Rencontre avec une prêtresse un peu coincée [DP] [PV Nalween] [terminé]

"AAAADEEEEEN !!!!

-Chuuuuut ! Au nom de Silméria notre déesse à tous, vous êtes dans une bibliothèque ici ! Baissez d'un ton où je vous fais expulser sur le champ !"

Sora grogna mais cessa de hurler, rassérénant le vieil elfe rabougris qui l'avait interrompue dans ses recherches. Partir ? Ahah la bonne blague. Si on la virait maintenant, elle n'aurait plus aucune chance de retrouver ce paumé -c'était le cas de le dire- d'Aden avant que celui-ci ne meurt de déshydratation ou de faim. Ou encore écorché vif par un de ces rats de bibliothèque complètement frapadingue et sûrement sacrément déréglé psychologiquement. Raaaa... Pauvre gros nounours... Il fallait qu'elle le retrouve, et vite !
Prenant son courage à deux mains, elle commença à monter sur une de ces interminables échelles qui permettaient d'atteindre les derniers rayons de livres. Ceux qu'on ne voyait même pas tellement ils pouvaient être loin quand on avait les deux pieds sur le plancher des vaches. Au moins, de là haut, elle était presque sûre de repérer son garde du corps sans trop de difficulté.
Non mais franchement, ça vous arrive souvent à vous de vous perdre dans une bibliothèque ? Bon ok, la bibliothèque de Silmarie était vachement grande et il restait donc plausible de se perdre malencontreusement entre les immenses rayons de bouquins. Seulement Aden, lui, était tout simplement perdu depuis huit heures et cinquante trois minutes ( à en juger par l'immense horloge au mécanisme compliqué qui ornait un des mur de la bibliothèque et égrenait les minutes sans le moindre tic-tac audible) ! Presque neuf heures ! Ce mec avait le sens de l'orientation d'un bananier décrépit. Et encore...
Bref, du haut de son promontoire -et en évitant le plus possible de regarder le bas de l'échelle situé entre six et sept mètres plus bas- Sora chercha désespérément des yeux une touffe de cheveux roux en déplacement. Mais nada. Nada de chez nada. A tous les coups, il s'était arrêté quelque part et s'était mis à penser à complètement autre chose que le moyen de la rejoindre. Tsss... Elle n'aurait jamais dû oublier de le surveiller. C'était tellement certain qu'il se perde dans une pièce aussi grande...
Tout en cherchant désespérément Aden des yeux, Sora remarqua à moins d'un mètre d'elle, un vieux grimoire à la reliure verte usée. Se pourrait-il que...? A en juger par sa taille, sa couleur et surtout l'âge approximatif qu'elle pouvait lui donner, ce livre n'était autre que le dernier représentant de l'oeuvre majeure de Zack Magnif, un diplomate connu pour avoir parcouru tout Azthia ainsi que pour ses écrits et ce, il y avait plus de six cents ans ! C'était incroyable ! Elle en avait déjà entendu parlé mais jamais elle n'avait crut en avoir possession un jour !
Sora tendit le bras pour saisir le précieux livre. Hélas, il lui manquait encore la longueur d'une main pour l'atteindre. Oubliant complètement qu'elle se trouvait à une hauteur plus que dangereuse, la jeune femme pris le risque de se pencher un peu plus sur le côté, allant jusqu'à n'avoir plus qu'un pied sur les barreaux de l'échelle. Elle y était presque... Elle pouvait toucher la tranche du bout des doigts... Presque... VoilàààAAAAAAAAAAAAAAH !!!!
Le dernier pied qu'elle avait gardé sur l'échelle avait glissé sur le bois lisse et sous la surprise, sa main avait lâché le barreau -oui, je vous l'accorde, dans le genre doué....-. Tout s'était passé très vite. Elle n'avait pu que regarder le livre de Zack Magnif s'éloigner d'elle à toute vitesse. Tsss... Dire qu'elle tenait presque un fragment de l'histoire entre ses doigts ! Il avait fallut qu'elle gaffe une fois de plus ! Maudite maladresse. Décidemment, elle n'était pas faite pour un quelconque effort physique.
Déjà ce voyage était à la base complètement insensé. Quelle idée de vouloir courir le pays alors que tout son commerce ne se reposait que sur sa personne. Si elle partait, comment la machine allait-elle tourner ? Bien sûr, elle avait laissé là-bas un homme de confiance (enfin...autant qu'on pouvait l'être dans ce milieu du moins) pour gérer les affaires déjà en cours, mais l'argent ne rentrerait pas tout seul. Et puis il y avait eu cette brusque envie de changer d'air. De voir du pays, comme lorsqu'elle était jeune (encore plus jeune que maintenant, j'entends). Elle avait toujours rêvé de voyager et d'étudier l'histoire des civilisations qui peuplaient Azthia.
Elle avait donc saisit l'occasion de ce brusque coup de bloose et avait embarqué Aden dans son aventure. Visiter la bibliothèque de Silmérie était une parfaite occasion pour voir du pays. Qui savait exactement ce que recélait ce petit bijou de l'histoire d'Azthia. Et voilà où ils en étaient. Lui, il avait réussis à se perdre dans ledit bijou, et elle, elle s'entraînait au vol à dos de dragon sans dragon. Vraiment génial...
Bon, c'était pas tout ça, mais fallait peut-être penser à paniquer un peu non ? Une personne normale devait paniquer et jusqu'à contre-ordre, elle était une personne normale. Le seul problème c'était que l'idée de mourir ne lui venait tout simplement pas à l'esprit. Il lui restait beaucoup trop de chose à découvrir, d'argent à gagner et de marché à conquérir pour avoir le droit de crever aussi facilement. C'était tout simplement impossible.
C'est avec cette brillante déduction en poche que Sora arriva enfin au sol. Mais au lieu de s'écraser lamentablement sur le sol du et froid -mais certes magnifique-, elle s'écrasa lamentablement dans une paire de bras. Paire de bras qui faillit bien lui rompre la nuque d'ailleurs. C'était qu'elle n'était pas tombée d'un tout petit étage voyait vous, et ça fait rudement mal ce genre de chute !
En grognant de douleur et aidée par son sauveur, Sora réussit à regagner une position à peu près verticale. Et voilà ! il allait falloir qu'elle remonte touuuuut en haut pour récupérer son livre. Avec un peu de chance elle allait re-tomber et cette fois-ci se casser véritablement la nuque. Sûr que pas mal de gens serraient vachement contents de la voir disparaître. A commencer par le vieil hibou qui revenait à la charge. A croire qu'on avait même pas le droit de tomber des Ses étagères ! Tssss...
Au moment ou le grand-père allait ouvrir la bouche, Sora lui tourna délibérément le dos pour faire face à son superman personnel. A savoir : Aden qui avait enfin reparut.

"Aden ! Combien de fois t'ai-je dis de ne pas me perdre de vue ? Tu sais très bien que tu te perds au moindre moment d'inattention ! A vrai dire, je ne sais même pas comment tu as fait pour rester en vie jusqu'à maintenant... Enfin bon. Merci pour le sauvetage express mais j'aimerais bien que tu fasse un petit quelque chose pour moi."

Le vieil elfe, visiblement outré qu'on l'ignore ainsi (et aussi qu'on trouble une fois de plus le silence de sa chère et tendre bibliothèque -sûr que ça devait faire pas mal de temps qu'il n'avait eu aucune femme dans son lit le grand père-) s'immisça entre les deux cydiens et commença à pointer un doigt sur Sora. Et là, par pur automatisme, Aden saisit le bras "menaçant", retourna l'elfe, et le fixa droit dans les yeux.

"...j...je...gloups.

-Aden, lâche ce pauvre elfe. Il ne t'a rien fait que je sache."

Aden approuva d'un hochement de tête et lâcha le hibou. Tandis que ce dernier fuyait dans un coin des rayonnages -sans le moindre bruit cela va de soit- les deux cydiens se sourirent mutuellement n'osant tout de même aller jusqu'à rire.

"Vous avez vu sa tête ? J'aurais du y aller un peu moins fort.

-Mouai, pas mal. Je vois là une de tes meilleures performances. Mais bon, on s'en fou hein ! Il faudrait d'abord que tu ailles me chercher un des livres qui se trouve au dernier étage de cette étagère. Un livre vert, à environs un mètre sur la droite de l'échelle. Tu le reconnaîtras facilement.

-Hum... C'était donc ça, la raison de votre brusque envie de tester la résistance de l'air.

-Ahahah... Je suis morte de rire. Sache que je jouais les funambules uniquement pour essayer de te retrouver car comme d'habitude, tu avais réussis à te perdre. J'y crois pas... Même dans une bibliothèque tu arrives à te perdre. Non mais quel paumé ! Tu devrais avoir honte tu sais !"

Mais il ne répliqua pas. Comme d'habitude. Se contenant d'un large sourire qui en disait bien plus que tous les mots qui aurait passer ses lèvres. Exaspérée, Sora l'envoya quasiment à coups de pied jusqu'à l'échelle et le força à monter en poussant des jurons discrets (ba oui, elle est quand même au courant qu'elle est dans une bibliothèque hein !). Quand il redescendit avec le précieux bouquin -qu'il avait attrapé très facilement soit dit en passant- il trouva sa patronne en pleine discussion avec une elfe en robe bleue. Sora avait-elle encore des problèmes ? Avait-elle seulement eu un jour de calme dans sa vie ? Et qui pouvait être cette mystérieuse elfe qui lui tournait le dos ?

Lorsque Nalween ouvrit les yeux, c’était pour se réveiller d’un sommeil sans rêve. Fixant un instant le plafond, elle repoussa d’une main lasse le fin drap bleu qui la recouvrait et respira doucement, pour se donner du courage. L’entrevue avec Ayaween l’avait laissée sans force et durant une journée, on l’avait obligée à garder le lit. Effet positif de la chose, Nalween sentait le picotement d’énergie parcourir ses membres. Dés son réveil, elle avait donné des directives à savoir préparer ses déplacements vers les Cités voisines à commencer par Cydonia. Elle se passa une main éternellement fraiche sur le visage en pensant à la rencontre avec Tutnasi, la P’yra des Almers et se laissa retomber en arrière alors que toute détermination quittait ses membres. Le spectre du mariage avec Ayaween la prévenait de prendre ses précautions mais ce n’était pas l’unique raison de son peu d’empressement à rejoindre Ptòt tah, en effet être confronter à l’esclavage des Nuas ne l’enchantait guère et elle se sentait désespérément impuissant devant un tel fléau, celui d’une cité, d'une nation sans espoir. Secouant la tête, elle se redressa et se leva d’un geste souple, sa camériste en profita pour faire irruption dans la pièce, la suppliant du regard de la laisser l’habiller. Avec un soupir Nalween opina, ce qui fit sauter de joie la jeune elfe qui fondit sur elle et donna des directives à ses servantes pour aller quérir des étoffes. Levant les yeux au ciel, Nalween écarta les bras le temps de la torture et ne changea de stature que lorsqu’elle entendit un "Tadaaah" triomphant de sa camériste. La Grande Prêtresse la remercia et s’inclina légèrement avant de s’éloigner afin de prendre congé mais la jeune elfe ne l’entendait pas de cette oreille et traîna Nalween devant un miroir.

Jetant un regard à ce dernier, elle ne put s’empêcher de penser que cette dernière avait fait du beau travail, comme d’habitude. Elle avait rencontré la jeune tailleuse dans une ruelle de Silmarie alors qu’elle courait avec des rouleaux de tissus, et cette dernière avait manqué d’assommer Nalween avec l’un de ses derniers. Le moulin à parole qu’était Faënath l’avait alors gratifié d’excuses en tout genre jusqu’à ce qu’elle voit l’accroc qu’elle avait causé sur la soie de la Prêtresse, est horrifiée elle l’avait priée –il faut comprendre presque enlevée- afin de corriger le problème. Mais à la vue des costumes de Faënath et de son entrain constant, elle lui proposa le poste de Camériste à la Cour et Nalween souffre aujourd’hui de "son éternelle gratitude". Gratitude fort belle en ce début de printemps.

La robe descendait en chute de volant jusqu’à ses pieds et d’élégantes volutes de ce tissus encadrées ses épaules. Nalween fronça les sourcils en vue de l’aperçu "emballage de papier cadeau" qu’offrait sa robe, du moins de son points de vue puisque des rubans de satin couraient tout autour de son buste et de sa taille jusqu’à sa jambe droite visible grâce à la robe fendue. Un autre ornait son cou et il était orné d’une gemme opalescente. Gemme qui rappelait celle de son diadème d’argent et de ses circonvolutions qui se mariait avec grâce aux reflets argents de ses cheveux. Se détournant du miroir, Nalween adressa un sourire rassurant à sa camériste qui la regardait avec des yeux plein d’espoir et ses yeux se teintèrent de gratitude.

Prenant enfin congé de sa chambre, Nalween se dirigea vers la bibliothèque de Silmarie comme elle l’avait prévu. En vue des voyages diplomatiques qui s’annonçaient, Nalween préférait faire preuve du plus parfait savoir vivre en respectant les us et coutumes des dirigeants qu’elle allait visité. Elle fit seller son cheval et sauta en selle en amazone direction le centre et la bibliothèque. Elle allait partir lorsque des gardes lui barrèrent la route. Fronçant les sourcils, elle mit au pas Kaze, père des chevaux, qui dominait de toute sa hauteur les gardes.

- Que se passe t-il soldats ?

Et malheuresement elle croyait savoir. Les Elfes échangèrent des regards embarrassés avant de s’attacher à la contemplation de leurs bottes.

- Je n’ai guère besoin d’eux, je me rends à la Bibliothèque, vous pouvez me laisser passer.

Ils échangérent un nouveau regard gené sans pour autant se décaler puis le plus grand des deux affronta son regard et déclara.

Nalween en resta un moment abasourdie et les gardes craignirent le pire mais elle éclata en un rire cristallin et ce chant musical détendirent les elfes qui eurent un sourire gêné. Nalween n’eut pas à attendre longtemps que déjà James et Nathanaël était à ses côtés la saluant avec un sourire. Ne leur adressant pas même un regard, elle se mit en route vers la bibliothèque silmarienne s’obligeant à ne pas armer son bras afin de leur faire ravaler leur sourire. Elle s’en abstint car déjà cela lui ferait perdre son temps, et de plus elle se ferait à nouveau battre à plate couture ses Gardes personnels excellant dans le maniement de l’épée, et de toutes autres armes d’ailleurs. Encore une idée stupide d’Erendar, son cher Tuteur qui craignait des assassins à chaque coin de rue.

La route défila devant ses yeux jusqu'à la bibliothéque bercée par les voix de ses Gardes et elle ne sortit de ses songes que lorsqu’elle s’aperçut que tout deux la dévisageaient avec étonnement. Secouant la tête, Nalween sauta gracieusement à terre suivit par des voiles azurs, flatta l’encolure de Kaze avant de le confier à l’un des écuyers. James et Nath firent de même et suivirent Nalween sur les marches sans fin de la bibliothèque. Il était dit dans les anciens écrits de Silmarie que seul les personnes animaient de bonnes pensées pouvaient accéder aux savoirs mais jusqu’alors Nalween n’avait jamais entendu parler de personnes refoulées. Qui vivra verra. A son passage, les Elfes s’inclinaientt respectueusement et les portiers s’empressèrent d’exécuter leur travail et la bibliothèque vit entrer la Grande Prêtresse encadrée de ses deux Gardiens. Une fois à l’intérieur, Nalween prit le temps de gouter à la sérénité qu’offrait ses lieux et bien que les lieux soit clos, une légère brise se faisait parfois sentir entre les étagères.

Nalween s’apprêtait à rejoindre les rayons "Littératures étrangères" quand un cri se fit entendre, rompant le calme de la Bibliothèque. Jetant un regard sibyllin à ses gardes, ceux-ci avaient d’ors et déjà portés la main à leur épée sans pour autant les sortir de leur fourreau. Un geste suffit à la Prêtresse pour faire lâcher leur prise à Nath et à James - il était dans une bibliothèque, pas sur un champ de bataille – puis d’autres éclats de voix retentirent jusqu’à ce que le silence réapparaisse et elle allait faire volt face quand un des bibliothécaires fondit vers elle et manqua de se faire lacérer par l’épée de James qui n’avait détourné le coup qu'en voyant que c’était un elfe.

… Tant pis pour les protocoles. Lançant un regard noir à James, Nalween prit la direction qu’indiquait le jeune elfe et manqua de rentrer en collision avec l’un des Anciens qui la regarda avec un mélange de soulagement et d’irritement. S’inclinant profondément, il s’écarta en décochant des paroles excédées.

Suivant des yeux l’Ancien, Nalween dévisagea Nathanaël qui haussa les épaules et partit en premier. N’était-elle pas il y a deux minutes à moitié morte ? L’Almer ne fut pas dure à trouver. Sa peau mate et ses cheveux d’ébènes contrastait avec les teints et cheveux pâles de ses confrères Elfes. A sa vue, l’Almer n’esquissa pas un geste et l’idée qu’elle ne connaisse pas son idée la désarçonna quelque peu, Nalween était habituée à ce que les personnes s’écartent sur son passage. En Gardien expert, James se détacha de Nalween et fit mine de s’intéresser aux rayons – performance très peu crédible, une armoire à glace elfe est déjà repérable mais un guerrier attaché à la poésie avait de quoi être douteux- alors que Nath au contraire de joignait à la Prêtresse car son tabard portait les couleurs azurs de celle qu’il protégeait. Nalween s’inclina legerement et fit fasse à la demoiselle.

- Je me prénomme Nalween, Grande Prêtresse de Silmarie. J’ai cru comprendre que vous aviez fait une chute si mes Talents en soin peuvent vous être utils n’hésitez pas.

Se rememorant les paroles de l’Ancien, elle ajouta :

- Il y a eut des différents entre vous et des residents Elfes ?

Très stricte, très protocolaire. Il faut dire que la Prêtresse était un peu perdue.

[Ciel ! Les fauteeeeees ! Je ne me suis pas relue, j'édite dés que je le peux ...]

*A droite... encore à droite... Non, trop à droite. Reviens arrière... Un...deux... Voilà ! C'est lui !*

Trop occupée à diriger mentalement les gestes d'Aden (ou plutôt à penser très fort histoire de ne pas crier ses instructions -avec un peu de chance, il était télépathe-), Sora ne se rendit pas tout de suite compte que quelqu'un s'était approché d'elle. Ce ne fut que quand la jeune elfe lui adressa la parole qu'elle la remarqua et manqua du même coup de faire une crise cardiaque. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à débarquer les uns après les autres ? Ils étaient dans une bibliothèque, un endroit où les gens avaient le droit de rester au calme. N'étaient-ils pas au courant (et c'est elle qui dit ça...) ? Si tel était le cas, elle serait ravie de le leur rappeler !
Sora se retourna brusquement vers la personne qui lui avait adressée la parole et...

"Par Benu..."

...C'est à peu près tout ce qu'elle réussit à articuler de compréhensible pendant la minute qui suivit. Devant elle se tenait la Beauté à l'état pur. Le genre de chose qu'on croit qu'on ne verra jamais dans sa vie tellement c'est inimaginable. Sauf que voilà, l'allégorie se tenait bien droite, face à elle, bien réelle. Quoi que... il faudrait qu'elle vérifie. Vu ce qu'elle voyait, ça pouvait aussi être un effet à long terme d'une quelconque herbe bizarre qu'elle aurait reniflée -sans le faire exprès je précise- avant de la donner à ses clients... Une hallucination quoi ! Quoi que... Si c'était vraiment le cas, elle aurait préféré la même chose mais plutôt au format masculin. C'était de la camelot leur truc.
La jeune elfe qui lui faisait face (fallait croire qu'elle était bien réelle vu que ses fantasmes ne correspondaient pas vraiment à ça) était magnifique, grandiose, sublime, à tel point qu'elle manquait de mots pour la décrire. Elle avait un visage fin, gracieux, aux traits si merveilleusement bien dessinés que Sora sentit poindre une touche de jalousie, des yeux d'un bleu hypnotisant qui semblait l'attirer comme un aimant. Ses cheveux -bruns, non argent...elle ne saurait le dire- tombaient en une sublime cascade sur ses épaules diaphanes faisant ressortir la finesse de son cou de biche. Pour le reste, elle était vêtue d'une superbe robe bleue azure qui se mariait superbement avec ses yeux tandis qu'un diadème d'argent finement ciselé ornait son front. Magnifique...
Alors là, si elle n'avait pas affaire à la Grande Prêtresse... Elle embrassait Aden ! D'ailleurs, celui-ci était déjà redescendu et avait l'air aussi médusé qu'elle. La bave en plus. Mouai, bon ok, elle était vraiment super belle comme elfe. Mais de là à baver ! Sora mis un violent coup de coude entre les côtes de son garde du corps pour le réveiller et saisit son précieux livre au vol alors qu'il le lâchait sous la secousse. Non mais oh ! Dans l'état où il était, un train lui roulerait dessus même pas il s'en apercevrait ! Tsss... raaa les hommes.
En parlant d'hommes, la Grande prêtresse n'était visiblement pas venue seule. En effet, elle était littéralement "collée" par une espèce de sangsue bleue au poil brun. Bon, ok, pas mal la sangsue quand même. Pas mal du tout même. La prêtresse savait s'entourer. Quoi que, à y regarder de plus près, il y a avait comme un air de ressemblance entre les deux elfes. Mais bon, elle n'avait pas beaucoup l'habitude de fréquenter ses chers amis à oreilles pointues et avait quelque fois des difficultés à différencier celui-ci de celui-là. Z'avaient tous la même tête aussi... Et puis, elle semblait toute jeune et terriblement candide malgré la présence et le charisme qu'elle déployait. Etait-elle encore vierge d'ailleurs ? Comme s'il avait entendu ses pensées, Aden lui lança un regard de reproche (peut-être qu'il était vraiment télépathe après tout). Ba quoi ! C'était pas normal de se poser ce genre de questions ? Et puis, il n'était pas franchement mieux à ne cesser de dévisager toutes les trente secondes. On aurait dit qu'il avait peur qu'elle se carapate si jamais il cessait de faire attention à elle ! Raaa...

"Non, c'est bon. Je suis en parfaite santé. Merci de vous en inquiéter. Au revoir."

Aden la fusilla du regard, ce qui était assez rare. A vrai dire, c'était tellement rare qu'elle ne se souvenait absolument pas de la dernière fois qu'il l'avait regardé comme ça. Ba quoi ! Elle voyait bien qu'elle était entière nom d'un chien ! Pas besoin d'une aide soignante et encore moins d'une princesse en sucre qui n'était jamais sortie de sa prison dorée ! Ouai... a bien y penser, ce devait être assez énervant de ne pas pouvoir sortir d'un périmètre définit... Elle, elle ne supporterait pas ça ! Quoi que... Si tous les gardes de la Grande Prêtresse était dans le même genre que celui-ci, ça pouvait se négocier...
Enfin, blague mises à part, ça ne devait pas être tout les jours drôle d'être The Grande Prêtresse de Silmeria. Et puis... Muhuhu....Si elle osait...

"Des différents ? Non, non, bien sûr que non voyons ! Je me nomme Yaen, Yaen Meian, et vous ?"

Sora avait tendu sa main en excellente commerçante qu'elle était et attendait la réponse de la jeune elfe quand quelque chose derrière l'épaule de celle-ci attira son attention. Quelque chose ou plutôt quelqu'un. Et plutôt du genre "waouh" le quelqu'un en question. Grand, musclé, roux, yeux cristallins, une mèche rebelle lui barrant le visage, (là, vous vous demandez comment elle fait pour remarquer ce genre de détail de si loin) etc... Tout à fait son type. Elle en croquerait bien pour son petit déjeuner. Visiblement il faisait aussi partit de la "garde" de la prêtresse. Car à moins d'être tombée sur une exception, rares étaient les mecs armés jusqu'aux dents qui s'arrêtaient pour lire de la poésie à deux pas d'une VIP sans alerter le garde du corps "officiel".

"Hum... excusez-moi mais pourriez-vous aussi me dire le nom de votre second garde du corps s'il vous plaît ?"

La réponse de l’Almer fut abrupte et fit arquer un fin sourcil à la Prêtresse. Lançant un regard au coin à Nathanaël, elle vit que ce dernier était légèrement outré par temps de manque de courtoisie de Sora mais de toute évidence, il ne fallait pas s’en formaliser : Cette Almer était étrangère à leur coutume et aussi n’appartenait-elle pas à la même classe sociale. Haussant les épaules, ses yeux translucides se portèrent sur le damoiseau qui accompagnait l’Almer. D’un roux plus pur que les cheveux de James, il était assez grand pour un non-elfe et ses traits avait quelque chose d’asiatique. D’étrange tatouages encadrés ses yeux, tranchant avec sa peau claire. Sans doute un Cydien. L’émerveillement des deux personnages, elle en avait l’habitude mais le coup dans les côtes qu’adressa l’Almer à son compagnon lui fit re arquer son sourcil, grimaçant intérieurement pour le jeune homme. L’idée que la jeune femme soit une Amazone lui traversa l’esprit, mais elle chassa cette idée comme elle était venue, ce Cydien n’avait rien d’un Soumis. Son regard revint sur la violente Almer, qui semblait au proie à ses pensées lorsqu’elle prit à nouveau la parole d’un ton aimable s’accordant avec le sourire qui éclairait son visage avant de lui tendre la main, se présentant.

Le geste fit faire un écart à James, et Nath eut toute la peine du monde à retenir son bras, ce qui irrita au plus au point Nalween. Décrochant une gemme, elle fit un tour sur elle-même, virevoltant gracieusement, avant de relâcher son bras expédiant la pierre vers son garde James qui l’esquiva maladroitement, bousculant une étagère qui fit tomber quelques dizaines de livre sous l’effet du poids. Des murmures s’élevèrent dans la salle suite au chahut qu’elle avait causé, et nombreux furent les elfes qui dévisagèrent ce "jeune elfe qui n’avait aucun sens des valeurs".

Le jeune métis Astorg lui adressa cependant un sourire rayonnant qui lui fit comme toujours lever les yeux au ciel. Quoiqu’elle dise, il ne se formalisait pas sachant bien que cela lui ferait trop plaisir. Retournant son regard irrité vers les deux jeunes gens, elle leur adressa un sourire bienveillant, un peu forcé, et tendit à son tour la main, serrant celle de Sora d’une poigne douce.

- Nalween, Grande Prêtresse de Silmarie. Je vous souhaite un séjour agréable en notre contrée.

Elle s’inclina legerement, suivant le protocole avant de continuer.

- Mon garde du corps se prénomme Nathanaël, veuillez pardonner son manque de savoir vivre mais votre comportement paraît à nos yeux étrange.

Cependant quelque chose vint attirer l’attention de Yaen, qui observa du coin de l’œil un personnage dans son dos. Nalween pencha légèrement la tête, mais Yaen prit un nouveau la parole faisant encore et toujours arquer le sourcil de Nalween. James ? Ce dernier qui venait d’ouvrir un recueil de Tylien le Beau eut un moment d’arrêt –Comment cela ? Sa couverture n’était pas parfaite ?- avant de ranger le livre et de se diriger vers l’Almer.

Posant tout d’abord un genou à terre à la coutume Silmarienne, James se redressa et prit délicatement la main de Yaen Meian dans la sienne, déposant un baiser sur le dos de celle-ci avant de plonger ses yeux cristallins dans ceux mordorés de l’Almer. Il lui adressa son sourire le plus charmeur avant de répondre à l’Almer.

- Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière. La mienne serait-elle celle de vos yeux ?

Il y eut un instant de silence, pendant lesquels Nath’ manqua d’exploser de rire, et Nalween leva à nouveau les yeux au Ciel. Ne se laissant pas décontenancer James continuer sur sa lancée, ne se departissant pas de son sourire.

- Je me nomme James, James d’Arthorn. Garde de la Grande Prêtresse…

- Qui, si vous me le permettez va prendre congé, vous aurez toute la possibilité de converser suite à mon départ.

S’inclinant à nouveau, Nalween se détourna et s’en fut à travers les rayons. Yaen ne serait pas la première à sombrer aux charmes de James mais quelque chose lui disait que cette Almer était tout aussi redoutable que son beau parleur de garde du corps et pas uniquement au niveau du physique, pourtant superbe. Explorant les rayons, elle perdit le fil du temps. Nath l’avait suivi sur sa route et lorsqu’elle sentit une main enserrer sa taille, elle allait froncer les sourcils lorsqu’elle reconnut James.

Tout sourire, il plaqua un index sur sa bouche avant de se retourner vers Nathanaël en lui indiquant le nom d’un livre exposé sur un des plus hauts rayons des étagères. Jetant un regard interroga qui - pour raison qui aujourd’hui encore travaille les plus grandes âmes de Silmarie- fit confiance à James et inclina la tête en signe d’approbation. Une fois ce dernier sur l’échelle, James prit dans ses bras Nalween avant de traverser le dédale des rayons en courant. Serrant les dents, Nalween fronça les sourcils mais James refusa de lui répondre, gardant son sourire idiot sur le visage. Ou était passé l’Almer au juste ?

En un temps record, ils arrivèrent aux écuries ou les attendaient une silhouette encapuchonnée et les chevaux. Kaze vint frotter sa grosse tête vers elle quand il vit la Prêtresse arrivait, et la silhouette se retourna…

Franchement, qu'est-ce qu'elle était douée. Elle s'étonnait vraiment par moment. Huhuhu... Bon, d'accord, en même temps, une femme aussi belle que celle qui se tenait devant elle ne pouvait être quelqu'un d'autre que The prêtresse. Mais elle était quand même génialissime pour tout un tas d'autres trucs hein !
N'empêche, pas très bien élevée la gamine. Elle lui tendait gentiment la main -et manquait de se faire transformer en gruyère par le garde du corps- et tout ce qu'elle trouvait de mieux à faire, c'était de lui mettre le blanc du siècle !!! Franchement sympa. Savait-elle au moins à quel point une poignée de main était importante pour un commerçant ? Sûrement que oui, elle avait dû absorber des informations à s'en faire péter la cervelle depuis qu'elle était toute petite. Et voilà maintenant qu'elle s'inclinait légèrement devant elle. Cherchait-elle à ce point à marquer leur différence sociale ? La toucher semblait si répugnant pour lui mettre un tel vent ? Tssss... S'pèce de gosse de riche... Dire qu'elle avait presque éprouvé de la sympathie pour elle quelques secondes à peine auparavant.
Sora s'apprêtait à tourner les talons pour snober la gamine à son tour -quitte à laisser Aden baver encore un peu aux pieds de l'elfe- quand le rouquin soi-disant passionné de poésie s'approcha d'eux. Pas mal, elle retirait ce qu'elle avait dit, ce mec faisait bien son boulot (non mais quel langage !!! ><). Il venait de protéger sa prêtresse d'un vent magistral rien qu'en daignant s'intéresser à elle. Mes respects...
Le soldat posa un genou à terre avant de se relever et de déposer un délicat baiser sur sa main droite. Charmant. Jusqu'ici, aucune bourde. Score parfait. Quoiqu'un peu clicher il fallait l'avouer. Enfin bon, elle avait vu pire. Comme cette fois où au beau milieu de la rue, Fabrice lui avait f... (Bon, vu que tout le monde se fiche complètement des antécédents amoureux de Sora, je coupe là avant que ça devienne lourd. Comment ça c'est déjà lourd ? Non mais je ne vous permets pas !). Sora répondit au sourire charmeur du jeune elfe par son petit sourire en coin dont elle était si fière. Sûr, ils allaient bien s'entendre. Ils étaient visiblement sur la même longueur d'onde.
Même si à en croire les légers signes d'exaspération qui apparaissaient sur Nal' -Nalween, c'est beaucoup trop long vous comprenez-, et qui étaient tout à fait différents de ceux émis par Nath', il y avait une histoire entre ces deux là (jamais l'oeil acéré d'une femme aguerrie ne se trompe), rien ne s'était visiblement encore passé et elle avait donc encore toutes ces chances. Je vous ferais remarquer ici que je viens d'écrire une des plus longues phrases de mon poste et que je la trouve moi-même très chaotique. Je vous dis donc bonne chance pour la lire (comment ça je me défile ?).
Et puis soudain il ouvrit la bouche pour déclamer un compliment étrange sur ses yeux. Bon, d'accord, le compliment en lui-même n'était pas étrange, c'était juste la façon de le dire qui était plus que bizarre. On aurait dit que le rouquin avait vraiment essayé de faire de la poésie. Mais visiblement, son quart d'heure à la bibliothèque n'avait pas vraiment amélioré quoi que se soit et Sora due lutter contre un brusque fou rire qui lui monta à la gorge. Au moins, il ne manquait pas d'humour ou était délicieusement maladroit. L'un comme l'autre était tout à fait craquant.
Tout en plongeant ses yeux d'or dans ceux presque transparents de celui qui s'était présenté comme s'appelant James -Jimmy c'était tellement mieux-, Sora entendit la Prêtresse s'éloigner accompagnée de son chien de garde. Elle s'imagina un instant la tête désespérée d'Aden en train de regarder son ange s'éloigner brusquement pour d'autres horizons, les voiles de sa robe dansant autour d'elle. Enfin bon, remettre les pieds sur terre lui ferait le plus grand bien.

"Yaen Meian, antiquaire passionnée d'histoire. Ravie de vous rencontrer. Vous avez ici une bibliothèque tout à fait magnifique vous savez."

Tout en laissant sa main droite entre les droits du jeune elfe, Sora glissa une de ses mèches rebelles derrière son oreille. Il était décidemment tout à fait charmant et l'envie d'en faire son amant la tentait de plus en plus. Sans compter que vu les ondes étranges qu'elle recevait dans son dos, Aden était un peu jaloux. Trop mignooooooon !!!!

"Je vous présente Aden, mon aide au magasin. Un jeune homme remarquable qui m'a sauvé la vie juste avant que vous n'arriviez."

Voilà. Les ondes malsaines avaient légèrement baissées de volume. Good job Sora ! C'était pas tout ça, mais il fallait encore qu'elle ait sa petite vengeance personnelle sur la gamine qui l'avait snobée. On n'ignorait pas Sora sans en subir les conséquences, mouahahahaha !!! Faisant signe de s'approcher au bel elfe, elle lui exposa rapidement son plan. Comme ils étaient sur la même longueur d'onde, tout devrais bien se passer... Et en effet, Jimmy approuva, lui fit un clin d'oeil et s'en alla remplir sa part du travail. Sora, elle, fit un signe de la main pour appeler l'attention de sa tête en l'air de garde du corps.

"Partons préparer les chevaux. Ce soir c'est taverne de Tamawa ! Les elfes d'ici n'ont pas l'air de collectionner les bars..."

Aden approuva presque aussitôt d'un hochement de tête. Il était à la fois soulagé et inquiet d'avoir vu disparaître le Don Juan elfique. Que pouvait bien mijoter sa patronne ? Enfin bon, il était payé pour agir, pas pour rêvasser (même si les trois quarts de son temps il fait le contraire... *SBAFF*) et suivit donc Sora jusque dans les écuries où il prépara leur chevaux (loués sous garanties à Cydonia une semaine auparavant en vue de leur voyage). Il fut surpris quand elle lui demanda de préparer deux chevaux supplémentaires. Discrets qu'elle avait dit. Il avait peur de comprendre et ne s'y risqua donc pas. Il choisit un cheval bai aux chaussettes noires ainsi qu'un pie alezan et blanc. Puis, ils revêtir chacun leur cape de voyage et Sora commença à chercher je ne sais quoi dans un des sacs accrochés à la scelle de son cheval.
C'est à ce moment là que le bellâtre roux réapparut, la magnifique elfe dans les bras. Décidemment, la prêtresse de Silmérie était à la hauteur de sa réputation. Cependant, il commençait à s'habituer un peu à cette présence quasi-divine (même si un peu de bave restait toujours présente au coin de ses lèvres) et se contenta de s'incliner avec respect. Ce qu'il avait craint était arrivé. Tsss... Sora n'en faisait décidemment qu'à sa tête. Celle-ci apparue quelques millième de secondes plus tard de derrière son cheval, deux cape dans les mains. Lorsque James eu déposé son précieux fardeau sur le sol, la contrebandière n'attendit pas que celui-ci se rebelle et mis la cape sur ses épaules, cachant la délicate robe azur. Le soldat fit de même et, tout en glissant quelques mots rassurants à sa prêtresse, il aida Nal' à monter sur le cheval pie. La pauvre, tout devait être confus dans sa tête.
Il quittèrent la forêt elfique sans problèmes et arrivèrent à Tamawa au bout de deux heures de cheminement. Sora les conduit directement au centre-ville (tout en ramenant régulièrement Aden derrière eux vu qu'il avait légèrement tendance à s'égarer) et descendit de cheval devant une auberge au la lumière brillait et d'où des bruits d'agitations venaient. C'était parfait. Mouahahaha...
Elle entra dans la bâtisse, suivit de près par toute la petite troupe.

[Sujet terminé, suite ici]

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