Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [F-H 154] Noire Supercherie [PV Gaëlle] [Terminé]

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Narcisse
Narcisse
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   [F-H 154] Noire Supercherie [PV Gaëlle] [Terminé] EmptyDim 4 Sep - 13:17

La journée avait pourtant commencé comme toutes les autres auparavant, à savoir dans la monotonie et l'antipathie la plus totale. L'aube d'aujourd'hui n'avait rien à envier à celle d'hier, enrobant comme à son habitude la ville d'une brume sinistre et inodore. L'hiver avait posé ses bagages il y a de ça une éternité et de ce fait ne surprenait guère plus personne : les rues de Cydonia étaient pour ainsi dire vides de toute âme, exceptées les quelques mendiants qui avaient survécu à cette dernière nuit froide. Narcisse trouvait cet hiver bien froid comparé aux années précédentes, non pas que cela ait une quelconque incidence sur sa routine.

Car comme presque tous les matins, Narcisse partait remplir son herbier. La veille, le fleuriste avait entendu une cliente vanter avec un soupçon de jalousie les bérangères noires d'un fermier au-delà des portes de la ville. Des bérangères blanches, Narcisse en avait cueillies des dizaines ; des vertes, il en avait déjà trouvées quatre ou cinq mais des noires... On disait qu'elles ne poussaient qu'aux abords de Storghein où l'hiver, bien plus froid à Cydonia, en favorisait la croissance. Ce fermier avait-il vraiment réussi à faire pousser des bérangères noires dans son jardin ? Narcisse n’aspirait plus qu’à vérifier de ses propres yeux la véracité des dires de la trop bavarde cliente, aussi quitta-t-il la ville tôt ce matin-là, bien avant l’ouverture du
Printemps aveugle.

Il n’amena pas Brunelle aujourd’hui car le raclement de ses sabots et les grincements de la charrette auraient tôt fait de réveiller les fermiers du coin, ce qui aurait contraint Narcisse à mettre fin à son escapade matinale.

La lande était plongée dans un silence morbide. Les rares cabanes d’agriculteurs que Narcisse croisait comme autant de vestiges abandonnés semblaient désertes : pas une bougie ne s’alluma derrière les rideaux, pas une porte ne grinça à son approche. Cela semblait trop facile pour le fleuriste.

Il n’avait pas encore atteint la chaumière du fermier décrite par sa cliente qu’un arôme le frappa de plein fouet. Le parfum ne lui échappa pas, bien que son visage était camouflé par maintes écharpes ainsi que sa capuche à fourrure ; mais de toute façon il n’existait pas de tissu assez épais pour cacher à Narcisse cette effluve éthérée.

Car Narcisse, à son bon souvenir, n’avait jamais senti de pareil parfum. Il avait été émerveillé par celui de la cannelle erathienne, il avait pleuré d’extase en sentant celui bourgeon du désert mais celui-ci changeait la donne et révolutionnait le genre. Le fleuriste doutait qu’il existe un arôme plus capiteux et plus fruité de par le monde.

En cette heure matinale, Narcisse ne doutait plus de l’existence d’une bérangère noire ici. Car à quoi d’autre pouvait appartenir cette exquise effluve, sinon à une fleur exotique ? Sans trop s’en rendre compte, le rouquin accéléra, quitta le sentier et finalement coupa à travers champs pour rejoindre le plus vite possible le jardin de ce fermier béni des dieux.

Lorsqu’enfin il aperçut le toit de la chaumière, Narcisse, inconsciemment, se mit à courir. Fort heureusement, l’herbe épaisse camouflait le bruit de ses pas aussi ne réveilla-t-il pas le propriétaire de la maison en déboulant dans son jardin.

Elles étaient là. Entre de vulgaires citrouilles et un ridicule pied de tournesol rayonnaient de magnifiques bérangères. Plus noires encore que l’ébène. Narcisse s’agenouilla devant elles, faisant danser sa crinière rousse, et effleura d’une caresse pieuse les pétales de carbone.

Quelle ne fut pas sa surprise de voir que ses doigts, de par ce toucher, s’étaient noircis à leurs tours. De la peinture. De la foutue peinture. Trois putains de gouttes de peinture noire dans chaque bérangère avaient suffit à colorer ces banales fleurs et faire ainsi jaser toute la bourgeoise féminine de Cydonia.

Charlatan.

Narcisse, avec une méticulosité presque comique, déchira chacune des bérangères. Aucun pétale ne fut épargné et bientôt les mains, le visage et les riches vêtements du rouquin se retrouvèrent tachés de toutes parts, de ce noir empestant la traîtrise.

Ce n’est qu’alors que Narcisse réalisa que
le parfum flottait toujours autour de lui. Plus proche que jamais désormais. Mais si ce n’étaient pas ces bérangères qui sentaient ainsi, qu’est-ce qui pouvait donc dégager ce parfum divin, si entêtant, si enivrant… ?

Le rouquin se tourna, réalisant que la source de ce parfum, en la personne d’une jeune fille, n’était qu’à quelques mètres derrière lui.


« Il y a des fleurs partout, pour qui veut bien les voir. »
Henri Matisse

[Ourgh, je suis rouillé du RP. Désolé de ne pas te laisser trop d'ouvertures possibles, si ça te gêne préviens-moi et j'édite.]


Dernière édition par Narcisse le Sam 29 Oct - 17:44, édité 1 fois
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Gaëlle
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L'aube inspire les artistes. La nuit n'avait pas encore laissé place au jour, bien trop jalouse de lui pour lui céder la moindre minute d'obscurité, et déjà, Gaëlle s'était éloignée des murs de Cydonia, espérant pouvoir bénéficier, aux premières loges, d'un lever de soleil sensationnel. L'obscurité de la nuit rendait la campagne environnante terne, fade. Ces arbres desséchés, ces cultures désertées. Le tout sur un vulgaire ton sur ton de gris, de vert bouteille, de marron sale. Un instant, l'Amazone eut peur d'être déçue. Elle continua néanmoins, dépassant quelques chaumières sans les voir, jusqu'à trouver un monticule assez élever pour observer les alentours. Là, elle s'assit en frissonnant dans l'herbe gelée par l'hiver, ramenant sa cape sur sa poitrine et sa capuche sur ses cheveux colorés. Un chat miaula avant de sauter sur sa cuisse, suivit bientôt d'un autre, aussi blanc que lui était sombre. Ils étaient quatre à l'avoir suivie au-delà des rues cydiennes. Ce qui les intéressaient ? Certainement pas le lever du soleil. Ils vouaient seulement à Gaëlle une adoration inexplicable qui les avait poussé à ne pas la lâcher d'une semelle depuis plusieurs jours maintenant. L'Amazone n'y faisait guère plus attention. Elle était bien trop absorbée par le ciel qui commençait à changer.

Et comme chaque matin, la nuit mourut.

Des lames de lumière transpercèrent le ciel noir, sans violence, mais trop nombreuses pour que l'obscurité puisse résister. Cette dernière tenta un compromis, abandonnant son bleu marine pour un cobalt, mais les lames blanches de l'aube furent intraitables. Alors de cobalt, le ciel passa au turquin, puis au pastel... Que voulait-elle de plus ? De l'azur peut-être ? Non, moi vivante, vous n'aurez pas de bleu clair, s'indigna la nuit. Le soleil la prit au mot. A l'est la blancheur de l'aube rosit, annonçant son arrivée aussi sûrement que des trompettes célestes. La lutte fut sans merci. Le rose prit rapidement le dessus, rétrogradant le bleu sombre sans passer par le violet. Il n'hésita pas à la narguer en prenant une teinte grenadine. Et alors que les premiers rayons dorés de l'astre émergeaient, la nuit disparu, cédant son royaume à son successeur.

Gaëlle assistait au spectacle avec fascination, oubliant un instant qu'elle n'était là que pour chercher l'inspiration pour ses prochains tableaux, elle se laissa submerger par le réveil du soleil qui déjà étirait ses bras de feu avec paresse. Non content d'avoir vaincu le ciel bleu nuit, il s'attaqua aux campagnes, et des gouttes de lumière coulèrent sur l'herbe sombre, dotant les environs d'une toute autre couleur. L'hiver sembla alors moins froid, la matinée plus joyeuse, les chaumières plus vivantes. Gaëlle attendit que le soleil soit bien installé dans son trône d'azur pour esquisser un mouvement. Ses yeux d'ébène se détournèrent du spectacle flamboyant pour observer une bâtisse en contrebas. Elle venait d'y surprendre un mouvement du coin de l'oeil. La seule âme qui vive aux alentours.

Elle se leva, grimaçant en sentant ses jambes ankylosées protester. Elle découvrit ses cheveux multicolores, appréciant la chaleur nouvelle arrivée en même temps que le soleil, et s'engagea sur le sentier qui descendait au bas de la colline. Tandis qu'elle s'approchait de lui, elle trouva le jeune homme étrange. Car la silhouette était un jeune homme, qui venait de quitter la route pour pénétrer dans un jardin. Et visiblement il ne devait pas en être le propriétaire, les coups d'oeil inquiets qu'il jetait le prouvaient. S'agissait-il d'un voleur ? Curieuse de rencontrer un confrère, Gaëlle le suivit discrètement.

Presque arrivée à son niveau, elle s'arrêta pour prendre le temps de le détailler. Les riches vêtements qu'il portait la fit renoncer à son hypothèse concernant ses agissements. Ce n'était qu'un petit noble. Gaëlle allait rebrousser chemin quand le rouquin se tourna vers elle. Couvert de peinture noire. Regrettait-il le départ de la nuit ? L'Amazone ne put retenir un rire moqueur. Des vestiges de fleurs parsemaient ses mains sales et il la dévisageait maintenant de manière étrange. Que fabriquait-il ? Restant derrière la petite clôture qui délimitait le terrain pour ne pas empiéter sur la propriété, imitée par les chats qui l'accompagnaient, Gaëlle lui lança, avec ironie :


« Ben alors, on prend des cours de peinture ? Pas terrible, hein ? »
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Narcisse
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Narcisse n’obéissait qu’à un seul des cinq sens et ce n’était pas l’ouïe ; sinon il aurait entendu le pas de l’inconnue dans son dos. Son nez, lui, était envahi de ce délicat et sucré fumet dont la source restait invisible. Dans le monde du fleuriste, en cet instant, il n’y avait plus que lui, son odorat violé et ces infâmes tromperies dont les vestiges s’étalaient à présent entre ses doits tremblants, sur ses délicats vêtements ainsi qu’à ses pieds où la terre avait pris une teinte noirâtre.

Triste monde dans lequel il n’avait toutefois pas envisagé la présence d’une autre âme qui vive.

Mais le parfum flottait toujours autour de lui, presque visible à l’œil, comme un brouillard anisé, et Narcisse, en proie à une panique sourde, se retourna d’un bloc. Là, de l’autre côté de la clôture, entouré de compagnons félins, un arc-en-ciel humain le toisait d’un air presque moqueur. Le rouquin resta interdit face à l’apparition, emmitouflée dans une large cape délavée. Seuls ses doigts et son visage se glissaient entre les pans de l’habit ; visage qu’elle avait fort joli dans une moindre mesure.

Narcisse n’était guère porté sur l’apparence. Pour lui, ça n’était qu’une enveloppe charnelle vulgaire et brute, réceptacle matériel à un parfum plus ou moins capiteux. Ainsi, tout autre homme aurait été charmé par cette apparition matinale, par ce joli petit minois féminin posé sur une petite taille qui poussait à la prendre au creux des bras, par ce regard doux et intense et surtout par cette tignasse bariolée qui volait au vent d’hiver.

Mais Narcisse n’était pas tout autre homme.

Pourtant, il ne parvint pas à détourner les yeux de la créature. Quelque chose en elle l’envoûtait, le captivait et le rouquin n’aurait su dire quoi en cet instant précis. C’est pourquoi il n’était pas parti en courant en l’apercevant ; c’est pourquoi il ne l’intima pas doucement au silence alors qu’elle soufflait ces mots sans prêter garde au sommeil du propriétaire :


« Ben alors, on prend des cours de peinture ? Pas terrible, hein ? »

Il ne l’écoutait que d’une oreille. L’ouïe lui était toute aussi obsolète que la vue. Ca n’était qu’un artifice de plus pour alourdir ce laid réceptacle qu’est le corps humain. Non vraiment, il n’y a que l’odorat ; quoi mieux que le nez pour cerner une personne ?

Mais là Narcisse n’aurait su dire s’il venait de la cerner de part en part, ne faisant déjà plus qu’un avec elle, une seule entité, ou si au contraire elle lui échappait, comme un exposé nous échappe alors qu’il nous est livré de manière on ne peut plus directe. Cette fille échappait aux règles que Narcisse avait tirées de sa courte vie, elle était une exception à elle toute seule, la chose qui fait s’ébranler les fondations de notre monde. Enfin, c’est ainsi que Narcisse voyait les choses. Parce que, indubitablement, cet arc-en-ciel était le plus banal réceptacle du plus merveilleux, du plus divin des parfums.

Il la rejoignit précautionneusement, doucement, de peur peut-être que le fumet ne disparaisse mais il n’en fut rien. La créature n’avait pas bougé ; quant à ses compagnons à quatre pattes, il n’en avait cure. Il n’y avait désormais plus que cette clôture de mauvaise facture entre lui et elle, barrière matérielle qui ne pouvait en rien retenir ce sublime parfum.

Il la dépassait presque d’une tête. Aussi près de lui, elle devait lever son beau visage vers lui pour croiser son regard. Mais il ne lui laissa pas le temps. Ses doigts se glissèrent lentement sur ses joues. Si la créature avait frémi à son contact ? Il n’y prêta pas attention. Peut-être que oui, ce contact la troubla. Peut-être pas. Toujours est-il qu’elle ne le repoussa pas.

Ses pouces frôlèrent la commissure de ses lèvres roses tandis que ses autres doigts s’étirèrent jusqu’aux mèches colorées qui encadraient son beau visage. Il resta là encore trois misérables secondes, à regarder ce petit réceptacle, si commun et pourtant possesseur d’un tel trésor… ! Et puis il tira doucement son visage vers le bas, sans la brusquer ni la griffer, aussi précautionneusement que si ça avait été une rose. Là encore elle ne le repoussa pas.

Alors seulement il enfouit son visage dans la fine chevelure de la demoiselle. Il ferma les yeux, laissant son nez traverser cette pauvre enfant de part en part, la mettre à nue, comme s’il la connaissait depuis toujours, comme si elle n’avait porté sur sa peau frêle aucun habit qui puisse altérer son parfum. Dans son nouveau monde, il n’y avait plus que lui et elle. Rien d’autre.

Il huma comme il n’avait jamais humé, avec toujours la peur constante que d’une seconde à l’autre le parfum ne s’évanouisse. Il happait avec un appétit vorace ces effluves fugaces, laissant son nez divaguer d’une mèche à l’autre, comme en proie à une danse païenne.

Il se rendit à peine compte des mots qu’il avait soufflé d’une voix haletante, comme à l’heure de l’amour :


« Quel est ton nom ? »

« Si Dieu n'avait fait la femme, Il n'aurait pas fait la fleur. »
Victor Hugo
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Gaëlle
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Il faisait froid dans le dos, cet inconnu. Il aurait pu être charmant, s’il n’avait pas eu cet air ahuri, totalement déconnecté du monde. Et puis son mutisme et ce regard, qui la transperçait et qui pourtant ne semblait pas réellement la voir Elle. Cependant Gaëlle était comme hypnotisée, fascinée par cet énergumène qui avançait, respirant l’air à pleins poumons, non, humant l’air à plein nez. Ses narines papillonnaient de manière tout à fait ridicule, il la dévorait des yeux avec une insistance gênante, elle aurait dû filer à toutes jambes, fuir ce fou et son air étrange. Même les chats s’étaient mis à cracher et à gronder lorsqu’il arriva à ses côtés. Gaëlle ne bougea pas. Il passa ses mains autour de son visage, caressa ses lèvres du bout des doigts, sans lâcher ses prunelles noires du regard. Gaëlle ne bougea pas. Doucement, comme si elle avait été un rêve près à s’évanouir, une poupée de porcelaine à manier avec mille précautions, il lui pencha la tête en avant et enfouit son visage dans sa chevelure multicolore. Gaëlle ne bougea pas. Impossible de savoir pourquoi elle ne faussait pas compagnie à ce gars visiblement dérangé, pourquoi elle le laisser la renifler avec passion, ce qui pourtant était franchement étrange, pourquoi elle avait le souffle court tout à cout et pourquoi elle lui répondit, haletante :

« Gaëlle. »

Elle avait pourtant l’habitude de plaire. C’était un bout de femme tout à fait charmant, son côté maladroit, son hésitation permanente, la manière qu’elle avait à toujours chercher ses mots… Tout cela la rendait attachante et un bon nombre d’hommes s’étaient déjà réservés le soin de la protéger de leurs gros bras, et tandis qu’ils croyaient l’avoir séduite, elle se contentait de profiter de la nuit charmante qu’ils lui proposaient. Cette fois-ci c’était différent. Elle n’avait rien demandé, elle n’avait rien provoqué, elle ne maîtrisait rien, et c’était bien la première fois. A Muria, aucun homme n’aurait osé l’aborder ainsi, et depuis son départ, tout s’était déroulé exactement comme elle voulait. Elle aurait dû se sentir prise au piège, crier, le repousser. Au lieu de ça elle releva la tête, attrapa l’inconnu par le cou, rapprocha son visage vers le sien. Elle lui plaisait, visiblement à l’excès. Autant en profiter, non ? Elle sentit son souffle irrégulier à lui sur sa bouche tandis que son cœur à elle s’emballait. Lorsqu’ils furent assez près et que l’impact devint inévitable, leurs lèvres se rencontrèrent, s’entrouvrirent, s’unirent.

Des enfants. Voilà ce qu’ils étaient. Des enfants. Depuis quand suffit-il qu’on offre son prénom et qu’on renifle ses cheveux pour embrasser quelqu’un ? L’idée plaisait à Gaëlle. Et alors que leur baiser devenait plus appuyé, plus langoureux, elle se détacha de son étreinte. Elle contourna la clôture, passa le portillon et le rejoignit. Plus rien ne se mettrait entre eux. Pas même le fermier, probablement sourd, enfermé dans sa maisonnette. Espérons qu’il soit aveugle aussi…

Comme si leur séparation avait duré des années, il s’étreignirent fougueusement, les lèvres se rencontrèrent à nouveau pour ne plus se lâcher. La passion étrange qu’il avait pour elle avait ému Gaëlle, elle s’abandonna à ses baisers, sans se préoccuper du fait que ce gars-là était certainement malade. Elle roula au sol et l’entraîna avec elle dans sa chute. Elle le plaqua sur le dos, lui bloqua toute chance de fuite en l’emprisonnant de part et d’autre de son torse par ses petits bras, et, le surplombant ainsi, un sourire étrange aux lèvres, elle lui murmura :


« Et toi, c’est quoi ton nom ? »
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Narcisse
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   [F-H 154] Noire Supercherie [PV Gaëlle] [Terminé] EmptySam 29 Oct - 17:42

Comme s'il avait mis feu à la poudrière, la nymphe lui glisse entre les doigts pour le saisir d'un baiser. Il ne se défendit pas. Parce que le parfum était plus présent que jamais.

Il l'envahissait de toutes parts. Son palais entier dégageait ce fumet suave qui le faisait chavirer et ses narines si proches inhalaient chacun des râles de la jeune fille. Il craigna un instant que qu'elle ne lui échappe ; alors il glissa ses mains tremblantes dans son dos, dans une prime caresse pour finalement saisir avec un plaisir malsain la cape de l'ingénue. Ils ne faisaient qu'un, tous deux partageant le même parfum.

Elle s'appelait Gaëlle. Ils retournèrent à l'état de poussière. Comme deux enfants qui jouent, comme deux amants qui se retrouvent. Narcisse réalisa qu'il avait attendu Gaëlle toute sa vie. Qu'elle était le beaume qui illuminerait sa vie. Comment s'appelait-il ? Narcisse, répondit-il mais il fut tenté de rajouter qu'il répondrait présent à toute autre étiquette pourvu qu'elle jure de toujours lui rester.

Alors ils tournèrent, le rouquin surplombant la nymphe. Ses fades mèches auburn effleurèrent le visage angélique de Gaëlle ; alors il l'embrassa à nouveau avec toute l'ardeur du monde, comme si c'était la dernière chose à faire sur Terre avant qu'il ne s'éteigne.

Et puis quelque chose de brisa en lui. Il réalisa plus tard que c'était les fondements de son bon-sens. Il se vit coller son corps svelte à la très fine Gaëlle, tandis que ses doigts pianotèrent sur sa peau, guettant les gémissements. Il se faisait virtuose du plaisir. Quoiqu'il eut été violent. Les caresses devinrent griffures et les baisers frollèrent la morsure, son corps guidés par d'infâmes reptations. Il n'entendait pas de protestations, si tant est qu'il y en ait eu.

Il reprit conscience alors que ses doigts s'attardaient sur les coutures de ses bas. Comme après un cauchemar, le cœur tout aussi battant, et le front moite. Il était passé à deux doigts de l'irréparable.

Une excuse baffouée et voilà notre jeune homme parti, bouleversé. Il se faisait honte mais déjà un nouveau sentiment naissait déjà. Jamais plus Gaëlle ne quittera les pensées de Narcisse Ventraterre pendant les deux ans qui suivront cet accident.


« La fleur aux dents, c'était tout ce que j'avais
Mais je savais bien que toutes les femmes du monde m'attendaient. »
Joe Dassin

[Je suis désolé de pas avoir tenu mes engagements et d'avoir mis un terme à ce beau texte. Je m'excuse aussi d'avoir pondu une telle bouse mais je
tape sur téléphone mobile faite de PC... J'ai très mal aux pouces ! Sinon à très bientôt pour la suite des Feux de l'amour !]
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