Quelle journée magnifique ! Gaby avait quand même une pointe de tristesse en pensant qu’elle devrait attendre un an avant que la neige revienne. Mais après tout, maintenant elle avait Elyncia dans sa vie, et elle valait largement toute la neige du monde. Elyncia était un rayon de soleil qui la réchauffait continuellement, que chaque fibre de son être aimait. C’était une vraie perle et jamais, O grand jamais, elle ferait quelque chose pour la perdre. Gabrielle n’avait jamais été aussi heureusement, enfin pas depuis la mort de Nicolas. Elle aurait tellement aimé qu’il soit là pour voir comment elle avait changé et comment elle vivait dans le bonheur. Elle aurait aimé aussi que son père soit encore vivant mais après tout, on ne pouvait pas tout avoir dans la vie. Elle avait sa maman, Elyncia, les zélotes ..

Elle marchait tranquillement près du port, regardant l'horizon et les reflets du soleil sur l’océan. Comme elle aimerait visiter Azthia, partir d’ici. Mais hélas sa profession actuelle l’en empêchait. Mais un jour, elle irait à Silmarie, la ville de ses ancêtres. Oui un jour, elle irait. Elle soupira devant le temps que cela prendrait avant de réaliser son rêve.

« La méduse » était le nom du navire qu’actuellement elle observait. D’après les matelots présents sur le pont, un certain Chaum’arey en était le capitaine. L’elfe espéra pour eux que leur voyage se passera bien et elle enviait leur chance de pouvoir partir comme cela à l’aventure. Elle s’assit sur un rondin devant le bâtiment et ferma les yeux. Le vent marin vint soulever ses longs cheveux violets, les senteurs de sel vinrent titiller ses narines et les embruns éclaboussèrent légèrement son visage. Les mouettes volèrent autours d’eux, leurs cris résonants dans ses oreilles. Elle imaginait qu’elle était un oiseau, déployant ses ailes, pour seul but de traverser l’océan. Sans contrainte, ni règles, libre. En ce moment, elle avait envi plus que jamais d’être libre. Aussi libre que l’était le détraqué qu’elle avait un jour rencontré et avec qui elle avait été jetée en dehors de la ville. Elle avait souvent pensé à la désertion mais elle ne pouvait pas faire cela à sa mère, puis elle devait toujours rechercher qui était son père. Mais ce n’est pas parce qu’elle n’avait pas concrétisé ce projet qu’elle n’en rêvait pas. Il y avait aussi le paramètre qu’elle n’était plus seule, qu’il y avait quelqu’un dans sa vie. Elle ne pourrait jamais quitter Elyncia, c’était au dessus de ses forces. Alors elle prenait sur elle, même derrière ses idées folles, elle adorait ce qu’elle faisait, œuvre pour sa cité d’accueille, pour sa patrie.

Elle entendit des pas derrière elle. Un bel homme s’approcha d’elle, un sourire sur les lèvres. Elle ouvra les yeux pour l’observer. Elle plissa les yeux, méfiante. Il avait de longs cheveux noirs, c’était la première qu’on remarquait chez lui. A ce moment, elle ignorait, qu’à cause de lui, elle allait bafouer tous ses principes.

-Excusez moi mademoiselle …

Quelle plaisante sensation que celle du travail accompli ! Quand l’homme que l’on devait exécuter ne foulait plus cette terre, et que par un bel après midi, on se dirige vers une taverne pour se désaltérer sur une terrasse ensoleillée en regardant les mouettes décrire des arabesques dans le ciel salin… Voilà ce que ressentait Yalissan à l’instant, alors qu’il marchait à grandes enjambées dans le port.
Par habitude, il regardait les gens qu’il croisait, et s’amusait à trouver leur activité ou leur caractère grâce à ses observations : le physique, la facture des habits, la gestuelle ou la façon de s’exprimer ; beaucoup de petits détails qu’il s’amusait à détecter, et qui lors d’une mission « diplomatique » peuvent faire une grande différence. Ce petit jeu lui permettait donc de joindre l'utile à l'agréable en s'entraînant à affiner ses capacités d'observation.
Après avoir identifié un forgeron, un nobliau perdu, un voleur à la tire (qu’il prit soin d’esquiver), et un rôdeur du Nord, l’assassin s’apprêtait à rentrer dans une taverne proche quand son instinct lui fit se retourner. Deux instincts plus précisément.

Son instinct masculin lui fit immédiatement remarquer la jeune femme qui marchait d’un air pensif. Sa peau et ses cheveux, d’une couleur violette peu commune, aurait déjà suffi à la rendre peu discrète, tout comme ses oreilles en pointe, ou encore sa grande beauté, mais ce fut encore autre chose qui retint l’attention de Yalissan. S’agissait il de la force d’esprit, ou la volonté qu’il sentait émaner d’elle ? Ou quelque chose de plus subtil, de complètement différent ? Il n’aurait su la définir ; néanmoins, il se sentait attiré par cette inconnue comme un papillon ne peut s’empêcher de se diriger vers la lumière.
Son instinct d’assassin le poussa à regarder derrière la jeune femme, et retint son attention sur un des passants en particulier. Il sourit en reconnaissant instantanément en l’homme un assassin de profession ; ce sourire devint mi-figue mi-raisin quant il comprit que la cible était la jeune demi elfe qui venait de s’asseoir sur un rondin devant un navire imposant. Prenant une décision, Yalissan se dirigea vers celle-ci.
Alors qu’il s’approchait, elle releva la tête et l’observa avec méfiance. Il ne puit s’empêcher de penser qu’elle était encore plus belle de près. Un léger sourire aux lèvres, il l’aborda :

« Excusez-moi mademoiselle, mais je crains que vous ne soyez en ce moment même suivie par un individu qui ne vous veut sans doute pas que du bien. Non, ne vous retournez pas ! » prévint-il alors qu’elle tournait la tête vers l’homme qui s’était assit non loin de là. « Levez-vous et suivez-moi. » Voyant que la femme ne faisait mine de se lever, son sourire s’élargit.
« Entre être suivi par un inconnu et suivre un inconnu, n’est il pas plus excitant d’être le chasseur et non la proie ? »

Ces mots parurent la convaincre, car elle emboîta le pas à l’assassin. Celui-ci s’amusait grandement de la situation. Ils marchèrent pendant quelques minutes jusqu’au bout du port, tandis que l’homme les suivait à une allure respectable ; Yalissan ne put s’empêcher de saluer sa discrétion. Cependant, assassin lui-même, il n’était pas dupe.
Il bifurqua pour une ruelle qui s’enfonçait vers le centre ville, et fit signe à la demi elfe de se mettre à l’écart. Puis il se mit en position au coin du mur, et tendit l’oreille.

Il savait qu’il s’apprêtait à commettre un acte non seulement réprouvé par la loi – dont il n’avait cure – mais également par la morale des assassins ; on n’interfère jamais dans le contrat d’un de ses collègues, encore moins agresse-t-on l’un d’eux sans sommation ni souci de défendre sa vie. Cependant Yalissan était d’humeur à braver les interdits, et quoi que l’homme tenterait à l’encontre de la jeune femme que le destin avait pour une raison inconnue mise sur son chemin, il n’avait pas envie que cela eut lieu.
Un bruit de pas feutrés et d’une respiration mesurée parvinrent aux oreilles de Yalissan dans le calme de la ruelle. Silencieusement, il dégaina une dague, et quand l’homme passa le tournant, il l’assaillit avec la vivacité d’un serpent. Seuls les réflexes prodigieux de l’assassin firent que la dague visant le cœur se planta dans l’épaule quand il tenta d’esquiver l’assaut ; lâchant l’arme, Yalissan dégaina sa deuxième lame et de la main gauche lui trancha la gorge avant qu’il n’aie pu riposter.
Sans regarder la jeune femme, dont il sentait le regard brûlant sur lui, il essuya ses lames et les rangea, puis dissimula le corps derrière un banc sous un porche. Enfin il se retourna et adressa un sourire ironique et provocateur à la jeune femme qui n’avait pas encore prononcé un mot.

« Nous ferions sans doute mieux de nous éloigner de cet endroit ; je crois avoir déjà fait mieux en matière de dissimulation du corps ! A moins que vous ne comptiez me dénoncer aux autorités, puis-je vous offrir un verre ? »

[Désolé pour le retard :/ Si quoi que ce soit dans le post te gêne, n'hésite pas à me le dire, et j'éditerais ]

« Excusez-moi mademoiselle, mais je crains que vous ne soyez en ce moment même suivie par un individu qui ne vous veut sans doute pas que du bien. Non, ne vous retournez pas ! »

Non elle ne se retournerait pas, elle n’était pas complètement stupide. Enfin si un peu quand même car elle était entrain d’écouter et de croire un parfait inconnu.

« Levez-vous et suivez-moi. »

Alors elle se leva et le suivit. Toujours très malin de sa part.

« Entre être suivi par un inconnu et suivre un inconnu, n’est il pas plus excitant d’être le chasseur et non la proie ? »

Chaque personne avait sa propre définition de ce qu’était quelque chose d’excitant et traquer n’en faisait pas parti de siennes mais bon comme dans ce cas là elle n’avait pas vraiment le choix, alors pourquoi pas essayer ?

« Nous ferions sans doute mieux de nous éloigner de cet endroit ; je crois avoir déjà fait mieux en matière de dissimulation du corps ! A moins que vous ne comptiez me dénoncer aux autorités, puis-je vous offrir un verre ? »

Voila, elle avait donc suivi un parfait inconnu, s’être fait guider par lui, l’avait vu tuer celui qui à la base voulait peut être
l’assassiner, essuyer ses lames sanglantes sur son cadavre et monsieur lui offrait un verre. Normal. Voila une journée tout à fait normale. Au moins, si parfois elle se plaignait de la morosité du quotidien, cela la changeait de sa routine tranquille. Et puis tout aussi normal, elle accepta son invitation, sans penser une seule seconde à le dénoncer aux autorités, qui au passage elle représentait.

-Venez, je connais une auberge sympa, pas très loin d’ici.

Cette fois-ci, c’était elle qui passa devant pour le guider lui.

Arrivée là-bas, elle s’assit à table près du comptoir. Une fois installée, elle se permit enfin de détailler son sauveur. Il avait des cheveux d’un noir intense qui lui arrivait aux épaules, puis de magnifiques yeux bleus aussi profond qu’une nuit étoilée. Il n’était pas si grand que cela, mais cela ne l’empêchait pas de paraitre souple et musclé, et aussi il était très svelte. Ah de plus, il était vraiment très agréable à regarder, ce qui n’était pas déplaisant pour la zélote.

Lorsqu’ils se firent servir leur commande, elle engagea la conversation :

-Et bien, déjà merci pour m’avoir aidée et accessoirement sauvée la vie. Puis-je vous demander comment saviez-vous qu’il voulait forcément me tuer ? Puis aussi, qui êtes-vous et comment vous appelez-vous ? Désolée d'être si direct mais la situation m'intrigue .. ainsi que vous-même

En prononçant ses mots elle avait gardé son éternel sourire aux lèvres, un poil charmeur puis elle saisit son verre de liqueur de rose pour le refroidir. Une fois celui-ci bien frais, elle l’avala cul-sec.

[HS : Ch'est parfait, j'espère que le mien ira aussi ]

-C’est un très bon instinct alors, disait Gabrielle en riant, je serais bien curieuse de connaitre le métier que vous exercez pour en avoir autant… Moi personnellement je suis Zélote et je me nomme Gabrielle, enchantée, on peut le dire, de vous avoir rencontré. Au fait, j'y pense, on peut se tutoyer non ?

La jeune elfe, qui avait au début de sa phrase regardait la mer, se tourna vers son interlocuteur et remarqua enfin son sourire. C’était de ces sourires qui vous donnez envie de les embrasser, il était principalement charmeur mais avec une pointe de moquerie et de franchise. Bien au contraire de vexer, il donnait envie de sourire et de continuer cette bien agréable conversation. Gabrielle passa la main dans ses cheveux pour les recoiffer à peu près convenable et elle aussi sortit son plus beau sourire (digne d’une pub de dentifrice). Lorsqu’un serveur passa, elle recommanda un vers pour elle et son original sauveur.

-Alors dis moi, que fais-tu dans la vie ?

Gaby le regarda dans les yeux en posant cette question. En attendant une réponse, elle en profita pour regarder le ciel, qui était pour une fois d’un bleu limpide. Pas un seul petit nuage pour venir enlaidir le tableau, non aucun. Une légère brise venant de la mer se leva et vint caresser sa peau. Gaby ferma les yeux pour mieux humer la délicieuse senteur des embruns apportée par le vent. Que demander de plus ? Elle buvait un verre avec un charmant jeune homme, le soleil brillait, et pouvait faire ce qu’elle voulait chez elle puisque sa compagne était partie. Tout ? Peut être pas tout … Elyncia, partit loin, lui manquait énormément certes mais dès que Yalissan se mettait à parler, elle était entièrement chassée de son esprit, comme si Gaby était redevenue une fringante célibataire ...

Une fringante célibataire ? Gabrielle se rendit alors compte de la situation, et en regardant Yalissan avec des regrets évidents elle ne lui laissa pas le temps de répondre.

-Excuse moi, je dois y aller.

Alors elle se leva et partit tête baissé.

[HS : Sorry mais je dois me désengagée ^^ à cause de demain :/ fin' je clos le sujet quoi On reprendra en été ]