Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini)

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Ashelia
Ashelia
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   [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini) EmptyMer 6 Juin - 13:13

Cette nuit là, un orage grondait dans la région de Muria. Les éclairs tombaient, les arbres remuaient, la pluie était fortement accrue et le vent soufflait extraordinairement fort... Une tempête comme la région pouvait en connaître en cette saison de l'année même si elle n'était pas aussi fort. La nuit fut courte pour la majorité des habitantes de la cité, mais le lendemain fut aussi difficile pour certains et notamment pour le petit Louca, le jeune garçonnet de Ashelia. C'était pour lui la première tempête qu'il avait pu connaître, ne s'étant pas encore parfaitement adapté aux conditions climatiques il fut atteint d'une violente fièvre...

La jeune femme quelque peu inquiète fit venir les herboriste de Muria mais qui ne purent le soigner par manque de remèdes puisqu'en effet, la tempête avait causé quelques dégâts et notamment à l'herboristerie principal qui était encombré sous des arbres. Etant prise au dépourvue, elle attendit avec le garçon dans ses bras espérant que son état reste stable... Mais malheureusement pour elle, plus le temps passé et plus l'état de l'astorg se dégradait, et ne pouvant cacher son inquiétude la jeune femme laissa tomber quelques larmes sur le front du petit, il fut prit d'un profond sommeil quelques temps après, pendant que sa mère semblait fatiguée alors qu'elle était restée assise sur le fauteuil toute la soirée...

Le lendemain, quelle ne fut la surprise lorsque Louca se réveilla en bien meilleur état que la veille ! Mais que c'était donc il passé ? L'avis des herboristes était sans appel, le petit avait besoin d'un remède bien spécifique pour pouvoir guérir or il n'avait pu y accéder... Ashelia avait elle un rapport dans cette guérison ? Après réflexion il fallait peut être se rendre au Palais demander conseil à la seule femme qui maîtrisait la médecine mieux que quiconque dans la cité, Eléa.

Dans les heures qui suivirent, après avoir fait sa toilette et s'être préparée convenablement elle se rendit en direction du Palais amazone demander à la princesse si oui ou non, Ashelia avait des capacités à soigner... Et puis, la jeune ambassadrice n'avait pas vraiment eu de relation avec la Princesse Eléa, étant plus en contact avec la Reine ou encore avec la jeune Jelenna, se pouvait être une bonne raison de faire plus ample connaissance.
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Reine Amazone
Eléa
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Re: [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini)
   [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini) EmptyJeu 7 Juin - 11:34

Je détestais les orages.
Depuis toute petite, d'aussi loin que remontaient mes souvenirs, j'avais détesté les orages. Non pas que j'en avais peur, loin de là, mais je ne voyais pas l'intérêt de faire autant de bruit pour si peu de choses. D'autant que les soirs d'orage, Jelenna, morte de trouille dans son enfance, venait me réveiller en pleine nuit pour se faufiler dans mes draps. Voilà d'ailleurs comment cette manie avait commencé et même si je ne m'en étais jamais plaint, je commençais cependant avec l'âge à me dire que cela avait quelque chose de malsain. Fort heureusement, depuis quelques mois, la jeune fille se décidait enfin à dormir dans sa chambre et, si cela me peinait énormément que ce lien fort disparaisse entre nous, je savais que c'était mieux ainsi. Alors pourquoi continuer à ne pas aimer les soirs d'orage me demanderez-vous ? Peut-être parce qu'à l'époque, quand Jelenna était plus petite et en avait peur, elle était la seule à pleurer mais désormais, quand mon jeune frère s'était réveillé en pleine nuit, couvert de sueur et totalement terrorisé par l'orage, il n'avait pas seulement réveillé notre mère et moi … non, c'était plus drôle de réveiller en un seul cri ses trois jeunes sœurs et ses deux nièces !

J'avais passé une mauvaise nuit. Courte serait plus exacte d'ailleurs vu les circonstances mais peu importait, c'était une mauvaise nuit et quelque chose me disait que je n'en supporterais pas une autre du même genre. Lùkhas éveillé, il avait fallu que je le calme tandis que Philéa et les deux nourrices se chargeaient de calmer les jumelles, mes filles et Lyanna. Si les plus jeunes s'étaient calmées relativement facilement, j'avais fait signe à ma mère de retourner se coucher et j'avais bercé le petit toute la nuit durant. Il s'était certes endormi relativement vite à son tour mais je ne me sentais pas de le laisser dormir seul si bien que je m'étais assoupie dans une mauvaise position et au réveil, j'avais mal partout et la furieuse impression de ne rien avoir dormi du tout.

Il était presque dix heures du matin lorsque le petit garçon ouvrit les yeux et, encore ensommeillé, il me demanda d'une voix pâteuse si je l'avais veillé toute la nuit durant, ce à quoi je répondais par l'affirmative. Il s'excusa, insistant sur le mauvais rêve qui l'avait conduit à réveiller toute la maison, et, l'orage n'aidant pas à trouver son calme, à hurler pour qu'on vienne le consoler. Lui assurant qu'il n'y avait rien de mal, je lui assurais que j'avais bien dormi et que ce n'était pas grave avant de me lever. Une heure plus tard, j'étais prête à affronter la journée sans me soucier du reste jusqu'à ce qu'on me fasse parvenir un message, visiblement, la jeune ambassadrice que ma mère avait choisi pour nous représenter à Storghein était au palais et souhaitait s'entretenir avec moi. Je n'avais entendu parler d'elle que par Philéa et Jelenna et une chose était sure, elle n'était pas le genre de personnes à qui je pensais parler un jour mais peu importait, si elle me demandait, c'est surement qu'elle avait quelque chose d'important à me dire. J'enfilais à la hâte un haut sans manche de couleur sombre et un pantalon de toile plus clair. Ma rapière – parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver – à la ceinture, je me dirigeais vers la salle quand une petite voix m'interpella :


« Eléa ? »
« Oui Lou ? »
« Tu … tu veux bien m'emmener ? »


Ouais, c'était à croire que les gamins, à quatre ans ou presque cinq, n'avait rien d'autres à faire que d'accompagner leur sœur aînée … Peinée, j'allais lui assurer que je ne pouvais pas avant de me souvenir du terrible cauchemar qui l'avait tant secoué cette nuit. Une heure à me raconter qu'il s'était retrouvé seul, que toutes les femmes de sa vie avaient disparues et qu'il était là, au milieu de la lande, seul et totalement en proie aux autres Amazones qui l'accusaient de tous les maux de la terre. Non, aujourd'hui, je ne pouvais pas le laisser seul. Assis dans la « chaise roulante » de bois que lui avait confectionné l'une de nos ingénieurs avec les moyens du bord, il attendait patiemment ma réponse. Je lui fis signe de me suivre et, voyant qu'il peinait à se servir de l'engin, je le poussais moi-même, luttant presque sous le poids du bois. Il faudrait donc prévenir l'Amazone que la chaise était trop lourde pour que l'enfant puisse la faire avancer à la force des bras …

La salle était déserte lorsqu'on y pénétra, je me demandais ce que foutais l'ambassadrice d'ailleurs mais j'étais un peu trop fatiguée par l'effort pour me permettre une telle réflexion à voix haute et puis … pas devant mon petit frère.

« Eléa, dis, tu peux jouer avec la flamme comme l'autre jour ? »
« Lou, ce n'est pas le moment ... »
« S'il-te-plait ! Juste une toute petite flamme ! »


Je soupirais, ce gamin était parfois exaspérant … Bon, pas grave. Je cédais juste pour cette fois et, assise à côté de lui, à sa gauche plus précisément, je tendais la main gauche droit devant moi et, en l'espace d'une seconde, une petite flamme dansa, flottant au dessus de ma paume ouverte vers le ciel. Que ne fallait-il pas faire pour satisfaire un enfant …
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Ashelia
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Re: [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini)
   [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini) EmptyVen 8 Juin - 15:20

Ashelia était vêtue d'une robe de dentelle rouge, elle était cintrée et lui arrivait au genoux... Elle lui allait merveilleusement bien mais la tenue que portait la jeune ambassadrice n'était pas la question du jour. La maîtrise du soin était bien plus importante et Ashelia ayant pris trop de temps pour sa toilette arriva à la salle du trône légérement en retard, ce qui la frustait quelque peu car elle détestait le retard qui était pour elle un manque de respect total.

Arrivée au Palais et par la suite à la salle du trône, elle débarqua dans une salle vide avec pour seule présence elle et Eléa accompagné de son petit frère. Gênée de son retard elle ne savait pas vraiment comment s'excuser mais elle le fit de manière toute simple ne trouvant guère comment mieux se faire pardonner qu'en présentant ses plus plates excuses...


"Bonjour Princesse Eléa, merci de m'accorder cet entretien et je tenais également à vous présenter mes excuses pour ce retard. Je ne sais que trop bien la valeur que peut avoir le temps et je vous prie de ne point m'en tenir rigueur... Et bonjour à vous Prince Lùkhas !"

Courbettes et attentions étaient de mise lors de ces rendez vous royaux, il fallait faire attention à ne pas froisser la famille royale. Même si à Muria on aimait mettre toutes les femmes sur un même pied d'égalité, il fallait tout de même faire attention.

Lorsqu'elle avait pénétré dans la pièce il y a de ça quelques minutes, Ashelia avait pu voir l'amazone jouait avec la magie du feu, était-elle aussi grande magicienne ? Il est vrai que la princesse portait en son nom de nombreux actes héroïques, elle était reconnue comme l'une des grandes guerrières d'Azthia, et comme l'une des meilleures soigneuses de Muria si ce n'était la meilleure. L'astorg avait tant de questions qui se bousculait dans sa tête mais aucune d'elles n'avaient le droit de sortir de sa bouche puisqu'en effet ce n'était pas la raison de sa venue...


"Si je suis venue ici vous demander un entretien.. C'est parce que je crois avoir le pouvoir de soigner. Je suis venue vers vous, grande soigneuse de Muria pour me certifier de la chose mais également pour m'apprendre l'art du soin si vous le voulez bien... Ce serait un honneur pour moi d'apprendre cette magie d'un maître comme vous."
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Eléa
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Re: [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini)
   [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini) EmptyDim 10 Juin - 14:53

Le temps passait trop vite quand on était en compagnie d'enfants. Particulièrement quand j'étais avec mon jeune frère et pourtant, les choses n'avaient pas toujours été ainsi. A la naissance des triplés, je n'étais pas le moins du monde intéressée ni par mes sœurs cadettes, ni par leur frère, toute mon attention était au contraire reportée sur ma propre fille et ma précieuse Jelenna. Et les choses en étaient restées ainsi jusqu'à l'attentat. Lùkhas n'existait pas en dehors des nouvelles que m'en donnait ma mère et auxquelles je ne pouvais pas échapper mais sinon, je ne m'intéressais pas à ce marmot – si tant est que je me sois intéressée à Denea et Elana – et au contraire, je préférais même l'éviter. Il me rappelait combien mon père était un salaud et combien je lui en voulais de m'avoir abandonnée quand il était capable de faire trois enfants supplémentaires à ma mère en guise de cadeau de retour. Hors de question que je porte autre chose que ma rapière sur ce gamin infâme.

Sauf que.

Sauf que voilà, le temps avait joué contre moi, les évènements n'étaient pas restés tels quels. Tout avait évolué trop vite et trop brutalement et, l'espace d'une seconde, l'idée de perdre mon petit frère m'était devenue insupportable. L'idée qu'un médecin puisse avoir sa vie comme son avenir en main m'était devenue intolérable. L'idée qu'un connard de Soumis ai osé porter la main sur un membre de ma famille au risque de m'en priver m'avait rendu totalement folle. Ce n'était que dans l'arène, face à cet homme sans scrupule aucun que j'avais compris à quel point j'aimais ce gamin et à quel point j'avais été bête d'attendre d'en être peut-être séparée pour commencer à m'intéresser à lui. North avait raison, il y a bien longtemps que j'aurais du accepter d'ouvrir mon cœur à cet enfant et bien longtemps également que j'aurais du arrêter de penser que tous les hommes – et surtout ceux proches de moi – me trahiraient.

Feanaro m'avait-il trahi ? Jacen m'avait-il trahi ?
Peut-être.
Mais le temps était passé et avait pansé les blessures ou presque. Il était temps que je grandisse et me rende compte sans doutes que si mon père était parti, que si le Capitaine m'avait tourné le dos, au fond, ce n'était pas aussi simple. Tout n'était pas de leur faute et quand bien même, qu'avait à y voir les autres hommes de ma vie ? Qu'avait à y voir le p'tit Lùkhas ? Rien. Et il avait fallu que je manque de le perdre pour le comprendre. J'étais toujours aveuglée par ces vieilles blessures, par cette peur stupide qui me bouffait les entrailles. Je ne voulais pas qu'ils m'abandonnent … et je les détestais pour ça ?

Le sourire du gamin à cet instant présent me rappela que les erreurs du passé devaient appartenir au passé. Peu importait ce que j'avais pu faire, aujourd'hui, j'étais là, pour lui, à n'importe quelle heure, pour n'importe quoi et quiconque toucherait à lui connaitrait le requiem de ma rapière. Le petit prince était ce que j'avais de plus précieux aujourd'hui, et de loin. Peu importait le passé, je savais que le moment venu, s'il apprenait la vérité, Lùkhas me pardonnerait parce que le passé appartenait au passé et que seuls comptaient les actes du présent. Depuis l'accident, j'avais été présente, je l'avais protégé et aimé, plus que tout, je l'avais pris sous mon aile et j'étais prête à tout pour trouver le remède à son mal. J'avais changé, et je savais que quoi qu'il arrive, je ne referais plus les erreurs du passé. La confiance … je commençais à comprendre ce qu'elle signifiait, même envers les hommes. « Tous ne te trahiront pas », les mots de North trottaient encore dans ma tête et j'avais eu raison de m'y accrocher.

La flamme dansait au bout de mes doigts tandis que le petit garçon riait gaiment. Depuis combien de temps ne l'avais-je pas vu sourire ? Sans doutes trop longtemps. Il me rappelait tellement Jelenna … Si j'aimais beaucoup mes trois autres sœurs, je crois que le p'tit prince et ma princesse bis auraient toujours une place particulière dans mon cœur. Quoi qu'il en soit, lorsque l'enfant cessa de sourire pour me faire signe qu'elle était enfin arrivée, la flamme disparu aussitôt ainsi que mon propre sourire.

En retard. S'il y avait bien une chose que je détestais – merci papa ! - c'était bel et bien les gens qui se permettaient d'être en retard. Et pourquoi je vous prie ? Pour enfiler une robe et se pomponner ? Elle se foutait de ma gueule ? Elle croyait que j'avais que ça à faire de m'occuper d'elle, la petite ambassadrice que ma chère mère avait choisi pour nous représenter ? J'espérais au moins que ce pourquoi elle me convoquait avait son importance … et puis c'était quoi cette tenue ? Sérieux, j'avais horreur des pétasses dans son genre, pourquoi on m'en collait une dans les pattes ?
Elle eu la chance de parler la première. Ou d'avoir mon frère dans la pièce, au choix.

Bon au moins, elle s'excusait et se rendait compte que je n'avais pas que ça à faire, c'était déjà un bon début. Pas de quoi devenir super copines mais de quoi au moins écouter ce qu'elle avait à me demander. Je me relevais, posant ma main sur celle de mon jeune frère tandis qu'elle me faisait des courbettes. Ouais, elle devait pas être au courant que seule ma mère avait droit à ces égards et comme je m'en foutais totalement, je laissais couler. De toute façon, c'était pas comme si ça avait de l'importance et comme si j'étais amenée à la revoir de si tôt. Une fois reine, je comptais bien me passer de ce genre de personnages … Une femme se devait d'avoir des atouts féminins certes, mais se devait avant tout de ne jamais s'abaisser à cela et d'être forte, en toute circonstance. Le maquillage n'avait jamais rendu les femmes fortes, pas plus que les robes, de quelques couleurs qu'elles soient.


« Puis-je te demander pourquoi tu as demandé à me voir ? »

J'avais parlé d'un ton ni gentil, ni méchant, juste totalement neutre. Non pas que j'en ai quelque chose à faire de ce qu'elle me dirait car, en général, on venait me demander ce qu'il m'était impossible de réaliser, mais je préférais lui affirmer par là même que, si j'allais éventuellement l'écouter, je ne comptais pas le faire pendant cent cinquante ans …
Un entretien, ok, ça, c'était dans mes cordes. Le pouvoir de soigner ? Allons bon, qu'est-ce-que j'avais à voir là dedans moi ? Grande soigneuse de Muria ? Ouais, merci mais les titres ronflants et les courbettes, c'est gavant à force. C'est pas en me faisant de la lèche que je serais plus tolérante … Y'avait qu'à voir comment j'envoyais balader Meliant au Tribunat ou l'autre gluant de Thétis !


« Si j'étais aussi douée que tu le dis, tu penses vraiment que mon frère serait dans cet état ? »

J'avais parlé d'un ton sec qui quelque part, n'admettait pas vraiment qu'on réplique. Peu importait, j'étais en train de lui renvoyer dans la figure ma propre rancœur, mon propre échec. Soupirant, je rajoutais d'un ton plus calme :

« Qu'est-ce-qui te fais penser que tu as ce don ? »

Lùkhas était mon fardeau, ma croix, je n'avais pas le droit de me venger sur les autres pour mes propres échecs. Un jour, je trouverais la solution, je parviendrais à trouver le mal qui le rongeait et là, je parviendrais à le soigner et lui rendre sa jeunesse et son avenir brisé. Il ne me restait plus qu'à espérer que ce jour viendrait bientôt car l'enfant grandissait, invariablement, et j'étais pourtant incapable de trouver la solution, quoi que j'essaye.

« Pourquoi ne pas essayer sur moi ? » demanda soudain la voix de mon jeune frère.

Voilà, mon propre échec qui se dressait face à moi. L'enfant m'avait parlé d'une voix timide, hésitant visiblement à me faire part de sa demande et pourtant, j'allais la refuser. Il était hors de question qu'elle le touche ou quoi que ce soit, avec Jacen on s'était promis de le soigner, hors de question qu'une étrangère le fasse à notre place ! Une novice en plus ! Aucune chance. C'était mon fardeau, notre croix. Me tournant avec douceur vers Lùkhas, je lui disais d'un ton doux et calme :


« Lou, tu va mettre mal à l'aise notre invitée », commençais-je avant de reprendre, le plus doucement possible,« Si un tel don s'est révélé en elle, alors elle n'est encore qu'une novice, ce n'est pas gentil de lui demander l'impossible, tu sais bien que papa et moi travaillons tous les jours à te soigner, ne t'inquiète pas et présente tes excuses à … », puis, me tournant vers elle, « C'est quoi ton nom déjà ? »

Je n'avais pas fait attention, les mots étaient sortis tout seul et il n'était déjà plus l'heure de regretter. Déjà que je venais de dire « papa », me forçant à ne pas dire « Jacen » pour ne pas choquer le petit, il ne fallait pas non plus me demander la lune ! Sans hésiter, j'ajoutais à l'attention de mon cadet :

« Excuse-toi Lùkhas »

L'enfant s'exécuta de bonne grâce, ajoutant gaiment :

« Papa et El' sont les meilleurs soigneurs de toute la cité, t'as de la chance ! »

J'avais même droit à de la publicité … et ben, c'était jour de grâce. Reportant mon attention sur la jeune femme après avoir passer ma main dans les cheveux du petit prince, je lui demandais d'un ton calme mais quelque peu distant :

« Comment cela s'est-il éveillé ? »

Il devait bien y avoir eu quelque chose qui lui avait fait penser qu'elle avait le pouvoir de soigner non ?
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   [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini) EmptyMer 13 Juin - 7:12

Si Ashelia pouvait être sûre d'une chose c'est que la première impression que la princesse amazone avait de l'ambassadrice était trés négative... Elle le ressentait par son aura mais même sans maîtriser l'Esprit il était aisé de voir qu'elle n'appréciait pas la jeune femme... Par contre, le petit garçon qui n'était autre que le petit frère d'Eléa avait quand à lui l'air de bien aimer l'astorg ce qui lui permettait de ne pas trop subir les griefs de la princesse.

La célébre guerrière de Muria était sèche mais neutre ce qui était toujours mieux qu'un rejet total et ce qui valait peut être mieux pour la jeune blonde puisqu'elle avait réellement besoin de Eléa... Besoin de ses talents de soigneuse. C'était la meilleure quoiqu'elle puisse dire, même si elle n'arrivait pas à soigner son jeune frère ce n'était surement pas faute de talents... Il fallait absolument qu'elle lui apprenne à maîtriser ce merveilleux pouvoir !

Le petit Lùkhas, mignon, charmant et malin comme il était, fit une proposition des plus surprenante... Il demanda à l'ambassadrice d'utiliser ce qu'elle pensait être le soin sur lui même et ainsi tenter de le guérir de sa maladie mais la réponse d'Eléa était attendue, elle était totalement contre car c'était à elle de le soigner et à personne d'autre. Ce que l'astorg pouvait tout à fait comprendre, elle aimait finir ce qu'elle commençait et avait horreur de voir sa fierté rabaisser par la réussite d'une tierce personne là où elle échouait...

Un petit détail persistait, la tribun amazone n'était guère enjouait par la tenue féminine de Ashelia, mais elle avait bien son idée pour passer outre ce détail. En effet, la templière se révélait être capable d'invoquer une armure runique, peut être Eléa allait-elle être plus enclin à la discussion et à l'apprentissage du soin si l'astorg était en tenue de combat... Aprés tout cela ne pouvait être que bénéfique. Des bulles de lumière vinrent s'aggriper à l'ambassadrice, on aurait pu comparaître cela à des lucioles qui baignaient les végétaux de leur lumière et c'était merveilleusement beau. Mais cette scène passait, la jeune femme était désormais vêtue d'une armure de fer blanc... En espérant que cela serait au goût de la princesse.


"Pour ma part, j'ai une philosophie de la femme qui n'est peut être pas la vôtre ni celle de beaucoup d'autres... Mais, pour ma part nous nous devons d'être belle à tout instant. Des pétasses penseraient vous, mais ne sommes nous pas les plus belles créatures de ce monde ? De plus, la beauté et le charme peuvent se révéler être d'excellentes armes encore plus puissantes que le tranchant d'une lame... Mais une femme se doit également d'être solide, forte et guerrière. Une guerrière derrière une robe et du maquillage voilà ce que je pense être. Peut être suis je plus une femme qu'une guerrière mais je sais tout de même me débrouiller lors d'un combat."


Elle avait besoin de clarifier les choses, l'atmosphère était quelque peu tendue... Cette réflexion pouvait être déplacée à l'égard d'une si noble personne, mais Ashelia voulait lui dire ce qu'elle pensait être, et ainsi lui faire savoir qu'elle n'était pas qu'une simple poupée vêtue d'une belle robe cérémonieuse et que l'on maquillait et coiffait de sorte à plaire à ces bêtes d'hommes...

"Veuillez m'excuser cette remarque, je m'égard du but de ma venue. Et bien, ce pouvoir est apparu subitement la veille, berçant mon jeune enfant malade, il s'est subitement endormi et s'est réveillé quelques heures aprés en pleine forme. Peut être avait il besoin de repos me dirait vous, mais l'avis des herboristes de la Cité était net, il avait besoin d'un reméde dont ils étaient en rupture de stock... Et pour ma part, j'étais incroyablement exténuée comme si mes forces s'étaient vidées comme cela. Peut être que je me trompe, mais d'aprés mes connaissances sur le sujet, ce sont là toutes les caractéristiques et les effets du soin. Alors je vous en supplie Princesse Eléa, apprenez moi cette maîtrise... S'il vous plait"
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   [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini) EmptyDim 17 Juin - 9:43

Cette fille avait vraiment de la chance car, si mon jeune frère n'avait pas été près de moi, sans doutes n'aurais-je même pas pris la peine de la rencontrer. Surtout pour lui apprendre un don que visiblement, elle ne contrôlait qu'à peine. Comme si je n'avais que ça à faire que d'apprendre le soin à tout bout de champs ? Tsss, y'avaient déjà Jacen et Jelenna pour me refiler leur besogne alors par pitié, si on pouvait me foutre la paix un peu ce ne serait pas plus mal bon sang ! D'autant que la cité regorgeait de soigneuses toutes plus douées les unes que les autres et, pour la plupart, plus douées que moi ! C'était leur boulot à elles, les Phoenix, alors pourquoi cette gourde venait me trouver moi ? Pour le prestige d'être entrainée par une princesse ? Tsss, mauvais point pour elle, je n'étais pas le genre à perdre mon temps pour quelque chose d'aussi futile, d'autant plus lorsque ça ne m'était pas du tout profitable. Comme mon emploi du temps n'était pas déjà suffisamment pourri par toutes sortes de trucs futiles et inutiles, il fallait en plus qu'on vienne me casser les pieds quand j'avais de rares pauses ...
Quelque part, je plaignais ma mère qui, contrairement à moi, se devait de recevoir ce genre de demandes débiles et d'y accéder en prime ! Etre princesse avait ses avantages, notamment celui de pouvoir envoyer balader les boulets dans son genre et de ne pas s'en préoccuper sauf que, si j'aurais agi de la sorte quelques années auparavant, mon rôle aujourd'hui m'empêchait de ne pas assumer ce genre de tâches ingrates. Princesse héritière mais, si je me foutais de ce titre comme de ma première flèche, j'étais surtout une grande soeur et une mère, je me devais en conséquence de montrer le bon exemple. De faire taire mes sentiments pour ne laisser parler que mes responsabilités. Tel était le réel fardeau des ainés dans une famille royale et je ne l'avais appris que récemment, lorsque la notre s'était agrandie et que, en tant qu'ainée, j'avais endossé les responsabilités. La couronne me reviendrait un jour et, comme ma mère avant moi, je devrais protéger nos terres, nos soeurs et mon propre sang. Si je détestais l'idée de perdre toute liberté, j'acceptais – difficilement – mais j'acceptais tout de même d'un jour devenir souveraine et protéger les miens. Si cela devait passer par écouter une ambassadrice me demander de lui apprendre un don qu'elle ne pourrait de toute façon maitriser correctement que dans quelques années, tant pis. Je devais faire avec. Mes sentiments mis de côté, je devais cesser d'être cette enfant sauvage et gâtée que j'avais toujours su être jusque là. « Princesse » signifiait plus de choses pour moi aujourd'hui que jusque là, je devais donc assumer. Les robes, les bijoux et l'apparat, je m'en foutais, les responsabilités, je les acceptais.

Sans plus réfléchir, je me décidais à l'écouter et à accéder à sa demande. Sans plus attendre, je me contentais de recevoir sa réponse mais contrairement à ce que je pensais, Ashelia ne répondit pas une seule seconde à la question posée, au contraire, elle se contenta de me faire un discours sur ... sur quoi là ? Les femmes ? Genre elle allait m'en apprendre plus sur les femmes, elle la pétasse qui ne bougeait pas son cul des palais, à moi ? A moi la princesse qui, depuis ses seize ans, avait enchainé les champs de bataille ? Avait soigné des dizaines d'Amazones au point de vouloir donner sa vie pour elles ? Elle se prenait pour qui l'ambassadrice là ?
Je ne cherchais même pas à me poser la question de savoir comment elle avait pu comprendre ce que je pensais tout bas car après tout, je m'en foutais totalement. Mon Esprit totalement hermétique à qui que ce soit aurait empêché même Jiven – ou presque – d'y pénétrer mais sans doutes mon appréhension et mon hostilité visible au travers du ton que j'employais avaient du la mettre sur la voie, pour le reste, tout n'était qu'insolence à mes oreilles.


« Que connais-tu de moi ? » lâchais-je avec froideur avant de reprendre, « Que connais-tu de ta princesse ambassadrice, si ce n'est ce que les autres en racontent ? »

A nouveau, je parlais froidement, mon regard fixé sur elle. Que s'imaginait-elle ? Protéger Muria avec sa dentelle, son beau discours et son maquillage outrageant ? Et puis, que savait-elle de ma philosophie des femmes ? Non mais sérieux, elle parlait à celle dont les mères avant elle avaient créé et maintenu cette cité telle qu'elle pouvait la connaître aujourd'hui.

« Je suis la descendante directe des femmes ayant créé cette cité, prends garde à ne rien préjuger de moi ou des miens. Ni dentelle, ni maquillage ne leur permis d'échapper au courroux des hommes et de fonder cette cité. Ce ne sont pas les belles paroles qui leur ont offert la liberté ni leur belle gueule. Ma philosophie diffère de la tienne en effet, en ce simple fait que je considère que le courage réside dans le coeur de celles qui sont prêtes à sacrifier leur vie pour cette cité. Quel qu’en soit le prix, je protègerais Muria et la liberté de celles qui foulent ses terres, quel qu’en soit le prix, je verserais le sang car les plus belles créatures de ce monde se doivent de rester libres. Là est notre courage, là est notre force. Mais tu ignores sans doutes encore ce que signifient ces mots, toi qui n'a jamais connu de champs de bataille. Sans doutes les femmes sont-elles les plus belles créatures de ce monde mais je suis curieuse de voir comment une si belle créature serait capable de prendre sa liberté vêtue d'une robe. »

Le ton était neutre tout comme mon comportement en général, je me contentais juste de répondre à ce qu'elle percevait comme une injustice et que je voyais comme une évidence. Elle n'était pas plus une guerrière que moi je ressemblais aux princesses dans les contes. Elle vivait de luxe et d'éclats là où toutes les femmes de cette cité et du monde se battaient pour survivre et se battaient au nom d'un mot sacré, « liberté ». Certes, j'avais prononcé ma dernière phrase avec mépris mais peu importait, je n'avais cure de ce qu'elle pouvait penser de moi.
Les femmes fortes avaient forgés cette cité et non les gamines de son genre que tout avait poussé à croire que le prince charmant existait encore. Les robes et le maquillage n'étaient que l'apanage des faibles, de celles qui n'avaient que cela pour surivre, incapable d'obtenir elles-même leur liberté. On gagnait à la force des mots et de l'épée, peu importait le reste. Que les femmes soient belles ou non, elles avaient toutes leur place, point final.

Les excuses ne sont rien de plus que du vent ... Non, je devais éviter de laisser mes sentiments personnels entraver mes pensées. Si j'estimais que les femmes n'avaient pas besoin de robe ou autre pour convaincre, tel était mon choix mais elle m'agaçait au point que je lâchais dans un soupir :


« Les femmes n'ont, à mon sens, nul besoin de tels subterfuges pour parvenir à leur fin. S'ils s'avèrent parfois utiles, force est de constater qu'ils n'en restent pas moins futiles et que les femmes peuvent facilement s'en passer. »

La suite n'avait pas manqué de me tirer un sourire non plus. Elle pensait vraiment que l'armure faisait la guerrière ? Quelle blague ... non mais franchement, avec son armure à plumes et totalement inutile en combat vu sa conception, elle pensait me surprendre ? Tsss, franchement, c'était du grand n'importe quoi ... M'était d'avis qu'elle ne méritait qu'une chose : qu'on la remette à sa place.

« Ainsi, tu penses que j'ai tord, ainsi, tu penses que, de part mon attitude et mes vêtements, je n'ai de femme que le nom ? Bien, admettons. Pour ma part, je pense que l'armure ne fait pas la guerrière, tu me sembles en être la preuve vivante. », dégainant ma rapière, je me levais d'un bond et la pointais vers elle en ajoutant d'un ton amusé, « M'est avis que je te tuerais trop rapidement pour appeler ça un combat. Garde tes préjugés, je garderais les miens, mais ne t'avise plus jamais de me parler sur ce ton ou de te comparer à une guerrière. Quand tu en auras le coeur, la force et l'audace, alors tu pourras te nommer ainsi, pour l'heure, tu n'es rien de plus qu'une femme meurtrie qui pense que l'armure fait d'elle une combattante. Va sur un champs de bataille, dirige une cité, et tu comprendras ce qu'être une femme et une guerrière signifient. Soit aussi forte que Philéa ou nos soeurs le furent et nous pourrons peut-être en reparler mais pour l'heure, remballe cette armure totalement inutile. Je ne vois pas l'intérêt de cette démonstration quand ton but est d'apprendre le soin. »

J'avais parlé d'un ton amusé mais pourtant sérieux. Quelle était cette farce ? Elle comptait sincèrement m'impressionner ? Elle comptait sincèrement leurrer le monde en se disant guerrière là où son armure même trahissait sa nature la plus profonde à savoir une gentille femme bien docile ?

« Sache que je n'ai rien contre toi »
dis je en rengainant ma rapière, « Sache cependant que nous n'avons rien en commun. Tu es une femme de politique et de luxe là où je suis une femme que seule sa cité intéresse. Pour moi, le physique n'est rien comparé au coeur de la femme. Tu pourrais être la plus belle créature de ce monde que tu n'en serais pas moins la pire si ton coeur n'était que futilité, beauté et luxure. La vraie force des femmes selon moi réside en leur coeur. Si tu es différente de moi, tu n'en restes pas moins une femme et une Amazone, en conséquence, il est de mon devoir de t'aider. Tu viens chercher des conseils alors cesse de me chercher querelle car, si tu veux mon avis, je crains de manier un peu mieux les armes que toi. Garde tes atouts que sont les belles robes, le maquillage et les mots, je garde les miens, veux-tu ? »

Je me montrais conciliante ... étonnant. Lùkhas se mit à rire devant la scène et je ne pus m'empêcher de me sentir quelque peu grandie. J'avais su dépasser mes sentiments personnels pour faire face à un type de femmes que jusque là, je méprisais. Ashelia avait sans doutes ses qualités, j'avais les miennes et si notre vision différait totalement concernant la vraie valeur des femmes, elle se rejoignait toutefois en un sens. Les femmes étaient les plus belles créatures que ce monde eut porté, en ce sens, nous étions d'accord.

« Je vais t'apprendre, inutile de t'abaisser à me supplier. Ne supplies jamais pour obtenir ce que tu veux, c'est la première règle que ma mère m’aie appris »

Mon ton se faisait plus doux, plus calme plutôt.

« Ne bouge pas, je reviens »

J'avais une seule et unique envie, la laisser planter là mais pourtant, je revins sur mes pas au bout de dix minutes, deux livres dans les mains. J'avais laissé mon jeune frère dans sa chambre à sa demande. Une fois de retour dans la pièce, tandis que les portes s'étaient refermées sur Onii, qui m'avait rejoint dans les couloirs paresseusement, je tendais les ouvrages à l'ambassadrice avant d'ajouter :


« Lis-les, car si je peux t'apprendre la base, tu apprendras le reste seule. Le soin est un art délicat. Il te faudra apprendre à maitriser autant la douleur que l'énergie que tu emploies », consciente que tout cela était quelque peu abstrait, j'ajoutais patiemment, « Soigner signifier se sacrifier. Chaque fois que tu soigneras quelqu'un, tu ressentiras sa douleur comme si tu souffrais de son mal, chaque fois, tu prendras de ton énergie propre pour le guérir et lui insuffler la vie. Si tu ne parviens pas à prendre ta distance de la douleur, si tu ne parviens pas à doser ton énergie, alors la première te rendra folle et la deuxième te tuera. »

Il ne fallait pas hésiter à souligner les aspects dangereux de la chose, cela me paraissait évident.

« Le soin commence par comprendre le mal qui habite la personne que tu cherches à soigner. Onii ! » appelais-je doucement tandis que le loup à la fourrure de nuit approchait pour s'assoir à mes côtés, « Voici Onii, mon loup. Il est malade, la première étape sera pour toi de trouver l'origine de son mal. Certains ont pour cela besoin d'entrer en contact avec la personne pour se concentrer sur le mal qui la ronge, d'autres encore se contentent de l'observer, peu importe la méthode, elles sont toutes bonnes tant qu'elles te permettent de trouver l'origine de la douleur. »

Je savais que mon loup s'était blessé à la patte arrière droite. Rien de bien méchant, une vilaine entaille que ses poils sombres cachaient totalement à l’œil nu. Il fallait donc « voir » dans le sens ressentir, tel était le secret du soigneur. Trouver la maladie, la blessure résidait en réalité à la « sentir » mais cela, je ne pouvais que le lui apprendre théoriquement, pour la pratique, c'était à elle de se débrouiller.

« Concentre-toi, cherche ce lien qui t'unit à ce précieux don qu'est le soin et, une fois que tu auras mis la main dessus, alors concentre-toi d'autant plus et cherche le mal qui le ronge. »

Le soin était devenu pour moi une habitude, une façon de vivre avec. Je n'avais, et depuis longtemps déjà, plus besoin de me concentrer pour trouver la blessure ou la maladie qui rongeait la personne et je me contentais d'agir à l'instinct. Je savais cependant que les jeunes soigneurs devaient prendre du temps pour trouver la blessure, pour ensuite l'analyser et enfin savoir quel soin prodiguer. Pour ma part, il me suffisait de fermer les yeux et de chercher ce petit fil invisible qui me reliait à mon précieux don. Si le temps m'avait permis de l'utiliser sans y penser, je savais que ce serait dur pour elle qui débutait. Tant pis, on passait tous par là.
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Re: [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini)
   [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini) EmptyMar 19 Juin - 1:40

La princesse amazone répondit aussi violemment que froidement aux paroles de l'ambassadrice. Avec une brutalité telle qu'Ashelia ne savait plus quoi lui répondre, sûrement était-elle vexée par les remarques d'Eléa. Ce qui n'était qu'une impression semblait être une réalité, la guerrière amazone n'appréciait pas l'astorg et ne s'en cachait pas... Les critiques ne cessaient pas, les larmes montaient chez la jeune femme. Elle se taisait, préférant l'ignorance. Et puis de toute manière, que pouvait donc elle répondre à ces critiques sans se montrer irrespectueuse ? Il est vrai qu'elle n'était pas l'une des plus grandes guerrières de ce monde mais à ce point...

Eléa avait touché une corde sensible de la templière, mais au sujet de son armure elle n'avait pas tort... Il est vrai qu'elle n'était pas vraiment adaptée au combat. C'était donc pour cela qu'elle arracha la traîne de plume qui redonnait déjà un semblant d'utilité à sa tenue. Mais désormais il n'était plus question de cela, il était temps de commencer l'apprentissage du soin. L'amazone s'absenta quelques minutes, le temps de raccompagner son petit frère à ses appartements et de ramener deux manuels traitant la maîtrise du soin. Néanmoins, la princesse avait pris la délicatesse de faire quelques recommandations pour prévenir l'astorg des dangers de cette magie.

Ashelia remercia l'amazone d'avoir accepté de lui apprendre cette magie curative, mais à peine eut elle le temps de feuilleter les manuels, que la soigneuse la mit à l'épreuve. En effet, son loup prénommé Onii était malade, et pour voir si l'astorg avait assimilé ce qu'elle lui avait expliqué, elle lui demanda de trouver ce mal qui l'habitait et de le soigner. La jeune femme qui n'était déjà pas trés à l'aise avec les animaux devait se rappeler les bases du soin pour ainsi trouver et soigner cette bête.


*Concentre toi... Laisse toi guider jusqu'au mal qui habite ce loup... Partage et soigne sa douleur...*

L'ambassadrice s'approcha du loup, et posa ses mains sur lui pour tenter de tisser un lien avec lui. Elle arrivait déjà à ressentir grâce à l'Esprit qu'il était blessé, mais elle n'arrivait pas à déterminer encore où. Peut être devait elle se plonger d'avantage dans la concentration pour perçer ce mal, un long silence se faisait au sein de la pièce. Elle sentait que son énergie se vidait peu à peu, qu'elle partageait un mal. Elle se hâta de stopper le processus de soin et releva la tête en direction d'Eléa. L'Esprit était un bon moyen pour ressentir les maux et les blessures des êtres vivants, il fallait maintenant qu'elle le soigne.

"Votre loup a une blessure au niveau de ses pattes. J'attend maintenant vos explications pour le soigner."
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La jeune femme n'avait pas osé me répondre, sans doutes étais-je allé un peu trop loin mais je ne regrettais rien. J'étais lasse de ces discussions stériles avec ce genre de personnes, lasse de constater que ma vision du monde, si elle n'était pas partagée, se devait d'exister au même titre que les autres. Pourquoi les gens se plaisaient-ils à rejeter ce qu'ils estimaient ne pas être « bien » ou ceux qui ne pensaient pas comme eux ? Pour ma part, si je concevais parfaitement son point de vue, je le trouvais également totalement ridicule mais je n'avais pas cherché à imposer le mien pour autant, seulement à lui souligner que, si nous n'avions pas les mêmes valeurs, si nous étions fondamentalement différentes, cela n'impliquait pas pour autant que mes propos soient plus ou moins bien que les siens. Chacun ses goûts, chacun sa pensée.

J'avais forgé la mienne au fil du temps et au fil de ma rapière. Si elle n'avait sans doutes jamais vu un champs de bataille, en fait, c'était même évident qu'elle n'avait jamais mis les pieds sur un champs de bataille sinon, elle se serait rendu compte de l'inutilité de son armure, ou tout du moins, du fait qu'elle ne la protégerait en rien dans un combat au corps à corps, le destin m'avait jeté sur mon premier terrain de bataille à l'âge de quatorze ans à peine. Une escarmouche, rien de bien méchant, des Soumis qui s'évadent, le sang qui noie la terre et l'affaire qu'on oublie tout aussi vite. Il m'avait fallu du temps, presque un mois pour me remettre de ces visions d'horreur, de ces cris qui hantaient ma tête sans jamais vouloir me laisser en paix. Lorsque, à l'aube de mes seize ans, j'avais été confronté à ma première vraie bataille, j'avais alors compris ce que survivre voulait dire. Se battre pour vivre, se battre pour sauver ceux qu'on aime, voilà ce qui m'avait permis de survivre. Deux batailles, trois Cavaliers … Muria me prenait pour une légende, je n'étais rien de plus qu'une enfant terrorisée. J'avais combattu certes, j'avais risqué ma vie là où d'autres avaient fui ou péri mais qu'avais-je de plus que les autres combattants ? Rien. Absolument rien.
La foi, le courage, l'espoir, tout cela est vain dans la bataille. Homme, femme, rien ne les distinguent dans la mort. Le courage n'était qu'une notion abstraite, en réalité, lorsque tu vois la lame qui bientôt va t'ôter la vie, tu ne penses qu'à une chose : tuer pour ne pas être tuer. Il n'y a pas de courage dans le combat, pas plus qu'il n'y a d'espoir dans la victoire. Un guerrier, un vrai, ne pense à rien d'autre qu'à sa patrie, à la victoire. Les autres pensent à leur vie qu'ils tiennent absolument à sauver. Alors oui, j'avais une position bien trempée sur le sujet, mais j'étais également trop bien concernée pour ne pas en avoir une …

Les femmes sur les champs de bataille n'étaient guère habillée de robes ou de bijoux, elles portaient l'épée, le fer, l'arc et tentaient de survivre, comme tout le monde. Elles ne cherchaient pas à faire valoir leur formes mais bien à défendre leurs misérables vies. La politique était le même champs de bataille à mes yeux que celui que j'avais vécu par le passé, les armes en moins. La parole, la traîtrise et la manipulation étaient maîtres du jeu … peut-être que là, les robes se valaient et encore … Le charisme suffisait. Philéa était une dirigeante hors paire à mes yeux, plus que tout, elle me paraissait naturellement douée pour la politique, comme si c'était son élément de naissance. Nul besoin d'artifices pour vaincre, elle remportait le combat plus subtilement. Chacun avait ses armes, la jeunesse avait les formes, les plus anciens avaient la parole. Ashelia aurait tout le temps d'apprendre la seconde catégorie car, visiblement, elle manquait encore de répondant. Ce n'était pas mon cas.
J'avais grandi dans une atmosphère où, sans savoir se défendre, on mourrait. Muria était la cité de la liberté pour toutes les femmes ou presque qui y vivaient, seulement, il y avait une nuance entre vivre Amazone et vivre princesse d'une cité florissante. Le monde m'était hostile, tout comme les gens. J'avais grandi dans une bulle protectrice qui n'avait pas manqué de m'éclater à la figure lorsque les mensonges de ma mère avaient été révélés. Trahison, mensonges, Philéa avait usé de tout pour nous protéger, choisissant cette voie à celle de la vérité. Jacen était vivant, et tout ce que je pensais acquis jusque là n'était rien de plus que du vent. Voilà, tel était le combat des femmes de ce monde, défaire le vrai du faux et se faire une place.
Chacune ayant sa propre méthode …

J'avais gagné ma place à la force des armes, au poids des mots. J'étais née « fille de », j'avais grandi « rebelle » et je demeurais aujourd'hui « Eléa ». Reconnue en mon nom propre comme la fille de la plus grande souveraine que Muria ai jamais eu, j'avais sur mes épaules le poids des responsabilités que me léguerait bientôt ma mère. Il me faudrait être aussi forte, aussi sure de moi qu'elle et, si j'avais mes qualités, j'ignorais encore maintenant si je serais capable de faire aussi bien qu'elle. Alors j'avais essayé, essayé encore et encore de lui plaire, d'être la princesse idéale, mais bien vite, j'avais remarqué que ce n'était pas moi. Feanaro avait raison, on ne peut se mentir à soi-même. Rebelle, entêtée, j'étais toute entière dévouée à Muria mais j'aurais sans hésité brûlée vive chaque Amazone de la cité en échange de ma Jelenna … Là résidait la force de Philéa, sans artifices aucun, elle supportait tout. Montrait ses faiblesses quand cela était nécessaire, pleurait en silence, cachait ses émotions, ses sentiments … elle était devenue à mes yeux la femme idéale. Guerrière dans l'âme mais femme avant tout. Ashelia et moi avions finalement le même but, le même idéal sans doutes également, à savoir être capable un jour d'être à la fois femme et guerrière mais si elle était plus le premier cas, j'étais exclusivement le second …

Elle ne mit pas longtemps à comprendre comment fonctionner les choses si bien que l'ombre d'une seconde, elle remonta dans mon estime. J'avais suivi avec attention ce qu'elle faisait à mon loup. Si Onii était en général le plus impétueux de mes trois compagnons, il était également le plus docile des deux loups. Haiiro, mère et alpha à leurs yeux, étant la plus douce des trois. Korosu ne se serait jamais laissé faire, sans doutes même n'aurait-il pas hésité à la mordre mais si Onii se braqua, bandant chacun de ses muscles au contact de l'inconnue, il ne bougea pas. Suivant ce qu'elle faisait, je me doutais qu'elle était en train de gaspiller beaucoup d'énergie pour rien mais c'était la première fois qu'elle cherchait consciemment à soigner quelqu'un aussi, mieux valait la laisser aller à son rythme et je me tenais prête à l'aider si besoin était.
Il ne m'était pas possible de savoir comment elle comptait procéder et, au delà de lui donner des conseils, je n'étais guère utile pour cette étape. Chaque soigneur apprenait seul comment faire le lien entre son esprit et son don de soin. Ce n'était pas quelque chose qu'on enseignait mais plutôt quelque chose qu'on trouvait en soi, tout simplement, jusqu'à ce que cela devienne profondément instinctif par la suite. Ashelia semblait plutôt douée pour établir le lien mais elle en parvenait pas encore à contrôler le flux d'énergie qu'il lui fallait pour se faire. Peu importait, elle aurait tout le temps d'apprendre ce détail au fur et à mesure qu'elle s’entraînerait.

Il lui fallut plus d'une demie-heure pour trouver ce que j'avais senti au premier passage. Peu importait le temps, ce qui comptait était avant tout de comprendre comment cela fonctionnait. Je ne devais pas avoir fait mieux la première fois ou peut-être si, mais c'était sans doutes du au fait que Jelenna était prêt de moi. Quoi qu'il en soit, elle avait bien trouvé.


« C'est exact, Onii, assis. »

Le loup obéit, visiblement soulagé de ne plus avoir à s'appuyer sur sa patte blessée. J'avais bien fait de le choisir, sa fourrure sombre rendait impossible la vision de sa blessure à l’œil nu si bien que pour en arriver à cette conclusion, Ashelia avait forcément utilisé son don. Bien, maintenant, ne restait plus qu'à lui apprendre à soigner, la partie la plus douloureuse et complexe pour un soigneur.

« Soigner consommera ton énergie il faut donc apprendre à doser l'énergie nécessaire pour le soin donné sans quoi, tu finiras par t'épuiser inutilement. » commençais-je avant de reprendre d'un ton calme, « Soigner t'apportera énormément de souffrances car tu ressentiras la douleur de celui ou celle que tu soignes. C'est pour cela que j'ai choisi la blessure d'Onii. Elle est peu profonde, de ce fait, tu n'auras ni à dépenser trop d'énergie, ni à trop souffrir. »

Une blessure aussi peu profonde nécessitait peu d'énergie et peu de temps de soin, de plus, Onii étant un animal, la transmission de la douleur serait moins grande que si j'avais choisi un être humain. C'était donc le cobaye parfait pour une première leçon même si ne pas parler n'aidait en rien le diagnostic.


« Chaque blessure est différente, c'est pour ça que je t'ai donné le premier livre, apprends-le, et tu sauras soigner instinctivement la plupart des blessures et des maladies. Dans le cas d'Onii, il s'agit d'une coupure, légère donc elle ne nécessitera que deux choses, faire cesser l'hémorragie et recoudre les ligaments et muscles endommagés s'il y en a, puis la peau. », je marquais une pause avant de reprendre, « Dans son cas, aucun muscle ou ligament n'a été endommagé, en revanche, la peau et la veine atteinte doivent être recousues. »

Je marquais à nouveau une pause, cherchant les mots pour lui expliquer quelque chose que la plupart des soigneurs habitués faisaient d'instinct. Pour soigner, elle aurait plusieurs choix, celui de soigner en touchant la personne, celui de soigner à distance mais qui consommerait sans doutes plus d'énergie, je l'ignorais en réalité n'agissant que par instinct et puisant dans l'énergie des plantes pour soigner.


« Je pense que le plus simple dans un premier temps est que tu restes en contact avec la personne à soigner. Pose tes mains à l'endroit de la blessure ou au dessus si tu préfères et ensuite, concentre-toi. Tu dois imaginer en train de soigner, si c'est la peau à recoudre, imagine que tu as des ciseaux en main. Tu vois ce que je veux dire ? Bien. Avant toute chose, il te faudra déterminer le soin le plus urgent, en l'occurrence, il s'agit de la veine, ensuite tu t'attaqueras à la peau. Il faut ensuite doser ton énergie, cela, tu l'apprendras au fur et à mesure, avec l'expérience. Pose tes mains au dessus de la plaie, voilà, et maintenant, tâche de te concentrer, saisis le lien qui te permet de soigner et fais ce que je t'ai dis. Tu n'as pas besoin de beaucoup d'énergie normalement, mais tu vas te sentir fatiguée et tu ressentiras sa douleur, prépare-toi à cela et ferme ton Esprit quand tu soignes sans quoi, la douleur n'en sera que multipliée. »

Avec cela, elle devait pouvoir faire quelque chose, normalement.

[ Attention miss, l'Esprit ne permet que de ressentir les émotions hein ^^' ]
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Re: [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini)
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La lourde tension qui existait entre les deux amazones s'apaisait au fil des discussions, et encore si l'on pouvait appeler cela des discussions ! Heureusement d'ailleurs, elles n'étaient pas là pour se disputer mais pour que l'une apprenne à l'autre la maîtrise du soin. Elles profitérent de ces instants de paix pour continuer la leçon. Ashelia avait réussit à trouver la source du mal qui habitait le loup, il fallait désormais qu'elle le soigne mais cela allait s'avérer plus compliqué que ce qu'elle pensait. Trouver un mal et le soigner étaient deux choses complétement différentes et la jeune femme ne mit pas beaucoup de temps avant de s'en rendre compte.

Ce moment lui rappelait ses études au temple d'Ankdor. Elle avait eu bien des difficultés lors de sa formation à faire apparaître son épée runique et maîtriser l'invocation d'arme runique, mais elle y fut quand même parvenu aprés de nombreuses tentatives. Ces années en tant que templière n'était pas de si mauvais souvenirs en fait, elle y avait rencontré bien des gens c'est vrai. Tout d'abord Asora, l'une des grandes femmes du temple qui était désormais reconnue dans tout Azthia et avec qui elle travaillait désormais au sein d'Origine puis il y avait ce cher Searan qui ne donnait plus de nouvelles depuis quelques temps... C'était un bon passage de sa vie, mais à y regarder de plus prés la princesse n'avait pas tort. L'astorg était tout sauf une guerrière, elle n'avait pas réussit à être une bonne templière et ne connaissait que les bases de l'escrime. Ashelia se rêvait guerrière mais elle n'était qu'une femme vivant de luxe et de paroles, ce qui était loin d'être la guerrière qu'elle pensait pouvoir être un jour... Mais c'est ce que l'on pouvait appeler les aléas de la vie, rien n'était défini et tout pouvait changer.

Eléa conseilla à l'ambassadrice de commencer à utiliser le soin par le biais du contact, ce qui était plus facile et moins douloureux. Elle rajouta également qu'il valait mieux ne pas utiliser l'esprit, cela pouvait être extrêmement douloureux de ressentir la souffrance par le soin mais en même temps par l'esprit. L'amazone avait fini ses recommandations, la templière pouvait désormais commencer.

Elle reposa ses mains sur le corps du loup, il ne bougeait pas et il avait l'air de faire confiance à la jeune femme. D'ailleurs, c'était étonnant que la princesse laisse une étrangère soigner son loup. Des rumeurs couraient selon lesquelles elle n'aimait pas le fait qu'on touche un poil de l'un de ses loups, mais peut être faisait-elle un minimum confiance à Ashelia. Mais passons, l'astorg devait retrouver ce lien qui lui permettait de soigner. Elle fit alors le vide au sein d'elle même et elle se concentra sur la blessure du loup, comme si elle entrait en communication avec l'animal pour partager sa douleur et le guérir. Une drôle de sensation envahissait l'ambassadrice, elle se sentait vider de sa force et ressentait la souffrance du loup.

Elle avait réussi. L'astorg avait soigné le loup et avec succés ! Elle releva alors la tête en direction de la princesse et s'exclama.


"Voilà je pense l'avoir soigné. Je pense aussi avoir compris cette magie, ce n'est pas miraculeux ni divin. Le principe est qu'en échange de notre énergie, on guérit un mal en le partageant. Est ce bien cela ? Je tenais aussi à vous présenter mes remerciements pour le temps que vous avez passé à m'enseigner cette capacité."
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Reine Amazone
Eléa
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Re: [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini)
   [FE] Un mal pour un bien [Privé Eléa] (fini) EmptyDim 24 Juin - 8:41

Je veillais au grain. Je n'avais pas vraiment confiance en elle mais je savais cependant par expérience qu'il valait mieux faire croire à ce genre de personnes qu'on avait confiance en elle de façon à être plus tranquille par la suite. Onii était sage en général ou tout du moins obéissait-il au doigt et à l’œil si bien que je ne craignais pas vraiment pour elle. Si le loup esquissait le moindre mouvement, un simple rappel à l'ordre suffirait, chose que je n'aurais pas tentée avec Korosu. Le loup au pelage de neige était insaisissable, indomptable et totalement hors de contrôle. Certes il m'obéissait et je parvenais à en faire à peu près ce que je voulais mais en dehors de moi, il ne craignait personne – sauf Haiiro sans doutes – et surtout, il n'écoutait personne. Pour peu qu'elle le touche et que cela ne lui plaise pas, le loup n'aurait pas hésité à la mordre avant même que j'ai le temps de réagir. Onii quant à lui était son opposé. Calme, plutôt posé, il savait être totalement fou-fou du fait de son jeune âge mais en général, il était plutôt sage et surtout, totalement prévisible ce qui était sa qualité principale. J'étais capable de déterminer quand il allait réagir et de savoir la plupart du temps comment il allait le faire si bien que l'ambassadrice ne risquait absolument rien en sa présence si je restais à côté, prête à intervenir.

Je me demandais si elle comprendrait ce que j'avais tenté de lui expliquer, non pas que je la prenne pour une idiote mais simplement parce qu'en général, rien ne valait la pratique. La théorie était bien gentille, mais tant qu'on avait pas essayé, elle ne restait qu'une vague théorie et rien de plus. C'était là toute la difficulté du soin, tant qu'on avait pas essayé, on ne pouvait pas comprendre ce dont parlait la moitié des soigneurs. La douleur par exemple, était une notion totalement abstraite pour le novice qui n'avait encore jamais soigné qui que ce soit et le dosage de l'énergie semblait tellement simple quand on entendait en parler pour la première fois … ce n'était que lorsqu'on s'exerçait qu'on comprenait à quel point c'était difficile et pire que tout, douloureux. Voilà pourquoi je me demandais si la jeune femme avait compris un traître mot de ce que j'avais bien pu lui raconter. Annexant mon énergie sur la sienne, je surveillais en tout cas qu'elle n’aggrave pas le cas de mon compagnon à quatre pattes. Sa blessure était bénigne, c'était d'ailleurs pour cela que je l'avais choisi mais pour autant, je ne voulais pas qu'elle fasse de conneries et qu'elle me l'ouvre au lieu de la refermer !

Le loup frissonna lorsqu'elle posa ses mains sur lui. Il n'aimait pas le contact, des trois que j'avais dressé, Onii était sans doutes le plus « peureux » du contact humain. En général, il ne supportait que trois personnes : Lùkhas, Jelenna et moi mais il tolérait les autres, un certain temps du moins et puis, en l'occurrence, je ne lui laissais pas le choix. Je l'avais dressé pour protéger mon frère, qu'il n'aime pas le contact humain m'arrangeait grandement mais vu l'avenir qui s'offrait à lui, mieux valait qu'il s'y habitue un minimum.

Il ne fallut pas si longtemps que cela à l'Astorg pour parvenir à soigner le loup, ce n'était pas plus mal après tout, cela lui évitait la frustration de se sentir inutile et de ne pas arriver à ses fins. Sans dire que j'étais contente pour elle, parce que quelque part, qu'elle réussisse ou non ne m'était d'aucune utilité personnellement, j'étais soulagée qu'elle y soit parvenue. La théorie, c'était bien gentil, mais quand la pratique ne suivait pas, il n'y avait pas grand chose à faire de plus … Si jamais elle n'y était pas arrivée, j'aurais eu l'air fine … parce que, à part lui faire refaire l'exercice quinze fois jusqu'à ce qu'elle comprenne comment ça marchait, c'est tout ce que je pouvais faire mais bon, les dieux étaient sans doutes avec elle car quelques minutes après qu'elle eut commencé, la douleur s'évaporait dans l'esprit du loup si bien que je compris rapidement qu'elle avait accompli sa tâche. Restait à savoir si elle l'avait fait à moindre frais ou non.

Sans l'écouter, je posais mes mains sur la patte du canidé au pelage de nuit et la saisissait en douceur. Bon, ce n'était pas parfait mais tout à fait bien pour une première fois. Je me concentrais et visualisait la blessure mentalement. Si la demoiselle avait bien recousu la peau, elle n'était pas parvenue à bien recoudre le muscle endommagé. Ce n'était pas bien grave et, pour un premier exercice, elle s'en sortait très bien mais je ne pouvais pas laisser mon compagnon souffrir inutilement. Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour achever ce qu'elle avait commencé et, lorsque ce fut fait, je lui répondais d'un ton calme :


« C'est un échange en effet, ton énergie contre son mal par contre, ne me remercie pas encore, je ne t'ai appris que la base, le soin ne se maîtrise pas en une journée. Il te faudra des années pour parvenir à quelque chose de satisfaisant et ce faisant, tu apprendras toujours, tout le temps. Entraînes-toi tous les jours et lis les ouvrages que je t'ai confié, ça t'aidera. Si tu as des questions, reviens me voir. »

Le soin était un art, délicat, long et chiant à apprendre mais, une fois maîtrisé, il permettait de sauver des vies et cela n'avait pas de prix, pas même celui de la douleur qu'on s'infligeait pour leur rendre le sourire.

« Tu es douée, mais comme pour tout, il te faudra apprendre, en l'occurrence, ton soin n'était pas assez profond, tu n'as soigné que la surface. Tout s'apprend avec l'expérience, il te suffira de t'entraîner. Sur ce, tu m'excuseras, mais mon frère a besoin de moi pour ses exercices quotidiens. »

Sans même attendre sa réponse, je me levais et me dirigeais vers la sortie, le loup noir sur mes talons. Elle était douée, pour sur, mais il lui faudrait apprendre encore et encore pour parvenir à soigner ceux qu'elle aimait avec ce don sans se faire souffrir inutilement et sans que la guérison n'en soit douloureuse à son tour. Comme je le lui avais dit, tout s'apprenait, et j'en avais fait les frais la première ….


[ Désengagées ]
[ Compétence soin validée ^^ ]
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