être un proche de la jeune femme. Puis, elle aborde la guerre pour la première fois. Je suis content qu’elle me fasse suffisamment confiance pour se confier ainsi à moi et je m’efforce, pour elle, de paraître plus ou moins stable émotionnellement. Il ne manquerait plus que je craque comme tout à l’heure !

- Je suis désolé pour ma mère. Elle a tendance à s'imaginer très vite certaines choses. M'enfin... il faut dire qu'elle est stressé par rapport à demain. Pour la première fois de ma vie, je suis terrifiée rien que d'y penser. J'imagine que tu n'y vas pas, à moins que tu ne serves d'éclaireur ?

- Je n’ai pas mal pris ce qu’a dit votre... euh... ta maman. Sa réaction est plutôt normale, d’ailleurs. Et j’imagine bien que cela doit être effrayant pour toi de partir demain matin, dis-je alors en ayant de la peine à jauger la peur que l’on peut ressentir lorsqu’on sait qu’on peut mourir en se battant pour ceux qu’on aime. Mais tu m’as l’air d’une bonne lancière et il n’y a aucune raison que tu ne t’en sortes pas. Moi je n’y vais pas, effectivement... je n’ai jamais appris à me battre et, en tant qu’apprenti, je pense que je serai plutôt un handicap pour de bons guerriers comme toi qu’une véritable aide. Mais je reste ici, à Cydonia, en tout cas demain pour essayer de rendre service aux familles qui en auront besoin... Je ferai sûrement le tour des maisons avec mon père.

Alors que je continue à parler de tout et de rien, pour éviter de penser au fait que je ne la reverrai peut-être plus ou, si elle s’en sortait, pas avant longtemps, j’observe son visage si harmonieux et tous ses traits qui sont comme faits pour être assemblés et donner une jeune femme parfaite. Elle rit à mes blagues, semble réellement intéressée par mes histoires et m’en raconte quelques-unes aussi. Peut-être qu’un lien entre elle et moi se tisse, malgré que ça ne soit pas vraiment le lien que j’aurai espéré... une amitié sincère ne peut de toute façon pas me faire de mal. Rien ne me met mal à l’aise en elle, à part le fait que je ne puisse pas m’approcher... et je ne peux même pas parler de malaise puisqu’il s’agit simplement d’une interdiction, d’une limite à ne pas franchir. Je me rends compte à cet instant que je peux me permettre d’être moi-même avec elle, comme je le suis avec mon père, Gabrielle ou Stamina.

La soirée se poursuit. Alors que Dame Nora passe à côté de la table, je l’interpelle pour la féliciter de sa cuisine que j’ai réellement appréciée et je lui dis que je reviendrai volontiers, surtout si bien accompagné. Mais je vois Elyncia se fatiguer, malgré qu’elle reste intéressée par ce que je continue de dire. Je finis alors mon verre et, comme si elle avait compris que j’allais la laisser, elle me dit qu’elle doit se préparer pour demain et se reposer. Deux jours de voyage l’attendent... deux jours pendant lesquels je vais errer dans cette ville que j’aime tant d’habitude mais qui me semble maintenant composée d’une note de mélancolie. Les choses et les gens ont changé... mais pas moi. Je me lève finalement et la jeune femme me raccompagne devant la porte de l’auberge. Nous sortons et, alors que je sens ma gorge se nouer, je ne peux pas m’empêcher de m’approcher d’elle et de caresser sa joue. Geste aussi intime que déplacé à ce moment-là. Je m’empresse de détourner le regard alors que mon doigt finit sa course sur la fin de sa mâchoire.

- Au risque de me répéter, dis-je en pouvant enfin sortir quelques mots. J’espère que nos chemins se recroiserons un jour. J’ai passé une excellente journée avec toi et j’aimerais te connaître encore mieux. Je ne crois en aucun dieu, mais s’ils existent quelque part, je suis sûr qu’ils veilleront sur toi et te garderont en vie pour te ramener aux gens qui t’aiment.

J’attends une réponse, mais elle ne vient pas. Elyncia me regarde et m’offre un simple sourire avant de se retourner, de saisir la poignée de la porte et d’entrer à nouveau en m’accordant un dernier regard. Je pose, sans vraiment le vouloir, ma main sur le bois qui nous sépare et je verse enfin une larme, sans pouvoir la réprimer. Je me sens tellement faible de pleurer pour elle... de pleurer pour moi qui suis triste de ne plus revoir cette femme rencontrée le jour-même. Je frotte mes yeux et m’en vais sur le chemin de la maison. Je regarde le ciel et ses étoiles qui, d’habitude, inspirent l’espoir et l’infini. Là, elles me rappellent que ma lumière s’est éteinte ce soir, que je ne la retrouverai sûrement pas et que, finalement, tout a une fin. Alors que je baisse la tête, je bouscule quelqu’un... mais pas n’importe qui.

- Zihark ! dit alors Stamina, en larme devant moi. Je t’ai cherché partout... tu sais que... tout le monde... du moins les guerriers, les soigneurs, et... enfin... tu sais...

Un silence, elle tente de se calmer et moi, je ne comprends rien à ce qui m’arrive. Pourquoi elle et pourquoi maintenant ? Alors qu’il n’y a qu’une personne que je souhaite prendre dans mes bras...

- Mon père part demain matin... dit Stamina en se blottissant contre moi.

Rien ne nous unit, à part deux nuits passées ensemble qui me remémorent plutôt des mauvais souvenirs. Mais elle veut que je la console et que je lui donne de l’affection... et peut-être que c’est ce que je cherche moi aussi ce soir. Je la prends alors par la main et, me rappelant la promesse que j’avais faite à mon père de ne pas découcher, je décide de l’amener chez moi. Je pense rapidement à Gabrielle et je me dis alors qu’elle a bien raison d’avoir un faible pour Elyncia. Et j’espère, plus tard, en embrassant et en déshabillant Stamina dans ma chambre, les revoir tout bientôt pour leur dire combien je les aime toutes les deux.

[HJ : Elyncia et moi nous désengageons du RP. Smile

]

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