Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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Reyan
Reyan
Masculin Nombre de messages : 211
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Race et âge : Cydien ~ 22 ans
Cité : Cydonia
Métier : Prêtre

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Compétences: Faveur divine (Abyss) ~ Soin ~ Calligraphie
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   [153 - FP] Senteur [Terminé] EmptyDim 9 Oct - 9:02

Cela faisait maintenant près d'un an que Reyan exerçait en tant que prêtre au temple d'Abyss. S'il se sentait désormais très heureux dans sa nouvelle vie, ayant retrouvé une certaine stabilité qui peut-être lui avait manquée, son métier, que l'on pourrait qualifier de vocation, présentait quelques inconvénients non négligeables. De par sa fonction, Reyan était tenu de vivre dans le district religieux de Cydonia, d'après lui un des quartiers les plus austères de la ville. Comment pouvait-il en être autrement après tout? S'il était une chose dont le fils d'Amazone pouvait se vanter, c'était bien d'être l'un des plus jeunes, si ce n'était le plus jeune, de son ordre. Et ce fait pouvait s'étendre aux autres religions représentées dans le joyau Cydien: lorsque vous marchiez dans les rues du district, vous aviez plus de chances de croiser un prêtre expérimenté et âgé qu'un jouvenceau fraîchement confirmé. Était-ce à cause des sombres histoires avec Azael, mais force était de constater que la profession de prêtre attirait beaucoup moins que d’antan, du moins d'après l'un des grands prêtres de l'ordre abyssien. En marge du manque de jeunesse, une autre raison poussait Reyan à fuir le plus souvent possible son lieu d'habitation: cela l'obligeait également à croiser des Zélotes, dont le monastère côtoyait de très près les résidences des prêtres. Jamais le Cydien n'avait échangé la moindre parole avec l'un de ces mystérieux lanceurs de sorts, mais leur réputation le faisait frémir. Sans trop savoir si cela serait vraiment utile, il s'était juré de bien faire attention à ne pas révéler ses propres talents magiques. Que pouvait-il craindre: d'être enrôlé? Ridicule: c'était à peine s'il savait tenir une épée dans le bon sens! Et de toutes les façons, le prêtre d'Abyss se devait de partager les idéaux de paix de sa divinité.

Pour toutes ces raisons, Reyan préférait de loin passer son temps libre sur l'Agora, bien plus animée et agréable. Le rapport du prêtre à la foule était quelque peu ambigu: d'un côté il ne l'appréciait guère, car tout ce ramdam tonitruant était comme une façon de l'empêcher de rester dans ses rêveries, d'un autre il aimait le fait de pouvoir passer inaperçu en traversant une cohue sa capuche relevée. En ce jour, Reyan choisit de ne pas prendre cette peine, et c'est son beau visage dévoilé qu'il décida de flâner dans le quartier des artistes. Sa cape marron cachait en partie sa tunique de prêtre mêlant des tons de bleu et de vert rappelant évidemment les couleurs de la mer, attribut d'Abyss. Mais malgré sa tenue qui trahissait son appartenance à l'ordre, le fils d'Amazone savait que dans cette place, il n'était rien d'autre qu'un jeune passant. C'était d'ailleurs agréable de constater qu'à Cydonia n'existaient pas que de vieux prêtres un peu gâteux mais aussi des hommes et des femmes ayant autour de la vingtaine tout comme lui. Il lui était déjà arrivé quelquefois de recevoir au temple des jeunes de son âge, et même s'il n'en montrait rien, il trouvait cette position très inconfortable. Cela lui rappelait qu'à part le fait qu'il avait été comme appelé à devenir prêtre, il n'en restait pas moins un jeune homme tout à fait ordinaire.

Reyan alla s'asseoir au bord d'une fontaine. Comme d'habitude, il portait dans son sac tout ce dont il avait besoin pour écrire. Depuis quelques jours, le jeune homme avait laissé de côté la poésie pour se consacrer à un projet qu'il gardait en tête depuis déjà plusieurs mois sans jamais avoir pris le temps de le commencer. En mémoire de toutes ces histoires d'aventure qui avaient bercé sa jeunesse, il voulait tenter d'écrire ce qu'on appelait une chanson de geste. Finalement, cela ne l'éloignait pas tellement de ses premières amours pour les arts poétiques, puisque la chanson de geste était un récit en vers, mais plutôt que de thématiques abstraites comme les éléments qu'il pouvait invoquer via la magie, le texte devait traiter d'aventures héroïques et épiques. Malheureusement, même si Reyan avait réussi à écrire quelques vers d'introduction, il restait coincé par manque d'inspiration. Cela le désespérait au plus haut point car ce n'était pas un sentiment qu'il avait l'habitude de ressentir. Lorsqu'il rédigeait un poème, c'était comme si les mots s'imposaient à lui, s'alignant naturellement sous sa plume comme autant de moutons se rangeant sous le commandement du bâton de berger. Son écriture était beaucoup plus fluide, il n'avait à réfléchir que lorsqu'il écrivait à des fins magiques. La situation était ici très différente: le jeune prêtre avait dû lutter pour trouver quelque chose de satisfaisant pour introduire sa chanson, et à présent qu'il n'avait plus d'autre choix que de commencer le récit des aventures du héros, il séchait complètement, lui qui pourtant avait l'imagination si vaste. S'inspirer de sa propre vie? Et en quoi? Les pérégrinations d'un prêtre ne constituaient pas de faits assez héroïques pour tenir toute une chanson de geste. Reyan poussa un soupir en repensant au caractère finalement quelque peu banal de son quotidien. En reprenant sa respiration, son nez fut agressé par une forte odeur qui le fit éternuer. En relevant la tête, le Cydien tomba sur le Printemps aveugle, une bien étrange boutique dans laquelle il n'était jamais rentré mais qui l'avait toujours intrigué à cause de tous les parfums qu'elle exhalait. Son gros volume de parchemins ouverts sur les genoux, tandis que la fontaine continuait à faire danser des jets d'eau dans son dos, Reyan resta quelques instants songeurs, les yeux perdus dans le vague mais semblant fixés sur la porte du Printemps, sa plume serrée entre ses doigts posée négligemment sur une page vierge.


Dernière édition par Reyan le Lun 31 Oct - 11:46, édité 1 fois
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Narcisse
Narcisse
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Re: [153 - FP] Senteur [Terminé]
   [153 - FP] Senteur [Terminé] EmptyMar 25 Oct - 15:01

L'impuissance. Quel terrible sentiment que l'impuissance. Cette désagréable sensation qui vous fait jouet du destin à défaut d'acteur de sa destinée. Cette tumeur qui, en vous réveillant un beau matin, vous frappe violemment pour vous faire comprendre que non content d'avoir gâché vos années passées, vous allez laisser s'égrener les suivantes sans en ralentir l'inévitable flux, sans chercher à faire de votre vie de quoi nourrir la plume d'un quelconque romancier.

À dire vrai, ce ne fut pas au réveil que Narcisse fut frappé par ce sentiment. Diable non : c'est toujours avec la même laconie qu'il se prépara alors que le soleil peinait à apparaître au-dessus de l'horizon, et toujours avec cette même apathie qu'il se dirigea vers Le Printemps aveugle. Là encore, il ne fit pas plus preuve de passion et d'entrain qu'à son habitude, dévouant à sa tâche le plus d'indifférence possible. Car c'est ainsi que Narcisse était né : avec un roc en guise de coeur.

Il prépara négligemment mais brillamment les commandes de la journée jusqu'à l'heure d'ouverture et ne fut même pas surpris de voir deux clients attendre déjà devant la boutique, attendant le feu vert du fleuriste pour quitter la fraîcheur de la rue cydonnienne pour la chaleur de l'échoppe.

Narcisse ne chôma donc pas ce matin-là. Non pas que cela le dérangerait, à vrai dire il s'en moquait. Les premiers clients firent place aux seconds qui firent place aux troisièmes et ainsi de suite, sans répit. Aucun ne semblait se soucier du fleuriste mais c'était de bonne guerre, lui-même n'accordant à ses chalands qu'un intérêt pour ainsi dire futile.

Par je ne sais quel miracle, ce quotidien morne et triste n'avait jamais déplu au rouquin. Pour lui, tel était fait le jour : une succession brève de visages indifférents, de l'aube au crépuscule, chacun quémendant un peu de chaleur à mettre dans le coeur, chaleur dont pouvait lui-même se passer Narcisse.

Ce n'est que quelques heures après l'ouverture que l'impuissance figea le rouquin. Là, droit comme un i, il toisait alors avec indifférence Mme Samovar qui, comme à son habitude épanchait son deuil faussement malheureux tandis qu'il approuvait un peu alétoirement le fil du récit d'un hochement de tête respectueux quoique désintéressé. Derrière la vieille dame commençaient à s'impatienter les clients. Alors que Mme Samovar changea une énième fois la composition de son bouquet hebdomadaire, Narcisse s'entendit alors siffler :


« La ferme. »

À part la chalande derrière la veuve, personne ne semblait avoir fait attention à lui. Mme Samovar, elle, continuait sa litanie sans répit, faisant regretter à tout et à chacun que la Mort ne l'ait fauchée en même temps que feu son époux.

« La ferme. »

Cette fois, il avait lâché ces mots plus fortement, à en croire les regards qui s'étaient braqués sur lui. Des yeux non pas héberlués, comme on pourrait le croire mais timides et incertains, comme si personne n'avait été certain que c'était bel et bien cet apathique fleuriste qui avait crié de la sorte.

« Sortez. Tous. »

Il n'avait pas crié cette fois mais si ses yeux avaient été des pistolets, il y aurait eu carnage au Printemps aveugle. Personne ne bougea dans un premier temps, comme si tous attendaient l'instant fantasque où le jeune homme éclaterait de rire en lâchant un tonitruant "je vous ai bien eu, hein ?". Puis un premier homme quitta la boutique, ayant compris peut-être avant les autres que ça n'était guère une blague, puis un autre qui ne se retint pas de grommeler et enfin ce fut tous les clients qui rebroussèrent chemin à force de menaces chuchottées et de regards méprisants. Mme Samovar resta interdite une seconde, murmura de sa voix cassée "vous m'inquiétez, jeune homme" sans animosité et Narcisse comprit à contrecoeur qu'elle ne lui tiendrait pas rigueur de cet incident et que la semaine suivante elle reviendrait, ne voulant en aucun cas céder son titre de plus fidèle (mais plus insupportable) cliente.

Une fois la boutique vide, Narcisse tira de sous le comptoir sa clé en bronze et sortit dans la rue, fermant prématurément derrière lui la porte du Printemps aveugle. Il resta un moment là, le front posé contre la vitre, les yeux fermés et la main toujours posée sur la poignée, sans sentir derrière sur sa nuque le regard inquisiteur d'un inconnu. Enfin il se redressa, tourna les talons et se dirigea vers la fontaine sur laquelle il s'assit, à quelques mètres d'un autre jeune homme, faisant face à cette antre puante qu'il détestait tant et finalement enfoui son visage dans ses mains, sanglottant de grosses larmes de crocodile qu'un enfant de cinq ans ne pouvait guère jalouser.


« La plus belle de toutes les fleurs est la fleur de la liberté. »
Jean Fischart
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Reyan
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Re: [153 - FP] Senteur [Terminé]
   [153 - FP] Senteur [Terminé] EmptyVen 28 Oct - 15:51

Impossible de dire combien de temps Reyan fut déconnecté de la réalité. Toujours est-il que lorsque la porte du Printemps aveugle s’ouvrit pour laisser sortir non pas un, ni deux, mais ce qui ressemblait à un flot ininterrompu de clients, le jeune Cydien fut contraint d’abandonner ses rêveries et retomber les deux pieds bien sur terre. Quelle étrange situation, qu’est-ce qui avait bien pu pousser tous ces gens à quitter le magasin en même temps ? Peut-être l’odeur trop forte qui avait irrité les narines du prêtre quelques minutes auparavant ? Mais non, ce devait être autre chose, tous ces hommes et femmes paraissaient choqués, voire irrités pour certains. Ce fut une dame très âgée qui clôtura le défilé des clients insatisfaits, puis plus rien pendant quelques instants. Passée la surprise, cet événement ne présentait pas assez de piment pour retenir plus longtemps l’attention de Reyan, qui trouva dans cette interruption de ses pensées l’opportunité de retourner à son ouvrage. Mais alors qu’il allait poser sa plume sur le parchemin – un geste inutile puisqu’il ne savait pas du tout ce qu’il allait écrire – le son de la porte du Printemps lui fit relever de nouveau la tête. Cet homme-là n’était pas ordinaire, le Cydien en était persuadé, même si lui-même n’aurait pas su expliquer son sentiment. A en croire la clef qu’il tourna dans la serrure, il devait être le propriétaire de la porte du magasin, et peut-être même de tout le Printemps aveugle. C’était un homme grand aux épaules larges, à l’opposé de Reyan, mais qui avait également un teint très pâle, accentué par de longs cheveux roux qui lui retombaient sur la nuque et sur le front. Ce dernier était posé contre la porte du magasin, ce qui, pour le jeune prêtre, traduisait un certain désespoir.

Puis, s’apercevant qu’il s’éternisait un peu trop sur quelque chose qui finalement ne le regardait pas, Reyan baissa les yeux sur sa page vierge et tenta d’y griffonner quelques mots. Malheureusement, il n’avait pas plus d’inspiration pour autant, et aucun mot, ni même début de mot, ne lui vint pour démarrer. Décidément, sa capacité de concentration était mise à rude épreuve aujourd’hui ! Une ombre passa devant lui, et quelques instants plus tard l’ouïe fine du fils d’Amazone parvint à percevoir des sanglots. Décrochant une nouvelle fois son regard de son livre désespérément vierge, Reyan remarqua que le supposé propriétaire du Printemps fleuri était assis à quelques mètres de lui, et en regardant plus attentivement le Cydien put apercevoir des larmes. En toute autre occasion, il aurait fait ce que n’importe quel autre citoyen de Cydonia aurait fait : il aurait ignoré le rouquin pleurant, aurait continué ses activités comme si de rien n’était, puis serait parti sans s’être occupé de consoler qui que ce soit. Sauf que, encore une fois, Reyan était persuadé que l’homme n’était pas ordinaire. Il avait eu une impression similaire lors de sa rencontre avec le guerrier Nua, Vaykalan, qu’il n’avait jamais oublié malgré le caractère bref de leur entrevue. Là, il n’était pas tant question de charisme, car malgré sa largeur d’épaule le présumé gérant paraissait paradoxalement assez fragile. C’était vraiment inexplicable. Tellement inexplicable que le prêtre ne put rester insensible aux larmes qui coulaient sur ses joues pâles. Mais que dire ? Que faire ? Comment s’occuper d’un inconnu en peine sans passer pour un indiscret ? Cette impression de ne pas trouver les mots appropriés rejoignait celle qu’il avait eue lorsqu’il ne parvenait pas à commencer son histoire. Là encore le langage, qu’il pensait pourtant dominer tant du point de vue de la magie que de la poésie, échappait à son contrôle.

A situation exceptionnelle, réaction exceptionnelle. Oubliant toute rationalité, toute bienséance et se laissant uniquement porter par l’empathie qu’il avait pour le rouquin et ce désir qu’il avait de soulager sa peine, Reyan posa ses affaires à côté de lui, s’approcha et s’assit près de l’homme, avant de doucement poser ses mains sur ses épaules, sans prononcer un mot. Quelle folie quand on y pensait, mais le prêtre se laissait porter par quelque chose de supérieur à lui. Pas Abyss, non, il en était sûr. Cela relevait de la directive intérieure. Le fils d’Amazone resta immobile, préférant laisser au fleuriste la liberté de parler s’il en ressentait le besoin, faisant simplement ressentir sa présence. Il savait à quel point elle pouvait être importante pour la plupart des êtres en détresse. Mais le rouquin était-il seulement ordinaire ?

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Narcisse
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   [153 - FP] Senteur [Terminé] EmptyLun 31 Oct - 3:10

Narcisse sentit des mains sur ses épaules, lui arrachant un petit geste de recul, par réflexe. Mais les doigts bienveillants ne se retirèrent pas. Le rouquin releva la tête et se contorsionna pour voir le visage de l'inconnu.

Un gamin. C'était un gamin de son âge. Leurs yeux se croisèrent brièvement, juste assez pour que Narcisse puisse y lire les bonnes intention du jeune homme. Alors ses lèvres se remirent à trembler et alors il plongea dans ces bras réconfortant, sanglottant à nouveau de chaudes larmes au creux de l'épaule du garçon. Lui respecta son chagrin, préférant le silence au mot. Puis les larmes ralentirent, mais Narcisse ne quitta pas tout de suite l'étreinte bienfaiteur, cherchant rapidement de son nez sur sa nuque son parfum.

Subtil et muscé. Rien de bien tapageur.

Alors Narcisse comprit que cet homme était un type bien. Et s'il n'eut fallu faire confiance qu'à une seule personne à Cydonia, ça devait être lui.

Narcisse se retira doucement et se leva, toisant le garçon de sa grande taille. Voir ainsi un tel géant les yeux et les joues mouillés paraissaient presque ridicule mais le garçon ne rit pas, respectant de nouveau le désespoir du rouquin. Alors Narcisse sourit, de son plus beau et plus rare sourire et se dirigea de nouveau vers Le Printemps aveugle. Après tout la journée venait seulement de commencer.


« J'ai cueilli les fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu
J'ai attendu, attendu mais elle n'est jamais venue. »
Joe Dassin

[Desolé pour la brièveté de ma réponse je te réponds à partir de mon portable, faute de PC. J'espère pouvoir refaire un sujet avec toi prochainement pour pallier à mon indélicatesse !]
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Reyan
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Re: [153 - FP] Senteur [Terminé]
   [153 - FP] Senteur [Terminé] EmptyLun 31 Oct - 11:46

Reyan resta immobile quelques instants, respectant à la fois le silence et le chagrin du grand homme en larmes. Naturellement, celui-ci eut un léger mouvement de recul, ce que toute personne saine d’esprit aurait eu, mais le prêtre fut rassuré de voir qu’il ne paraissait pas offusqué, et même qu’il se laissait faire. Au moins, il pouvait être sûr que son geste n’avait rien de déplacé. Lorsque leurs regards se croisèrent, Reyan put voir les jolis yeux noisette baignés de larmes. Et brusquement, le rouquin se jeta dans les bras de son bienfaiteur, sans que ce dernier n’ait pu anticiper son geste. Cette fois, ce fut au fils d’Amazone d’être un peu tendu dans un premier temps, ouvrant des yeux grands comme des soucoupes, mais très vite sa raideur se dissipa, et il finit même par refermer ses bras autour du présumé fleuriste. Pour qu’il se jette ainsi dans les bras du premier inconnu, le pauvre homme devait être vraiment désespéré. Si Reyan savait à quel point leurs sentiments étaient ressemblants, vis-à-vis de la monotonie de l’existence.

Ils ne dirent rien, l’un pleurant, l’autre passant doucement sa main dans le dos de celui qui était pourtant un parfait inconnu. Le prêtre d’Abyss ne remarqua pas que les narines de son petit protégé s’étaient activées dans son dos pour sentir son parfum. Il ne pensait à rien d’autre qu’à réconforter celui qui avait choisi de se réfugier dans ses bras, à lui. Il était en telle communion avec sa tristesse qu’il faillit lui-même verser une larme, ému par tant de chagrin inexplicable. Finalement les sanglots cessèrent, et les larmes avec. Le rouquin se libéra doucement de l’étreinte de Reyan, et se leva, dominant le Cydien de toute sa hauteur. Reyan savait que, si lui-même se levait, il se ferait dominer d’au moins une tête, voire plus. Les deux hommes se regardèrent, le prêtre ayant repris son expression neutre si caractéristique, bien que ses yeux reflètent une certaine tendresse. Les joues mouillées, l’homme lui sourit, un sourire triste, mais un sourire. Et il repartir.

Un rêve. Un impossible rêve.

Ne sachant plus trop quelle posture adopter, Reyan put d’autant moins s’expliquer le léger chagrin qui l’habitat au départ du pauvre fleuriste. Le temps, qui avait paru s’être suspendu, reprit son cours, et les activités de l’Agora avec lui. Le fils d’Amazone ramassa lentement ses affaires, et se dirigea vers le district religieux où il rentra s’enfermer chez lui. Là, il commença à écrire. Les mots gravés sur le papier, plus rien ne viendrait lui faire oublier cette rencontre, elle était désormais gravée dans son cœur.

Reyan ne savait pas que, à peine une semaine plus tard, allait avoir lieu pour lui la plus grande aventure de sa vie : sauver une jeune prêtresse des griffes de la mort.


[Fini pour moi aussi ! Ne t’en fais donc pas, il n’y a pas lieu de parler d’indélicatesse, on ne peut tout simplement pas tout prévoir ! Cependant j’attends moi aussi, avec impatience, notre prochaine « rencontre » Wink]
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