[Flashback 151-DA] "La belette affamée" Pfff (Pv Elyncia) [Fini]

C’était injuste, de toute façon la vie était injuste ! Elle se tuait à l’entrainement, elle rentrait fatiguée chez elle, arasée par tout ce sport mais non, sa maman avait trouvé le moyen de se faire remplacer tout un week-end à son travail ! Et devinez par qui, et oui, par elle ! Alors que le week-end, c’était justement deux jours de bonheurs où elle pouvait se reposer et prendre un peu soin d’elle. Madame avait soit disant une réunion avec d’autres elfes vivant à Cydonia, tss. Ce n’était pas juste ! Mais pas du tout !

C’est en ressassant des idées noires que la jeune elfe se dirigea vers l’auberge où travaillait Leila. L’auberge portait d’ailleurs un nom assez étrange « La belette affamée » si Gaby ne se trompait pas, quel nom stupide ! Franchement qui peut donner ce nom à son commerce ? Tss. Comment sa mère pouvait travailler là-bas ? Alors que son emploie chez l’apothicaire couvrait largement leurs frais, pourquoi s’embêtait-elle à servir des ivrognes sous les ordres de personnes, visiblement, avec certains problèmes mentaux. Parfois, elle ne comprenait plus du tout sa maman.
Arrivée devant le bâtiment, elle respira un grand coup avant de franchir le pas de la porte. Elle observa la salle. C’était un endroit propre de taille moyenne. Leila était au milieu de la pièce, souriante, près d’une table ronde, où un couple prenait commande.

-Maman ! Je suis là … ronchonna Gaby

Mais déjà elle avait repérée la cheminé, oui elle aimait de moins en moins cet endroit. Elle se décala alors vers le comptoir,
loin des flammes dansantes au fond de la salle.

-Maman, je peux pas travailler ici ! Tu sais bien que je hais tous endroits avec du feu ou tout ce qui y ressemble !

-Excusez moi je reviens tout de suite. Ma chérie, tu a dix-huit ans et aspirante zélote, tu peux très bien surmonter cette phobie.

-Mais mamaaaaan ...

Mais sous le regard de sa mère, Gaby préféra se taire, elle ne voulait pas non plus la décevoir.

-D’accord, d’accord, je le ferai, mais je refuse d’approcher cette cheminé !

-Bien, j’étais sure que tu accepterais ! Viens la fille de la gérante t’attends, elle voulait te parler un peu avant que tu commences ton service.

-Anh, même ce soir je vais devoir te remplacer ? Mais Mamaaaan !

-Oui, allez ma chérie, ce n’est pas si grave, puis si tu veux l’argent que tu toucheras, tu pourras les garder pour toi.

Gaby pensa très fort « Encore heureux » mais elle préfère justement le penser que le formuler à voix haute.

Une jeune fille alors approcha.

-Elyncia, voici ma fille : Gabrielle.

Gaby n’en croyait pas ses yeux. D’ailleurs elle s’arrête nette quand elle l’aperçut et devint violette comme une pivoine.

Parfaite ! Oui parfaite ! Voilà comment elle voyait cette journée. Ce matin, ce n'était pas un messager apportant une missive qui l'avait réveillé, ni sa mère mais cette c'était bien d'elle-même et rien que pour ça, elle se sentait respirer. Plus de missions improvisées à la dernière minute, plus de patrouilles nocturnes, plus de Jarod, plus rien qui ne vienne lui gâcher ses jours de congé. Et puis, après avoir passé l'après-midi à l'auberge, elle pourrait retrouver Gabrielle avant le service du soir et autant dire qu'elle avait hâte de se retrouver en tête-à-tête avec sa belle petite amie. Oui parfaite... enfin c'est ce qu'elle pensait car si elle avait bien commencé, Elyncia était bien loin d'imaginer que sa vie allait prendre un tournant qu'elle n'avait prévu, du moins pas pour le moment.
Aujourd'hui, sa mère avait besoin d'aide à l'auberge pour faire le service. Leila avait besoin d'un week-end pour elle mais il était évident que Nora ne pouvait se passer de son employée et c'est pourquoi sa propre fille la remplacerait et il faudrait bien quelqu'un pour l'aider. Néanmoins, Elyncia faisait cela de bon coeur. Elle aimait beaucoup Leila. L'elfe avait toujours été très compréhensible et lui avait souvent permit de sauver ses soirées, assurant le service à sa place, sans compter sa gentillesse et ses petits conseils de femme lorsqu'elle avait un rendez-vous avec Gabrielle. Qu'auraient-elles dit si elles avaient su toutes les deux qu'il s'agissait de la fille de la serveuse ?

Elle était d'ailleurs descendue pour aider Leila : pendant qu'elle se chargerait du service, la lancière s'occuperait de la vaisselle. Une véritable équipe de choc. Elyncia était en train d'essuyer les tasses quand sa mère la héla :

- Elyn' chérie, la fille de Leila est arrivée. Tu veux bien t'occuper d'elle.

- Tout de suite M'man !

Continuant d'essuyer la tasse qu'elle venait de finir de laver, la jeune femme sortit de l'arrière du comptoir puis marcha machinalement vers la sortie du vestibule d'entrée. Ce n'est que lorsqu'elle entendit la voix de Leila qu'elle finit par stopper son geste frénétique :

-Elyncia, voici ma fille : Gabrielle.

Son coeur manqua d'arrêter de battre, puis quand elle releva la tête pour confirmer ses peurs, elle fut paralysé de stupéfaction, laissant tomber la tasse qui se brisa sur le parquet. Elle se tenait devant elle, toujours aussi belle, aussi désirable, elle, son amante qu'elle aimait tant, sa parfaite compagne. En d'autres circonstances, elle lui aurait déjà sauté au coup pour l'embrasser passionnément, mais là, elle ne le pouvait pas. Il fallait qu'elle l'emmène vite dehors, qu'elle lui explique qu'elle ne devait rien montrer, absolument rien. Elles devaient feindre de ne pas se connaitre, elles... mais il était déjà trop tar, car Nora débarquait déjà avec la pelle et la balayette :

- Elyn', qu'est-ce que tu me fais là. C'est la première fois que tu me brise de la vaisselle.... ça va... tu es toute pâle.

Sa mère posa sa main sur son front pour voir si elle n'avait pas de fièvre puis elle se mit à trembler, toujours regardant les yeux de Gabrielle qui ne semblait plus savoir où se mettre. Elle n'aimait pas la voir comme ça mais elle même ne savait pas quoi faire. Son père lui posa alors sa main sur l'épaule en lui demandant :

- Hey... ma puce, ça va ?

Le vieille homme lança alors un regard vers Gabrielle et alors, il comprit. Elyncia lui en avait déjà beaucoup parlé mais il ne s'attendait pas à la voir un jour, enfin pas aussi tôt. D'un geste plein de tendresse, il serra l'épaule de sa fille et lui sourit. Elle savait ce qu'elle devait faire maintenant, mais elle avait toujours peur de le faire. Elle soupira alors en se retournant vers sa mère.

- M'man... je sais que ce n'est pas ce à quoi tu t'attendais mais... voici Gabrielle, la femme que j'aime.

C'était comme si le temps venait de s'arrêter dans la petite auberge. Chacun des habitués se tut, attendant qu'il se passe quelque chose, ou totalement abasourdis par cette révélation. Nicolaë était sans-doute le seul à sourire et Elyncia, en le voyant aussi serein, s'y mit elle aussi. Mais ses lèvres affichèrent un rictus une fois que Nora ne lui donne un baffe.
La joue marquée de rouge, Elyncia lui lança un regard de défis néanmoins embué de larmes. Ce n'était pas la première claque qu'elle avait prise mais c'était bien la première fois qu'elle ne l'avait pas mérité et elle le savait.

- Qu'est-ce qui ne va pas avec toi ?! Une fille... tu réalises ? Nous couvrir de honte comme ça. Oh non non non. Tu vas filer dans ta chambre et n'en sortir que lorsque tu auras récupérer tes esprits ma pa...

- La ferme ! Je t'interdis de détourner les yeux devant la vérité cette fois ! J'aime Gabrielle et je n'ai pas honte de le dire, je l'aime de tout mon coeur, t'en déplaise ! Tu le sais, tu l'as toujours su mais tu n'as fais que te voiler la face durant toutes ses années à essayer de me marier avec un noble fils à papa ! C'est toi qui devrait avoir honte !

- Comment oses-tu parler sur ce ton à ta mère ! Leila, dis quelque chose ! Tu ne peux pas accepter ça n'est-ce pas ?

Elyncia lança un regard suppliant à Leila. Elle espérait qu'elle comprendrait et qu'elle leur donnerait sa bénédiction. Mais elle était gênée de la sentir prise en otage dans cette histoire. Elle ne méritait pas ça, tout comme Gabrielle qu'elle avait réussi à préserver de ça jusqu'à présent. Au moins avait-elle le soutient de son père.

Une baffe, une simple baffe. Et pourquoi ?

- Qu'est-ce qui ne va pas avec toi ?! Une fille... tu réalises ? Nous couvrir de honte comme ça. Oh non non non. Tu vas filer dans ta chambre et n'en sortir que lorsque tu auras récupérer tes esprits ma pa...

Voila pourquoi.

- La ferme ! Je t'interdis de détourner les yeux devant la vérité cette fois ! J'aime Gabrielle et je n'ai pas honte de le dire, je l'aime de tout mon cœur, t'en déplaise ! Tu le sais, tu l'as toujours su mais tu n'as fais que te voiler la face durant toutes ses années à essayer de me marier avec un noble fils à papa ! C'est toi qui devrais avoir honte !

Au moins cela avait le mérite d’être clair. Gaby ne savait plus où se mettre. Elle avait plus ou moins dit à sa mère qu’elle voyait quelqu’un et que c’était sérieux, mais elle n’avait pas encore mentionné le fait que c’était une femme.

- Comment oses-tu parler sur ce ton à ta mère ! Leila, dis quelque chose ! Tu ne peux pas accepter ça n'est-ce pas ?

Gabrielle baissa misérablement la tête, les oreilles frissonnantes de peur. Elle ne savait pas du tout comment réagirait sa mère et elle craignait par-dessus tout sa réaction. A sa plus grande surprise Leila éclata de rire, avant de se tourner vers sa fille.

-Ma chérie, je suis si contente pour toi. J’avais compris que tu voyais une demoiselle, tu sais je te connais bien. Sache que quoi que tu fasses, je serai toujours fière de toi et que je t’aimerai toujours.

Puis elle regarda Nora.

-Je sais que c’est difficile à accepter mais nous voulons le bonheur de nos enfants non ? Avec le temps je suis sure que tu t’y feras.

Gaby soupire de soulagement. Elle élança sa maman, sa joie ne pouvant être traduit par des mots.

Puis elle s’approcha de son amie.

-Et heu, et bien, Elyncia tu devais me montrer le métier de serveuse non .. ?

Elle lui sourit piteusement car elle avait très bien conscience du malaise de la situation. Elle voulait lui montrer qu’elle tenait à elle et qu’elle s’en moquait de ce que sa mère pouvait bien dire ou penser. Mais lui dire comme cela, en public, c’était tout simplement au dessus de ses forces. Cela n’empêchait pas le fait qu’elle aimait Elyncia de tout son cœur.

Elyncia sentit son coeur faire un bon énorme dans sa poitrine alors qu'elle croyait qu'il s'était arrêté. Les mots de Leila lui réchauffait le coeur en lui procurant la plus belle surprise de ses derniers mois. Elle était d'autant plus heureuse qu'elle était en quelque sorte sa belle maman. Elyncia était vraiment heureuse de cette nouvelle, ayant toujours eu peur de rencontrer la mère de Gabrielle, de peur qu'elles ne s'entendent pas. Mais voilà qu'il s'agissait d'une amie. Rien au monde ne pouvait exprimer la joie qu'elle ressentait. L'opinion de sa propre mère ? Elle ne gâchait pas vraiment le tableau car Elyncia savait bien ce qu'il en serait et elle ne s'était pas trompé. Mais si ça avait été le cas, alors le moment n'en aurait été que plus heureux encore. Et elle était fière de pouvoir enfin présenter Gabrielle à son père et elle aurait vraiment voulu la présenter à Guy. Elle se promettait de le faire, de l'emmener sur sa tombe une fois, car elle était persuadé que le jeune homme veillait encore sur sa petite soeur adorée de là où il se trouvait, peut importe où il se trouvait.
Elle regardait Gabrielle prendre sa mère dans ses bras tandis que Nora en restait pétrifiée, comme si elle n'arrivait pas à réaliser ce qui venait de se passer. Et dans la salle commune, l'ambiance se partageait entre indignation et attendrissement. Une guerre froide venait de se déclarer aux prémices de l'hiver rude qui arrivait lentement mais certainement.

Gabrielle toute gênée s'approcha de la lancière avant de lui adresser d'une voix timide qu'elle était prête à entamer le service. Elyncia lui sourit alors tendrement. Elle sentait que Gabrielle retenait quelque chose en elle, mais à la vue de ses joues rouge comme lors de leur rencontre, elle comprenait que ses sentiments étaient bien réciproques et elle dû elle aussi s'empêcher de l'enlacer et de l'embrasser, jugeant que ce serait malvenu, surtout avec ce qui était en train de se passer.
Elle se contenta juste de lui prendre la main avant de lui dire :

- Suis-moi je vais te montrer... enfin si ma mère veux toujours de toi comme serveuse ce soir et ce week-end.

Le regard qu'elle lança à Nora était plein de reproches et de larmes naissante. Elyncia adorait sa mère, mais elle ne supportait pas ce genre de comportement qu'elle pouvait montrer à certaines occasions. Elle avait eu le droit au même cinéma lorsqu'elle avait décidé d'entrer dans l'armée, de suivre les traces de son père et Zéphyr savait combien il lui en avait couté. Nicolaë dut supporter les sautes d'humeur de sa femme durant quelques semaines alors qu'il avait d'autres problèmes à l'esprit, comme son infirmité. Et tout cela allait recommencer à nouveau et pour un mois car Nora n'allait pas céder sans avoir vaillamment combattu pour ses convictions.... un trait de famille décidément.

- Je n'ai pas vraiment le choix... mais après le service de ce soir, tu fais tes valises. Tu sauras bien te débrouiller toute seule !

- NORA !

Elyncia avait un mauvais pressentiment. Nicolaë tentait d'intervenir mais elle savait comment cela risquait de se finir. Elyncia n'avait pas envie que les relations entre ses parents ne soient touché par ses propres choix, même si elle ne pouvait l'empêcher. C'est pourquoi elle réagit immédiatement, retenant son père par le bras, tandis qu'il faisait face à son épouse, rouge de colère et d'indignation.

- Non papa. Laisse... je savais ce qui m'attendais. J'irai chez Tanurin, ne t'en fais pas. Il m'a toujours considérée comme sa propre fille depuis la mort de Nyam. Laisse je t'en prie.

- Mais Elyncia...

Elle voyait la tristesse de son père. Le vieil homme savait qu'il ne pourrait plus la voir aussi souvent tant que Nora s'obstinerait, mais la jeune cydienne l'apaisa avec un sourire retenu, lui murmurant que tout finirait par se tasser comme toujours. La Belette Affamée n'était plus son foyer désormais et puis ce serait sans-doute un peu moins de pression. Elle pourrait se concentrer pleinement à son métier désormais. C'était sa manière de relativiser.
Elle ne put s'empêcher de laisser une larme couler, mais elle était assez grande pour pouvoir se défendre seule cette fois.

- Bon et si on se mettait à travailler...

Elle entraina Gabrielle derrière le comptoir avant de lui donner des directives : elle lui apprit l'emplacement des différents futs de bière, de vin, où on déposait les assiettes sales, les assiettes à servir, comment disposer ses bras pour porter le plus grand nombre de plat à servir, tout ce genre de choses. Elle ne lui apprit pas comment fonctionnait la cheminée. Gabrielle lui avait déjà dit qu'elle détestait le feu et elle ne souhaitait pas la mettre mal à l'aise. Elle s'occuperait elle même d'alimenter le feu et des tables à proximité.
La soirée ne se déroula pas dans la meilleurs ambiance possible, mais au moins, il n'y eut pas d'autres moments de crise, ce qui rassurait Elyncia en un certain sens. Le lendemain, elle ne serait plus là, et elle espérait que sa mère ne lui fasse pas vivre un enfer, et c'est sans doute pour cette raison qu'elle n'avait pas demandé à Leila si elle pouvait dormir chez elles. Elle n'avait pas envie de leur attirer les foudres de Nora. C'était sa mère et son problème, pas celui de Leila et Gabrielle.
Essuyant un verre, elle s'approcha de Gabrielle avant de lui dire :

- Il commence à se faire tard donc je pense qu'on va bientôt être libérée. Tu as bien travaillé ce soir. J'étais pas aussi douée au début. Enfin bref. Tu m'attendras hein ? Il faudra que je monte faire mes valises. A moins que tu veuilles m'aider...

Elyncia rougit en disant cette dernière phrase. En y repensant, c'était la première choses qu'elle ferait toutes les deux ensembles autres que de passer des après-midi ensemble. Étrange de voir cela de cette manière, mais c'était quelque chose qui occupait ses pensées. Elle avait envie de passer à une autre étape de leur relation : celle où elles partageraient des moments marquant comme celui qu'Elyncia était en train de vivre. Et elle se rendait aussi compte que ses baisers étaient de plus en plus passionnés. Elle était terrifiée de peur à cette idée. Peur de mal faire, peur de brusquer Gabrielle. Alors elle attendait le moment.

- Il commence à se faire tard donc je pense qu'on va bientôt être libérée. Tu as bien travaillé ce soir. J'étais pas aussi douée au début. Enfin bref. Tu m'attendras hein ? Il faudra que je monte faire mes valises. A moins que tu veuilles m'aider...

Gabrielle percevait très bien derrière ses paroles presque banales le désir profond qu’avait Elyncia pour qu’elle l’accompagne en haut. Oui, discuter serait peut être une bonne idée. Elles venaient de passer une étape importante pour un couple : la présentation aux parents. Puis elles n’étaient pas, disons un couple normal, comme on en croisait des dizaines à Cydonia. Certes Gaby n’avait pas pensé à présenter son amie de cette façon mais elle était très contente et très fière de la réaction de sa maman. En revanche, celle de la mère d’Ely l’avait blessée. Elle ne comprenait pas les gens que cela rebutait, après tout on aime qui on veut non ? Ils pouvaient bien dire que c’était contre nature mais l’elfe s’en moquait, elle avait trouvé en Ely ce qu’elle n’avait pas trouvé chez les hommes : douceur et gentillesse féminine. D’ailleurs cela lui fit penser à quelque ce : que serait la réaction de ses chers camarades Zélotes. Elle espérait de tout cœur qu’ils comprendraient, car même si Ely comptait énormément pour elle, être Zélote était toute sa vie.

Gaby se permit de prendre la main d’Ely pour monter à l’étage. Cette pression chaude lui mit quelque peu du baume au cœur. Elle lui lança un sourire étincelant qui lui fit comprendre qu’elle la suivrait, qu’elle est là pour elle.

-Merci .. j’avoue que c’était assez sympa de travailler en ta compagnie. Tu as raison il est tard, il est temps pour moi, je veux dire pour, nous d’y aller... Et quoi qu'il se passe bien sur que oui je t'aiderai ! Après tout je suis aussi concernée par toi que cette histoire ... je suis vraiment désolée ...

Elle s’approcha d’elle pour lui murmurer quelque chose à l’oreille :

-Tu sais, tu pourrais venir à la maison, on a un lit de libre, depuis .. enfin bref ... pas tout de suite mais dans quelques jours, le temps que j’en parle avec Leila .. Pis sache que peu importe ce que pense ta mère, ce que pense les gens, moi je t’aime ..

L’elfette baissa la tête sous cette aveux et rougit comme jamais elle n’avait rougi. Elle n'avait pas l'habitude de dire ce genre de mot, le genre de mot qui peuvent briser un coeur ou bien, comme elle l'espérait, en faire briller un. Oui elle aimait Ely, oui elle aimait une femme et alors ? Ah l'amour ...

Grimpant les marche qui menait au premier, Elyncia sentit la main de Gabrielle prendre la sienne. Elle aurait pu en pleurer de la savoir à ses côtés alors que d'autres auraient surement été démontée par le discours de Nora. Elle n'avait pas besoin qu'elle le lui dise, ces mots qu'elle lui dirait quand même. Elle connaissait son amour et elle en avait besoin. Elle ne s'était pas vraiment remise de la mort de Guy, mais la présence de la demie-elfe avait permis de rendre la chose plus supportable... vraiment plus supportable.
Gabrielle essaya de la rassurer, lui arrachant un sourire timide mais plein de satisfaction. Le fait que Gabrielle se sente concerné par cette histoire était déjà une victoire sur sa mère. Nora n'avait pas les armes nécessaires pour faire taire son coeur qui la poussait vers Gaby, et jamais elle ne pourrait les séparer toutes les deux.
Puis quand elle lui murmura à l'oreille, Elyncia sentit son coeur exploser. Elle aimait vraiment l'idée d'une telle proposition, et encore plus les derniers murmures de sa future compagne. Arrivée en haut des marches, elle se tourna vers la belle Gabrielle, et blottit sa tête dans le creux de son épaule avant de répondre :

- Moi aussi je t'aime. Mais je ne pense pas que ce soit raisonnable. Je connais ma mère et si Leila me recueillait, je suis certaine que ça la mettrait dans une mauvaise situation. Ma mère serait folle de rage. Ta mère a besoin de ce travail, je ne veux pas qu'elle se fasse jeter à la porte comme moi. Cela-dit, j'aurai tellement aimé. Je pense que je vais demander à mon Capitaine. Je peux lui faire confiance. Et puis il ne m'empêchera pas de découcher, et il saura se taire.

La lancière releva lentement la tête, déposant quelques doux baisers dans le coup de son amante pour ensuite la regarder dans le fonds de ses yeux dorés. Puis elle s'avança jusqu'à ses lèvres qu'elle embrassa tout en accompagnant son geste d'une légère caresse sur la joue tout en gardant son autre main dans celle de Gabrielle. Lui souriant, elle se retourna, la guidant jusqu'à sa chambre. Quand elle ouvrit la porte, elle lui déclara :

- Voici mon antre.

Si la pièce était plutôt petite, elle était surement l'une des plus grande du premier étage. Au fond à droite se trouvait son lit, efflanqué d'une table de nuit où seules une lampe à huile et une brosse à cheveux étaient posées. Sur leur gauche, se dressait une énorme armoire dont la porte se voyait incrustée d'un miroir. A côté de l'armoire, il y avait une malle sur laquelle reposait l'armure de la jeune femme et si on se rapprochait, on pouvait voire entre cette malle et l'armoire l'arme de la lancière. Nul doute que la belle l'avait affûté il y a peu avant de la polir, lui rendant son éclat. Le regard que lança Elyncia vers son arme en disait long : il était le même que celui qu'elle lançait à Gabrielle ; rempli d'amour et de passion. Certains disaient même dans son bataillon qu'il n'y avait de place en son coeur que pour cette lance anonyme, mais ils ne savaient rien de la relation qu'elle entretenait avec la Zélote.
Mais la tristesse voila son regard éclatant. Elle n'était plus chez elle ici, mais il ne faisait aucun doute que cet endroit lui manquerait. Elle avait tellement de souvenirs ici qu'il était impossible qu'elle ne puisse un jour s'en défaire définitivement sans verser quelques larmes. Elle regrettait ces journées passées à discuter ici avec Kashya, Guy et Adrëan. Elle était vraiment heureuse d'avoir Gabrielle, mais si elle pouvait les avoir eux aussi, tous les trois, elle n'en serait que plus heureuse encore. Mais Guy n'était plus de ce monde et Kashya était à Jaffa. Quant à Adrëan, il était un véritable fantôme. C'était à ce demander s'il vivait vraiment à Cydonia tant il était sollicité par ses supérieurs. Monsieur découvrait ce qu'était l'armée et ce à quoi elle avait eu le droit pendant une années entière de façon intensive.

Doucement, les larmes aux yeux, la jeune femme s'approcha de sa malle et après avoir retiré l'armure qui gisait dessus, elle l'ouvrit, révélant un sac kaki qu'elle saisi avant de le jeter sur son lit. Elle tira le tiroir en bas de l'armoire avant de rassembler ses sous-vêtements (qu'elle fourra dans le sac) avant d'ouvrir la penderie. Elle n'avait que peut de robe et la plupart d'elle était plutôt simple. Seule deux se distinguaient des autres. La première était - ou plutôt eut été - une magnifique robe de soie noire désormais en lambeau. Il s'agissait d'un cadeau de Kashya dont elle s'était servi lors d'une "mission" d'infiltration pour bâillonner et ligoter un marin almer qui les avait surpris elle et Jarod sur le navire sur lequel il devait s'introduire pour libérer une jeune esclave. Elle avait une valeur sentimentale pour Elyncia qui n'osait s'en séparer, même si elle était bonne à jeter maintenant.
La deuxième était une robe verte à froufrou au décolleté plongeant. Elle ne la prit que lorsqu'elle eut fourrées ses robes les plus simples dans son sac, à l'aide de Gabrielle. Elyncia lança un regard timide vers cette dernière, la robe contre son corps.

- Ma plus belle robe... je voulais te la montrer pour une grande occasion. Je ne l'ai mise qu'une fois pour l'instant. Enfin ma mère m'avait forcé à la mettre quand j'ai diné avec Zihark, la veille de la bataille d'Erathia. Elle pensait que Zihark et moi... enfin tu vois. J'aurais aimé que tu sois à sa place ce soir-là, j'aurai aimé être belle pour toi et rien que pour toi.

Suite à cet aveux, la cydienne se mit à rougir. Alors qu'elle lui avait dit ces mots, elle avait imaginé la réaction que Gabrielle aurait eu en la découvrant telle qu'elle était ce jour-là et elle n'arrivait pas à la voir autrement qu'avec des yeux ébahis, la désirant de tout son être. Cette pensée lui provoqua une grande bouffée de chaleur avant d'ajouter :

Si tu veux, je pourrais la porter demain soir. Mon Capitaine a organisé une petite fête, un peu tardive, pour ma promotion. Il m'a dit que je pourrai amener qui je voulais... alors voilà... si tu n'as rien de prévu, je serai heureuse que celle que j'aime présente pour fêter ça.

Elle attendit sa réponse comme une pouvait attendre un cadeau pour son anniversaire et chaque seconde était un supplice pour la lancière. Mais quand Gabrielle lui confirma qu'elle serait présente, alors la jeune femme lui sourit avant de ranger délicatement sa robe dans son sac. Pour son armure, elle n'avait pas d'autre choix que de la vêtir si elle voulait l'emporter aujourd'hui. Elle devrait retirer les vêtements qu'elle portait alors. L'idée de le faire devant Gabrielle lui fit monter le rouge aux joues. Se raclant la gorge, elle lui demanda :

- Dis, Gaby.... est-ce que tu peux juste sortir le temps que je me change ? Je te rejoins très vite.

Après avoir dis ces mots, ce n'était pas que ses joues qui étaient devenues rouges mais tout son visage. Elle avait envie que Gabrielle puisse découvrir son corps que le jour de leur première fois et puis c'était aussi parce que la jeune femme était plutôt pudique. Et puis Nora pourrait surgir à tout moment ce qui risquerait d'envenimer les choses. Bref ce n'était pas franchement une chose à faire pour l'instant.
Gabrielle lui dit alors qu'il n'y avait pas de problèmes et une fois qu'elle eut refermé la porte, Elyncia se déshabilla avant d'enfiler sa tunique de cuir bleu, y accrocha le voile cyan puis monta ses collant jusqu'à mi-cuisse. Puis elle mit son plastron, ses bottes, ses gantelets ainsi que les autres protections. elle accrocha son bouclier dans son dos, et enfin, elle enfila son casque, récupérant sa lance. Un jour elle lui trouverait un nom, ce que n'avait pu faire ses ancêtres. Mais pour l'heure Gabrielle l'attendait. Prenant son sac, elle se dirigea vers la porte, l'ouvrit et retrouva Gabrielle, souriante. C'était la première fois qu'elle la voyait en armure et Elyncia se demandait ce qu'elle pouvait bien ressentir en la voyant enfin comme une guerrière.
Elle aurait sans-doute bientôt une réponse à cette question. Ensemble, elle descendirent les marches et en bas, Elyncia croisa le regard inquiet de son père. Elle le rassura d'un sourire avant de se diriger vers la porte, passant devant Leïla qui souriait timidement. Seule Nora ne souriait pas et les deux jeunes femmes n'eurent droit qu'à un regard noir de sa part, attisant la détermination de la lancière. Elle ne les séparerait pas.

Une fois dehors, elle marchèrent main dans la main sous la lueur des torches qui éclairaient les ruelles de la cité. Elle marchèrent ensemble un petit moment mais il vint le temps de se séparer pour aujourd'hui :

- Tu me rejoins chez Tanurin demain ? Tu te souviens où il habite hein ?

Apparemment il n'y avait pas de problème et sa mémoire à elle était bonne contrairement à la sienne. Elyncia lança alors un dernier regard vers ses deux orbes d'or qui brillaient de mille feux sous la lueur des flammes puis, après avoir retirée son casque, elle alla chercher ses lèvres avec les siennes avant de lui avoir murmurer "A demain".

[Désengagés avec l'accord de Gabrielle]

Contenu sponsorisé

» [flashback-FE] Rédemption (pv Eloween) (fini)
» [D-H] (flashback) La disparition (fini)
» [Flashback D-H] L'entretien [Volesprit][Fini]
» [Flashback-DE] Une histoire de patience (pv Sio) (fini)
» [151][DP Cohorte] La disparition (flashback) (fini)

[Flashback 151-DA] "La belette affamée" Pfff (Pv Elyncia) [Fini]

[Flashback 151-DA] "La belette affamée" Pfff (Pv Elyncia) [Fini]

Sujets similaires

Sujets similaires