Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [DE] Sacrifice [Terminé]

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Reyan
Reyan
Masculin Nombre de messages : 211
Âge : 32
Race et âge : Cydien ~ 22 ans
Cité : Cydonia
Métier : Prêtre

Feuille de personnage
Compétences: Faveur divine (Abyss) ~ Soin ~ Calligraphie
Compétences bonus: Manipulation des Mots ~ Chant
Réputation :
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MessageSujet:
[DE] Sacrifice [Terminé]
   [DE] Sacrifice [Terminé] EmptyMer 28 Mar - 21:32

[HJ : RP pour obtenir la capacité spéciale Bouclier du Martyr]

Depuis son retour précipité d’Erathia et la grosse déception qui s’en suivit, Reyan avait une nouvelle fois éprouvé beaucoup de difficultés à trouver un sommeil réparateur. Il avait mis cela sur le compte de ses sombres émotions, et pensait que quelques jours de reconditionnement à sa monotone vie cydienne suffiraient à lui faire retrouver les faveurs de Morphée (si tant est qu’il existât).

Le prêtre ne fit pas le rapprochement avec une crise similaire qu’il avait déjà traversée quelques temps auparavant.

Une nouvelle fois, Reyan fut réveillé en pleine nuit par un bruit provenant de son salon. Il n’en fallut pas plus au Cydien pour se souvenir de ce curieux rêve, mais en était-ce vraiment un, suite auquel il avait obtenu de façon tout à fait inexplicable la capacité de manipuler le langage d’autrui. Sur ses gardes, il jugea néanmoins inutile de s’équiper de sa dague, tant il était presque sûr de la personne qu’il allait retrouver de l’autre côté de sa porte.

Il ne s’était pas trompé : sitôt sorti de sa chambre, la silhouette encapuchonnée dont on ne pouvait apercevoir aucun fragment de peau l’attendait.

« Bonsoir Reyan, lui dit cette même voix rauque qu’il avait déjà entendue.

– Bonsoir, répondit le jeune homme d’un ton glacial.

– J’imagine que tu as compris ce que ma venue signifiait ?

– Une histoire de palier dépassé je suppose
, dit Reyan ostensiblement las.

Un long silence suivit cette déclaration, et le fils d’Amazone devina qu’il avait peut-être, en quelques mots seulement, déjà entamé la patience de son interlocuteur.

– Eh bien peut-être n’étais-tu pas aussi prêt que je le pensais Reyan. Je ne viens que pour ton bien, pour t’aider à traverser les épreuves qui t’attendent. N’es-tu pas reconnaissant pour ce cadeau que je t’ai fait en t’apprenant à manipuler les mots ?

– Vous ne m’avez rien appris du tout !
lança Reyan, perdant quelque peu son calme, ce qui était déjà beaucoup dire. Quelles épreuves voulez-vous que je traverse dans ma vie ? Puisque vous semblez me connaître sur le bout des doigts, vous savez comment s’est soldée mon envie d’aventure lorsque je suis parti à Erathia, vous savez que ma longue cavalcade n’a fait que me ramener à mon point de départ, à cette ennuyeuse vie où je me sens on ne peut plus inutile…

Reyan lui-même fut quelque peu surpris de la façon dont il se confiait ainsi à un inconnu, qui plus est dans un contexte tout à fait particulier puisqu’il devait probablement s’agir d’un rêve. Comme il ne pouvait voir le visage de l’homme en noir, il ne sut pas si ses paroles l’avaient réellement touché ou non, mais comme celui-ci sortit un parchemin de ce qui lui servait de poche sans réagir d’aucune façon à sa confession, il supposa qu’il aurait mieux fait de garder ses angoisses pour lui. Sur le parchemin était inscrit le mot Sacrifice.

– Reyan, reprit l’inconnu. Je vais de nouveau faire appel à ta mémoire et à tes connaissances afin de voir si tu es réellement prêt à affronter ce qui t’attends. Rappelle-toi les paroles de ce sage, celui qui t’inspire et que tu admires en silence. Souviens-toi les trois seuls êtres respectables en ce monde.

Reyan n’eut pas à trop réfléchir : il savait parfaitement à qui et quoi l’inconnu faisait référence, même si, pour l’instant, il n’avait absolument aucune idée de la façon dont tout cela allait finir.

– Je m’en souviens. Il n’existe que trois êtres respectables : le prêtre, le guerrier, le poète.

Savoir, tuer et créer. C’est bien, tu n’as pas oublié. Ce que tu as oublié cependant, c’est de développer l’une de ces trois personnalités, je me trompe ?

Cette fois, Reyan ne fit rien pour cacher sa perplexité : il ne comprenait même pas le sens de la phrase qu’il venait d’entendre. Il s’agissait probablement une nouvelle fois d’un genre d’énigme à laquelle il devait répondre correctement pour soi-disant prouver sa valeur. Même s’il trouvait cela en soi assez ridicule, après tout il n’avait rien à prouver à un parfait inconnu qui n’avait jusqu’alors jamais révélé son visage, il ne pouvait s’empêcher de vouloir en savoir plus. Qui sait quels cadeaux empoisonnés pouvait cacher l’individu sous sa grande cape noire ?

– Tu ne comprends pas, n’est-ce pas ? Laisse-moi reformuler ma question : je vois en toi le prêtre, ainsi que le poète. Savoir et créer. Mais où est le guerrier, Reyan, où est le guerrier ?

Cette fois, le jeune Cydien ouvrit de grands yeux écarquillés. Le concept même du guerrier était radicalement à l’opposé de ses croyances, puisqu’Abyss était un Dieu pacifique entre tous. Jusqu’alors, Reyan tentait quand il le pouvait de résoudre ses conflits par les mots ou par la plume, jamais par les armes. De toute façon, même un œil peu averti pouvait facilement deviner que le prêtre n’avait aucune chance en cas d’affrontement physique. Alors que pouvait bien vouloir dire l’homme mystérieux ? Savoir et créer, avait-il dit. Ce qui signifiait que pour le guerrier, il restait…

– Tuer ? Vous voulez que je tue ?! s’exclama Reyan l’air outré. Vous ne pouvez pas me demander une telle chose ! Je ne suis pas un guerrier, je refuse de l’être !

– C’est donc que tu as oublié le véritable rôle que tu dois endosser. Il s’agit d’accepter ce que tu es réellement. Tout ce que tu es. Si tu ne parviens pas à être guerrier, le prêtre et le poète seront écrasés. Et toi avec. Il est maintenant temps de te mettre à l’épreuve.

L’autre main, celle qui ne tenait pas le parchemin, jaillit des profondeurs de la cape noire, et claqua des doigts. La porte de la demeure de Reyan s’ouvrit alors brutalement, une violente bourrasque obligea ce dernier à se protéger de ses mains pour ne pas se faire aveugler par la poussière. Un nouveau bruit lui fit comprendre que la porte s’était refermée d’elle-même, et lorsqu’il ouvrit les yeux, il crut halluciner. Devant lui se tenait un fringant jeune homme, qui devait avoir à peu près son âge. De stature élégante, les épaules larges, des cheveux blonds comme les blés et des yeux bleu profond. Vêtu d’une armure de cuir légère qui laissait voir des bras musclés, le portrait de ce nouvel arrivant se terminait par la longue rapière qu’il portait à la ceinture. Elle était rangée dans son fourreau, mais ne tarda pas à le quitter lorsque son propriétaire l’en extirpa. Il ne fallut que très peu de temps à Reyan pour identifier celui qui venait de faire intrusion dans son domicile, et il souhaita de toute son âme qu’il fût effectivement en train de vivre un rêve.

– Ti…Tidas ?!

L’écrivain venait de reconnaître le héros des aventures narrées dans sa chanson de geste. La moindre de ses descriptions avait été respectée, il était exactement comme il l’imaginait dans sa tête, exactement comme il avait tenté de le transcrire sur le papier. Son personnage fictif, né de sa propre plume, se tenait là, devant lui, la rapière dégainée à la main…et l’air concentré d’un gladiateur se préparant au combat.

– C’est… C’est impossible, dit Reyan qui se demandait sérieusement s’il n’était pas en train de délirer. Je le reconnais, je sais que c’est lui ! Mais comment…comment…

– Comment un personnage de fiction peut-il se trouver en chair et en os face à toi ?
termina l’étranger sur un ton beaucoup plus détendu, voire presque moqueur. Allons Reyan, chacun sait que tout est possible dans les rêves !

Un rêve… Bien sûr, le Cydien avait failli l’oublier. Pour aussi réel que semblait tout ce qui l’entourait, ce n’était qu’une vision onirique. Tout comme le héros dont il était le créateur, et qui se tenait immobile. Soudain, Tidas effectua un impressionnant saut vers Reyan, qui n’eut que le temps de reculer d’un pas et ne put éviter la taillade que lui infligea la rapière à l’épaule. La blessure était superficielle, mais la douleur bien réelle, ce qui eut le don d’aggraver encore un peu les inquiétudes du jeune prêtre.

– Qu’est-ce que…

– Je crains que pour te rappeler de quelle façon tu dois réveiller le guerrier en toi, il va falloir te battre, Reyan. Prêtre, poète, guerrier, battez-vous pour votre survie, car la réalité aura toujours le dessus sur la fiction.


Tidas chargea de nouveau, mais cette fois Reyan était préparé. Il ne s’attendait pas cependant à être attaqué avec une telle rapidité : il avait presque oublié qu’il avait imaginé son héros fort, mais surtout vif et rapide. Le jeune prêtre avait beau ne pas exceller en matière d’agilité, il se défendait tout de même honorablement, et parvint à esquiver la plupart des attaques du guerrier blond. Il eut toutefois du mal à supporter l’effort physique intense que cela lui demandait, peu habitué qu’il était à se battre au corps à corps, et ce n’est que d’extrême justesse qu’il évita la dernière attaque de Tidas, qui lui entailla la joue.

– Non, je refuse de me battre ! cria Reyan à l’attention de la silhouette encapuchonnée.

– Réveille le guerrier, Reyan, répondit-elle sans prêter attention à la supplique du Cydien. Rappelle-toi ce que font les trois seuls êtres respectables !

Maudissant intérieurement le diabolique manteau noir, le fils d’Amazone tenta, tout en évitant les nouveaux assauts de Tidas, de se rappeler les paroles du sage qui l’inspirait. Il avait pourtant déjà révélé les fonctions de chaque entité : Savoir, tuer et créer. Que pouvait-il dire de plus ? Et surtout en quoi cela l’aiderait-il à affronter sa propre création ? Soudain, alors que la rapière vint une nouvelle fois le blesser au niveau du flanc, il se rappela du parchemin qu’avait montré l’inconnu avant l’arrivée de Tidas. Sacrifice disait-il. Il y avait une autre version des paroles du sage qui parlait de sacrifice.

– Il n’y a de grand…parmi les hommes… articula avec peine un Reyan essoufflé tandis que Tidas repassait à l’attaque, que le poète, le prêtre et le soldat…

Tidas tenta de balayer de sa rapière les jambes de Reyan, mais le prêtre eut cette fois plus de réflexes, et parvint non seulement en sautant à esquiver son adversaire, mais également à le faire tomber au sol.

– L’homme qui chante, l’homme qui bénit…l’homme qui sacrifie…

– Tu es sur la bonne voie Reyan ! Mais à ce rythme, le fruit de tes rêves les plus profonds viendra détruire le peu de réalité qu’il reste de toi !

Et la cape poussa un rire tonitruant qui eut le don d’agacer Reyan au plus haut point. Il porta une main hâtive à son flanc qui lui faisait souffrir le martyr, et tenta d’utiliser ses pouvoirs de guérison. Mais une douleur vive lui rappela qu’il était incapable de se guérir lui-même, et il dut mettre fin à son projet lorsque Tidas se releva et commença à courir vers lui. La situation ne pouvait plus durer. Reyan refusait de se battre ou de sacrifier quoique ce soit lors de ce combat onirique, mais il ne pouvait se permettre de perdre plus de sang, même pas en rêve. Lorsqu’il fut à portée, il balaya le combattant qui, surpris d’être l’objet d’une attaque directe, ne put esquiver et tomba de nouveau à terre. Reyan en profita pour se précipiter vers la porte de sa chambre. Il était résolu désormais, et avait compris que ce combat ne pouvait avoir d’issue pacifique. Il lui fallait une arme de mêlée, et vite. Sa dague, qui reposait à sa place habituelle sur sa commode, juste à gauche de son lit, ferait parfaitement l'affaire. Mais lorsqu’il tenta d’ouvrir sa porte, il n’y parvint pas : alors même qu’elle ne possédait pas de serrure, elle paraissait fermée à clef.

– Si tu veux réellement te battre, il te faudra employer d’autres voies ! lança l’étranger tandis que Tidas se relevait.

Reyan commença à paniquer, et ne put que regarder son héros foncer vers lui, prêt à enfoncer sa rapière dans la tête de son créateur. Lui restait-il la moindre chance ? Il n’était déjà pas un maître du combat de mêlée, mais comment pourrait-il se défendre sans une arme, même sa petite dague ? C’est une demi-seconde avant que l’arme pointue n’atteigne son front que le poète trouva la solution : comme toujours, de nombreux parchemins étaient éparpillés sur sa table, et il mettrait sa main à couper que certains étaient magiques. Fort de ce nouvel espoir, il se baissa brusquement, laissant Tidas enfoncer son arme dans la porte en bois. Tandis qu’il tentait de l’en extraire, Reyan courut jusqu’à la table, rassembla rapidement une plume et un encrier, trouva une feuille vierge, mais entendit le son caractéristique d’une lame de métal qu’on extirpait d’une porte en bois, aussi choisit-il de réciter un poème qu’il connaissait par cœur en priant de toute son âme Abyss qu’il y en ait au moins une version rédigée présente dans la pièce.

– Par la force du Dieu des océans
J’en appelle à la hargne du torrent


L’un des parchemins posés sur la table s’éleva dans les airs, s’illumina d’une lueur bleutée, et soudain un jet d’eau d’une grande puissance en jaillit, projetant Tidas contre la porte dont il venait de s’éloigner et de surcroît lui faisant perdre son arme. Remerciant Abyss, Reyan en profita pour se retourner vers le parchemin vierge. Il plongea sa plume dans l’encrier tandis que le guerrier, sonné et aveuglé par l’eau qui dégoulinait de ses beaux cheveux blonds, tentait de remettre la main sur sa rapière. Puisqu’il ne pouvait accéder à son arme par des moyens naturels, le prêtre emploierait le pouvoir des mots. Mais il n’avait rédigé que peu de poèmes ayant pour thème les armes, et il eut du mal à trouver les rimes correspondantes. Alors qu’il rédigeait une première ligne, Tidas, qui s’était emparé de sa rapière, tenta un nouvel assaut, mais glissa dans la grande flaque d’eau provoquée par le torrent artificiel, laissant une nouvelle fois tomber sa rapière. Reyan l’avait imaginé un peu maladroit par moments, en particulier lorsqu’il tentait de séduire une belle damoiselle, mais cela ne faisait qu’ajouter du charme au déjà très charmant héros d’aventures. Le temps qu’il se relève à nouveau, le poète avait terminé son œuvre à la va-vite, et prononça l’incantation pendant que son adversaire fonçait de nouveau sur lui.

– A la guerre comme aux larmes
Il nous faut à tous une arme


Tidas allait tenter une puissante attaque de taille contre son créateur, mais alors qu’il s’attendait à ce que son arme ne rencontre pour obstacle que l’épaule encore valide de Reyan, un bruit métallique se fit entendre. En un instant, le parchemin s’était illuminé, et le jeune prêtre avait pu en extirper la dague d’Hannah, apparue à l’appel poétique de son maître. D’une main gauche maladroite, il serrait le manche de son unique moyen de défense contre son adversaire fictif. Même s’ils étaient désormais tous deux armés, Tidas gardait tout de même un avantage certain du fait de son expérience de guerrier, forgée par beaucoup d’entraînement que Reyan lui-même avait commandité à travers ses lignes. Il fallait absolument que le Cydien trouve très rapidement la solution de l’énigme de son persécuteur, autrement il allait finir en charpie, avec ou sans dague. D’ailleurs, un nouveau coup porté dans le creux de son épaule déjà entaillée et qui lui arracha un hurlement de douleur, lui rappela la réalité de l’urgence de sa situation. Sacrifice… Que pouvait bien avoir à voir son histoire avec le sacrifice ? Que devait-il sacrifier ?

– Je refuse…de continuer…à me battre…

– Que dis-tu ?
cria avec colère l’homme mystérieux.

– Je ne veux pas…sacrifier…mon héros… répondit Reyan avec peine, sa main droite pressant son épaule meurtrie tandis que l’autre bloquait tant bien que mal les assauts répétés et de plus en plus rapides de Tidas.

Etait-ce parce qu’il perdait de plus en plus de sang, mais le Cydien se sentait plus lent, la tête lui tournait et il crut mourir de douleur lorsque la rapière transperça de nouveau son épaule…et sa main avec.

– Tu es faible, tu n’es pas prêt… Jamais je n’aurais cru que tu oublierais le véritable rôle du soldat. Tu as peur de la douleur, voilà tout.

Reyan devait admettre que l’homme mystérieux n’était pas loin de la vérité… Mais au fond, la douleur qu’il ressentait actuellement, n’était-elle pas la même qu’il ressentait lorsqu’il guérissait les blessés, ceux qui se trouvaient dans sa situation actuelle ? Bien sûr, il était arrivé à un tel degré de maîtrise de la magie curative qu’il en oubliait parfois qu’il devait payer le prix d’une partie de la douleur de sa cible pour pouvoir la guérir, mais cette douleur était bien là, toujours. Et si le soldat n’avait pas pour fonction que de tuer ? S’il y avait autre chose ? Repoussant tant bien que mal les attaques d’estoc de Tidas, sa main blessée pendant au bout de son bras ballant, un éclair lui traversa l’esprit. Il ne s’était pas souvenu de la totalité de la citation de son idole.

Il n’y a de grand parmi les hommes que le poète, le prêtre et le soldat, l’homme qui chante, l’homme qui bénit, l’homme qui sacrifie

et se sacrifie.

Reyan leva sa dague devant lui, et se transperça le ventre. Sous le choc, il s’écroula, ses jambes incapables de le tenir debout plus longtemps. Tidas, probablement désarçonné par la réaction de son adversaire, cessa ses attaques et en vint même à lâcher son arme. Il s’agenouilla près du Cydien en sang, recroquevillé sur lui-même, et posa sa main sur l'épaule blessée. Reyan ferma les yeux, il préféra oublier toutes ses blessures, oublier la dague qui était plantée en lui, oublier tout ce qui l’entourait, même s’il éprouvait une certaine sécurité à sentir la main réconfortante de son personnage. Malheureusement, celle-ci s'éloigna, tandis qu'un souffle chaud s'était approché de sa joue.

– Tu as trouvé, Reyan, susurra l’homme mystérieux à l’oreille du prêtre agonisant, d’une voix plus aiguë que d’habitude et vibrante d’émotion. Tu t’es rappelé que ta peur du combat est vaine, car tu connais la douleur dans le sacrifice permanent que tu fais de ta personne lorsque tu guéris. Le guerrier n’est pas seulement celui qui prend les armes, c’est aussi celui qui donne sa vie pour protéger ceux qu’il aime. De même que tu peux faire tiens le langage d’autrui, tu as également le courage de prendre sur tes épaules tous les maux du monde, et faire tiennes les blessures de tes alliés.

Reyan sentit un baiser humide sur son front.

– Je suis si fier de toi… »



Reyan se réveilla en sursaut. Par réflexe, il porta sa main à son épaule, mais celle-ci était indemne. Un beau soleil estival avait fait son apparition et éclairait le Joyau Cydien de ses rayons bienfaiteurs. Encore un rêve des plus étranges, se dit le prêtre tandis qu’il se vêtit de sa chemise avant de quitter sa chambre pour son salon. Au passage, il jeta un œil au volume où il rédigeait sa chanson de geste. Il sourit, puis d’un geste tout naturel se dirigea vers sa table. Il avait une petite idée de ce qu’il allait y trouver, et cela ne manqua pas. Un nouveau parchemin, où était inscrit avec sa propre écriture un poème dont il n’avait aucun souvenir, se trouvait posé au-dessus des autres. Où était le rêve, où était la réalité, autant de questions qui ne trouveraient certainement pas leurs réponses à la lecture du texte.

« A l’amour comme à la guerre
Il faut panser ses blessures
Sauf si je prends de l’Enfer
Pour toi la froide morsure »


Aussitôt, Reyan sentit une forte douleur assez familière au niveau du ventre, tandis que le parchemin s’illuminait puis disparaissait entre ses mains. Une tâche de sang grandissait sur sa chemise au niveau de la blessure. Joignant ses mains sur son ventre, le fils d’Amazone sentit petit à petit la douleur s’estomper. Surpris, il releva sa chemise, et s’aperçut qu’il était indemne : aucune blessure disgracieuse ne venait entacher la blancheur de sa peau. Mais d’où pouvait bien venir ce sang ? Ôtant sa chemise, Reyan resta un moment songeur devant la tâche rougeoyante, savourant cette connaissance nouvelle encore une fois venue de nulle part qui s’était imprimée dans son cerveau de magicien, avant de sortir en grommelant. Le sang était tellement difficile à ôter du tissu…

[HJ : Le sage a pour nom Charles Baudelaire.]
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