Heyo ! Bon voilà je ne savais pas trop quoi faire de certaines de mes journées et comme lire des docs commence à me gonfler sévère, je me suis dit qu’il serait temps de faire autre chose, mais quelque chose de constructif. Alors je vais essayer de me lancer dans des chroniques/critiques de choses et d’autres sur lesquels j’aurais pu tomber par hasard et qui vaudrait ou non le coup de s’y attarder.
Si c’est la première fois que je fais ça sur Azthia, ce n’est pas le cas sur d’autres forums et comme ça avait l’air de plaire aux membres, je me dis que ça pourrait être sympa de reproduire ça ici.
Bref, aujourd’hui, nous allons parler d’un jeu qui a été une véritable surprise pour moi et qui m’a vraiment redonné espoir dans le jeu-vidéo quand l’industrie commençait à casualiser ce domaine avec l’arrivé des consoles nextGen qui ont fait selon-moi, plus de mal que de bien dans le monde vidéo-ludique en ne proposant que des jeux au gameplay réchauffé… du vu et revu.
Mais face aux jeux-vidéo médiocres se dressent des hommes qui ont la même passion que celle qui est né chez moi à l’âge de 3-4 ans (je suis né avec une manette de megadrive dans la main, que voulez-vous) : les développeurs indépendants.
Qui n’a pas entendu parler de FrozenBytes (Trine, Trine 2, Shadowground Survivor) ou bien Playdead (LIMBO) ? En effet, ces studios commencent à se faire un nom grâce à leurs jeux novateurs et intelligents et parmi ces jeux se trouve une perle, un jeu qui est ma fois plutôt méconnu malgré sa distribution sur des plateformes comme PSN, Xbox Live ou même Steam. Je veux parler de Braid, un jeux mêlant jeu de plateforme classique avec le puzzle-game. Mais avant de rentrer un peu plus en détail sur le gameplay exceptionnel de ce jeu, un peu d’histoire.
Les origines de Braid :Le papa de Braid est Jonathan Blow, game designer et développeur de jeux vidéo que le magazine Edge considère comme l’un des 25 (le septième en fait) héro de l’industrie du jeu vidéo en 2008. Inspiré des jeux retro qui ont bercé son enfance (tout comme moi) Jonathan commence à travailler sur son premier projet en tant que freelance, Braid. L’idée germe dans l’esprit de Blow après un voyage en Thaïlande en décembre 2004 mais son travail sur la première version, comportant les 6 mondes du jeu et les puzzles définitifs, ne commence qu’en avril 2005 et se termine en décembre de cette même année. En 2006, il le présente à l’Independent Games Festival qu’il remporte dans la catégorie « Innovation in Game-design » alors qu’il continue à améliorer les graphisme du jeu initialement prévu pour le Xbox Live Arcade en faisant appel à David Hellman, se préparant à le porter sur Windows et Macintoch, mais aussi sur PSN.
Braid sort sur le Xbox Live Arcade en 2008 et réalisera 50 000 ventes rien que la première semaine après sa sortie, ce qui encouragera un portage sur le PSN en novembre 2009, après le développement de la version PC et de la version Mac, suivies plus tard de la version Gnu/Linux en l’incluant dans le second Humble Indie Bundle dont le premier bundle avait fait connaitre des jeux tels qu’Aquaria et World of Goo.
Jonathan Blow
Maintenant que vous en savez un peu sur sa création et son historique, voyons pourquoi ce jeu est considéré comme l’un des meilleurs jeux de l’année 2008.
Le contexte :Dans Braid, nous suivons Tim, un brave gars tout à fait banal qui cherche néanmoins à sauver une princesse des griffes d’un « horrible et terrible monstre » à travers 6 mondes remplis de plateformes et se terminant tous par un château. Oui je vois vos sourire en coin en disant « Hey, mais c’est Mario ton truc ». Certes, Blow dit lui-même s’être inspirer du plombier de Nintendo pour les bases du background et de son gameplay, mais Braid ne s’arrête pas à cette simple imitation, loin de là. Il s’agit uniquement de clins d’œil peu discrets au jeu de Nintendo mais le gameplay de Braid reste bien différent de celui de Super Mario Bros.
Un petit clin d'oeil à Mario Bros !
En effet Braid ne se limite pas à n’être qu’un simple jeu de plateforme. Blow nous offre des éléments de gameplay plus complexe : le but pour pouvoir sauver la princesse est de réunir des pièces de puzzle pour le reconstituer ensuite (1 par monde) et pour ce faire, il faudra résoudre des énigmes basé sur le temps, car c’est là toute la force et l’intérêt de gameplay : le contrôle de l’espace-temps.
Maintenant qu'on a récupérer les pièces, à nous de les assembler !
Tim est capable de remonter le temps (puis ensuite de le ralentir grâce à un anneau) et devra se servir de ce pouvoir pour passer les obstacles qui lui barreront la route. Il faut savoir aussi que chaque monde possède ses propres règles. Par exemple, dans le monde 2 (qui est en fait le trois, et non ce n’est pas un spoil), certains objets ne sont pas soumis au retour dans le temps. Dans d’autre monde, les choses avance et recule en fonction de la direction de Tim ou encore, il peut créer un double de lui en remontant le temps, lui permettant d’être à deux endroits au même moment. Bref, vous l’aurez surement compris, les possibilités d’énigmes basées sur ce système sont nombreuses et Blow ne s’est pas gêné pour nous concocter de véritables casse-têtes, et rien que pour ça, ce jeu mérite le coup d’œil. Mais s’il n’y avait que ça… car Braid, c’est aussi une histoire qui m’a laissé sur le cul.
Grâce à son super anneau, Tim ralentit les boules de feu !
Ce qui suit révèle beaucoup de choses sur l’histoire du jeu. SI vous souhaitez découvrir ça lors de votre expérience de jeu, alors ne lisez pas le Spoiler.
- Spoiler:
L’histoire possède de multiples sens de lecture aussi complexes que les énigmes à résoudre. La trame narrative est basée sur des livres qu’on découvre au fur et à mesure des niveaux et qui racontent les déboires de notre anti-héro avec la princesse, car son Idylle avec elle n’est pas tout rose, bien au contraire. On découvre que Tim est en fait quelqu’un de plutôt égoïste et que ses sentiments et ses désirs lui ont fait faire des erreurs dans sa relation avec la princesse et qu’il voudrait essayer de réparer ça, d’arranger les choses. On peut voir ça comme une sorte de repenti de Tim qui exprime sa frustration et sa tristesse face à une situation qu’il ne maitrise pas. Seulement voilà, c’est encore se voiler la face.
Les fameux livres qui vous racontent l'histoire
La toute fin nous révèle en fait le véritable sens de leur relation et on découvre qu’en fait, Tim n’a rien d’un héros vaillant et que ce rôle revient en fait au terrible monstre qui « persécute » sa dulcinée car s’il y a bien quelqu’un qu’elle doit fuir, c’est bien Tim. En effet, l’obsession du jeune homme devient rapidement quelque chose de vraiment malsain et bien vite, on se rend compte qu’il est le gros vicelard de l’affaire.
Enfin, en finissant le jeu en récupérant toutes les étoiles, disséminées dans le jeux (dans des endroits quasi inaccessible bien sûr), et grâce à quelque bouquins cachés on se rend compte qu’il peut aussi s’agir de l’histoire de la création de la première bombe nucléaire (Le projet Manhattan).
En fin de compte :Braid est un jeu à l’univers poétique et foutrement contemplatif, dont l’intelligence tient du génie grâce à ses fausses pistes sur le dénouement de l’histoire, adoptant un discours philosophique sur la beauté et la laideur du genre humain, que ce soit par ce que l’on peut ressentir, ou par ce que l’on peut construire ou détruire, ou construire pour détruire au final.
On ne peut que regretter qu’il ne soit pas très long (une dizaine d’heures de jeu) mais au final, on en ressort grandi, plus mûr, ou alors plus triste car après tout, Braid n’est pas une partie de plaisir si ce n’est son gameplay rafraichissant tout en reprenant des concepts vieux de plus de 20 ans, ou encore sa bande son vraiment magnifique et sa patte graphique spéciale mais impressionnante qui fait naître en nous un sentiment de profonde nostalgie.
Un jeu que je vous recommande très chaudement.
