Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan)

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[155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan)
   [155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan) EmptyJeu 17 Nov - 1:23

Un jour comme un autre commence... du moins, c’est ce que je crois alors que j’ouvre les yeux ce matin. Encore toute endormie, je vois mon frère allongé sur le ventre par terre, une plume à la main et une grande feuille de parchemin sous ses avant-bras. Je frotte mon visage et m’approche vers lui. Tendrement, je l’embrasse sur la joue ; un rituel que nous avons gardé de notre plus tendre enfance jusqu’ à maintenant et que nous tentons de perdurer. Il me rend mon baiser et j’arrive enfin à voir ce qu’il fabrique en me penchant un peu plus.

- Un arbre généalogique ? demande-je. Je suis étonnée de te voir faire ce genre de chose, Ewan.

Il ne fait pas de remarque après mes paroles et semble douter lorsqu’il regarde un endroit de la feuille. En effet, bien qu’il ait réussi à reconstituer une bonne partie de notre schéma familial, il en manque un bout. La sœur de notre mère, Ireth Carnesîr est présente, mais il manque des détails. Je suggère à mon frère de rajouter son mari, un certain Ganon, ainsi que leur enfant. Ewan semble surprit que je connaisse cette partie du dessin, alors que ce n’est pas son cas. Je lui précise donc la situation.

- Tu ne te rappelles pas ? Mère nous avait expliqué toute l’histoire, une fois... Nous n’avons jamais connu notre tante parce qu’elle est partie bien avant notre naissance avec ce Cydien et n’est jamais revenue. Les dernières nouvelles que les Räfalnïr aient eues à leur sujet étaient qu’elle décéda en mettant au monde un fils.

- Tu dis ça avec tellement d’insensibilité... me dit mon frère, apparemment troublé de mon comportement.

- Quand on n’a jamais connu quelqu’un, on ne peut pas ressentir quelque chose à son égard. Du moins, c’est ce que je pense. Après une petite pause pour me relever, je reprends. Par contre, je me demande bien à quoi peut ressembler ce cousin caché que nous avons découvert-là, aussi bien physiquement que mentalement.

- Quel intérêt peux-tu avoir pour lui, si tu ne l’as jamais connu ?

Ewan me dit ça avec tellement de froideur que j’en ai des frissons. J’ai toujours cette tendance à parler avant de réfléchir et je donne trop facilement des leçons que je ne suis pas. Je finis par aller m’habiller et me préparer pour la journée de cours et d’entraînement qui m’attend. Toujours apprentie, je cherche sans arrêt à me perfectionner et je pense enfin à ma personne. Depuis que mon frère suit la formation de Templier, il me semble légèrement plus ouvert... du moins, avec moi. Nous partageons quelques instants de complicité mais la réserve est cependant toujours présente de son côté. Ma détermination à m’améliorer est donc décuplée puisque c’est aussi pour le voir heureux que je m’efforce de le devenir. Du moins, j’essaye.

Étrangement, tout le reste de la journée, cette histoire de cousin me trotte dans la tête. Je fais quelques calculs et je me dis que nous aurions pu, si la « chance » avait tourné en notre faveur, passer notre enfance ensemble car nous n’avons que trois ans de différence. Cela aurait pu nous permettre, à Ewan et moi, de nous sentir moins seuls dans cette communauté elfe si regardante sur l’avis de nos parents. Par contre, s’il avait été un sale gosse tout aussi cruel que les autres, nous nous serions sentis vraiment différents et rejetés par tous. Le fait que nous n’ayons pas fréquenté d’autres enfants nous a finalement sauvés de tomber encore plus bas. Mais des questions tournent et retournent dans ma tête. Qu’est devenu ce jeune homme ? Sa mère est morte, mais son père est-il encore vivant ? Ce dernier a-t-il pris soin de lui ou l’a-t-il lâchement abandonné ? Rapidement, je prends conscience que mon opinion négative sur les adultes n’est pas vraiment fondée sur quelque chose de concret et de justifié...

Le soir arrivé, je pense que la nuit me portera conseil et je m’endors facilement. Mais c’est encore cette idée de cousin qui me réveille ainsi que le lendemain. Fatiguée de ressasser sans arrêt cet être imaginaire pour moi, n’ayant jamais existé d’ailleurs, j’essaye de me confier à mon frère qui ne semble étrangement pas disponible ; le dessin de cet arbre généalogique n’était donc qu’un jeu pour lui ? Je me rends compte que connaître ma famille autrement et d’un autre point de vue m’aiderait peut-être à tirer un trait sur ces parents enfermants que nous avons eus, Ewan et moi. Je réalise surtout que j’ai envie d’avoir le cœur net sur la véritable personnalité de ce cousin. Le fait qu’il soit gentil ne changera pas ma vie... enfin... c’est plutôt Ewan qui dirait ça.


- Tu plaisantes ?! me dit justement mon frère alors que je lui demande s’il veut m’accompagner pour partir à sa recherche. Te rends-tu compte de ce que représente un tel voyage ? Tu n’as aucune idée de qui il est ni d’où il pourrait se trouver actuellement ! Tu vas parcourir tout Azthia pour un homme dont tu ne connaissais pas l’existence jusqu’à aujourd’hui ?

- Si je savais que t’énerver était le seul moyen pour que tu parles autant, je te mettrais en colère plus souvent ! J’essaye de me calmer et de reprendre un débit de parole normal. Essaye de comprendre, Ewan, que j’ai besoin de découvrir que, dans notre famille, des gens bien existent. Bien sûr, je sais que tu es différent mais ça ne me suffit pas !

- Et si tu découvres qu’il est si... qu’il est comme nos parents ?

- Dans ce cas, ça me permettra de me résigner et d’avancer enfin pour me sentir mieux.

Je ne le sens pas convaincu. Cependant, quand il me prend dans ses bras, je sais qu’il me comprend et qu’il me soutiendra... même s’il refuse sans me le dire de venir avec moi.

***
C’est en début de soirée que je me dirige vers les appartements de Jacen ; je ne peux pas attendre le lendemain, sinon je passerai la nuit à me faire des idées fausses sur sa réaction. Je frappe et il vient m’ouvrir. Je rougis légèrement. Ça fait maintenant cinq ans que je fréquente Jacen régulièrement et, plus je passe de temps avec lui, plus je lui voue une admiration sans faille. Cet homme m’a redonné le sourire, l’envie de vivre et de poursuivre mes rêves. Jamais je ne pourrais lui manquer de respect ou bafouer son enseignement. Cependant, c’est bien ce que j’ai fait en utilisant les quelques astuces de Volesprit pour charmer les autres et devenir malhonnête par la même occasion. Pendant des semaines je n’ai pas pu parler ou voir Jacen à cause de ça. Il a bien senti que je n’étais pas dans mon assiette, mais il ne m’a pas questionnée. J’ai l’impression qu’il me donne plus d’indépendance, ces derniers temps et qu’il me laisse aussi faire mes erreurs. Je l’aime beaucoup pour ça aussi.

Je combats ma timidité aussi rare qu’enquiquinante et je lui demande enfin la permission de quitter le Temple pour une durée indéterminée. Je lui précise tout de même que je ferai très attention à moi et que je continuerai à m’entraîner... puis, bien sûr, une fois que j’aurai retrouvé mon cousin, je rentrerai immédiatement à Tamawa. Quand je lui laisse enfin le temps de parler, il me dit simplement qu’il est d’accord... J’écarquille les yeux, mais il me précise une chose : il doit m’accompagner. Cependant, mon Maître n’interviendra pas auprès de moi. Nous resterons connectés par l’Esprit pour le principe de voyager ensemble (car je suis encore jeune), mais il me laisse vivre cette aventure pour en retirer de bonnes leçons.

Son sourire me réchauffe le cœur et une petite larme descend le long de ma joue pour finir son trajet sur mes lèvres. Je suis réellement heureuse qu’il continue de me faire confiance malgré qu’il sache que je n’ai pas toujours été sur la bonne voie. Je le remercie infiniment et m’excuse de l’avoir dérangé, puis je me retire lentement et avec le sourire. Je finis par rentrer, soulagée. Je retrouve mon frère dans son lit, apparemment endormi... il fait toujours ça quand il est contrarié. Doucement, je l’embrasse sur le front et je m’excuse d’agir ainsi, d’agir alors que ça le rend malheureux. Mais je lui chuchote quelque chose :


- On ira mieux ensuite, Ewan... je te le promets.

Je me couche ensuite dans mon lit et je commence à penser à ce que je devrai emporter pour un si « long » voyage, en frissonnant déjà de devoir commencer par retourner à Silmarie. Revoir mes parents ne m’enchante pas du tout, mais je dois absolument les questionner pour avoir plus de détails sur ce cousin dont je ne connais que l’âge et l’éventuelle origine. Comment réagiront-ils devant leur fille, maintenant une jeune femme, qu’ils avaient tellement désirée mais pas cette nuit-là. Comment une lune cachée peut empêcher des parents d’aimer leurs enfants..? Mes vieux démons reviennent à la surface et je ne ferme les yeux que deux heures cette nuit-là. La pire étape du périple reste à franchir.

***
Le lendemain, c’est les yeux tirés et difficiles à ouvrir que je me lève. Ewan n’est déjà plus dans la chambre et c’est en silence que je prépare mes affaires. Je dois me résigner à prendre des habits plus chauds, car je risque de visiter des contrées beaucoup plus froides que Tamawa. Mais c’est seulement à cet instant que je me rends compte que je ne suis pas vraiment équipée pour ce genre de voyage. Malgré tout, ça ne me décourage pas et je prépare mon énorme sac plus vite que je ne l’aurais pensé. Je prends aussi quelques économies que j’ai pu recevoir pour mes anniversaires et autres occasions. Je vérifie une dernière fois que j’ai tout et regarde ma chambre avec une certaine mélancolie. Je sors finalement et Jacen est déjà prêt à m’accompagner ; il a amené deux chevaux et me sourit quand je lui adresse un regard. J’avais oublié ce détail... aller à pied à Silmarie aurait été mission impossible, certes... mais je ne suis tout de même pas très à l’aise avec ces bêtes, contrairement à mon frère qui en dingue.

Je me dirige vers mon destrier et lui fais sentir ma main... il me souffle dessus et n’a pas vraiment l’air content du fait que nous allons passer du temps ensemble. Jacen rit et je rougis. Je monte en selle et je cherche mon si cher jumeau des yeux, ma moitié de laquelle je n’ai jamais été séparée. Je l’aperçois derrière un arbre ; il se cache et me transmet des émotions qu’il ne m’a jamais transmises auparavant, rien que pour me convaincre de rester près de lui. Malheureusement, je me ferme et je me retiens de pleurer pour qu’il ne voie pas que je suis aussi triste que lui de ne pas vivre ça à ses côtés. Je regarde ensuite Jacen qui comprend mon malaise et nous mets en route vers notre destination. Huit heures de voyage nous attendent... Huit heures pendant lesquelles je sais que je ne pourrai retenir mes larmes, cette fois.


***
C’est complètement exténuée que j’arrive aux abords de Silmarie. Nous avons passé une journée entière ensemble, mais mon Maître et moi n’avons pas tellement discuté. J’ai beaucoup pleuré et il tentait de m’apaiser avec l’Esprit... mais quand la tristesse est là, rien ne peut la déloger. Jacen m’explique finalement que nous devons marcher un petit bout à pied pour atteindre l’entrée même de la ville. Au vue du brouillard auquel nous avons droit à cet instant, j’hésite à lui demander de bien rester près de moi... mais je me rappelle de sa remarque concernant sa « non » intervention. Après tout, je ne pourrai pas toujours compter sur quelqu’un, à l’avenir. Ceci peut être considéré comme une épreuve pour moi, mais pourra me rendre plus forte si j’arrive à affronter les difficultés. Je précise donc à Jacen que nous pouvons déjà nous séparer et que notre connexion restera omniprésente. Mon Maître me dit qu’il connaît du monde un peu partout dans Azthia ; de fait, il n’aura pas de difficultés à s’occuper en attendant que nous changions de destination. Nous décidons d’un commun accord que je lui laisse mon cheval pour le moment et que je le récupèrerai directement à Silmarie.

Je prends une grande inspiration et je me lance donc à pied vers la forêt qui mène à Silmarie. Plus je m’engouffre dans la verdure, plus je la trouve belle... mais terriblement inquiétante. Le brouillard s’épaissit rapidement et, bientôt, je ne vois même plus à un mètre devant moi ; c’est d’ailleurs tout juste si je peux apercevoir mes pieds. Je fais un tour sur moi-même et je reviens à ma position initiale. Marcher tout droit ne semblait pas bien compliqué jusqu’à ce que je percute chaque trois mètres un tronc d’arbre... Je me sens rapidement monter en panique une fois arrêtée, car ne rien voir me terrifie. Je commence même à en perdre la notion du temps... J’hésite de longues minutes à appeler Jacen, à l’avertir de mes difficultés, mais s’il avait voulu venir il l’aurait déjà fait. Est-il déjà arrivé au village ? Ressent-il ce qui me prend la gorge à cet instant ? Sans retenir mes larmes, je suffoque légèrement et l’angoisse me fait faire n’importe quoi. Plutôt que d’attendre que le brouillard ne se lève légèrement, je cours un peu partout et m’égratigne à droite et à gauche. Les bruits de la forêt ne sont pas si nombreux et c’est mon propre souffle, tellement saccadé par mes sanglots, qui me donne l’impression que le vent se lève. Je suis sûre que je me perds davantage, mais plus rien n’empêche mes jambes de courir.

Soudain, je percute autre chose, quelque chose qui tombe et respire, comme moi. Comme la forêt est légèrement en pente, je dégringole en essayant de m’accrocher à ce que je viens de renverser. Un arbre arrête notre course folle et mon souffle se coupe quelques millièmes de secondes à cause du choc avant que je ne tente de me relever. Mais je commets une autre erreur... du moins, c’est ce que je pense à cet instant. Au lieu de fuir et de continuer ma route pour me protéger, je tente de maîtriser ma respiration et d’écouter celle qui m’accompagne désormais. Une respiration légèrement essoufflée, mais rapidement maîtrisée. De plus en plus curieuse, je m’approche à genou car le brouillard s’est encore épaissit. Finalement, je m’en fiche... si je dois mourir ici, au moins j’aurai pensé à mon bien et à celui de mon frère.

Je tends la main et je touche ce qui peut ressembler à une tunique. Sans réfléchir, je m’approche encore et descend ma main sur le bras pour saisir une main chaude et réconfortante. Quelqu’un, j’ai trouvé quelqu’un qui ne s’est pas encore relevé non plus. Je m’approche toujours, jusqu’à sentir la chaleur se dégager du corps de la personne que je viens de rencontrer. Alors que je ne suis qu’à quelque centimètres de celle-ci, je peux enfin distinguer un visage, mais nos nez se touchent presque. Je me calque sur sa respiration calme et je détaille le jeune homme qui se trouve en face de moi. Il a l’air d’avoir un peu plus que mon âge. Ses cheveux acajou et ses yeux ambre m’inspire la douceur et la sécurité. Je peux constater qu’il s’agit d’un elfe, car ses oreilles sont comme les miennes et son teint est pâle. Bien que sa main soit restée dans la mienne, je ressens le besoin de sentir qu’il est vraiment là ; je remonte alors mon autre main pour toucher son visage. Sa respiration se transforme, mais il ne bouge toujours pas et ne dit rien

Rapidement, je recommence à sangloter et je n’ai qu’une envie : me blottir contre lui pour me sentir protégée. Mais la seule réaction rationnelle apparue pendant ces quelques minutes d’égarement m’en empêche. Mes mains laissent alors son visage et sa main pour accrocher ses habits... je ne veux pas qu’il parte et qu’il me laisse seule ici. J’ai eu peur et je veux enfin trouver mon chemin. Après avoir versé mes larmes, je peux le regarder à nouveau, sans pour autant rapprocher mon visage aussi près qu’auparavant.


- Je... commence-je sans garder ma fierté pour une fois. Je me suis perdue... Je voulais aller à Silmarie, mais le brouillard... Je me suis perdue... S’il te plaît, aide-moi.

En me cramponnant plus fort à sa veste, je recommence à verser des larmes. De joie, de tristesse ou de soulagement... je ne peux pas les identifier. Ce dont je suis sûre, c’est que je ne veux pas qu’il me quitte maintenant.


[HRP : Voilà la Quête Autogérée d’Auween qui commence ! Andraan et Auween se rencontrent et vont passer du temps ensemble. Fynia & Searan > Je vous avertirai par MP ainsi que sur le post concerné quand vous pourrez intervenir dans l’aventure. Cependant, je vous conseille quand même de lire ce qui précède votre intervention pour ne pas être perdus. J’espère que vous pourrez prendre votre mal en patience ! =D]
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Andraan
Andraan
Féminin Nombre de messages : 17
Âge : 27
Race et âge : Elfe - 19 ans
Cité : Silmarie
Métier : Assassin

Feuille de personnage
Compétences: Esprit ; Discrétion ; Spécialisation en dague
Compétences bonus:
Réputation :
[155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan) Left_bar_bleue3/10[155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan) Empty_bar_bleue  (3/10)

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Re: [155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan)
   [155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan) EmptySam 3 Déc - 18:01

Par cette froide soirée de Tombeneige, je m'étais enfin décidé à accomplir la mission dont on m'avait investi. Quelqu'un d'important se trouvait être mon commanditaire d'un soir, comme je me plaisais à appeler mes demandeurs, et désirait que j'exécutasse le travail aussi rapidement que possible. Il n'avait cependant pas voulu me déclarer son nom, et ainsi que je ne savais guère pourquoi j'allais ôter la vie de ma cible. Je soupirai ; après tout cela n'était pas mon problème, et peu m'importait ses motivations. Cependant cela avait toujours attisé une curiosité dont je ne m'étais jusqu'à présent douté avant de commencer mes activités nocturnes ; je me découvrais un plaisir étrange à écouter toutes les histoires que mes clients daignaient bien me conter. Vengeances, désirs de pouvoir, haines, amours vaines étaient monnaie courante. Toutefois, celui-là m'avait laissé sur ma faim, et n'avait à mes questions répondu qu'un simple « Parce que. ». Jamais mon intérêt n'avait été plus attisé, mais je me retenais pourtant de fouiller les pensées de mon demandeur ; probablement un reste lointain de mon éducation qui m'empêchait de détruire le peu d'intégrité qu'il me restait. Après tout, ces réminiscences du passé semblaient bien être le seul lien qui me rattachait encore à l'ancien Andraan.

Ce fut ainsi pour ces raisons que je sortis ce jour-là, le visage de ma cible bien en tête ; j'avais passé les deux derniers jours en quête d'information à son propos qui pussent se révéler utiles. Force fut de constater qu'il n'était guère difficile d'en apprendre à son sujet ; ma cible semblait se complaire à raconter à qui voulait ou ne voulait point l'entendre les moindres détails de sa vie, qui paraissait à ses oreilles extraordinaire et intarissable de rebondissements. Elle ne se méfia pas, et je parvins sans peine à extraire de son esprit les moindres informations dont j'aurais besoin ; ses horaires, là où elle habitait, sa solitude qui la poussait à harasser les gens avec les moindres détails quelque peu palpitants de sa malheureuse vie, rien ne m'échappa, et je pus ainsi sans problème repérer ses déplacements. Une après-midi, ma future victime décida une petite escapade en forêt, m'offrant ainsi une occasion rêvée pour moi afin de partir à la « chasse ». Malgré un manque visible de motivation qui m'étreignait jusqu'alors, je finis par me mettre en route ; la chasse allait commencer, il ne faudrait pas que je perdisse ma proie ou qu'elle s'échappât de mes yeux. Au vu des capacités de combat de ma cible, mes estimations quant au temps que je mettrais étaient relativement basses ; ainsi, je ne pris que le minimum le plus strict. Alors que je polissais délicatement la lame de mon poignard, aussi long que mon avant-bras, je laissai courir un doigt sur son tranchant acéré, donc je prenais soin avec autant d'attention que la prunelle de mes yeux. Mon regard s'arrêta sur le manche orné d'arabesques de lithium, la garde finement travaillée, que je portais habituellement le long de ma cuisse. Prêt à être dégainé, il dissuadait les plus téméraires ; un précieux cadeau, qui je chérissais autant chaque jour, et dont je ne me rappelais pourtant pas la provenance. Etrange, cette imposante brume qui brouillaient mes souvenirs et m'empêchaient de me remémorer cet instant précis de ma vie.


*Trêve de rêvasseries !*

Cette simple remarque, habitude devenue réflexe, me tira de mes pensées sinueuses, qui dérivaient toujours plus loin si je ne les arrêtais pas. Je me levai, attrapai ma veste et sortis précipitamment de chez moi. L'air se faisait encore frais dans les rues de Silmarie, malgré le printemps qui installait déjà ses douces fragrances fleuries, et ponctuaient les rues de couleurs toutes plus vives que les autres, respirant la joie de vivre et le bonheur quotidien.
Je n'aimais pas les fleurs, et ne les avais jamais aimées. Leurs couleurs m'agressaient les yeux ; elles embellissaient beaucoup la vie, nous faisaient oublier les difficultés dont elle regorgeait, nous occultaient le regard, nous empêchaient de voir la réalité telle qu'elle était. Leur pullulement m'exaspérait, et le parfum des fleurs jamais ne m'avait paru bon. S'il y avait bien une saison que je ne pouvais supporter, le printemps était tout désigné pour recevoir cet honneur.
Fixant les pavés qui s'alignaient devant moi, fuyant du regard les boutons multicolores, je continuai mon chemin droit devant moi, sans daigner lever les yeux sur les gens qui m'entouraient. Peut-être avais-je croisé une connaissance qui aura probablement été intriguée par cet air « semi-nocturne » comme j'aimais l'appeler, mais je n'avais guère le temps de me préoccuper de tout cela ; mes dérives de pensées m'avaient retardé, et si je ne pressais pas le pas je finirais inexorablement par rater ma cible.

Le soleil commençait déjà à décliner de son zénith lorsque j'atteignis les lourdes portes boisées de Silmarie ; je sellai Lunacy sans perdre de temps, et me mis en route pour la forêt environnante sans tarder, rênes fermement empoignées. Arrivé à un recoin que je jugeai sûr et assez éloigné de ma cible pour qu'elle ne tombât pas sur mon étalon. Etrangement, Lunacy semblait agité, et piaffait de nervosité continuellement, s'ébrouant avec éréthisme, comme annonciateur d'un évènement inattendu. Je le regardai d'un œil intrigué ; jamais encore je ne l'avais vu aussi nerveux. Je descendis de ma monture, et prenant soin d'attacher solidement sa bride à une branche, l'abandonnai afin de me mettre sur la piste de ma proie. Depuis mon départ de Silmarie, une brume étrange et épaisse était descendue sur les sous-bois, et enveloppait les troncs d'une obscure clarté. N'importe qui aurait été parfaitement perdu parmi les arbres et les scions qui peuplaient la vue, moi le premier ; par chance, les traces de pas foisonnaient au sol, et c'est sans mal que je pus rejoindre discrètement ma cible. Cette dernière semblait exercer sa manipulation de la nature, assise en tailleur sur l'humus encore sec, les yeux clos, une expression sereine peignée sur ses traits. Je souris.
Ma lame vola à travers les feuillages, et vint se ficher dans son épaule ; j'avais précisément visé la nuque, et pourtant … Elle semblait avoir repéré mon attaque une malheureuse seconde trop tôt pour que ma lame eût le temps d'atteindre son but. Un cri retentit dans l'espace fragmenté, un cri tellement sonore qu'il délogea de leur nid plusieurs oiseaux ; au loin, j'entendis même des sabots partir au loin. Ma proie se leva précipitamment et commença à s'enfuir aussi vite que le lui permettait sa blessure, proche des poumons ; elle jetait des regards affolés de part et d'autre, regardant anxieusement les feuillages obscurs et le lointain embrumé. Désormais, chaque recoin d'ombre lui devenait ennemi, chaque buisson était susceptible d'abriter son prédateur. Moi.
Je passai langoureusement ma langue sur mes lèvres, dont les coins se retroussaient en un rictus malsain.
Le jeu pouvait commencer.
Je m'élançai sans attendre à sa suite, me déplaçant au possible dans les coins sombres et les angles morts que les troncs centenaires m'offraient. Ma proie, titubant sur le sol couvert de feuilles orphelines, jetait des coups apeurés de part en part, ne sachant d'où venait le danger. Il ne pourrait jamais le deviner, je ne le laisserais jamais faire ~ . Ses gémissements de terreur, ses yeux affolés, son pas chancelant, que d'éléments qui ponctuaient toute chasse à l'homme et pourtant restaient si délicieux à mes sens. Je me délectais de voir le pouvoir que j'exerçais sur mes cibles, alors qu'elles tenaient désespérément de s'accrocher à la vie. Certaines me suppliaient même, ne rendant ainsi la traque que plus savoureuse. Arrivait maintenant l'ultime scène, l'acte final, que tout chasseur se doit d'exécuter.
Succombant sous ses respirations hachées par sa blessure, ma proie vacilla, et s'affaissa au sol, haletante ; c'était alors pour moi le moment d'agir. Je m'approchai silencieusement, le pas sûr et assuré, mon regard plongé dans celui de ma victime, qui désormais me regardait de ses grands yeux affolés. Des supplications retentirent, me conjurant de l'épargner, ne réussissant qu'à m'arracher un sourire pervers. Mon coutelas était encore fiché dans son épaule ; sa blessure suintait de liquide rouge, et la lame brillait de reflets carmin sous la lumière tamisée par la brume du soleil déclinant. La traque touchait à sa fin, et sonnait maintenant le funeste glas de la mort. Je posai mes mains sur son cou, et d'un geste assuré, lui brisai les cervicales.
J'avais toujours préféré la finesse et la beauté du tranchant à la banale violence, mais n'ayant ma lame à portée de main, j'avais préféré opté pour cette solution plutôt rapide quoique dénuée de charme. D'un geste désintéressé, je repris ma lame, et l'essuyai sommairement, lui épargnant ainsi la rouille, avant de la ranger dans son éternel fourreau. Rapidement, j'allai chercher une pelle que j'avais pris soin de déposer non loin, et entrepris d'enterrer le corps de ma proie. Je ne pris qu'une bague qu'elle portait autour de cou en guise de trophée, et l'ensevelis dans un éternel cercueil d'humus.


Je n'avais fini ma sombre besogne que depuis quelques minutes, et regardais l'œil sombre mes vêtements maculés de terre. C'était en effet fort fâcheux, n'ayant point d'habits de rechange et ne sachant comment expliquer cela à mon retour. Je soupirai ; après tout, peu importait. J'improviserais une excuse universelle comme je l'avais déjà fait par le passé, et tout le monde me croirait, moi, le parfait jeune homme modèle, souriant malgré son handicap.
Je marchais jusqu'alors d'un pas ferme dans la forêt, sans avoir rencontré la moindre âme qui vécût encore. Toute vie semblait avoir déserté ces sous-bois, comme inquiétée par la brume hostile. Cependant, moi-même doutais de savoir encore comment rejoindre mon cheval ; le chemin me semblait de plus en plus étranger à mesure que je marchais, louvoyant entre les troncs avec un regard intrigué et quelque peu agacé. Me serais-je donc perdu ?
Je m'arrêtai devant un arbre couché, à l'écorce meurtrie de brûlures ; la foudre avait frappé par là il n'y avait guère longtemps, semblait-il. Soudain, j'entendis des pas se rapprocher en courant. A mesure qu'ils se dirigeaient vers moi, je percevais de plus en plus distinctement une respiration haletante et hachée accompagner cette course folle. Prudent, ne voulant émettre le moindre bruit, je n'osai me retourner et regarder ce qui se rapprochait de moi. Alors, lorsque les pas arrivèrent juste dans mon dos, je voulus me retourner ; mais on ne m'en laissa guère le temps, car à peine tournai-je la tête qu'on vint me percuter de plein fouet. Le choc nous éjecta du tertre, et nous dévalâmes en roulant la pente qui la côtoyait, avant que notre course folle ne soit finalement stoppée par un tronc. Mon souffle fut presque coupé par le heurt mais je regagnai rapidement mon calme.


*Qui est-ce que …?*

Je levai la tête, et aperçus un corps allongé non loin du mien ; je vis ce dernier se relever péniblement à genou. Une main se tendit, des doigts froids saisirent ma tunique, puis mon bras. Un souffle chaud s'approcha, réchauffant ma peau ; un visage orné de deux iris émeraude se révéla à mes yeux. Je vis des traits étonnés ; puis les yeux se plissèrent, des sanglots agités secouèrent le visage de la jeune fille. De grosses larmes chaudes roulèrent le long de ses pommettes, et vinrent terminer leur course sur ma peau. Le visage d'albâtre rosit sous les pleurs qui l'animaient ; la main resserra son étreinte sur mon vêtement avant de quitter le tissu pour mes joues inanimées. Les cheveux acajou, à la couleur semblable à la mienne, pendaient sur ma peau, glissant à sa surface. Mais ce n'était pas le détail auquel je prêtais attention à cet instant. Ce visage …
Elwën …
Ce n'était pas elle ; ce ne pouvait être elle. Elwën, toujours si forte, si combattive, ne serait pas devant moi, perdue dans la forêt où nous allions toujours nous amuser, en train de pleurer. Je devais m'en convaincre : ce n'était pas elle. Ce n'était pas elle. Ce n'était pas elle ! Je devais m'en persuader ! Je devais obliger mon esprit à accepter l'idée que la jeune fille devant moi n'était qu'une pâle copie d'elle ! Ce ne pouvait être Elwën ; mon Elwën était partie au loin, et ne reviendrait jamais sur ses traces. Jamais elle ne remettrait un seul pied à Silmarie, ville qui l'avait autant rapprochée qu'éloignée de moi. Je me tenais devant son sosie, devant quelqu'un qui lui ressemblait énormément de visage, devant une copie presque parfaite ; mais ce n'était l'originale. Je ne pouvais me permettre des écarts comme des lapsus devant elle ; je ne pouvais me comporter comme je l'aurais fait avec Elwën.
Les mains redescendirent sur mon haut, s'y accrochèrent comme si leur survie en dépendait ; le regard émeraude se détourna, et une voix cristalline s'éleva :


« Je … Je me suis perdue … Je voulais aller à Silmarie, mais le brouillard … Je me suis perdue … S'il te plait, aide-moi … »

Les larmes redoublèrent d'intensité, et vinrent s'échouer lourdement dans mon cou.
C'était donc ça … J'en étais à présent convaincu, ce ne pouvait être elle. Même par un tel brouillard, mon Elwën ne se serait jamais perdue, demandant son chemin au premier inconnu. Mon Elwën était plus prudente, ne se laissait pas abuser par les apparences, jaugeait toujours avec justesse les gens qu'elle rencontrait, n'accordait pas sa confiance si facilement. Leur apparence était leur seul point commun, où seuls leurs cheveux différaient ; leurs caractères, en revanche s'opposaient littéralement.
Je repris contenance rapidement, abandonnant ma surprise et regagnant mon masque souriant. Les coins de mes lèvres se retroussèrent en un sourire éclatant de mensonge ; j'avais fait de cette expression ma spécialité, m'exerçant à l'exécuter en sa plus parfaite simplicité, dans sa plus parfaite complexité. C'était un outil dont je me servais d'une manière que certains trouveraient abusive, mais je n'avais rien de mieux pour dissimuler mon moi nocturne.
Je me redressai doucement, reprenant un solide appui sur mes deux jambes ; tendant la main, je relevai délicatement la belle inconnue, un faux sourire toujours épinglé sur mes traits. Je tentai de glisser dans mon expression tous les traits qui rassuraient le mieux autrui ; prenant un timbre qui se voulait posé et rassurant, je répondis :


**Calmez-vous, tout va bien, vous n'avez rien à craindre ! Je connais bien cette forêt, et malgré la brume je pourrai vous ramener à Silmarie, mademoiselle.**

J'espérai ne pas paraître trop suspect ni trop entreprenant, et ainsi ne pas la faire fuir. Je priai également pour mon mode de communication ne l'effrayât pas ; elle n'avait certainement jamais dû croiser quelqu'un qui parlait à ma manière. Malgré le fait que je savais qu'elle n'était en rien Elwën, elle m'intriguait énormément. Peut-être avait-elle un quelconque lien avec la jeune femme que je recherchais depuis tant d'années et qui m'avait poussé sur le chemin de l'assassinat ? Ainsi, j'espérai en apprendre un peu plus sur elle en me montrant coopératif et sociable :

**Je me nomme Andraan, et j'habite à Silmarie depuis ma naissance ; je pourrai vous y amener sans problème !**

Que de fausseté et d'hypocrisie dans mes paroles ; j'étais cerné par un véritable mur érigé contre la suspicion que pourrait susciter mon véritable caractère. Elle avait l'air inoffensive, avec sa carrure plus que légère ; et jamais je ne me laissais abuser par un mensonge, étant moi-même un fieffé manipulateur. Toutefois, je préférai rester prudent, et lui jouai le rôle du jeune homme modèle et souriant, qui fonctionnait si bien sur les jeunes filles de son âge.

[ENFIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN ! Sorry pour le retard, j'ai conscience que je suis pas rapide du tout en ce moment T.T J'espère que t'aimeras et que tu verras pas trop la coupure d'écriture >.>]
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Re: [155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan)
   [155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan) EmptySam 10 Déc - 11:48

Mes sanglots se stoppent quasi instantanément lorsque l’inconnu me sourit. Bien qu’il semble terriblement sincère, mon Esprit me permet de savoir que quelque chose est caché derrière cette façade sympathique. Malgré tout, je ne le lâche pas car, sans savoir pourquoi à cet instant, même s’il s’agit d’un menteur ou d’un criminel (peut-être même les deux..?), je ne veux plus rester seule ici. Il finit par se relever et par me tendre une main chaude et réconfortante pour m’aider à faire de même. Légèrement titubante, j’essuie mes larmes et je me prépare à écouter ce qu’il a à me dire... jusqu’à ce qu’il me parle d’une manière très étonnante. En effet, des mots raisonnent dans ma tête et forment des phrases d’une façon inattendue. Pourtant, ce drôle de mode de communication ne fait que me rassurer un peu plus, comme s’il était plus proche de moi encore.

Jamais je n’avais ressenti ce que je ressens à cet instant, alors que je me trouve devant quelqu’un qui me ment, j’en suis convaincue. Il pourrait bien avoir des intentions plus que mauvaises, mais rien ne me fait fuir. Le brouillard se dissipe légèrement alors qu’il me dit qu’il connaît le chemin jusqu’à Silmarie, toujours en souriant, et je ne peux m’empêcher de le trouver charmant. Ses traits sont harmonieux, comme ceux de la plupart des elfes, mais je le trouve particulier dans sa manière de se tenir, de se comporter. J’ai eu plusieurs fois l’occasion d’utiliser mes charmes pour séduire des hommes et obtenir des informations ou d’autres choses... mais jamais je n’ai été véritablement charmée par l’un d’eux. Alors que ça fait cinq minutes que nous nous sommes rencontrés, il a pour lui toute mon attention, malgré l’insécurité qu’il pourrait me transmettre dans d’autres circonstances.


**Je me nomme Andraan, et j'habite à Silmarie depuis ma naissance ; je pourrai vous y amener sans problème !**

Je ne l’ai jamais vu. Il faut dire que je ne sortais pas beaucoup lorsque j’habitais encore en ces terres... Je suis légèrement déçue de constater qu’un membre de ma communauté soit encore une vile personne. Je suis cependant intriguée car, bien que je sente du mensonge dans ses propos, je distingue d’autres sentiments très enfouis que je préfère ne pas aller chercher pour le moment. Je sais malgré tout qu’ils ne sont pas mauvais. Après tout, le principal pour le moment est que je puisse me rendre à Silmarie et que je rencontre enfin mes parents. Me remémorer ainsi mon objectif me permet de lui sourire à mon tour et d’avaler mes derniers sanglots pour finalement lui adresser quelques mots.

- Enchantée Andraan. Je m’excuse sincèrement de mon comportement, je... à vrai dire, je ne me suis pas vraiment perdue, je pensais simplement à quelques sujets fâcheux qui remémorent de bien mauvais souvenirs.

Et je mens pour la première fois depuis longtemps, car ma fierté m’oblige à ne pas admettre ma faute. Mentir dans de telles circonstances pourrait me mettre en bien mauvaise posture si je tombais sur quelqu’un qui maîtrise l’Esprit, tout comme moi. Il est d’ailleurs fort probable que ce jeune homme en connaisse les secrets puisqu’il utilise une forme plus qu’avancée de télépathie.

- C’est très gentil de votre part de vouloir m’amener à Silmarie. J’ai l’esprit quelque peu troublé, je vous suivrai donc volontiers à travers cette brume infernale. Au fait, je m'appelle Auween... je suis également née ici, mais ça fait bien longtemps que je n'y ai pas mis les pieds.

**Un retour à ses racines est toujours agréable. Suivez-moi, je vais nous ramener à Silmarie. Pour quelles raisons avez-vous soudainement décidé de revenir ?** me dit-il en souriant toujours.

Alors que le brouillard se lève gentiment et que le soleil commence à montrer la force de ses rayons à travers l’épaisse forêt, le pas que je veux faire ne s’exécute pas. Soudain, le fait qu’il soit « dans ma tête » pour me parler m’insécurise et me fait réellement prendre conscience qu’il s’agit d’un inconnu. Je suis seule avec lui ici avec le fait qu’il m’amène à Silmarie pour seule garantie qu’il veuille me donner. D’un seul coup fébrile, je finis par avancer et, sans le regarder, je lui murmure quelque chose, extrêmement mal à l’aise.


- Je suis venue chercher quelques réponses. Vous n’avez pas besoin d’en savoir plus... Mais je pense qu’on pourrait se tutoyer ! Je crois que nous n’avons pas grande différence d’âge.

**Comme vous voudrez. Pardonnez-moi pour le vouvoiement ; c'est une sorte de réflexe, mais je ferai des efforts.**

Il semble contrarié, malgré son sourire omniprésent. Un sentiment paradoxal s’éveille en moi. Un mélange de fascination et d’agacement. Un sentiment qui fait que j’ai envie d’aller vers lui et de le taquiner. Oui, tout va très vite, mais j’ai le sentiment rassurant qu’il ne partira pas même si je le chicane longtemps. Après tout, même s’il ment, il m’emmène quand même là où je souhaite aller. Après quelques minutes de marche en silence, je décide de me lancer, au risque de sembler ridicule, lourde ou puérile.

- Je te pardonne à une seule condition ! dis-je alors en me plaçant devant lui et en levant mon index au ciel. Dis m’en un peu plus sur toi ! Que fais-tu donc dans la vie ? Et que pouvais-tu bien fabriquer dans une forêt si... ennuyante ?

Son sourire se transforme mais je ne sais pas interpréter sa signification rien qu’en le regardant. Ma question semble également l’avoir perturbé et je sens que ce qu’il me dira n’aura rien de vrai. Je suis cependant prête à entendre ce qu’il veut bien me dévoiler.

**Je suis en quelque sorte chasseur, et étais venu dans cette forêt en espérant trouver un peu de gibier. Mais cela n'a pas été très fructueux, comme tu peux le constater en voyant mes mains vides.**

Après avoir posé mon regard sur ses mains, je l’observe attentivement et repère soudain quelque chose. Sans pouvoir retenir ma langue, je fais alors une remarque gênante pour lui, aux vues de son expression.

- Eh bien ça ne m’étonne pas que tu reviennes bredouille si tu chasses avec des dagues ! dis-je en riant.

Son sourire reprend forme, mais sa contrariété semble toujours bien présente lorsqu’il me dit :

**J'ai toujours préféré la finesse des lames à la violence brute d'une flèche. Et il ne faut pas sous-estimer mon habileté au lancer de couteau, cela pourrait te jouer des tours.**

Sa remarque sérieuse malgré son expression toujours aimable et sincère me donne des frissons dans le dos. J’ai de la peine à avaler ma salive lorsque je le regarde quelques secondes dans les yeux. Je me contente donc, pour une fois, de me taire et de le suivre jusqu’à Silmarie, en essayant de me dire qu’à l’avenir, je tournerai ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler.


[HRP : une fois que tu auras passé cette partie, je te laisse introduire notre arrivée à Silmarie si tu le veux bien. Pour prendre de l’avance : Auween te dira finalement qu’elle se rend chez ses parents et te suggèrera, sans trop savoir pourquoi, de l’accompagner. A toi de voir si Andraan accepte ou non d'entrer directement dans la maison. Tu pourras voir par la suite que, même s'il reste à l'extérieur, il entendra quand même des choses auxquelles il n’aurait peut-être pas aimé être mêlées. =)]
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Andraan
Andraan
Féminin Nombre de messages : 17
Âge : 27
Race et âge : Elfe - 19 ans
Cité : Silmarie
Métier : Assassin

Feuille de personnage
Compétences: Esprit ; Discrétion ; Spécialisation en dague
Compétences bonus:
Réputation :
[155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan) Left_bar_bleue3/10[155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan) Empty_bar_bleue  (3/10)

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Re: [155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan)
   [155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan) EmptyDim 18 Déc - 9:18

Alors que je me présentai, la jeune fille sembla abandonner définitivement ses pleurs, qui laissèrent place à un petit sourire timide. Elle fit alors de même :

« Enchantée, Andraan. Je m'excuse sincèrement de mon comportement, je … A vrai dire, je ne me suis pas vraiment perdue, je pensais simplement à quelque sujets fâcheux qui remémorent de bien mauvais souvenirs. »

Je réprimai de justesse un petit rire amusé ; cette jeune fille se comportait comme une jeune enfant que l'on aurait prise sur le fait, et qui tenterait de se justifier, les joues rougissantes. C'était exactement le comportement qu'adoptait Elwën, lorsque nous étions plus jeunes … La ressemblance entre les deux était encore plus frappante, à mesure que je lui parlais et en découvrais un peu plus sur elle.

« C'est très gentil de votre part de vouloir m'amener à Silmarie. J'ai l'esprit quelque peu troublé, je vous suivrai donc volontiers à travers cette brume infernale. Au fait, je m'appelle Auween … Je suis également née ici, mais ça fait bien longtemps que je n'y ai pas mis les pieds. »

Auween … Le nom résonnait à mes oreilles comme une curieuse mélodie, intrigante ... Je ne me départis néanmoins pas de mon sourire, et répondis :

**Un retour à ses racines est toujours agréable. Suivez-moi, je vais nous ramener à Silmarie. Pour quelles raisons avec-vous soudainement décidé de revenir ?**

Aurais-je dû me taire ? A peine avais-je achevé ma phrase, que je sentis l'air prendre un goût amer de méfiance. Elle s'agitait. Elle prenait conscience de sa position de faiblesse. Elle se rendait compte que nous étions seuls en cette forêt, et que si je me révélais être ce que j'étais vraiment, personne ne pourrait l'aider. Ma Télépathie ne devait également pas y être pour rien. C'était un pouvoir à double tranchant ; certains y voyaient un rapprochement, et une certaine confiance dans le fait qu'ils étaient les seuls à entendre ce que je leur disais ; d'autres se sentaient violés dans leur intimité, me prenaient également pour une sorte de monstre. Je repensai à Fynia, la jeune femme rencontrée au bord de la Cascade des Anciens ; elle était le parfait opposé d'Auween sur ce point de vue-là.
Mon Esprit percevait vaguement l'inquiétude et l'insécurité qui régnaient dans la tête de la jeune fille, mais je m'étais trop concentré à développer ma Télépathie, et mon Empathie en avait souffert. Le premier aspect de l'Esprit avait été délaissé au profit du second, qui me profitait amplement plus et qui avait vraiment été l'objectif à atteindre lorsque je me découvris cette capacité. La parole était la chose que je désirais le plus lorsque je n'avais pas, et l'Esprit avait été la passerelle qui me permit d'accéder enfin à une communication autre que les gestes ou les mots.


« Je suis venue chercher quelques réponses. Vous n'avez pas besoin d'en savoir plus … Mais je pense qu'on pourrait se tutoyer ! Je crois que nous n'avons pas une grande différence d'âge. »

Elle était sur la défensive. J'aurais voulu éviter une telle méfiance à mon égard, mais maintenant c'était irréversible. Cette "défaite", si je peux la qualifier ainsi, m'agaçait ; je n'avais d'ordinaire aucun mal à attirer la confiance des gens, et aujourd'hui j'avais laissé si facilement les soupçons atteindre ma proie ? Cela m'exaspérait.

**Comme vous voudrez. Pardonnez-moi pour le vouvoiement ; c'est une sorte de réflexe, mais je ferai des efforts.**

Mon irritation dut s'entendre énormément, et il ne faisait nul doute que la jeune fille avait dû le percevoir au son de mes pensées. Je sentais que je commençais à m'éloigner, à prendre de la distance inconsciemment. Peut-être en me faisant moins entreprenant serait-elle plus encline à me faire confiance. Je ne supportais de voir quelqu'un ne pas avoir confiance en moi alors que je faisais tout pour qu'elle me l'accordât. C'était une sorte d'objectif personnel que je me fixais : faire disparaître chez ceux qui me rencontraient toute trace de méfiance que je pourrais susciter de par ma voix télépathique, comme je me complaisais à l'appeler.

« Je te pardonne à une seule condition ! Dis-m'en un peu plus sur toi ! Que fais-tu donc dans la vie ? Et que pouvais-tu bien fabriquer dans une forêt si … ennuyante ? »

Je tiquai. Elle était bien aventureuse, pour venir ainsi me titiller. Ma patience avait ses limites, et si elle venait à les franchir, je ne pouvais garantir qu'elle restât entière, et en parfait état. Mes mains se crispèrent, et esquissèrent un léger mouvement vers ma dague, rangée sagement dans son fourreau, mouvement que je réprimai aussitôt. Je ne tuais que sur commande, et dans les cas extrêmes. Je soupirai imperceptiblement, et reportai mon regard vers la source de mon agacement, toujours avec un sourire extrêmement hypocrite :

**Je suis en quelque sorte chasseur, et étais venu dans cette forêt en espérant trouver un peu de gibier. Mais cela n'a pas été très fructueux, comme tu peux le constater en voyant mes mains vides.**

Auween reporta alors son regard sur mes mains, et je sentis que ma réponse allait susciter un nouvel élan d'effronterie. Je n'étais pas sûr cette fois-ci de pouvoir retirer toute trace de mon véritable moi de mes paroles. Sa réplique ne se fit pas attendre, et, accompagnée d'un rire éclatant qui sonna comme moqueur à mes oreilles, elle se fit aussi impudente que je l'imaginai :

« Eh bien, ça ne m'étonne pas que tu reviennes bredouille si tu chasses avec des dagues ! »

Je marquai une pause avant de répondre, essayant de calmer au maximum mes pulsions. Quelle agaçante jeune fille j'avais là … Il avait fallu que je tombasse sur la crème des naïves, qui pensaient pouvoir se moquer de tout et n'importe quoi quand cela leur faisait plaisir, sans se soucier que cela importunât ceux qui les entouraient. Le genre de personnes qui m'exaspéraient au plus haut point. Néanmoins, cela m'amusait de leur remettre les idées en place, de les faire redescendre sur la terre ferme. Provoquer leur désillusion était jubilatoire à mes yeux, et je n'allais pour rien au monde me priver de ce plaisir.

**J'ai toujours préféré la finesse des lames à la violence brute d'une flèche. Et il ne faut pas sous-estimer mon habileté au lancer de couteau, cela pourrit te jouer des tours.**

Je vis de légers frissons la secouer à mes paroles. Mon expression sérieuse contrastait avec la gravité des mots que je venais de formuler, et devait provoquer chez elle une délicieuse angoisse. Il ne fallait pas me provoquer, ma chère. ~


Une légère demi-heure nous suffit à rallier Silmarie, et je soupirai de soulagement lorsque j'aperçus les lourdes portes boisées de la cité s'ériger à l'horizon. Le retour s'était déroulé dans le plus grand des silences, qu'aucune tentative de conversation n'était venue troubler. Une fois Silmarie en vue, je pressai inconsciemment le pas ; j'étais en effet pressé de quitter Auween pour retourner à ma douce solitude. De plus, revoir la calme sécurité qu'offraient ses innombrables arbres m'était précieux, et j'avais besoin d'en profiter seul. Il n'y avait qu'ici que je me sentais parfaitement serein ; les maisons blanches au toit d'ardoise, les chênes verdoyants, la Cascade des Anciens entourée de menhirs, tous ces éléments contribuaient à apaiser mes pulsions encore saillantes, bien qu'Auween m'ait provoqué plusieurs dizaines de minutes auparavant. Mes nerfs étaient à fleur de peau ; il m'était ardu de les contrôler, et encore plus de les calmer.
Foulant à présent les pavés de ma si chère cité silmarienne, j'arrêtai mes pas, et me tournai vers la jeune fille afin de me retirer. Mais elle ne me laissa pas le temps de la saluer pour ensuite partir, et, me coupant la parole, glissa :


« Je dois rencontrer mes parents à nouveau aujourd'hui ... Je sais qu'on ne se connaît pas mais, bien que ta présence ne soit pas indispensable pour cette entrevue, tu n'en n'es pas exclu ... »

Ses joues prirent alors une teinte rosée sous la demande maladroite qu'elle venait de me faire. Je ne pus réprimer un léger rire ; elle ressemblait tellement à Elwën. Faisant la fière et rougissant lorsqu'elle était sincère. Et ce visage … A cet instant, toutes mes envies malsaines disparurent, et je me laissai tenter par la proposition. Je retrouvai alors un sourire sincère.

**Ce serait avec plaisir ! Je vous suis.**

Quelques minutes de marche seulement avaient été nécessaires, avant que nous n'atteignissions la maison de ses parents. Une maison qui semblait faste et bourgeoise, dressée fièrement sur ses quatre murs porteurs. Le toit d'ardoise brillait sous les rayons du soleil, et s'irisaient, formant une pluie de couleurs. Seulement, il était certain que personne ne s'en occupait vraiment ; à travers la fenêtre, j'apercevais une pièce aux meubles recouverts de housses, comme protégés en vue d'une vente. Cela m'avait tout l'air d'une maison de maître utilisée pour servir les apparences.
Nous franchîmes le portail de bois, et arrivâmes sur le perron. Auween frappa à la porte, et alors qu'elle tourna son regard vers moi, je lui dis, me mettant en retrait tout en souriant :


**Il vaut mieux que je reste ici, cela ne me concerne pas. J'attendrai.**

[Voilà, c'est posté ! Heureuse ? xD]
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Re: [155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan)
   [155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan) EmptyVen 23 Déc - 11:06

Une demi-heure nous suffit pour arriver à Silmarie même, dans un silence le plus total. J’ai toujours beaucoup parlé, mais la dernière réflexion du jeune homme à mon égard m’a bien refroidie. Plusieurs fois, je me demande si j’ai eu tort de lui accorder ma confiance pendant le trajet mais, lorsque nous arrivons enfin dans cette contrée dont le paysage me rappelle mon enfance, je soupir de soulagement. Ce sentiment ne dure malheureusement pas, car le regard de mes congénères m’effraye. Voilà six ans que je suis partie de Silmarie pour rejoindre les Templiers, mais je suis convaincue que la plupart des gens se souviendront de moi. Cependant, comme Ewan n’est pas avec moi, je risque de passer plutôt inaperçue... du moins, je l’espère. Cette pensée pour mon frère absent me fend le cœur ; j’aurais tellement aimé qu’il soit là, avec moi, pour m’aider à terrasser ce stress qui m’envahit soudain lorsque j’aperçois la maison de nos parents.

C’est alors qu’Andraan s’éloigne légèrement de moi pour se retirer... mais je ne veux pas qu’il parte. J’hésite à l’agripper comme tout à l’heure, mais je trouve le geste plutôt déplacé maintenant que le brouillard s’est complètement levé. C’est terriblement paradoxal car il me fait peur et me rassure en même temps. Peut-être parce qu’il est le seul que j’ai pu croiser sur le chemin et que, justement, mon frère et Maître Jacen n’étant pas là, il s’agit de mon unique soutien dans cette épreuve que je m’apprête à affronter. Il y a un an, Volesprit m’avait dit que j’étais sûrement loin d’être malheureuse... et c’est sûrement ces paroles qui m’ont décidée à partir et à enfin provoquer mes démons pour profiter de ces chances que les gens que j’aime m’offrent quotidiennement. Sortant enfin de mes pensées, je ne réfléchis plus avant de parler.


- Je dois rencontrer mes parents à nouveau aujourd'hui... commence-je nerveusement. Je sais qu'on ne se connaît pas mais, bien que ta présence ne soit pas indispensable pour cette entrevue, tu n'en n'es pas exclu...

Je rougis alors que la timidité ne fait pas partie de mes traits de caractère, en temps normal. Effectivement, on ne se connaît pas et il n’a aucune raison d’accepter. J’hésite à retirer mes paroles mais, lorsque je le vois sourire, j’écarquille les yeux. Enfin je perçois de la sincérité dans son expression et, quand il accepte, j’en ai des frissons d’entendre sa « voix » raisonner dans ma tête. Même l’Esprit m’indique qu’il accepte le plus simplement possible, avec plaisir comme il le dit. Comme je ne sais plus où je mettre, je ne le remercie même pas et j’avance en direction de la maison de mon enfance. Et elle n’a pas changée. Andraan semble avoir réalisé que la façade extérieure n’est qu’apparence soignée pour faire bonne image. Effectivement, même si mes parents prennent soin d’entretenir l’endroit, j’ai toujours eu cette impression qu’il ne leur appartenait pas. Cependant, je peux voir qu’ils ont rajouté un petit jardin tout autour de la maison depuis que je suis partie... peut-être une façon pour eux de personnaliser l’endroit ?

Une fois avancée vers la porte, je commence à trembler sérieusement, mais je frappe en vitesse pour ne pas perdre de temps. C’est alors que je me rends compte qu’Andraan ne m’as pas suivie jusque-là ; je me retourne alors vers lui, sans pouvoir décrypter l’intonation et l’émotion qu’il met à me répondre qu’il m’attendra ici. C’est alors que j’entends le loquet grinçant de la porte se lever. Lorsque je me retourne en vitesse, mon père se tient devant moi, toujours aussi grand et massif pour un elfe... mais son expression ne me semble pas si autoritaire qu’autrefois. Elle est un mélange de surprise et de dégoût de me revoir si grande et si déterminée. Mes larmes sont sur le point de couler mais je les ravale lorsque ma mère demande qui donc se tient à l’entrée. Elle s’avance alors vers mon père et le pousse sur le côté pour accueillir... sa fille. Une visite à laquelle aucun des deux ne s’attendait.


- Bonjour Père, Mère... dis-je en m’inclinant légèrement devant eux. Puis-je entrer ? Cette position est légèrement inconfortable pour discuter après tant de temps. J’ai beaucoup de choses à vous dire.

Je vois mon père hésiter à me laisser entrer et ma mère se crisper totalement. Je ressens alors toute la haine et l’injustice qu’elle a ressentie mais surtout enfouie pendant mon absence et celle de mon frère. Elle serre les poings et les dents alors que mon père est plus calme mais tout aussi rancunier. Ce dernier a toujours voulu rester à l’écart des conflits mais soutenait toujours notre génitrice lorsqu’elle se dressait contre nous. Un bon couple de démons, comme j’aime à les appeler. Ma mère s’avance vers moi et s’apprête à me gifler mais j’attrape son coup assez rapidement avant qu’elle ne puisse me toucher.

- Je ne suis pas là par plaisir mais parce que j’ai besoin d’informations, affirme-je calmement, sans tiquer et sans lâcher son bras. Croyez-moi, plus vous répondrez vite et plus je partirai vite. Vos vies pourront continuer sans moi comme jusqu’à présent et vous risquez, cette fois-ci, de ne jamais me revoir. Je suis bien contente qu’Ewan ne soit pas venu ; s’il vous avait vue me frapper, il n’aurait pas pu se contrôler.

- Tu n’as rien à faire ici, Auween, c’est tout ! dit finalement mon père, prenant pour une fois les devants. Notre vie a été gâchée par votre naissance et nous n’arrivons plus à vivre heureux depuis. Ne reviens pas ainsi sans nous prévenir pour tenter de nous rendre encore plus malheureux.

- Mais depuis quand est-ce notre faute d’être nés ?! finis-je par dire en m’emportant réellement et en repoussant la main de ma mère. Aux dernières nouvelles, ce sont quand même nos parents qui décident quand ils désirent avoir des enfants ! Comme si nous avions comploté pour venir au monde un jour sans lune et voulu votre malheur... Votre raisonnement est tellement irrationnel que c’en est aberrant ! Je n’ai jamais pu croire que vous nous détestiez si fort à cause d’une superstition aussi idiote !

- Ne remets pas en cause nos origines et nous coutumes ! dit alors un passant.

En me retournant, je peux voir que plusieurs elfes se sont regroupés autour de la maison. S’ils commencent à prendre parti, ma situation risque d’aller de mal en pis...

- C’est donc ma vie et celle de mon frère que je dois remettre en question pour préserver un peuple qui m’a rejetée ? lui réponds-je quand même, sans continuer plus avant. Je me retourne finalement vers mes parents, soupirant pour tenter de retrouver mon calme.

- Je suis venue ici pour vous demander si vous avez des informations sur mon cousin... fils de votre sœur, Mère, et d’un cydien venu à Silmarie il y a longtemps maintenant. J’ai l’espoir de trouver une bonne âme parmi mon peuple même si, voyant la réaction de chacun ici, je n’ai plus grand espoir d’en trouver une.

Tout le monde se tait et semble attendre une réponse. Ma mère se tend de plus en plus alors que mon père soupire en même temps que son visage se détend. C’est finalement lui qui me donne ma réponse tant attendue, après un bon moment de bataille.

- Les dernières nouvelles que nous avons eues de Ganon Carnesîr étaient que son fils se nommait Zihark et qu’il se portait bien. C’était il y a 21 années de cela. Depuis, il n’a plus pris contact avec nous. Connaissant le bonhomme, je pense qu’il a dut apprendre son métier de Guide à sa progéniture... De fait, ton cousin est sûrement Guide à l’heure d’aujourd’hui. Mais je ne peux pas te dire où il se trouve ni quels voyages il a effectués.

Tout mon corps semble perdre pied. Enfin je sais. À quel prix, je l’ignore... mais j’ai plus d’informations qu’à mon départ et c’est une lourde bataille que je viens de remporter. En observant mon père, je peux voir qu’il semble mitigé, comme torturé de l’intérieur entre tous ces gens et moi. Je sens en lui beaucoup de regrets mais jamais il ne me dira qu’il aurait voulu m’aimer autant qu’il m’a désirée. Complètement fébrile, j’arrive encore à lâcher quelques mots... des mots si impensables que j’ai longtemps cru les avoir rêvés.

- Merci, Père. Grâce à vous, je peux continuer ma quête du bonheur.

Je me retourne finalement et j’entends la porte claquer, ma mère hurler après mon père. Mais plus rien ne m’affecte. Je suis comme anesthésiée par tout ce qui vient de se passer. Je ne vois même pas les gens partir aussi vite qu’ils étaient venus voir la scène. Instinctivement, je retourne auprès d’Andraan, comme pour m’assurer de sa présence... à nouveau. Mais je n’ai plus de raisons de revenir vers lui car il m’a déjà montré le chemin. Le regard vide d’expression, je tente de lui sourire, mais j’ai bien peur que cela ne reflète qu’une grimace, témoignant que je cherche à retenir mes larmes.

- Je te remercie pour tout, finis-je par dire, la voix tremblante. Sans toi, je n’aurais pas pu venir ici et obtenir ce que je voulais. Je pense qu’en cherchant un Guide pour m’emmener à... je vais réfléchir cette nuit, je pense. Maintenant, il faut que je me repose. Je connais une auberge pas trop loin d’ici... mais... là... je... Où est-elle, déjà ?

Je regarde partout autour de moi, mais je ne reconnais plus rien. Je n’ai plus qu’une envie : celle de pleurer. Mais il y a encore trop de monde et Andraan est juste là. Ma fierté m’empêche d’enfin me soulager émotionnellement. C’est sans dire un mot et en m’indiquant d’un signe de tête la direction de l’auberge qu’Andraan fait quelques pas pour m’y conduire. À nouveau, je ne sais plus où me mettre, mais je le suis quand même en baissant la tête. Sur le chemin, voyant que plus personne ne passe, je ne peux finalement que laisser mes larmes couleur et mes sanglots s’exprimer. Andraan ne me questionne pas mais ne me console pas non plus. Se contente-t-il toujours de ne faire que ce qu’on lui demande ? Une idée me travers rapidement l’esprit, mais je me remets à pleurer de plus belle, sans pouvoir m’arrêter. Ce n’est qu’une fois devant l’auberge que je peux me ressaisir pour lui faire mes adieux. Tout simplement, je lui dis « au revoir et merci », sans meubler davantage mon discours. Étonnamment, j’ai l’impression que je me souviendrai longtemps de lui et je me demande si je le recroiserai à Silmarie, avant de partir pour ma prochaine destination. Je réserve finalement ma chambre et je passe une très mauvaise nuit, repensant à mes parents, à Jacen et à mon frère.

***
Je me lève de très mauvaise humeur le lendemain. D’habitude, je dors plutôt bien et me lever ainsi en friche me contrarie énormément. Je me motive malgré tout à descendre et, après avoir bu une bonne tasse de chocolat chaud, je finis par sortir à la recherche d’un Guide. Je ne connais que très peu le monde et j’aurais sûrement besoin de conseils pour savoir par où commencer. Je prends une bonne bouffée d’air frais et, alors que je fais mes premiers pas à l’extérieur de la journée, j’aperçois Andraan, debout un peu plus loin. Lorsqu’il voit que je sors de l’auberge, il s’avance vers moi. Complètement éberluée, je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe et je ne peux lui poser qu’une seule et unique question.

- Je... je peux faire quelque chose pour toi ? Enfin... qu’est-ce qui t’amène ici ?

Je secoue alors la tête et il me tarde d’attendre sa réponse. J’ignore pourquoi, mais je n’en attends qu’une de sa part à cet instant.


[HRP : Andraan, je te laisse répondre à tout ça puis introduire cette histoire de Guide. Fynia : une fois qu’Andraan aura répondu, ça sera à toi de le faire. Je t’enverrai quelques instructions par MP pour que la rencontre se passe bien et qu’on puisse tranquillement continuer à trois ! Very Happy]
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Andraan
Andraan
Féminin Nombre de messages : 17
Âge : 27
Race et âge : Elfe - 19 ans
Cité : Silmarie
Métier : Assassin

Feuille de personnage
Compétences: Esprit ; Discrétion ; Spécialisation en dague
Compétences bonus:
Réputation :
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   [155][D-P](Quête Autogérée : Auween) Partie 1 - Avancer à découvert pour s'ouvrir au monde (Auween, Andraan, Fynia & Searan) EmptyMer 28 Déc - 19:04

Cela était parfaitement vrai, cela ne me concernait en rien. C'était pourquoi je préférai rester à l'écart de tout ceci et laisser la jeune demoiselle gérer ses problèmes familiaux seule ; leur faire face était pour sûr une méthode efficace qui permettait de grandir, de mûrir, de prendre ses responsabilités, de trouver le courage d'affronter les difficultés de la vie qui se présentaient. De plus, ses parents ne me connaissaient probablement pas, à moins qu'ils aient ouï de ma réputation de muet télépathe ; si je m'introduisais dans leur conflit, je risquais d'interférer et d'être un élément perturbateur plus qu'autre chose. Ainsi, je m'adossais à un montant de l'arc végétal surplombant l'entrée ; je n'en avais encore jamais vu de tel, même dans cette cité florale qu'était Silmarie. D'élégantes lianes s'enroulaient autour des arceaux, et ponctuaient le métal décapé de fleurs multicolores. Des lilas, des glycines, du liseron, parfois même quelques roses épanouies venaient enjoliver de leurs couleurs chatoyantes l'arc de fer, et créaient un portail floral magnifique à l'entrée de cette maison. En extérieur, elle semblait énormément entretenue, cela ne faisait aucun doute ; son entretien devait demander énormément de temps et de labeur afin de rester aussi parfait au fil des jours. Nulle haie ne restait non taillée, nulle fleur ne se voyait oubliée d'être arrosée, nul muret ne conservait la moindre poussière, nul carré de pelouse n'était tondu de manière parfaite. Chaque élément était étudié pour donner l'impression d'une maison faste et magnifique. Mais aucun doute ne subsistait dans mon esprit ; les apparences étaient trompeuses, et cette maxime était immensément plus vraie dans cette situation que dans nulle autre. Le toit d'ardoise noire, irisée sous les rayons discrets du soleil parvenant à filtrer à travers les nuages, semblait avoir été poli à l'extrême au fil des années, constamment débarrassé de la moindre particule de saleté qui eût pu s'y déposer ; les murs, fraîchement crépis de blanc, étaient immaculés, vierges de toute trace noir qu'aurait déposé la pluie. J'étouffai un petit rire ; tout ceci était ridicule. Tous ces soi-disant soins octroyés à l'extérieur de cette maison de maître n'étaient dû que pour servir les apparences ; il ne faisait aucun doute que l'intérieur dût être immensément moins riche que cela. Au travers de carreaux brillants, au premier étage, je pouvais apercevoir plusieurs housses blanches recouvrir ce qui me semblait bien être des meubles de bois, en vue d'une vente prochaine. Des problèmes financiers ? Je ne savais pourquoi, mais cela ne m'aurait guère étonné. La famille Räfalnïr, si le nom sur l'entrée était bien le leur … Une famille bien égocentrique, qui ne devait supporter que l'on les montrât du doigt pour leur argent, dont la somme devait diminuer au fil des années. En cela, je trouvai la jeune demoiselle que j'étais venu accompagner bien différente. Elle ne m'avait guère semblé si narcissique que cela, malgré les agaçantes répliques qu'elle avait pu me dire. De plus, derrière cette façade effrontée qu'elle tenait farouchement, semblait se cacher une personnalité plus fragile. Selon moi, c'était une force ; ne pas laisser les autres voir nos faiblesses, afin qu'ils ne les exploitassent pas. Cependant, cette méthode avait très vite ses limites ; j'espérai pour elle qu'elle avait quelqu'un sur qui décharger le poids de ces cuisantes faiblesses qui semblaient tant lui donner de peine, autrement il était sûr qu'elle ne supportait guère longtemps leur poids. Un sourire naquit sur mon visage ; cette jeune fille me plaisait bien.
Levant la tête vers Auween, je la vis frapper avec une nervosité extrême à la porte ; une anxiété portée à son paroxysme, qui lui agitait son bras levé de tremblements incontrôlables. Son regard s'agita, sembla me chercher, et se retournant, se plongea dans mes prunelles.


* Je suis désolée, ma chère, mais vous devrez leur faire face, malgré vos hantises. Je ne fais pas partie de votre histoire, et reste donc où je le dois. Bonne chance. *

Mon regard, qui dut sensiblement s'emplir de désintérêt, se chargea à la place de mon Esprit de transmettre ces quelques mots. Auween parut alors démesurément plus anxieuse, et sursauta lorsqu'un léger bruit de loquet se fit. Se retournant, elle vit alors apparaître devant elle un homme, qui devait sûrement être son père. C'était un homme de haute stature pour un elfe, qui imposait un certain respect malgré son âge déjà relativement avancé ; ses traits tirés par la fatigue et le temps semblaient chargés d'une tristesse sans pareil. Cependant, le regard presque horrifié qu'il eut lorsqu'il aperçut sa fille m'indiqua de façon sûre que sa douleur n'avait en aucun cas été causée par la disparition de sa fille. Une curieuse haine semblait le lier à sa progéniture, et il ne m'avait encore jamais été donné d'en voir de telle.

* Arrête-toi ici. *

J'avais toujours détesté ces quelques imbéciles, qui parfois n'étaient pas aussi peu nombreux qu'ils le devaient, uniquement intéressés par l'idée de savoir quelque potin inédit qui les changeât de leur vie morne et inintéressante. Je les avais toujours haïs, et ce n'était pas aujourd'hui que j'allais devenir l'un de ceux que j'avais en horreur. Je reportai mon regard sur le pommeau de mon poignard, et entrepris de le détailler du regard. Les affaires des Räfalnïrs avaient commencé, et je n'avais pas à m'en informer. Etant un Drestis, je n'avais aucun lien avec eux, et je n'avais en aucun cas à m'octroyer le droit de m'immiscer dans leurs disputes, ni de les suivre avec cette sordide curiosité qui en animaient certains.
Cependant, malgré mon désir de rester à l'écart, quelques éclats de voix parvenaient à mes oreilles, et je fus finalement obligé de suivre plus ou moins leur acerbe conversation.


« Bonjour, Père, Mère … Puis-je entrer ? Cette position est légèrement inconfortable pour discuter après tant de temps. J'ai beaucoup de choses à vous dire. »

Cette réflexion sur l'intimité des Räfalnïrs que je m'étais faite était bien curieuse, et m'intrigua énormément. En temps normal, mon acerbité et ma perversité m'auraient poussé à écouter avec une attention malsaine leur conversation, à l'instar de ces idiots que je prétendais détester. J'en étais persuadé, le « moi nocturne » n'aurait certainement pas eu une telle attitude. C'était une preuve supplémentaire que je changeais effectivement selon le moi qui prenait possession de mon corps. Malgré les années qui me séparaient déjà de l'avènement de ce « dédoublement » si je pouvais le qualifier ainsi, je m'étonnais toujours autant des divergences que je constatais dans mon comportement et mon mode de pensée, selon la part de moi qui dominait à cet instant.

« Je ne suis pas là par plaisir mais parce que j'ai besoin d'informations. Croyez-moi, plus vous répondrez vite et plus je partirai vite. Vos vies pourront continuer sans moi comme jusqu'à présent et vous risquez, cette fois-ci, de ne jamais me revoir. Je suis bien contente qu'Ewan ne soit pas venu ; s'il vous avait vu me frapper, il n'aurait pas pu me contrôler. »

Je levai la tête avec curiosité ; ainsi, sa mère l'aurait frappée ? Je la vis sa main retenir celle de sa génitrice, un air courroucé imprimé sur le visage de cette dernière, qui semblait sur le point de craquer et de laisser s'évader sa colère. Ainsi donc, leurs rapports étaient plus compliqués encore que ce que j'avais pu imaginer. Mais cela ne me concernait en rien, et, soupirant à nouveau, je repartis instantanément dans mes réflexions.
Un bien curieux dédoublement que le mien, ne pensez-vous pas ? Cependant, je nuancerais cela en faisant remarquer qu'il s'agirait plus particulièrement d'une calme sauvagerie qui s'emparerait de moi lorsque je prenais mes fonctions d'assassin. Un état d'esprit bestial, qui me plongeait dans l'indifférence et la moquerie. Bien étrange, tout cela … Je me demandai d'où cela pouvait bien venir, ne connaissant aucun autre assassin ayant cette particularité. A moins que tous ne fissent preuve d'un immense talent de dissimulation, si grand que l'on eût pu le qualifier de théâtral, qui leur permettait de cacher la part « diurne » d'eux. Mais cela m'aurait étonné, et je me retrouvais unique avec cette spécialité.
Les éclats de voix continuaient de s'envenimer, s'amplifiaient, et je voyais se rassembler devant le portail de bois des passants de plus en plus nombreux. L'un d'eux apostropha même Auween en lui ordonnant sèchement de respecter leurs traditions. D'après ce que tous avaient dit, j'avais réussi à dégager de tout cela un vieux souvenir de légende, que l'on m'avait raconté durant mon enfant. Une sorte de prophétie qui assurait que les enfants nés par une nuit de laquelle la Lune était absente voueraient leur famille au néant, les maudissant jusqu'à leur mort à tous. Ainsi donc, cette coutume aberrante serait la raison de ce conflit ? Je fronçai le sourcil ; c'était parfaitement ridicule ! Quel parfait naïf pouvait encore croire à ces vieilles légendes urbaines datant des âges où tous croyaient purement et simplement tout ce qu'ils entendaient, sans chercher à déterminer le vrai pour en retirer le faux ? Je ne croyais plus cela possible.

« Merci, Père. Grâce à vous, je peux continuer ma quête du bonheur. »

J'en conclus à cette phrase que leur entretien était enfin terminé. Les échanges de paroles avaient été mouvementés, ponctués de cris de colère poussés par chacun des deux partis, et ce n'est pas sans violence que cela se termina ; en effet, j'entendais derrière le battant de bois claqué la mère d'Auween hurler de rage contre son mari. Cela n'aurait finalement pas été de tout repos pour la jeune fille, qui me rejoignit le pas traînant et la tête baissée.

« Je te remercie pour tout. Sans toi, je n'aurais pas pu venir ici et obtenir ce que je voulais. Je pense qu'en cherchant un Guide pour m'emmener à … je vais réfléchir cette nuit, je pense. Maintenant, il faut que je me repose. Je connais une auberge pas trop loin d'ici … mais … là … je … Où est-elle, déjà ? »

Les larmes déjà commençaient à perler à ses joues, et son souffle haletant hachait sa phrase en morceaux. Sans mot dire, je me levai de mon appui et commençai à me diriger vers l'auberge en question. Auween, le pas traînant, sur mes talons.



Je ne savais pourquoi je m'étais fait toutes ces réflexions hier. Mon « moi diurne » avait été beaucoup trop envahissant cette fois-ci, et en avait presque eu de la compassion pour cette jeune fille. Pourquoi avait-il préféré ne rien écouter de leur échange ? C'était là tout l'intérêt de l'avoir accompagné, que croyait-il ? Agacé, je passai un doigt sur la lame de mon poignard. Ce mode de pensée commençait à sérieusement m'agacer ; un jour, j'en étais sûr et certain, il m'empêcherait d'exécuter ma cible ! Cette nuit, par chance, je n'avais eu aucun problème à l'achever, et cet empoisonnant intrus n'était pas venu interférer.

* Encore heureux ! *

S'il lui venait l'idée folle de m'empêcher de faire mon travail correctement, il faudrait que je prisse quelques mesures adaptées pour me débarrasser de ce gêneur.

Qu'allais-je faire, aujourd'hui ? Cette journée encore allait être vide, du moins pour le temps que j'allais encore passer au contrôle de ce corps, avant que le diurne ne vînt sournoisement me subtiliser ma place. Une fois de plus, j'espérai de toutes mes forces que j'allais pouvoir rester un peu plus longtemps, avant que l'influence du meurtre ne s'effaçât pour laisser apparaître mon autre moi. Mais je le sentais, je n'allais pas résister longtemps avant d'être contraint de céder ma place. A nouveau.
Puis, je repensai à la jeune fille de la veille. Je passai ma langue sur mes lèvres. Elle avait perturbé ma journée d'hier, et m'avait distrait de mon ennuyeux quotidien. Pourquoi pas ?... L'Autre ne viendrait certainement pas me contredire, puisqu'il semblait enclin à l'aider. Alors pourquoi me priverais-je de ce plaisir ? Un nouveau jouet en perspective, et qui plus est semblait des plus distrayants … Quelques minutes à peine plus tard, j'étais devant l'auberge devant laquelle je l'avais raccompagnée la veille. Une curieuse coïncidence fit qu'à cet instant précis la jeune fille sortait justement de l'auberge ; elle se figea presque de surprise lorsqu'elle m'aperçut. Je devais certainement être la dernière personne qu'elle s'attendait à voir.


« Je … Je peux faire quelque chose pour toi ? Enfin … Qu'est-ce qui t'amène ici ? »

Une bien fâcheuse question qu'elle posait là … Je ne pouvais décemment pas lui expliquer qu'elle me semblait être un excellent passe-temps, et que je désirais en profiter un peu plus longtemps … Puis, je me rappelai soudainement qu'elle était à la recherche d'un Guide. Improvisation, sois efficace …

**J'avais cru comprendre que tu cherchais un Guide pour t'accompagner sur la route.**

Par chance, mon esprit gardait encore en mémoire quelques souvenirs qui m'étaient utiles. Notamment l'existence d'une certaine personne. Fynia. La jeune femme rencontrée quelques jours plus tôt au bord de la Cascade des Anciens. Elle me semblait être la personne idéale pour un tel périple. Et j'étais étonnamment sûr que savoir où la trouver. A l'endroit de notre rencontre.

**Je connais une personne qui serait excellente pour un tel voyage. Si tu veux bien me suivre.**

[Tu commences à te demander s'il est tout seul dans sa tête ? Moi aussi. xD]
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QA ANNULÉE POUR CAUSE DE DÉSENGAGEMENTS INTEMPESTIFS.
Je la recommencerai plus tard. Pour le moment, je me désengage donc, ainsi que les autres joueurs.
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