Azthia Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs... |
|
| [Flashback D-H] L'entretien [Volesprit][Fini] | |
| |
Damatit
Nombre de messages : 161 Race et âge : 47 ans - Almer Cité : Hoshizora Métier : Géographe & Guide Feuille de personnageCompétences: Survie / Agriculture et Pêche / Esprit (Empathie)Compétences bonus: Connaissance des Langues, Histoire et Religion / Cuisine (redonne des forces, apaise, aide à dormir... / Caractéristique améliorée (Vue)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: [Flashback D-H] L'entretien [Volesprit][Fini] Lun 10 Jan - 13:56 | |
| Damatit avait passé la porte d'une auberge cossue, à 16 heures de l'après-midi.
Ceux qui l'ont connu diront qu'il s'était mis sur son trente et un même si, aux yeux d'un quidam, il ne portait rien d'exceptionnel. Il avait, et c'est vrai, peut-être un peu lustré ses chaussures et nettoyé son pourpoint, et il s'était même rasé de près pour tout dire. Mais c'était tout.
La clochette d'or du Caroussel avait tinté près de la porte lorsqu'il l'eût passé, ce qui avait fait sursauter Damatit le Bienheureux, dont les traits paraissaient plus ravinés qu'à l'accoutumée. Sa démarche également, d'habitude badaude et maladroite, était cette fois bien plus raide, tant et si bien qu'on eût pensé que l'Almer souffrait de quelque mal fort mal placé. Mais il n'en était rien, loin de là : le Bienheureux était en excellente santé. En revanche, il y avait bien quelque chose : il était angoissé.
Angoissé? Pourquoi donc un personnage aussi tranquille que Damatit le serait-il? Ne s'était-on pas habitué à voir notre homme le sourire aux lèvres, extraverti et taquin, à toute heure du jour ou de la nuit? Eh bien, c'est vrai que l'angoisse était une sensation que Damatit n'expérimentait pas souvent, et pourtant quelquefois, comme tout homme sur cette chère Terre, il y était soumis. Et aujourd'hui en particulier, ce tourment l'assaillait: il avait un rencart. Un rencart? J'eus voulu plutôt parler de rendez-vous, et même de rendez-vous d'affaire, avec une femme. Pas n'importe quelle femme bien sûr, et c'était bien là tout le problème : il s'agissait de Tawaren Volesprit, "ministre des renseignements de Silmarie, gardienne des archives de sa Bibliothèque et diplomate". Rien que ça.
Damatit avait été gêné -- et comblé -- qu'une dame de ces hautes sphères daigne accorder de l'importance à une modeste association comme l'était La Cohorte. Il ne savait pas quel genre créature pouvait être un "ministre des renseignements de Silmarie, gardienne des archives de sa Bibliothèque et diplomate", certainement une vieille ridée comme lui, un peu petite et replète, intellectuelle et ennuyeuse; ou bien une grande femme étique, les cheveux tirés en arrière l'air sévère. Enfin, ce qui lui importait, c'était de lui convenir, et c'est ce qui inquiétait le plus Damatit.
L'endroit était fort chargé, ce qu'on appellerait aujourd'hui du baroque. Il y avait des ornements partout, des sculptures sur les poutres, des chaises et des tables ouvragés, des couverts en métal et même qu'il n'y avait aucun ivrogne, non plus qu'une odeur de caravansérail qu'il fréquentait habituellement. Là, tout était propret et luxueux : des serveurs habillés de propre, un propriétaire bien charpenté derrière un comptoir de bois rare. Tawaren, qui avait choisi le lieu de rendez-vous, avait du goût, et des exigences. Tout cela mettait mal à l'aise notre cher Damatit, qui craignait à chaque pas de casser quoi que ce soit, et dont l'angoisse croissait en voyant toutes ces belles gens attablés.
Lorsqu'il avait donné son nom à un employé qui le regardait d'un air douteux, il avait tout de suite souri bien large à l'Almer, et avait indiquait la voix mièvre et précieuse une table pour deux personnes, dans une salle annexe de l'auberge, réservée semblait-il aux personnalités les plus remarquées. Elle était séparée de la pièce principale par un lourd rideau d'étoffe épaisse et émeraude. Damatit, accompagné du serviteur cauteleux, avait une boule dans le ventre. Qui donc l'attendait derrière? Que devrait-il dire, et faire? Comment mangeait-on dans ce genre d'établissement? Avait-on seulement le droit d'éructer? Et s'il déplaisait, si on le congédiait, ou - pire - s'il devait payer! Il avait tout dépensé au marché il y a quelques semaines.
Autant d'interrogation qui trottaient dans l'esprit de notre cher ami, qui expira un grand coup avant de s'engouffrer dans une pièce plus sombre et moins sonore, où, attablée dans l'ombre, une personne l'attendait.
Dernière édition par Damatit le Jeu 3 Mar - 11:58, édité 1 fois |
| | | |
Volesprit
Nombre de messages : 976 Âge : 31 Race et âge : Elfe - 31 ans Cité : Silmarie Métier : Politicienne Feuille de personnageCompétences: Charisme/Connaissance des langues et de l'histoire d'Azthia/Manipulatrice de la glaceCompétences bonus: Tacticienne/Faveur Divine (Silmaria)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Flashback D-H] L'entretien [Volesprit][Fini] Mar 11 Jan - 14:32 | |
| Volesprit se montrait parfois très distraite. Et quand je dis très... Il se trouvait que ce jour là, la demoiselle avait un rendez vous. Avec qui ? Une personne dénommée Damatit, un guide géographe ce qui ne pouvait que lui apporter des points dans son estime. Pour quels raisons ? Volesprit avait eut vent par ces oreilles placés aux quatre coins d'Azthia de l'entreprise dans laquelle s'était embarqué cet homme. Il avait formé avec quelques membres, dont certains étaient pour le moins connu par les services de renseignements qu'elle dirigeait, une sorte d'organisation indépendante basé sur la libre circulation des informations et l'entraide. On l'appelait la Cohorte. Une friandise offerte sur un plateau d'argent pour une fanatique de la connaissance. Où ? A Tamawa, dans un de ces restaurants où l'on peut avoir une conversation sans être interrompu par les aboiements d'usage qui faisaient partit de l'ambiance dans les auberges en général. Restait la question : Quand ? Oui, quand ? A quel heure ? Parce que malgré sa mémoire impressionnante, cette information lui faisait défaut. Ridicule. Grotesque. Cela ne se pouvait. Se couvrir d'opprobre et ce parce qu'elle ne se souvenait plus d'une malheureuse petite indication qu'elle avait pourtant en tête jusqu'à hier. Une catastrophe. Comment réussir à sauver son honneur ? L'incident risquait d'altérer sa réputation, de quoi la mettre en pétard.
C'est donc furieuse contre elle même qu'elle se rendit en fin de matinée au lieu convenu du rendez vous. Dans sa hâte, elle n'en avait pas pour autant négligé son apparence. Parée d'une robe en satin bleu, elle se sentit de suite plus à l'aise. Après avoir réservé pour deux personnes une table à son nom, elle s'installa avec de la lecture en remerciant une bonne fois pour toute les serveurs qui venaient l'importuner toutes les dix minutes. L'attente fut longue. La lecture de la dichotomie du bien et du mal par la troisième Grande Prêtresse de Simarie, un des deux seuls exemplaires au monde, l'autre se trouvant à Silmarie, se montrait cependant assez divertissant. Cette femme faisait preuve d'un humour du goût de la Gardienne des Archives. Elle se plongeait dans le neuvième chapitre quand le rideau qui isolait la pièce qu'elle avait choisit, de la salle principale, pour semblait-il boire un boisson chaude, voir se sustenter de petits pâtisseries au vue de l'heure qu'il était à présent, s'ouvrit.
Elle se retrouva face un homme à peine plus grand qu'elle, un peu adipeux, la quarantaine, un peu pataud et apparemment mal à l'aise. Elle tomba immédiatement sous le charme du personnage. D'un regard elle congédia le jeune homme qui paraissait croire qu'il y avait erreur sur la personne d'après le regard dubitatif qu'il jetait sur son invité. Quelle grossièreté que le petit personnel ose se montrer aussi impoli avec sa clientèle.
Sieur Damatit je présume, dit elle en serrant à deux mains la sienne avec chaleur tout sourire. Je suis tout à fait enchantée de faire enfin votre connaissance. Volesprit Tawaren. Mais je vous en pris prenez place et mettez vous à l'aise.
Comme il s'installait, elle eut un petit rire nerveux due à l'apparence du géographe et à ses manières maladroites mais sans la moindre méchanceté qu'elle s'empressa de masquer par une main devant sa bouche. Elle crut cependant bon de dire quelque chose au cas où il s'en offenserait.
Oh, vous êtes un homme à l'aspect plaisant, pas du tout comme je l'imaginait à vrai dire, mais qu'elle heureuse surprise. Je dois vous avouer que je m'inquiétais quelque peu de tomber sur un vieillard acariâtre, soit dit sans vous offensez. J'ai eut affaire à des interlocuteurs ayant une centaine de printemps derrière eux et la communication n'est pas toujours facile je dois bien l'admettre.
Elle éclata d'un rire cristallin. Des rares fois où la présence d'inconnu, surtout de type masculin, l'avaient fait se sentir bien, celui ci en fit parti. Mais elle ne voulait pas non plus se montrer trop familière avec lui. Il restait important de faire preuve de courtoisie et de savoir vivre.
Mais je manque à tous mes devoirs. Peut être souhaitez vous prendre une collation pendant que nous discuterons ? Je suis, au grand dam de mes amis, plus bavarde qu'une pie, aussi n'hésitez pas à me faire signe si je m'égare ou vous semble déplacé. Je vous promets que je ferais mon possible pour me contrôler et entendre ce que vous avez dire sans vous interrompre.
Elle fit appelé un serveur pour qu'il amène le nécessaire afin qu'ils ne soient plus importunés jusqu'à nouvel ordre.
Avant toute chose je tenais à vous offrir ceci. Je ne fais pas déplacer les gens sans leur donner de compensation. Voyez y un gage de bonne intention envers vous et votre organisation. Ce sont quelques cartes et traité de philosophie tiré de la Bibliothèque de Silmarie. Pour les avoir moi même remis à l'ordre du jour, je puis vous assurer qu'elles sont de bonne qualité. Je m'engage à vous les reprendre si la guilde des cartographes dont j'ai fais partie vous dit le contraire.
Elle sortit une cigarette pour lui laisser le temps d'observer de plus près le présent. Au moins cela changeait de l'ambiance de ces rendez vous d'affaires habituels. Elle n'aimait guère devoir se montrer hautaine mais parfois le devoir la forçait à se faire respecter surtout dans le monde politique majoritairement réserver aux hommes. Quoique le pouvoir des femmes aient gagné en importance dans les hautes sphères, il n'en restait pas moins que ses propres interlocuteurs possédaient barbe ou air malsain.
A présent parlez moi de vous, et dites m'en plus à propos de votre organisation et de vos projets. Je veux tout savoir. Je dis bien tout. Et méfiez vous, j'en sais parfois plus qu'il ne semble. Oh et n'hésitez pas si vous avez vous même vos propres questions, on me trouve parfois mystérieuse et à juste titre.
Elle lui fit un sourire malicieux et réussi un rond de fumé parfait.
|
| | | |
Damatit
Nombre de messages : 161 Race et âge : 47 ans - Almer Cité : Hoshizora Métier : Géographe & Guide Feuille de personnageCompétences: Survie / Agriculture et Pêche / Esprit (Empathie)Compétences bonus: Connaissance des Langues, Histoire et Religion / Cuisine (redonne des forces, apaise, aide à dormir... / Caractéristique améliorée (Vue)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Flashback D-H] L'entretien [Volesprit][Fini] Sam 15 Jan - 2:26 | |
| Damatit s'était trompé du tout au tout. La jeune femme qui se tenait devant lui n'était ni replète, ni étique ni même vieille. Au contraire : le "ministre des renseignements de Silmarie, gardienne des archives de sa Bibliothèque et diplomate" était très mignonne. Ces cheveux clairs et ces traits fins, ces yeux noisettes et cette moue si particulière... Elle plut tout de suite au Bienheureux. Apaisé et à l'aise, l'Almer reprit vite son comportement naturel : les traits de sa bouche s'étirèrent en un sourire, et ceux de son front se plissèrent sous les haussements de sourcils. Ah! S'il avait su que Tawaren Volesprit était si charmante, cela lui aurait évité d'angoisser toute la matinée.
Oh, vous êtes un homme à l'aspect plaisant...Il n'en fallut pas plus pour que Damatit le Bienheureux soit conquis. Volesprit Tawaren était la plus belle femme qu'il eût jamais vue! La plus cultivée! La plus intéressante! La plus affriolante! En somme, vous l'aurez compris, l'Almer était tombé sous le charme de cette beauté froide et mystérieuse, qui avait le goût des belles choses de l'esprit et du corps. Et ce rire... un rire qui sonne comme une fourchette sur un verre en cristal, un rire qui éclate et qui résonne en vous en ricochant sur tous vos organes pour se planter de plein fouet dans votre coeur. Damatit n'espérait plus qu'une chose : qu'elle rejoigne La Cohorte. Ainsi peut-être, probablement, hypothétiquement, il aurait la chance de la revoir, de lui écrire et de la lire encore, qu'elle lui appartienne au moins un peu.
...Ce sont quelques cartes et traité de philosophie tiré de la Bibliothèque de Silmarie. Pour les avoir moi même remis à l'ordre du jour, je puis vous assurer qu'elles sont de bonne qualité... La guilde des cartographes dont j'ai fait partie...
Pendant un instant, le Bienheureux crut qu'il allait défaillir. On lui tendait un trésor. Son expression s'était figée, et il arrêta même de songer à la délicieuse ministre. Ce qu'on lui tendait était inestimable, jamais il n'eût pu penser un jour avoir en sa possession quelque chose de semblable. Jamais. L'émotion était telle que les yeux du quadragénaire était humides et que, lorsqu'il prit la parole, celle-ci fut tremblotante, toute pleine d'un émoi ineffable, de ceux qui vous donnent le frisson jusqu'au fin fond de votre âme.
Madame, je ne puis exprimer la profonde gratitude que j'ai envers vous. Ce que vous me tendez là, sachez-le, représente pour moi un hommage que je ne mérite pas. Je ne suis qu'un guide cartographe, et aussi bonnes que soient mes cartes, elles ne sont rien en comparaison de ce que vous m'offrez là. Je vous exprime mon infinie reconnaissance, Dame Tawaren.
Quant à mon organisation et à mes projets, je m'en vais vous les exposer, et j'espère de tout coeur qu'ils plairont à votre personne.
Sur ce, dans l'atmosphère confinée du Carrousel, qui sentait bon le tabac et le thé, l'entretien débuta.
Pour que vous compreniez bien mes motivations il faut que je me dévoile à vous succinctement. Je suis Damatit le Bienheureux, guide modeste mais bon cartographe. Depuis que j'ai peut-être vingt ans, j'explore Azthia de part et d'autre dans l'unique but d'atteindre mon rêve, et ne riez pas car je le sais qu'il est fou, celui de cartographier toute notre terre d'Azthia. Damatit marqua une légère pause pour boire une gorgée de boisson chaude qu'on lui avait apportée. Il regarda dans les yeux son interlocutrice qui continuait de fumer, silencieuse et attentive, ses yeux rivés sur lui.J'ai, pour cela, passé beaucoup de temps sur les routes, dans les champs, les forêts et les montagnes. J'ai parcouru toutes les rues de nos chères Cités et toutes les auberges aussi, mais ça, c'est une autre histoire...Haha.Le rire grave et mélodieux de Damatit était un bon présage : il prenait de l'assurance, même face à une personnalité telle, osant quelques plaisanteries.Mais le monde est vaste, et je ne suis qu'un homme vieillissant. Chaque jour me rapproche un peu plus du trépas, et tant de contrées me restent inconnues... La Cohorte, venons-y, est une idée que j'ai eue il y a quelques années maintenant. J'étais en plein travail, attablé dans je ne sais quel caravansérail, quand j'entendis à une table voisine, un homme se plaindre d'avoir fait cinq jours de voyage au revenir de Ptot Tàh, et y avoir oublié dans la Cité je ne sais quel instrument dont il avait absolument besoin. Je me suis alors dit que moi aussi, si j'oubliais quelque chose, il serait bon que je puisse le récupérer sans avoir à refaire du chemin, moi qui n'ai que mes jambes. J'ai alors pensé à la possibilité de créer un réseau de gens de bien, qui offrirait son aide variée à quiconque le souhaiterait. La Cohorte, ou du moins ses prémices, était née. Progressivement j'ai recruté des membres, dans différentes villes et de professions différentes. Je leur ai dit, comme à vous, que notre organisation servirait leurs propres intérêts et qu'ainsi, si mon intérêt à moi Damatit, est de cartographier le monde, le leur pouvait être tout à fait autre, que cela ne me concernait nullement. M'ont rejoins des personnes très différentes : des baroudeurs, des guides, des commerçants et des artistes aussi. Autant de gens qui croient en l'union des hommes et à une possible entraide.
Je suis partisan de l'individualisme vous savez, et je pense que tout individu qui met à profit ses talents peut servir à la communauté tout entière, et ce même en poursuivant un objectif personnel.
Damatit parlait et s'égarait peut-être vers la voie de la sociologie, mais sa voix était empreinte de passion et de vérité, ses paroles sonnaient haut et clair et ses yeux s'écarquillaient et se fermaient alternativement, rythmant son discours.
Je ne sais si vous rejoindrez cette confrérie Madame, et sachez bien que l'adhésion d'une personne aussi cultivée et délicate que vous m'honorerez au plus haut point. Mais, si je n'atteins jamais mon rêve de cartographe, que je suis trop malade ou bien grabataire, je pourrais au moins me vanter d'avoir réuni sous un même diapason des petits avec des grands, des simples avec des érudits, et avoir prouvé que la voie de la solidarité, de la tolérance et de l'égalité est une voie que chacun peut emprunter. Après avoir prononcé ces derniers mots, le Bienheureux qui s'était mis tout au bord de sa chaise pendant son discours, se recula. Il plaça son dos bien droit sur le dossier de la chaise de velours molletonnée puis il saisit sa tasse de thé dont il but une ou deux gorgées brûlantes et rassérénantes. Il ignorait s'il avait bien répondu aux attentes de Tawaren Volesprit et à vrai dire, c'était à peine s'il se souvenait la question posée à l'origine. Il avait parlé avec son coeur sans tenter de rallier la ministre à sa cause.
La ministre quant à elle, n'avait ouvert la bouche que pour coincer entre ses lèvres pulpeuses le bout de sa longue cigarette. Le Bienheureux avait oublié pendant son monologue à quel point cette figure était la grâce même, et en un instant, sans savoir s'il devait reprendre la parole ou non, il fut plongé dans une contemplation discrète : les yeux plongés dans le vide, il profitait de l'instant présent et du bonheur de se dire qu'il était si près d'une si jolie dame. |
| | | |
Volesprit
Nombre de messages : 976 Âge : 31 Race et âge : Elfe - 31 ans Cité : Silmarie Métier : Politicienne Feuille de personnageCompétences: Charisme/Connaissance des langues et de l'histoire d'Azthia/Manipulatrice de la glaceCompétences bonus: Tacticienne/Faveur Divine (Silmaria)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Flashback D-H] L'entretien [Volesprit][Fini] Mer 19 Jan - 9:34 | |
| Volesprit ne s'y attendait pas. La reconnaissance dont Damatit faisait preuve surprit tant la Gardienne des Archives qu'elle ne put s'empêcher de rougir. En général, ses hôtes exprimaient un intérêt polie sans plus pour ses présents. Aussi loin qu'elle se souvienne, à part à Silmarie, personne ne s'était autant ouvert sur l'agrément causé part le don de ses offrandes. Et si déroutée elle fut, c'était que déroutante fut pour elle la réaction de son interlocuteur. Qu'on éprouve ne serait ce que la moitié de la gratitude qu'avait Damatit pour elle, paraissait presque inconcevable dans le monde politique où ils vivaient.
La jeune femme due se remettre du choc délicieusement agréable qu'elle venait de subir car déjà son allocutaire se lançait à cœur ouvert dans son récit. Cependant qu'elle l'écoutait avec attention, un de ses dires l'interpela.
...cartographier toute notre terre d'Azthia.
Ainsi donc il rêvait de coucher sur le vélin les contours d'Azthia. Pour un projet de grande ampleur, on éteignait des sommets. L'entreprise allait se montrer particulièrement ardu. Dans un recoin de sa tête, elle prit note de lui fournir d'autres cartes qui se révèleraient fortes utiles à la réalisation de son projet, se promettant même de lui donner un coup de main quand elle aurait du temps libre. Ce qui n'arrivait pas souvent au grand dam de la ministre elfique. Ayant repris son discours, elle se concentra à nouveau pour ne pas perdre une miette de ce qu'il lui apprenait.
...mais ça, c'est une autre histoire...Haha
Elle remarqua au passage qu'il avait pris de l'assurance, preuve en était ses poings qui, jusqu'à présent crispés, laissèrent place à des mains ouvertes et expressive. Ces mimiques corporelles n'avaient plus aucun secret pour Volesprit qui sourit en contemplant le personnage presque théâtral qui se dévoilait à elle. *Il ferait un bon conteur.* observa t-elle.
M'ont rejoins des personnes très différentes : des baroudeurs, des guides, des commerçants et des artistes aussi. Autant de gens qui croient en l'union des hommes et à une possible entraide.
*Et puis quelle ferveur dans ses propos. Sans compter qu'il possède un charisme qui lui permet de se rendre sympathique aux yeux des autres. Il ferait aussi un bon politicien... mais quel gâchis ce serait avec un tel talent. Il est plus utile en demeurant au contact des gens. La politique reste le domaine de ceux qui sont prêt à faire ami ami avec les pires crapules qui soient pour arriver à leur fin. Je serais presque jalouse.*
Il en arrivait à la conclusion quant il prononça mot pour mot :
...une personne aussi cultivée et délicate que vous m'honorerez au plus haut point.
Volesprit piqua un fard et détourna son regard un bref instant. Cet homme était fort, envouteur. Sans s'en douter, il réussissait à trouver les meilleurs tournures pour se mettre dans la poche la jeune femme. Et ce avec un naturel et une spontanéité qui lui avait acquis quasi-définitivement la considération de celle ci.
Maintenant que le guide avait fini, et que la mission de la Cohorte était devenue on ne peut plus clair pour la ministre, il lui fallait fournir une réponse concernant sa participation ou non au projet. A peine avait elle retirer sa cigarette pour s'exprimer qu'elle prit conscience du regard de Damatit sur elle et ne put s'empêcher de rougir à nouveau. Voulant dissiper sa gène, elle fit remarquer :
Il fait une de ces chaleurs ici. Permettez que je me mettes à l'aise.
Joignant le geste à la parole, elle dénuda un peu plus ses épaules, puis entrouvrit sans pudeur un peu plus son décolleté à froufrou. Elle sortit ensuite un éventail de sa manche qu'elle déploya d'une main gauche experte et s'éventa tout en s'adossant plus confortablement dans son dossier.
Voyez vous très cher Damatit, il me faut à présent moi aussi me dévoiler à vous pour que vous compreniez ma décision. Je n'ai de politicienne que le titre, et je consacre plus de temps à satisfaire mes désirs qu'à m'occuper de mes fonctions. Ne croyez pas que je les délaisse pour autant. Non, seulement je le fais sans trop de zèle. J'ai déjà perdu ma mère adoptive, je n'ai pas d'époux, ni d'enfants. J'ai quelques vrais amis mais je n'ai guère d'occasion pour leur rendre visite. N'allez pas croire là non plus que je m'en plains. J'ai choisi mon existence, elle me convient en général, même si parfois elle me pèse. Comme vous, j'ai beaucoup voyager et rencontrer de nombreuses personnes d'horizons bien différentes. Quand je suis retournée dans ma cité natale, je ne savais pas si je devais repartir. Je me sentais vide malgré la masse de connaissance que j'avais acquise.
Volesprit poussa un soupire en fixant la table. Puis un sourire malicieux naquit sur ces lèvres et elle reporta son regard sur Damatit.
Alors j'ai décidé de me fixer un vrai objectif, qui devait m'accaparer tout mon temps. Et ce fut le cas. Si votre projet de cartographier Azthia relève du périple, le mien relève de l'impossible. C'est sans doute par orgueil que je me le suis fixé mais j'avais un besoin de reconnaissance à l'époque. Certains y ont vu là un vice de ma part mais qu'importe. Après tout je le fais pour moi et non pour eux. Je n'ai rien exceptionnelle vous savez. Je possède juste comme certains ce petit grain de folie qui me pousse de l'avant.
Faisant un pause, elle se mit à rire en repensant à ses actes passés, lorsqu'elle n'avait pas froid aux yeux. Mais une lueur de tristesse pouvait aussi être perçu dans ses yeux. Elle n'avait que vingt sept ans mais sa jeunesse lui semblait lointaine.
Dans ma soif de connaissance j'ai voulut en apprendre plus... et encore... et encore. Et plus j'étanchais cette soif, plus elle se faisait pressante. C'est à ce moment que j'ai compris que je ne serais jamais satisfaite. Aujourd'hui encore, ce mal me ronge. Je veux tout savoir. Absolument tout... comme si c'était possible... Ça doit venir de là je crois. Ma susceptibilité je veux dire. Ne pouvant me satisfaire moi même, j'ai horreur qu'on me fasse remarquer que je suis imparfaite.
Son rire cristallin la reprit, et une larme coula sur sa joue. Soudain les larmes abondèrent et son rire tourna peu à peu au sanglot, qu'elle se força à réprimer, sans qu'elle comprit pourquoi. A la vérité, elle venait pour la première fois de s'épancher sur son passé. La joie de l'avoir partager la fit rire bêtement faisant déraillé sa voix.
A présent, si vous êtes toujours d'accord pour m'accepter malgré mes défauts, je serais votre obligée et heureuse de pouvoir vous compter parmi mes rares amis en me joignant à vous.
Peut être n'aurait elle pas due se dévoiler autant à un inconnu. Peut être n'aurait elle pas due s'exposer ainsi en donnant beaucoup d'elle même. Peut être en effet. Seul l'avenir le dirait. Mais à cet instant, elle savait qu'elle venait de rencontrer quelqu'un d'important dans sa vie.
|
| | | |
Damatit
Nombre de messages : 161 Race et âge : 47 ans - Almer Cité : Hoshizora Métier : Géographe & Guide Feuille de personnageCompétences: Survie / Agriculture et Pêche / Esprit (Empathie)Compétences bonus: Connaissance des Langues, Histoire et Religion / Cuisine (redonne des forces, apaise, aide à dormir... / Caractéristique améliorée (Vue)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Flashback D-H] L'entretien [Volesprit][Fini] Jeu 20 Jan - 15:01 | |
| L'entretien prenait un tour des plus étranges. Ce qui devait être un rendez-vous strictement professionnel devenait de plus en plus personnel et voilà que maintenant mademoiselle la ministre pleurait. Elle pleurait, et ses larmes roulaient promptement sur ses joues et perlaient de son menton pour venir s'écraser au creux de sa poitrine charnelle.
Pourquoi donc tant de chagrin?
Damatit le Bienheureux s'était levé et approché de son interlocutrice, faisant fi des convenances. Il s'était délicatement agenouillé et se trouvait à hauteur de Volesprit Tawaren, et parlait avec une tendresse presque paternelle, tout au moins rassurante. Cette jeune femme avait beau être ministre, gardienne, et tant d'autres choses peut-être, elle n'en était pas moins sensible et fragile. Aussi belle et aussi attirante qu'elle était, elle restait émotionnable et terriblement attendrissante.
L'atmosphère confinée du Caroussel fleurait bon, les flammes vacillantes des bougies tamisaient la pièce moelleuse.
L'Almer avait suivi avec attention les dires de Volesprit, mais il avait écouté avec d'autant plus de soin les mille éclats qui jaillissaient de son regard. Ô combien devait-elle être amère! Une si jolie fleur plantée dans un mauvais terreau! Comment donc redonner le sourire à cette demoiselle? Pouvait-il, lui, Damatit, lui alléger un peu le coeur?
Pourquoi donc tant de chagrin, Tawaren Volesprit? Le Bienheureux réitéra sa question sans répondre à celle que la jeune femme avait posée. Cette dernière releva la tête, son souffle était plus saccadé et sa poitrine se soulevait au gré de ses sanglots qu'elle retenait, faisant frémir les froufrous de sa robe satinée. Elle plongeait ses yeux noisette dans ceux noirs de Damatit. Le quadragénaire ne put s'empêcher encore une fois de la trouver charmante, même avec ce petit nez rougissant et ces cils chargés de pleurs.
Il est si bon d'avoir un rêve, si bon d'avoir un objectif, aussi irréalisable puisse-t-il vous paraître... Combien sommes-nous sur cette terre à pouvoir nous vanter de viser quelque chose? N'avons-nous pas la chance d'être mu par une faim insatiable? Personnellement, je préfère mourir en ayant poursuivi un but plutôt que de mourir sans avoir rien fait d'exceptionnel. Et même, je ne vous mentirai pas damoiselle je n'oserais pas, même si votre rêve à vous, comme mon rêve à moi, n'est qu'un rêve. Mais, n'est-ce pas mieux ainsi? Car, si jamais demain je finissais mes cartes, si demain j'avais honoré la mission que je m'étais fixée... alors que ferais-je? Damatit était toujours accroupi aux pieds de Volesprit. Il avait posé une main sur la table et l'autre sur l'accoudoir de la chaise ministérielle. Sa voix flottait dans l'air comme l'encens.
Ma foi, vous êtes jeune! Vous pourriez être la fille que je n'ai jamais eue, Haha! Alors, même si je ne suis pas votre père, et que d'ailleurs je ne suis rien du tout, j'aimerais tout du moins vous dire avec toute la considération dont je suis capable, que je pense qu'un jour votre soif de savoir s'apaisera au profit d'une autre. Je ne sais pas si j'ai le droit de m'adresser ainsi à vous, mais vous savez je ne suis pas de ces personnages guindés, et je n'entends rien aux protocoles qui régissent les hautes sphères.
Damatit discourait avec le coeur, et cela se voyait. Ses joues flasques s'étaient rosies et sa gestuelle d'habitude incontrôlable était calmée : ses mains reposaient sagement, laissant le champ libre à la parole. Il n'arrivait pas à fixer très longtemps les beaux yeux de l'elfe.
Et puis ce fut le silence, mais un silence serein et apaisé. Ni Volesprit ni Damatit ne bougeait plus, et chacun d'eux fixait le vide en laissant voguer son âme sur de verts pâturages intérieurs. Délicatement, Damatit se releva un peu ankylosé c'est vrai, mais avec une relative facilité. Il rejoint sa place et bu une gorgée de thé : il était froid. Il esquissa une grimace et reposa la porcelaine sur la nappe épaisse. Le mutisme de Volesprit se prolongeait, mais il ne voulut pas le briser : il savait combien il pouvait être important. La remise en question est toujours muette.
Et même s'il avait voulu parler, qu'aurait-il pu dire d'important? Bien sûr que Volesprit Tawaren était acceptée dans La Cohorte, cela allait de soi. Bien sûr qu'il compterait parmi ses amis si elle l'acceptait en tant que tel. Evidemment qu'il la trouvait belle... Evidemment.
Il se contentait donc de la regarder tout entière, cette femme-enfant fougueuse, entêtée et si frêle à la fois. Dans la pièce sombre, le bleu satin de sa tenue reluisait comme la Lune au crépuscule.
|
| | | |
Volesprit
Nombre de messages : 976 Âge : 31 Race et âge : Elfe - 31 ans Cité : Silmarie Métier : Politicienne Feuille de personnageCompétences: Charisme/Connaissance des langues et de l'histoire d'Azthia/Manipulatrice de la glaceCompétences bonus: Tacticienne/Faveur Divine (Silmaria)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Flashback D-H] L'entretien [Volesprit][Fini] Mer 9 Fév - 12:40 | |
| C'était décidément la journée des surprises. Pourquoi n'arrivait elle pas à s'arrêter de pleurer. Elle tentait vainement de se ressaisir mais rien n'y fit. Toutes les leçons qu'elle avait reçu sur la tenu à avoir en société en tant que ministre, toutes les astuces se trouvaient balayés par le flot d'émotion qui la traversait alors. Elle en aurait juré tant elle était en colère contre elle même. Pourquoi donc tant de chagrin?
Une question pertinente. Mais qu'y répondre ? La solitude ? Le désir d'être entourer de gens qu'elle aimait ? Non, c'était différent. Et puis elle n'avait pas envi de s'apitoyer sur son sort aussi préféra-t-elle ne rien répondre. D'ailleurs elle ne se sentait pas malheureuse. Son propre corps se mettait à lui jouer des tours. Voilà qui était pour le moins fâcheux. L'était aussi le fait que Damatit s'agenouille devant elle la mettant dans l'embarras. Néanmoins son regard ne pouvait se détacher de celui ci. En d'autre circonstance, elle se serait bien gardé de fixer avec autant d'attention les prunelles de l'homme mais le réconfort qu'elle en retirait, et les dieux seuls savant pourquoi, l'en empêcha. *Je dois être affreuse avec mes yeux rougies et mon maquillage qui va coule.* songea-elle. Toujours à se soucier de son apparence, c'était bien une femme coquette. Ce chère Damatit reprit la parole pour lui exposé avec ferveur son point de vue sur les rêves. Il parlait juste et la damoiselle elfe acquiesçait à chacune de ces remarques. Mais comment lui faire comprendre que si son esprit était éveillé sur ce sujet, son cœur ne pouvait se résoudre à l'accepter... du moins en cet instant. Un nouveau sanglot la prit tandis que Damatit poursuivait. Cette fois, ces mots étaient porteur d'un message émouvant. Malgré qu'il soit embrumé, son esprit parvint à capter des parties de phrases tel que "La fille que je n'ai jamais eut", ou encore "La considération dont je suis capable". Bien entendu, le message que cet homme lui adressait avait une teneur un peu différentes de ces seuls brides. Mais elle ne se maîtrisait pas complétement. Elle se serait jeté dans ces bras si il n'avait pas rajouté un couplet sur le protocole qui la refroidit quelque peu. Et comme elle ne savait pas trop quoi faire, elle fit ce qu'elle faisait de mieux : elle réfléchit.
*Je devrais le remercier pour ses paroles... Foutaise... Je lui suis reconnaissant mais il est hors de question que je passe pour une simple pleurnicheuse ! Et n'en es tu pas une quand pour un rien tu fonds en larme ? Inutile de te voiler la face, tu ne pourras pas jouer les durs après une pareil scène. Sans aller jusqu'à jouer les durs, j'ai peut être envi de conserver un minimum de dignité. C'est en jouant les femmes hautaines que tu la perdras ta précieuse dignité. Je sais bien... Mais je n'ai pas l'habitude de... Il est toujours temps d'apprendre tu ne crois pas... allez ma grande. Mets y le ton et la classe si tu préfères mais fais le. Oui, c'est sans doute le mieux à faire... Fichue bonne conscience. Que ne serais je tranquille si tu daignais me laisser en paix une bonne fois pour toute. Même si tu sais que je t'adore au fond.*
Il est intéressant de noter que ce monologue intérieur serait sans nul doute passer pour une démonstration de schizophrénie si quelqu'un l'avait entendu. Mais puisque personne ne l'entendit jamais, il fut narré plus tard que la ministre possédait une santé mentale excellente. Mais revenons à notre affaire. Volesprit donc toujours les yeux dans le vague chercha ce qu'elle allait dire.
Que n'ai je plus d'amis comme vous sieur Damatit. Mon existence en serait drôlement facilité. Je...
*Et puis au diable les discours pré-mâchés.*
Je dois vous l'avouez, je suis très touchée par votre sollicitude. Sincèrement. Mais... je ne sais si j'ai eut raison de me confier à vous, soit dit sans vouloir vous froissez. Vous allez partir ce soir et quand pourrais-je espérer vous revoir ? Vous me semblez être un homme intéressant, ambitieux et attachant. Mais comme tant d'autre avant vous, vous me paraissez inaccessible. Vous êtes en face de moi que déjà je songe aux temps où vous ne le serez plus. Oh je ne doute pas que je vous reverrais, mais ce sera de façon ponctuelle ne croyez vous pas ? Silmaria sait pourtant que j'aimerais qu'il en soit autrement. Peut être suis je un peu amer mais j'ai beau y réfléchir, prendre le problème dans tous les sens, il m'apparait que nous ne passerons que trop peu de nos journées ensembles quand j'en perdrais tant à régler telle ou telle futilité. Un discours bien pessimiste n'est ce pas ? Qui peut prédire l'avenir me direz vous ? En effet, il se peut que je me fourvoie, mais on ne peut nier que la raison est de mon côté. Pourquoi ne pas tout laisser tomber en ce cas hein ? Je crains de ne pas en avoir la force. L'idée m'a traversé l'esprit mais mon rêve pèse encore bien lourd face à un étranger quand bien même celui ci est vous. A la vérité, je songe à présent que cela pourrait bien être là la cause de mon chagrin. Se pourrait il qu'inconsciemment je sache ce qu'il va advenir et que ma réaction vienne du fait que je me le fasse entendre à ma manière. Mais je m'égare. Je suis fatigué. Me dévoiler ne m'a pas apporté grand chose de bon... Je veux dire... je suis désolé... vous n'y êtes pour rien... enfin si mais... ce n'est pas contre vous... ce serait plutôt le contraire, c'est surtout pour vous... d'ailleurs c'est d'abord contre moi même.
Elle soupira.
Je parle trop n'est ce pas ? Je me pose trop de question, je suis trop nerveuse et je me projette dans l'avenir quand je ferais mieux de profiter de l'instant présent.
Elle le fixa dans les yeux pour qu'il comprenne bien qu'elle était sérieuse.
Ça vous dérangerait si je me reposais dans vos bras, pour scellé une nouvelle amitié en quelque sorte. Après m'avoir supporté pendant aussi longtemps vous méritez bien une que je vous offre un peu de mon silence. Aussi éloquent soit il.
Elle éclata de rire. Un rire cristallin de nouveau. Un rire frais. Un rire qui parvint à chasser ses peurs. Un rire qui ramena la vrai Volesprit, celle qui souriait presque toujours et qui balayait les problèmes d'un simple soupir. Et c'est sans attendre sa permission qu'elle s'assit sur les genoux de Damatit, vive comme l'éclair, et se blottit contre lui en fermant les yeux. Joueuse qu'elle était redevenue, elle se mit à ronronner après avoir poussé un ultime soupire d'aise. *Et après ?* Bah, on s'en foutait après tout.
|
| | | |
Damatit
Nombre de messages : 161 Race et âge : 47 ans - Almer Cité : Hoshizora Métier : Géographe & Guide Feuille de personnageCompétences: Survie / Agriculture et Pêche / Esprit (Empathie)Compétences bonus: Connaissance des Langues, Histoire et Religion / Cuisine (redonne des forces, apaise, aide à dormir... / Caractéristique améliorée (Vue)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Flashback D-H] L'entretien [Volesprit][Fini] Ven 11 Fév - 6:01 | |
| Ces deux mots résonnèrent avec puissance dans l'esprit de Damatit, tandis que la jolie blonde venait prendre place sur ses genoux abîmés. Tout d'un coup, c'était comme si le temps avait cessé de s'écouler, et que les cinq sens du quadragénaire étaient aiguisés.
Il n'avait pas eu le temps de réagir ni même d'esquisser un mouvement de surprise: elle était déjà là, superbe, abandonnée, sur les genoux de l'Almer qui avait tout naturellement replié son étreinte sur ce corps si fragile et si féminin. Damatit le Bienheureux ne dit rien: il était bien trop médusé pour cela. Il ressentait un bonheur extrême, ineffable, un ouragan d'émotions et de sensations dévastait son âme en le laissant vide comme une coquille creuse.
Ses deux mains blanches reposaient sur le tissu riche et onctueux de la robe de la ministre, robe si fine que Damatit avait l'impression de toucher une peau nue et lisse, qui ondoyait au rythme de la respiration de la jeune femme qui venait lui chatouiller le cou. Cette dernière avait la tête au creux de son épaule, et l'Almer humait le parfum de ses cheveux à grands coups, comme pour en conserver le souvenir plus longtemps. Le coeur vieilli du cartographe battait la chamade, enivré et amoureux.
Quelle folie... Comment ce vieux bonhomme pouvait-il tomber sous le charme ingénu de cette jeune femme? Il aurait pu être son père, il le lui avait dit; et avait-on jamais vu un père épris de la sorte? C'était idiot, c'était inconvenant... mais Damatit s'en moquait éperdument. Il ne réfléchissait pas, envoûté par Volesprit. Il ne la percevait pas comme une enfant en réalité, mais comme une femme, une vraie, désirable et suave. Son seul souhait était de rester des heures avec elle, de lui murmurer au creux de l'oreille des mots doux, et ce, jusqu'à la fin des temps. Il aurait aimé la rencontrer plus avant, et quelle vie auraient-ils pu avoir tous deux! Oh! ils n'auraient pas été riches, certes. Peut-être auraient-ils vécus dans une chaumière chaleureuse, en vivant simplement pour eux. Elle lui aurait peut-être offert un enfant, quelle joie cela aurait été d'être père! Quelle joie cela aurait été d'avoir une famille...
Hum, quelle folie oui. Un pincement prit Damatit au coeur: il fallait qu'il se ressaisisse, qu'il voie la réalité en face. Volesprit avait raison : bientôt, ce serait la croisée des chemins. Liés par l'amitié, les deux amis ne se verraient plus que ponctuellement, et leurs retrouvailles seront rares et de trop courtes durées. Quelle tristesse de ne pouvoir aller contre le destin! Si cela avait été possible, Damatit aurait souhaité être 20 ans plus jeune, et embrasser Volesprit, la soulever par la taille et l'emmener dans une auberge où ils auraient passé la nuit. Si cela avait été possible, le lendemain matin, après un sommeil rassérénant, il aurait réveillé la belle de mille baisers sucrés, et, au creux de l'oreille il lui aurait glissé une idée : celle de partir ensemble, d'abandonner leurs projets, arrêter de courir après le vent, et d'aller s'installer là-bas, quelque part où ils auraient été en paix, loin de l'agitation effrénée de ce monde. Quelle épreuve de se rendre compte que l'impossible existait.
Les minutes passèrent lentement et silencieusement. Les deux corps, mêlés en une étreinte sincère, restèrent immobiles de longues minutes encore. Volesprit et Damatit profitaient de l'instant qui s'offrait à eux -pour eux- et qui jamais ne reviendrait. Les effluves de thé flottaient encore dans l'air saturé de senteurs, la lumière des bougies s'amenuisait, tamisant un peu plus encore la pièce, le bruit de l'autre côté de la rue s'était tu, ce devait être le soir déjà. Mais l'on était si bien.
Délicatement, Damatit se dégagea de l'emprise de Volesprit, et vint placer sa main gauche sous le menton fin de la blonde. Il était tout près d'elle, sentait son haleine chaude, devinait la saveur mouillée de ses lèvres roses. Les yeux plantés dans ceux de la belle, ils se miraient en silence, conscients peut-être du caractère extraordinaire, quasi-invraisemblable de l'instant. Le cou décolleté de la lady s'ouvrait sur une poitrine plantureuse qui venait appuyer sur le torse de Damatit à chaque inspiration.Il faut parfois prendre son courage à deux mains, cesser d'être ballotté par le temps qui passe, accomplir ce qu'on a vraiment envie de réaliser. Damatit avait 43 ans; de nombreuses occasions étaient passées, et ne se représenteraient jamais. Aujourd'hui, il saisirait sa chance. Pris par une témérité éphémère, mu par son âme de jeune homme romantique, il vint déposer un baiser sur la bouche de Volesprit. Il ne pensa pas à la minute qui suivrait, et demeura quelques demies secondes les yeux fermés, dans un état nirvânique.
Puis il quitta ces lèvres si douces, et se sourit pour lui-même : jamais Damatit n'avait été aussi Bienheureux qu'en cet instant. |
| | | |
Volesprit
Nombre de messages : 976 Âge : 31 Race et âge : Elfe - 31 ans Cité : Silmarie Métier : Politicienne Feuille de personnageCompétences: Charisme/Connaissance des langues et de l'histoire d'Azthia/Manipulatrice de la glaceCompétences bonus: Tacticienne/Faveur Divine (Silmaria)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Flashback D-H] L'entretien [Volesprit][Fini] Mer 2 Mar - 13:43 | |
| Petite idiote. Tu me désires quand je n'aspire qu'à te happer. Je suis tout et tu n'es presque rien. De quel droit me déclares tu tien ? Je n'appartiens à personne, et t'arroger le mérite ne serait ce que de m'entrevoir ne fait que montrer un peu plus à quel point tu es vain. Si tu souhaitais t'attirer ma disgrâce et bien c'est chose faite. Je te consumerais petit à petit comme j'ai consumé tant d'autres avant toi. Et quand de toi il ne restera que des miettes, quand à tes yeux j'éclaterais, alors tu comprendras. Tu prendras pleinement la mesure de ton erreur, tu regretteras. Mais il sera trop tard. Tu désirera revenir en arrière plutôt que de m'avoir alors que je serais à portée de main. Tu me supplieras et je ne prendrais pas la peine de te dire que je t'avais prévenu. Cependant, tu peux encore t'en tirer, il te suffit de renoncer à moi, à ce que je suis, à ce que je représente. Tout de suite. Tu t'épargneras d'inutiles souffrances. La vie t'attend, la vrai. Car pour le moment, tu n'existes pas. Tu ne vis que pour moi et comme je te renies, c'est comme si tu n'était rien. Tu vas découvrir les plaisirs et... hey tu m'écoutes ?! Je te parle ! Oh !! Mais... j' hallucine ! Je prends la peine de venir lui dire en personne... et elle... devant moi en plus... C'est scandaleux ! Une chance pour toi que je ne sois pas le Destin ou la Chance ! Avec eux, jamais tu n'aurais put te permettre... Et bien bon vent, et si on se revoit un jour, il faudra pas venir pleurnicher comme tu sais si bien le faire apparemment pour me séduire. Avec moi ça ne prendra pas. Sur ce.
Et la Vérité partie laissant Volesprit savourer des lèvres dont elle ignorait à qui elles appartenaient mais qui lui faisaient un bien fou. Puis elles disparurent. La demoiselle eut alors la drôle de sensation qu'un truc important venait de se produire. N'arrivant pas à se remémorer quoi, elle décida que cela ne devait pas être si important que ça et après tout, dès qu'elle se réveillerait, elle aurait tout oublié.
*Tiens ! Je suis consciente que je rêve. Quelle sensation étrange. Je peux modifier mon environnement à volonté.* Mais si elle se montrait trop brutale, elle risquait de faire exploser la bulle fragile dans laquelle elle se trouvait. Dès lors, elle se mit à faire plusieurs tests tous plus farfelus les uns que les autres. Parmi eux se trouvaient une version de Ithilion devenu stupide, une Nalween qui courbait l'échine devant elle en l'appelant "Maitresse", une Lika qui lui racontait sa vie en pleurant, un professeur dont le nom m'échappe qui hurlait empalé par une broche au dessus d'un bon gros feu... Elle créa ensuite un livre avec la totalité des connaissances de ce monde qu'elle ouvrit. Malheureusement pour elle, un serviteur choisit cet instant précis pour la rappeler à la réalité.
Crétin de... Dix secondes ! Il me fallait encore dix secondes et toi tu... Fiches moi le camp tout de suite !
Le pauvre partit sans demander son reste. Les bougies avaient presque finit de fondre. Elle sut qu'elle avait passé une bonne heure à dormir. Son compagnon, ce cher Damatit, était déjà partit. Ainsi s'achevait leur brève rencontre. Volesprit souhaita intérieurement qu'il y en ait de nombreuses autres. Cet homme était vraiment... attachant. Bizarrement, elle eut l'impression de trahir Ithilion en pensant à Damatit de cette façon. C'était parfaitement ridicule... alors pourquoi ? Elle décida que son esprit n'opérait pas de manière logique aujourd'hui au vue de l'ensemble des péripéties qui lui était arrivées. En sortant de l'établissement, elle comprit néanmoins qu'elle devait à partir de maintenant profiter plus de la vie. Après tout, qui pouvait dire quand elle ses jours prendraient fin. Et elle n'avait pas tort de le penser car il advint que quelques jours plus tard... enfin notre histoire n'est pas celle ci, et d'ailleurs elle s'achève. Voilà. C'était le simple récit d'une rencontre, d'un entretient, qui donnerait lieu à l'avenir à des récits que je vous conterais une prochaine fois.
[Damatit et Volesprit : Désengagés] |
| | |
| Sujet: Re: [Flashback D-H] L'entretien [Volesprit][Fini] | |
| |
| | | | [Flashback D-H] L'entretien [Volesprit][Fini] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|