▬Nom (facultatif) : Ventraterre
▬Prénom : Narcisse
▬Âge : 21
▬Race : Nua
▬Cité/groupe d'appartenance : Cydonia
▬Métier : Fleuriste
▬Position (facultatif) :
▬Monture/engin : Une charrette tirée par un boeuf, Brunelle
▬Arme : Une faux
▬Armure :
▬Compétences choisies : Manipulation de la Nature ; Alchimie ; Odorat exceptionnel ; Pistage
▬Faiblesse : Combat à mains nues ; Torture
▬Main dominante : Droite
▬But du personnage : Découvrir de nouvelles fleurs, de nouveaux parfums
▬Nom de votre échoppe : Printemps aveugle
▬Description physique : De l’exotisme naturel des Nuas Narcisse n’en aura rien tiré. Par la force des choses il a, en plus de sa grande taille, hérité des larges épaules de son père mais le manque d’exercice lui a finalement donné l’allure d’un jeune homme faible et malade que la moindre bourrasque manque de faire s’envoler.
De son père Narcisse a aussi hérité de la tignasse épaisse et rousse qui lui tombe en cascade sur la nuque et le front, sans ruban ni artifice. Un fin liseré de taches de rousseur lui coupe le nez et les joues qu’il n’a guère saillantes d’ailleurs.
De feu sa mère, Narcisse n’aura volé que les jolis yeux noisette, presque translucides, qui disparaissent sous des paupières tombantes soulignées par de disgracieuses valises.
Mais ce que le miracle de l’hérédité lui aura apporté c’est son odorat. Dans ce grand jeu de dupes un allèle récessif au possible, inexprimé pendant plus de huit générations, est apparu : un flair exceptionnel. On pourrait presque le déceler en observant son nez : ne voyez-vous pas la pointe de son appendice se redresser en trompette et ses narines imperceptiblement se dilater et se contracter à une folle vitesse ?
▬Caractère, qualités et défauts : Pour beaucoup Narcisse est la personne la plus exécrable qu'il est permis de rencontrer. Les autres n'ont juste jamais fait attention à lui.
De par son physique hors-norme Narcisse attire le regard, c'est indubitable. Dans la rue, si vous le croisez, vous ne pourrez vous empêcher de le toiser rapidement, cet étrange rouquin aux habits si riches et pompeux aux narines jamais immobiles. Mais passez le coin de la rue et alors vous l'oublierez. Il vous sortira de la tête et cette rencontre étrange ne sera plus d'un accident de parcours banal et inintéressant.
N'allez pas croire que ça le gêne. Au contraire : Narcisse ne vit que d'odeurs et d'eau fraîche et jamais n'a ressenti le besoin d'avoir une épaule sur laquelle pleurer, ni de corps à couvrir de caresses amoureuses. Seul et vierge, ainsi est-ce la ligne de conduite qu'il s'est fixée, non pas par défaut mais par nécessité.
C'est un roc, physiquement et psychologiquement. Lors de ses escapades nocturnes, il sait se débattre lorsque des brigands s'approchent trop près. Aucune critique, aucun aveu ne saura le faire grimacer ou le vexer. De toute façon il ne fait pas attention à ce qu'on lui dit. Tout ce qui l'intéresse, c'est le parfum de ses interlocuteurs.
▬Biographie : La vie de Narcisse ne commença que par celle de Marguerite Ventraterre. Cette vieille veuve éplorée de Cydonia vivait recluse dans son grand manoir sans voir personne d'autre que ses domestiques : un couple de Nuas, la femme bonne à tout faire et l'homme jardinier. Marguerite qui ployait sous sa propre fortune avait appris que la main d'oeuvre exotique n'était pas revendicative pour un sou, aussi les a-t-elle laissés vivre dans un cabanon au fond du jardin, avec pour salaire trois pièces de bronze par jour jusqu'au jour où la femme chuta du haut de l'escalier du manoir, se brisant la nuque d'un coup d'un seul.
Marguerite craignait que cet accident ne s'ébruite, aussi chassa-t-elle aussitôt le jardinier en lui glissant trois talents dans la poche. Ce dernier quitta le domaine avec un dernier regard si coupable vers le cabanon dans lequel lui et sa femme avaient vécu qu'une fois parti, Marguerite succomba à la tentation d'aller voir dans quoi vivait le jeune couple.
Elle resta interdite dans l'embrasure de la porte. Un enfant, âgé d'à peine quelques semaines apparemment, la toisait de tout son être dans un couffin de fortune. Ses yeux restaient fixes mais son nez inhalait à tout va les effluves volatiles, comme s'il craignait d'en échapper une. La veuve se sentit mal à l'aise tandis que ces narines la sondaient des pieds à la tête.
Elle attendit que son coeur reprit un rythme normal avant de s'avancer dans le minuscule cabanon et de s'agenouiller auprès du petit rouquin. Était-ce la domestique la mère défunte de cet enfant ? Non, c'était stupide, Marguerite n'était pas sotte, elle aurait vu le ventre rebondi de la jeune Nua. Mais à bien y penser, à quand la dernière fois avait-elle lancé un regard sur ces êtres qui ne vivaient que pour elle ? Alors oui, cet incident aurait pu lui échapper.
Que devait-elle faire maintenant ? Sa mère venait de mourir et son père avait pris la fuite en l'abandonnant là. Marguerite était, dans un premier temps, raciste au possible, et dans un second, trop vieille pour s'occuper d'un enfant. Mais la veuve ne put détourner le regard des yeux noisette du nouveau-né et, alors qu'elle regrettait déjà sa décision, elle décida de s'en occuper.
Alors qu'elle penchait son visage tout près de ce garçon, elle vit distinctement le bambin se cambrer et ses narines se dilater plus vite que jamais. Elle eut un infime geste de recul tandis qu'il agitait maladroitement les mains. Il fermait les yeux, comme s'il était guidé uniquement par son nez. Marguerite lui tendit alors son doigt, certaine qu'il allait le saisir mais il n'en fit rien, la repoussant maladroitement à force de gémissements. « Mais que veux-tu ? » commençait à s'empourprer la veuve ? Et les narines qui continuaient leur interminable ballet. Nerveuse, elle passa sa main dans ses cheveux et ses doigts rencontrèrent la fleur qu'elle avait y avait glissée le matin même. Elle la saisit, furieuse, et la colla sous le nez de l'impudent en criant presque : « Tiens ! J'espère que ça te calmera ! »
Et contre toute attente, ça le calma. Il se laissa retomber dans son couffin et ouvrit doucement ses yeux noisette, respirant à grandes bouffées le parfum de la fleur.
« C'est un narcisse » s'entendit-elle dire à des kilomètres de ça. Marguerite aperçut alors au poignet du rouquin une gourmette de fortune en bois sur laquelle était gravée quatre lettres : IAGO. Elle eut un reniflement dédaigneux et lui arracha le bijou : « Aux yeux des autres, tu seras mon neveu revenu à Cydonia. J'espère que ça te convient. » Le garçon ne l'écoutait pas, continuant d'aspirer à force de grands reniflements le parfum de la fleur. « Et tu t'appelleras Narcisse » décida alors Marguerite.
Narcisse grandit et devint un beau jeune homme. Il n'alla pas à l'école, ce fut Marguerite qui lui enseigna les rudiments de la littérature, de l'histoire et des mathématiques. Il apprenait vite mais avec désintérêt. Marguerite comprit qu'il aurait pu devenir un brillant médecin ou un juge respecté s'il le voulait seulement. Mais non, Narcisse n'était seulement guidé par son nez qui le faisait aller d'un bout à l'autre du domaine, à la recherche d'une nouvelle odeur de fleur. Cet homme n'avait besoin de rien dans la vie qu'un peu d'eau et de pain pour survivre, mais surtout de parfums, d'essences, d'odeurs pour satisfaire son appétit nasal. Il n'avait guère besoin de loisirs, d'amis, de famille. Il ne l'aimait pas mais Marguerite l'aimait alors comme son propre fils, et cela la bouleversait. Elle savait qu'à l'heure de sa mort il ne la pleurerait pas, elle savait qu'il prendrait alors son envol, l'héritage en main.
Et c'est ce qui arriva. Marguerite Ventraterre s'étouffa avec un gâteau sec sous les yeux révulsés de sa compagne de bridge, Bénévole Dandelion, laquelle somma Narcisse de courir en ville aller chercher un médecin. Le visage renfermé et vierge de toute émotion ne heurta pas la pauvre femme qui mit cette apathie sur l'effet du choc.
L'héritage en poche, Narcisse quitta le domaine comme l'avait funestement prédit Marguerite et ouvrit une échoppe sur l'Agora dans lequel il vendait de magnifiques et resplendissants bouquets. Il eut très rapidement un succès fou auprès de la haute bourgeoisie, essentiellement féminine il faut dire et les commandes ne tardèrent pas à fuser.
Pourtant, Narcisse ne prenait aucun plaisir à faire ce qu'il faisait. Il n'est pas une chose qu'il aimait plus que le parfum d'une fleur. Mais ses clients ne voyait que par les yeux et non pas par le nez, aussi composaient-ils leurs bouquet avec un oeil moyennement artistique mais surtout sans la moindre appréciation olfalctive. Il ne suffit pas de mettre ensemble deux fleurs qui sentent bon pour trouver un bon parfum. Mais ça, seul Narcisse semblait le savoir.
Ainsi,
Le Printemps aveugle était plein d'odeurs, de tous les côtés, ça empestait mais ça ne semblait pas choquer les clients. Narcisse faisait bonne figure mais dès la fermeture le soir, il prenait sa faux, un sac, attelait Brunelle à sa charrette et quittait la ville pour chercher de nouvelles fleurs aux alentours.
Voilà à quoi se résume le quotidien d'un garçon n'ayant jamais aimé rien d'autre que le parfum d'une fleur.
Mon heure de gloire
▬Votre prénom (facultatif) :▬Âge (facultatif) :▬Avez-vous lu et approuvé les règles ? [ Validé by Eléa ^^ ]▬Comment avez-vous connu le forum ? Via le bouche à oreille
▬Idées, remarques ou suggestions ? Dans un premier temps, je tiens à tirer mon chapeau au talentueux Patrick Süskind dont le héros de son oeuvre
Le Parfum, Jean-Baptiste Grenouille, m'a inspiré la création de Narcisse Ventraterre.
Je tiens aussi à féliciter toute l'équipe administrative pour son travail visiblement quotidien pour modérer ce superbe forum.