Le monde des humains était un royaume qu'elle avait oublié de fouler depuis bien des années. Leurs joies, leurs peines, rien de tout cela ne pouvait désormais l'effleurer elle, la belle déesse Amazone que toutes avaient pourtant oubliées à la faveur de Diane. Peste soit-elle d'avoir choisi les humains plutôt que la divinité car séparées à jamais, les deux sœurs se devaient une guerre éternelle désormais. Les humains avaient trahi l'ancien pacte. Ils avaient rompus leur chaine et brisés leur liens. Ils étaient désormais libre d'un destin qui l'espace d'une minute, avait échappé aux divins. La loi des dieux n'était plus. Dieux et humains se mêleraient bientôt dans le sang car la guerre que tu as provoqué ma chère Diane sera bientôt à tes portes et l'enfant qui te porte ne parviendra pas à l'arrêter sans sacrifice.

« Le monde des hommes est révolu. »

Une silhouette descendait des cieux sans que personne ne la remarque. Une arrivée discrète pour une déesse des moins connues, Travia n'avait de toute façon pas l'intention de pardonner. Le pardon était pour les faibles, Diane en faisait désormais partie.

« Cette guerre sera la fin. »

Des paroles qu'elle ne cessait de se répéter en descendant. Lorsque ses pieds nus foulèrent le sol si rugueux du monde des hommes, la belle déesse n'avait plus rien d'une femme. Enfant tout au plus âgée d'une dizaine d'années, à l'image de Diane, ses longs cheveux d'ébène encadraient un visage de neige couronné de deux émeraudes. Une robe immaculée, quelques bracelets de breloques cerclant ses fines chevilles, et la petite était fin prête. Sa guerre allait commencer.
Le pacte était rompu.
Bientôt, le temps des hommes serait révolu et celui des dieux, Ô combien puissants, serait de retour.

Les hommes avaient trahi.
La punition venait.
La petite fille avança dans la forêt que jadis humaine, elle avait foulé. Ses pieds nus au contact du sol frais où l'herbe grasse renaissait éveillèrent en elle des sensations jusqu'alors perdues. Comme Diane, sa jumelle avait eut tendance à conserver bien plus que son humanité. Malgré les apparences, une multitude de sentiments perlaient chez la demoiselle.

Le mal était partout, sans doutes mais le mal était attiré par les âmes frêles.
Un Soumis évadé, une Amazone à ses trousses, rien de bien intéressant, si ce n'est quand le Soumis en question prend la petite fille en otage et que l'Amazone à ses trousses se retrouve à faire un choix cruel.

[ Je te laisse répondre jusqu'au moment où tu arrives devant cette scène. Le Soumis tient la petite fille de sorte qu'elle lui sert de bouclier. Tu es l'Amazone qui est censée le ramener mort ou vif à Muria. ]

La petite fille mit un certain temps à réagir comme si au fond, tout cela ne la concernait pas à moins qu'en fait, elle ne soit juste simple d'esprit. Lorsqu'elle sembla prendre conscience de ce qui l'entourait, ses yeux se posèrent instinctivement sur l'Amazone sans un mot. Et alors Travia se mit à réfléchir. Cette jeune femme, qui qu'elle soit, semblait suffisamment bête pour croire le cœur des hommes si faible et pensait visiblement qu'il lui obéirait. La jeune déesse se dit qu'elle serait donc la personne parfaite pour remplir sa mission.
Car le temps des hommes était révolu désormais.
Ombre parmi les ombres, cœur défaillant s'opposant au divin. Ils avaient pris les armes contre Azael, prenant ainsi les armes contre chacun d'entre eux. Ils avaient posé la main sur un dieu, le jugeant, expiant ses fautes. Impardonnable. Insoutenable.
Diane avait trahi.
Esra avait trahi.
Silmaria avait trahi.
Alors Travia trahirait à son tour. Pour tuer le cœur gangréné de cette race inférieure, elle ferait déferler sur la cité de sa jumelle les pires horreurs. Elle userait le cœur des hommes jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. Les dieux auraient leur vengeance, l'éternité la leur accorderait. Créatures éphémères … ton heure viendra.

Elle sentit un mouvement sur la gauche, plus loin, au nord, puis à l'est. La jeune femme n'avait pas menti mais la partie en serait déséquilibrée. Ils ne méritaient aucune clémence. Travia n'eut pas besoin de se concentrer, la première Amazone se prit le pied dans une racine naissante, la seconde tomba au fond d'un ravin peu profond mais dont elle ne pourrait sortir seule et la dernière, la déesse en oublia même ce qu'elle lui avait réservé mais peu importait, le principal était qu'ils seraient seuls. Tous les trois.

Tandis qu'elle jouait avec le destin, l'homme qui la maintenait, et qu'elle avait totalement oublié, glissa sous sa gorge une lame effilée. Quel idiot … les dieux ne peuvent mourir de la main des hommes. Quoi qu'il en soit, cela rendait la chose d'autant plus drôle.

« Sale garce, tu vas faire quoi maintenant hein ? » ricana-t-il.

Encore plus stupide que répugnant songea la déesse. Elle ne bougea pas, se contentant simplement d'ajouter d'un ton neutre à faire froid dans le dos vu la situation :

« Elles ne viendront pas t'aider » à ton attention.

Le ton de sa voix ne trahissait aucune peur. Ses yeux ne trahissaient pas le moindre effroi. Cette petite faisait froid dans le dos n'est-ce-pas ?

« Tu es seule » ajouta-t-elle comme pour te tester.

Car Travia te testait, ni plus ni moins. L'homme grommela quelque chose comme pour la faire taire, mais bien loin de se taire, la gamine ajouta d'un ton acerbe :

« Ce n'est qu'un humain, tue-le. »

Flipante.
A présent, même le Soumis commençait à prendre peur mais malgré tout, elle était le seul bouclier humain qu'il pouvait avoir sous la main alors il raffermit sa prise sans un mot. Ni pour lui, ni pour toi, en gros, voilà ce que traduisait son comportement.

« Ben alors, t'attends quoi ? »
Ce même ton neutre, ce même manque de sentiment.

Visiblement, tu étais seule dans l'arène et visiblement, tu ne pouvais pas laisser mourir cette enfant, toute aussi agaçante et mal élevée soit-elle ! Le Soumis était armé, impossible de le tuer sans qu'il ne la blesse voire ne la tue … Peut-être reviendrait-il à la raison avec d'autres arguments ? Si au moins il pouvait relâcher sa prise ou montrer ne serait-ce qu'une faiblesse ? Et si la petite était la clé ? A parler comme elle le faisait, peut-être pouvais-tu en jouer pour déstabiliser l'homme et le tuer ensuite ?

[ Attention à ne pas faire de méta gaming ^^ ]

Le ton ne surprit pas l'enfant, pas le moins du monde. En réalité, aussi étrange cela soit-il, l'enfant semblait dans un autre monde. Elle posa un regard vide d'émotion sur toi et un sourire malsain se peint sur ses lèvres. Tu avais deviné sa nature ? Aucune chance, les êtres vivants, humains ou animaux, n'avaient aucune idée de l'apparence des dieux. Ils craignaient des figures, des statues mais ignoraient tout de ce qui les attendaient. Dans ce monde façonné par les dieux, les hommes n'étaient que des pions, rien de plus que des pièces d'un échiquier géant. Le sourire disparu aussi vite qu'il était apparu sur ses lèvres d'enfant et elle se contenta de répondre, sur le même ton que le tien :

« Je croyais que vous deviez me sauver ? »

Quelle petite sotte cette humaine. Que croyait-elle ? Que les dieux se mêlaient aux pauvres créatures de bas étage ? Aucune chance. Elle n'était là que pour Diane, pour la ramener sur le droit chemin et pour finir, pour se venger. Diane avait détruit le peu de choses que la mort leur avait offert et désormais incarnée dans le corps de cette petite peste de Jelenna, elle lui volait à présent tout ce que l'éternel pouvait offrir. Ne pouvant l'atteindre directement, elle comptait bien se servir de cette âme servante pour parvenir à ses fins.

La petite fille suivit avec un intérêt non dissimulé ton monologue.

« Les Amazones ne laissent jamais un homme quittait leur nid, sois-en conscient » se contenta de répondre la petite demoiselle avant d'ajouter d'un ton plus tranchant, visiblement lasse de ce discours sans fondement, « Tu me sembles bien présomptueuse petite abeille, est-ce parce que tu lui es supérieure avec ton arc ? »

La petite fille ne bougea pas, pourtant, sans même qu'elle n'ai à esquisser un mouvement, l'arc que tu tenais dans les mains prit soudainement feu. Sans rien pouvoir faire, tu le lâchais déjà sous l'emprise de la peur passagère ou de la surprise qu'avait pu engendrer cette vision avant de te rendre compte qu'une fois au sol, il était intact. Une liane sortit de nulle part la cloua littéralement au sol tandis que l'enfant, décidément bien trop étrange pour n'être qu'une enfant ajoutait :

« Maintenant, sauve-moi. »

Le jeu n'en valait la chandelle que si cette Amazone avait le cœur pur. Plus le cœur était pur, plus Diane souffrirait. Plus elle serait heureuse.

« Sauve moi » sa voix prit soudain une tournure étrange, supplication pour être exacte. Son regard se fit également attristé, l'ombre d'un instant, on aurait dit Jelenna, la petite princesse Amazone.

Alors Amazone, il était temps de libérer cette enfant, même si elle était une peste. A tes pieds, une lame brilla soudain, comme par magie. La dague, petite et fine, pouvait faire de gros dégâts vu comment elle était aiguisée, il ne tenait qu'à toi de t'en servir à bon escient.

[ Le but du jeu est de tuer le Soumis, je te laisse gérer jusqu'au moment où tu t'apprêtes à lui asséner le coup fatal, je reprendrais à partir de là ]

La petite fille plongeait son regard sur toi, comme si elle voulait tout savoir de toi, comme si quelque part, elle cherchait à percer cette couche de protection que tu avais mis tant de temps à forger autour de ton âme. A croire qu'elle voulait te dévorer toute entière ! Lorsqu'elle remarqua ton mouvement, elle se dégagea avec souplesse de l'étreinte de l'homme comme si cela n'avait été qu'une grande mascarade mais dans la vitesse de l'action, tu n'avais rien pu voir de tout cela, tout au plus avais-tu cru l'avoir poussée sur le côté. Bien loin de là cette idée, la jeune fille avait esquissé au dernier moment un pas de côté et observait désormais la scène d'un air satisfait. L'homme tenta de se débattre sous toi mais il en fut incapable. Comme si quelque chose lui avait volé toute sa force.
Quelqu'un.
La petite fille le regardait avec insistance si bien qu'avant de pousser son dernier cri, il eut la cruelle impression que cette gamine était la cause de sa perte. Il avait pourtant tout prévu, tout. La fuite, la sortie dans la forêt, et pour finir, il avait même imaginé la vie qu'il aurait après. Le futur, voilà à quoi il aspirait. Il n'avait pas fait exprès après tout ! Il pensait que cette fille était consentante, ce n'était pas de sa faute … Après tout …

Le sang éclaboussa l'herbe verte qui se teinta d'une couleur rougeâtre. La petite fille n'en sembla pas pour autant perturbée. Au contraire, elle s'approcha de l'homme et observa méthodiquement la plaie, n'hésitant pas pour confirmer ses thèses à toucher le cadavre.

« Il est mort » se contenta-t-elle d'énoncer comme si l'évidence même ne s'imposait pas.

La petite demoiselle délaissa le cadavre comme s'il n'était plus rien qu'un nuisible et l'instant suivant elle te tendit la main, t'aidant à te relever comme si elle avait eut la force d'un adulte coulant dans ses frêles bras. Alors qu'elle t'écartait de ce qu'il restait du Soumis, le corps de ce dernier prit feu et se calcina dans une odeur horrible de chair brûlée et de sang séché. La demoiselle ne sembla pas du tout s'en inquiéter. Tandis qu'elle te regardait, te dévisageant plus qu'autre chose, elle s'abstint de te parler. Comme si elle voulait te dévorer …

Elle avait sa proie, elle avait celle qui, de l'intérieur, trahirait Diane et la ramènerait à la raison. Ou la tuerait. Diane avait trahi, Diane avait failli, elle l'avait trahi elle, sa propre sœur, son propre sang. Car elle était morte pour Elle, à cause d'Elle ! Et aujourd'hui, le dernier royaume de l'immortalité allait lui fermer ses portes, par sa faute. Non ! Elle ne pouvait laisser faire cela …

« Tu as bien combattu », étrange façon que de remercier la personne qui venait de vous sauver …

Mais cette enfant était étrange.
Enfant ? Es-tu bien sur de ce que tu vois ? Car le corps de l'enfant cédait déjà sa place à celui d'une magnifique jeune femme aux cheveux noir de jais et aux yeux noisette. Âgée de la vingtaine, sa peau blanche ressortait sous ses longs cheveux lisses et soyeux. Ses yeux quant à eux, ne te quittaient pas. De longues minutes passèrent avant qu'elle n'ouvre la bouche. Car elle était une déesse, elle était l'être supérieure et tu n'étais rien d'autre qu'un pion dans son jeu.

« Tu vas me servir » déclara-t-elle d'un ton qui n'admettait pas la réplique.

[ Tu peux poser toutes les questions que tu veux et tu es libre et réagir comme tu le souhaites ^^ ]

Elle allait la servir.
Elle serait l'instrument de sa vengeance. Non, l'instrument qui lui permettrait de remettre Diane dans le droit chemin, de la ramener à elle. Le dernier espoir.
Si cela ne marchait pas, elle serait la main qui volerait la vie de sa jumelle.
Oui, car les dieux en avaient décidé ainsi. Une seule peut vivre. Une seule peut demeurer.

Oui, elle allait la servir, car telle était sa volonté.
Les proies ne parlent pas, ne contredisent pas, elles obéissent n'est-ce-pas ? Celle-là était pareil, elle obéirait. Elle exécuterait ses ordres et le moment venu, mourait en paix. Car il ne fallait laisser aucune trace, quoi que … Si Diane refusait la raison, Travia préférait encore qu'elle se sente trahie, dépossédée, comme elle même l'avait été. Qu'une Amazone, sang de son sang la tue. Qu'elle souffre. Mais si elle revenait près d'elle, alors tout serait pardonné, tout, absolument tout et cette idiote pourrait mourir ou vivre, personne ne la croirait de toute façon.

La réponse fut cinglante si bien que la belle posa sur toi un regard étonné.
Elle n'avait pas prévu qu'on puisse lui dire non, pire, ce n'était pas concevable à son sens. Pour qui te prenais-tu misérable créature ? Elle écouta sans broncher, son regard se muant petit à petit en quelque chose de menaçant, de terrible, comme si la colère du monde grondait dans ses prunelles. Elle ne tiqua pas, attendant que tu ai fini. Seul son regard témoignait de ses pensées, seul son regard pouvait t'indiquer à quel point tu allais au devant des ennuis.

Pas question que l'engrenage se bloque, pas question non plus qu'une misérable petite chose comme toi l'empêche d'assouvir sa vengeance ! Non. Tu allais comprendre bien assez vite qu'on ne dit pas « non » à une déesse.

« Les dieux donnent mais les dieux peuvent aussi reprendre »

Sa voix, tranchante, ses yeux, furieux.
La lame avait disparu aussi simplement qu'elle avait pu la matérialiser.
A présent, elle se tenait droite, devant toi et avançait, imperceptiblement. Lorsqu'elle fut à ta portée, elle se contenta de plonger son regard dans le tien avant d'ajouter.

« Les humains ne donnent pas d'ordres aux dieux. »

Froide. Tranchante.
A l'opposé de l'image d'enfant qu'elle avait choisi jusque là.
Derrière vous, le cadavre prit à nouveau feu, le brasier, intense, ne tarda pas à consumer totalement ce qui restait du pauvre homme si bien qu'il ne resta au bout de quelques minutes que quelques poussières éparpillées sur le sol, que le vent ne tarderait pas à disséminer.

« Tu vas me servir humaine car tel est mon désir. Tu vas me mener à Diane, car elle est ma sœur. Car si tel est mon plaisir, tu pourrais rejoindre cet insecte bien vite. »

[ Si tu ne sais pas quoi répondre, n'hésite pas à me le dire par mp ^^
Je précise juste que tu es totalement libre, soit tu décides de la questionner, soit tu décides de la mener à Diane, soit tu t'y opposes, bref, tu es totalement libre. ]

Il est des dieux qu'il ne vaut mieux pas trop agacer. Sans doutes Travia et Diane font-elles parties de cette catégorie quoi que la seconde se fut calmer depuis quelques temps. Prisonnière du corps de la petite princesse bis, elle n'avait plus tellement son mot à dire mais le choix était vital, le sacrifice, nécessaire. Diane n'avait pas regretté un seul instant sa trahison et voilà pourquoi aujourd'hui, sa jumelle lui en voulait autant.
L'avoir aimé d'un amour sans limite. Avoir pris sa place dans la mort. Avoir subit la folie de Nessa puis celles des dieux et des hommes. Tout ça pour quoi ? Pour qu'elle l'abandonne à son triste sort ? Qu'elle la rejette et trouve refuge dans le corps de cette morveuse tout juste bonne à sacrifier les autres pour sauver sa peau ? Comment avait-elle pu la laisser en proie avec les autres ? Comment avait-elle pu cracher sur le pacte qui les liaient tous ! Comment avait-elle pu briser le semblait de liberté et de vie qu'elles avaient mis si longtemps à bâtir ensemble !

Diane n'avait pas le droit. Elle avait tout gâché et aujourd'hui, elle faisait tout pour l'empêcher d'arriver à elle ? Non, ce n'était pas elle, c'était cette petite chienne qui se croyait tout permis ! Que croyait-elle ? Que les humains forgent le pouvoir des dieux ? Que nenni enfant, les dieux donnent la vie aux humains mais peuvent aussi la reprendre.

Si Travia avait pu te tuer d'un regard, et les dieux seuls savaient qu'elle le pouvait, elle t'aurait sans doutes tué à l'instant même mais au lieu de ça, elle se contenta de te sourire. Ainsi, la petite inculte que tu étais voulais dominer la déesse qu'elle était ? Quel jeu navrant. Navrant mais amusant, bien, elle allait entrer dans la danse dans ce cas. Tu étais sa seule chance d'entrer dans la cité de façon convenable, s'il fallait ruser, elle saurait entrer dans les lieux mais elle voulait encore croire aux bonnes manières si l'on pouvait s'exprimer ainsi. En fait, elle voulait surtout qu'une Amazone trahisse Diane, comme elle même l'avait trahie.

« Et toi une inculte. » lâcha-t-elle froidement.

Elle fit un pas en avant et les lianes se serrèrent autour du bois de l'arc si bien que si tu tentais de le dépêtrer, tu risquais de le briser plus qu'autre chose. Oui, elle avait les cartes en main et créait les règles du jeu.
Tu étais l'insecte, elle était le géant.

« Sache que j'ai participé à la construction de cette cité et sache pour ta gouverne que Diane, ma chère sœur, a été sacrifiée pour la vie de ta princesse et l'honneur de ta cité. Je pourrais tout aussi bien m'introduire dans ce palais seule et la tuer mais au lieu de ça, je te demande de m'y conduire. Serais-tu donc assez égoïste pour refuser à deux sœurs de se retrouver ? A moins que tu ne craignes pour la vie de ta petite Jelenna ? Sache que si j'avais voulu la tuer, je l'aurais déjà fait. »

Le jeu était en place. Ne manquait plus que le pion.

« Les dieux donnent mais savent reprendre, ce que Diane a offert à ta princesse et ta cité, je peux tout aussi bien le reprendre. Si je ne le fais pas, cette guerre le fera pour moi. »

[ Tu es en droit de refuser de la mener à Jelenna, j'avais prévu que tu ferais cela en fait t'inquiète ^^ Là, je t'offre le moyen d'en apprendre plus sur l'intrigue en cours (j'ai donc modifié ma trame de jeu) et de lui poser des questions. Le but est de lui faire croire que tu vas la mener à Muria pour perdre du temps et lui poser des questions ^^ ]

La sentinelle se dirigeait vers son arc, encore enraciné au sol, quand la voix de celle qui se disait déesse résonna dans la clairière. Depuis la dernière fois, la voix s’était encore refroidie. D’après ce que ses oreilles captèrent, la femme s’était avancé d’un pas, et sous ses yeux, les racines s’étaient resserrées. Bon sang. Ne la laisserait-on donc pas tranquille ? Saku se retourna lentement vers Travia, alors qu’elle avait décidé de laisser son arc à sa place, pour la regarder de bas en haut.

Clairement, il émanait d’elle une assurance peu commune. Quand on faisait une liste de ses pouvoirs, on avait de la manipulation de la nature, de la transformation, de … un truc qui s’apparentait à de la matérialisation… Enfin plein de choses pour une seule personne, c’était bien trop. Déesse, peut-être que finalement, elle l’était vraiment, qui savait.

Sur ce dernier point les dernières paroles de la déesse convainquirent l’humaine qui se dressait face à elle. Ses poings s’étaient rabaissés, et elle secouait la tête doucement, tentant de se remettre l’esprit en place. Que devait-elle faire, que devait-elle faire. Contre un seul dieu, elle ne pouvait se défendre, mais elle ne pouvait pas non plus lui obéir. Contre une armée, puisque Travia avait parlé de guerre, les amazones pourraient sûrement défendre qui ils voulaient. Mais ça, c’était seulement si elle pouvait survivre, pour Saku.

Tiens. Les dieux pouvaient-ils se laisser duper ? Saku arqua un sourcils alors qu’elle hocha doucement la tête vers la femme, avant d’accompagner le geste à la parole.

« Soit. Je… Je vous accompagnerais jusqu’à la cité. Le chemin est plutôt long. »

Et elle se mit en marche sur ces paroles qui contenaient une part de vérité. Ses pas ne se dirigèrent pas directement vers la cité. Cette forêt, elle la connaissait par cœur, ou presque. Elle la ferait tourner en rond. Mais très très lentement. Grâce aux arbres, en forêt, il est impossible de faire une route, droite. Alors tourner sans en avoir l’air, c’est finalement une chose assez simple, non ? Il fallait simplement espérer que la déesse ne connaissait pas le chemin. Ou qu’elle ne le connaissait plus.

Pour éviter de la faire trop réfléchir sur des sujets que Saku ne pourrait connaître, la sentinelle commença à lui poser des questions. Sa tête restait tournée vers celle de la déesse alors qu’elle évitait naturellement branches et racines trompeuses.

« Mmh, Déesse, si vous permettez, j’aurais quand même quelques questions à vous poser. La première serait, pourquoi moi ? Après tout, vous aviez à disposition nombre de sentinelles, et vous les avez toutes mises de coté. Tombé dans un trou, ou je ne sais quoi d’autre. Sinon, c’est sûr, elles m’auraient rejointe. Pour continuer, dit-elle sans reprendre son souffle, pourquoi revenez vous… maintenant ? Que se passe-t-il dans votre monde, pour que vous descendiez ici ? »

[ Ce sera mon dernier post ^^ ]

Travia posa un regard amusé sur toi. Elle était une déesse, elle savait.
Tout.
Elle était loin d'être bête et savait notamment que tu ne comptais pas la mener à ta précieuse princesse. Peu importait, elle aurait bientôt l'occasion de se venger, d'ôter la vie à cette enfant pour qui sa propre jumelle s'était sacrifiée. Diane se réincarnerait et Travia tuerait sa réincarnation. Une après l'autre, jusqu'à ce qu'enfin sa soif de vengeance soit étanchée. Ad vitam eternam.

Les dieux donnaient la vie, la façonnaient et la reprenaient.
Travia et Diane s'étaient vu offrir par leur paires l'éternité, si Diane avait décidé de choisir la vie mortelle et l'oubli, si elle avait choisi les sentiments des humains, sa jumelle quant à elle choisissait la vie. Sa vie. Plus jamais Diane ne pourrait se pardonner de se réincarner et, devant la vie de ces petites filles prélevées si injustement, elle finirait par revenir à la raison. Ad vitam eternam.

Le temps passait, le temps passait, la déesse maîtrisait le temps. Et la déesse savait qu'on la faisait tourner en rond. Elle trouvait cela si drôle au final, pire que tout, elle trouvait cela intéressant. Cette petite Amazone avait plus de courage et de cran qu'elle ne l'aurait pensé de prime abord et elle aimait ça même si elle savait que tout cela n'avait servi à rien. Si, elle avait semé le trouble, elle était parvenu à faire en sorte que cette petite Sentinelle aille raconter à son retour leur entrevue. Elle le savait, elle se sentirait obligé de le faire car sinon, comment prouver la disparition de ce mécréant ? La disparition de ce corps ?
Travia avait les cartes en main. Elle avait choisi le mauvais cheval mais elle avait l'occasion de semer le trouble, d'amener le chaos. De se venger de ces humains qui avaient osé se dresser contre eux et qui osaient encore. Trop ambitieux, beaucoup trop, ils oubliaient beaucoup trop vite qui étaient les maîtres des cartes, les gardiens des clés.

« Les dieux ne répondent pas aux questions enfant » le ton était doux, aussi étrange que cela puisse paraître, comme une mère réprimant gentiment son enfant.

Travia observait la forêt, avec calme tandis que la jeune femme continuait de la questionner. Le trouble, la panique. Elle était une déesse et bientôt, les dieux reprendraient l'hégémonie.

« Tu n'es ni plus ni moins intéressante que ces femmes, j'avais besoin d'une âme et la tienne s'est présentée. »

A nouveau ce ton doux mais pourtant si méprisant.

« Ces femmes n'étaient pas comme toi. Moins ambitieuses, moins liée à cette cité. Il me fallait quelqu'un de suffisamment proche de la petite princesse pour immiscer le doutes et la peur mais ne t'en fais pas petite gardienne, j'aurais ma vengeance. Les voies des dieux sont impénétrables, cette petite Jelenna sera bientôt mienne. »

Travia s'arrêta, un sourire carnassier sur les lèvres tandis qu'une brume commençait à l'entourer. Elle parla d'un ton neutre, sans s'arrêter :

« Une place vient de se libérer dans la mort et tous la désirent. Quand certains se dressent pour vous protéger, d'autres s'allient dans l'ombre pour mieux vous exterminer, vous, les créatures qui osèrent se dresser contre les dieux. La mort jamais ne reste impunie et c'est par le sang que la sienne sera lavée. Une guerre se prépare, et vous n'en serez que les jouets. »

Elle se tut, une seconde, avant d'ajouter :

« Tu as été bien courageuse mais comme tous, trop audacieuse. Les hommes pensent pouvoir se jouer des dieux mais nous aurons notre vengeance. Que se dressent les armées qui vous défendrons, que viennent les champions qui se battront pour vos vies. Priez, priez les dieux que jadis vous avez trahis. Et prie pour ta princesse. Je serais l'ombre, je serais l'amie mais quoi qu'il arrive, je prendrais sa vie et celle de ses descendantes. »

Un dernier sourire anima les traits et la brume masqua son corps. Deux minutes suffirent à sa disparition et la brume se dissipa ensuite. Plus rien. Comme si tout cela n'avait jamais existé.

Ad vitam eternam !

[ Topic terminé ^^
Tu es libre de répondre derrière si tu souhaites expliquer comment tu es retournée à Muria et si tu prends la décision de prévenir Jelenna, n'hésite pas à m'envoyer un MP. Sinon, ce post te désengage ]