Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane)

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[Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane)
   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyVen 20 Juil - 6:32

Des jours que je pleure sans savoir pourquoi... des jours que j’erre sans savoir quoi faire... des jours que je pense à Jaered et à sa réaction en lisant ma lettre lourde de sens. Qu’a-t-il pu ressentir en déchiffrant mes mots, en interprétant mon dernier geste à son égard ? Je me sens sale, je me déteste d’avoir tué encore, simplement parce que je trouvais cela justifié. Mais pourquoi ? Mon compagnon de route allait bien, m’avait défendue et savait le refaire si Orn nous cherchait à nouveau des noises. Mais je ne pouvais pas accepter sa présence réconfortante, son étourderie naturelle, sa pudeur inexistante. C’était trop tôt, bien trop tôt. Je suis une meurtrière et un être sans aucun sens logique. Je veux venger, je veux établir une justice carrée et tout à fait équitable... mais je me perds dans mes propos, dans mes actes, dans ma vie.

- Eh, faites attention ! me dit un passant de la campagne que je bouscule avec mon cheval, ce dernier étant apparemment fatigué de marcher/galoper/triple-galoper depuis des jours.

Je ne m’excuse pas et reprends peu à peu mes esprits. Je suis arrivée dans un village... apparemment non loin de Tamawa, vu les ethnies différentes ici. L’endroit est minuscule mais est quand même doté d’une écurie, d’une auberge, d’une ou deux échoppes et de quelques habitations fixes. Je suis surprise de m’être « évadée » si longtemps, sans me rendre compte du trajet que je faisais. Peut-être qu’inconsciemment je cherchais une connaissance du Temple... ou peut-être que je me suis tout simplement perdue, physiquement et mentalement. Après avoir déposé mon cheval et ignoré les regards des passants, je me dirige vers l’auberge mais me rend rapidement compte en fouillant dans ma sacoche que je commence à être à court d’argent. Avec tout ce que j’ai dépensé pour mon clochard de compagnon, il me reste tout juste de quoi payer une nuit d’auberge. Il va falloir que je trouve bientôt du travail ou un moyen de me faire de l’argent rapidement. Sinon je risque de rapidement de me retrouver à la rue... et, bien que je supporte le froid, passer l’hiver dehors n’est pas recommandé. Les températures sont clémentes, ici mais je sens déjà le temps changer et la plupart des arbres ont déjà perdu leurs feuilles. Je décide tout de même de me rendre à l’auberge et de réserver une chambre (par chance, il en reste une). Au pire des cas, je m’installerai à la belle étoile le jour d’après... Pas question de mendier ou de chercher une bonne âme pour me payer ne serait-ce que des bricoles.

C’est en ressortant de l’auberge que la tranquillité dont j’espérais profiter s’envole.


- Mon Dieu, aidez-moi ! Ma fille... ma fille a disparu !
- Encore un enlèvement ? Mais que se passe-t-il ici ?

Et les gens continuent à chuchoter, d’autres consôlent la dame en larme devant sa maison. Des enlèvements tout courts ne m’auraient pas touchée plus que cela, en temps normal... mais des enfants... J’ignore pourquoi, j’ai bien envie de me mêler de cette histoire. Ça pourrait me faire une occupation, peut-être un peu d’argent et j’aimerais bien que ça redore un peu mon blason... même s’il est terni depuis bien longtemps, maintenant. Malgré tout, je m’adosse à la maison la plus proche et j’attends de voir ce qu’il se passe. J’ai le sentiment que quelqu’un d’encore plus concerné va intervenir. Et je pense me tromper jusqu’à ce qu’une belle cydienne arrive sur les lieux du crime... enfin les lieux tout court.


Dernière édition par Ocarenna le Sam 1 Sep - 8:08, édité 1 fois
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Méléane
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Re: [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane)
   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptySam 21 Juil - 19:40

C'était la première fois que Méléane s'arrêtait ici, dans ce village – ce patelin, plutôt. Il n'y avait que trois heures de chevauchée de Tamawa jusqu'ici et plutôt que de passer la nuit là-bas pour se mettre en route vers Muria le lendemain, la Cydienne avait préféré couvrir une petite distance aujourd'hui afin de ne pas avoir à faire un trop long voyage d'une seule traite. Il était vrai qu'onze lieues séparaient Tamawa de sa patrie, soit plus d'une dizaine d'heures de voyage, plus quelques unes si l'on ajoutait la traversée de la forêt Amazone. Difficile de parcourir tout cela en une journée, aussi avait-elle préféré s'approcher un peu et faire une halte pour la nuit dans ce petit hameau dont elle avait connaissance, bien qu'elle n'y ait encore jamais mis les pieds jusqu'à ce jour.
De toute façons, il était déjà midi quand elle eût fini ce qu'elle avait à faire dans la cité neutre et plutôt que d'être condamnée à ne rien faire jusqu'au lendemain, la Louve avait choisi de monter en selle un peu à l'avance. Au moins pourrait-elle rallier Muria le lendemain, sans voyager de nuit et sans camper dans la forêt.

Aussi petit soit l'endroit, il possédait tout de même son écurie et une auberge. Celle-ci restait une auberge de campagne, avec son aspect pittoresque et son absence de luxe mais elle offrait tout de même à Méléane un endroit où se restaurer et où elle pourrait se reposer. Voilà qui était préférable à un campement improvisé dans un champ voisin.
La Soldate conduit sa jument jusqu'à la minuscule écuries et la laisse aux soins du palefrenier, après avoir rassuré l'animal afin qu'il se laisse conduire par le garçon. Non pas qu'elle était craintive où que que ce soit, aucune femme n'avait connu de difficulté avec ce cheval à Muria, mais plutôt qu'elle semblait avoir développé, à l'instar de sa maîtresse, une certaine aversion envers les hommes. Certes, l'idée de laisser Kalane à cet adolescent dégingandé ne lui plaisait guère à elle non plus, mais ce n'était pas comme si elle avait le choix, d'où la bonne volonté qu'elle avait mise pour calmer sa jument. Néanmoins, il avait tout intérêt à s'en occuper de manière correcte...

Sitôt son destrier dans un box, Méléane ne s'attarda pas plus que nécessaire aux écuries et alla plutôt jusqu'à l'auberge afin de réserver une chambre, comme l'après-midi était déjà bien avancé. L'aubergiste, un homme gras avec un petit quelque chose qui n'inspirait pas confiance à la Cydienne, lui répondit que par chance, il lui restait quelques chambres de libres. Peu, précisa-t-il, mais il y en avait encore. Si la Louve soupçonnait que ce soit un prétexte pour qu'il puisse la louer à prix d'or, elle fut néanmoins rassurée qu'il ne soulève pas la question d'une hausse probable du prix. Avec sa tête de rapace, ce n'aurait guère été étonnant.
Soit, La Chargée des Soumis avait obtenu une chambre et c'était là le principal. Elle ne tarda d'ailleurs pas monter dans celle-ci y déposer ses affaires. Il s'agissait d'une chambre à la hauteur de l'établissement : tout juste un lit, une commode et un bassin d'eau pour les ablutions et en tâtant le matelas, la brune se demanda si un tas de foin ne serait pas plus confortable. Pas fichu de tenir une auberge correcte, maugréa-t-elle.
Son sac déposé sur la commode et sa lance contre le mur, Méléane se débarrassa de sa cape et redescendit ensuite dans la salle principale de l'auberge, ayant toutefois conservé sa rapière.

Il n'y avait pas grand monde à cette heure – sans doute ne serait-ce plus le cas une fois la nuit tombée, encore qu'elle en doutait, vu l'endroit – juste deux-trois personnes assises à des tables avec une chope d'ale ou un verre de cidre. La lancière les imita, prenant un siège à une table vide, non loin de la fenêtre. De même elle commanda de la bière et entama ses réflexions sur divers sujets, tout en regardant tantôt ce qu'il se passait dehors, tantôt les quelques clients du misérable établissement. Le fil de ses pensées fut soudainement interrompu lorsque Méléane aperçut une jeune femme à l'apparence bien singulière traverser la salle pour sortir. Cheveux teints en rose avec un tas de babioles accrochées dedans et une espèce de minerve aux couleurs bigarrées... Encore une qui veut jouer l'originale, devina la Vice-Capitaine. C'était une façon comme une autre de se faire remarquer mais quand bien même, il y avait des limites !
L'attention de Méléane ne tarda pas à être détournée de ce qui se passait à l'intérieur de l'auberge. En effet, elle constata un attroupement de badauds à travers la fenêtre ainsi, de même qu'elle entendait le raffut engendré par cette masse de villageois. Tendant le cou pour essayer de distinguer quelque chose, elle ne parvint pas à voir ce qui causait tant de remue-ménage.
La lancière finit par céder à sa curiosité et se leva de sa chaise pour ensuite se diriger vers la porte. Les campagnards avaient certes l'habitude de faire un tas de chicaneries pour pas grand chose mais vu ce qu'il se passait au-dehors, cela devait avoir son importance – du moins le supposait-elle.


« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? » lâcha-t-elle suffisamment haut pour que tous l'entendent malgré les chuchotements et les pleurs.

« Une jeune fille du village a disparu, ma bonne dame. Encore une fois. » lui répondit-on.

La mère de la disparue ne fut pas difficile à repérer, il suffisait de trouver la seule femme pleurant après sa rejetonne, le visage ruisselant de larmes. Éplorée, la femme semblait complètement perdue.


« Et tu penses que brailler ainsi fera revenir ta fille ? »

La mère de famille hoqueta de surprise, visiblement prise de court devant le manque de compassion de son interlocutrice. S'il y avait bien une chose que Méléane supportait avec difficulté, c'étaient les gens tout juste bons à s'apitoyer sur leur sort.

« Pas de mais qui tienne » la coupa-telle alors qu'elle bafouillait sa réponse, « Que s'est-il passé exactement ? »

La voix secouée de sanglots, elle se mit à raconter son histoire. Apparemment, sa fille était en retard de plusieurs heures et quand la mère avait été demandé aux amis de sa fille si elle était chez eux, ceux-ci avaient répondu ne pas l'avoir vue depuis le début de l'après-midi. Elle s'était juste perdue pensa Méléane, jusqu'à ce qu'on lui précise que plusieurs jeunes filles avaient disparues récemment : la fille du meunier et celle du boulanger ainsi que la victime d'aujourd'hui. La Louve ne pouvait décemment pas faire comme si de rien était, la situation était bien trop grave. Qui que ce soit, rien ne l'autorisait à arracher des enfants à leurs familles... Voilà que Méléane s'impliquait elle même dans ces événements qui secouait le hameau depuis déjà plusieurs semaines.


« Organisez une battue dans les bois environnant avant la tombée de la nuit, ce sera toujours plus utile que de rester ici à vous plaindre. Je vais aller voir l'endroit où elle était quand on l'a vue pour la dernière fois, j'y trouverai peut-être quelque chose »
déclara-t-elle enfin.

Si elle pouvait paraître dure, c'était avant tout parce qu'elle savait que faire preuve d'empathie n'arrangerait rien à la situation, bien au contraire. Pour diriger elle-même des soldats, des femmes toutes aussi normales que les autres, elle savait fort bien que dans les situations de doutes, elles avaient besoin de se sentir encadrées et quoi de mieux pour cela que de se montrer ferme et de donner l'illusion d'une parfaite assurance ? Dans tous les cas, cela semblait marcher. Certains restaient sceptiques devant des instructions venants d'une étrangère mais la plupart les suivirent, car le sens commun leur indiquait que c'était un bon choix.
Sans ajouter un mot de plus, Méléane se détacha de la foule pour emprunter la rue principale. Au bout de celle-ci se trouvait le pré où la gamine avait vraisemblablement joué, peut-être y trouverait-elle des traces, qui sait ?


[J'espère ne pas avoir été trop loin/ne pas en avoir trop dit sur les disparitions. Si jamais tu ne sais pas rebondir là-dessus, n'hésite pas à me le dire ^^]
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Re: [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane)
   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyDim 22 Juil - 12:55

Si je n’avais pas déjà fait preuve d’insensibilité, j’aurais pu regarder la scène complètement bouche bée. Au premier abord, même si la cydienne semble autoritaire, sa beauté fait défaut à ce genre de caractère... mais il faut croire que les apparences sont trompeuses ! Cependant, bien qu’elle soit très directe et qu’elle prenne visiblement les gens pour des abrutis (comme tout cydien qui se respecte), elle semble concernée par la situation... du moins assez pour partir à la recherche de la jeune disparue. Je ne peux m’empêcher de sourire en la voyant passer à côté de moi, l’air concentré sur son prochain objectif. Je décide de la suivre, si possible discrètement... je me vois mal collaborer avec elle, mais peut-être pourra-t-elle me mâcher le travail en trouvant des débuts de pistes par ci et par là.

Juste avant de lui coller aux talons, je regarde les habitants exécuter ses ordres, malgré leur surprise, et commencer à partir eux aussi à la recherche de la fille. Cette cydienne a-t-elle donc une réelle âme de chef ? Ou ces paysans sont-ils donc si traumatisés qu’ils en oublient leur personnalité ? C’est alors qu’une idée me vient : elle peut commencer à chercher, je la rejoindrai après. Si le contact humain n’est pas sa tasse de thé, peut-être pourrais-je jouer sur ce plan-là. Interroger les habitants sur la façon dont se déroulent les enlèvements, les signes avant-coureurs peut-être... Malheureusement, les gens sont plutôt méfiants des astorg aux cheveux rose et aux airs désespérés. Je n’arrive donc à savoir que peu de choses sur ce qui se passe réellement ici : des jeunes filles en dessous de dix-huit ans disparaissent régulièrement, surtout des adolescentes mais rien n’indique leur disparition. Soit elles ne rentrent pas, soit elles ne sont plus dans leurs lits à leurs réveils, mais sans jamais la moindre trace de lutte, d’agression et sans que les villageois ne trouvent d’indices menant à elles.

Je pense un instant à l’incapacité des citoyens à pouvoir les retrouver... Mais il se peut que les kidnappeurs soient aussi très doués. Légèrement décontenancée, autant par le manque de précisions que par l’inertie du peuple face à ces évènements, je m’assieds un petit moment sur un tonneau pour remettre les choses en place dans ma tête. Puis je me souviens que la cydienne pourrait énormément m’aider à trouver des informations en plus et qu’elle est déjà partie. C’est donc sans réelle précautions que je commence à suivre la guerrière (car elle en a l’attitude) dans la ruelle précédemment empruntée, puis dans le pré d’à côté. Je suis consciente qu’elle risque de me repérer facilement mais pour le moment je profite de l’agitation et du bruit alentour pour couvrir ma présence. Je ne la repère pas immédiatement, une fois arrivée. C’est peut-être mon moment de doute qui me trahit mais je ne le sais pas encore.

Je m’avance doucement vers elle, m’assurant régulièrement qu’elle ne peut pas me voir en changeant mon angle d’approche. Sauf que je ne remarque pas tout de suite que le bruit n’est plus... c’est tout juste si les oiseaux osent chanter. Un moment d’inattention, un pas de trop, une branche qui craque. Et la voilà avec ses airs supérieurs et un visage toujours si marqué par la concentration.


- Qu'est-ce que tu me veux ? me demande-t-elle sérieusement.

Théoriquement, j’ai deux solutions : me battre ou partir en courant. Comme je n’aime faire ni l’un ni l’autre, je soupire et commence à regretter mes mots avant même de les avoir choisis. Malgré tout, je suis contente, je me change les idées avec cette histoire. Voilà quelques minutes que je n’ai pas pensé à Jaered et à notre séparation... jusqu’à maintenant.


- En vérité, je comptais sur toi pour me trouver des indices afin d’enquêter dans mon coin mais... je crois qu’on va devoir travailler sur ce mystère ensemble. Je m’y intéresse, apparemment toi aussi et les villageois me semblent agir bizarrement, même si je ne doute pas de ton charisme naturel pour diriger des troupes. Un silence mais je relance vite avant qu’elle ne me tue. Tu as trouvé quelque chose ?
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La rue principale continuait sur une assez grande distance puisqu'elle permettait de sortir du village. Le pré en question ne fut pas difficile à repérer : il suffisait, comme le lui avait indiqué un paysan, de suivre la route en terre battue jusqu'à la lisière du village et là, sur la droite, se trouverait l'endroit en question. Le pré n'était pas très grand et divisé en deux parties. Dans l'une quatre chevaux paissaient tandis que dans l'autre, l'herbe poussait pour que plus tard dans l'année, les bêtes puisse être changées de place.
Si les clôtures étaient prévues pour empêcher les équidés de s'échapper, Méléane n'eût aucun mal à passer entre deux des planches de bois transversales avant de progresser à la recherche d'éventuels indices. L'herbe haute arrivait à la moitié du mollet de la lancière et s'aplatissait sous ses chausses, d'épaisses bottes destinées à de longs voyages. Le bruissement déclenchés par chacun de ses pas se poursuivit aussi longtemps qu'elle marchât tandis que les oiseaux, témoins impuissants d'un possible enlèvement, piaillaient comme s'il ne s'était jamais rien passé ici. Le paysage, certes agréable à l’œil, ne retint pas l'attention de la lancière ; trop concentrée sur ses recherches, les beautés qu'offraient la nature étaient le cadet de ses soucis.

Elle fit le tour des clôtures, désireuses de voir si le kidnappeur avait laissé des indices derrière lui en transportant le corps de la fillette lorsqu'il serait sorti du pré. Elle mit de longues minutes à analyser minutieusement tout le tour du terrain, s'accroupissant quelques fois afin d'écarter la végétation au cas où un indice s'y serait niché. Elle n'espérait pas trouver une carte de visite avec le nom et l'adresse du ravisseur mais au moins pensait-elle qu'ici, il y aurait des traces l'orientant sur la bonne piste.
L'attention de la Cydienne fut finalement retenue par un tissu gisant par terre. Ce qui était à première vue une étoffe pourpre de grossière qualité se révéla bien plus intéressant quand une odeur caractéristique vint lui chatouiller les narines. Si elle n'était pas une experte dans le domaine, la brune pouvait quand même faire le lien entre l'odeur et le produit, utilisé pour plonger quelqu'un dans un profond sommeil. L'outil parfait pour enlever quelqu'un en somme, même si cela ne l'aidait pas beaucoup... À première vue, le criminel pouvait être n'importe qui. Un villageois, un voyageur de passage, ... Méléane n'avait pas même une seule idée de vers qui tourner ses soupçons. Certes, les habitants du villages manquaient un peu de réactivité face au problème mais ce n'était guère suffisant pour les accuser de quoi que ce soit. Peu importait qui était derrière cette histoire après tout, il paierait le prix fort pour ses crimes ! Il n'avait aucun droit d'enlever ces jeunes filles, qu'elles aient été laissées en vie ou non – même si la Louve espérait les retrouver vivantes !

Ses réflexions et ses recherches se poursuivaient toujours, la Vice-Capitaine doutait néanmoins trouver un indice supplémentaire dans ce pré. Il fallait s'enfoncer dans les bois non loin si elle espérait trouver quelque chose de plus, car c'était en bordure du terrain et à l'entrée du bois qu'elle avait trouvé l'étoffe.
Cependant, des bruits de pas et le craquement d'une branche derrière elle l'interrompirent et manquèrent de la faire sursauter. Méléane fit volte-face, la main sur la poignée de son arme, prête à se défendre et à bondir sur l'inconnu qui essayait de la prendre par surprise. Par chance pour la nouvelle arrivante, la Chargée des Soumis réfléchissait un minimum avant de frapper, ce qui lui valu d'avoir la vie sauve cette fois-ci.

« Qu'est-ce que tu me veux ? » demanda-t-elle sans aménité.

Tiens, tiens, qui voilà ? Mademoiselle l'originale, croisée plus tôt à l'auberge... Voir que c'était elle qui la suivait n'étonna même pas Méléane : son apparence était déjà louche en elle-même. De toutes les personnes qu'elle avait déjà pu rencontrer, l'inconnue était à sa connaissance la seule à avoir teint ses cheveux dans une couleur aussi improbable pour ensuite y accrocher un tas de petites breloques.
La jeune femme s'expliqua sur ses intentions, avançant qu'elle voulait l'aider à tirer cette histoire au clair mais ses dires n'apaisèrent nullement la méfiance de son interlocutrice.

« Et c'est pour m'assister que tu t'es approchée aussi sournoisement de moi ? »

Froide et impérieuse, Méléane avait à peine desserré les dents pour s'adresser à elle, sa main ne s'étant toujours pas éloignée du manche de sa rapière. Elle pouvait admettre que quelqu'un voulait lui venir en aide et à vrai dire, elle n'aurait pas craché sur un peu de soutien. Non, ce qui ne lui plaisait pas dans cette histoire, c'était la façon dont la jeune femme s'était présentée à elle : si le craquement de la branche ne l'avait pas trahie, qu'aurait-elle fait ? Tant de discrétion dans son approche ne pouvait révéler que de mauvaises intentions...
Toutefois, elle ne pouvait nier être d'accord avec elle quand l'étrange comportement des riverains fut souligné. Particulièrement mous face à la gravité de la situation c'était vrai, comme s'ils avaient déjà baissé les bras et n'espéraient pas retrouver un jour les disparues.


« J'ai trouvé ça. Qu'est-ce que tu en penses ? » lâcha-t-elle en lui lançant le morceau de tissu précédemment trouvé.

À coup sûr, il n'y avait plus rien à en tirer mais ceci dit, Méléane attendait de voir si l'Originale avait une hypothèse à proposer. Sait-on jamais qu'elle avait réellement envie d'apporter son aide.
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyMar 24 Juil - 9:19

« Et c'est pour m'assister que tu t'es approchée aussi sournoisement de moi ? »

* Si j’étais arrivée en courant vers toi, tendant les bras pour te saluer, tu m’aurais trouvé moins louche, bécasse ?! * me retiens-je de dire pour éviter les représailles.

D’accord, mon excuse précédente n’était pas terrible. Mais avouer que la flemmardise m’a gagnée depuis mon départ de Storghein serait faire défaut à ma nature... la flemmardise, de base, fait défaut à ma nature. Je me contente de hausser les épaules malgré sa méfiance. Mentir me fatiguerait et dire la vérité entacherai le peu d’honneur que je tiens à conserver. En fait... il ne m’en reste plus mais je vais aussi me contenter de le penser.


« J'ai trouvé ça. Qu'est-ce que tu en penses ? » me dit-elle, apparemment peu soucieuse de me faire confiance ou non, en lançant un bout de tissu crasseux.

Je tourne alors la matière entre mes doigts, dans tous les sens, renifle le tissu, l’étire, le met sur ma tête... uniquement pour me moquer d’elle. Embêter les cydiens m’a toujours fait plaisir. Je souris légèrement et lui tend l’objet en retour.


- Ça sent ce que tu as déjà pu sentir... mais je n’arrive pas à croire à un enlèvement classique. C’est un tissage de qualité moyenne, non en contradiction avec la pauvreté des villageois. L'agresseur peut donc être n'importe qui et demeurer n'importe où. Ce qui me chiffonne c'est que, si la jeune fille s’était vraiment faite enlevée, sûrement y aurait-il des traces de lutte, de sang sur le tissu... ne serait-ce qu’un pli de travers. Et là rien. C’est comme si l’agresseur l’avait posé sur la bouche de la fille et qu’elle s’était tranquillement endormie.

Je laisse la brune digérer mes infos assez approximatives puis reprends la parole pour ne pas dire grand-chose.

- Enfin, si ça se trouve, je dis n’importe quoi. Ah et... si ta méfiance vient du fait que j’aie les cheveux roses, dis-toi simplement que j’aurais pu te juger simplement sur le fait que tu sois autoritaire avec une mère en pleurs pour sa fille disparue... ou sur tes origines cydienne.

Encore un silence. Je pourrais croire qu’elle se contient de me mettre une belle claque mais peut-être écoute-t-elle vraiment ce que je lui dis. Je pense maintenant à me présenter, étant donné qu’elle est apparemment attentive... mais j’ai peur qu’elle se mette à m’appeler Khiara, comme Jaered... pas de bons souvenirs. Je n’en veux plus.

- Au fait, je m’appelle Ocarenna. Après avoir entendu ton nom, je te propose d’aller voir plus loin dans le bois... on trouvera peut-être des traces dans la terre humide ou quelque chose comme ça ?

Puis je regarde au loin et vois les premiers villageois arriver. J’étouffe un rire.

- Malgré tes ordres, je crois qu’ils ne sont pas vraiment doués pour trouver quoi que ce soit. Je me retourne à nouveau vers elle. Tu ne m’as pas dit ton nom où je ne l’ai pas entendu ?
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyJeu 26 Juil - 22:44

La réaction de la jeune femme n'amusa pas mais alors pas du tout la Cydienne, qui se contenta de la fixer, l'expression dure et à deux doigt de lâcher une remarque cinglante. Pour se comporter ainsi, elle pouvait fort bien aller faire la mariole de son côté et ne pas traîner dans les pattes de la Louve, elle lui en serait reconnaissante. Se croyait-elle maligne ? Sa réaction quand Méléane lui avait tendu le tissu, digne d'une enfant, avait eu le don de l'exaspérer, même si elle cacha ses émotions derrière un masque d'indifférence. Elle ne répondit rien mais elle n'en pensait pas moins pour autant !
La suite la calma un peu, comme la demoiselle s'était arrêter de faire des âneries pour soulever des hypothèses qui, si elles ne pouvaient être confirmées pour le moment, avaient le mérite de faire réfléchir. Pour cela, la brune abandonna l'idée de lui en coller une et s'autorisa à prêter une oreille plus ou moins attentive.

Ce qu'elle souleva était vrai – du moins Méléane n'avait rien pour prouver le contraire – restait à trouver des preuves. En attendant, elle la laisse parler, curieuse de voir jusqu'où elle avait poussé sa réflexion et si ses déductions tenaient la route. Hochant la tête de temps à autre, elle laissa la jeune femme se présenter après qu'elle ait fini d'exposer ses idées. Ocarenna, hein ? Un prénom qui ne trahissait pas ses origines, lesquelles étaient d'ailleurs difficiles à déterminer si ce n'est cet accent plus qu'horrible et surtout, sa remarque sur les Cydiens.
S'il était peu aisé de repérer sa blondeur – ou sa rousseur – ces deux éléments faisaient en sorte qu'il n'était pas risqué de la supposer Astorg. Cela expliquait en partie son comportement plutôt désagréable, et la sournoiserie dont elle avait fait preuve en s'approchant d'elle... Méléane était Cydienne, détester les Astorgs était presque inscrit dans ses gènes et l'éducation reçue durant son enfance ne devait pas arranger les choses. Entre les deux peuples, c'était comme chiens et chats ! Seulement il se trouvait exister une case Muria dans la vie de la lancière, où toutes les ethnies se côtoyaient – un peu comme à Tamawa – et cela avait rendu Méléane tolérante à l'égard de cette race qui, au final, était composée de gens comme tout le monde.


« Faut croire que je vais être obligée obligée de me débrouiller sans leur aide »
soupira-t-elle, agacée, « Tu peux m'appeler Méléane »

Qu'elle n'espère pas entendre la Louve lui dire à quel point elle était enchantée de faire sa connaissance car d'un côté ce n'était pas dans son caractère de le faire et d'un autre, elle se fichait bien pas mal de l'avoir rencontrée. Il n'était pas toujours facile de gagner son estime et vu comment Ocarenna s'était comportée jusqu'ici, ce n'était pas gagné ! De plus, la méfiance qu'elle ressentait encore à son égard n'arrangeait rien.

« Je doute de tes intentions, voilà tout. Ton apparence n'a rien à voir là-dedans. Libre à toi de te faire remarquer comme tu le veux, ce n'est pas la couleur de ta teinture qui va m'aider à retrouver ces jeunes filles »

L'Astorg avec une allure bien singulière, certes, avec tout ces accessoires aussi étranges que nombreux mais Méléane, bien que n'appréciant pas les gens cherchant à se démarquer à tout prix, savait où se trouvaient ses priorités. Aussi avait-elle clos cette discussion inutile sur la façon dont elles se jugeaient l'une l'autre avant même qu'elle ne commence. L'heure n'était pas aux bavardages, une autre fois peut-être.


« Mais je pense que tu as raison »
poursuivit-elle en faisant tourner l'étoffe entre ses doigts avant de la glisser dans une de ses poches, « Ce qui voudrait dire que la gamine connaissait son agresseur, suffisamment pour ne pas s'en méfier jusqu'à ce qu'il soit trop tard »

Cependant, la lancière n'écartait pas d'autres hypothèses car cela ne restait que des suppositions. Rien n'était moins sûr mais cela avait un petit quelque chose de satisfaisant d'arriver au moins à se faire des idées plausibles. Du coup, les soupçons de la brune se portèrent sur l'entourage de la petite, à savoir les gens du village. Quoique vu l'âge de la victime, il se pouvait fort bien que le ravisseur ait abusé de sa naïveté... Au final, ce morceau de tissu ne faisait qu'amener davantage de questions.

« Enfin, il est encore trop tôt pour en être sûres. Continuons dans le bois »

Elle sortit du pré de la même façon qu'elle y était entrée : en se glissant entre les deux montants transversaux de la clôture, et cela afin d'accéder au bois en bordure du terrain. Déçue de n'avoir encore rien trouvé qui permettrait de faire avancer l'enquête, elle espérait néanmoins que cette recherche dans le bois changerait la donne mais vu la taille de celui-ci, le fouiller à deux n'était pas gagné d'avance...


« Séparons-nous, nous aurons plus de chances de trouver quelque chose. Rendez-vous ici quand la nuit commencera à tomber »


Combien de temps cela leur laissait-il ? Deux heures, trois peut-être, mais pas plus. C'était bien peu quand on regardait le travail à faire, un petit coup de chance ne serait pas de refus ! Tout ce qui pourrait faire avancer les choses, même juste un peu, serait bienvenu.
Le duo improbable composé d'une Astorg et d'une Cydienne se sépara alors afin de fouiller chacune une partie du bois. Il restait à espérer qu'Ocarenna fasse correctement sa part du boulot sans quoi elle n'aurait fait que gaspiller de son temps en délaissant lui délaissant des tâches.

Les branches craquaient sous pas, comme elle avançait sans chercher à être silencieuse. Seule parmi la végétation, Méléane demeurait concentrée sur son objectif, à savoir trouver une piste, des traces, n'importe quoi qui puisse l'orienter dans la bonne direction. Pourtant, elle ne trouva rien, c'était comme si la gamine s'était tout bonnement envolée et cela n'était pour plaire à la Louve, loin de là.
Elle crût un instant avoir trouvé quelque chose quand une vieille cabane se dressa devant elle, mais elle était vide et abandonnée. Avec la rivière non loin, ce devait sans doute être une cabane pour les pêcheurs du coin. Déçue de sa trouvaille, la Cydienne se remit au travail derechef.
Elle ne s'arrêta qu'à partir du moment où il fut difficile de distinguer nettement le sol. Le soleil se couchait et il ne servait plus à rien de continuer aujourd'hui, l'obscurité l'amènerait forcément à passer à côté d'une trace sans la voir. Déjà qu'elle n'avait rien trouvé aujourd'hui...

Sur la route du retour, la nuit commença à s'imposer et les sous-bois devinrent sombres, beaucoup trop pour continuer l'enquête quand bien même elle l'aurait voulu. Voilà qu'une demi-heure plus tard, elle arrivait au lieu de rendez-vous, où l'attendait déjà Ocarenna.


« Rien. C'est comme si elle s'était volatilisée. » dit-elle, « Et toi, tu as trouvé quelque chose ? »
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyVen 27 Juil - 13:53

Méléane est donc son nom... je ne lui dirai pas mais c’est aussi joli qu’elle. Je dois bien reconnaître que, même si je ne porte pas les cydiens dans mon cœur, ceux que j’ai pu croiser étaient fort séduisants. Dommage que leur caractère leur fasse autant défaut.

« Je doute de tes intentions, voilà tout. Ton apparence n'a rien à voir là-dedans. Libre à toi de te faire remarquer comme tu le veux, ce n'est pas la couleur de ta teinture qui va m'aider à retrouver ces jeunes filles »

Elle n’a pas sa langue dans sa poche mais elle a au moins le mérite d’être franche et déterminée. Il faut dire que je suis également méfiante en temps normal et que je peux comprendre son attitude.

« Mais je pense que tu as raison. Ce qui voudrait dire que la gamine connaissait son agresseur, suffisamment pour ne pas s'en méfier jusqu'à ce qu'il soit trop tard. »

Par contre, là, je comprends moins... qu’elle soit si collaborante me trouble légèrement, surtout qu’elle m’a clairement avoué avoir de sérieux doutes sur moi. Peut-être admet-elle avoir vraiment besoin d’aide ? Finalement, après avoir constaté que nous sommes aussi peu sûres l’une que l’autre, Méléane décide de quitter le pré pour se diriger vers le bois puis propose que nous nous séparions. Vu la taille du domaine, il est effectivement préférable qu’on couvre plus de surface. J’aurais bien aimé remettre en cause sa décision mais rien ne me permet de le faire... j’aurai d’autres occasions !

Trois heures pour chercher des indices, ce n’est pas facile, mais faisable. Du moins c’est ce que je pense jusqu’à ne vraiment rien trouver au bout d’une heure. Pas une feuille déchirée, pas une bouse de biche écrasée, pas même un autre bout de tissu. Les animaux sont là, pourtant, la vie emplit la forêt. Mais rien, absolument rien. Apparemment, les villageois visitent peu les lieux... pourquoi alors le kidnappeur ne serait pas passé par là pour être plus difficile à pister ? Plus qu’une heure et toujours aucun moyen de retrouver l’adolescente. Ne rien avoir me frustre mais je fais bien mon travail jusqu’à me questionner sur la suite des choses. Si Méléane et moi trouvons une piste et résolvons ce mystère, peut-être serons-nous récompensées et aurai-je de quoi vivre confortablement. Je ne suis normalement pas attirée par l’appât du gain mais me retrouver sans argent m’a soudain fait prendre conscience que je déteste me sentir dépendante de quelqu’un.

Deux heures et demie et toujours rien... je décide donc de flâner un peu et de prendre quelques réserves de baies et autres fruits pour grignoter ce soir. Car sans argent, impossible d’acheter à manger. Je me sens assez pathétique... à tout vouloir donner à mon ancien compagnon de route, je me suis totalement oubliée et perdue dans l’affection que j’avais pour lui. Je soupire puis, après avoir rempli mes petits sacs, je retourne rejoindre Méléane au point de rendez-vous.

« Rien. C'est comme si elle s'était volatilisée. Et toi, tu as trouvé quelque chose ? »

J’ai bien envie de lui dire que si c’était le cas, je n’aurais pas pensé à quoi manger ce soir... mais je m’abstiens et secoue simplement la tête pour lui dire que non. C’est découragées que nous nous rendons donc à l’auberge. Je reste attentive au comportement des villageois ; ceux qui sont parti chercher la jeune fille n’ont pas l’air exténués... ont-ils vraiment fait l’effort de fouiller ? Mon ventre gargouille dès l’instant où nous entrons dans l’établissement : une bonne odeur de rôti ne tarde pas à posséder mon nez. Sachant que je ne pourrai même pas m’offrir les restes de la veille, je tripote les baies dans mes sacs et tente de me persuader que le gras serait mauvaise pour ma ligne... mais c’est peu convaincant, étant donné que je n’y ai jamais fait attention.

Méléane trouve une table et je la suis sans rien dire, résistant à la tentation de piquer quelques pommes de terre aux villageois venus se restaurer. La serveuse arrive et la cydienne passe commande ; forcément, elle prend ce que j’aurais voulu le plus, la sadique.


- Rien pour moi, merci, dis-je avec un brin de regret dans la voix.

Je commence à manger mes baies une par une et garde la pomme que j’ai récoltée dans mon sac pour le moment ; elle me servira de dessert. Lorsque l’assiette de Méléane arrive, je m’arrête de mâcher pour contempler cet amas de graisse, de bonne viande et de féculents. Je sens la salive s’agglutiner dans ma bouche mais je tente de ne rien laisser transparaître. La brune semble cependant avoir remarqué mon appétit... peut-être qu’elle devine alors que je meurs de faim mais que je n’ai pas de quoi payer. Elle rappelle la serveuse, lui chuchote quelque chose à l’oreille et, quelques minutes après, elle m’apporte la même commande en plus d’un pichet d’eau fraiche. Je reste bouche bée devant la beauté de ce plat merveilleux et saisis sans m’en rendre compte ma fourchette... puis je regarde Méléane qui aurait pu sembler amusée mais ne l’est pas et continue à manger.


- Merci... dis-je doucement, espérant qu’elle ne l’entende pas, ce mot fondu dans le brouhaha de la pièce.

Je prends le temps de savourer mon plat et mange quand même ma pomme comme dessert. Rien de plus parfait que ce moment... ça faisait longtemps. Je soupire et me sens prête à aller dormir confortablement pour l’une des dernières fois. Nous ne pouvons plus rien faire jusqu’à demain, de toute façon. Je remercie encore Méléane d’un hochement de tête lorsqu’elle paye réellement puis monte à l’étage me coucher. J’ignore pourquoi je suis si fatiguée... peut-être ne m’étais-je pas donné autant de peine depuis longtemps pour aider. Tuer m’épuise moins, c’est sur... C’est toute habillée que je m’effondre sur le lit et que je vais rejoindre Morphée, qui m’appelle depuis la fin du repas. Sans savoir que la nuit et le lendemain seront probablement bien plus agités qu'aujourd'hui...
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Re: [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane)
   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyVen 27 Juil - 21:11

Peu satisfaite de cette recherche infructueuse, Méléane savait qu'il était inutile de s'acharner aujourd'hui : il faisait bien trop sombre pour trouver quoi que ce soit en forêt. Restait à espérer que la chance lui sourirait demain, histoire que l'enquête puisse avancer et être réglée aussi vite que possible. De jeunes filles disparaissaient depuis plusieurs semaines et les raisons pour lesquelles ces actes avaient lieu apparaissaient comme une évidence aux yeux de la Louve. Le ravisseur décidait-il d'enlever une nouvelle gamine quand il s'était lassé de la précédente ? Quand elle mourait après les innombrables supplices que ce porc avait dû lui faire subir ? Le simple fait de penser à ce qui avait pu arriver à ces pauvres enfants révoltait la lancière qui, avec son caractère misandre, avait déjà établi le profil possible du criminel, quand bien même elle n'avait aucune preuve de cela. Ce ne pouvait en être autrement, y avait d'autres personnes et d'autres raisons pour commettre ces actes, sinon un homme désireux d'assouvir elle ne savait quel fantasme ? Une nouvelle fois, le sexe « fort » – comme il aimait être appelé – prouvait qu'il s'apparentait davantage à l'animal qu'à l'humain de par sa bestialité. Si la Cydienne désirait bien entendu mettre cette affaire au clair et retrouver les victimes vivantes, elle avait hâte de poser les mains autour du cou de ce mâle et de lui faire payer ses crimes, la façon resterait à déterminer.

Pleine de colère, la Vice-Capitaine savait toutefois avoir fait tout ce qu'il avait été possible de réaliser ce soir en matière de recherche. Aussi fit-elle taire sa haine et proposa plutôt à Ocarenna de rentrer au village pour se restaurer à l'auberge, étant donné qu'elle aussi était revenue bredouille. Quitte à devoir attendre jusqu'au lendemain, autant en profiter pour prendre un bon repas et surtout passer une bonne nuit de sommeil car la journée du lendemain ne leur laisserait probablement pas le temps de souffler. Elle-même, d'habitude plutôt résistante à la fatigue, préférait être en pleine forme pour mener une deuxième journée d'enquête.
L'auberge était miteuse, c'était un fait mais d'un autre côté, ce n'était guère surprenant lorsque l'on voyait à quel village elle appartenait. Dans une ville comme Tamawa, l'établissement aurait fait pâle figure à côté de l'Or Bleu ou de n'importe quel autre auberge réputée mais ici, la bâtiment ne se démarquait pas des autres. Vraisemblablement, le hameau dans lequel Méléane s'était arrêté ne roulait pas sur l'or et ses habitants peinaient à s'en sortir dans leur vie de misère, comme le prouvait l'état général de l'endroit. Ces remarques faites, la Chargée des Soumis n'allait pas trop se plaindre car le simple fait de trouver une auberge ici était déjà une chance en soi, un lit étant de loin préférable à une quelconque clairière en forêt.

Elle s'installa sur une table un peu à l'écart des autres gens et fut surprise de voir Ocarenna la suivre et s'asseoir en face d'elle. La jeune femme ne semblait pas l'apprécier beaucoup, aussi avait-elle supposé qu'elle prendrait place ailleurs. Enfin, avoir ou non sa compagnie l'indifférait un peu, ce n'est pas comme si cela allait changer le déroulement de la soirée.
Méléane appela alors la serveuse, laquelle vint sans vraiment se presser. C'était une femme d'un certain âge et sans doute l'épouse de cet aubergiste qui ne lui avait pas inspiré confiance plus tôt dans la journée. Elle commanda le repas et arqua un sourcil quand elle vit que sa partenaire d'enquête ne prit rien pour se contenter de grignoter des baies, fourrées dans de petits sacs. Soit, qu'elle fasse comme ça lui chantait, c'était son choix. En attendant, d'appétissantes tranches de rôti furent déposées devant la lancière, accompagnées de leur sauce aux légumes, de pommes de terre et de haricots. De quoi mettre l'eau à la bouche de n'importe qui.
Le repas en lui-même était plutôt bon et si elle ne se régala pas comme elle le faisait parfois à Muria, elle apprécia tout de même la qualité de celui-ci. Si le plat avait dû être à la hauteur de l'établissement, une vulgaire potée n'aurait pas été surprenante ! Cependant, elle aurait sûrement profité un peu plus du repas si elle n'avait pas eu à croiser le regard envieux d'Ocarenna. Cette dernière n'avait rien commandé et pourtant semblait mourir de faim, comme le montrait l'expression traînant sur son visage. La Louve se demanda dans un premier temps la raison pour laquelle elle n'avait rien commandé alors qu'elle était affamée à ce point mais elle devina bien vite que quelque chose devait l'en empêcher... un manque d'argent par exemple ? Et surtout trop fière pour demander un beau geste. L'idée amusa la Cydienne, qui laissa même un sourire passer sur son visage avant qu'elle n'appelle de nouveau la serveuse.


« Servez donc un repas à cette jeune femme » lui glissa-t-elle à l'oreille, « Et apportez nous deux bières »

Elle retourna en cuisine et revint peu après avec une assiette remplie dans les mains tandis que le rapace lui servant de mari la suivait de près avec deux chopes qu'il déposa devant les clientes. Un simple mouvement de tête en guise de remerciement et Méléane poursuivit son repas en ne prêtant même plus d'attention à Ocarenna. L'Astorg s'était vue offrir le dîner par une Cydienne, voilà qui devrait mettre à mal toute sa fierté, non ? Heureusement que la lancière était capable de garder un masque d'indifférence dans la plupart des situations, sans quoi mademoiselle l'originale aurait sans doute mal interprété son geste. S'il y avait bien une part de provocation dans ce qu'elle avait fait, ce n'était pas là la seule chose l'ayant poussée à la décision mais au final, peu importait.

Le repas terminé, Ocarenna se leva et quitta la table pendant que Méléane réglait l'addition tout en sirotant ce qu'il lui restait de bière dans son verre – celle-ci avait d'ailleurs comme un goût particulier, sans qu'elle ne puisse déterminer quoi. Elle se mettrait au lit une fois sa boisson terminée, demain serait une rude journée !
La soirée s'était dans l'ensemble plutôt bien passée si ce n'est que la Vice-Capitaine se rendit compte seulement maintenant d'à quel point il faisait chaud ici. Peu désireuse d'attiser les envies des quelques hommes encore présents en déboutonnant une partie de son haut, elle décida de finir son verre cul-sec pour aller se coucher. Elle commençait à avoir mal au ventre et la chaleur la faisait transpirer, sans doute avait-elle trop mangé ce soir.
Avant de monter, elle remarqua quand même un des petit sac de baies à trois quarts plein d'Ocarenna, oublié sur la chaise juste à côté de celle où elle s'était assise. Sûrement l'avait-elle laissé de côté quand sa part de rôti était arrivée. La prenant entre ses doigts fins, la Louve se décida à le rendre à sa propriétaire avant d'aller dormir. Depuis le peu de temps qu'elle était en haut, elle ne devait pas encore dormir, pensa-t-elle, la tête commençant à lui tourner.
Elle monta péniblement les marches, comme si aligner deux pas l'un derrière l'autre était devenu une véritable épreuve, jusqu'à la chambre de l'Astorg – indiquée au préalable par l'aubergiste.


« Ocarenna, tu as oublié quelque chose à toi en bas » dit-elle en frappant avec le peu de vigueur qu'il lui restait à la porte.

Pas de réponse. Peut-être avait-elle déjà sombré dans le sommeil. Levant une deuxième fois le poing, Méléane s'autorisa à frapper une seconde fois après quoi elle irait dormir si elle n'obtenait pas de réponse. Elle ne se sentait pas dans son assiette et n'aspirait qu'à s'allonger, cela lui ferait du bien.
Le déclic de la serrure se fit entendre et la porte s'ouvrit un peu sur la jeune femme, visiblement sortie du lit. Méléane, elle, lui faisait face, plus pâle que jamais et avec une goutte de sueur perlant sur son front.


« Tu as oublié ça »


Elle lui tendit le sac au moment même où une violente crampe s'en prenait à son estomac. Celui-ci commença à entrer en révolution et la salive âcre arrivant dans la bouche de la Cydienne lui permit de deviner la suite des événements. Sans précaution, elle écarta Ocarenna du passage d'un seul bras et entra dans la petite chambre sans même avoir été invitée à y entrer. Elle espèrait arriver à la fenêtre à temps, objectif accompli lorsqu'elle parvint à l'ouvrir avant que son estomac ne se contracte une seconde fois, bien plus violemment.
Méléane desserra les dents tandis que son corps évacuait le surplus, un liquide acide remontant le long de son œsophage jusqu'à ce qu'elle le vomisse, penchée par la fenêtre. Se sentant faible, elle n'avait plus qu'à attendre que ça s'arrête mais après une fois que son estomac fut vidé, les choses devinrent bien plus douloureuses, d'autant que son mal n'avait pas l'air prêt de s'arrêter ; c'était à peine si elle parvenait à reprendre son souffle avant qu'elle ne remette de nouveau.
Si Ocarenna voulait dormir dans sa chambre, il valait mieux qu'elle lui vienne en aide car dans l'immédiat, elle se sentait bien trop faible pour faire ne serait-ce qu'un pas.



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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptySam 28 Juil - 12:07

*Toum, toum, toum*

J’ai l’impression d’entendre des tambours. Une jolie voix qui m’appelle. J’ouvre les yeux : ce n’est pas encore le jour. Je suis encore très fatiguée, combien de temps ai-je dormi ? Je me lève péniblement et avance lentement vers la porte.

*Toum, toum toum*

Je finis par l’entrouvrir, méfiante de savoir qui me dérange à une heure pareille.


« Tu as oublié ça »

J’ai l’impression de voir un fantôme... ou une morte. Elle a une mine horrible, un teint blanchâtre et sa voix est loin de démontrer son assurance habituelle. Rapidement, je vois qu’elle semble avoir chaud... mais je suis convaincue que la seule chaleur n’a pas pu la mettre dans un état pareil. Je prends doucement le sac mais je n’ai pas le temps de lui demander ce qui lui arrive qu’elle place sa main sur son ventre, apparemment douloureux. Puis elle me pousse brusquement sur le côté pour se précipiter vers la fenêtre et vomir tout ce qu’elle a mangé précédemment. Quel gâchis...

Je ferme la porte, pose ma sacoche sur le lit et m’avance vers elle, m’efforçant de ne pas regarder en bas. Tout son corps est tendu et, bien qu’elle ne vomisse plus autant qu’avant et seulement une étrange bile, elle semble souffrir le martyr. Je vais alors chercher une serviette mise à disposition dans la chambre et la trempe dans le seau plein d’eau juste à côté du lit. J’ignore depuis combien de temps cette eau est là mais mieux vaut de l’eau croupie que pas d’eau du tout. Très prévenante, je prends soin de ne pas l’avertir de l’arrivée d’un chiffon mouillé sur sa nuque. Elle sursaute, semble prête à m’assommer mais est de nouveau prise par son mal. Je ris silencieusement alors que la fraîcheur semble la soulager légèrement. Je câle alors mon bras sous les siens et l’aide à se retourner pour marcher jusqu’au lit ; une fois assise à côté d’elle, je saisis le deuxième seau placé à côté du précédent et le pose sur ses genoux.


- Il ne faudrait pas que tu vomisses sur la tête d’un des villageois, quand même, dis-je sur un ton plaisantin.

Son regard me fait taire immédiatement ; elle pourrait vraiment se venger quand elle irait mieux.


- Bon, continue à te vider, je vais voir si un médecin ou un droguiste peut me donner un médicament.

Je frotte doucement son dos avant de quitter la pièce et de fermer la porte. Deux personnes, un homme et une femme, se trouvent juste en face de moi et j’hausse un sourcil, perplexe de les voir si attentifs au sort de ma nouvelle compagnonne de route.

- Un problème ? demande-je sur un ton peu amical en reconnaissant les simples clients.
- Nous voulions savoir comment va votre amie, elle n’avait pas l’air en forme en montant dans sa chambre, se justifia la dame.

J’entends alors le gars se racler la gorge pour faire l’innocent et ce genre de comportement m’exaspère. Je ne perds pas de temps à le saisir par le col et à le plaquer contre le mur derrière moi. La femme sursaute mais ne réagit pas, l’homme semble peu rassuré.


- Je ne sais pas encore qui a fait ça mais si tu ne me dis pas tout de suite comment calmer ses vomissements, je te jure qu’en plus de perdre ce que tous les hommes conservent précieusement, tu perdras tout tes sens aussi lentement que possible.
- Je vais chercher l’herboriste ! crie l’inconnue. S’il vous plaît, ne lui faites pas de mal ! Je... j’y vais. Lâchez-le et attendez-moi à la sortie de l’auberge.

Puis elle part en courant, vérifiant par un dernier regard que son compagnon est toujours en vie. Je le repose doucement et l’avertis encore une fois du regard avant de sortir du lieu. Juste avant de franchir la porte, je vois le gérant me regarder depuis le fond de son bar. Est-il insomniaque ou encore plus louche que les deux que je viens de menacer ? J’y prêterai attention plus tard. En sortant, je vois l’inconnue se précipiter en courant vers moi ; elle a couru tellement vite qu’elle n’arrive plus à parler. Elle réussit à me dire que l’herboriste a ouvert sa boutique pour moi et que je dois suivre cette direction. Je la remercie d’un hochement de tête et me dirige vers le magasin. Une fois arrivée dans la maison, je suis surprise de voir que l’herboriste est la maman de la jeune fille disparue aujourd’hui même. Je masque cependant mon étonnement et m’avance vers le comptoir.

- La demoiselle paniquée est venue me réveiller directement chez moi... la situation est-elle si urgente ?
- Je soupçonne quelqu’un d’avoir empoisonné celle qui m’accompagne, elle vomi ses tripes et d’autres choses depuis la fin de notre repas. Nous avons mangé la même chose, avons passé la même journée. Elle a bu une bière et moi non... les choses sont évidentes, vous ne trouvez pas ?

Elle semble embarrassée par mon franc parlé, semble hésiter à me dire quelque chose, puis cherche quelque chose sur son étagère. Elle me tend le petit flacon.

- Je crois savoir quel poison a été utilisé. Rassurez-vous, ce n’est rien de grave. Ceci l’aidera à supporter la douleur et à réduire la fréquence des vomissements.
- Nous sommes d’accord sur le fait que je ne vous dois rien, puisqu’il s’agit de la faute de...
- Bien sûr, Madame, nous sommes d’accord.
- Bien.

Je me dirige vers la sortie pour faire au plus vite mais la dame m’interpelle.

- Beaucoup de gens passent dans ma boutique et je vois parfois les gens d’en-haut... Madame, j’ai l’impression que quelque chose se trame, quelque chose de grave. Si vous êtes là pour nous aider, s’il vous plaît, allez les voir. Je veux... je veux retrouver ma fille.
- Nous ferons ce que nous pourrons faire, tente-je de la rassurer sans réellement y arriver, tout en étant pressée par le temps. Merci pour le remède, Madame, passez une bonne nuit.

Je trotte jusqu’à l’auberge et, bien qu’il me semble entendre un bruit en direction du magasin, je n’arrête pas ma course. Arrivée à l’auberge, je ne vois plus le gérant et ne m’attarde donc pas à l’entrée. J’ouvre la porte avec fracas et vois Méléane dans la même position qu’avant, la tête dans le seau, ayant l’air d’avoir encore plus chaud. Je m’assois à côté d’elle et attend qu’elle lève la tête pour lui tendre le flacon.

- Tiens, ça devrait calmer tout ça.

Elle semble hésiter quelques instants mais se décide finalement, sûrement à cause de la douleur. Je m’occupe de rincer le chiffon dans la même eau que tout à l’heure afin de lui redonner et de cacher le seau dans l’armoire pour éviter les odeurs et la vision désagréable du liquide. C’est assises côtes à côtes que nous attendons que le médicament fasse effet et Méléane reprend des couleurs petit à petit.

- Allez, je t’aide à te relever et tu retournes dans ta chambre. On a du boulot demain ! dis-je en essayant le ton optimiste, pour une fois.

Je l’accompagne mais elle semble pouvoir bien marcher, maintenant. Elle ferme la porte, apparemment exténuée et je retourne dans mon lit tout en pensant à ce que j’ai vécu ce soir. Je n’y pense cependant pas longtemps car Morphée court très vite à ma rencontre. J’ignore encore que demain matin sera encore plus mouvementé que je ne l’ai imaginé.
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyDim 29 Juil - 20:45

Une fois que tout le repas eût trouvé une sortie à l'estomac de Méléane, elle ne vomit plus que de la bile, dont la simple odeur l’écœurait. L'acidité du liquide lui brûlait la gorge et le nez en plus des vomissement qui eux-mêmes la faisaient souffrir. C'était la première fois qu'une telle chose lui arrivait et elle détestait être dans l'incapacité de faire quoi que ce soit ; elle ne se sentait même pas capable de faire un pas ! Dans ce moment d'intense faiblesse, le premier venu aurait fait d'elle ce qu'il voulait sans qu'elle ne puisse se défendre. Elle ne put d'ailleurs pas réagir quand Ocarenna déposa un linge mouillé dans sa nuque sinon sursauter, surprise de ressentir cette sensation de fraîcheur. L'eau froide lui coulait dans le dos et se cela restait bien peu, elle se sentit momentanément soulagée – mais pas bien longtemps. La bras de l'Astorg passa ensuite sous le sien avant qu'elle ne tente de la faire bouger. Les maux dont elle souffrait l'empêchèrent de réfléchir beaucoup et la voilà qui se laisse guider par la jeune femme. Ainsi soutenue, il lui était bien plus facile de marcher.
Une fois conduite jusqu'au lit, un seau fut placé sur ses genoux afin qu'elle puisse se vider sans crainte d'en mettre partout. Bien entendu, il ne fallut pas lui montrer comment l'utiliser puisque son estomac se remit à faire des siennes.

La jeune femme se permit une remarque qui ne plut guère à la malade. Le ton le voulait plaisant mais la Cydienne ne parvenait pas à déterminer s'il s'agissait ou non d'une raillerie. Peu importait, ce n'était pas le moment de faire de l'humour et cela ne l'avait pas faite rire le moins du monde. Aussi se contenta-t-elle de tourner un peu la tête pour lui lancer un regard assassin. Si elle se sentait trop mal pour parler et pour bouger, elle pouvait encore dissuader les gens de l'emmerder en les foudroyant du regard. Ocarenna avait compris le message et garda les prochaines plaisanteries pour elle. À la place, elle prit l'initiative d'aller chercher quelque chose pour la soulager, avant de lui frotter le dos – y avait-il seulement une utilité à cela ? – et elle quitta la chambre.

Méléane distingua à peine l'altercation qui se déroula dans le couloir, mis à part les éclats de voix d'une femme sans qu'elle ne distingue ses paroles, comme les vomissements la reprenaient. Penchée sur le seau, haletante à cause du peu d'air qu'elle arrivait à prendre, la lancière n'avait d'autre choix que d'attendre le retour de sa partenaire avec le remède. Elle ignorait combien de temps elle resterait dans cet état mais plus tôt cela se terminerait, mieux ce serait !
Elle demeura ainsi de longues minutes sans pouvoir rien faire d'autre que de faire couler toujours plus de bile dans le seau. Cette sensation étouffante de chaleur et ces souffrances l'empêchaient de réfléchir mais pas suffisamment pour qu'elle ne sache pas ce qui lui était arrivé, car ces vomissements ne pouvaient pas être naturels... Elle se concentra autant qu'elle le put pour faire le point sur la situation ; Ocarenna et elle avaient consommés le même repas, à la différence près que l'Astorg n'avait pas bu sa bière – ce qui l'avait sauvée. Sans aucun doute le poison avait-il été versé là et si jamais Ocarenna avait eu le malheur de poser ses lèvres sur le breuvage, elle aurait fini dans le même état que la Vice-Capitaine et là, aucune des deux n'aurait pu réagir. La question restait de savoir dans quel but l'empoisonnement avait été commis.
Enfin, après plus d'une demi-heure à rester au-dessus du seau, sa partenaire revint avec le remède tant attendu – du moins l'espérait-elle. Fort heureusement, ce fut le cas. Méléane se fichait de où et comment elle l'avait obtenu, l'importait était qu'elle l'ait. Elle hésita quelques secondes certes, un peu sceptique devant l'aspect du produit qu'on lui tendait mais il ne fallut pas insister pour qu'elle le prenne des mains d'Ocarenna et le vide d'un seul trait.
Le liquide avait une texture granuleuse et un goût d'algues qui la fit frémir de dégoût. Elle attendit encore quelques minutes en silence, espérant ne pas vomir avant que l'antipoison n'agisse. La patience de la Louve porta ses fruits car son mal s'apaisa de façon progressive. Oh, ce ne fut pas la grande forme mais au moins n'avait-elle plus la sensation d'être au bout de sa vie. Essuyant un reste de souillure sur le coin de sa bouche, elle préféra rester là un peu plus longtemps, juste pour être sûre que sont état se soit stabilisé mais si les choses s'améliorèrent, elle ne se sentait pas en pleine forme pour autant. D'ailleurs, elle resta si longtemps assise que ce fut Ocarenna qui lui fit subtilement comprendre qu'il était temps pour elle de regagner sa propre chambre. Ah oui c'est vrai, elle l'avait réveillée en venant et à présent l'empêchait de regagner sa couche. L'Astorg l'avait vraiment aidée, aussi la Soldate décida-t-elle de la laisser se reposer. Après tout, elle aussi se sentait terriblement fatiguée depuis que le poison avait sapé toutes ses forces.


« Ça ira » dit-elle en refusant l'aide « Disons que nous somme quittes pour le dîner »

Si elle ne lui dit pas merci, Méléane n'en éprouvait pas moins un sentiment de gratitude à son égard. Sans elle, la nuit aurait été atroce à affronter.
Se levant, elle prit la direction de la sortie, ses premiers pas hésitants comme elle craignait de voir ses jambes défaillir sous elle. La lancière regagna immédiatement sa chambre et s'écroula dans son lit sans même prendre la peine de ramasser sa lance, qu'elle avait renversée au passage. Elle sombra dans un profond sommeil après peu de temps, incapable de lutter contre celui-ci.

La lumière ne s'affirmait pas encore au moment où elle ouvrit les yeux, c'était tout juste s'il commençait à faire clair. Elle n'avait dormi que quelques heures mais elle se sentait tout à fait reposée. Depuis des années, elle ne dormait que peu et son corps avait fini par s'habituer tant et si bien qu'en plus d'être résistante à la fatigue, quatre ou cinq heures de sommeil lui suffisaient amplement. De plus, elle se sentait beaucoup mieux que la veille, sinon parfaitement bien, ce qui n'était pas pour lui déplaire ! La faim était le seul point négatif : son estomac, complètement vidé la veille, criait maintenant famine.
Elle sortit du lit, replaça sa lance contre le mur, et se dirigea vers la chambre d'Ocarenna pour l'y déranger à nouveau. Décidément, ça devenait une habitude... La jeune femme n'ouvrit qu'après plusieurs minutes et sa mine indiquait qu'elle venait de se faire sortir du lit, alors que Méléane était en pleine forme. Pour ne pas changer, elle entra sans demander la permission et s'assit sur le lit, à la même place que la veille.


« Une chance que tu n'aies pas touché à la bière que je t'ai payée. C'est l'aubergiste, n'est-ce pas ? »


Elle s'était exprimée avec froideur en parlant du gérant de l'établissement tant cela la rendait haineuse d'y penser. Comment cette pourriture avait-il osé l’empoisonner !? Cela la mettait hors d'elle, elle comptait d'ailleurs aller l'encastrer dans un mur sitôt cette conversation terminée mais il y avait encore trop de zones sombres dans cette histoire...


« Reste à trouver une raison, je ne vois pas pourquoi cet imbécile aurait voulu nous empoisonner »

Là demeurait la grosse question sur cette affaire : pourquoi ? L'aubergiste bénéficierait-il ne serait-ce que d'un seul intérêt à rendre malades deux voyageuses ? Méléane avait comme un doute à ce sujet. Agir de la sorte ne lui attirerait que des ennuis, et quels ennuis ! Au mieux se verrait-il tabassé et au pire... eh bien elle aviserait. Dans tous les cas, l'homme n'allait pas s'en sortir indemne, qu'il se le tienne pour dit !
La brune aurait pu continuer à se questionner ainsi longtemps mais elle fut interrompue par Ocarenna. Cette dernière lui raconta son entrevue chez l'herboriste, qui se trouvait en fait être la mère de la jeune fille enlevée la veille. Les inquiétudes de cette femme pouvaient être pris pour de la paranoïa venant d'une mère éplorée mais au vu des récents événement, le Louve préférait ne pas écarter l'idée d'explorer cette piste. Des enlèvements à propos desquels certains villageois paraissaient indifférents, l'absence de toute piste puis la tentatives d'empoisonnement des deux voyageuses qui essayaient d'aider en enfin les soupçons portés sur les gens « d'en-haut »... la Soldate avait comme la sensation que quelque chose d'énorme se cachait derrière tout ça, quelque chose qui ne devait pas être découvert.


« Prépare tes affaires » lui dit-elle, « Après ce qui s'est passé hier soir, je doute que ce soit une bonne idée de rester dans le village. Je ne te demanderai pas de continuer les recherches avec moi, l'incident d'hier soir cherchait sûrement à nous faire peur pour que l'on ne fouine pas plus loin, qui sait quel coup foireux nous attend si on continue à chercher. »

Tenter de les effrayer semblait la seule explication plausible aux yeux de la Louve, on n'empoisonnait pas des gens pour le plaisir et surtout pas avec si peu de subtilité. Méléane avait parlé sur le ton ferme de celle qui s'attend à être obéie et si rien ne le montrait, n'importe qui croirait que la tentative d'intimidation avait fonctionné, à en juger ses dires.

« Je peux comprendre que tu t'en ailles mais si tu souhaites continuer, je vais m'installer dans les bois et poursuivre les recherches de là »

Elle ne savait pas encore comment, mais elle ne s'enfuirait pas juste parce qu'un aubergiste fêlé avait tenté de lui faire peur. Non, elle retrouverait ces fillettes coûte que coûte, même si elle pressentait que ces enlèvements n'était qu'un élément appartenant à un mystère encore plus grand – et dangereux.


« Et ne traîne pas, les villageois doivent être persuadés que nous partons pour de bon » ajouta-t-elle avant de se lever et de quitter la chambre.

La Chargée des Soumis regagna sa propre chambre n'eût même pas besoin de faire ses affaires, celles-ci n'avaient même pas été défaite la quand elle était arrivée. À la place, elle préféra se rafraîchir à l'aide de la cuvette d'eau destinée à cela. Elle en profita aussi pour se rincer la bouche autant que faire se peu ; avec tout ce qu'elle avait vomi, elle ne devait pas avoir une haleine très ragoûtante.
Ceci fait, elle quitta la pièce lance en main et descendit avant Ocarenna dans la salle principale de l'auberge où seule la femme du gérant se trouvait. Elle sursauta quand elle vit arriver Méléane, sans doute par crainte de sa réaction.


« Ça à l'air d'aller mieux qu'hier quand vous êtes montée » dit-elle avec un air mal assuré.

Son interlocutrice avança vers elle, le regard dur, et l'attrapa sans douceur par le col.


« Écoute, je ne sais pas lequel de vous m'a fait ça et je ne veux pas savoir ce qui nous attendra aujourd'hui à la place du poison. Nous nous en allons, débrouillez-vous pour retrouver les filles disparues »


La femme avait l'air de s'en vouloir pour son geste, elle ne put d'ailleurs soutenir le regard perçant de la Cydienne.


« Désolée... les étrangers ne font que nous amener des problèmes. Partez et laissez-nous régler nos problèmes seuls »


Méléane la relâcha, la mâchoire crispée tant elle mettait d'efforts à ne pas lui en coller une sur place tandis qu'Ocarenna descendait à ce moment même l'escalier. D'un signe de tête, elles décidèrent qu'il était temps pour elles de quitter les lieux afin de se rendre aux écuries puis de partir définitivement du village – du moins était-ce ce qu'elles voulaient faire croire.

Il ne faisait certes pas encore tout à fait clair dehors mais c'était le moment où la plupart des paysans se levaient pour travailler au champ, il n'empêcha pas que la brune fut surprise de découvrir un petit attroupement devant l'une des maison située plus en amont dans la rue. Décidée à connaître l'origine de ce remue-ménage, Ocarenna et elle prirent la direction du groupuscule avec la femme de l'aubergiste, alertée par la réaction des deux compères, les suivant de près.


« Quelque chose pose problème ? » demanda la lancière en jouant des coudes pour passer entre deux paysans et arriver jusqu'au premier rang.

« Je l'ai trouvée ce matin dans la boutique... morte. »

La voix appartenait à un homme agenouillé à côté un corps transporté à l'extérieur. Pas de larmes, pas d'émotions particulières, on aurait juré qu'il parlait d'un de ses animaux de basse-cour. Comme il s'était redressé pour répondre, Méléane put voir le visage de la pauvre femme qui avait perdue la vie et quelle ne fut pas sa surprise en découvrant qu'il s'agissait de l'herboriste, celle-là même qui avait perdue sa fille et avait fait part de ses soupçons à Ocarenna. Curieuse coïncidence...


« Une de mes cliente a envoyé cette femme chercher un remède à l'herboristerie cette nuit ! » intervint l'épouse de l'aubergiste en désignant l'Astorg du doigt, « Ça ne peut être qu'elle ! »

Plusieurs paires d'yeux se tournèrent en direction de l'Astorg, comme tous attendaient des explications. Sans même avoir besoin de réfléchir, la Louve savait que la situation ne présageait rien de bon du tout...
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Re: [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane)
   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyMer 1 Aoû - 1:00

*Toum, toum, toum*

Je rêve ou quoi, elle est encore malade ? Oh, tant pis, je reste endormie...

*Toum, toum, toum*

J’ai envie d’insulter le monde entier mais je me retiens et me lève difficilement du lit, les cheveux en pagaille et la mine fatiguée. Elle ne peut pas se débrouiller toute seule, celle-là ? Grml... J’ouvre la porte, ne culpabilisant pas du tout de l’avoir fait attendre. C’est un coup de poing que j’ai envie de lui donner une fois qu’elle entre sans dire bonjour et qu’elle s’installe sur mon lit comme si la journée avait commencé depuis un bon moment. Mais le jour pointe à peine le bout de son nez... Elle me parle de l’aubergiste, de la bière et les idées reviennent à moi. Je pense qu’elle a raison et m’apprête à soutenir ses propos mais elle continue ses réflexions comme si je n’étais pas là. Elle ne pouvait pas non plus réfléchir à voix haute dans sa chambre et me laisser une heure de plus de sommeil ?!

Avant qu’elle ne commence vraiment à réfléchir encore, je l’interromps avec ma voix toute enrouée.


- Quand je suis allée chercher ton remède hier soir, c’est la mère de la jeune fille disparue le plus récemment qui m’a accueillie. Avant que je m’en aille, elle m’a dit avoir des doutes et penser qu’il se passait quelque chose chez les dirigeants du village... elle m’a aussi demandé d’aller les voir pour qu’elle puisse enfin retrouver sa fille.

Méléane semble réfléchir à ce que je viens de dire, puis continue. Elle me donne des ordres ? A moi ?! En plus elle me prend pour une lâche... la lancière pense sincèrement que je vais abandonner l’affaire comme ça ? J’apprécie moyennement qu’elle me dise de préparer mes affaires, même si je sais que la brune a tout à fait raison ; rester ici est dangereux pour le moment. Je ne fais pas de remarque pour le moment et la laisse descendre en premier, le temps de bien me réveiller. Je rince mon visage, me coiffe, ramasse mes petites sacoches encore remplies de baies et descends finalement la rejoindre. Je peux voir la scène mais la cydienne ne me voit pas arriver tout de suite... décidément, les gens de se village donnent envie de mettre des baffes. Je finis par marquer mon arrivée et c’est en hochant la tête que je lui confirme que nous nous en allons.

Alors que nous sortons, je vois un attroupement devant la maison qui ressemble d’ailleurs à l’herboristerie d’hier... les ennuis commencent ! Nous nous approchons et je suis Méléane de près, la jeune femme n’hésitant pas à bousculer les gens pour voir ce qui se passe. L’annonce de l’homme et le corps inerte de cette pauvre paysanne me fait, pour la première fois de ma vie, ressentir de la culpabilité. Pour une fois que je ne tue personne, voilà qu’on s’en charge après mon passage. Est-ce quelque chose qui me poursuivra toute ma vie, cette odeur de mort qui prend les gens à la gorge ? Malgré le nœud qui se forme dans la mienne, j’arrive à observer la dame allongée et son alliance... puis celle de l’homme. Et j’en fais rapidement une conclusion morbide. Elle m’a dévoilé des informations, son mari l’a entendue et l’a tuée. Aux vues du peu de sentiments qu’il ressent à cet instant, en face du corps de sa femme, ça ne peut être que ça. J’ignore encore exactement pourquoi mais je sais maintenant qu’une partie de ces villageois nous cachent quelque chose, une horreur qu’ils ne veulent pas qu’on découvre. Et il faut que j’en fasse part à Méléane... seulement, quelqu’un interrompt ma pensée.


« Une de mes cliente a envoyé cette femme chercher un remède à l'herboristerie cette nuit ! Ça ne peut être qu'elle ! »

En plus d’être une bande de criminels, ces gens sont des cafteurs... je cherche la jeune femme que j’ai menacée la veille dans la foule et la trouve, l’air angoissée. Elle a bien raison de l’être, son compagnon ne fera plus long feu, maintenant. Une fois mon envie de tuer établie, il est difficile de m’empêcher de « clarifier les choses ». Mais ça sera pour plus tard parce que tous les villageois sont maintenant retournés sur nous. Il va falloir qu’on agisse vite... J’essaye de réfléchir rapidement à une solution, pendant que l’un des paysans crie haut et fort :

- Et son amie est forcément sa complice ! Elles ne se sont pas quittées depuis leur arrivée ici !

Et merde... Je sais que le dialogue ne servira à rien mais ces gens ne sont pas des combattants. S’ils savaient se défendre, agir contre un ennemi, tuer... ils nous auraient éliminées depuis bien longtemps et ne se seraient pas contentés d’un poison qui fait dégobiller. Ils cherchent un coupable à leurs ennuis au lieu d’enquêter sérieusement pour retrouver leurs enfants. Dans ce cas, je n’ai plus vraiment le choix pour le moment. Aussi rapidement que je le peux, je fais glisser une lame de ma manche et me tranche profondément le poignet ; je récolte le sang dans ma main en appuyant sur la plaie. Je ne peux pas m’empêcher de grimacer mais ce n’est pas ce qui compte. Méléane ne doit rien comprendre mais ce n’est pas ce qui compte non plus. Je dois agir vite, maintenant. Je m’approche du corps de la victime et fait face à l’attroupement. J’avance ma main devant moi et en projette le sang sur la majorité des gens présents (tout en évitant la brune), ainsi que sur le mari meurtrier.

Les gens ne comprennent rien, paniquent, tentent d’essuyer le sang mais il ne fait que s’étaler sur leurs vêtements, leur peau. J’appuie alors sur mon poignet pour arrêter l’hémorragie, cette fois. Je baisse la tête et chuchote, avec un sourire, à qui veut bien entendre :


- Est-ce qu’une meurtrière essayerait vraiment de sauver toutes ces jeunes filles ? Même moi je n’ai pas la réponse...

Je bouscule alors les gens pour courir le plus vite possible à mon cheval, vérifiant que Méléane me suit. Je pense qu’elle ne comprend rien mais a profité de ma diversion qui n’en était pas vraiment une... Certains villageois nous coursent après ressaisissement mais nous prenons suffisamment d’avance à cheval pour les devancer d’une bonne dizaine de minutes. Les leurs sont peu nourris et affaiblis par un mauvais entretien. Nous dissimulons les chevaux dans le bosquet à proximité et nous y enfonçons pour nous cacher à notre tour. C’est lors que nous sommes tapies dans les feuilles et autres mousses que je me rends compte que je perds trop de sang. L’hémorragie ne s’arrête pas et Méléane n’arrête pas de me regarder, ne comprenant toujours pas ce que j’ai fait là-bas... effectivement, c’était une étrange diversion. Ma tête commence à tourner et avant que je ne m’évanouisse, j’arrive à articuler quelque chose.

- Ne t’inquiètes pas, ils ne nous suivent plus. Ils ont longé le bosquet sans y entrer... certains retournent déjà au village. Et le mari... le mari écrit une lettre. Il prévient sûrement quelqu’un de notre fuite.

Sans pouvoir continuer ou lui expliquer ce qui s’est passé, mes yeux se ferment et je pars dans les méandres de la malfaisance dans laquelle je m’enfonçais déjà, bien avant de rencontrer la cydienne... oui, bien avant. Tant pis si elle ne fait rien pour moi, j’aurais au moins fait quelque chose pour l’aider.
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Méléane
Méléane
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Race et âge : Cydienne de 31 ans
Cité : Muria
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyDim 12 Aoû - 12:51

Dès le moment où une villageoise pointa Ocarenna du doigt, la Cydienne sut que les choses allaient tourner au vinaigre. Étroits d'esprit comme ils étaient, il suffisait de leur offrir un présumé coupable pour qu'il le pendent, sans chercher plus loin et autant dire que ce perspective n'enchantait guère Méléane. Les deux femmes avaient déjà suffisamment de difficulté avec ces histoires d'enlèvements et voilà qu'on leur collait un meurtre sur le dos, cela ne présageait rien de bon... S'il n'était pas dans son caractère de battre en retraite, la lancière devinait fort bien la lutte vaine cette fois-ci. Elles devaient fuir ou tout du moins échapper à ces gens qui à présent voulaient leur tête sur une pique pour le simple fait d'avoir été soupçonnées.
Il y avait des idiots partout, ici comme ailleurs, il fallait juste leur ouvrir les yeux pour leur faire comprendre que le décès de cette femme n'était qu'une affreuse coïncidence... ou peut-être que non. Tous les événements s'étant déroulés depuis leur arrivée dans ce village s'emboîtaient telles les pièces d'un grand puzzle, tout menait à la conclusion que quelqu'un essayait de les écarter de cette affaire, de les empêcher de fouiner davantage. L'empoisonnement et maintenant le meurtre, cela confortait la Soldate dans son idée première, ce qu'elle voyait n'était que la partie visible de l'iceberg. Le hasard existait dans une certaine mesure mais face à tout cela, il était évident que c'était plus qu'un concours de circonstances : on cherchait à les éloigner quoi qu'il en coûte, en témoigne ces villageois qui n'avaient pas hésité à assassiner l'une des leur.

L'Astorg fut la première à réagir, d'une façon façon qui par ailleurs l'étonna beaucoup. Si Méléane crut que sa partenaire allait s'en prendre directement aux paysans quand elle sortit son couteau, elle fut surprise de la voir se trancher le poignet, entaillant profondément la chair. L'utilité de ce geste ? Elle n'en avait aucune idée, pas plus que lorsqu'elle aspergea quelques personnes présentes avec son sang mais si c'était pour faire diversion, cela marcha à merveille car tous écarquillèrent les yeux devant ce geste insolite avant d'essayer d'enlever le sang de leurs vêtements.
Il n'en fallu pas plus à la brune pour saisir l'occasion de prendre la fuite : bousculant l'homme à côté d'elle et fauchant les jambes d'un autre un peu trop réactif à l'aide de la hampe de son arme, Méléane courut en direction des écuries, contente de voir qu'Ocarenna avait eu la même idée.
La porte du box poussée, Kalane s'agita, comme s'il captait l'humeur de sa maîtresse. Cette dernière parvint toutefois à calmer sa monture en quelques secondes. Le temps lui étant précieux, elle ne sella pas son cheval mais prit juste le temps de lui passer la bride et le monta à cru, tant pis pour la selle. C'était un équipement de qualité qui valait son pesant d'or mais entre une selle et une altercation violente avec une dizaine de paysans, elle avait vite fait son choix. Non pas qu'elle ait peur de se battre, loin de là, juste que tuer tous ces gens ne jouerait sans doute pas en sa faveur...
Sans plus un mot, elles sortirent au triple galop et s'en furent à bonne distance du village et de ses habitants fous.

Les deux compères se réfugièrent dans le petit bois où des fouilles avaient eu lieu la veille. Il restait à espérer que leurs poursuivants n'aient pas l'idée de s'enfoncer eux aussi parmi les arbres. La rive d'une petite rivière se révéla bien vite un endroit idéal où faire une halte car au vu de la quantité de sang que perdait Ocarenna, il était inutile de poursuivre plus avant, sans quoi elle s'évanouirait et mourrait d'exsanguination. La lancière l'aida à descendre de son cheval et l'assit contre un rocher avant que la jeune femme blessée ne prenne la parole.

« Comment le sais-tu ? » demanda-t-elle

La question tomba cependant dans l'oreille d'une inconsciente. Comment diable pouvait-elle être au courant de tout cela ? L'Esprit même ne permettait pas de savoir précisément ce que chacun faisait... Oh, peu importait pour le moment. L'important était qu'elles étaient en sécurité.
Ainsi les paysans ne les avaient pas suivi et l'un deux voulait avertir quelqu'un des événements... mais qui ? Plus les choses avançaient et plus des questions survenaient. Cette affaire était malsaine et cette impression d'être seule contre tous donnait une atmosphère oppressante à la scène. Enfin, elle réfléchirait à cela après, il fallait tout d'abord arrêter l'hémorragie de mademoiselle l'Originale.

Méléane releva la manche de la blessée et commença par lui poser un garrot au niveau du biceps afin d'éviter que cela ne saigne de trop. L'entaille était très profonde et pas vraiment jolie à voir ; sans soins, elle allait y passer et vu la blessure, ce n'était pas quelques bandages de fortune qui allaient faire en sorte que le sang cesse de s'écouler. Néanmoins, elle lui banda quand même le poignets, si cela ne stopperait pas l'hémorragie, elle se verrait au moins ralentie, ce qui permettrait à Méléane de trouver une autre solution.
L'idée lui vint finalement mais elle avait besoin de temps, de beaucoup de temps. Elle disposa plusieurs pierres en cercle et sorti de son sac son briquet en acier, accompagné d'un morceau de silex ainsi qu'une sacoche dans laquelle se trouvait une réserve d'amadou. Somme toute, le matériel de base pour qui voulait faire un feu rapidement et plus rapide c'était, plus ça l'arrangeait ! La Vice-Capitaine réunit ensuite quelques touffes d'herbes sèche et un petit tas de brindilles qu'elle disposa en cône. Les étincelles volèrent dès que le silex se heurta au morceau d'acier et par chance, l'amadou s'enflamma après quelques secondes, ainsi que l'herbe et peu après, le petit bois. Ce n'étaient là que les débuts d'un feu mais il fallait bien passer par là, aussi l'alimenta-t-elle avec des branches un peu plus conséquentes et ainsi de suite afin que des braises fassent leur apparition.

Pendant ce temps, elle surveillait l'état d'Ocarenna. Celle-ci allait de plus en plus mal et bien qu'elle soit dans les vapes, elle reprenait conscience de temps à autre pour quelques instants. Comme la lancière l'avait prédit, les bandages ne pouvaient suffire à arrêter l'écoulement de sang, preuve était qu'il continuait à dégouliner malgré la présence des bandes. Au moins, cela lui avait fait gagner du temps, puisqu'elle était encore en vie quand Méléane obtint le résultat voulu : sous les flammes se trouvaient de nombreuses braises rougeoyantes où elle ne tarda pas à poser le bout de sa rapière.
Le feu dansait tandis qu'il inondait le métal de sa chaleur, tant et si bien que le bout de la lame prit rapidement une couleur rouge puis jaune vive. Enveloppant le manche de l'arme dans un haut de rechange afin de prévenir tout risque de brûlure, elle sortit l'épée du feu.
Il aurait été préférable que l'Astorg soit encore inconsciente mais il semblait qu'elle était réveillée quand Méléane se rapprocha d'elle.


« Serre les dents » lui ordonna-t-elle en enlevant le bandages poisseux autour de son poignet.

Le sang se mit à couler derechef et la Louve ne put que constater à quel point elle avait agi de la bonne manière : rien n'avait coagulé dans la blessure et les humeurs ne semblaient pas prêtes à le faire. Doucement et en tenant la blessée par le bras, elle plaça la lame chauffée à plusieurs centaines de degrés sur la plaie pour la cautériser. Elle sentit tout le corps de sa partenaire se tendre puis se contracter sous l'effet de la douleur. Il ne fallut pas appliquer le métal très longtemps pour lui brûler la peau, la chaleur fit très vite son office et si une vilaine brûlure subsistait, le sang ne coulait plus. Pour une première opération du genre, la Chargée des Soumis estimait ne pas s'en être trop mal sortie puisque l'Astorg était encore en vie. Cette dernière vit aussitôt un bras se glisser sous le sien et l'obliger à se relever.
Traînée plus que guidée et seulement à moitié consciente, Ocarenna fut emmenée jusqu'à la rivière toute proche où elle put plonger son poignet brûlé alors que la lancière y refroidissait son arme. Ce n'était pas bon pour la rapière, d'être chauffée à des températures si extrêmes, aussi décida-t-elle d'aller rendre une petite visite à la forgeronne sitôt qu'elle rentrerait à Muria. Elle maintint le bras de la blessée dans l'eau durant de longues minutes tandis qu'elle desserrait progressivement son garrot, de sorte à ce que le sang repasse petit à petit.
Enfin, elle finit par ramener la jeune femme sur la berge où elle replongea de nouveau dans le noir, sans doute éprouvée après avoir perdu autant de sang et souffert de la sorte. Méléane la déplaça non loin du feu et l'assit contre un arbre.

Les heures passèrent et la demoiselle aux cheveux roses ne reprit pas vraiment conscience. Aussi, fatiguée d'attendre qu'elle se décide à se réveiller, la Soldate préféra partir pour explorer les alentours et ramener de quoi se nourrir. Elle envisagea un instant de remonter la rivière jusqu'à la cabane de pêcheur située un peu plus en amont mais elle ne voulait pas risquer d'être découverte par un paysan en mal de pêche. Non, l'endroit où elles s'étaient arrêtées était parfait : il y avait de l'eau, des arbres fruitiers sauvages et le terrain faisait en sorte qu'il était impossible de voir le feu si l'on ne s'enfonçait pas dans ces bois.
Elle revenait de temps en temps au « campement » afin de s'assurer de l'état d'Ocarenna, y déposant parfois des fruits trouvés sur un arbres, parfois du gros bois pour le feu du soir jusqu'à un énième retour où elle trouva la jeune femme éveillée, un peu pâle, certes, mais éveillée quand même.


« Comment tu te sens ? »
la questionna-t-elle avec une pointe d'indifférence.

Dans l'absolu, elle s'en fichait que l'Astorg vive ou meure, il n'était pas dans ses habitudes de faire dans le sentimental mais quand bien même il n'y avait pas d'amitié entre elles, il fallait avouer qu'elles étaient actuellement des compagnonnes d'infortune. De plus, Méléane savait ne pas pouvoir résoudre cette enquête seule.
Sans se soucier davantage de l'état de la blessée, elle poursuivit :


« Je ne veux pas savoir où et comment tu as appris à réaliser ce que tu as fait plus tôt mais il subsiste quand même une question : combien de temps peux-tu localiser quelqu'un et savoir ce qu'il fait ? La femme qui t'as dénoncée et m'a empoisonnée, ce n'est pas impossible que ce soit elle la meurtrière, ça expliquerait pas mal de chose. Elle doit être au courant de quelque chose. Le mieux serait de l'enlever cette nuit pour lui poser quelques questions, tu sauras encore la pister d'ici là ? »


Oh, bien sûr, d'autres coupables n'étaient pas à exclure, mais il était évident que cette femme en question savait ce qu'il se tramait, sans quoi elle n'aurait pas essayé d'écarter deux fouineuses tout d'abord avec du poison, puis avec une accusation de meurtre.


Dernière édition par Méléane le Mer 15 Aoû - 5:56, édité 1 fois
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyLun 13 Aoû - 1:12

Je passe d’un monde à l’autre. L’oubli et la réalité. Vais-je rejoindre les gens que j’ai tués, vont-ils enfin pouvoir se venger ? Il me semble les apercevoir dans le monde astral au fur et à mesure que je perds du sang. Mon poignet me brûle et je crois que c’est cette douleur qui me ramène au monde des vivants. Je vois trouble : Méléane est là, je ne sais pas ce qu’elle traficote. Puis je repars et revois mes parents, souriants mais peu fiers de ce que je suis devenue. Lorsque je rouvre les yeux, la cydienne n’est plus là. Elle m’a donc laissée tomber... elle a bien raison, ce n’est pas la peine de sauver quelqu’un comme moi car d’autres gens mourront. Je repense alors à Eloween, cette petite fille qui m’a tant marquée en voulant apprendre le Ritualisme. Je repense aussi à Jaered. Je ne veux pas l’avouer mais j’ai terriblement envie de le revoir à cet instant. Pour la dernière fois, il me semble, j’ouvre encore les yeux et ai juste le temps d’entendre Méléane me dire de serrer les dents que ma blessure semble s’enflammer.

Je ne peux premièrement pas retenir un gémissement de douleur puis je me résous à me taire car, si je fais trop de bruit, nous nous feront repérer rapidement. Je m’agrippe alors à la terre meuble à côté de moi. Elle cautérise ma plaie... pourquoi ? Je ne lui sers qu’à lui attirer des ennuis. Si elle avait été seule, cela fait longtemps que cette affaire serait résolue. J’ai mal, affreusement mal et je n’ai jamais autant ressenti la douleur. Lorsqu’elle termine, je suis soulagée... pas de ne plus souffrir, non. Je suis soulagée de compter ne serait-ce qu’un peu. Je sais qu’elle ne m’apprécie pas et sûrement qu’elle ne m’appréciera jamais. Mais elle me montre par ce geste qu’elle veut bien continuer à enquêter avec moi. Je souris malgré moi et repars dans les ténèbres avant de pouvoir la remercier... je suis vidée de toutes mes forces. Je me réveille pourtant, le temps que Méléane m’entraîne vers de l’eau pour refroidir mon bras. Je ne vois plus et ne sens plus grand-chose. Juste qu’elle m’entraîne à nouveau vers la berge après quelques instants pour me laisser contre un arbre. Cette fois, je repars pour un bon moment. Du moins, il me semble, car le temps n’est pas si important dans le noir.

Puis je me réveille pour de bon malgré l’énorme fatigue qui pèse sur moi.


« Comment tu te sens ? » me dit-elle sans réelle émotion ou intérêt.

Comme d’habitude, je n’ai pas le temps de répondre qu’elle commence à faire ses théories de trois kilomètres sans vraiment de preuves, juste des convictions. En temps normal, je me serais énervée... oui, elle m’énerve. Mais je commence à aimer ce sentiment. J’écoute attentivement tout ce qu’elle me dit comme jamais je ne l’avais écoutée jusqu’ici. Puis, une fois certaine qu’elle a fini, je me redresse légèrement à l’aide de mon autre bras. Je jette un œil à la cicatrice : elle est énorme, moche et bien rose. Elle va se voir, je ne pourrai pas la dissimuler. Dur dur de cacher mon secret, encore plus maintenant. Mais je n’ai que cette envie irrépressible de la remercier de m’avoir sauvé la vie à cet instant. Je m’efforce d’ouvrir correctement les yeux et accroche son regard avec mes yeux.


- Méléane, merci. Nos races et nos caractère nous empêcheront probablement toujours de nous entendre mais malgré ça tu viens de graver un souvenir de toi sur ma peau et je pense que... Je reprends mon souffle. Je te serai toujours reconnaissante.

J’impose un silence malgré moi, me rendant compte de ma faiblesse. La situation est embarrassante mais il y a bien plus important que la fierté pour le moment.

- Je vais pouvoir pister ces gens entre un jour et une semaine, suivant les traces de sang qu’il reste sur eux. J’espère juste qu’ils ne se laveront pas, auquel cas j’en perdrais quelques-uns. Il faut tout de même qu’on fasse vite, les plus intelligents ne perdront pas de temps à se questionner sur ce que j’ai fait et ils rinceront les tâches. Je soupire plusieurs fois, profondément, avant de reprendre la parole. Je pense que tu as raison concernant l’empoisonnement... mais il s’agit bien du mari de l’herboriste qui l’a tuée, j’ai pu le voir clairement dans ses yeux. Quand on tue, on ne ressent rien. Cet homme était vide. Sûrement se sont-ils mis d’accord pour éliminer les gêneurs, à mon avis ils sont bien plus que deux à être au courant. Mais commencer par l’aubergiste est une bonne idée. En plus... Inspirer, expirer. Je sais qu’elle n’est pas sortie du village pour le moment, ça sera plus simple de l’intercepter dans son lit.

Gênée par ce qui me vient en tête, je me sens bientôt repartir et je n’hésite pas longtemps avant de poser ma question.

- Avant de repartir... pourrais-tu bander mon poignet ? Je sais que ce n’est normalement pas nécessaire mais j’aimerais cacher cette cicatrice pour le moment... s’il te plaît.

Mes yeux se ferment alors, malgré que je lutte pour les garder ouverts. Je me sens honteuse, terriblement honteuse à cet instant.


[HRP : désolée, je ne fais pas vraiment avancer les choses. Si tu veux que je continue, il suffit juste qu'on se mette d'accord sur la suite et je peux éditer mon post pour décrire tout ça. Wink]
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyMar 14 Aoû - 7:16

Ocarenna allait probablement s'en sortir, maintenant que l'hémorragie était arrêtée. Elle avait certes perdu beaucoup de sang mais qu'elle puisse encore rester consciente était une preuve qu'elle n'allait pas mourir, du moins la Louve le pensait-elle. Il était vrai qu'elle avait de bien maigres connaissances sur le plan médical et qu'en dehors des premier secours, elle n'était sûre de rien. Aujourd'hui avait été un coup d'essai, elle avait tenté la cautérisation sans aucune garantie que cela marche, c'était d'ailleurs la première fois qu'elle faisait cela. Si cela marchait, tant mieux, sinon... on ne pourrait pas dire qu'elle n'aurait pas essayé.

Méléane lui avait fait part de ses idées, de ses hypothèses et avait suggéré d'enlever l'une des villageoise – qui visiblement en savait plus qu'elle ne voulait bien le dire – sitôt que l'Astorg se fut réveillée. Cette dernière ne répondit pas tout de suite à ses questions mais en profita plutôt pour la remercier de son geste. Fallait-il lui dire que c'était un hasard si cela avait marché ? Non, autant la laisser être reconnaissante ; elle pouvait l'être car sans la lancière, elle aurait sans doute trouvé la mort après sa tentative de diversion.
À la place, elle soupira et fit roula des yeux, agacée par les propos de la jeune femme. Bon sang, quand est-ce que les gens allaient comprendre qu'appartenir à une race n'amenait pas forcément à détester l'autre ? C'était juste une idée adoptée par les Cydiens et les Astorgs un peu à l'étroit dans leur tête et ancrée dans leurs mœurs depuis longtemps déjà. Enfin, la brune n'avait pas envie de se perdre dans un discours sur la tolérance entre les deux peuples. Ocarenna voulait détester les Cydiens sans même savoir pourquoi ? Eh bien soit, si cela l'amusait, qu'elle fasse comme bon lui semble tant qu'elle ne dérangeait pas la Vice-Capitaine avec ses idées préconçues. Elle était un peu exaspérée, oui, mais elle préféra toutefois garder le silence : il n'était pas utile de se prendre la tête avec l'Astorg quand elle essayait d'établir un plan afin d'avancer dans cette maudite enquête. Elles pataugeaient depuis la veille et après s'être mis tout le village à dos, l'affaire se compliquait encore.

La suite, par contre, se révéla beaucoup plus intéressantes, comme la blessée daignait enfin répondre à ses questions. Au minimum une journée, s'ils ne se lavaient pas, c'était amplement suffisant puisque Méléane comptait agir cette nuit et dans le pire des cas, il s'agissait de paysans crasseux, habitués à vivre parmi leur bétail donc, à moins d'avoir été éclaboussés sur le visage, peu se laveraient.
D'autre part, sa théorie n'était pas à rejeter non plus. Il n'était pas impossible que ce soit le mari de l'herboriste qui l'ait tuée et par conséquent, cet homme trempait lui aussi dans cette affaire louche – fallait-il en déduire qu'il avait un rapport avec l'enlèvement de sa propre fille ? La Cydienne maintint néanmoins son avis, à savoir enlever la femme de l'aubergiste. Petite et menue, ce serait un jeu d'enfant de la neutraliser et de la transporter, d'autant que vu le malaise avec lequel elle s'était exprimé ce matin et la peine qu'elle avait eu à soutenir le regard de la Chargée des Soumis, il ne faudrait pas la brusquer beaucoup pour qu'elle avoue tout. Ces aveux, la lancière ne savait même pas en quoi ils consisteraient. Elle n'avait pas la moindre idée de ce que toute cette affaire cachait sinon une histoire malsaine...


« Tu ne veux pas que je te masse, tant que j'y suis ? »
lâcha-t-elle froidement, « Il n'y a que toi et moi ici, personne ne découvrira ton... petit secret. Tu banderas ton poignet quand nous partirons. Profites-en pour te reposer. »

Ce qu'elle avait fait, Méléane n'était pas assez bête pour ne pas comprendre ce que c'était. Pendant qu'Ocarenna était inconsciente, elle avait eu tout de loisir d'y réfléchir et, au calme, il ne lui fallut pas longtemps pour trouver de quoi il s'agissait. Une nouvelle forme de magie, tout juste apparue en même temps que la découverte du nouveau continent. Une puissance étrange et taboue dans toutes les sociétés. La magie du sang, Maho.
À vrai dire, la brune se fichait bien pas mal de comment et pourquoi sa partenaire avait emprunté cette voie, cela leur avait permis de s'enfuit et après tout, si la Maho touchait au sang, le Ritualisme touchait à l'âme alors, au fond, lequel était le pire ?

La Louve se leva ensuite, saisit une pomme cueillie un peu plus tôt et croqua dedans à pleine dents. De son côté, l'Astorg venait de repartir une nouvelle fois dans les méandres de l'inconscience. Elle demeurerait dans cet état pour un moment encore, son hémorragie l'ayant énormément affaiblie mais elle était hors de danger, il lui fallait juste se reposer pour récupérer.
Puis, elle quitta la jeune femme et repartie explorer les environs. Somme toute, c'était un petit bois comme il en existait des centaines sur Azthia. Ni petit, ni trop étendu, les deux femmes seraient bien à l'abri là où elles étaient, tant qu'elles ne s'approchaient pas trop de la lisière en pleine journée et qu'elles cachaient leur feu dans un endroit où il était difficilement visible, comme maintenant.
Le soleil avait tout juste atteint son zénith quand la Vice-Capitaine revint au campement et à en juger par les fruits qui avaient disparus, Ocarenna avait déjà déjeuné. Elle venait d'explorer les environs et s'était assurer qu'il y avait dans les environs de quoi se nourrir pendant plusieurs jours, la Cydienne étant à peine capable de chasser, aussi s'autorisa-t-elle une courte pause en début d'après-midi tandis que sa partenaire dormait paisiblement, maintenant que son état s'était stabilisé.

Le reste de la journée se déroula tranquillement : la Louve s'entraîna plusieurs heures durant à la lance, répétant inlassablement divers gestes techniques. De son point de vue, il était primordial de conserver une condition physique irréprochable, d'où la nécessité de s'entraîner à chaque fois que c'était possible. Sans doute était-ce cette passion et cet acharnement que Méléane avait mis dans l'apprentissage de l'art de la guerre qui lui avait permis de grimper les échelons et de s'afficher en tant qu'excellent soldat. Il fallait dire que si, au moment où Médéa déposa une lance dans ses mains, elle était sceptique, elle apprit bien vite à aimer le combat, à apprécier l'odeur âcre de la sueur et du sang et elle devint bien vite une guerrière dans l'âme. Loin d'elle les manières exagérées de la noblesse auxquelles elle avait toujours été confrontées, elle menait à présent une vie plus libre et sauvage, pour ainsi dire.
Elle ne s'arrêta que quand ses muscles commencèrent à fatiguer sous l'effort, comme elle s'entraînait sans relâche. Par ailleurs, la lancière réalisa à peine le nombre d'heures passées à s'exercer seulement quand elle leva les yeux au ciel pour se rendre compte que la clarté avait diminuée de façon considérable. Cela devait faire six ou sept heures qu'elle s'entraînait sans relâche, il était bientôt temps de réveiller Ocarenna et de préparer un plan d'attaque.


« Debout ! » dit-elle tout en la secouant pour la tirer de sa torpeur, « il fait bientôt nuit »

Elle s'accroupit à côté du feu – éteint depuis longtemps – et s'affaira à en rallumer un, le temps que l'Astorg se réveille. Pour finir, elle s'assit en tailleur non loin des petites flammes afin de pouvoir les alimenter au fur et à mesure. Même si c'était faible, Méléane n'était pas contre le fait d'avoir un peu de lumière.


« Alors, où est-elle ? Nous attendrons qu'elle soit seule et dans un endroit où nous pourrons la neutraliser rapidement et sans bruit, mieux vaut ne pas alerter le village... »
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyMar 14 Aoû - 13:59

Elle m’engueule mais... ça me fait du bien qu’elle n’aille pas dans mon sens. Son ton ne me plait pas. Du coup, je m’énerve et je me sens revivre. Je sens aussi qu’elle est à cran, elle me le montre bien... j’ignore si c’est sa personnalité habituelle ou si elle est tendue à cause de cette affaire. J’espère juste qu’elle ne va pas constamment me rabrouer, sans quoi même sans forces, je pourrai aller lui faire peur dans ses rêves. Je me demande d’ailleurs à quoi elle peut bien rêver. Je ne connais toujours rien d’elle et vu, quand même, la grande tolérance qu’elle a envers moi, je ne pense pas qu’elle vienne de Cydonia. J’ai envie d’en savoir plus, de créer un début d’amitié. C’est absurde, je m’attache encore. Toujours à des gens que je ne suis pas sensée aimer, toujours à des gens que je rencontre par hasard. Je le maudits, celui-là. Je n’ai malheureusement pas le temps de parler encore que je repars dans le noir, assez brusquement.

Je me réveille un moment après. Vu la hauteur du soleil dans le ciel, il doit être midi et j’ai assez faim pour manger... tous les fruits autour de moi. Je regagne un peu de forces mais pas encore assez pour me lever. Cependant, j’ai sûrement meilleure mine quand Méléane revient d’une expédition, je ne sais où. Nous ne parlons pas plus que précédemment, la cydienne gardant ses distances et prenant un peu de repos ; j’arrive donc, avec ce calme plat, à me rendormir aisément. Ouvrant de temps en temps les yeux, je peux discrètement observer la brune s’entraîner inlassablement. Je dois bien avouer que, même lorsqu’elle combat, elle garde son charme et sa féminité. Le combat m’a toujours semblé si peu délicat et insécurisant. La voir assurer autant me redonne un peu d’aplomb pour la suite.

Sauf que je la trouve moins gracieuse lorsqu’elle me secoue comme un tapis. D’accord, je dois avoir de la poussière sur moi, vu le temps que j’ai passé à ne pas dormir, mais quand même ! En plus elle me réveille alors qu’il va faire nuit... je n’en passerai donc jamais une tranquille, avec elle à mes côtés. Je frotte mes yeux, la regarde d’un air contrarié alors qu’elle ravive le feu et la laisse me poser sa question, aussi délicatement que possible, bien sûr ! Voulant la faire languir, je me force à me lever : je prends appuis sur mes mains mais mes bras tremblent encore. Je décide alors de m’aider du poids de mon corps et du tronc derrière mon dos pour remonter vers le haut. Je pousse sur mes jambes, manque de tomber sur le côté mais me maintient droite avec mes bras. Je réussis finalement à me mettre debout et je me rends compte que je peux respirer normalement. Mes muscles sont simplement endoloris et ma tête commence à tourner. Malgré tout, je peux sentir la position de la femme du Tavernier.


- Elle est... réponds-je enfin en fermant les yeux. Pour le moment, elle est à l’herboristerie, elle parle au mari de la dame qui a perdu sa fille... et la vie, au passage. Ah, elle s’en va en direction de chez elle, il me semble. Je pense qu’on peut partir sur cette piste, je te dirai sur le chemin si elle est sortie ou si elle s’est endormie.

Méléane hoche la tête et c’est lentement, très lentement que j’arrive à marcher jusqu’à mon cheval sans trébucher. Sauf que pour monter, c’est une autre histoire ! Je m’accroche à la selle, lève difficilement la jambe jusqu’à l’étrier et tente de prendre de l’élan... mais mes bras lâchent et je m’écrase littéralement parterre, mon pied restant coincé dans la boucle en métal. J’entends Méléane se retenir de rire, même si je ne la vois pas.

- Ne ris pas et aide-moi... dis-je froidement, réellement contrariée.

Je dégage mon pied, me relève difficilement et la laisse me donner l’impulsion en plaçant ses mains sous mon pied droit, comme une courte échelle. Je manque de basculer mais j’y arrive enfin. Pour une fois, je ne la remercie pas et commence à trotter dans la direction que ma magie m’indique. 5 minutes de trajets nous suffisent pour arriver à la lisière du village et y déposer nos chevaux. Je manque de finir allongée encore une fois, lorsque je descends mais Méléane chercher déjà une solution pour entrer sans nous faire repérer. Je prends soin d’enlever mes bijoux et autres décorations pour éviter que le bruit ne nous trahisse puis je lui confirme que la dame en question est toujours chez elle et que cela fait un moment qu’elle n’a pas bougé ; sûrement est-elle endormie (les vieux s’endorment vite, oui). Les rues sont désertes, presque trop, mais nous parvenons sans embûches et prudemment jusqu’à la Taverne. Le couple se trouve à l’étage mais, en y arrivant, je peux percevoir qu’ils ne sont pas dans la même chambre... à chacun ses problèmes. Je laisse la cydienne passer devant, elle peut réagir plus vite que moi si jamais quelque chose se passe. J’inspire avant qu’elle n’entre : nous allons enfin découvrir la vérité, du moins une partie.
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyJeu 16 Aoû - 5:44

L'heure était venue d'établir un plan d'action, maintenant que la nuit tombait peu à peu. Si l'objectif était d'enlever la femme de l'aubergiste et de lui soutirer toutes les informations possibles, quitte à devoir la bousculer un peu – la violenter n'arrêterait pas Méléane – il restait à déterminer comment elles allaient s'y prendre. Visiblement, Ocarenna voulait la faire attendre, en témoigne la lenteur exagérée qu'elle mettait dans ses gestes quand elle voulut se relever. Aurait-elle voulu agacer la Louve qu'elle ne s'y serait pas mieux prise, c'était d'ailleurs réussi... Croisant les bras sur sa poitrine, elle se contenta de lancer un regard assassin à l'Astorg, histoire de lui faire comprendre qu'elle n'avait pas jusqu'au lendemain.
Elle parvint finalement à se lever après avoir essuyé ce qui semblait être toutes les difficultés du monde. Elle avait l'air d'avoir du mal à se tenir droite mais elle arriva tout de même à répondre aux questions de la lancière, à savoir où l'aubergiste se trouvait et ce qu'elle faisait. Cette dernière était encore active – il n'était après tout pas très tard – quoiqu'elle finit par rentrer chez elle.


« Parfait, mettons-nous en route »
conclut-elle.

Méléane remonta sur son cheval, Kalane à nouveau équipé de sa seule bride, encore que celle-ci n'aurait pas été indispensable : depuis le temps que la Cydienne le possédait, il était suffisamment dressé pour obéir au doigt et à l’œil de sa maîtresse. Néanmoins, cela restait plus simple de pouvoir le guider grâce à sa bride et, accessoirement, un selle rendait la chevauchée plus confortable. Ici, le trajet se comptait en minute mais il était évident que les fesses et les cuisses de la brune en pâtiraient si le voyage s'étendait sur plus d'une dizaine de lieue.
Mais alors qu'elle s'apprêtait à talonner sa jument pour se mettre en chemin, Ocarenna se sentit obligée de s'offrir en spectacle : ne parvenant pas à se hisser avec suffisamment de force sur la selle, elle s'étala lourdement au sol, le pied toujours coincé dans l'étrier. Devant tant de ridicule, la Louve eut du mal à se retenir de rire, elle l'étouffa d'ailleurs d'une façon un peu trop sonore à son goût. Il était rare que ses sentiments s'expriment d'une telle manière, elle qui arrivait habituellement à rester de marbre dans la plupart des situations. Les gens la connaissaient depuis si longtemps ainsi qu'ils écarquilleraient sans doute les yeux en réalisant qu'elle était capable de rire. Enfin, il s'agissait juste d'un moment de relâchement, elle veillerait à ce que cela ne se reproduise plus, pour peu qu'Ocarenna ne refasse plus rien de saugrenu.

« Serais-tu trop faible pour y arriver toi-même ? » demanda-t-elle, le ton presque railleur.

Elle descendit tout de même de son cheval et la décoinça. Puis, passant ses bras sous les aisselles de l'Astorg, elle la releva avec facilité avant de lui faire la courte échelle pour qu'elle puisse prendre place sur sa monture. Méléane jubilait presque de voir la fierté de sa partenaire mise à mal : celle-ci n'aimait pas les Cydiens, cela ne devait donc guère lui plaire de dépendre de l'un deux et peut-être était-ce pour cela qu'elle lui venait en aide. Bref, une fois mise en selle, la brune en fit de même et toutes deux se mirent en marche à son signal.
La route ne fut pas longue jusqu'à la lisière du village, où elles laissèrent leur monture respective avant qu'Ocarenna ne lui donne les dernières précisions. Jusque là, tout s'annonçait pour le mieux : si les époux étaient endormis, ils ne les entendraient pas arriver, d'autant plus que l'enlèvement était facilité s'ils ne dormaient pas dans la même chambre. Malgré tout, c'était une auberge et la discrétion resterait de mise et ce, quoi qu'il arrive.

La plupart du village dormait, si l'on se fiait à l'absence de lumière venant des maisons. Ce n'était pas plus mal car plus il y avait de monde endormi et moins elles avaient de chances de se faire voir. Ainsi, elle progressèrent en longeant les murs jusqu'à la taverne où il ne devait pas rester plus d'un ou deux clients. Méléane demanda un dernier état de la situation à sa partenaire, laquelle lui confirma que rien n'avait changé depuis leur arrivée. À présents, elle était certaine qu'ils dormaient.
Ocarenna était encore faible, cela se voyait aux difficultés rencontrées pour monter à cheval puis par sa démarche parfois incertaine jusqu'à l'auberge, aussi finit-elle par lui dire :


« Reste ici, tu serais tout juste bonne à nous faire repérer, à l'intérieur. »

Le ton ne demandait aucune réponse. C'était un ordre et la Vice-Capitaine entendait bien être obéie. Le lieu et moment étaient mal choisis pour débattre, aussi l'Astorg suivi les instructions, quand bien même elles ne lui plaisaient pas.
L'instant d'après, Méléane avait déjà contourné le bâtiment et poussait doucement la porte de service, ouverte jusqu'à ce que l'auberge ferme. Elle se retrouva dans un petit couloir au bout duquel un escalier menait à l'étage réservé à l'aubergiste et sa famille. Sur la gauche, une porte fermée, menant sans nul doute aux cuisines puis à la salle principale de l'établissement. Ni une ni deux, elle s'engagea dans l'escalier, grimpant les marches aussi silencieusement que possible – par bonheur, le bois ne craquait pas sous ses pieds. L'étage en question se composait d'une pièce commune pour l'intimité de la famille et de ce que la Chargée des Soumis devina être trois minuscules chambres. Trois ? Une pour l'aubergiste, une pour sa femme et une pour... un fils ? La présence d'un fils ou d'une fille travaillant au rez-de-chaussée expliquerait pourquoi les deux époux dormaient alors que l'auberge demeurait ouverte.
L'attribution des chambres fut rapidement saisi, aussi Méléane se dirigea va la toute dernière, celle dont la taille se situait entre les deux autres et avec toute la discrétion du monde, elle poussa le panneau de bois, qui s'ouvrit sans même grincer.

On y était et c'était seulement maintenant que la Cydienne se rendait compte d'à quel point enlever cette dame sans qu'elle n'alerte quelqu'un allait être difficile. Seulement, il fallut que le destin fasse une nouvelle victime de sa malice : au moment où la lancière se dressa à côté du lit, la femme s'éveilla, alertée par un bruit, une respiration, ... venant d'une présence étrangère dans sa maison.
La réaction de l'intruse ne se fit pas attendre : plaquant une main sur la bouche de la dame, l'autre saisissant la rapière et la posant sur sa gorge, elle l'empêcha ainsi de hurler

« Pas un bruit » lui ordonna-t-elle à voix basse, « Tais-toi, fais ce que je te dis et tout ira bien. Compris ? »

Elle hocha vigoureusement la tête en signe d'assentiment. S'il faisait noir dans la chambre, la Vice-Capitaine sentait clairement sa respiration saccadée de l'aubergiste. Elle était terrifiée mais après tout, il y avait de quoi : ça ne devait pas vraiment être rassurant d'être tirée de son sommeil par une inconnue, avec une lame posée sur la gorge...

« Debout ! Maintenant on va descendre discrètement et sortir par la porte de derrière. Dois-je te montrer ce qui va t'arriver si tu tentes d'alerter quelqu'un ? »


La menace était omniprésente dans ses paroles, la femme comprit immédiatement que Méléane n'hésiterait pas à la tuer au moindre écart de comportement. La peur ainsi instillée dans son esprit, elle obéirait aux ordres comme un animal bien dressé.
L'aubergiste sortit du lit en silence et la Louve se risqua à enlever sa main de sa bouche. L'intimidation avait cependant bien fonctionné, comme elle garda le silence. La rapière quitta son cou et la pointe de l'arme vint se poser entre les omoplates de la dame. Puis, d'une simple pression, la lancière l'obligea à se mettre en marche, après lui avoir ordonné une dernière fois de demeurer discrète.
Retour dans le couloir du premier étage. Le plancher craquait un peu sous la démarche pataude de l'aubergiste, à tel point qu'elle se fit interpeller par son mari à travers la porte fermée de sa chambre


« Où est-ce que tu vas ? »


Moment d'hésitation. Elle tourna la tête vers Méléane, ne sachant quoi répondre. Cette dernière se contenta simplement d'appuyer un peu plus la pointe de son arme dans le dos de la femme pour lui faire comprendre qu'elle devait trouver une excuse.

« J'ai un peu soif alors je descends en cuisine, c'est tout »

Aucune réponse, le mari s'était probablement rendormi, satisfait de cette piètre réponse. La descente des escaliers commença alors, moment délicat où la Louve du calquer ses pas sur ceux de la dame afin de donner l'illusion qu'il n'y avait qu'une seule personne descendant les marches. Ceci fait, elles se dirigèrent vers la sortie et, une fois la porte fermée, elles allèrent en direction d'Ocarenna. C'est d'ailleurs à ce moment précis que la Cydienne se décida à cesser de menacer l'aubergiste avec sa rapière et à la replacer dans son fourreau. À la place, pour s'assurer de son silence, elle bondit sur la femme, l'empêchant une nouvelle fois de parler en lui bloquant la bouche et lui claqua violemment la tête contre le mur en brique de la taverne. Elle s'affaissa sans un bruit.

« Allons-y » dit-elle en soulevant la dame inconsciente sur son épaule après l'avoir bâillonnée, au cas où elle viendrait à se réveiller.

Elles regagnèrent rapidement les chevaux mais, avant de partir pour rejoindre les bois, Méléane demanda à sa partenaire de lui laisser cinq minutes. Puis, elle disparut dans la nuit. La brune revint peu après, avec un objet plutôt encombrant sous le bras : sa selle, quelle avait dû laisser lors de sa fuite le matin même.
La selle tenue à une main, elle maintint l'aubergiste sur Kalane avec l'autre, libre, et elles purent se mettre en route – Ocarenna parvint cette fois-ci à se hisser seule sur le dos de sa monture.
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Re: [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane)
   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyVen 17 Aoû - 0:33

Méléane va faire vite, je le sais, mais l’attente est insoutenable. Je trépigne de savoir ce qui se trame depuis un moment dans ce village. Bien qu’habituellement je me soucie peu du sort des autres, lorsqu’il s’agit d’enfants, je m’y intéresse un peu plus. Me concentrant, je m’efforce de localiser chaque habitant que j’ai pu marquer de mon sang : comme prévu, j’en perds quelques-uns mais heureusement je garde les principaux suspects dans mon « champ de vision ». Puis, je saisis un mouvement dans l’auberge : ça y est, la Lancière a capturé notre cible. Elles font une halte que je ne comprends pas et, finalement, sortent de l’auberge pour me rejoindre. La cydienne prend soin de l’assommer avant que nous ne la conduisions à notre campement improvisé. Par chance, aucun habitant n’est passé alors que j’attendais ma compagnonne mais j’ai pris le temps de repérer la maison du jeune homme pour lequel j’avais juré une petite correction à sa copine. Lorsque nous aurons résolu cette affaire, je sais ce qu’il me restera à faire. Je ne suis normalement pas aussi rancunière mais la jeune femme m’a froissée en me dénonçant ainsi à l’Aubergiste. Cette histoire aurait pu énormément nous embêter et j’ai dû faire un sacrifice important pour que l’on se sorte de là. Une cicatrice voyante de plus pourra permettre aux gens de deviner mes intentions. J’aurai donc sa peau... enfin celle de son compagnon.

Méléane pose la victime sur le dos de son cheval et me demande cinq minutes. Elle revient avec une selle et nous pouvons nous mettre en route. J’arrive, cette fois-ci, à monter sans encombre. Une fois arrivées au camp, la cydienne pose assez peu délicatement la femme contre un arbre et la ligote solidement ; elle a pensé à prendre une corde en plus de la selle, elle est maline. Attendre qu’elle se réveille serait bien trop long et je décide de m’adosser contre le même arbre pour m’assoupir quelques instants. La brune ne doit rien comprendre mais elle saisit probablement que je prépare quelque chose. Doucement, j’essaye de me mettre dans cet état entre le sommeil et l’éveil puis je perçois petit à petit les images du rêve de madame. Je vois clairement le village mais peut-être date-t-il de plusieurs dizaines d’années, certains bâtiments ne sont pas encore construits. Cependant, ils sont bien mieux entretenus que maintenant et il semble bien plus prospère. J’essaye de ressentir la présence de l’Aubergiste et arrive à suivre son esprit à la trace jusque chez elle. Il ne s’agit pas de l’auberge, pas encore du moins. J’entre et monte à l’étage de la maison puis, sans délicatesse, j’ouvre la porte d’un genre de cagibi où je sens sa présence.

Elle sursaute brutalement et se retourne. Devant elle, un autel, comme ceux que l’on peut trouver dans les temples que j’ai pu visiter dans diverses cités. Dessus, une petite figurine en bois et quelques objets, mèches de cheveux, bougies... surtout, un bol de sang à moitié rempli. Elle se relève et met un petit moment à me reconnaitre. Le rêve se distend, le temps s’arrête et elle prend conscience qu’elle ne fait pas le même songe que d’habitude. Son air habituellement effrayé et fragile prend de l’assurance et je peux voir qu’elle me hait, soudainement, sans explications. Elle s’avance vers moi et referme instinctivement la porte du placard. En règle générale, les gens ne peuvent pas intervenir ou me voir dans leur rêve... j’imagine donc qu’elle commence à s’éveiller ou qu’elle n’était pas tout à fait endormie. Il faut que je me dépêche de l’interroger sans quoi je n’aurai aucune information et mon inutilité sera belle et bien prouvée cette fois-ci.


- Ainsi donc vous êtes aussi Ritualiste ? Quelle ironie...
- Ainsi donc, vous priez un Dieu ? À en juger par son aspect particulier il doit être almers... et vous ne l’êtes pas. Qu’est-ce qui peut bien vous pousser à faire cela ? À lui donner, en plus, ce genre d’offrandes ?
- Que vous êtes curieuse... puis-je à mon tour vous poser une question ?
- Non...
- Qu’est-ce qui vous pousse à utiliser cette magie venue des Terres Jinmen, une magie interdite et terriblement dangereuse qui plus est ? Que recherchiez-vous ? À vous isoler du reste du monde ? À vous faire des ennemis ? À vous faire du mal, peut-être ?
- Ça fait plus d’une question...
- Un conseil : si vous voulez éviter que l’on ne se mêle de vos affaires, ne vous mêlez pas de celles des autres !

Elle s’est maintenant approchés, si près que je peux sentir son souffle sur mon visage. L’Aubergiste a pris le dessus, elle a compris comment profiter de la situation.

- Si en échange de gros sacrifices vous pouviez avoir absolument tout ce que vous souhaitez, les exécuteriez-vous ? Comprenez, mademoiselle, que j’ai connu mon village pauvre et désolé depuis ma naissance ! Jamais nous n’avons été heureux, jamais nous n’avons pu nous sortir de cette situation, malgré tous les efforts que nous avons pu mettre dans l’agriculture, dans le repeuplement du village et dans tout le reste. Cette occasion était la seule et restera la seule manière pour nous d’être enfin heureux. Oh, bien sûr, cela coûte cher... très cher... mais nous pensons tous que cela vaut la peine.

Je ne cherche plus vraiment à comprendre ce qu’elle me dit. Elle m’envoie des émotions terribles comme la culpabilité, l’envie de tuer, l’envie d’être heureux... et une tristesse infinie d’avoir tué ses propres enfants. Rapidement, je me ressaisis malgré ma subite envie de vomir et force le réveil, sans procéder aux rituels habituels. Je m’éveille donc en sursaut, l’Aubergiste aussi et accorde un regard paniqué à Méléane. Je finis par lâcher un « désolée... » et par partir en courant un peu plus loin. Elle va donc poursuivre normalement son interrogatoire pendant que je vomis toutes mes tripes un peu plus loin, pendant qu’une boule énorme dans ma gorge m’empêche de respirer. Puis je pleure et pleure encore. J’ai échoué, je ne me maîtrise plus et ne maîtrise plus mes pouvoirs. Est-ce la brune qui me rend si faible ou qui me fait me sentir si inférieure ? Elle y contribue probablement... je me suis toujours sentie supérieure, surtout face aux cydiens. Mais là n’est pas le problème. Je crois simplement que quelque chose me manque... quelque chose d’essentiel à la survie. Et une envie irrépressible de revoir Jaered me prend au ventre, à tel point que je pleure jusqu’à en avoir mal à la tête.
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Méléane
Méléane
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Race et âge : Cydienne de 31 ans
Cité : Muria
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptySam 18 Aoû - 12:20

Elles furent bien vite de retour au campement après seulement quelques minutes de route. L'aubergiste ne s'était pas encore réveillée quand elles arrivèrent, au moins cela l'empêcha de faire son foin en se débattant et en tentant de s'enfuir, encore que si cette éventualité venait à arriver, Méléane se savait capable de l'attraper sans grandes difficultés. En effet, elle ne semblait pas avoir une très bonne condition physique, la neutraliser serait donc un jeu d'enfant si elle venait à poser problème.
La Louve se laissa glisser de la selle avant de faire descendre la captive et de l’asseoir contre un arbre, aurait-elle transporté un sac de farine qu'elle se serait montrée plus douce. Par ailleurs, c'est en l'installant dos au tronc qu'elle remarqua le sang coulant le long de la tempe de l'aubergiste. Peut-être n'aurait-elle pas dû y aller aussi fort pour l’assommer...
La dame se retrouve aussitôt ligotée afin de prévenir tout risque de fuite. Il restait à attendre qu'elle daigne se réveiller. Oh, bien sûr, deux ou trois claques auraient tôt fait de la ramener avec elles mais c'était une bonne occasion pour faire une pause et réfléchir à comment lui tirer les vers du nez. Cependant, Ocarenna ne l'entendait pas de cette oreille : plutôt que d'aider la brune dans ses réflexions, elle alla s'asseoir et n'eut rien d'autre de plus constructif à faire... que de piquer un somme ! C'en était trop, il y avait des limites à l'impertinence ! Avançant à grand pas vers elle, la Cydienne s'apprêtait à la réveiller à l'aide d'un coup de pied bien senti si ce n'est qu'un tressaillement de l'aubergiste arrêta son geste. Se réveillait-elle ? Non, elle avait toujours les yeux clos, elle semblait juste vivre un mauvais rêve, comme l'Astorg qui bougea dans son sommeil peu après, comme si les deux femmes étaient connectées d'une façon ou d'une autre. C'était un spectacle étrange à voir et la lancière comprit qu'il ne valait mieux pas l'interrompre. Si sa partenaire aurait pu expliquer ce qu'elle allait faire, elle avait prit une initiative et finalement, ce n'était pas une mauvaise chose.
Bien vite, elle revint vers le feu et y remit du bois, soulagée de voir que les braises ne s'étaient pas éteintes. De petites flammes se remirent bien vite à danser et une clarté nouvelle illumina ce coin du bois car à présent, il faisait nuit. La lumière émise par le feu tranchait avec la pénombre environnante et les ténèbres rencontrées si l'on s'avançait parmi les arbres, cela créait en quelque sorte un espace où l'on se sentait en sécurité. Elle demeura ainsi près du foyer durant plusieurs minutes, jusqu'à ce que les deux femmes sortent de leur torpeur. D'un côté, l'aubergiste lui lance un regard paniqué alors que d'un autre, l'Astorg s'excuse avant de s'isoler plus loin et, à en juger par le bruit que cela faisait, de vomir. Qu'avait-il bien pu se passer entre elles deux ? Cela demeurerait un mystère pour un moment encore, jusqu'à ce que la jeune femme se soit plus ou moins remise de son malaise. Méléane ne lui proposa pas son aide, l'heure n'était pas à cela d'autant plus qu'il était inutile de s'alarmer s'il ne s'agissait que de quelques vomissements. Néanmoins, elle continua à surveiller sa silhouette du coin de l’œil.


« Alors comme ça, on empoisonne les clients de passage ? » dit-elle en se plantant face à la femme après lui avoir enlevé son bâillon.

« Je vous ai déjà expliqué pourquoi ce matin et je m'en excuse encore... »

« Je n'ai que faire de tes excuses. Ce que je veux savoir, c'est pourquoi s'en prendre à des gens qui veulent vous aider à retrouver les filles disparues, vos filles »

Le ton froid était de celle qui exigeait des réponses immédiatement. Couplé au regard dur de la Louve, l'aubergiste pourrait presque souhaiter être capable de s'enfoncer dans la terre pour lui échapper. Méléane n'avait pas la réputation d'être une tendre et elle n'allait pas manque de le lui prouver.

« À moins que tu ne trempes toi-même dans ces histoires... »

Ce n'était pas une question. Vu la façon dont la phrase était prononcée, cela sonnait comme une accusation devant laquelle des aveux étaient demandés. À mesure qu'elle la poussait à avouer, la Cydienne sentait une colère noire monter en elle, il suffirait d'un mot de trop de la part de la captive pour que tout dégénère.

« Vous n'avez pas idée de ce que c'est, vous n'avez pas vécu ce que moi et le reste du village avons subi ! C'est un lourd sacrifice à faire mais il en vaut la peine »

« Donne-moi une seule bonne raison pour que vous fassiez disparaître vos propres filles »

« Vous ne pourriez pas comprendre »

Prête à exploser de rage, Méléane fit de son mieux pour conserver un semblant de calme. Il ne lui servirait à rien de s'énerver, aussi prit-elle une profonde inspiration et s'apaisa, rejetant la haine au fond de son esprit. Certes, elle avait toujours une cruelle envie de passer la dame à tabac mais après tout, n'était-ce pas légitime ?
Plutôt que de la frapper, la Vice-Capitaine s'approcha d'elle et après s'être accroupie, lui glissa à l'oreille :


« Arrête de tourner autour du pot. Tu sais ce que je veux savoir ; il te suffit d'y répondre et tu pourras rentrer chez toi. Veux-tu vivre ? »

« Vous ne pouvez pas me tuer » répondit-elle avec une expression de défi, « Je suis la seule à être capable de vous donner des réponses »

« J'en doute. Je sais qu'au moins ton mari et celui de l'herboriste sont au courant. Tu vois, ton existence est dispensable »

L'aubergiste pâlit un peu, la frayeur se dessinant peu à peu sur son visage quand elle comprit que son interlocutrice, si elle était encore loin de la vérité, en savait plus long qu'elle ne l'avait supposé. Pire que tout, elle sut dès ce moment qu'elle n'avait plus aucun argument pour tenir tête à la lancière. Elle devait parler, ou mourir.

« Mais je ne pourrais me limiter à simplement te tuer. Comprends qu'avoir été empoisonnée me reste en travers de la gorge et toi comme ton mari êtes dans le coup, tu me suis ? Vu la facilité que j'ai eue à t'enlever, pénétrer de nouveau chez toi pour régler mes différends avec cet homme après lui extorquer les réponses que je n'aurai pas obtenue ne sera pas difficile et qui sait, peut-être que ton fils aura le malheur de nous surprendre... »

Un sourire mauvais se dessina sur le visage de la Louve, il suffisait de la regarder et de l'écouter pour comprendre à quel point elle était sérieuse. Pas une seconde elle n'hésiterait à mettre ce plan en application et à vrai dire, celui-ci trottait dans la tête de la Cydienne depuis un moment car elle avait bien évidemment considéré le cas où l'aubergiste resterait muette.

« Vous n'oseriez pas... ? » demanda-t-elle, la terreur transparaissant presque dans sa voix.

« On parie ? L'avantage avec vous, culs-terreux, c'est que personne ne se soucie que vous soyez là ou non, tant que le blé pousse. Je te le demande une dernière fois : Veux-tu vivre ou condamneras-tu ta famille ? »

Le silence prit place quelques secondes avant d'être finalement rompu par les sanglots de la captive. Les larmes coulaient sur son visage. Confrontée au choix le plus dur de son existence, ses nerfs craquèrent.

« Ils me tueront s'ils l'apprennent » parvint-elle à articuler, « Si ce n'est pas vous qui le faites, ils me puniront eux-mêmes pour les avoir trahis »

« Il n'est pas nécessaire qu'ils sachent que tu as parlé. Dis-moi juste où sont retenues les filles enlevées et je m'assurerai qu'il ne t'arrive rien »

L'aubergiste, le visage inondé de larmes, baissa la tête, incapable de croiser le regarde de la lancière

« Elles sont mortes à présent... seule la dernière enlevée, la fille de l'herboriste, est toujours vivante mais demain soir, nous la sacrifierons »

« La sacrifier ? » demanda la Louve avec indifférence.

« Pour qu'Il nous vienne en aide. Ce village a toujours été pauvre mais ces derniers temps, la situation va de mal en pis. Heureusement, Il nous a aidé, pour peu que nous le priions et que nous lui offrions quelques jeunes filles, Il nous permet de survivre »

Cette fois-ci, elle avait parlé avec conviction, comme si elle était persuadée de ce qu'elle disait. Elle semblait profondément convaincue des bienfaits qu'apportaient ce « Il », un dieu dont n'avait jamais entendu parlé – aucun à sa connaissance ne demandait de sacrifices à ses fidèles. Juste pour être si aveugle à toutes ces absurdités, la dame méritait de mourir sur place et pourtant Méléane n'en fit rien. À la place, elle conserva son calme et poursuivit d'un ton neutre :

« Je vois. Et donc, où est-elle ? »

L'aubergiste eût tôt fait de choisir entre les faveurs de son dieu et la vie de sa famille, la sienne y comprit. Ainsi, elle répondit à cette question, bien qu'à contrecœur.

« Elle est enfermée dans le sous-sol du chef du village, Ismail. C'est là qu'ont lieu les rituels et c'est là que se déroulera celui de demain, avec tous les autres gens impliqués »

Elle avait décidément la langue bien pendue pour quelqu'un qui refusait de parler, serait-ce l'éventualité de pouvoir mourir d'une seconde à l'autre qui lui avait délié la langue ? Enfin, la Chargée des Soumis n'allait pas s'en plaindre, elle appréciait bien au contraire que l'on réponde à ses questions.

« Je vous en supplie, ne me tuez pas, j'ai répondu à toutes vos questions » implora-t-elle.

Pour toute réponse, la Soldate saisit le manche de sa rapière et la sortit du fourreau avant de la brandir en l'air. Soudain blanche comme un linge, la captive l'implora une dernière fois avant de fermer les yeux et de détourner la tête afin de ne pas avoir à affronter la mort en face. La lueur des flammes se refléta sur la lame tandis qu'elle s'abattit avec une précision meurtrière.


« C'est exact, tu es donc libre. Je vais te reconduire jusqu'au village »

Incrédule, l'aubergiste eût d'abord du ma à réaliser qu'elle soit toujours en vie. Puis, elle se débarrassa de la corde tout juste tranchée par Méléane et se jeta aux pieds de celle-ci en la remerciant pour sa pitié et d'autres choses auxquelles elle ne prêta pas attention une seule seconde. Au lieu de se préoccuper de se que disait cette pauvre larve rampante, elle recula d'un pas et releva la dame pour lui bander les yeux et la guider jusqu'à Kalane sur lequel elles prirent place toutes les deux. Ocarenna se décida à revenir, ayant visiblement terminé de vomir mais avant qu'elle ne proteste, la Louve lui fit comprendre qu'il fallait lui faire confiance. À son signal, sa jument se mit en route et les deux femmes quittèrent le campement
Sur le chemin du retour, Méléane fit beaucoup de détour afin de fausser l'impression de distance que pourrait avoir l'aubergiste. Elles poursuivirent ainsi jusqu'à la lisière du village où la dame put descendre et retirer son bandeau.


« Je te déconseille de parler de ces événements à qui que ce soit, tu risquerais des problèmes »

Ce seraient soit les villageois soit les deux compères qui se chargeraient de la tuer dans ce cas. Oui, il valait mieux qu'elle garde le silence sur toute cette affaire, pour sa propre sécurité. Comprenant les risques de la situation, elle acquiesça avant que la lancière ne poursuive :

« Tu vas faire comme si de rien n'était et vous allez vous réunir chez cet Ismail comme prévu, on se charge de la suite. N'oublie pas de trouver une excuse à tes blessures »

« Et ma famille ? »

« Tout dépendra de la qualité de ton travail. Fais ce que je t'ai dit et tout ira bien pour vous »

Dans cette situation, l'aubergiste ne s'inquiéta même pas du sort des autres paysans impliqué. Devant une situation de ce genre, elle était prête à tout pour survivre, même à vendre ses camarades, comme elle venait de le faire. Si Méléane l'avait libérée, ce n'était qu'une illusion. En réalité, elle la tenait et pouvait la manipuler comme bon lui semblait, maintenant que les bonnes menaces avaient été trouvées. L'aubergiste semblait soulagée d'être assurée de sa sécurité et de celle de sa famille mais qui sait, peut-être avait-elle avalé un énième mensonge de la brune...
La dame jure une fernière fois de garder le silence sur la soirée et s'évanouit dans la nuit, pressée de rejoindre son foyer tandis que la Soldate fit demi-tour et revint vers le campement


« Surveille-là avec la Maho, histoire d'être sûres qu'elle ne prévienne personne ou qu'elle ne tente de fuir le village » dit-elle à Ocarenna une fois de retour, « Je sais que tu vas me demander pourquoi je l'ai laissée partir alors je vais te répondre : nous étions censées avoir quitté le village, cela aurait éveillé des soupçons si quelqu'un disparaissait la nuit d'après. Telle qu'elle est pour l'instant, nous pouvons en faire ce que nous voulons, aussi j'ai préféré la renvoyer au village pour que les paysans impliqués ne se doutent de rien. Et toi, qu'est-ce qu'elle t'a dit ? »

Elle lui narra alors sa partie de l'interrogatoire et lui donna tout les éléments qu'avait livrés la dame ainsi que son plan d'action pour le lendemain : tout en pistant l'aubergiste grâce au sang laissé par Ocarenna, elles attendraient que le rituel commence chez le chef du village pour intervenir. Ainsi, elles prendraient tous les coupables en une seule fois et cela, grâce à une traîtresse dans leurs rangs.
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyLun 20 Aoû - 9:04

Encore barbouillée, je reviens au campement lentement mais sûrement. Méléane me fait rapidement comprendre qu'elle s'en va avec la captive. Sûrement la ramène-t-elle au village... probablement a-t-elle estimé que l’aubergiste avait assez donné. La brune ne met pas bien longtemps à revenir et voilà déjà qu’elle me donne un ordre en se justifiant immédiatement pour ses agissements. Elle me donne aussi le nom de ma magie, comme si c’était évident qu’il s’agissait de celle-ci... je ne suis décidément pas très discrète pour cacher mes secrets. En même temps, j’ai aspergé de sang toutes les personnes présentes là-bas... ça semblerait évident à n’importe qui. Je ne lutte pas et lui dévoile ce que j’ai pu voir dans le rêve de la dame, bien que ces détails n’apportent pas grand-chose à l’affaire. Puis elle partage l’interrogatoire avec moi... je n’imaginais pas qu’un dieu se trouverait derrière tout cela. L’affaire est plus sérieuse que je ne le pensais puisqu’il ne reste finalement qu’une seule jeune fille en vie après tous leurs rituels. Nous décidons d’attendre que le rituel ne commence le lendemain pour agir... en attendant, je passe une bonne nuit et récupère mes dernières forces.

Je me réveille comme d’habitude la dernière mais ne me presse pas pour commencer à manger. Après tout, nous avons bien le temps de nous préparer à tout à l’heure. Personne n’a encore bougé, tout le monde semble suivre sa vie normalement. Je finis par entamer les fruits que Méléane a pu trouver et la vois regarder avec insistance ma cicatrice à l’avant-bras. Ne comprenant pas bien la réflexion qui peut suivre après cela (je vois bien elle est intriguée), je continue de manger jusqu’à ce qu’elle me demande directement, sans tact, comme d’habitude :


« À part pister des gens, il y a d'autres choses que tu peux faire avec la Maho ? »

Je ne peux pas cacher mon étonnement... qu'elle connaisse déjà le nom de cette magie me surprend mais qu'en plus elle me demande de quoi je suis capable avec celle-ci... Je finis de mâcher sans me presser, rien que pour l’embêter mais me décide tout de même à lui répondre.

- Des choses dont je ne suis pas sûre que tu aimerais connaître l'existence, mais... si tu y tiens. Plus la quantité de sang fournie est grande, plus le pouvoir est puissant. Donc pister n'en demande pas énormément. Par contre, on peut provoquer des hémorragies plutôt violentes, maudire quelqu'un, invoquer des esprits, même provoquer des fausses couches. Rassure-toi, je n'ai pas fait le quart de ce que je pourrais faire avec la Maho... mais je continue d'étudier, on ne sait jamais.

« Ça ne demande pas beaucoup de sang mais je vois que tu as quand même failli en crever. » dit-elle sur un ton neutre. « Ça m'a l'air d'une magie puissante mais elle a une énorme coût. Je ne sais pas si ça a une réelle utilité, si l'utilisateur se retrouve incapacité à chaque sort... »

- Non, là c'est juste que... c'était l'urgence, j'ai trop entaillé mon bras, lui réponds-je tout de suite, pour ne pas qu’elle se méprenne. Je n'aurais pas dû « payer » si cher pour un sort de cette puissance. J'ai tué des gens pour moins que cela...

Une pause, je mange un bout de pomme et chasse mes mauvais souvenirs.

- Mais effectivement, ça coûte. Avoir un corps mutilé... il faut être prêt à l'assumer. Le sang d'autres personnes a beaucoup moins d'effet, de toute manière.

« Ah, parce que ça fonctionne aussi avec le sang de la victime ? »

Le ton qu’elle emploie m’effraye légèrement. Trouve-t-elle cela intéressant alors que j’essaye de la dissuader en lui donnant des arguments plus défavorables qu’autre chose ?

« Ce serait pourtant plus simple de procéder ainsi plutôt que de se mutiler à chaque fois... D'autant que pour garder ça secret, ne pas utiliser son propre sang permet de ne pas laisser de cicatrices comme celle que tu avais déjà. »

- Ton intérêt me surprend... cette magie a plutôt tendance à effrayer les gens d'habitude. C'est bien pour cela qu'on la cache.

J’impose un silence mais je sais qu'elle ne me parlera pas d’elle comme cela.

- Oui, on peut utiliser le sang de la victime. Simplement, c'est plus compliqué de trouver quelqu'un à égorger... peut-être plus cruel aussi, pour des résultats assez moindres.

« Si tu cherches à tuer, c'est plus facile de blesser l'ennemi et de l'achever avec son propre sang plutôt que de s'ouvrir les veines. Je ne vois pas en quoi cela est cruel tout comme je ne comprends pas pourquoi cette magie est effrayante : si l'on s'en méfie parce qu'elle utilise du sang, il y a d'autres formes de magie, pire selon moi, qui devraient être fuies alors. Puis, tu as beau dire ça, je vois que tu as malgré tout cherché à l'apprendre. »

- Je n'avais pas pensé à l'affrontement... ça parait logique de la façon dont tu le dis. Mais c'est bien parce que je déteste me battre que j'ai choisi cette voie. Tuer sans affronter, ça me semblait être la seule solution. C'est bizarre dit comme ça, mais j'ai plus peur de mourir au combat que de tuer sournoisement...

Je regarde le sol, mal à l'aise. Parler de moi comme cela n’est pas dans mes habitudes, surtout qu’elle ne se dévoile pas d’un poil, la cydienne !

« Tuer sournoisement ou attaquer de face... L'important est que l'ennemi meure, la méthode importe peu mais je pense que la Maho reste clairement plus utile dans un combat de face. »

Je me rends compte que j’ai appris à manipuler la Maho au prix de nombreux sacrifices sans pour autant m’être posé mille et une questions comme elle le fait. Je n’ai pas pensé tactique, j’ai pensé défense et justice ; ainsi, s’il faut que je tue, je peux le faire sans en souffrir, sans en mourir. Mais j’ai bien peur que nous ne pourrons pas nous comprendre sur ce sujet... je ne me comprends pas moi-même par moment.

« Ceci dit, je ne comprends pas ta logique. Tu détestes te battre mais tu adoptes la Maho alors qu'une formation à la magie élémentaire aurait fort bien fait l'affaire. »

- Les éléments sont trop liés aux sentiments. Souvent, on apprend à les maîtriser en canalysant ses émotions et... je crois que je suis trop instable pour ça. Mais finalement peu importe ce qui m'a poussée à apprendre cette magie, je l'utilise maintenant à bon escient ! Du moins j'essaye...

Un silence, encore. Mais je veux en savoir plus sur elle. Elle m’intrigue.

- Pourquoi cet intérêt, Méléane ? Tu m'as l'air d'une bonne guerrière, je ne sais pas ce que la magie pourrait t'apporter, encore moins la Maho...

« J'envisage chaque possibilité, voilà tout. Je ne vais pas écarter quelque chose simplement parce que les gens en sont effrayés alors que ça pourrait se révéler utile. La Maho suscite mon intérêt, c'est vrai et pour cela, je cherche à en apprendre un maximum sur elle. »

- Dans un sens, tu as raison... c'est ce que j'ai pensé en me lançant dans cet apprentissage. Peu importe que les gens aient peur, je veux m'en servir.

Voilà un point commun... mais ça ne l'empêche pas de dériver la conversation sur la magie plutôt que sur elle après avoir réfléchi à ce qu’elle dirait ensuite. Désespérante. Est-ce si contraignant pour elle de parler simplement comme je l’ai fait ? Enfin, après tout, rien ne l’oblige à me faire confiance, même pas cette enquête. J'en apprendrai peut-être plus une autre fois, à un autre moment.

« Et contrairement à ce que tu penses, si je n'affectionne pas particulièrement la magie, il n'empêche que la Maho peut offrir des avantages intéressants, d'après ce que tu m'en as dit. Mais j'imagine que l'apprentissage d'une magie aussi puissante est long, exact ? »

- L'apprentissage a été très long pour moi car j'étais seule, les livres sont encore peu nombreux sur le sujet et j'ai dû faire certaines expériences avant de pouvoir vraiment maîtriser cette magie. Puis il faut une réelle volonté, peut-être aussi un esprit assez malsain pour saigner et faire saigner les autres. Mais c'est tout à fait faisable et même peut-être plus facile à apprendre que la magie élémentaire. Car l'élément ici ne vient pas de la nature incontrôlable mais du sang, de notre corps duquel on peut faire véritablement ce que l'on veut.

« Faire saigner et tuer est difficile la première fois, après on s'y habitue... »

J'ai bien envie de lui dire qu'on ne s'habitue pas à ce genre de choses, en tout cas pas moi... mais elle semble s'y être accommodée. Encore une pause, elle semble de nouveau réfléchir à ses paroles.

« Penses-tu que ce serait envisageable de... » Elle s'interrompt, comme si celle qu’elle pourrait me demander gentiment lui déchirerai la gorge... franchement. « Enseigne-moi la Maho, Ocarenna. »

Ça m'aurait étonné qu'elle me demande gentiment de lui apprendre, je me contente de son « ordre » mal placé, cependant. Parce qu'elle ne sait pas faire autrement et moi non plus et que cela sera sûrement comme ça tout le temps entre nous. Quoi que... je me ferai respecter si elle tient vraiment à ce que je lui apprenne quoi que ce soit. Je ne pourrai pas me contenter d’être traitée comme l’une de ses subordonnées.

- Sauvons d'abord ces jeunes filles, Lancière. Nous aurons du temps pour que je t'enseigne ça correctement. Je te dois bien ça, après tout...

Elle m'a sauvé la vie pour que je puisse en prendre d'autre, finalement. Je lui suis reconnaissante, autant que j’aurais pu la détester si je n’avais pas eu si peur de la mort.

« Cette jeune fille. » rectifia la brune. « Les autres sont mortes. »

À parler de mort à tout va, j’en oubliais qu’une seule jeune femme avait survécu au massacre... je n’ose même pas imaginer son état, ne serait-ce que psychologique. Mais je suis déterminée à l’aider. J’ignore encore quelle conscience me pousse à aider certaines personnes, à en tuer d’autres. Un jour, je deviendrai probablement folle. D’ici là, je fais ce qui me semble être le plus juste.

« C'est d'accord, nous verrons cela plus tard. » conclut la Lancière, apparemment satisfaite de ma réponse.

Le reste de la journée se passe plutôt tranquillement, Méléane s’entraînant, moi somnolant contre un arbre. Jusqu’à ce que je perçoive un mouvement de l’Aubergiste. Je me relève alors, me sentant on ne peut plus en forme.


- La femme de l’Aubergiste est en mouvement. On va pouvoir passer à l’action.
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Re: [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane)
   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyMer 22 Aoû - 20:25

La discussion qu'elles eurent le lendemain matin était probablement la première vraie conversation qu'avaient eu Ocarenna et Méléane depuis leur rencontre. Trop préoccupées par l'enquête, elles n'avaient guère eu le temps de se discuter si ce n'était des recherches menées, aussi cette journée vide était l’occasion rêvée pour faire connaissance.
Le petit-déjeuner se déroula en silence, comme aucune ne voulait parler pour ne rien dire. Si la lancière n'était pas bavarde de nature et que le silence ne la dérangeait pas, il semblait en être de même pour sa partenaire. Ainsi ni l'une ni l'autre ne brisa ce mutisme, et cela aurait pu continuer longtemps pour peu que la Louve n'ait pas vu son attention attirée par la marque sur le poignet d'Ocarenna. La brûlure causée par la cautérisation avait laissé une bien sale cicatrice, à la fois grosse et très visible mais tout de même moins grave que cette qu'avait Méléane sur la cuisse. Sans doute à l'avenir les gens se poseraient-ils des questions là-dessus, se demandant d'où venait cette blessure. Impossible qu'ils fassent un lien direct avec la magie du sang mais cela amènerait forcément à se poser des questions, d'autant qu'elle possédait une autre cicatrice sur l'autre bras, signe évident d'une utilisation antérieure de la Maho. Quiconque voyait ce genre de cicatrice pensait se retrouver face à une femme un peu dérangée, qui par le passé avait tenté de s'enlever la vie en se taillant les veines et non une utilisatrice de la magie du sang.

Finalement, la question trottant dans la tête de la Cydienne finit par franchir ses lèvres ; elle lui demanda sans détour si la Maho offrait d'autres possibilités que de pouvoir situer les gens. Concrètement, elle n'avait eu que des ouï-dire là-dessus, jamais elle n'avait rencontré une véritable utilisateur ni n'était tombée sur un livre plus ou moins fiable – pour peu qu'elle ait la patience et l'envie d'en ouvrir un. Elle n'avait donc que peu voire pas de connaissances sur le sujet et maintenant qu'elle tenait Ocarenna, autant en profiter pour la questionner sur cette magie qui, au final, l'intriguait.
Les nombreuses réponses à ses questions la satisfirent, d'autant qu'elle se découvrait un véritable intérêt à mesure que l'Astorg lui en parlait. Une magie affreusement puissante aux possibilités énormes... de quoi la faire frémir d'excitation. C'en était même étrange de sa part, elle qui n'avait que rarement manifesté de l'intérêt pour la magie, jugeant cela trop long et complexe à apprendre, d'autant qu'elle préférait de loin les combats armés plutôt que les « tours » des prestidigitateurs. Était-ce la puissance potentielle de la Maho qui l'attirait ou son côté sombre et tabou, elle n'aurait su le dire elle-même mais le fait était qu'elle ne restait pas indifférente face à cela.

Elles débattirent ainsi sur le sujet durant un peu moment, Méléane posant ses questions, sa partenaire y répondant en même temps que chacune donnait son avis. Ocarenna faisait la fière mais il y avait une part de peur en elle : elle n'aimait pas se battre et avait peur de mourir si elle attaquait de face, d'où l'option d'employer la Maho afin de tuer sans réellement combattre. La Vice-Capitaine, elle, avait l'opinion inverse : cette magie ne pouvait démontrer sa puissance que dans un combat de face... Enfin, il y avait sans aucun doute des points sur lesquels les deux compères ne tomberaient jamais d'accord.
La discussion se poursuivit ainsi jusqu'à l'étrange demande de la Cydienne, si demande était le terme qui convenait. En effet, elle lui avait presque donné un ordre malgré le fait que sa phrase avait plutôt bien commencé. Depuis le temps, on ne la changerait plus.
Pourquoi voulait-elle donc se retrouver mêlée à ça ? Si quelqu'un apprenait qu'elle avait seulement voulu apprendre la Maho, si cela s'ébruitait, les conséquences en seraient désastreuses.

Sa demande faite, elle fut d'une certaine façon contente de la voir acceptée, encore qu'Ocarenna posa une condition à cela : avant de lui enseigner quoi que ce soit, il fallait avant tout retrouver la jeune fille disparue – elle ne manqua d'ailleurs pas de le lui rappeler. C'était évident, bien sûr ! Comme si la Maho allait s'apprendre en une seule journée, surtout qu'elles avaient ce mystère sur les bras. Aussi accepta-t-elle la condition qui, après tout, tombait sous le sens.

Le reste de la journée se déroula tranquillement, comme toutes deux n'avaient aucune obligations jusqu'au soir. Alors qu'Ocarenna somnola plusieurs heures contre un arbre, tentant de regagner les dernières forces qu'il lui manquait, Méléane n'en demeura pas moins active. Elle détestait ne rien faire, elle avait besoin de bouger, de s'occuper, n'importe quoi sauf paresser... Ainsi, ses occupations consistèrent à s'entraîner – principalement à la lance, puis un peu à la rapière. Elle ne s'accorda qu'une petite pause après le déjeuner, le temps de se baigner dans la rivière, lassée de se sentir sale, et, bien sûr, de se sécher. De temps à autre, les deux femmes prenaient la peine de s'échanger quelques mots mais cela restait toutefois rare et court.
Finalement, l'Astorg lui annonça la mise en mouvement de l'aubergiste alors que la nuit avait jeté son manteau d'ombre depuis longtemps. Elle n'avait pas menti : les choses allaient se mettre en mouvement ce soir. Tout allait bientôt se jouer...


« Préparons-nous à y aller dans ce cas » répondit-elle.

Lance en main et rapière au côté, elle monta en selle et elles prirent toutes deux la route du village où, une nouvelle fois, elles laissèrent leurs monture en bordure du hameau. Ne sachant où se trouvait la maison du chef du village, Méléane se laissa guider par sa partenaire en veillant néanmoins à rester discrète pour ne pas alerter les autres paysans. La bâtisse en question n'avait rien de spécial, sinon qu'elle demeurait assez grande en comparaison des autres habitations.
Ce fut une petite fenêtre que l'on avait oublié de fermer à l'arrière qui leur permit d'entrer, l'intrusion fut par ailleurs plutôt malaisée pour la Louve qui eût du mal à se glisser à l'intérieur avec son arme encombrante. Elle comprit bien vite qu'il lui serait difficile d'utiliser sa lance à l'intérieur, aussi décida-t-elle de la laisser au rez-de-chaussée et de s'armer de sa rapière avant de se poster devant la porte menant au sous-sol.


« Sois prête à réagir, ils sont plus nombreux que nous »

La porte ne grinça pas quand elle s'ouvrit et que les deux compères empruntèrent l'escalier de pierre. Un petit couloir, à peine éclairé, menait à une immense pièce, bien plus spacieuse que la maison elle-même – visiblement des travaux d'agrandissement avaient été fait afin que ce « dieu » puisse être vénéré correctement. La Chargée des Soumis compta alors treize personnes lui tournant le dos dans cette salle, par chance aucun ne semblait armé, si ce n'est que le couteau du rituel devait traîner quelque part. En habits cérémoniels, tous les principaux suspects étaient là : celui qu'elle devina être le chef par son grand âge et le fait qu'il soit le seul debout là où les autres étaient à genoux, le mari de l'herboriste, les aubergistes. Un deuxième coup d’œil lui permis de découvrir, enchaînée sur l'autel, la jeune disparue. Enfin, peut-être pas si jeune puisqu'à première vue, elle devait au moins avoir quatorze ans.
La salle était emplie de chuchotements, comme les paysans priaient leur divinité païenne à voix basse, prières auxquelles Méléane mit fin en se raclant bruyamment la gorge. Certains sursautèrent, d'autres relevèrent seulement la tête, mais tous eurent la surprise de découvrir deux femmes quand ils se retournèrent.


« Quel sacrilège osez-vous commettre en pénétrant ici, étrangères ? » demanda durement le chef, avec sa voix semblable à un grondement de tonnerre.


Dernière édition par Méléane le Ven 24 Aoû - 18:35, édité 1 fois
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MessageSujet:
Re: [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane)
   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyVen 24 Aoû - 1:46

La Maho me permet de guider Méléane pour trouver la maison du chef, car c’est bien là que se déroule le rituel. Moi qui suis si cruelle, je m’imagine mal faire quelque chose impliquant des jeunes filles et encore moins mon propre enfant, même si cela est fait dans le but d’être plus heureux. Ce que je fais n’implique que ma personne, la plupart du temps... la plupart du temps car les rencontres que j’ai pu faire récemment se sont immiscées dans ma vie et m’ont impliquée dans de bien étranges sentiments : la compassion et l’envie d’aider pour Eloween, une attirance et l’envie d’aider pour Jaered... la colère, la peur de mourir et l’envie d’aider pour Méléane. Finalement je les connais ces sentiments, sauf que je pensais les avoir enfouis bien profondément dans mon être. Je pensais les avoir oubliés, ne plus avoir à les côtoyer mais... ils m’ont rattrapés et je change. Tiraillée par mon envie de tuer, mon envie de vengeance et ce besoin que j’ai d’aider ceux qui en ont besoin, je ne sais plus qui je suis et sauver cette enfant n’y changera rien. J’aurais fait une bonne action mais irait tuer le petit ami de cette baltringue juste après. Une balance, voilà ce que j’essaye de faire... mais ma balance n’est pas celle de la justice car elle est guidée uniquement par mes envies, mes pulsions. Arrivées devant la maison, nous repérons une fenêtre ouverte au bas de laquelle Méléane laisse sa lance, apparemment trop encombrante pour l’intérieur du bâtiment.

« Sois prête à réagir, ils sont plus nombreux que nous »
* Plus nombreux mais pas aussi doués. * ai-je envie de dire.

Une fois entrées dans la pièce, personne ne semble remarquer notre présence. La jeune fille est attachée à l’autel, apparemment droguée mais ne se débat pas. Est-elle par hasard consentante à ce sacrifice personnel pour sauver les autres ? Je me sens bouillonner alors que Méléane nous fait remarquer en se raclant la gorge. Alors que certaines personnes se retournent, d’autres sursautent. Le chef semble outré de notre intervention et nous demande ce que nous faisons là. Sans lui répondre, je me fraye un passage jusqu’à l’adolescente et cherche un moyen de la détacher. Oui, je ne suis pas prudente mais personne ne semble armé et je me sais suffisamment habile au corps à corps pour contrer une quelconque attaque au couteau venue par derrière. Certaines personnes se lèvent de leur chaise et s’avance vers moi mais leur stupéfaction me fait sourire. Ils sont terrifiés et c’est bien pour cela que je ne tuerai aucun d’entre eux maintenant. Je me contente de détacher la jeune fille, qui semble émettre une résistance. Les chaînes sont simplement liées, aucun cadenas ne les scelle. Bien que les liens soient serrés, si elle avait véritablement voulu s’échapper, elle l’aurait déjà fait... Je la tire quand même vers moi et la porte sur mon dos ; elle est bien trop faible pour marcher seule. Je fais un signe de tête à Méléane mais voilà déjà quelques gens en colère s’avançant vers moi. Ils n’ont plus peur et veulent leur seule chance d’aller mieux.

Un jeune homme arrive tout près et je me hâte de me baisser suffisamment pour que la petite tienne sur mon dos sans mes mains, pendant que j’accroche la jambe de l’attaquant avec la mienne pour le faire tomber afin de le gratifier d’un coup de poing assommant. Je me sens un peu rouillée de n’avoir pas combattu depuis si longtemps mais je n’ai pas perdu mes réflexes. Redressant le corps ramolli de la jeune fille, j’avance directement dans la foule de mécontents et les repousse à coup de tête, de coude, de jambes, pouvant aisément constater qu’ils n’ont jamais appris à se battre et que, malgré leur nombre, nous devrions aisément réussir à sortir la victime de ce pétrin. Une fois arrivée vers Méléane, j’aperçois cependant un homme masqué au fond de la salle. Ses yeux apparents m’en disent long sur son expérience au combat, peut-être est-ce lui qui assure toute la sécurité du village. Mais il ne me semble pas l’avoir aperçu précédemment. À ses pieds se trouve un énorme sac et, lorsqu’il l’ouvre, je comprends aisément que nous allons avoir de gros soucis : des armes, des tas d’armes sorties de nulle part. Il commence à les distribuer à tout le monde, ceux-ci s’avançant alors plus confiant vers nous.


- Je ne peux pas combattre avec l’enfant sur mon dos, il faut qu’on la mette à l’abri et qu’on revienne faire la leçon à ces monstres, dis-je tout en reculant, cherchant à sortir de la pièce.

Mais voilà que l’agile distributeur fait un bon incroyable à travers la salle et se poste juste devant moi. J’arrive à esquiver ses premiers coups de poings, de dague et même ses croche-patte mais alors que j’arrive près de la sortie, je vois Méléane commencer à se battre avec les autres, apparemment plus vif que je ne l’aurais cru... et je me rends compte que je suis trop loin d’elle et donc en danger. Un moment d’inattention et l’homme plaque sa main sur mon front pour me faire basculer en arrière en même temps qu’il saisit ma jambe droite pour me faire tomber. Je lâche les jambes de la jeune fille, qui atterrit lourdement sur le sol, juste à côté de moi. M’immobilisant avec ses jambes, au-dessus de moi, le combattant pointe alors ma gorge avec sa dague et mes bras me permettent de retenir son ultime coup au dernier moment mais il a quand même une sacrée fougue. Il sort alors sa deuxième dague avec sa main libre et s’apprête à la lancer sur l’enfant à côté, légèrement relevée mais trop affaiblie pour fuir – en a-t-elle vraiment envie d’ailleurs ? Son air résigné et la légère hésitation de mon attaquant me permet furtivement de lâcher ma prise pour rapidement le désarmer et le faire basculer pour finir sur lui. M’emparant de l’une de ses dagues, je m’apprête à l’achever alors que la jeune fille semble retrouver ses forces pour crier.


- Arrêtez, je vous prie ! C’est mon frère, ne lui faites pas de mal !

Manquait plus que ça... seulement, la haine dans les yeux du jeune homme ne disparaît pas et je lui offre un coup de poings avant de le relever par le col et lui donner un coup de genou dans l’entre-jambe. Il finit, gémissant, sur le sol alors que je prends la jeune fille par la main pour la cacher quelque part. Elle ne lutte pas mais ne court pas bien vite. Je l’aide à enjamber la fenêtre par laquelle nous sommes entrées et l’entraine à cheval dans le bosquet précédent. Personne ne semble nous suivre et je pousse la monture à ses dernières limites pour rapidement la déposer au campement et retourner aider Méléane.

- Écoute, lui-dis-je, une fois arrivées à destination. Te sacrifier pour ces enfoirés ne t’amènera rien, si ce n’est errer en vain pour trouver la paix dans le monde astral. Ils ne t’aiment pas, ne t’ont jamais aimée et se sont tous mis d’accord pour mettre fin à tes jours, simplement pour être riche, beaux et faire encore plus de sacrifices. Alors reste ici pendant qu’on va leur botter les fesses... on revient vite, je te le promets. En retour, jure-moi de ne pas faire de bêtise !

Elle hoche la tête, les larmes aux yeux, pour me confirmer sa promesse et je repars précipitamment rejoindre Méléane. Elle a beau être douée au combat, ils sont quand même nombreux et la panique ou l’envie de vivre peuvent parfois permettre bien des choses malheureuses. Lorsque j’arrive à nouveau dans la maison, je vois qu’elle ne s’est pas gênée pour en tuer quelques-uns mais il en reste encore une dizaine debout. Je m’occupe alors des plus faciles à désarmer pour permettre à la brune de porter le coup fatal.
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Re: [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane)
   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyDim 26 Aoû - 14:18

[Avertissement: Attention, ce post contient des éléments susceptibles de heurter la sensibilité de certaines personnes.]


Le chef du village avait parlé d'une voix laissant entendre une menace sous-jacente. Que pouvait-il faire ? Ce n'était plus qu'un vieillard rouillé par les années ! Seul, il ne pourrait lutter contre les deux femmes mais grande gueule comme l'était Méléane, il était pour elle évident que même les treize villageois réunis demeureraient impuissants face à elle, du moins tant qu'ils ne seraient pas armés.
Aucune des deux ne lui répondit, Ocarenna se déplaçant juste vers l'autel – la Louve restait vigilante au moindre signe d'agressivité de la part des paysans – afin de libérer la captive. Celle-ci était amorphe, comme si elle se trouvait dans un état de semi-éveil ; nul doute qu'ils l'avaient droguée. Voir l'Astorg mettre la petite sur son dos sembla donner un coup de fouet au groupe de fanatique : tous turent leur stupeur pour s'avancer vers elle, décidés à ne pas laisser leur promesse d'un avenir meilleur s'envoler. Ni une ni deux, la lancière sortit son arme et écarta les premiers villageois, effrayés à la simple vue de la rapière. Elle devait rejoindre sa partenaire et la couvrir pour qu'elle puisse sortir et mettre l'adolescente en sécurité. Fort heureusement, Ocarenna fut capable de se débarrasser de l'homme l'ayant approché d'un peu trop près, ce fut une fois qu'elle arriva au niveau de la Soldate que les choses se compliquèrent : un homme masqué venant du fond la pièce se manifesta – comment n'avaient-elle pas pu le remarquer ? – et ouvrit un grand sac de toile. Dans ce sac se trouvaient plusieurs armes que les paysans les plus proches eurent tôt fait de prendre tandis que ceux juste en face de Méléane n'osaient bouger avec une rapière sous le nez. Ils avaient beaux être des gueux, le fait était qu'il avaient l'avantage d'être en surnombre.


« Vas-y, je les retiens en attendant » dit-elle quand sa partenaire lui fit part de son idée.

Il fallait juste qu'elle ne traîne pas car ils étaient nombreux en face, très nombreux. Cependant, Ocarenna n'eut pas le temps de quitter la salle, comme l'homme masqué quitta sa place, se mit mit à courir et sauta depuis l'estrade où se trouvait l'autel pour atterrir non loin des intruses et s'en prendre à l'Astorg. Méléane l'aurait bien aidée, si ce n'est que des paysans suivirent le mouvement et certains entreprirent d'attaquer, c'est de ceux-là qu'elle se chargea en priorité. Sa partenaire devrait se débrouiller seule avec son adversaire.
Elle put ainsi tenir en respect les fanatiques s'approchant d'un peu trop près. Faisant rempart avec son corps pour la magicienne du sang, elle l'empêcha ainsi de se prendre un coup alors qu'elle était au prise avec son propre adversaire. Elle n'attaquait pas, elle ne pouvait se permettre de faire un pas en avant si cela venait à ouvrir une brèche dans laquelle une lame quelconque pourrait se faufiler jusqu'aux pugilistes. Non, elle ne faisait que parer les coups et repousser ses adversaires mais fort heureusement, ces derniers n'avaient aucune expérience au combat et il était aisé de les maintenir à distance. Ils ne pouvaient pas non plus tenir une garde correcte, en témoigne le premier audacieux qui s'avança un peu plus que les autres pour finir moins de deux secondes plus tard allongé au sol, hurlant et se tenant un bras auquel la main manquait.

Mais alors qu'Ocarenna avait triomphé de l'homme masqué, ce fut contre toute attente la jeune captive qui intervint, la suppliant de ne pas tuer son frère. Était-elle conne à ce point !? Ses propres parents l'avaient livrée à ce funeste destin, son frère s'assurait lui-même du bon déroulement de la cérémonie... Pourquoi défendre des gens qui voulaient la sacrifier ? L'Astorg suivit étrangement son conseil, en profita pour placer deux coups bien sentis au garçon et s'en fut, laissant Méléane seule avec douze hommes encore valides. Si elle n'avait rien dit, elle espérait que sa partenaire fasse au plus vite afin de revenir dans les plus brefs délais.
Sitôt seule, la Louve avait commencé à reculer jusqu'à se retrouver dans l'étroit couloir menant à la sortie, où il n'y avait guère assez de place pour que deux hommes puissent se tenir côte à côte. Ici, le nombre d'assaillants influerait peu, ils devraient venir un par un et vu leur expérience au combat, ils auraient pu être dix de plus que cela n'aurait pas été un problème.
Les plus fougueux suivirent le mouvement, pénétrant sans hésiter dans le passage exigu. Satisfaite de voir le poisson mordre à l'hameçon, la brune attaqua aussitôt l'homme face à elle qui succomba au premier coup : pris de court par l'agressivité de la Louve, il ne put parer la rapière qui finit par lui traverser la gorge.
La terreur se lut sur le visage du deuxième quand il vit son camarade s'écrouler après quelques secondes. Il eut un mouvement de recul mais sa fuite fut bloquée par ses alliés à l'arrière, qui eux-mêmes poussaient afin d'écraser l'étrangère aussi vite que possible à tel point que l'homme faisant directement face à Méléane n'eut d'autre choix que d'enjamber le cadavre de son ami et d'attaquer. Il cria en levant son épée, comme s'il voulait intimider son adversaire – ou se donner du courage, qui sait. Mais son inaptitude le perdit, il avait brandit sa lame si haut qu'il suffit à la Vice-Capitaine de faire un pas et de frapper d'estoc avant que l'homme ne donne le coup. La pointe de la rapière pénétra les chairs avec autant de facilité que s'il elle découpait du beurre et se fraya un chemin entre deux côtes. Le regard vide, il s'effondra à son tour, laissant un corps déserté par la vie. Plus que douze, pensa-t-elle, c'était presque trop facile. À ce rythme, tous les paysans auraient crevé d'ici à ce qu'Ocarenna revienne.
La troisième combattante eut un peu plus de réactivité que les épouvantails précédents et offrit un peu de résistance à la Chargée des Soumis, à tel point qu'elle parvint à parer un de ses coups – ô miracle – sans pour autant être capable de contre-attaquer. La frappe d'après atteint néanmoins son but : d'un habile mouvement de poignets, la gueuse se retrouva désarmée et, profitant de l'instant de surprise, Méléane l'agrippa pour la ramener vers elle et lui glisser la lame sous la gorge, transformant ainsi son adversaire en otage.


« Reculez ! » lâcha-t-elle froidement, « Reculez ou je la saigne ! »

Pour appuyer ses dires, elle exerça une légère pression sur le coup de la femme, juste assez fort pour que le sang se mette à couler sans la tuer pour autant. Les paysans hésitèrent un moment, ne sachant que faire. Ils se regardaient l'un l'autre et espéraient que l'un deux sache comment régler le problème.

« Faites ce qu'elle dit, reculez »

La même voix de basse que précédemment. Le chef avait parlé et les moutons suivirent l'ordre. La colère se devina dans l'expression du vieil homme, certes, mais également la sagesse, il en avait d'ailleurs fait preuve en obligeant les villageois à revenir en arrière. Sans doute comprenait-il que les envoyer à l'abattoir un à un ne servirait à rien. La louve enjamba les deux corps et avança à mesure que les autres reculaient jusqu'à ce qu'elle s'arrête à l'endroit où le couloir débouchait sur la grande pièce. Ainsi, elle ne craignait pas d'être frappée par derrière et empêchait quiconque de fuir.

« Que voulez-vous, étrangère ? »

« Mettre fin à ce massacre à tes manipulations. Ton spectacle a assez duré, vieillard »

« Mon spectacle ? » Il s'arrêta et laissa son rire prendre la relève, « Pensez-vous vraiment que ceci est un spectacle ? Tous ici peuvent en témoigner : la vie au village est devenu moins difficile depuis que nous effectuons ces sacrifices pour obtenir les faveurs de Nereid »

Nereid, sûrement était-ce le « Il » dont avait parlé l'aubergiste la veille. C'était donc ainsi que cette divinité s'appelait. En dépit de son caractère, Méléane était loin d'être ignorante : enfant, son éducation avait été très poussée afin qu'elle soit une femme cultivée et qu'elle puisse épouser un aristocrate, aussi avait-elle vu les panthéons – majoritairement le Cydien mais elle connaissait les principales divinités des autres peuples. De plus, sa vie à Muria l'avait amenée à côtoyer toutes les ethnies et à s’imprégner en partie de leur culture mais jamais elle n'avait entendu parlé de ce dieu, ce qui la conforta juste dans l'idée que tout cela était une machination destinée à satisfaire un vieil homme sénile qui n'avait plus toute sa tête.

« Il a raison. Auparavant, les conditions étaient particulièrement dures ici : le bétail mourrait et les récoltes ne poussaient pas. C'est tout juste si nous parvenions à vivre »

Le mari de l'herboriste avait parlé. Sa simple vue dégoûtait Méléane, comme elle était certaine de sa culpabilité dans le meurtre de sa femme. Ce ne pouvait être que lui ou Ocarenna mais celle-ci n'aurait eu aucun intérêt à la tuer, par contre, en apprenant que son épouse avait parlé, lui en avait. Commettre l'uxoricide pour des conneries pareilles était tout bonnement impensable pour elle !

« Cela ne justifie pas vos actes » répondit a brune.

« Sacrifier nos propres enfants ne nous enchante pas, croyez-moi, mais tous ici seraient prêts à recommencer pour le bien de chacun d'entre nous. Emportez Nihade si vous le souhaitez et ne revenez plus jamais. Tu ne t'y opposeras pas, n'est-ce pas, Dayazell ? »

Étrangement, la Louve ne remarqua la race des paysans ici présent que lorsque le vieil homme eut eut prononcés ces prénoms d'origine Almer, répondant lui même au nom d'Ismail. Enfin, elle apprit de ce fait l'origine de Nereid mais cela n'avait pas d'importance.
D'un signe de tête entendu, Dayazell, le mari de l'herboriste, accepta, bien qu'à contrecœur. Non seulement il voulait sacrifier le sang de son sang mais voilà qu'en plus il faisait la gueule quand le chef du village proposait de lui laisser la vie sauve. Certes, cela reviendrait à laisser l'enfant à deux inconnues mais au moins, elle vivrait.


« Sauver la gosse n'était qu'un détail, tant mieux si nous la sauvons, sinon tant pis. Notre objectif est de mettre un terme à votre fanatisme »

« C'est peine perdue, mon enfant, tous ici ont une foi inébranlable en Nereid »

« Tellement inébranlable que vous avez été trahi par l'un des vôtres »

Sur ces paroles, un murmure parcourut la salle, comme chacun se demandait qui avait bien pu commettre cette infamie. Il en fallait si peu pour qu'ils se mettent à se suspecter les uns les autres, ça aurait presque pu être amusant si la situation se prêtait à rire. La lancière finit par poser son regard sur l'aubergiste dont la tempe portait encore des traces de violence. Pâle comme un linge, elle semblait la supplier silencieusement de garder son silence. Un sourire mauvais se dessina l'espace d'une seconde sur le visage de la Soldate avant qu'elle ne reprenne la parole :

« C'est exact. Pourquoi ne raconterais-tu pas ce qu'il t'est arrivé la nuit passée ? » dit-elle en désignant l'aubergiste du regard.

Elle hésita. Ses lèvres frémirent mais pas un son n'en sortit tant elle ne savait que répondre.

« Tu n'as pas osé ? » demanda son mari.

Elle aurait pu nier mais son comportement on ne peut plus suspect la trahissait : Elle ne cessait de lancer des regards affolés à toute l'assemblée, telle une enfant prise la main dans le sac et qui chercherait encore une excuse.


« Elle m'a frappée et menacée » bégaya-t-elle, « Elle menaçait aussi de s'en prendre à toi et à notre fils. J'ai fait ça pour nous protéger ! »

« Regarde ce que tu as fait : tu lui as juste donné ce qu'elle voulait et la voilà qui a déjà tué deux d'entre nous ! Tu ne pouvais pas juste la fermer et prendre sur toi plutôt que de vendre la mèche à une inconnue !? Tu as vraiment cru qu'elle te laisserait vivre si elle parvenait à ses fins ? »

L'homme rugissait sur sa femme et tremblait de colère, sans doute n'en manquait-il plus beaucoup pour qu'il en vienne à lever la main sur elle. La situation tournait doucement à l'avantage de Méléane : elle parvenait à gagner du temps jusqu'au retour d'Ocarenna et semait le doute l'esprit de ces fanatiques.

« Tu n'as plus le choix, viens et bats-toi à mes côtés. Si tu restes avec eux, ce sera soit eux soit moi qui te tuerons, et tu ne veux pas mourir, n'est-ce pas ? Si ton mari ne veut rien entendre, tu peux encore sauver ton fils et toi »

Elle hésita à nouveau mais pas très longtemps. En effet, elle arrêta sa décision au moment même où son mari la fusilla du regard tout en saisissant son épée à deux mains. Lui avait une foi aveugle en Nereid, contrairement à son épouse qui avait bien vite retourné sa veste. Elle cria de peur et se faufila à toute vitesse jusqu'à Méléane, cette dernière lui barrant le passage pour que l'aubergiste ne puisse pas se réfugier derrière elle. Si elle avait pu trahir son propre mari et ses amis, il ne faisait pas de doutes qu'elle pourrait fort bien lui porter un coup de dague dans le dos.

« Tu as fait le choix de tous nous trahir et pour cela, tu devras mourir, je le crains » conclut le vieillard avant de reporter son attention sur l'otage retenu par Méléane, resté très calme jusqu'à présent, « N'aie pas peur, le paradis de Nereid attend ceux qui croient en lui jusqu'au bout »

La dame hocha lentement la tête avant de répondre :

« Allez-y, je ne crains pas la mort si elle me permet de servir mon dieu et de venir en aide au village »

Des fous. Ils étaient fous, tous autant qu'ils étaient. Si la lancière avait bien compris ce qu'ils voulaient dire, les paysans allaient lancer un nouvel assaut sans se préoccuper de la captive. Une secte dans toute sa splendeur. Ismail était dingue, certes, mais il y avait une chose qu'il fallait reconnaître : c'était un habile manipulateur qui avait su détruire toute capacité à raisonner chez les autres fidèles. Ceux-ci étaient maintenant prêts à tout, en témoigne leur décision.
La porte claqua peu après et Ocarenna prit soin de faire son entrée au moment idéal pour qui voulait se battre, maintenant que les villageois menaçaient d'attaquer de nouveau.


« Tu as pris ton temps »

D'un accord commun, les deux femmes décidèrent elles aussi de passer à l'assaut. La femme prise en otage ne put se débattre au moment où la lancière lui trancha la jugulaire. Elle convulsa un peu puis tomba au sol, morte. Elle poussa l'aubergiste sur le côté afin de passer et elles commencèrent le massacre. Leurs adversaires ne tenaient jamais bien longtemps, Désarmés voire blessés par Ocarenna, elle n'avait alors plus qu'à leur faire goûter à la pointe de sa rapière, cette dernière transperçant les corps avec grâce et facilité. Bien évidemment, la Chargée des Soumis préférait de loin combattre avec une lance, son arme fétiche, mais elle avait pensé qu'il y aurait moins d'espace que cela au sous-sol et l'avait laissée en haut. Enfin, l'arme qu'elle avait en main pour l'instant lui convenait fort bien aussi. Belle et élégante, sa rapière était une très bonne arme.

Moins d'une dizaine de minutes fut nécessaire pour mettre hors d'état de nuire les paysans. La plupart gisaient au sol, ayant perdu la vie après avoir eu la nuque brisée par l'Astorg ou un point vital touché par la Cydienne. Cela avait été un beau bordel ; pas une seconde la lancière n'avait pris la peine de regarde qui elle frappait, elle avait juste cherché à tuer ou tout du moins blesser chacun de ses adversaires et à première vue, cela avait marché. Le seul villageois encore capable de se déplacer sans problèmes était la femme de l'aubergiste – probablement avait-elle survécu en se tassant dans un coin de la salle pour rester discrète – agenouillée à côté du cadavre de son mari. Elle pleurait à chaudes larmes, regrettant la disparition de ce misérable. Méléane venait vers elle si ce n'est qu'elle fut interrompue par un quinte de toux venant d'un peu plus loin. Elle leva les yeux dans cette direction et vit que le chef du village était encore vivant. Crachant son sang dans sa barbe fournie, il était allongé par terre, une blessure fine mais profonde dans l'estomac.


« On s'accroche ? » lui demanda-t-elle calmement en s'approchant.

« Vous savez, pour moi la mort n'est rien d'autre qu'une vieille amante qu'il me tarde de revoir »

« Voyez-vous où cela vous a mené ? Tous ces gens sont morts par votre faute »

« Ce n'est pas grave. Nereid récompensera ceux qui lui seront restés fidèles jusqu'à la toute fin »

Pas grave ? Avait-il osé dire qu'avoir causé la mort de ces gens n'était pas grave ? La louve perdit une petit peu son calme et obligea le vieillard à se taire en lui calant un coup de botte en pleine mâchoire. Elle crut d'ailleurs l'entendre craquer. L'homme toussa encore, râla un peu puis se tut définitivement alors que plus personne ne prêtait attention à lui.
Ce fut ensuite un autre survivant qui attira son attention, comme il se traînait péniblement jusqu'à pouvoir s'adosser au mur. Il fut surprenant pour la Soldate de découvrir que c'était l'homme masqué de tout à l'heure. Bizarre, elle ne se souvenait pas l'avoir croisé depuis qu'Ocarenna s'en était débarrassé, sûrement était-ce cette dernière qui lui avait brisé les jambes au milieu de la mêlée, ce qui expliquerait pourquoi il avait tant de mal à bouger alors qu'à priori, il ne semblait pas blessé. Celle-ci était déjà à côté de lui quand Méléane parvint à sa hauteur.


« Vous allez me tuer ? » demanda-t-il.

Pas de réponses, seulement un silence lourd de sens. Bien sûr qu'elle allait le tuer, le garçon avait laissé son père assassiner son épouse pour ensuite livrer sa jeune sœur à des rituels païens. De la même façon que les autres avaient perdu la vie, il ne survivrait pas à la soirée.


« Laissez-moi vous demander une dernière chose dans ce cas » il s'interrompit en voyant la brune avancer sa rapière vers lui. Elle prenait tout son temps à présent, « Attendez ! C'est pour Nihade que je vous demande ça ! Elle n'a plus personne pour s'occuper d'elle, pourriez-vous vous assurer qu'elle trouve un foyer avant de partir ? Si elle devait mourir, alors ça aurait été ici et sans souffrance. En dehors de ça, je ne lui ai jamais souhaité de vivre dans la misère alors je vous en supplie, trouvez lui un endroit où elle pourra grandir »

La lancière acquiesça silencieusement avant de couper un terme au discours du garçon en enfonçant son arme dans son corps. Ses doigts se resserrèrent un peu autour de la lame à mesure qu'il expirait son dernier souffle. Puis, ses yeux se fermèrent pour ne plus jamais se rouvrir. Voilà une bonne chose de faite, pensa-t-elle. Elle n'avait pas longtemps réfléchi aux supplications du gamin car il était évident qu'elle n'allait pas abandonné la victime de cette histoire. Nihade viendrait avec elle jusqu'à Muria, où elle pourrait vivre en sécurité, loin de la folie des hommes libres.
L'arme toujours à la main, elle prit alors la direction de l'aubergiste, qui n'avait toujours pas changé de place depuis tout à l'heure. La femme éplorée la regarda s'approcher et pâlit quand elle comprit ses intentions


« J-j'ai fait ce que vous m'aviez demandé ! »

« C'est exact et nous t'en remercions. Grâce à ta trahison, tes camarades sont mort et la fille a pu être sauvée »répondit-elle avec un demi sourire.

« Mais vous aviez dit que... »

« J'ai menti »

Elle ne put rien ajouter de plus, elle n'en eut pas le temps. D'un mouvement qui respirait à la fois beauté et grâce mortelle, Méléane frappa une fois de taille. Un seul coup, net et précis. Après cela, elle regarda distraitement la tête de l'aubergiste rouler loin de son corps jusqu'à s'immobiliser. Les traits du visage étaient figé dans une expression de terreur profonde. La Vice-Capitaine détestait les traîtres, ennemis ou non.

C'était fini. Toute cette histoire était finalement terminée et l'enquête menée à bien avec succès. Pour s'assurer de n'avoir oublié personne, la Cydienne fit un dernier tour de salle pendant qu'Ocarenna fouillait la pièce à la recherche d'elle ne savait quoi.


« Il faudrait mettre le feu à cet endroit en partant. Nous détruirons ainsi toutes les traces de ce Nereid et nous nous assurerons que personne dans ce village ne reprenne le flambeau »


Dernière édition par Méléane le Jeu 30 Aoû - 10:05, édité 2 fois
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyLun 27 Aoû - 2:10

Le temps parait court quand on tue, jamais assez long, pas assez pour profiter des cris des victimes. J’avais oublié ce qu’était le fait de toucher une personne pour l’exterminer ; retourner sa tête, faire craquer la colonne et laisser le corps retomber lourdement sur le sol. La Maho fait saigner, les morts qu’elle m’a offertes ont été bien cruelles mais le Combat à mains nues est plus charnel, plus radical. J’aime tuer ces fanatiques, leur faire payer pour toutes les vies qu’ils ont enlevées, pour toutes ces jeunes filles qui ne connaîtront jamais la vie. En même temps, pour certaines choses, ils leur ont rendu service... la vie n’est pas belle à voir à cet instant. Rouge comme le sang qui gicle partout dans la pièce, rouge comme la dernière couleur que j’ai vue alors que je rendais mon dernier souffle la veille, rouge comme la haine qui m’anime si intensément que je prends plaisir à les envoyer dans l’autre monde.

Une fois le carnage pratiquement terminé, je m’adosse contre le mur, respirant par la bouche pour ne pas me remémorer l’odeur ferreuse du sang en grande quantité. L’odeur qui a habité mon être lorsque j’ai vu mes parents étendus sur le sol du champ de bataille. Un champ de bataille comme j’ai pu en voir en tant qu’astorg : un endroit spacieux, le sol jonché de cadavres, seuls restes de ces vaillants combattants défendant leur cause. Mais la guerre ne défend rien, elle ne fait que détruire et donner du pouvoir à ceux qui la gagnent. Méléane a du pouvoir lorsqu’elle parle au chef, étalé sur le sol dans une marre de liquide visqueux, ce liquide avec lequel il s’étouffe lentement. Méléane a du pouvoir lorsqu’elle décide d’aborder le frère encore vivant. Je ne pensais pas le tuer car l’hésitation dans son regard m’a fait songer qu’il était probablement contraint de participer à cette mascarade de rituel. Mais quand on a du pouvoir, on ne se pose plus de questions, on continue à en abuser jusqu’à plus soif. Un peu plus loin, lorsque je me remets à marcher pour ignorer la mise à mort, je peux voir le petit ami de la jeune fille précédemment croisée. J’avais juré de le tuer, Méléane s’en est chargée. Et c’est bien mieux comme ça...


« J'ai menti » dit Méléane, un sourire aux lèvres, avant de décapiter la traitresse.

Le mot qui me vient discrètement à l’esprit est « injustice ». Quel est donc ce monde, ce village où tout le monde vivait en paix avant notre arrivée ? Finalement, même s’ils faisaient le mal, ces jeunes filles étaient conditionnées pour mourir un jour et élevées dans l’unique but d’être offerte en sacrifice à cette divinité... qu’y a-t-il de meurtrier lorsque la personne accepte de mourir pour aider les autres ? J’ai pourtant fait la même chose, en voulant aider Méléane... était-ce un crime pour autant ? La justice... ce mot qui veut tout dire mais que la subjectivité altère au point que chacun en fait ce qu’il veut. C’est bien facile de faire justice comme ça. Pour la première fois de ma vie, je ne sais juger si ce que j’ai fait ce soir avec cette cydienne est juste ou non. Je sais que je me rappellerai de cette guerre, de ce carnage que nous avons mené et planifié toutes les deux. Je le sais très bien... trop bien, même. Je continue d’errer dans la pièce à la recherche de quelques talents, cherchant désespérément une récompense qui me permettrait de me dire que nous n’avons pas fait tout cela pour rien. Mais la pièce est vide. C'est ce que je crois jusqu'à trouver des documents dans un tiroir mais je n'ai pas le temps de les lire que nous devons déjà partir ; je les glisse sous mes vêtements, j'en ferai part plus tard à Méléane. Une fois sorties, nous nous débrouillons pour provoquer un incendie et pour partir rapidement. En montant sur mon cheval, je peux voir les villageois « innocents » se précipiter vers l’immense maison. N’ayant pas les moyens d’arrêter ces flammes, ils la laisseront simplement brûler, veillant à ce que le feu ne se propage pas jusqu’à leurs propres habitations.

Une fois arrivées au campement improvisé, je m’approche rapidement de la jeune fille, avec une certaine appréhension. Venue d’où, je ne sais pas mais elle est bel et bien là. Le feu s’est éteint, sûrement n’a-t-elle pas su l’entretenir correctement. Elle est d’ailleurs allongée sur le sol, endormie, les larmes mélangées à la terre sur ses joues ayant fait de belles trainées brunâtres. Je m’accroupis vers elle et touche délicatement son bras avec mes mains pleines de sang séché. Nihade se réveille en sursaut et recherche quelqu’un du regard, sûrement pas nous.


- Où est mon frère ?! Où est Azul ?!! demande-t-elle brusquement.

Je détourne le regard et, voyant le manque de compassion dans celui de Méléane, elle comprend bien vite que c’est la cydienne qui l’a tué. Elle trouve la force de se lever et d’aller accrocher les vêtements de la brune pour s’énerver contre elle.


- Mais pourquoi, pourquoi ?!! Il ne voulait que mon bien, il ne voulait pas me tuer !!! Il a essayé tellement de fois de convaincre mes parents et voulait me libérer, je... il ne pouvait pas... ils l’auraient tué...

Avant que Méléane ne lui file une claque, j’arrive derrière elle et la prend dans mes bras tout en m’éloignant un peu.

- Parfois, la mort nous enlève des gens qu’on aime sans qu’on puisse faire quoi que ce soit... c’est qu’il devait partir, qu’il avait fait son devoir ici. Il nous a demandé de prendre soin de toi et c’est ce qu’on va faire, Nihade. Plus personne ne tentera de te tuer pour être heureux parce que ce n’est pas en tuant qu’on vit mieux. Ce Dieu que tu as servi jusqu’au bout n’a plus rien à faire dans ta vie maintenant. Pleure ton frère et commence une nouvelle vie, nous te trouverons un nouveau foyer.

Elle a calmé sa haine en m’écoutant parler et maintenant elle recommence à pleurer. Nihade pleure son frère, le seul à l’avoir aimée et à l’avoir défendue, quand bien même il n’a pas donné sa vie pour le faire. Après quelques minutes, la jeune fille se rendort, sanglotant encore dans son sommeil, sûrement en proie à un drôle de cauchemar. Regardant la Lancière rallumant le feu, je ne fais que serrer la petite plus fort dans mes bras.

- Laissons-lui une nuit de repos, je lui offrirai de beaux rêves et nous partirons d'ici. Connais-tu un endroit à la hauteur des promesses que je lui ai faites ?
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Méléane
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Race et âge : Cydienne de 31 ans
Cité : Muria
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Compétences bonus: Survie - Faveur Divine (Diane) - Maho
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   [Terminé][155][D-A] Justice rime avec Convictions (PV Méléane) EmptyJeu 30 Aoû - 13:59

Ocarenna avait jugé utile d'emporter quelques manuscrits avant qu'elles ne se débrouillent pour mettre feu à l'endroit. Il ne fallut pas bien longtemps pour que de hautes flammes viennent lécher les colonnes de bois et embraser tout le sous-sol et, peu à peu, les étages supérieurs. Enfin, à ce moment là, les deux femmes étaient déjà bien loin, laissant au villageois le soin d'éteindre l'incendie qui d'ici là aurait calciné les corps et toutes preuves du culte de Nereid. Cependant, Méléane n'était pas folle au point de mettre tout le hameau en flammes, elle avait juste profité du fait que la maison du maire ne possédait pas de voisinage direct. Ainsi, aucun risque de propagation.
Elles remontèrent bien vite en selle et retournèrent jusqu'au campement improvisé dans le bois. La Louve ne pensait déjà plus à la façon dont elle avait semé la mort ce soir. Son esprit était resté clair et pas un seul instant elle ne regrettait la façon dont cela s'était terminé. Elle avait prévu de tous les tuer jusqu'au dernier depuis qu'elle avait monté le plan de prendre tous les coupables d'un seul coup. Elle avait suivi son instinct, écouté la femme qu'il y avait en elle et s'était fiée à ses convictions avant de rendre sa propre justice. Ces gens avaient mérité une mort mille fois plus lente et douloureuse que ça, ils pouvaient être reconnaissants envers la Cydienne pour leur avoir accordé une mort rapide et presque indolore. Elle était profondément convaincue d'avoir agi comme il le fallait ; cela ne pouvait se terminer autrement que par un massacre.

Il faisait sombre dans le bois, Nihade n'avait pas su entretenir le feu et celui s'était éteint. Ceci dit, la lancière n'allait pas la blâmer. C'était une femme de caractère, certes, mais elle pouvait faire preuve d'un minimum de compassion, aussi avait-elle conscience qu'après avoir vécu tout ces événement, l'Almer avait autre chose en tête que de s'occuper du feu.
Une fois descendue de Kalane, elle l'attacha à un arbre et rejoint les autres. Ocarenna venait de réveiller la jeune victime qui, encore toute désorientée, demanda avec inquiétude où se trouvait son frère. Ni l'Astorg ni la Cydienne ne parlèrent mais il fut évident qu'Azul n'était plus et cela, la jeune fille le comprit. Malgré sa faiblesse, elle parvint à se lever et agrippa les vêtements de la brune avant de lui reprocher ses actes, comme si elle n'aurait pas dû le tuer, mais Ocarenna intervint avant qu'elle ne puisse réagir. Elle essaya alors de lui expliquer calmement que parfois, certaines personnes devaient quitter les leurs... des explications pour gosse, en somme.


« Il ne voulait que ton bien ? C'est pourtant lui que j'ai vu armé d'une dague, prêt à te tuer. C'est lui qui a distribué des armes à tout le monde quand nous t'avions libérée et que nous allions te mettre en sécurité. Ils t'ont tous manipulée »


Une nouvelle fois, la Vice-Capitaine avait parlé crûment, sans se soucier le moins du monde de brusquer la petite qui en moins de deux jour avait perdu ses parents et son frère – était-elle seulement au courant du décès de sa mère ? Nihade sembla seulement réaliser la situation quand ses sauveuses lui parlèrent. Elle beau avoir été libérée, elle n'avait plus famille, plus de foyer où retourner, rien. Les larmes se mirent à rouler sur ses joues tandis que l'Astorg l'emmenait un peu à l'écart. Elle finit par s'endormir dans ses bras tout en sanglotant. Les événements dépassaient la petite et elle était épuisée comme jamais. Elle n'était pas resté prisonnière très longtemps mais pour une enfant, cela devait rester une expérience terrible à vivre.
Perdue dans ses pensées, Méléane était retourné près de ce qui autrefois était un feu et s'attela à le rallumer. Il ne faisait pas froid, non, elle recherchait surtout une source de lumière car à cette heure-ci, l'obscurité des bois était impénétrables. À la lueur des premières flammes, la Soldate s'aperçut que ses vêtements comme ses mains étaient tâchés de sang, détail qu'elle n'avait pas remarqué tout à l'heure. Il faudrait qu'elle se change, sans doute ne serait-il pas bon de rentrer à Muria dans cet état.


« Nous ne nous mettrons pas en route avant demain, qu'elle en profite pour se reposer d'ici là » répondit-elle quand Ocarenna la ramena à la réalité, « Ne t'en fais pas pour ça, l'endroit où je l'emmène lui offrira la sécurité et l'affection dont elle a besoin »

La Cité Amazone lui assurerait la protection qu'elle n'avait jamais eue dans son village miteux. La lancière confierait la jeune fille à l'orphelinat, elle pourrait y grandir en paix tout en recevant une éducation convenable. Elle n'aurait pas de famille à proprement parler mais elle aurait des gens pour s'occuper d'elle et lui assurer un avenir au sein de Muria.

« Ce sera mieux que ce que tu lui as promis »


Pour avoir été elle aussi dans une situation où elle ne possédait plus rien, la Chargée des Soumis était sûre de ce qu'elle avançait. La Cité Forestière lui avait permis de retrouver une vie normale et où elle put se sentir en sécurité pour la première fois depuis des lustres. Après avoir été « vendue » par son propre père, frappée, violée par un mari alcoolique, été mise enceinte par ce même mari et après avoir vécu de longs mois dans la rue grâce à des petits boulots et quelques larcins, y avait-il plus agréable que quelqu'un dise qu'il allait veiller sur vous. Pour cela, elle serait éternellement reconnaissante envers feue Médéa.
Elle s'assura que la petite dormait avant de parler à nouveau, déviant cette fois-ci sur un sujet autrement plus sensible :


« Dans l'immédiat, je vais devoir rentrer. Mon absence a déjà été plus longue que prévue et je dois avant tout mettre Nihade à l'abri. Je pourrai pas me libérer avant un moment et revenir pour que tu puisses m'apprendre ta magie, si tu le veux toujours. Dans trois semaines à l'Or Bleu de Tamawa, cela te va ? »

Méléane avait ses obligations à Muria, tant par son poste de Vice-Capitaine que par ses fonctions de Chargée des Soumis. Si Myriam pouvait fort bien se débrouiller sans elle – elle était Capitaine après tout, Lana ne pourrait s'occuper seule des Soumis très longtemps. La jeune femme était intelligente et douée mais gérer seule tous ces mâles n'était pas toujours facile, Méléane elle-même avait pris une assistante pour cette raison.
Il lui fallait retourner à Muria, planifier une longue absence et faire en sorte que tout puisse fonctionner sans elle. Oui, elle était impatiente qu'Ocarenna lui enseigne ce qu'elle savait et s'il était évident que la Louve n'apprendrait pas tout sur la Maho sur le laps de temps assez court où elle quitterait Muria, elle voulait au moins apprendre les bases, quitte à devoir se perfectionner seule plus tard.
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Rassurée... c’est bien ça que je ressens lorsque Méléane me promet d’offrir le meilleur à cette enfant. Je la regarde dormir, les yeux froncés encore pleins de larmes et je me dis que le monde est mal fait pour ces jeunes qui ne demandent qu’à être aimer. Tuer son enfant pour la prospérité d’un village. Si j’en avais un, sûrement aurais-je préféré voir mourir l’endroit entier, voire le monde, plutôt que de sacrifier un être si innocent. Bien sûr, c’est en totale contradiction avec le fait que j’aie torturé des dizaines de bêtes pour m’entraîner à la Maho car, quoi de plus innocent qu’un enfant si ce n’est un animal ? Cependant, ma réflexion s’arrête ici : Méléane a l’air bien décidée à apprendre cette magie à son tour, maintenant que cette affaire est réglée.

« Dans l'immédiat, je vais devoir rentrer. Mon absence a déjà été plus longue que prévue et je dois avant tout mettre Nihade à l'abri. Je pourrai pas me libérer avant un moment et revenir pour que tu puisses m'apprendre ta magie, si tu le veux toujours. Dans trois semaines à l'Or Bleu de Tamawa, cela te va ? »

Je me demande bien quel genre de responsabilités Méléane peut avoir chez elle. Probablement beaucoup vu son expérience au combat et ses fortes compétences de meneuse. Quoi qu’il en soit, j’estime que ce n’est pas le moment de faire connaissance... elle a une demande, je me dois de lui répondre tout simplement parce que je me suis portée volontaire pour la former. La cydienne m’a appris des choses, à moi de le faire maintenant. Je sais que l’apprentissage sera long et probablement ne pourra-t-elle pas rester indéfiniment avec moi. Mais je la sais assez forte pour continuer l’entraînement ensuite. Je suis convaincue qu’elle est douée.

- Je comprends que tu doives rentrer... la priorité est effectivement de ramener Nihade dans un lieu sûr et de reprendre des forces. Je veux toujours t’apprendre cette magie si tu es d’accord de ne divulguer à personne qui te l’a apprise. Peut-être estimes-tu que la Maho ne doit pas rester secrète mais ce n’est pas mon opinion. J’aimerais bien que tu gardes nos prochaines rencontres secrètes.
« Cela va de soi. Mon opinion à propos de la Maho n'est probablement pas partagée par tout le monde. Il est évident que si je venais à en parler, il y aurait des conséquences, tant pour toi que pour moi. Tais également ce que tu sais de moi, sois sûre que j'en ferai de même. »

Je souris et hoche la tête pour finalement lui confirmer ce rendez-vous. Peut-être pourrait-elle encore m’apprendre beaucoup de choses sur la justice, après tout. Lorsque je me relève pour dégourdir mes jambes endolories par le fait d’être accroupie depuis plusieurs minutes, je me rappelle de quelque chose en entendant le bruit du papier se froissant. Je retire les documents de sous mes vêtements et m’approche de la brune pour les lui tendre.

- J’ai trouvé ça, tout à l’heure. Ça m’a l’air d’être les pages d’un livre rédigé à la main ou d’un journal d’un ancien dirigeant du village, peut-être... Il ou elle a collé un dessin du fameux Nereid et a fait sa description complète, ainsi que celle de ses pouvoirs. On dirait une vieille légende mais ce que nous avons vu ici me fait penser qu’il y a bien plus puissant que la magie humaine... c’est bien celle des dieux. Enfin... j’aurais bien essayé de croire en quelque chose qu’on ne peut pas voir mais, même si j’aime tuer pour la bonne cause, faire des sacrifices humains n’est pas mon truc. Encore moins quand il s’agit d’enfants. Une pause, je souris encore. Tiens, peut-être que les dirigeants de ta cité pourront en faire quelque chose ? Je ne pense pas retourner à Storghein pour le moment et probablement que les fervents de cette étrange religion ne sont pas les seuls présents en Azthia.

Méléane saisit alors les feuilles et je sais que Nereid sera alors connu de tous. Est-ce une bonne chose ou une mauvaise, seul l’avenir nous le dira. Après une bonne nuit de sommeil, quelques paroles encore échangées, nous finissons par nous séparer. Nihade n’est apparemment pas contente de partir avec la cydienne mais je la rassure et lui explique que, probablement, nous nous reverrons un jour, même si je n’y crois qu’à moitié. Elle aura sa vie, j’aurai la mienne et j’ignore où elle va encore m’emmener. J’espère juste pouvoir me reposer et réfléchir, en attendant de retrouver la brune pour lui enseigner la magie qui me fait faire tant de mal au monde mais qui m’aide tout autant à en sauver. En reprenant la route, je regarde la cicatrice de la cautérisation que Méléane m’a laissée en « souvenir » ; peut-être ne banderai-je pas mon bras, finalement.


[Désengagés]
[HRP : merci pour ce beau et long RP ! Very Happy Prochainement, la fiche de Nereid dans le panthéon ! ♥]
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