[154-dp-Avant la réalité, le rêve] (fini)

Il était là, assis sur un gros cailloux a observer le monument dans lequel il rêve de siéger depuis l'âge de 15 ans. Le Sénat!

* Un jour je ferais partie de l'assemblée. Je leur ferais comprendre qu'ils ne sont pas sur la bonne voie. Qu'ils devraient avoir honte d'agir comme ils le font!*

Arkham était quelqu'un d'instable. Personne très lunatique. Il lui arrivait d'avoir des sauts d'humeur parfois très violent, surtout quand les gens sont d'un avis contraire au sien. C'est pourquoi, grâce à son charisme, il arrive a manipuler les gens avec ses discours, ainsi qu'en utilisant les sentiments pour arriver à ses buts.

Il se leva et se dressa face au monument. Il décida de s'y en approcher. Il avança en direction de celui-ci. Ses bottes de cuire dérapèrent légèrement sur du gravier. Il ne pouvait pas regarder à l'intérieur car les vitres étaient beaucoup trop haute. Mais il voulait aller jeter un coup d'œil dedans. Il commença a marcher autour du bâtiment a la recherche d'une porte autre que l'entrée principale qui selon lui, devait être fermée à double tour. Il tomba sur une petite porte en bois. Surpris, il s'en approcha. Il mit la main sur la poignée, la fit tourner, mais rien ne se fit. Il appuya un peu plus fort, toujours rien. Arkham commençait a s'énerver. Il se dirigea de façon rapide devant l'entrée principale. Il tenta d'y entrer. Impossible! Il secoua la grande porte de toute ses forces. En vain. Etait-il arrivé à la fin de la séance?. Surement. C'était la seul explication de la fermeture? Peu importe, Arkham en colère, donna un violent coup de pied dans la porte!

- UN JOUR TU T'OUVRIRAS A MOI SALOPE!

Il tourna les talons, et s'éloigna de la porte d'entrée bourré de haine et frustré de ne pas avoir pu entrer.

[Non, à partir de la saison 2 je serais au Sénat. en 155.]

Depuis combien de temps la jeune femme se plaisait à vivre aussi heureuse ? Depuis son mariage avec Soren, la vérité avait enfin éclaté aux yeux de toute la cité et l'alliance incongrue entre la fille du personnage le plus important de la cité et l'ancien Princeps avait sans doutes surpris plus d'un des grands de ce monde. Si Thémis avait craint la réaction de son père à son retour, si cette dernière avait été cruelle et sans appel, le temps avait pansé les blessures d'Anatoli Clari et ce dernier avait finalement pardonné à son ainée les méfaits qu'elle avait pu commettre. Le temps avait passé de telle sorte qu'aujourd'hui, la vie de Thémis Henrick Clari semblait rangée et totalement hors du temps. Soren, Flynn et son père à ses côtés, ses enfants nés d'une union enfin respectée, son travail enfin reconnu, Thémis se sentait revivre. La jeune femme était devenue un médecin respecté ainsi qu'une professeur en terme de manipulation de l'eau et de soin respectée autant des autres enseignants que de ses élèves. Au final, tout semblait sourire à la demoiselle et ce n'était pas prêt de s'arrêter. Si son cousin et ses accouchements faisaient toujours partis de ses cauchemars, elle vivait l'idylle dont elle avait toujours rêvé enfant. Ses origines ne lui faisaient plus défaut et sa filiation n'était plus non plus un problème.
Thémis avait passé les dernières semaines à supplier Soren de rentrer plus tôt un jour afin de partager un peu de temps en famille. Consciente que son mari avait embrassé le même destin que son père, la jeune femme ne souhaitait pas faire vivre une enfance similaire à la sienne à ses enfants. Petite fille, l'Astorg avait souffert de l'absence répétée d'Anatoli, son rôle de Consul l'accaparant bien trop souvent pour profiter des petites pommettes rougies de ses deux filles. Elle se refusait à reproduire le même schéma familial et passait ainsi le plus clair de son temps libre avec ses deux chérubins. Elios et Erys grandissaient dans un cadre relativement privilégié certes, mais la jeune Clari ne pouvait qu'être consciente du risque que comportait ce rythme de vie. Si Soren se bornait à ne pas rentrer trop tard et à passer rapidement la voir au déjeuner pour vérifier qu'elle mangeait mais au final, il rentrait bien souvent trop tard et ses enfants étaient déjà plongés dans les bras de Callista …

Toutes ces raisons faisaient que la jeune femme avait insisté lourdement pendant les dernières semaines auprès de son père comme de son époux pour que ce dernier puisse se libérer. Elle était même allée jusqu'à tenter d'influencer son cousin pour que ce dernier laisse un peu de répit au général des armées mais le plus dur avait certainement été de convaincre l'homme en question. Soren était un homme pragmatique, extrêmement gentil et doux quand on le connaissait autant que sa femme pouvait le connaître, mais également terriblement pataud envers les choses qu'il ne connaissait pas. Incapable d'appréhender ses enfants comme il l'aurait fait avec des adultes ou de jeunes adolescents, l'homme se contentait de les regarder grandir de loin, évitant avec maladresse les contacts avec ses enfants. Par le passé, il avait avoué à Thémis qu'il refusait de lui faire une descendance tant qu'il n'aurait pas donné splendeur et honneur à son nom, si la jeune femme se moquait encore de cela aujourd'hui, elle espérait néanmoins lui avoir donné satisfaction.
Thémis avait quémandé un repas familial des semaines durant à son époux et ce dernier avait enfin fini par céder, sans doutes plus pour lui faire plaisir et être débarrassé de ce qu'il devait estimer être une corvée que par envie. Peu importait, Thémis avait l'habitude et se savait capable de lui donner envie de rester en leur compagnie et d'apprécier le moment passé avec eux. Si elle n'espérait pas réitérer l'expérience de sitôt vu le mal qu'elle avait eut à le faire plier, la Cydienne espérait au moins avoir l'occasion de lui faire plaisir. Ainsi, la jeune femme avait-elle fait les choses en grand. Toute la matinée, qu'elle avait pu prendre de libre grâce à la gentillesse de maitre Naly, la demoiselle s'était affairée en cuisine. Le lard encore chaud et bien emballé dans un torchon humait bon. Il en était de même de la tourte au pigeon et des légumes qu'elle transportait également dans le panier qui pendait à son bras gauche. Une tarte aux pommes ainsi que d'autres mets se disputaient la place dans le panier d'osier, destinés aux enfants. Thémis avait fait le choix de prendre Erys avec elle pour attendre son époux au sortir de son travail. Elle savait qu'une séance au Sénat pouvait être fatigante et se doutait donc que la présence de son cadet, encore en bas âge, ne serait pas de tout repos pour Soren. Aussi avait-elle demandé à la nourrice d'amener le petit garçon à la fin du repas. Erys, à présent âgée de trois ans et demi, trottait aux côtés de sa mère avec le sourire. Elle portait une robe couleur crème et des sandalettes de cuir marron. Un bracelet en or ceinturait son poignet droit tandis qu'elle donnait la main à sa mère, parlant telle une pipelette.

« On va voir papa ? L'est où papa ? » ne cessait-elle de demander alors que Thémis lui répondait toujours avec autant de patience.

La chevelure de feu de la petite fille avait été domptée en une tresse régulière tandis que ses yeux bleus océans, identiques à ceux de sa mère, semblaient s'émerveiller de chaque parcelle de vie du monde qui l'entourait. Thémis quant à elle avait coiffé sa chevelure blonde avec soin, cherchant à se faire la plus agréable possible aux yeux de son amant. Elle avait donc pour cela confectionné une coiffure des plus sobres retenue par des barrettes en argent de bonne facture, surmontée de pierres semi-précieuses. La jeune femme n'était pas de celles à se pavaner avec leur bijoux mais pour l'occasion, elle avait fait en sorte de se faire la plus belle qui soit. En effet, la belle Clari avait enfilé une robe qui moulait à merveille ses formes charnues et son corps resté pourtant particulièrement fin et mince. Décolletée comme il le fallait, la robe de satin avaient des teintes vertes pâles qui se mariaient fort bien avec les yeux et la chevelure de la demoiselle. Seule la pâleur de sa peau tranchait quelque peu dans le décor mais là encore, la jeune Clari avait prit le parti de s'habiller aux couleurs préférées de son époux.

Le Sénat était en vue de telle sorte que d'ici une minute à peine, elles pourraient s'assoir sur les marches et attendre l'arrivée de l'homme qu'elles étaient venues chercher. Père et amant tout à la fois. La petite fille trottait à ses côtés lorsqu'un juron se fit entendre. Quelques secondes à peine après ces vociférations, un homme se présenta malencontreusement devant l'étrange couple et Thémis ne put que comprendre à son comportement qu'il était l'instigateur de telles grossièretés. Si la jeune femme ne supportait pas quelque chose, c'était bel et bien que sa petite fille entende de telles vilénies.

« J'espère que vous ne vous adressiez pas à une femme de la sorte, sans quoi la pauvre doit en être mortifiée de honte à l'heure qu'il est. » lâcha-t-elle avec froideur avant d'ajouter sur la même lancée, « Je vous prierais dans tous les cas de surveiller votre langage en présence de ma fille. »

Arkham s'arrêta net lorsqu'il entendit la voie de la femme. De quel droit se permet-elle de lui parler sur ce ton, il se retourna pour faire face à la femme en question. Il était sur le point de lui répondre de façon odieuse lorsque soudain il se stoppa dans son élan. C'était Thémis! Il ne pouvait pas ne pas la reconnaitre. Toujours aussi belle. Cette blondeur qu'il trouvait d'un côté magnifique mais d'un autre le répugnait car ça lui faisait penser aux Astorgs. Cette race qu'il haïssait tant. Il remarqua qu'elle avait une petite fille à ses côtés. Quand il reposa ses yeux sur elle il remarqua qu'elle avait une mine légèrement fatigué. Du moins c'était son point de vue. Peut-être était-ce le fait d'être mère de famille? Il n'en savait rien. Il reposa ses yeux sur sa fille sans dire un mot dans un premier temps. Il fut obligé de penser à sa situation. Il n'avait pas de famille. Il n'avait plus de famille. Il avait eu quelques femmes, mais sa ne durait jamais longtemps. Elles l'irritait souvent à la longue. Un de ses rares amis lui avait dit un jour:

" Toi il te faut une femme qui a le même caractère que toi. Une femme qui te tient tête!"

Il l'avait évidemment nié. Pour lui une femme devait être soumise et faire ses quatre volontés. Mais il était embarrassé car toute les femmes qu'il avait eu avant était soumise et ça n'avait jamais fonctionné. Ses amis le voyait rarement. Il savait très bien qu'il parlait derrière son dos et qui critiquaient son comportement et sa façon d'être. Facile quand on est fils d'un sénateur qui vous pistonne pour que vous preniez sa relève. Ils n'avaient pas vécu l'enfance qu'il avait eu. Une mère absente et un père sans sentiments. Ils ne savaient pas ce que c'était de ne pas manger pendant 3 jours uniquement pour avoir soit disant raté un exercice physique. Voir encore de dormir dehors en pleine hiver pour soit disant apprendre a résister au froid. Ils avaient des parents qui leur disaient bonne nuit avec un bisous sur la joue en les recouvrant avec une couverture bien chaude.

Et cette femme qui se permettait de lui faire des réflexions. La fille du grand Anatoli. Que savait-elle de la vie? Elle n'a probablement jamais connu la difficulté... du moins, c'est ce qu'il pensait. Arkham bouillonnait à l'intérieur, mais il savait qu'il devait la jouer fino pour ne pas compromettre ses chances d'accéder au Senat. Il décida donc de répondre de la façon la plus neutre possible en faisant un gros effort sur lui-même

- Vous n'avez jamais été en colère madame?

Puis il se retourna près a reprendre sa route.

A ses côtés, Eyrs babillait tranquillement, sans doutes inconsciente de la scène qui se jouait entre les deux adultes qu'étaient sa mère et l'inconnu. Les boucles rousses de l'enfant retombaient devant son visage et les tâches de rousseur sur ses pommettes lui donnaient un air absolument adorable. Sentant peut-être la tension très clairement palpable entre les deux personnes, la petite fille posa son regard bleu glacé sur sa mère avait d'ajouter :

« On va plus voir papa ? »

La timidité de la voix de l'enfant obligea Thémis à garder son calme. Elle saisit la petite fille et la prit dans ses bras, oubliant la présence de l'homme qu'elle venait de rappeler à l'ordre. La belle Clari plongea son regard Océan dans les prunelles de la petite avant d'ajouter d'un ton calme et posé :

« Ma puce, tu veux bien prendre le panier de maman et aller attendre papa près des marches ? N'ai pas peur, maman est juste derrière d'accord ? »

L'enfant rechigna l'espace d'une seconde avant de recouvrer son éternel sourire. La jeune femme se savait chanceuse de ce côté là, Erys comme Elios étaient tellement sages qu'elle ne craignait pas d'encombrer Soren avec leur présence. Par le passé, le Général lui avait avoué qu'il détestait l'idée de lui faire des enfants pour des raisons qui jusqu'alors la dépassaient totalement, cependant, en tombant enceinte de son ainée, Thémis avait craint que, si Soren acceptait la grossesse, il accepte mal la paternité. Fort heureusement, l'enfant était adorable et son père, s'il était d'une maladresse déconcertante en sa présence, semblait l'apprécier autant qu'il aimait sa femme. La chevelure de feu de l'enfant s'éloigna quelques mètres plus loin, portant le lourd panier plein de victuailles tant bien que mal en direction des marches comme le lui avait suggéré sa mère. La petite Henrick posa son trésor sur les marches et s'assit à côté, batifolant et s'amusant de tout ce qui passait sous son nez. Une fois sure que l'enfant n'était plus à portée de voix, l'héritière des Clari prit la parole pour ajouter d'un ton détaché :

« Je suis en colère à l'instant même monsieur, suis-je pour autant vulgaire en votre présence ? »

Le ton de la jeune femme était redoutablement calme et son regard, implacable. Thémis était une femme pleine de bon sens et elle savait que de faire face à un homme ainsi n'aurait pas été du goût de tout le monde dans certaines cités. Fort heureusement, Cydonia prônait la tolérance et dans tous les cas, elle n'était pas le genre de femmes à craindre les représailles. Si son interlocuteur avait cru parler à une femme influençable et naïve, il se trompait.

« Puis-je savoir ce qui vous met tant en colère ? »

A nouveau, elle arborait un regard impénétrable et le ton de sa voix était tellement détaché qu'elle semblait insaisissable.

Lorsqu'il entendit la petite prononcer le mot "papa", Arkham se stoppa net. Ce mot lui était insupportable, il avait toujours eu l'interdiction d'appeler son père "papa". Il devait l'appeler "Père". Il pensa rapidement à autre chose, et était prêt à reprendre sa route, lorsque la voix douce de Thémis le stoppa une seconde fois. Elle venait de parler à sa fille d'une voix pleine de tendresse qui le surprit quelque peu. Il entendit la petite s'éloigner. Quand Thémis s'adressa à nouveau à lui, le ton avait changé.

Il ne put retenir un sourire en coin quand celle-ci lui dit qu'elle était en colère:

*Si quelques vulgarités la mettait en colère, Dieu sait ce que cela donnerait si c'était quelque chose de grave…*

Sa rage montait à l'intérieur de lui. Il savait que dans certaines cités, elle n'aurait jamais pu s'adresser à un homme d'une telle façon. Il devait absolument entrer au Sénat pour changer les mentalités. Mais la deuxième question que lui posa la femme le mit mal à l'aise. Il devait trouver une réponse rapidement. Il décida de lancer la première réponse qui lui vînt par la tête et peu importe ce qu'elle en pensera.

Qu'est-ce que cela peut faire? Ma vie vous intéresse tant que ça?

Il ne s'était même pas retourné pour lui répondre. Il était sur le point de reprendre sa route, quand il décida de jeter un coup d'œil par-dessus son épaule pour voir ce qu'était entrain de faire la jeune femme. Il se senti soudain très embarrassé. Il savait qu'il n'aurait pas du lui répondre de cette façon. Il avait été trop direct. Il s'en voulait. Il travaillait beaucoup sur lui même depuis plusieurs années pour éviter ce genre de réaction. Mais aujourd'hui, il s'était trompé. Il s'attendait à un retour semblable de la part de la jeune femme...

D'un œil attentif, la belle demoiselle surveillée sa petite fille qui ne manquait pas d'attirer l'attention des rares passants de la rue. Si Elios ressemblait trait pour trait à un Cydien avec sa chevelure sombre et ses yeux noisettes hérités de ses ancêtres, Erys était bien loin de l'image de la petite femme du Joyau. Sa chevelure de flammes et ses yeux bleus océans criaient ses origines nordiques à ceux qui voulaient bien l'entendre aussi Thémis veillait-elle à ce que personne ne se permette de réflexion à l'égard de la petite fille ou encore, à ce que personne ne lui fasse de mal. Elle-même avait énormément souffert de ses origines métissées et ne souhaitait pour rien au monde que sa progéniture subisse son propre sort. Si son statut social l'avait préservée quelque peu des cruautés de ce bas monde, elle ferait tout ce qui était en son pouvoir de mère pour sauver ses enfants de la honte et de la peur, quelle qu'en soit l'origine.
Tout en veillant sur la petite demoiselle héritière de la famille Clari en titre, la Cydienne ne manqua pas pour autant de poser un regard dur sur son interlocuteur. Habituée à n'être traitée qu'en fille d'Anatoli Clari, la jeune femme avait appris à se défendre et à imposer ses choix quand cela était nécessaire, non pas à la force de son nom si prestigieux, mais à la force de ses mots. Depuis toute petite, la belle avait compris que le poids des mots pouvait être fatal. Reine parmi les novices en terme de manipulation de mots dans toutes les langues, la jeune Clari faisait de ces derniers une arme redoutable qui l'entourait d'un cocon incassable. Aussi la réponse de son interlocuteur ne la surprit que peu. Elle entrait bien dans l'image du personnage que l'Astorg se faisait et de plus, collait tout à fait avec le ton et le discours qu'il avait jusque là entretenu à son égard.

« Je n'ai que faire de votre vie en effet, cependant, je tiens à ce que les oreilles de ma fille reste chastes le plus longtemps possible voyez-vous et votre comportement contreviens fortement à mon objectif maternel. »

La jeune femme abandonna des yeux la petite fille avant d'ajouter plus froidement encore, comme si chacun des mots avait été un couteau à la lame acérée par sa volonté :

« La bienséance voudrait que vous vous adressiez à moi en me regardant en face, serait-ce trop vous demander ? »

Thémis était le genre de femme à ne pas vouloir se laisser marcher sur les pieds. Elle avait compris dans son enfance que ses moindres faits et gestes pouvaient avoir un impact plus ou moins conséquent sur l'aura de son père en tant que Consul et si adolescente, elle en jouait énormément, cela lui avait surtout fait prendre conscience ces dernières années de l'importance de l'image chez un homme politique ou reconnu par la société. En tant que fille de Consul, cousine de Sénateurs et femme d'une général de surcroit Sénateur, Thémis savait qu'elle ne pouvait plus se permettre les enfantillages du passé. Elle avait du grandir et apprendre à se comporter en femme responsable et forte pour ne pas contribuer à ternir l'image plus de son mari que des deux autres. Consciente qu'elle avait été un peu trop distante avec le jeune inconnu, la jeune femme soupira et reprit la parole d'un ton plus doux :

« Je serais d'avis de repartir sur de bonnes bases, notre premier échange ayant somme toute été quelque peu brutal. Je m'appelle Thémis Henrick Clari, et vous ? »

[ Excuse moi, je ne savais vraiment pas comment m'adapter à ton personnage ou comment te répondre, j'espère que cette réponse ira ! ]

Et voilà que maintenant elle lui parlait de son objectif maternel. Arkham n'en avait strictement rien à faire de sa fille ainsi que de ses principes. Alors que celui-ci était sur le point de reprendre sa route, la voix de Thémis se fit entendre à nouveau. Mais cette fois-ci, sa phrase le piqua profondément. Elle critiquait directement son comportement. Lui reprochait-elle de se défiler en lui tournant le dos? Si la personne en question avait-été un homme, Arkham lui aurait sauté dessus pour lui arracher les yeux. Mais c'était une femme…et la fille d'Anatoli… Il devait se contrôler. Il serra son point et le plaqua contre sa cuisse et essaya de soufflé calmement. Alors qu'il résistait a son propre corps, la voix de Thémis résonna encore une fois. Le ton était plus doux. Mais Arkham ne résista plus à cette voix.

- JE SAIS TRÈS BIEN QUI VOUS ÊTES!

Puis, il eu un long silence. Il décida de se retourné face a elle. Le regard de la demoiselle était plus doux, mais il voyait qu'elle était surprise de sa réaction. Elle venait de calmer le jeu, et lui venait de lui répondre odieusement. Il devait rattraper le coup.

- Je veux dire, je sais qui vous êtes.

Il venait de parler de la façon la plus calme dont-il était capable. Il rouvrit calmement la main et tira sur le col de son manteau. Il fixa la demoiselle dans les yeux, comme si il essayait de lire en elle. Sentant qu'il risquait de la mettre mal à l'aise encore une fois, il décida de regarder par terre.

- Vous…Vous venez souvent ici toutes les deux?

- Il était incroyablement embarrassé, d'une part par son comportement mais également par sa question stupide. Mais il décida de continuer dans sa pensée, pour ne pas, ou du moins essayer de lui montrer qu'il était hésitant.

- Enfin, si cela n'est pas trop indiscret bien sur?

[Nickel ta réponse :)]

La jeune femme ne fut guère impressionnée, en réalité, cela faisait bien longtemps qu'elle vivait sous la tutelle d'hommes beaucoup plus impressionnant que cet inconnu. La belle Clari avait déjà vu pire aux côtés de Soren lorsque ce dernier rentrait bougon de ses conseils ou encore, lorsque Elios ou Erys avaient eut tendance à mettre en pelote ses nerfs déjà à vifs. En d'autre termes, qu'un homme élève le ton avait toujours tendance à la faire tressaillir certes, mais avec le temps, la jeune femme avait appris à se contrôler et à se faire violence de telle sorte que son visage se figea en un masque impénétrable. Thémis avait depuis longtemps compris que la violence des hommes lui faisait peur et risquait de lui poser des problèmes, cependant, elle avait également compris que la position sociale entrait très largement en jeu dans le cadre de ce genre de conversations et si elle répugnait par le passé à se servir de son nom, elle n'hésitait pas aujourd'hui de jouir pleinement de sa conquête personnelle. Le statut de professeur respecté ainsi que de médecin reconnu lui offraient tout ce dont elle avait toujours rêvé. La femme mariée et comblée qu'elle était savait désormais jouer des coudes pour trouver sa place et prouver à tous ce qu'elle valait en dehors de son nom, « Clari ». Si beaucoup voyaient encore en elle la frêle princesse bien à l'abri derrière son Consul de père, d'autres avaient enfin reconnu sa valeur et ses aptitudes. Elle ne serait certes jamais une femme politique, comme la cité le lui interdisait ou encore, comme ses propres convictions le lui interdisait. Thémis n'était pas faite pour la politique, elle n'aimait pas cela mais elle était faite pour trouver sa place en ce monde. Femme influente auprès de son père et de son mari, tous voulaient ses faveurs mais elle n'avait d'yeux que pour Soren Henrick.

Son interlocuteur se tourna enfin dans sa direction. La belle put enfin observer l'homme qui lui parlait jusque là. Son visage des plus anodins à son goût, quoi qu'elle n'était sans doutes pas bien douée pour juger de la beauté des hommes ne s'attardant sur aucun d'entre eux depuis sa liaison avec Soren, semblait marqué par la rudesse et la froideur. Un masque identique prit place sur le visage de Thémis sans pour autant qu'elle en devienne méchante. Le but de l'élémentaire n'était pas de mettre en colère son interlocuteur mais bel et bien de repartir de zéro. Pour autant, elle ne comptait rien céder face à lui, ayant compris qu'il ne la traiterait pas à sa juste valeur sans cela.

Un long silence avait suivi sa réplique et la médecin n'était pas prête à le rompre. Bien au contraire, elle comptait laisser l'homme faire le premier pas, ce que ce dernier ne manqua pas de réaliser en reprenant d'un ton plus calme, lui répétant qu'il la connaissait bel et bien. La jeune femme ne comprenait pas comment cela était possible mais ne chercha pas à avoir plus de détails. La réputation de son père comme du général n'étaient plus à faire, sans parler des déboires qu'elle avait pu avoir avec son cousin. Il suffisait donc que l'homme connaisse l'un ou l'autre de ces hommes pour avoir eut connaissance de sa personne. Son interlocuteur reprit la parole plus timidement, n'osant plus poser sur elle un regard. La jeune femme fut néanmoins surprise de sa question et sourit avec tendresse et gentillesse pour toute réponse avant de réagir d'un ton calme.

« Erys voulait voir son père » commença-t-elle pour toute réponse avant de se rendre compte que cela ne devait pas avoir grand sens dans les oreilles de son interlocuteur, « Je veux dire, nous venions voir Soren mais pour répondre à votre question, il est rare que je vienne au forum. Je laisse la fourberie de la politique aux hommes. »

La jeune femme allait visiblement ajouter quelque chose lorsqu'un mouvement derrière sa fille attira son attention. Des hommes plus ou moins âgés sortaient du forum politique et plus précisément, du Conseil. Thémis ajouta donc d'un ton calme mais visiblement déçue :

« Veuillez m'excuser »

La mère de famille alla chercher sa fille et son panier tandis que cette dernière cherchait désespérément du regard ce qui devait être son père. Thémis retourna en direction du jeune homme avant d'ajouter d'un ton calme mais visiblement déçue :

« Pardonnez-moi, je dois m'entretenir avec mon père. »

Sur ce, elle adressa un timide sourire à son interlocuteur et entraîna la petite poupée aux cheveux de flammes sur ses talons. Une seconde plus tard, l'enfant se blottissait dans les bras d'un homme qui ne pouvait être qu'Anatoli Clari avant qu'un autre homme, que la petite fille ne manqua pas d'appeler « papa », ne lui vole la vedette. Le Consul quitta les lieux, n'appréciant visiblement pas la présence du général à ses côtés, non sans embrasser sur le front sa fille et sa petite-fille.

[ Désengagée, désolée, je ne pouvais pas te désengager dans mon message, je te laisse donc le soin de le faire ! ]

« Fourberie ». Ce mot étonna Arkham. Mais il était obligé d’admettre qu’elle n’avait pas tord. La politique était bondée de gens tordu et mauvais, et il savait qu’il en faisait partie.

Des bruits derrière eux attirèrent son attention. Les gens du conseil sortirent en troupeau. Arkham les fixait avec intérêt. Il remarqua à peine que Thémis l’avait quitté pour aller saluer son cher père. Arkham reconnu quelques’un d’entre eux. Certains étaient âgés et le saluèrent d’un signe de tête, d'autres lui jetaient des regards noirs. C’était des connaissances de son défunt père. Arkham baissa la tête d’un air gêné. Les critiques fusaient généralement à son égard. Son père avait tellement détérioré son image auprès de ses amis, qu’au jour d’aujourd’hui, beaucoup de gens le critiquait.

Arkham reposa son regard sur Thémis. Il aurait voulu la saluer une dernière fois, mais voyant qu’elle était occupée, il décida de s’en aller en silence. Il tourna les talons et reparti dans la direction de sa petite maison. Durant le trajet, il ne cessa de penser aux critiques de son père. Aux regards que certains lui lançaient. A son attitude vis-à-vis de Thémis. Il savait au fond de lui qu’il ne faisait rien pour améliorer son image. Il faisait tout l’inverse. Il allait devoir s’améliorer pour convaincre les gens et gagner leurs confiances. Cela ne sera pas facile. Il le savait. Mais avec sa persévérance et sa volonté il savait qu’il atteindrait son but. Quelque soit la façon, il y arriverait.

Quand il arriva chez lui, il se servit un thé chaud et alla se placer devant la fenêtre. Il était perdu dans ses pensées. Il avait la boule au ventre. Il serra sa tasse si violement que celle-ci se fracassa dans sa main. Il fut surpris, et laissa tomber tout les bouts de verre au sol. Heureusement, cette fois, il ne s’était pas blessé. Sa nervosité le trompait terriblement. Il n'arrivait ni a contrôler sa force, ni ses sauts d'humeur. Il devait corriger cela au plus vite. Il regarda quelques instants le beau travail qu’il venait de réaliser, avant de prendre l’initiative de tout ramasser.

[désengagé]

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